Épilogue. Un gouverneur en héritage

p. 335-344


Texte intégral

1En janvier 1565, après vingt-deux ans de gouvernement, le plus long pour le xvie siècle breton et l’un des plus longs pour le royaume, le duc d’Étampes rend l’âme. Sa mort est un évènement provincial et un moment important pour son lignage. Sa succession, sa mémoire et son héritage sont autant d’enjeux qui surgissent alors. Comme pour d’autres personnages publics, tout s’entremêle dans « un temps où destins public et privé se confondent1 ». Son testament est en cela exemplaire, réglant aussi bien des affaires domestiques que publiques. Sa mort agit également comme un révélateur de sa longue action.

Préparer sa mort

2À la fin de l’année 1564, sa maladie devient de plus en plus sérieuse et le cloue au lit plusieurs jours d’affilée dans son château de Lamballe. Au même moment, Catherine de Médicis effectue un tour de France pour montrer son royaume à son fils. Sentant sa fin approcher, le duc se désole qu’une étape bretonne n’est pas prévue au voyage princier : « J’ay bien grand regret que si vous descendez jusques à Can et au Mans, comme l’on dit, vous n’ayez peu passer par ce pays ou, que pour le moins, je n’ay peu baizer encor une foys les mains au Roy et à vous devant l’entreprise de votre grand veage », dit-il à la reine2. En décembre, cette dernière apprend la nouvelle de sa maladie à Montpellier. Un temps inquiète, elle se montre confiante et le rassure dans son espoir de le rencontrer en Bretagne :

« On nous a mis en peyne de vostre maladye qu’on nous a faict bien grande, lui dit-elle, dont je loue Dieu de vous avoir délivré, car le Roy monsieur mon filz et moy eussions esté bien marriz qu’il vous feust advenu inconvénient, pour le dommaige qui en feust advenu à son service. Le tout est que vous guérissiez bien, affin que nous vous trouvions en bon estat pour nous recevoir3. »

3Or, en janvier 1565, la maladie s’est, au contraire, sérieusement aggravée. Le 25 janvier, entouré de son neveu Martigues et de son cousin Charles de Culant, Étampes signe son testament dans sa chambre du château de Lamballe. Il s’agit de régler ses affaires temporelles pour mourir en bon chrétien libéré des préoccupations terrestres. Le lendemain est ajouté un codicille en faveur d’un fidèle serviteur, François du Breuil4. Il sait désormais qu’il n’en a plus pour longtemps avec la vie terrestre. Ses contemporains ne s’y trompent pas non plus, à l’image d’une délégation de Rennais qui se déplace vers lui, « lors malade et en dangier de sa personne5 ». Cependant, alors qu’à l’image de certains gouverneurs, il aurait pu décider d’une retraite, fût-elle brève, avant de mourir, le duc gouverne inlassablement jusqu’à ses derniers instants6. Car mourir en fonction donne et procure l’image du serviteur modèle, dévoué à son Prince jusqu’au dernier soupir7. Par cet ultime et dernier comportement, c’est la place centrale de l’affect et de l’image à donner d’un service indéfectible qui se dessine et s’exprime pour le gouverneur de Bretagne. L’État rationnel – et rationnalisé – des siècles suivants, celui qui imposera à ses serviteurs malades et mourants une retraite par souci d’efficacité, est encore bien loin.

4Ainsi, le 20 janvier, alors qu’il agonise, le duc écrit encore aux bourgeois de Nantes afin qu’ils gardent bien leur ville. Il écrit aussi à René de Sanzay, encore et toujours en conflit avec eux, à Bouillé, qu’il envoie sur les lieux et pour lequel il fait même rédiger une commission pour régler le conflit8. Six jours plus tard, son neveu prend le relais et écrit à son tour aux bourgeois sur le même sujet. Il leur évoque la très récente lettre de son oncle et fait comme si de rien n’était en leur annonçant une prochaine venue : « Quant mondit sieur mon oncle ou moy serons par delà9. » Croit-on vraiment à un futur rétablissement ? Ce n’est pas impossible au vu des nombreuses maladies et accès de fièvre qui ont été autant de fausses alertes. Dix ans plus tôt déjà, on avait donné le duc pour mourant : les Mémoires de Vieilleville rapportent ainsi qu’en 1553, Henri II lui aurait offert le gouvernement de Bretagne « advenant la mort du duc d’Estampes, qu’il tient pour certainne et en brief, estant oultré de maladie comme il est, et incurable au rapport de tous les médecins et chirurgiens de Paris et des siens mesmes10 ». Le duc s’était à chaque fois rétabli, non sans douleurs. Dès lors, cette nouvelle maladie d’hiver aurait-elle pu être aussi vaincue. Le 22 janvier, Étampes écrit encore à son fidèle sr de La Caunelaye sans évoquer une seule fois son état de santé, ce qu’il ne manquait pourtant pas habituellement de faire jusqu’ici11. Mais sa signature est chancelante : seul moment où il est contraint de prendre personnellement la plume, elle est un témoin visuel d’une sérieuse fatigue. Après le 26 janvier, son état empire, à tel point que c’est désormais son neveu qui s’occupe désormais de sa correspondance et de ses affaires. Le 28 janvier, Martigues s’excuse auprès du roi de ne pas avoir répondu à une missive adressée à son oncle car ce dernier, dit-il, « estant arrivé à l’heure de son extrémité et fin de sa vye, m’a trouvé en telle perplexité du plus grand malheur qui m’eust peu arriver en ce monde, qu’il ne m’a encores esté possible d’y satisfayre ». Puis, il annonce la

« perte que en sa mort vous faictes du plus fidèlle suject et serviteur que vous eussiez en vostre royaulme, qui, trépassant, n’a eu plus grand regret en sa vye que de ne l’avoir perdue en vous faisant quelque bon et notable service12. »

5Le neveu mobilise ici un poncif – fût-il sincère – de la lettre de courtoisie au roi : mourir sur le champ de bataille pour la Couronne aurait été le plus grand des honneurs. Étampes n’aura certes pas une « belle mort », celle trouvée au champ de bataille, la meilleure mort possible au service de son souverain, mais il aura une « bonne mort », emplie de piété, une mort modèle devant Dieu13. Dans son lit, et selon un ars moriendi bien précis, après une bonne confession, un viatique puis une extrême-onction, s’en remettant à Dieu, il rend l’âme le 27 ou le 28 janvier 1565, probablement âgé de 51 ans.

L’annonce d’une bonne mort

6Sébastien de Luxembourg, vicomte de Martigues, nouveau chef de la maison de Penthièvre et comte du même nom, s’est réservé le droit d’annoncer la nouvelle au roi et à sa mère, les premiers informés du royaume. L’information arrive à Toulouse, étape du tour princier de Charles IX. Encore faut-il que les courriers traversent le royaume du Nord au Sud et, le lendemain de la mort d’Étampes, le 1er février, Charles IX lui écrit encore une missive pour le prier de traiter avec les bourgeois de Nantes afin qu’ils envoient des vivres à Bayonne, lieu de rencontre avec la famille royale espagnole14. Pour le pouvoir central, même à l’agonie, le duc était encore aux affaires. La lettre de Martigues informe avant tout la mère du roi, qui, même si elle s’y attendait, vient de perdre un soutien de taille. Elle évoque déjà son souvenir, rempli de vertus, véritable modèle à suivre pour le neveu qui lui succède en ses fiefs et ses charges :

« Mon cousin, je vous escripvis dernièrement le regret que j’avoys de la mort de Monsieur d’Estampes vostre oncle, pour y avoir perdu ung si digne et si fidelle serviteur et de qui j’ay de si longue main esprouvé la fidellité, expérience et suffisance que je demeurois en grand repos de tout le pays de Bretagne, mais puisqu’il a plu à Dieu de le rappeler et que vous estes pourveu en sa place et son estat, et il fault que vous evertuez de suppléer son défaut et vous gouverner de façon en vostre charge que vous soyez autant aymé et estimé de tout le monde comme il estoy et que vous ne vous souciez que de faire entretenir les editz du roy monsieur mon fils, et faire taxer ung chacun soubz la liberté d’iceulx tellement qu’il n’y ayt, s’il est possible, aucune contravention. Il fut envoyé ung mémoire à vostredict oncle, lequel il fault que vous faciez ensuyvre et satisfaire à tout ce qui estoit respondu en icelluy, affin de maintenir par là le pays en bonne intelligence15. »

7Ce témoignage sincère de la reine – elle paraît parfois beaucoup plus réservée à l’égard d’autres décès – est, en creux, une louange de la politique de concorde et d’arbitrage qu’elle partageait avec le défunt et qu’elle ne voudrait pas voir disparaître avec lui. C’est dans ce sens qu’en avril, Martigues écrit au roi à propos des huguenots bretons qu’« ils n’auront occasion de se mescontenter de moy non plus que de feu mondict sieur d’Estampes, mon oncle, les arrès duquel, Sire, je suivray16 ». De manière posthume, le modèle du parfait gouverneur peut donc se dessiner. En cela, la reine-mère sera toujours d’un grand soutien. En janvier 1572, alors qu’un procès seigneurial s’ouvre contre Marie de Luxembourg, l’héritière d’Étampes, à propos du comté de Penthièvre (sûrement l’œuvre d’Anne de Pisseleu), elle écrit au président de Thou afin que la mémoire du feu duc ne soit pas entachée et évoque une nouvelle fois : « L’honneur et la réputation de feu mondict cousin le duc d’Estampes, la mémoire des vertuz duquel est encores si fresche, et son honorable vie si bien congneue, qu’il n’est besoing de fayre autre preuve contre ses calomnies17. » Ce témoignage est loin d’être isolé. En 1565, après la reine, Martigues a annoncé la nouvelle de cette « grande et irrévocable fortune » aux importants personnages de Bretagne qui lui répondent des lettres de condoléances18. Le grand vicaire de Dol atteste lui aussi d’un amour populaire en rapportant une anecdote :

« Vendredy [2 février], dernier jour de la Chandeleur, faisant sermon en l’église de Dol où y avoict bonne et grande compagnie, je annuncé la piteuse nouvelle, recommandant l’aime de mondict seigneur. Je vous puis bien asseurer que ency je ne voy peuple plus atristé de pareille nouvelle, ne qui me semblast faire prières de meilleur cœur que je les voy ledict jour et encore aujourd’huy à nostre sermon prier la larme à l’œil19. »

8Il rapporte également que l’évêque de Dol envoie des mandements aux paroisses de son évêché pour prier pour l’âme du défunt gouverneur et « pour supplier Dieu vous vouloir tenir la main à vostre gouvernement en ce pays de Bretaigne, à son honneur, du Roy et du vostre avecques le soullaigement des pauvres Bretons ». Autrement dit, prier pour avoir un gouverneur à son image, un gouverneur de paix. Il poursuit en annonçant des prières publiques des chanoines de Dol qui se font depuis le vendredi 2 février et qui vont continuer. La lettre évoque par ailleurs l’annonce de Martigues aux chanoines de Dol – preuve que le nouveau comte de Penthièvre a écrit à beaucoup de monde :

« Et ayans receu la lectre qu’il vous a pleu leur envoyer leurs avey [avez] renouvellé leur regret mays ilz ont une grande attante en la promesse qu’il vous plaist leur faire d’estre conservateur de la religion catholique et du pays. Nous continurons tousjours à prier Dieu vous voulloir ayder en telle heureuse entreprinse. »

9Être un gouverneur de paix, certes, mais aussi défenseur de la foi catholique, telle est l’attente de nombreux fidèles, ce qui ne surprend pas sous la plume du haut-clergé. Le 10 février, l’évêque de Quimper, Étienne Boucher, assure à Martigues que tout son clergé priera aussi pour « le funèbre service de mondict seigneur d’Estampes » et ajoute que prier pour leur ancien gouverneur, si c’est chose dévolue au premier ordre, est une « obligation en laquelle toute la Bretaigne » demeure tenue20. L’évêque rappelle ainsi le sentiment unanime des Bretons à l’égard de leur ancien gouverneur ainsi que l’excellent souvenir d’un homme rempli de qualités et rappelle « la bonne volonté qu’il nous [le clergé de Cornouaille] portoit et l’obligation que nous luy avions », ainsi que « l’honneur qu’il me faisoit par la particulière amytié qu’il luy plaisoit de me porter ». Assez logiquement émerge une idéalisation du gouverneur disparu, procédé préalable à toute réutilisation politique de sa mémoire. Les lettres d’annonce de la mort de son oncle sont, pour Martigues, autant de moyens de reprendre à son compte ses bonnes relations avec les élites bretonnes. L’évêque de Quimper lui répond en l’assurant qu’il continuera à son égard la fidélité qu’il entretenait avec son oncle. À Jacques de Matignon, Martigues évoque très rapidement la mort d’Étampes, qui ne faisait peut-être plus de doute, pour s’empresser d’évoquer la continuité des amitiés :

« Vous prier qu’outre l’amytié que vous m’avez de tout temps portée, vous me vueillez continuer celle que vous luy portiez, vous asseurant que vous n’aymerez jamais homme sur qui vous ayez plus de puissance21. »

10Ainsi, le deuil du chef de lignée permet aux maisons alliées d’écrire des lettres de condoléances où l’on renouvelle les promesses d’alliance. Louis, cardinal de Guise, lui aussi présent à la cour, affirme donc à Martigues que les Guises vont perpétuer :

« La bonne voulonté que nous vous portons, qui ne sera poinct moindre que celle que toute notre maison a continuellement portée à feu monsieur d’Estampes votre oncle, vous priant le vouloir ainsi croire et que nous vous aurons en telle estime comme l’un de noz meilleurs cousins et amys ainsi que vous congnoistrez par effectz toutes les fois que les occasions se présenteront. Au demeurant, je vous prie, monsieur de Martigues, me mander si vous avez retiré le chiffre que feu mondit sieur votre oncle avoit de mon frère monsieur d’Aumale22. »

11Les outils de correspondance, ici le chiffre, font aussi partie des choses à transmettre à son héritier. C’est dans cette mesure que les lettres de Martigues annoncent autant un décès qu’une succession. Ainsi, lorsque la nouvelle de la mort arrive en cour, il ne s’agit désormais plus d’une affaire strictement bretonne mais aussi d’un événement à l’échelle du royaume. De grands seigneurs évoquent l’importance de l’événement, tel Antoine de Crussol, duc d’Uzès, présent à Toulouse avec la famille royale, qui en informe le baron de Gordes, lieutenant général du Dauphiné23. Quatre jours plus tard, Charles IX informe les Bretons de la nomination de Martigues à la succession de son oncle « suivant la provision » accordée quelques années plus tôt24. En effet, la succession au gouvernement de Bretagne avait déjà été finement préparée. Selon un acte royal de 1563, Étampes « auroyt remis entre [les] mains [du roi] ledit gouvernement » et Martigues a été choisi pour lui succéder25. Or, en septembre de la même année, le roi précisait qu’il avait bien reçu la démission d’Étampes mais qu’il désirait qu’il continue de gouverner « comme auparavant », et que l’acte de démission et de succession ne serait enregistré qu’après sa mort26. Ainsi, par un habile procédé juridique, Étampes avait démissionné sans démissionner. En réalité, le gouvernement de Bretagne avait été géré comme un bien patrimonial, protégé et transmis à son héritier27. Là encore, la succession est aussitôt relayée au baron de Gordes, jusqu’en Dauphiné28. Dans la pratique, tout fonctionne très bien. En annonçant « la perte qu’avons faicte de feu monsieur d’Estampes » à Bouillé, Martigues en profite ainsi pour l’envoyer immédiatement commander à Nantes alors que lui-même reste à Rennes pour le service funèbre, et ce n’est que le 10 mars que les Rennais reçoivent une lettre de Charles IX confiant « la charge et totalle administration dudit gouvernement à monseigneur de Martigues29 ». Un mois plus tard, la nouvelle traverse la Manche et la reine Elizabeth reçoit l’information que « M. d’Étampes est mort et M. de Martigues a son gouvernement en Bretagne30 ». Entre temps, la transition des pouvoirs se fait très naturellement et l’enterrement puis les funérailles du feu gouverneur peuvent s’organiser. À l’échelle provinciale, elles s’avèrent riches en symboliques politiques et sociales.

Les funérailles rennaises : l’hommage au feu gouverneur

12Dans son testament, quant à « la sépulture de [son] paouvre corps », Étampes s’en « remectz à [son] nepveu monsieur de Martigues, lequel [il] recommande au Roy et à la Royne et qu’il leur plaise luy donner moyen d’executer son honorable charge » de gouverneur de Bretagne31. Une dernière fois, il songe à sa charge qui doit être transmise à son neveu. Tout comme Martigues le sera après lui, le duc est mis en bière en la nécropole des Penthièvre, dans l’« église et couvent des cordeliers de Guingamp, dans le sépulcre et enfeu de messieurs nosdits prédécesseurs, princes, contes de Penthièvre et autres grands seigneurs de notre sang qui y ont esté inhumés32 ». Son corps quitte ainsi la sphère publique pour rejoindre la sphère privée, dans la nécropole familiale, sous le chœur de l’église, en la voûte du bienheureux Charles de Blois, son glorieux ancêtre.

13Ses funérailles concentrent bien des enjeux de mise en scène d’un pouvoir, d’un rang et d’une puissance. En premier lieu, la mort en Bretagne, et non à la cour, joue pour sa mémoire. Ainsi, la cérémonie publique se déroule à Rennes, sans que l’on puisse savoir si elle se déroule en présence de son corps ou d’une effigie33. Les religieux de l’église Saint-Pierre de Rennes ont été « exortés par lettres du seigneur de Martigues, gouverneur et lieutenant général pour le Roy en ce pays, de célébrer ung service pour l’âme du feu duc d’Estampes34 ». Et la ville est soucieuse qu’au moins un évêque de Bretagne officie. Elle fournit beaucoup pour la cérémonie : draps mortuaires, cierges peints en noir, torches, écussons aux armes du duc (plus de 260 d’après une mise). Au même moment, Martigues achète « quelques petites frizes noires », couleur qui s’impose déjà pour un deuil35. Au centre de la cathédrale, « le grand hostel » est tendu d’une grande croix de velours, comme c’est alors l’usage pour les catafalques, emprunt aux funérailles royales36. Puis, tous les « petits hostels » de l’église Saint-Pierre sont recouverts de draps et tentures aux armes des Penthièvre, remplissant l’édifice d’hermines. Le vendredi 9 mars, une grand-messe débute à 9 ou 10 heures du matin pour honorer la mémoire du feu gouverneur.

14Les Rennais ne lésinent pas pour cette journée offerte à la « bonne mémoyre » d’Étampes. Tous les grands dignitaires de la ville sont conviés. Le capitaine Boisorcant envoie des messagers pour aller chercher son lieutenant et le connétable, restés dans leurs résidences de campagne. Puis, le peuple est invité « pour prier Dieu pour son âme ». La veille, quatre crieurs publics vêtus de noir ont sillonné les rues pour « convier les gens de la ville » au service divin. L’excellente réputation de l’ancien gouverneur est telle que Boisorcant commande à six hallebardiers de « meptre ordre au peuple à raison du grand nombre qui se trouva ». L’église est bondée et certains prient en demeurant sur le parvis. Un grand nombre de personnes participent à l’office, à l’image de ces 65 « hommes portans et tenans [des] torches » auxquels s’ajoutent « quarante angellotz portans escuzons des armes dudit feu seigneur », des enfants de la ville déguisés pour l’occasion.

15Le même vendredi 9 mars, peu avant la cérémonie, des serviteurs des Penthièvre entrent au Parlement pour inviter les magistrats à venir aux funérailles. Le président René de Bourgneuf, sr de Cucé, qui fut maître des requêtes dans le conseil du gouverneur, prononce un long discours sur le défunt. Ce véritable panégyrique, ou oraison funèbre en Parlement, y loue toutes les qualités du parfait gouverneur :

« [Le duc d’Étampes], en son vivant gouverneur et lieutenant général pour le roy en ce pais, qui a si bien et heureusement gouverné ceste province durant le temps de vingt ans et au contentement de tout le peuple, que la mémoire de son nom en est recommandable et avoit ledit seigneur duc d’Estampes les plus grandes vertuz qu’on peult désirer en un grand gouverneur, cappitaine et lieutenant du roy, car outre la discipline militaire en laquelle il a esté noury du commancement, ayant dès des premiers ans mérité d’estre faict par le roy cappitaine et collonnel des Suisses, la plus belliqueuse nation de l’Europpe, et depuis commandé pour le roy en plusieurs grandes et honorables charges, finallement auroit esté ordonné lieutenant pour le roy en ce pais où il a si bien et heureusement administré ceste charge, que à jamais nous resentirons de la bonne et sage conduite dont il a tousjours usé et siguantement durant les troubles derniers où il a contenu si saigement soubz l’auctorité et obéissance du roy touz ceulx de ce pays tant par la providence de son bon conseil que par le moyen des armes qu’il avoit prestes et en la main, sans touteffoiz user d’aucune cruaulté ny viollance que l’on peut justement dire de luy que erat prudens imperator et fortis miles37, et combien qu’il eut grande science et expérience de l’art militaire, touteffoiz il n’en voulloit user que avecq très grande raison et occasion et s’eforczoit plustost composer toutes choses par conseil que d’y emploier les forces, tellement qu’il a mérité d’estre estimé des plus grandz vertueulx et vaillans sieurs qui aient esté de son temps. […] Et en tout temps, tant de paix que de guerre, il c’est conduict si industrieusement et prudemment que ce pais a esté tousjours en repos soubz la charge durant laquelle, comme l’on scait, il a repoulsé hors cedict pais les Angloys, ennemis anciens de ce royaulme, estans descenduz au Conquet, à sa grande louange et honneur qui faict que sa mémoire sera à jamais recommandable, en l’honneur de laquelle mémoire les habitans de ceste ville ont délibéré de faire ce jour à l’heure de dix heures du matin en l’église cathédralle de cestedite ville un service solempnel pour supplier Dieu de nous conserver et maintenir en repos comme le passé et donner la grâce à monsieur de Martigues, à présent gouverneur et lieutenant pour le roy en cedit pays, de si bien gouverner cestedicte province que nous puissions vivre en paix comme nous avons faict durant le vivant dudit deffunt, auquel lieu lesdits habitans prient la cour se y trouver38. »

16Les qualités militaires se conjuguent ici avec les vertus politiques du dialogue, de la douceur, de la sagesse et du gouvernement par conseil, spécialement lors des déchirures religieuses. Tout l’exact opposé d’un homme autoritaire. Puis, André Guillart, premier président, assure que pour toutes ces raisons, les parlementaires assisteront tous aux funérailles. Cucé a bien raconté les « haultz faictz et actes magnanimmes », aussi Guillart ajoute-t-il une grande qualité d’Étampes à ses yeux de magistrat : « Il contenoit les forces qu’il avoit en sa charge soubz les reigles de justice et à la justice mesme donnoit tant de confort et ayde que chacun pouvoit congnoistre que son oppinion estoict qu’en temps de paix les armes ne se doibvent tenir à aultre fin, doncques considérans la grâce que dieu luy a faicte de administrer droictement une si grande charge, nous estimons touz que dieu l’a appellé pour le colloquer au nombre des bienheureux39. »

La mémoire du gouverneur

17La mémoire d’Étampes est d’ailleurs fort utile aux magistrats. Le 13 avril, Martigues fait sa première entrée au Parlement en tant que nouveau gouverneur et s’explique sur les raisons de sa venue, invoquant la lenteur que les magistrats mettent à enregistrer l’édit de Roussillon. De suite, il évoque son oncle et se place dans son héritage direct : « Il a pryé de croire que jamais feu son oncle, gouverneur de cedit pays, que dieu absolve, n’eut meilleure ne plus grande volonté d’honorer que luy. » Son discours terminé, André Guillart lui répond : « Vous estes son vray successeur et imitateur de ses vertuz et qu’oultre celles dont vous estes orné et assez recommandé de vous mesmes quant vous pristes ceste charge, vous vous efforcez d’adjouster les siennes » à savoir deux qualités :

« Il a tousjours esté tardif à emploier les forces qui estoient en ses mains contre les subjectz du Roy et ne le faisoict jamais que par ordonnance de justice ou par ung commandement du Roy si certain et approuvé qu’il se trouvoit conforme aux loix et aux règles de justice receues de tout temps en ce royaume, l’aultre qu’il défféroit tant aux decretz de justice que jamais il ne empescha ny revocqua ung seul si ne a esté par le conseil de ceste court et après en avoir conféré et délibéré en icelle40. »

18La présentation de l’action d’Étampes est faite sous un jour qui met en valeur sa bonne volonté envers le Parlement. C’est également un discours qui pousse le neveu à l’imitation d’un modèle de gouverneur. En septembre 1566, lors d’une nouvelle entrée au Parlement, c’est François Calon, autre ancien conseiller d’Étampes, qui, pour complimenter Martigues de son attitude – il est venu au Parlement demander conseil sur une affaire juridique – évoque une nouvelle fois la mémoire de son oncle : « Vous este le vray successeur des vertuz de feu monsieur d’Estampes votre oncle, desquelles les cronicques sont plaines41. » Évocation mémorielle qui se fait encore plus forte chez les gentilshommes qui l’ont servi et sur lesquels il a pu s’appuyer : en 1569, Claude de Boiséon, dans une enquête relative à la capitainerie du château du Taureau, à Morlaix, évoque sa construction décidée en 1543 par l’avis de « feu de bonne mémoire » le duc d’Étampes42. Dès lors, sa mémoire remplie de vertus offre un modèle à suivre dans une période de plus en plus trouble. Faire appel au souvenir d’Étampes devint ainsi rapidement une manière de rappeler un âge de paix perdu. On procède avec lui comme on commence à le faire pour le « bon roi Louis XII ».

19Sa mort n’est donc pas sans conséquences politiques à l’échelle de la province et apparaît aussi comme un moment de libération de la parole. En 1561, il avait arbitré le vote sur la localisation du Parlement. Les Nantais lui avaient multiplié les requêtes dans le but de conserver au moins une séance annuelle dans leur ville, en vain. Un an après sa mort, les partisans d’un Parlement à Nantes rouvrent le dossier. Dans une supplique au roi, ils évoquent alors les « nullitez de l’advis de feu monsieur d’Estempes43 ». Il faut certainement de l’audace pour évoquer ainsi sa mémoire quand on sait que désormais, c’est son neveu qui gouverne. Sont d’abord mentionnés des problèmes juridiques : la commission accordée au duc ne serait pas conforme à la règle et invaliderait donc sa compétence d’arbitrage. Les Nantais s’attaquent aussi aux arguments du feu gouverneur, qui avait avancé que les ducs étaient couronnés à Rennes. Ils font remarquer que les rois de France ne le sont pas à Paris, pourtant capitale du royaume, et que dans la commission, « il n’estoyt question de scavoir laquelle desdites deux villes estoyt capitalle mais seullement laquelle estoyt plus commode pour l’assiette d’un parlement ». Ils évoquent aussi des vices de forme, impossibles à énoncer clairement de son vivant : « Il procéda dirrectement contre la forme prescripte par ladite commission, car au lieu qu’il luy estoyt mandé de s’informer par la voix des troys estatz et d’envoyer l’information avecques l’advis desdits estatz, il procéda à enquêtes secrettes de tesmoings demourans soubz le resort de Rennes. »

20Les Nantais évoquent là ses réseaux rennais. À la fin du document, c’est bien cela qui est réaffirmé avec encore plus de convictions « par la lecture desdites informations et advis, il s’aprendra que ce n’estoyt que une enquête secrette de tesmoings particulliers et quand à l’advis, il n’estoyt des gens desdits estatz ains particullier dudit sieur d’Estempes, suspect en cette cause ». Une accusation en particulier rentre dans le vif du sujet. Les Nantais écrivent que « ledit sieur d’Estempes avoyt interrest parceque touttes ses terres de Bretagne [sont] soubz le resort de Rennes, partant il ne pouvoyt estre commissaire44 ». La première contre-attaque des Nantais de 1566 ne donne pas de suites immédiates, mais présente l’image d’un conflit d’intérêts entre gouverneur et grand seigneur. À l’inverse, les Rennais se réfèrent davantage à sa dignité de gouverneur. En effet, en 1580, lorsque les Nantais choisissent à nouveau de rouvrir le douloureux dossier et qu’ils en appellent au roi, les Rennais, contraints de riposter, rédigent un long mémoire qui plaide leur cause à la cour, de la même manière que le mémoire nantais de 1566. Leur capitaine, le sr de Méjusseaume, un ancien gendarme d’Étampes, porte les paroles des Rennais au gouverneur Montpensier. Un paragraphe évoque Étampes qui « avoit faict en son temps tout ce qui pouvoit déppendre de la charge de gouverneur ». Surtout :

« Si les princes et gouverneurs des pays ne s’opposent à l’audace de ceulx qui, en calomniant et accusant les actions et jugement de ceulx qui les ont précédé en leur charge et ont laissé à la posterité de bons et insignes tesmoignaige de leur vertu, veullent faire remuer et retraicter les choses bien jugées, establies et ordonnées et n’assistent ceulx qui par telz mauvais moyens sont indeubment travaillez et mollestez, toute auctorité des gouverneurs sera du tout mesprisée et anéantie. À ceste cause, il est de la dignité de l’estat de gouverneur et grandeur de mondit seigneur de Monpensier de faire cesser le trouble et remuement que s’efforcent faire ceulx de Nantes45. »

21L’éloge du rôle d’Étampes sert à faire comprendre à Montpensier qu’il est engagé par les actions de ses prédécesseurs. Pour les Rennais, s’il revenait sur la décision de fixer le Parlement à Rennes, c’est toute la fonction même de gouverneur qui serait remise en cause, son « auctorité […] mesprisée et anéantie ». Dans leur argumentaire, la fonction de gouverneur dépasse l’individu qui en occupe la charge, laissant poindre un principe de continuité de l’État à l’échelle du gouvernement des provinces. Les actions et décisions d’Étampes en Bretagne demeurent après sa mort et pèsent encore dans la vie politique des Bretons, si bien qu’on peut en évoquer la mémoire comme un argument d’autorité. Ainsi du lieutenant général La Hunaudaye qui, entre 1577 et 1579, essaye de rendre assidus les Nantais au service du guet et n’hésite pas à recourir à d’anciens règlements d’Étampes, soulignant par ce moyen la continuité de son action46.

22Assurément, sa mémoire est utilisée selon les argumentaires et les intérêts des uns et des autres. Néanmoins, on a là affaire à une mobilisation d’arguments qui interrogent la symbolique attachée à cette figure de serviteur du roi. En la matière, les Rennais offrent de bons exemples. En 1565, ils désirent retrouver chez eux leurs armes déposées par Étampes à l’hôtel de ville quelques années plus tôt. Ils connaissent la position de Martigues sur le sujet, plutôt enclin à laisser la milice bourgeoise armée, et lui écrivent donc une requête en bonne et due forme sans s’en prendre à la décision de son oncle et évoquant simplement le « commandement de feu monseigneur de bonne mémoyre monseigneur le duc d’Estampes, votre prédécésseur en ce gouvernement47 ». Finalement, Martigues revient sur la décision de son oncle, aidé en ce sens par le ton très lisse de la requête. En indiquant qu’il est le successeur de son oncle, les bourgeois lui ont fait comprendre que lui seul pouvait revenir sur une de ses décisions. Là où les Nantais en appellent au roi, les Rennais en appellent au successeur d’Étampes, d’autant plus flatté dans sa dignité de gouverneur.

Conclusion : la mort modèle d’un parfait gouverneur

23Le duc d’Étampes bénéficie d’une bonne mort, voire d’une mort modèle. Assurément, ses funérailles révèlent la figure du parfait gouverneur, comme on peut souligner celle du parfait chevalier ou du parfait Prince : il est donc logique qu’elles insistent sur ses qualités et vertus, incarnées dans une certaine morale du bon gouvernement. Ainsi, la cérémonie de Rennes de mars 1565 magnifie la fonction de l’homme et son adéquation avec ses vertus comme il convient en de telles circonstances. Mais la vision rennaise exalte un protecteur de la ville et ne reflète pas forcément le point de vue de tous les Bretons, les oppositions nantaises postérieures à 1565 en témoignent. En définitive, bien plus que la distinction entre bonne et belle mort, l’évocation de la mémoire du gouverneur renseigne véritablement sur l’institution, qui oscille entre rôle personnel de son titulaire et principe naissant de continuité de la fonction d’État.

Notes de bas de page

1 Cédric Coraillon, « Les deux morts de Louis XIII », Revue d’histoire moderne et contemporaine, no 55-1, 2008/1, p. 50.

2 BnF, Fr. 15878, fo 139 : Étampes à Catherine de Médicis, Moncontour, 16 sept. 1564.

3 La Ferrière, t. 2, p. 244 : Catherine de Médicis à Étampes, Montpellier, [du 17 au 28] déc. 1564.

4 Chantilly, 1 A 37 : codicille au testament d’Étampes, Lamballe, 26 janv. 1565.

5 AMR, AA 12, no 36.

6 Voir l’exemple postérieur de la retraite du duc de Longueville : Madeleine Foisil, « Une mort modèle. La mort du Duc de Longueville, gouverneur de Normandie (1663) », Annales de Normandie, vol. 1, no 1, 1982, p. 243-251.

7 C’est pourquoi il faut continuer d’écrire pour gouverner et ainsi le faire savoir à tous. En 1627, le gouverneur de Bretagne, le maréchal de Thémines, écrit depuis Auray sa dernière lettre au cardinal de Richelieu en rappelant : « Je n’ay jamais heu pour but, durant le cours de ma vie, que le service de Dieu et du Roy. Je m’en vais rendre compte à l’un de mes actions, et, avant, il faut que je proteste au Roy que je meurs son humble serviteur. » Non sans jouer sur une coïncidence de temporalité, le gouverneur insiste et précise au bas de sa lettre qu’il écrit : « Du lict de la mort, ce jour des morts 1627 [2 novembre] » (BnF, NAF 5131, fo 105 : Thémines à Richelieu, [Auray], 2 nov. 1627).

8 AMN, EE 199, fo 3 : Étampes aux bourgeois de Nantes, Lamballe, 20 janv. 1565.

9 AMN, EE 199, fo 4 : Martigues aux bourgeois de Nantes, Lamballe, 26 janv. 1565.

10 François de Scépeaux, sr de Vieilleville, Mémoires de François de Scepeaux, sire de Vieilleville (1527-1571), t. 9, Michaud et Poujoulat (éd.), Paris, 1838, p. 187 : « M. d’Estampes est fort valetudinaire, et tant abbattu en longues maladies, qu’il ne peult guères vivre. » Mais Vieilleville rapporte au roi : « Je vous donne certain advertissement qu’il se porte très bien, et du tout hors de dangier. »

11 ADM, 34 J 4, Ms. 144 : Étampes à La Caunelaye, Lamballe, 22 janv. 1565.

12 BnR, Aut. 98/3, no 54 : Martigues à Charles IX, Lamballe, 28 janv. 1565.

13 Hélène Germa-Romann, Du « bel mourir » au « bien mourir ». Le sentiment de la mort chez les gentilshommes français (1515-1643), Genève, Droz, 2001, 352 p.

14 BnF, Fr. 20510, fo 123 : Charles IX à Étampes, Toulouse, 1er fév. 1565.

15 La Ferrière, t. 2, p. 258 : Catherine de Médicis à Martigues, Toulouse, fév. 1565.

16 BnR, Aut. 98/2, no 86 : Martigues à Charles IX, Rennes, 14 avr. 1565.

17 La Ferrière, t. 4, p. 88 : Catherine de Médicis au président de Thou, Amboise, 5 janv. 1572.

18 ADCA, 1 E 1478 : Martigues à Jacques Boullain, Lamballe, 30 janv. 1565.

19 BnF, Fr. 20510, fo 130 : Alain Hervy, chanoine et grand vicaire de Dol, à Martigues, Dol, 4 fév. 1565.

20 BnF, Fr. 20510, fo 133 : Étienne Boucher, évêque de Quimper, à Martigues, Quimper, 10 fév. 1565.

21 APPM, J 124, fo 61 : Martigues à Matignon, Lamballe, 1er fév. 1565.

22 BnF, Fr. 20458, fo 87 : Louis, cardinal de Guise, à Martigues, Agen, 27 mars 1565.

23 Chantilly, K, I, fo 147 : Crussol à Bertrand de Gordes, Toulouse, 4 fév. 1565.

24 AMN, AA 42, no 6 : Charles IX aux bourgeois de Nantes, Toulouse, 8 fév. 1565 ; ADIV, 4 B 14/226, 2e vol. : Charles IX aux officiers de Saint-Malo, Toulouse, 8 fév. 1565.

25 ADIV, 1 Ba 4, fo 227 : provision de Charles IX pour Martigues, Amboise, 20 mars 1563, enregistré en Parlement le 20 mai 1565.

26 ADIV, 1 Ba 4, fo 230 : provision de Charles IX pour Étampes, Mantes, 13 sept. 1563.

27 Il est vrai qu’un acte prêt à être enregistré offre davantage de garanties qu’une simple promesse de survivance, qui par ailleurs pouvait très bien être bafouée a posteriori.

28 Chantilly, K, I, fo 160 : Pasquier à Bertrand de Gordes, Toulouse, 9 fév. 1565.

29 AMN, AA 43, fo 1 : Bouillé aux bourgeois de Nantes, Ponsal [Plougoumelen], 11 fév. 1565.

30 CSP, Foreign, Elizabeth, t. 7, no 1092, 11 avr. 1565.

31 BnF, Clair. 355, fo 19 : testament d’Étampes, chambre du duc, château de Lamballe, 25 janv. 1565.

32 AN, X1A 3628, fo 274 : testament de Martigues, Nantes, 3 nov. 1567. Le corps de Martigues rejoint celui d’Étampes cinq ans plus tard. Il est transporté aux Essarts, puis à Nantes, avant d’arriver à Guingamp (AMN, CC 303, 1570).

33 Pratique que l’on retrouve quelques temps plus tôt en Normandie pour le gouverneur Brezé (Monique Chatenet, « Quelques aspects des funérailles nobiliaires au xvie siècle », Les funérailles à la Renaissance, Genève, Droz, 2002, p. 45. Voir aussi Anne-Valérie Solignat, « Funérailles nobiliaires et pouvoir seigneurial à la Renaissance », Revue historique, no 661, 2012/1, p. 106.

34 ADIV, 1 Bb 22, fo 2 : mardi 6 fév. 1565 ; AMR, BB 42.

35 ADCA, 1 E 1478 : Martigues à Jacques Boullain, Lamballe, 30 janv. 1565.

36 Monique Chatenet, « Quelques aspects des funérailles nobiliaires au xvie siècle », art. cité, p. 45.

37 « Il était un chef sage et un soldat courageux. »

38 ADIV, 1 Bb 22, fo 10 vo-11 : vendredi 9 mars 1565.

39 ADIV, 1 Bb 22, fo 10 vo-11 : vendredi 9 mars 1565.

40 ADIV, 1 Bb 22, fo 18 : vendredi 18 avr. 1565.

41 ADIV, 1 Bb 25, fo 16 : jeudi 19 sept. 1566.

42 AM Morlaix, EE 3 : enquête du 7 septembre 1569.

43 AMN, II 6.

44 AMN, II 6, no 7.

45 AMR, FF 249 : mémoire que Méjusseaume devra porter à Montpensier, 1580. En 1585, les Nantais ouvrent une nouvelle fois le dossier du Parlement et affirment que « durant le gouvernement dudit sieur d’Estampes ny du sieur de Martigues, son nepveu et successeur, n’a esté possible en avoir justice » (AMN, II 6).

46 AMN, EE 29, fo 24 : ordres de La Hunaudaye, 1577-1579.

47 AMR, AA 12, no 42 : requête des bourgeois de Rennes à Martigues ; réponse signée Morin, 26 sept. 1565.


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