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    Plan détaillé Texte intégral Un champ d’études sensible aux défis de la ville contemporaine De l’importance des enquêtes collectives Regards nationaux, spécificités chronologiques et préférences thématiques Bibliographie Notes de bas de page

    Villes et histoire au Brésil

    Ce livre est recensé par

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    Table des matières

    Chapitre I. Un champ d’étude partagé

    p. 21-48

    Texte intégral Un champ d’études sensible aux défis de la ville contemporaine De l’importance des enquêtes collectives Regards nationaux, spécificités chronologiques et préférences thématiques Bibliographie Généralités Champs de l’histoire urbaine L’histoire du Brésil urbain au prisme des sciences sociales Regards sur cinq siècles d’urbanisation Biographies de villes La ville, lieu et enjeu du politique Les pouvoirs dans la ville Réformes urbaines et contrôle social La ville, enjeu du politique La ville, acteur et témoin du social Identités sociales De la rue au travail : la vie quotidienne dans les villes brésiliennes Solidarités familiales, ethniques, professionnelles ou confessionnelles Habitat, logement Formes urbaines : modèles et expériences L’urbanisme colonial : le défi de la régularité Enjeux urbanistiques de l’ère industrielle Architecture et société : de l’espace sacré à l’espace profane Les réseaux et la ville Ville, échanges et transports Réseaux de villes Cultures urbaines et sociabilités Sensibilités et sociabilités Pratiques culturelles et identités Mémoires de la ville, mémoires dans la ville Images et imaginaires de la ville Notes de bas de page

    Texte intégral

    1Longtemps l’histoire du Brésil urbain a été maltraitée. Il faut reconnaître que très tôt les sciences sociales brésiliennes (emboîtant le pas à Gilberto Freyre1 et Sérgio Buarque de Hollanda2 dans les années 1930) avaient élu le monde de la plantation et celui des bandeirantes comme les cellules de base de la société brésilienne. Freyre, par exemple, insiste à plusieurs reprises sur le caractère rural de la colonisation brésilienne : « La société coloniale brésilienne, principalement à Pernambouc et dans la baie de Bahia, s’est développée sous une forme patriarcale et aristocratique, à l’ombre des grandes plantations sucrières […]. Notre véritable formation sociale commence à partir de 1532, avec comme unité la famille rurale ou semi-rurale3. » Pour Sérgio Buarque de Holanda « le goût de l’aventure a eu une influence décisive […] sur notre vie nationale ». Dans Racines du Brésil et son célèbre chapitre « Le semeur et le carreleur », cet auteur affirme qu’à l’époque coloniale « habiter dans les villes est essentiellement antinaturel ». Il oppose ainsi le modèle d’implantation espagnol, aux formes régulières et disciplinées, et le modèle portugais, marquée par la négligence, « la fantaisie avec laquelle rues et maisons se distribuaient dans nos villes4 ». Dans ces modèles d’analyse, la ville coloniale n’était donc bien souvent présentée que comme un mal nécessaire pour une société d’essence d’abord rurale et développant un rapport prédateur et purement utilitariste avec son environnement.

    Un champ d’études sensible aux défis de la ville contemporaine

    2Les travaux novateurs du géographe Aroldo de Azevedo5 en 1956 et de l’urbaniste Nestor Goulart Reis Filho6 en 1968 (suivis par ceux de Roberta Marx Delson7 en 1979) invitaient à une réévaluation du rôle de la ville dans la politique coloniale portugaise, et de la place des sociétés urbaines au sein du monde colonial. Pourtant le constat demeure, au moins jusqu’au milieu des années 1980, d’un intérêt mineur pour l’histoire du Brésil urbain au sein des sciences sociales (brésiliennes8, européennes9 comme nord-américaines10 d’ailleurs). C’est seulement à la fin des années 1980 et au début des années 1990 que ce champ de recherche connaît une forte impulsion, en provenance à la fois du Portugal et du Brésil.

    3Je souhaite ici retracer les grandes étapes de la structuration de ce champ d’étude et présenter les principales orientations méthodologiques et thématiques. Mais d’abord, une précision s’impose. C’est bien de l’histoire du Brésil urbain dont il sera question, et non de l’histoire urbaine du Brésil. Par ce choix, il ne s’agit pas, bien entendu, de nier tout l’effort accompli par les historiens nord-américains et européens depuis une trentaine d’années pour faire émerger la ville comme objet d’étude spécifique, et la détacher de travaux en histoire économique, sociale, culturelle ou politique qui utilisaient la ville comme un simple cadre d’étude (ce qui permettait notamment de disposer de sources plus facilement accessibles et relativement homogènes)11. Concevoir la ville comme objet d’étude est bien la position historiographiquement la plus acceptable. Pourtant, une telle orientation nous conduirait, dans le cas brésilien, à minimiser la spécificité de l’approche historique de la ville en vigueur depuis le début des années 1990. Préférons donc un point de départ large et ouvert – l’histoire du Brésil urbain – quitte à le rétrécir par la suite.

    4Au milieu des années 1980, l’ampleur de la crise économique et sociale associée à des taux d’urbanisation jamais expérimentés jusqu’alors conduit à diagnostiquer une crise urbaine majeure. São Paulo figure parmi les trois premières métropoles du monde, dont on ne sait pourtant délimiter à deux ou trois millions près le nombre exact d’habitants. La ville étend désormais son emprise sur les campagnes environnantes : emprise physique avec les phénomènes de suburbanisation ; emprise économique ensuite avec une dépendance de plus en plus accrue du monde rural vis-à-vis des biens de consommation produits par le monde urbain et des besoins générés par la croissance urbaine ; emprise culturelle enfin avec la maîtrise urbaine des moyens de communication (presse, radio, télévision, et déjà Internet). Cette ville dévoreuse d’hommes et d’espace, sans limite physique qui la distingue de son environnement, se découvre soudain des coupures et des césures à l’intérieur de son espace métropolitain. C’est la naissance de la ville fragmentée12. La crise urbaine se confond alors avec la crise du Brésil. La fragmentation des villes témoigne aussi d’un pays en perte d’un projet de société coagulateur.

    5C’est dans ce contexte d’extrême inquiétude quant au devenir de la ville brésilienne qu’Ana Fernandes et Marco Aurélio A. de Figueiras Gomes enseignants à la faculté d’architecture de Salvador, organisent sous les auspices de l’Associação Nacional de Pos-Graduação e pesquisa em Planejamento Urbano e Regional (ANPUR) le premier séminaire d’histoire de la ville et de l’urbanisme du Brésil ([5]). Il convient donc ici de noter que ce séminaire, premier du genre, n’est pas organisé à l’initiative d’historiens, mais d’urbanistes et d’architectes spécialistes de la ville contemporaine13. Ce besoin d’histoire14 procède donc des défis posés par la ville de la fin des années 1980 : une ville en crise, une ville fragmentée et qui semble avoir perdu son rôle de moteur de l’intégration sociale. Mais ce n’est pas seulement la ville qui est en crise, c’est l’ensemble des sciences sociales spécialistes de la ville qui peinent à rendre compte des phénomènes en cours. L’abus de néologismes est un bel indice de cette science urbaine mise en déroute par les nouvelles configurations d’une ville que l’on se refuse désormais à qualifier de moderne ou d’industrielle. Face à cette ville industrielle qui disparaît, les organisateurs invitent à réfléchir aux conditions de sa genèse au Brésil, aux formes spécifiques qu’elle a pu recouvrir au moment de son apparition, aux activités qu’elle a pu engendrer, et au type de société à laquelle elle a donné naissance (sur tout cela nous reviendrons par la suite). N’oubliant pas que c’est au moment de l’apparition de cette ville industrielle que les sciences sociales naissantes constituaient leurs principaux paradigmes analytiques, ils convient à ce séminaire historiens, géographes, anthropologues, sociologues, architectes et urbanistes.

    6Ce champ de l’histoire du Brésil urbain devient désormais un lieu privilégié de dialogue interdisciplinaire. Dans les actes de ce premier séminaire, les organisateurs expliquent qu’après avoir pris acte du « grand vide » bibliographique sur l’histoire des villes brésiliennes, ils ont voulu « ouvrir un espace privilégié aux contributions de l’histoire pour la compréhension de la question urbaine » ([5] : 9). Maria Stella Bresciani, dans un article désormais célèbre, se proposait ensuite de décrire sept portes d’entrée pour l’étude historique des villes contemporaines : la ville moderne et la question technique ; l’ère mécanique et la question sociale ; la formation des identités sociales ; la formation de la sensibilité bourgeoise ; la ville comme espace et sujet de l’histoire ; cultures populaires ; perceptions de la territorialité ([4]). Avant que ne s’ouvrent véritablement les quatre parties de l’ouvrage, les organisateurs avaient placé un article court et percutant de Raquel Rolnik, qui préparait à l’époque un doctorat en histoire urbaine à l’université de New York : « História urbana: história na cidade? ». L’auteur s’interrogeait sur la spécificité de l’histoire urbaine : « le chercheur en histoire urbaine étudie-t-il la ville ou la civilisation urbaine, les hommes organisés dans l’espace urbain ? ». S’appuyant sur la tradition de l’histoire urbaine nord-américaine Raquel Rolnik cherche à « différencier l’histoire urbaine de l’histoire sociale, économique ou politique en contexte urbain » ([5] : 27), en faisant de l’espace une variable fondamentale des analyses : « La question fondamentale pour les spécialistes de l’histoire urbaine, à partir des angles les plus variés, serait la signification des processus de territorialisation et reterritorialisation dans l’histoire et leur relation avec le processus plus global et générique de transformation qui se développe dans le champ de la vie sociale, économique et politique des peuples » ([5] : 29). Ces deux articles voulaient dessiner au plus près les contours du champ de l’histoire urbaine. Leur positionnement divergent – l’option restreinte de Raquel Rolnik et l’option plus large de Maria Stella Bresciani – témoigne de la difficulté de définition de ce champ.

    7L’année suivante, en 1991, le groupe d’études régionales et urbaines (NERU) de São Paulo consacre un numéro spécial de sa revue Espaço e Debates au thème « cidade e história ». Comme le précise l’éditorial : « la ville se révèle à travers le regard de l’historien » ([1] : 5). C’est sous le signe de la crise des savoirs sur la ville (traité par le sociologue Christian Topalov) qu’est placé cet appel au passé parmi les spécialistes de la ville : la rédaction organise ainsi un débat entre les historiens Maria Stella Bresciani, Edgar de Decca, Nicolau Sevcenko et l’architecte Nelson Goulart Reis Filho, autour de la spécificité du champ de l’histoire urbaine. Les autres chercheurs participants au dossier sont sociologues, architectes, urbanistes et géographes.

    8Ces années 1990-1991 sortent définitivement les travaux d’histoire du Brésil urbain du confinement dans lequel ils étaient cantonnés. Mais en même temps que ce champ sort de l’anonymat, il est instrumentalisé, mis au service de préoccupations contemporaines. Certes l’historien n’est pas dupe quant au fait que son questionnement repose pour partie sur des problèmes que soulève la société dans laquelle il vit. Mais faut-il pour autant enchaîner l’histoire au présent, la soumettre en quelque sorte à l’impératif de rendre des comptes sur la situation dont nous héritons ? C’est en tout cas l’attitude qui a d’abord été adoptée au Brésil et en Amérique latine de façon générale par les sciences sociales, qui sont allées chercher dans l’histoire des exemples, des précédents, des antécédents, des racines, bref tout ce qui pouvait venir étayer un cas, des propositions, une argumentation… Comme l’expliquent Diego Armus et John Lear, « la pratique de l’histoire urbaine est devenue une sorte “d’école de vie”, et par conséquent, une source de validation des politiques destinées à orienter les changements urbains accélérés qui transformaient les villes latino-américaines » ([2] : 293).

    De l’importance des enquêtes collectives

    9À ce contexte brésilien de crise de la ville et des sciences de la ville – favorable au développement des travaux sur l’histoire du Brésil urbain – se superpose le contexte de commémoration des grandes découvertes portugaises. Visant à établir la cohérence de la stratégie géopolitique portugaise de conquête des routes commerciales maritimes entre l’Europe et les trois mondes (Afrique, Asie et Amérique), la Comissão Nacional de Comemoração dos Descobrimentos Portugueses (CNCDP) a impulsé, à partir de 1988, de nombreuses recherches sur les pratiques coloniales portugaises. Parmi elles, les pratiques urbanistiques occupent une place majeure15. La CNCDP constitue même en 1997 un groupe de travail consacré à la ville : « a cidade como civilização : universo urbanístico português, 1415-1822 » : « Au Portugal, le long moment des commémorations des Découvertes a catalysé des innovations, des actualisations et des synthèses dans le champ culturel auquel il a donné naissance, mais rien n’a été dit sur un domaine qui renferme pourtant les plus grandes potentialités : son espace physique, c’est-à-dire, l’univers urbanistique portugais. […] Car tout autant que la langue, ce sont les matrices de l’espace urbain comme la structure du réseau territorial mis en place qui perpétuent sur le terrain la phase hellénistique de l’histoire portugaise16. » Les responsables du projet « a cidade como civilização », Walter Rossa, Helder Carita et Renata Araújo, ont une première formation d’architecte, d’urbaniste ou historien de l’art. Leur regard d’historien est donc d’abord sensible aux formes et aux tracés des villes. Ce groupe organise des réunions, des rencontres et des tables rondes dans les principales régions concernées par l’intervention urbanistique des Portugais (Amérique – Brésil –, Asie – Inde – et Afrique – Cap Vert) : il s’agit alors de dresser un bilan des recherches menées ou en cours, et d’établir un réseau de chercheurs spécialistes de la question. En outre le groupe prépare une bibliographie ibéro-américaine sur l’histoire de l’urbanisme ([10]), publie une Newsletter dont le premier numéro sort en février 1997, organise une exposition, avant de réaliser du 2 au 6 mars 1999 un colloque international à Coïmbra ([134], [147]). En 2000, il coordonnera aussi un numéro spécial de la revue officielle du CNCDP, Oceanos : « construindo o Brasil urbano » ([18]).

    10De fait, le contexte des commémorations a été extrêmement favorable au développement de recherches consacrées à l’histoire du Brésil, et plus spécifiquement du Brésil urbain. Les États-Unis, la France, l’Italie, l’Angleterre, et même Israël ont organisé des travaux collectifs (ouvrages, numéros de revues, programmes de recherche, etc.). Tous ces pays ont de fortes spécificités dans leurs approches : il conviendra de les mettre au jour dans cette enquête bibliographique.

    11Les programmes de recherche en coopération ont également servi de stimulants pour le développement des travaux sur l’histoire du Brésil urbain. Pour le cas français17, citons deux programmes. Tout d’abord, celui dirigé par Jean-Pierre Frey, professeur à l’Institut d’urbanisme de Paris : « Analyse comparée des conditions économiques et sociales d’émergence de l’urbanisme et approches interdisciplinaires du champ urbain » (1991-1995). Il associe des équipes françaises, italiennes et latino-américaines (Argentine, Uruguay et Brésil). Les équipes brésiliennes sont coordonnées par Luiz César de Queiroz Ribeiro, professeur de sociologie urbaine à l’Université fédérale de Rio de Janeiro. Plusieurs universités sont représentées : Belo Horizonte (Regina Helena da Silva), Campinas (Maria Stella Bresciani), Recife (Sonia Marques), Porto Alegre (Sandra Pesavento), Rio de Janeiro (Lilian Fesler Vaz, Margareth da Silva Pereira, etc.), São Paulo (Nabil Bonduki, Cristina Leme, Heliani Angotti Salgeiro). Les équipes brésiliennes ont organisé un séminaire international à Rio : « Aux origines des politiques modernes an Amérique Latine, 1900-1950 ». Il s’agissait d’envisager la question sous trois angles : situer l’étude de l’urbanisme et des politiques du logement dans le cadre plus large des projets réformateurs ; étudier les acteurs de la réforme urbaine, l’émergence de l’urbanisme comme discipline et profession ; mettre en rapport les travaux sur les pays importateurs et exportateurs de savoirs et de techniques. Les actes ont fait l’objet d’une publication au Brésil ([161]).

    12Entre 1995 et 1998, un autre programme est organisé dans le cadre des accords Capes-Cofecub : « Histoire comparée des sociétés urbaines : politiques urbaines et dimensions culturelles des villes brésiliennes et françaises (1840-1945) ». Placé en France sous la responsabilité scientifique de Guy Martinière (Institut des hautes études d’Amérique latine – université de Paris 3) et au Brésil sous celle de Marta Rosseti Batista (Instituto de Estudos Brasileiros – Universidade de São Paulo), ce projet a associé des chercheurs français (Adeline Daumard, Yves Lequin, Jean-Luc Pinol et Jean-Pierre Blay) et brésiliens (Márcia Graf, Cecília Westphalen, Cleci Favaro, Humberto Fernandes Machado, Maria Helena Ochi Flexor et Marcus Joquim Maciel de Carvalho) provenant d’une dizaine d’universités différentes. Des groupes de travail ont ainsi été mis en place à Porto Alegre, Curitiba, São Paulo, Rio de Janeiro, Salvador, Recife18. Comme l’explique Márcia Graf dans la présentation des premiers résultats de ce programme, « ce projet a pour objectif premier de réactiver l’échange entre chercheurs français et brésiliens pour développer des recherches relatives à l’histoire comparée des sociétés occidentales. Le deuxième objectif, plus spécifique, concerne l’élaboration d’une histoire urbaine du Brésil et de la France par l’établissement d’analyse comparées et la publication des résultats, dans le cadre d’une politique académico-culturelle bilatérale » ([205] : 13).

    13Un autre programme à forte résonance internationale est celui des « mots de la ville », mis en place sous l’égide de l’Unesco à partir de 1997 et sous la responsabilité de Christian Topalov et Jean-Charles Depaule. Il a associé de nombreux spécialistes brésiliens de l’histoire urbaine : Maria Stella Bresciani ([11], [151]) et Sandra Pesavento ([160]) enseignantes respectivement à l’Université fédérale du Rio Grande do Sul et à l’université de Campinas, ainsi que Claudia Damasceno enseignante à l’université de Paris III, et Margareth da Silva Pereira, professeure à l’Université fédérale de Rio de Janeiro. Des travaux ont été publiés en France et au Brésil, faisant le point sur les concepts utilisés dans l’étude historique des villes, ainsi que sur les difficultés de traduction (du portugais au français) des termes juridico-administratif utilisés au Brésil pour rendre compte de la réalité urbaine, de la hiérarchie des villes, du maillage du territoire, etc.

    14J’ai constitué, pour les années 1990-2003, un corpus de 237 références relatives à l’histoire du Brésil urbain19. Ce corpus ne prétend pas à l’exhaustivité : il sert à donner des indications qui demanderont par la suite à être étayées, vérifiées et comparées. Malgré les enquêtes poussées pour l’établissement de cette liste, j’ai parfaitement conscience d’avoir sous-estimé la production bibliographique états-unienne et portugaise et en contrepartie surestimé la part française20. Pour autant, ces réserves ne doivent pas nous contraindre à une prudence trop excessive quant à l’analyse des résultats. Ce corpus est suffisamment explicite pour mettre en évidence quelques tendances fortes.

    Tableau 1. – Publications sur l’histoire du Brésil urbain en fonction du pays d’édition (1990-2003).

    Brésil

    133

    États-Unis

    36

    France

    33

    Portugal

    20

    Angleterre

    5

    Espagne

    5

    Italie

    3

    Israël

    2

    Total

    237

    15Commençons d’abord par la répartition des travaux en fonction du pays d’édition (tableau 1). Cette répartition nous paraît plus pertinente qu’un classement par nationalité de chercheur. Elle met en évidence la fluidité des contacts interpersonnels, l’insertion des chercheurs dans des réseaux internationaux, ainsi que la participation à des programmes de recherche communs. Ainsi, sur les 237 travaux, 133 ont été publiés au Brésil – soit environ 56 %. États-Unis et France participent à hauteur de 15 % chacun ; la part du Portugal se situant aux environs de 10 %. Ces résultats nous donnent deux précieux renseignements. Tout d’abord, la production brésilienne ne concerne qu’une grosse moitié des travaux, ce qui indique que ce champ est très largement partagé sur le plan international. Le deuxième renseignement est justement relatif à la participation internationale à ce champ d’étude : quatre pays produisent plus de 90 % de la bibliographie sur le sujet – Brésil, États-Unis, France et Portugal. Si la participation du Portugal trouve d’abord son fondement dans son passé de puissance colonisatrice, celle de la France nous renvoie à une autre dimension : le Brésil comme « champ d’étude privilégié » (L. Febvre) pour les sciences sociales en France21. En ce qui concerne les États-Unis ces chiffres confirment la tendance observée par Roderick Barman pour le nouvel intérêt manifesté pour l’histoire du Brésil dans les années 1980 au sein des universités nord-américaines. Avec toutefois une nuance : cette augmentation de la production doctorale ne conduit pas forcément à un renforcement institutionnel de ce champ d’étude22. Pour les autres pays, notons la place particulière de l’Angleterre, de l’Italie et de l’Espagne, qui, à l’occasion du cinquième centenaire de la découverte de l’Amérique, a privilégié un regard comparé entre l’urbanisation coloniale espagnole et portugaise.

    Tableau 2. – Périodes étudiées selon les pays d’édition.

    xvie

    xviie

    xviiie

    Colonie

    xixe

    1880-1930

    xxe

    xixe-xxe

    1500-2000

    Total

    Brésil

    1

    2

    6

    14

    20

    35

    20

    15

    9

    122

    États-Unis

    –

    –

    1

    2

    5

    11

    14

    2

    –

    35

    France

    –

    –

    2

    3

    3

    8

    6

    3

    4

    29

    Portugal

    –

    3

    9

    7

    –

    –

    –

    –

    –

    19

    Autres

    –

    –

    1

    2

    –

    3

    4

    –

    3

    13

    Total

    1

    5

    19

    28

    28

    57

    44

    20

    16

    218

    16Ces premières tendances doivent être complétées et affinées. Le tableau 223 nous fournit de nouvelles clés d’analyse. Si l’on considère d’abord les périodes chronologiques privilégiées, on peut relever que sur 218 références24, 53 concernent la période coloniale et 165 la période des xixe et xxe siècles. Pour la période coloniale il convient de souligner la prépondérance des travaux sur le xviiie siècle. Pour la période 1822-2000 notons que le tiers des travaux (57 références) porte sur la période 1880-1930, et plus du quart (44 références) sur le xxe siècle. Ces déséquilibres prononcés doivent être expliqués.

    17En croisant périodes chronologiques et pays d’édition, de nouveaux constats peuvent être établis. Commençons par la production brésilienne : seulement 20 % des travaux sont consacrés à la période coloniale, avec une préférence notable pour les études dressant un tableau d’ensemble de la période coloniale – comme s’il s’agissait d’établir des antécédents auxquels on pourra se référer pour les études consacrées à la période postindépendance. Il est à noter ici que le géographe Maurício Abreu (UFRJ) a rédigé plusieurs des travaux consacrés au contexte colonial (dont la seule étude relative au xvie siècle [125]) : il prépare actuellement, en plusieurs volumes, une géohistoire de la ville de Rio des origines à nos jours25. Les travaux consacrés à la période contemporaine correspondent à 80 % de la production brésilienne. Nous retrouvons ici – chiffrées – les conséquences du premier séminaire d’histoire urbaine et de la restructuration consécutive de ce champ d’étude dans le Brésil des années 1990. Les travaux sur la période contemporaine se répartissent entre 1880-1930 (un tiers) et le xxe siècle (20 %) : c’est vraiment la genèse et le devenir de la ville industrielle qui est au cœur des préoccupations. Pour les productions françaises et états-uniennes nous retrouvons des proportions équivalentes : s’agit-il pour autant de préoccupations similaires ? Le tableau 3 nous apportera des réponses. Pour les États-Unis, nous pouvons toutefois constater que ces résultats confirment ceux de Roderick Barman26 pour les doctorats soutenus en Amérique du nord. Pour la période 1980-1984, 58 % des doctorats portent sur la période républicaine (depuis 1889) et 25 % sur l’Empire ; pour la période 1985-1987, les chiffres sont de 77 % et 8 %. La production bibliographique portugaise, en revanche, affiche une claire prépondérance pour la période coloniale : la totalité des 20 références y est consacrée27. Le xviiie siècle se détache largement avec neuf travaux. C’est grand le siècle de l’or du Minas Gerais, dont Frédéric Mauro a pu dire que les villes liées à son exploitation et au contrôle de son transport formaient le premier véritable réseau urbain brésilien. Les travaux de Claúdia Damasceno publiés au Portugal ([136], [137], [185]) sont justement consacrés à l’étude de la genèse des formes urbaines et des pratiques urbanistiques dans cette région. Le xviiie siècle est aussi marqué par l’urbanisation des frontières amazoniennes au nord (État du Grão Pará et Maranhão) et à l’ouest (Matto Grosso). Les travaux de Renata Araújo ([107], [128]) sont consacrés à ces marges fragiles et convoitées de la colonie.

    Regards nationaux, spécificités chronologiques et préférences thématiques

    18Nous avons établi que l’histoire du Brésil urbain est un champ d’étude partagé, au niveau disciplinaire28 et à l’échelle internationale, et que les pays d’édition se distinguent par des préférences chronologiques fortes. Ces premiers résultats soulèvent un certain nombre de questions auxquelles il nous faut désormais répondre. Pour cela il importe d’introduire une variable nouvelle : les orientations thématiques. Les périodes chronologiques étudiées renvoient-elles à des spécificités thématiques particulières ? Les périodes chronologiques partagées recouvrent-elles des approches thématiques partagées ou distinctes ? Peut-on établir des affinités particulières entre pays d’édition et approches thématiques ?

    19J’ai donc classé le corpus autour de 16 thématiques29 en prenant soin d’accorder une place aux thèmes émergents, quitte à ce qu’ils soient sous-représentés en termes numériques.

    Tableau 3. – Thèmes étudiés selon les périodes historiques.

    1

    2

    3

    4

    5

    6

    7

    8

    9

    10

    11

    12

    13

    14

    15

    16

    Total

    xvie

    –

    –

    –

    –

    –

    –

    –

    1

    –

    –

    –

    –

    –

    –

    –

    –

    1

    xviie

    –

    –

    –

    –

    –

    –

    –

    1

    –

    –

    –

    2

    –

    –

    –

    –

    3

    xviiie

    1

    –

    –

    –

    1

    2

    –

    9

    –

    –

    –

    4

    3

    –

    –

    –

    20

    Colonie

    2

    1

    –

    –

    –

    3

    –

    13

    –

    1

    1

    2

    2

    –

    –

    –

    25

    xixe

    5

    3

    –

    3

    10

    2

    –

    –

    –

    1

    –

    1

    1

    2

    2

    –

    30

    1890-1930

    1

    10

    –

    1

    11

    5

    2

    –

    4

    1

    5

    –

    2

    6

    1

    2

    51

    xxe

    2

    1

    4

    3

    3

    –

    7

    –

    7

    1

    –

    –

    1

    7

    7

    2

    45

    xixe-xxe

    –

    –

    1

    2

    2

    2

    –

    –

    6

    1

    –

    –

    1

    4

    1

    2

    22

    1500-2000

    –

    –

    –

    1

    2

    1

    1

    –

    –

    5

    1

    –

    –

    –

    –

    –

    11

    Total

    11

    15

    5

    10

    29

    15

    10

    24

    17

    10

    7

    9

    10

    19

    11

    6

    208

    Thématiques : 1) Les pouvoirs dans la ville ; 2) Réformes urbaines et contrôle social ; 3) La ville, enjeu du politique ; 4) Identités sociales ; 5) De la rue au travail : la vie quotidienne dans les villes brésiliennes ; 6) Solidarités familiales, ethniques ou professionnelles ; 7) Habitat, logement ; 8) L’urbanisme colonial : le défi de la régularité ; 9) Enjeux urbanistiques de l’ère industrielle ; 10) Architecture et société de l’espace sacré à l’espace profane ; 11) Ville, échanges et transports ; 12) Réseaux de villes ; 13) Sensibilités et sociabilités ; 14) Pratiques culturelles et identités ; 15) Mémoires de la ville, mémoires dans la ville ; 16) Images et imaginaires de la ville.

    20Le tableau 3 permet, dans un premier temps, de mesurer les préférences thématiques à l’intérieur de ce champ d’études. Le thème 5 (de la rue au travail : la vie quotidienne dans les villes brésiliennes) se détache très largement avec 29 travaux, suivi de près par le thème 8 (l’urbanisme colonial : le défi de la régularité). Viennent ensuite les thèmes 9 (enjeux urbanistiques de l’ère industrielle) et 14 (pratiques culturelles et identités). Ces orientations dessinent les contours du champ de l’histoire du Brésil urbain : l’étude des conditions de la vie sociale en ville (vie quotidienne, travail, identités, pratiques culturelles) est croisée avec celle du cadre spatial, par l’attention portée à l’urbanisme de l’ère coloniale et de l’ère industrielle. On retrouve ici la préoccupation classique des historiens de ville souhaitant articuler espace et société. Notons un thème en émergence (no 15 : la mémoire de la ville, mémoires dans la ville30), qui témoigne d’une préoccupation récente (la plupart des travaux ont été publiés à partir de la fin des années 1990) pour la récupération du passé dans une période de transition où les identités et repères traditionnels sont bouleversés.

    21Mais ce tableau indique également des préférences chronologiques marquées pour chacune des thématiques identifiées. Là aussi quelques enseignements peuvent être retenus. Ainsi la période coloniale est abordée à partir de quatre regards distincts : les solidarités familiales, ethniques ou professionnelles (no 6), le modèle d’urbanisme (no 8), les réseaux de villes (no 12) et les sensibilités (no 13). La société, son cadre de vie et ses modes d’être au monde sont ainsi les préoccupations majeures des colonialistes. Les autres thèmes sont plutôt abordés à partir du contexte de la ville contemporaine (xixe-xxe siècles). Les pouvoirs dans la ville (no 1), abordent la mise en place au sein des villes des nouvelles institutions politiques (dont les institutions municipales ([29], [34], [38]). Remarquons la complémentarité avec le thème : la ville, enjeu du politique, dont les enquêtes sont relatives à la construction de nouvelles capitales ([57], [58], [59]), à la vision de la ville par le pouvoir… Les travaux sur la vie quotidienne (no 5) dans le cadre privé ou dans la rue, le monde du travail s’appuient également sur la période xixe-xxe siècle : il semble évident ici que ces travaux sont en quête de la genèse du mode de vie urbain de l’ère industrielle. On peut d’ailleurs ajouter à cela les travaux sur les identités sociales (no 4) et pratiques culturelles (no 14). Après le champ politique et le champ social, les travaux sur la ville contemporaine abordent un troisième domaine : le champ spatial, avec des études qui portent sur le contrôle de l’espace (no 2), sur la mise en place d’un nouvel urbanisme (no 9) et sur les réseaux de transports (no 11).

    22Le tableau 3 nous a permis d’identifier des spécificités chronologiques fortes selon les différentes thématiques. Le tableau 4 met en évidence une autre caractéristique des études sur l’histoire du Brésil urbain : les thématiques ne bénéficient pas du même intérêt selon les pays d’édition. Autrement dit, il est possible d’établir des préférences nationales à l’intérieur de ce champ d’étude. Ainsi les travaux publiés au Brésil révèlent un intérêt prioritaire pour la thématique 5 (de la rue au travail : la vie quotidienne dans les villes brésiliennes : 22 références), puis de fortes préférences pour les thématiques 6 (solidarités), 14 (pratiques culturelles et identités) et 1 (les pouvoirs dans la ville). Ces thèmes, nous l’avons vu, sont plutôt abordés à partir du contexte des villes contemporaines : c’est donc la mise en place des sociétés industrielles complexes qui retient l’attention, l’émergence de nouveaux groupes sociaux et de nouvelles identités, les rapports entre sociétés et pouvoirs… Prenons le cas de Walker et Barbosa ([39]), dont l’étude montre comment la diversification des activités en cours dans la région de Ribeirão Preto a modifié les styles politiques : coronélisme, populisme, style dictatorial et démocratie. Les travaux publiés aux États-Unis indiquent trois spécificités thématiques : réformes urbaines et contrôle social (no 2), identités sociales (no 4) et de la rue au travail (no 5). C’est ici la dimension politique de la ville comme lieu de conflits sociaux mais aussi comme espace à contrôler, qui est privilégié, à l’exemple des travaux de Margareth Meade [46] et Thomas Holloway [43]. Les ouvrages et articles publiés en France se répartissent autour des thématiques 14 (pratiques culturelles), 13 (sensibilités et sociabilités), 8 (urbanisme colonial) et 9 (enjeux urbanistiques de l’ère industrielle). Placé sous le regard français, ce Brésil urbain est présenté comme disposant d’une forme spatiale originale (à l’exemple des travaux de Laurent Vidal [59] et Claudia Damasceno [184]) et comme un lieu d’apprentissage de nouvelles attitudes culturelles (sociabilités et sensibilités abordées par Jean-Pierre Blay [204] et Jorge P. Santiago [201]). Enfin, côté portugais, ce sont les thématiques 8 (urbanisme colonial) et 11 (villes, échanges et transports) qui sont plus particulièrement appréciées. Ces choix illustrent ce que nous avons déjà eu l’occasion de souligner : dans le cadre des commémorations des découvertes portugaises, le Portugal a souhaité démontrer la rationalité et la cohérence de la politique de contrôle territorial mise en place au Brésil, surtout au xviiie siècle, à partir de la création de nouveaux noyaux urbains et de solides réseaux de communications (voir les travaux de Renata Araújo [127], [128], [134]).

    Tableau 4. – Thèmes étudiés selon les pays d’édition.

    1

    2

    3

    4

    5

    6

    7

    8

    9

    10

    11

    12

    13

    14

    15

    16

    Total

    Brésil

    9

    7

    3

    4

    22

    11

    4

    6

    8

    9

    2

    2

    5

    11

    8

    6

    116

    États-Unis

    2

    6

    1

    5

    4

    3

    2

    –

    2

    –

    3

    –

    2

    3

    2

    –

    36

    France

    –

    1

    1

    1

    1

    1

    2

    3

    3

    1

    2

    1

    3

    4

    1

    –

    25

    Portugal

    –

    –

    –

    –

    –

    –

    –

    12

    –

    –

    –

    6

    –

    –

    –

    –

    18

    Autres

    –

    1

    –

    –

    2

    –

    2

    3

    4

    –

    –

    –

    –

    1

    –

    –

    13

    Total

    11

    15

    5

    10

    29

    15

    10

    24

    17

    10

    7

    9

    10

    19

    11

    6

    208

    Thématiques : 1) Les pouvoirs dans la ville ; 2) Réformes urbaines et contrôle social ; 3) La ville, enjeu du politique ; 4) Identités sociales ; 5) De la rue au travail : la vie quotidienne dans les villes brésiliennes ; 6) Solidarités familiales, ethniques ou professionnelles ; 7) Habitat, logement ; 8) L’urbanisme colonial : le défi de la régularité ; 9) Enjeux urbanistiques de l’ère industrielle ; 10) Architecture et société de l’espace sacré à l’espace profane ; 11) Ville, échanges et transports ; 12) Réseaux de villes ; 13) Sensibilités et sociabilités ; 14) Pratiques culturelles et identités ; 15) Mémoires de la ville, mémoires dans la ville ; 16) Images et imaginaires de la ville.

    23Ces constats permettent désormais d’établir les lieux du dialogue que les États-Unis, la France et le Portugal entretiennent respectivement avec le Brésil au sujet de l’histoire du Brésil urbain. Pour le cas des États-Unis, c’est assurément autour de la question des enjeux politiques et sociaux des réformes urbaines de la période 1880-1930 que s’établit le dialogue. Pour la France, c’est plutôt autour de la définition des cultures urbaines dans la ville contemporaine. Et pour le Portugal, c’est évidemment autour de la problématique de l’urbanisme colonial.

    ⁂

    24La définition opératoire plutôt large que nous retenu afin de rendre compte de la multiplicité des regards portés sur l’histoire du Brésil urbain, ainsi que de l’originalité des expériences scientifiques menées, nous permet d’établir un certain nombre de conclusions :

    1. L’histoire du Brésil urbain est un champ d’étude partagé entre disciplines (histoire, urbanisme, architecture, anthropologie et géographie) et pays (Brésil, États-Unis, France et Portugal).

    2. Ce partage repose sur des spécificités thématiques propres à chaque pays. L’une des qualités de ce champ est d’être fortement réceptif aux incitations internationales, fruits de programmes de recherche en coopération.

    3. Ce champ d’étude est marqué par un profond déséquilibre entre les travaux portant sur la période coloniale et ceux portant sur la période contemporaine. C’est la forme de la ville industrielle qui est interrogée, de même que les implications politiques, sociales et culturelles de son émergence (près du quart des travaux sont consacrés à la période 1880-1930).

    4. Ce champ s’est initialement structuré comme une « école de vie » pour reprendre les propos d’Armus et Lear : le recours à l’histoire servait identifier des genèses, à tirer des leçons du passé. Près de quinze ans plus tard l’étude du corpus rassemblé indique au contraire que s’est imposée une pratique classique de l’histoire urbaine, prenant soin de croiser dimensions spatiales et sociétales. C’est assurément ce qui fait la spécificité de cette expérience.

    Bibliographie

    Généralités

    Champs de l’histoire urbaine

    [1] « Cidade e história », Espaço e debates, no 34, São Paulo, NERU, 1991, p. 7-21.

    [2] Armus Diego et Lear John, « The Trajectory of Latin American Urban History », Journal of Urban History, vol. 24, no 3, 1998, p. 291-301.

    [3] Bresciani Maria Stella, « História e Historiografia das Cidades, um Percurso », in Marcos Cezar de Freitas (dir.), Historiografia Brasileira na Perspectiva, São Paulo, Contexto/USP, 1998.

    [4] Bresciani Maria Stella, « Permanência e ruptura no estudo das cidades », in Ana Fernandes et Marco Aurélio A. de Figueiras Gomes (dir.), Cidade e história. Modernização das cidades brasileiras nos Séculos xix e xx, Salvador, Éd. da Faculdade de Arquitetura, 1992.

    [5] Fernandes Ana et Figueiras Gomes Marco Aurélio A. de (dir.), Cidade e história. Modernização das cidades brasileiras nos Séculos xix e xx (Actas do 1o Seminário de História Urbana, 1990), Salvador, Éd. da Faculdade de Arquitetura, 1992.

    [6] Gouvea Regina et Schaaf Mariza, « Significados da urbanização: traços e fontes do historiador », in Cristina Sá (dir.), Olhar urbano, olhar humano, São Paulo, IBRASA, 1991, p. 57-80.

    L’histoire du Brésil urbain au prisme des sciences sociales

    [7] Abreu Mauricio, « Construindo uma geografia do passado: Rio de Janeiro, cidade portuária, Século XVII », GEOUSP, no 7, 2000, p. 13-25.

    [8] Abreu Mauricio, « Penser la ville au Brésil : du xvie au début du xxe siècle », in Anita Joussemet, La Recherche sur la ville au Brésil, Paris, CNRS Éditions, 1997, p. 13-36.

    [9] Abreu Mauricio, « O estudo geográfico da cidade no Brasil: evolução e avaliação. Contribuição á história do pensamento geográfico brasileiro », Revista Brasileira de Geografia, no 56, 1994, p. 21-122.

    [10] Araujo Renata et Rossa Walter, Bibliografia Ibero-americana da história do urbanismo e da urbanística (1415-1822), Lisbonne, CNCDP, 2000, 142 p.

    [11] Bresciani Maria Stella (dir.), Palavras da Cidade, Porto Alegre, Editora da Universidade Federal do Rio Grande do Sul, 2001, 366p.

    [12] Santiago Jorge P., « En allant au bout des traces : pour une contribution à l’anthropologie historique de la ville brésilienne », Cahiers des Amériques latines, no 27, 1999, p. 175-183.

    [13] Sposito Maria Encarnação B. (dir.), Urbanização e cidades: perspectivas geográficas, Presidente Prudente, Unesp/Gaperr, 2001.

    [14] Oliveira Lúcia Lippi (dir.), Cidade: história e desafios, Rio de Janeiro, Editora FGV, 2002, 296 p.

    [15] Valladares Licia et Coelho Magda Prates, « Urban Research in Brazil and Venezuela: Toward an Agenda for the 1990s », in Richard Stren (éd.), Urban Research in the Developing World, vol. 3 : « Latin America », 1995, p. 45-142.

    [16] Vidal Laurent, « Comprendre les villes latino-américaines : pour un nouveau dialogue histoire-sciences sociales », Cahiers des Amériques latines, no 26, 1997, p. 193-199.

    Regards sur cinq siècles d’urbanisation

    [17] Perez Lea Freitas, La ville au Brésil : formation et développement (xvie-xixe siècles), École des hautes études en sciences sociales, thèse de doctorat en ethnologie, dir. Daniel de Coppet, 1993.

    [18] Oceanos, « A construção do Brasil urbano », no 41, Lisbonne, CNCDP, janvier-mars 2000.

    [19] Santos Paulo F., Formação de cidades no Brasil colonial, Rio de Janeiro, Éd. UFRJ, 2001, 179 p.

    [20] Vidal Laurent, « Villes et urbanisation au Brésil (xvie-xxe siècles) », Historiens et Géographes, no 374, 2001, p. 263-284.

    Biographies de villes

    [21] Borges Urquiza Maria, « A cidade de São Paulo: meados do século xix », História, nos 17-18, 1999, p. 45-69.

    [22] Cardoso Ciro Flamárion et Araujo Paulo Henrique da Silva, Rio de Janeiro, Madrid, MAPFRE, 1992, 292 p.

    [23] Enders Armelle, Histoire de Rio de Janeiro, Paris, Fayard, 2000, 408 p.

    [24] Faria Teresa de Jésus Peixoto, Campos dos Goitacazes, ressources et virtualités d’une ville brésilienne : données de l’histoire, Paris, École des hautes études en sciences sociales, thèse de doctorat en histoire, dir. Alain Musset, 1998.

    [25] Lanna Ana Lúcia Duarte, Uma cidade na transição : Santos, 1870-1913, São Paulo, Hucitec, 1996, 270 p.

    [26] Lapa José Roberto do Amaral, Cidade: os cantos e os antros, São Paulo, Edusp, 1996, 361 p. (biographie de Campinas).

    [27] Levine Robert M., « The Singular Brazilian City of Salvador », Luso-Brazilian Review, vol. 30, no 2, 1993, p. 59-69.

    [28] Queiroz Suely Robles Reis de, São Paulo, Madrid, Mapfre, 1992, 315 p.

    La ville, lieu et enjeu du politique

    Les pouvoirs dans la ville

    [29] Bicalho Fernanda Baptista, « As câmaras municipais no Império Português: o exemplo do Rio de Janeiro », Revista Brasileira de História, vol. 18, no 36, 1998, p. 251-280.

    [30] Bicalho Fernanda Baptista, « O urbanismo colonial e os símbolos do poder: o exemplo do Rio de Janeiro nos Séculos xvii e xviii », Estudos ibero-americanos, vol. 24, no 1, Porto Alegre, PUCRS, juin 1998, p. 31-57.

    [31] Bicalho Fernanda Baptista, A cidade e o império: o Rio de Janeiro na dinâmica colonial portuguesa: séculos XVII e XVIII, thèse de doctorat en histoire, dir. Laura de Mello e Souza, São Paulo, FFLCH-USP, 1997.

    [32] Bretas Marcos Luiz, « A polícia carioca no império », Estudos históricos, 12(22), 1998, p. 219-234.

    [33] Chilcote Ronald H., Power and the Ruling Classes in Northeast Brazil. Juazeiro and Petrolina in Transition, Cambridge University Press, 1990, 383 p.

    [34] Costa Odah Regina Guimarães, « Poder municipal em Curitiba: concessão de terras no século XIX », Revista da SBPH, no 15, 1998, p. 83-88.

    [35] Gouvéa Maria de Fátima Silva, « Redes de poder na América portuguesa – o caso dos Homens Bons do Rio de Janeiro, ca.1790-1822 », Revista Brasileira de História, vol. 18, no 36, 1998, p. 297-330.

    [36] Pamplona Marco Antonio, Riots, Republicanism, and Citizenship: A Comparative Approach to Elite Attitudes and Responses on Riots in New York City and Rio de Janeiro City during the Consolidation of the Republican Order, PhD, Columbia University, 1991, 434 p.

    [37] Guimarães Sanches Marcos, « O poder e a organização do espaço: a corte impérial do Rio de Janeiro », Revista da Sociedade Brasileira de Pesquisa Histórica, no 15, 1998, p. 29-35.

    [38] Souza Avanete Pereira, Poder local cotidiano: A Câmara de Salvador no Século XVIII, Dossertação de mestrado, Universidade Federal da Bahia, 1998.

    [39] Walker Thomas et Barbosa Agnaldo de Souza, Dos coronéis à metrópole: fios e tramas da sociedade e da política em Ribeirão Preto no século XX, Ribeirão Preto, Palavra Mágica, 2000, 222 p.

    Réformes urbaines et contrôle social

    [40] Abreu Maurício A. de, « Cidade brasileira : 1870-1930 », in Maria Eencarnação Sposito (dir.), Urbanização e cidades: perspectivas geográficas, Presidente Prudente, Unesp/Gaperr, 2001, p. 35-44.

    [41] Adamo Sam, « The Sick and the Dead: Epidemic and Contagious Disease in Rio de Janeiro, Brazil », in Ronn Pineo et James A. Baer (éd.), Cities of Hope: People, Protests, ans Progress in Urbanizing Latin America, 1870-1930, New York, Routledge, 1998, p. 281-239.

    [42] Chvaicer Maya Talmon, « The Criminalization of Capoeira in Nineteenth-Century Brazil », Hispanic American Historical Review, vol. 82, no 3, 2002, p. 525-547.

    [43] Holloway Thomas H., Policing Rio de Janeiro. Repression and resistance in a xixth century city, Stanford University Press, 1993, 369 p.

    [44] Lopes Myriam Bahia, Les corps inscrits. Vaccination antivariolique et biopouvoir, Londres – Rio de Janeiro (1840-1904), université Paris 7, thèse de doctorat en histoire, 1997.

    [45] Marques Eduardo Cesar, « Da higiene à construção da cidade: o Estado e o saneamento no Rio de Janeiro », História, Ciências, Saúde. Manguinhos, vol. 2, no 2, 1995, p. 51-67.

    [46] Meade Teresa A., “Civilizing” Rio: Reform and Resistance in a Brazilian City, 1889-1930, The Pennsylvania State University Press, 1997, 212 p.

    [47] Melo Marcus André, The State, the Housing Question and the Policy formation in Brazil, 1937-1975, PhD Thesis, Falmer, University of Sussex, 1987.

    [48] Pereira Magnus Roberto de Mello, « Almuthasi. Considerações sobre o direito de almotaçaria nas cidades de Portugal e suas colônias », Revista Brasileira de História, vol. 21, no 42, 2001, p. 365-395.

    [49] Pesavento Sandra Jatahy, « Imagens da violência: o discurso da criminalidade na Porto Alegre do fim do Sécullo XIX », Revista do IFCH – UFRGS, vol. 16, no 2, juillet-décembre 1993, p. 109-131.

    [50] Ponte Rogério Sebastião, Fortaleza belle-époque. Reformas urbanas e controle social (1860-1930), Fortaleza, Fundação Demétrio Rocha, 1993, 208 p.

    [51] Ribeiro Maria Alice Rosa, História sem fim… um inventário da saúde pública. São Paulo, 1880-1930, thèse de doctorat en histoire, dir. Sérgio Silva, Unicamp, 1991.

    [52] Rolnik Raquel, The city and the Law: Legislation, Urban Policy and Territories in the City of São Paulo (1886-1936), PhD, New York University, 1995, 422 p.

    [53] Sevcenko Nicolau, A revolta da vacina. Mentes insanas em corpos rebeldes, São Paulo, Editora Scipione, 1993, 87 p.

    [54] Souza Célia Ferraz de, « Fra la citta del desideria e la citta del possible: il plano geral des melhoramentos di Porto Alegre nel 1914 », Storia Urbana, 21(78), 1997, p. 97-120.

    La ville, enjeu du politique

    [55] Chaul Nasr Fayad, A construção de Goiânia e a transferência da capital, Goiânia, Cegraf/UFG, 1988, 174 p.

    [56] Diniz Filho Luiz Lopez et Bessa Vagner de Carvalho, « Vocação e nacionalismo: as visões do urbano no pensamento do Estado brasileiro (1930-1961) », Espaço e debates, São Paulo, NERU, vol. 11, no 34, 1991, p. 104-112.

    [57] Gandara Gercinair Silveiro, Uruaçu… Um cadinho do Brasil. Uma cidade-Beira… nos caminhos do Sertão de Goiás (1910-1960), Dissertação de mestrado, Universidade Federal de Goiás, Goiânia, 2002, 218 p.

    [58] Holston James, The Modernist City: an Anthropological Critique of Brasília, University of Chicago Press, Chicago, 1989, 369 p.

    [59] Vidal Laurent, De Nova Lisboa à Brasília. L’invention d’une capitale (xixe-xxe siècles), Paris, Éd. IHEAL, 2002, 344 p.

    La ville, acteur et témoin du social

    Identités sociales

    [60] Andrews George Reid, Blacks and whites in São Paulo, Brazil, 1888-1988, Madison, University of Wisconsin Press, 1992, 369 p.

    [61] Andrews George Reid, « Black Political protest in São Paulo, 1888-1988 », Journal of Latin American Studies, vol. 24, 1992, p. 147-173.

    [62] Bak John, « Class, Ethnicity, and Gender in Brazil: The Negociation of Workers’ Identities in Porto Alegre’s 1906 Strike », Latin American Research Review, vol. 35, no 3, 2000, p. 83-123.

    [63] Oliveira Maria Inés Cortes de, Retrouver une identité : jeux sociaux des Africains de Bahia (vers 1750-vers 1890), thèse de doctorat en histoire, dir. Katia de Queiros Mattoso, université Paris 4, 1992.

    [64] Falci Miridan Britto Knox, « Populações negras e suas identidades no Rio de Janeiro: preto/preta, pardo/parda », Anais da XV reunião da SBPH, 1995.

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    De la rue au travail : la vie quotidienne dans les villes brésiliennes

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    Formes urbaines : modèles et expériences

    L’urbanisme colonial : le défi de la régularité

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    Les réseaux et la ville

    Ville, échanges et transports

    [176] Boone Christopher G., « Streetcars and Politics in Rio de Janeiro: Private Enterprise Versus Municipal Government in the Provision of Mass Transit, 1903-1920 », Journal of Latin American Studies, vol. 27, no 2, 1995, p. 343-365.

    [177] Boone Christopher G., The Rio de Janeiro Tramway, Light and Power Company and the Modernization of Rio de Janeiro during Old Republic, PhD, University of Toronto, 1994, 324 p.

    [178] Lamarão Sérgio Tedeu de Niemeyer, Dos trapiches ao porto: um estudo sobre a área portuária do Rio de Janeiro, Rio de Janeiro, Biblioteca Carioca, 1991, 171 p.

    [179] Russel-Wood A. J. R., « Ports of Colonial Brazil », in Alan L. Karras et J. R. McNeil (dir.), Atlantic American Societies, Londres, Routledge, 1992, p. 174-211.

    [180] Sanfelice Carla, Le port de Rio Grande et son influence dans la formation de l’espace Gaucho (1875-1920), thèse de doctorat en histoire, Paris, Éd. de l’IHEAL, 2003, 702 p.

    [181] Vidal Laurent, « Le littoral brésilien à l’âge de la vapeur (1870-1920) : villes-ports et réseaux de communications », in Alain Musset (dir.), Les littoraux latino-américains : terres à découvrir, Paris, Éd. de l’IHEAL, 1998, p. 71-83.

    [182] Westphalen Cecília Maria, Porto de Paranaguá, um sedutor, Curitiba, Secretário do Estado da Cultura, 1998, 608 p.

    Réseaux de villes

    [183] Alcântara Dora, Duarte Cristovão, « O estabelecimento da rede de cidades no Norte do Brasil durante o periodo filipino », in Helder Carita et Renata Araújo (dir.), Universo urbanístico português, 1415-1822. Coletânea de estudos, Lisbonne, CNCDP, 1998.

    [184] Fonseca Claudia Damasceno, Pouvoirs, villes et territoires. Genèse et représentation des espaces urbains dans le Minas Gerais (Brésil), xviiie-début du xixe siècle, thèse de doctorat, dir. Daniel Nordman, Paris, Éd. de l’EHESS, 2001, 622 p.

    [185] Fonseca Claudia Damasceno, « As vilas e os territorios: processos de formação e evolução da rede urbana na capitania de Minas Gerais », Universo urbanístico português, 1415-1822, Actas do colóquio internacional, Lisbonne, CNCDP, 2000, p. 769-785.

    [186] Derenji Jussara, « As cidades da rede interna de defesa da Amazônia: Óbidos, Santarém e Manaus », Universo urbanístico português, 1415-1822, Actas do colóquio internacional, Lisbonne, CNCDP, 2000.

    [187] Duarte Jr Romeu, « Rede urbana do Ceará no Século XVIII: Icó, Arati e Sobral », Universo urbanístico português, 1415-1822, Actas do colóquio internacional, Lisbonne, CNCDP, 2000, p. 567-578.

    [188] Duarte Cristovão Fernandes, « São Luis e Belém – marcos inaugurais da conquista da Amazônia no perído filipino », Oceanos, no 41, Lisbonne, CNCDP, 2000, p. 152-160.

    [189] Flexor Maria Helena Ochi, « Criação da rede urbana na capitania da Bahia: Século XVIII », Universo urbanístico português, 1415-1822, Actas do colóquio internacional, Lisbonne, CNCDP, 2000, p. 533-554.

    [190] Rhoden Luiz Fernando, O traçado urbano no Brasil meridional: origem e evolução, Porto Alegre, EDPUCRS, 1999.

    [191] Topik Steven, « Metrópoles macrocéfalas: uma comparação entre a primazia do Rio de Janeiro e da cidade do México entre 1800 e 1910 », Dados, Revista da Ciências Sociais, vol. 34, no 1, 1991, p. 53-77.

    Cultures urbaines et sociabilités

    Sensibilités et sociabilités

    [192] Araújo Emanuel, O Teatro dos Vícios, Transgressão e transigência na sociedade urbana colonial, Rio de Janeiro, José Olympio Editora, 1993, 362 p.

    [193] Bicalho Fernanda Baptista, « Une ville assiégée par la peur : Rio de Janeiro et les incursions françaises au xviiie siècle », Histoire urbaine, no 2, 2000, p. 113-129.

    [194] Camargos Maria, Villa Kyrial, crônica da Belle époque paulistana, São Paulo, Éd. Senac, 2001, 255 p.

    [195] Higgins Kathleen J., Licentious Liberty in a Brazilian Gold-Mining Region: Slavery, Gender, and Social Control in Eighteenth-Century Sabara, Minas Gerais, Pennsylvania State University Press, 1999, 236 p.

    [196] Higgs David, « Espaço urbano e pecado no Rio de Janeiro nos finais do Século XVIII », Revista da SBPH, no 14, 1998, p. 19-31.

    [197] Jancsó István et Kantor Iris (dir.), Festa. Cultura e sociabilidade na América portuguesa, São Paulo, Imprensa Oficial/Hucitec/Edusp/Fapesp, 2001, 2 vol.

    [198] Morel Marco, La formation de l’espace public moderne à Rio de Janeiro (1820-1840) : opinion, acteurs et sociabilité, thèse de doctorat en histoire, dir. François-Xavier Guerra, université Paris 1, 1995.

    [199] Needell Jeffreey D., « Rio de Janeiro and Buenos Aires: Public Space and Public Consciousness in Fin-de-Siècle Latin America », Comparative Studies in Society and History, vol. 37, no 3, 1995, p. 519-540.

    [200] Ramos Eloisa et Luz Helena Capovilla da, « O teatro da sociabilidade, um estudo dos clubes sociais como espaços de representação das elites urbanas alemãs e teuto-brasileiras: São Leopoldo – 1858/1930 », Revista da Sociedade Brasileira de Pesquisa Histórica, « Anais da XX Reunião da SBPH », no 20, 2000, p. 303-308.

    [201] Santiago Jorge P., La musique et la ville. Sociabilité et identités urbaines à Campos, Brésil, Paris, L’Harmattan, 1998, 283 p.

    Pratiques culturelles et identités

    [202] Agier Michel, Anthropologie du carnaval : la ville, la fête et l’Afrique à Bahia, Marseille, Parenthèses, 2000, 253 p.

    [203] Blay Jean-Pierre, « O espaço urbano e a identidade cultural: o exemplo do clube de regatas do Flamengo », Revista da Sociedade Brasileira de Pesquisa Histórica, « Anais da XX Reunião da SBPH », no 20, 2000, p. 107-112.

    [204] Blay Jean-Pierre, « Les élites urbaines et le monde hippique dans la ville de Rio de Janeiro (1848-1932) », Revue d’histoire moderne et contemporaine, vol. 46, no 3, 1999, p. 514-531.

    [205] Projeto de Cooperação Capes/Cofecub, Cidades brasileiras. Políticas urbanas e dimensão cultural, IEB, São Paulo, 1998, 155 p.

    [206] Projeto de Cooperação Capes/Cofecub, Cidades brasileiras. Políticas urbanas e dimensão cultural II, IEB, São Paulo, 1999, 158 p.

    [207] Constantino Núncia Santoro de, « Modernidade, noite e poder: Porto Alegre na virada para o século XX », Tempo, 2(4), 1997, p. 49-64.

    [208] Daou Ana Maria, A belle époque amazônica, Rio de Janeiro, Jorge Zahar Editor, 2000, 77 p.

    [209] Glezer Raquel, « São Paulo e a elite letrada no século XIX », Revista brasileira de história, vol. 12, nos 23-24, 1992, p. 19-30.

    [210] Jesus Gilmar Mascarenhas de, « Construindo a cidade moderna: a introdução dos esportes na vida urbana do Rio de Janeiro », Estudos Históricos, 13(23), 1999, p. 17-39.

    [211] Martins Luciana L. et Abreu Mauricio, « Paradoxes of modernity: imperial Rio de Janeiro, 1808-1821 », Geoforum, no 32, 2001, p. 533-550.

    [212] Menezes Lena Medeiros de, Os estrangeiros e o comércio do prazer nas ruas do Rio de Janeiro (1890-1930), Rio de Janeiro, Arquivo Nacional, 1992, 117 p.

    [213] Moraes José Geraldo V., Cidade e cultura urbana na Primeira República, São Paulo, Atual, 1994, 116 p.

    [214] Moraes José Geraldo V., « A cidade de São Paulo: cultura e música popular no ar », História, nos 17-18, 1999, p. 265-291.

    [215] Owensby Brian, Intimate Ironies: Modernity and the Making of Middle-Class Lives in Brazil, Stanford University Press, 1998, 332 p.

    [216] Owensby Brian, « Domesticating Modernity. Markets, Home, and Morality in the Middle Class in Rio de Janeiro and São Paulo, 1930s and 1940s », Journal of Urban History, vol. 24, no 3, 1998, p. 337-368.

    [217] Sant’Anna Denise Bernuzzi, O prazer justificado: história e lazer. São Paulo, 1969-1979, São Paulo, Marco Zero, 1994.

    [218] Freitas Antonio de Padua Santiago de, En quête de reconnaissance : stratégie d’insertion et culture urbaine, l’exemple de la favela de Pirambu au Nordeste du Brésil (1930-1970), thèse de doctorat en histoire, dir. Kátia de Queiros Mattoso, université Paris 4, 1999.

    [219] Schpun Mônica Raisa, Les années folles à São Paulo. Hommes et femmes au temps de l’explosion urbaine (1920-1929), Paris, L’Harmattan, 1997, 266 p.

    [220] Sevcenko Nicolau, Orfeu extático na metrópole. São Paulo, sociedade e cultura nos frementes anos 20, São Paulo, Cia das Letras, 1992, 390 p.

    Mémoires de la ville, mémoires dans la ville

    [221] Abreu Mauricio, « Sobre a memória das cidades », Revista Território, ano III, no 4, janvier-juin 1998, p. 5-26.

    [222] Mártires Geraldo, No coração do povo: o monumento á República em Belém, 1891-1897, Belém, Paka-Tat Coelho, 2002, 174 p.

    [223] Dickenson John, « The Future of the Past in the Latin American City: the Case of Brazil », Bulletin of Latin American Research, vol. 13, 1994, p. 13-25.

    [224] Flexor Maria Helena Ochi, « Os monumentos comemorativos no espaço urbano de Salvador », Revista da Sociedade Brasileira de Pesquisa Histórica, « Anais da XX Reunião da SBPH », no 20, 2000, p. 69-82.

    [225] Flores Maria Bernadete Ramos, « Entre a casa e a rua: memória feminina das festas açorianas no sul do Brasil », Cadernos PAGU, 1995, p. 117-142.

    [226] Garcia Ronaldo Aurélio Gimenes, « Migração e memória na industrialização do interior paulista (Franca – 1960-1980) », História, vol. 13, 1994, p. 81-92.

    [227] Hendrik Kraay, « Between Brazil and Bahia: Celebrating Dois de Julho in Nineteenth-Century Salvador », Journal of Latin American Studies, no 31, 1999, p. 255-286.

    [228] Memória urbana: a grande São Paulo até 1940, São Paulo, Arquivo do Estado/Emplasa, 2001, 3 vol.

    [229] Monteiro Charles, « Ficções da história: releituras e disputas acerca da história de Porto Alegre », Revista da Sociedade Brasileira de Pesquisa Histórica, « Anais da XX Reunião da SBPH », no 20, 2000, p. 61-68.

    [230] Monteiro Tania Riserio Almeida Penido, La voix d’Itapuã : images du passé et vision du changement. Ethnotextes d’un réseau de culture populaire de l’État de Bahia – Brésil, thèse de doctorat en histoire, dir. Philippe Joutard, université d’Aix-Marseille 1, 1993.

    [231] Pesavento Sandra Jatahy, Memória Porto Alegre: espaços e vivências, Porto Alegre, Éd. União, 1991.

    Images et imaginaires de la ville

    [232] Bresciani Maria Stella (dir.), Imagens da cidade, Séculos XIX e XX, São Paulo, ANPUH, 1994, 190 p.

    [233] Cruz Heloisa de Faria, « A cidade do reclame: propagande e periodismo em São Paulo, 1890-1915 », Revista Projeto História, no 13, 1996, p. 81-92.

    [234] Knauss Paulo, « Imagem do espaço, imagem da história: a representação espacial da cidade do Rio de Janeiro », Tempo, vol. 2, no 3, 1997, p. 135-148.

    [235] Norte Sergio Augusto Queiroz, « São Paulo como personagem literária: experiência urbana e modernismo », História, vol. 9, 1990, p. 1-9.

    [236] Pesavento Sandra Jatahy, O imaginário da cidade. Visões literárias do urbano. Paris, Rio de Janeiro, Porto Alegre, Porto Alegre, UFRGS, 1999, 393 p.

    [237] Pontual Virgínia, « Tempos do Recife: representações culturais e configurações urbanas », Revista Brasileira de História, vol. 21, no 42, 2001, p. 417-434.

    Notes de bas de page

    1 Gilberto Freyre, Maîtres et esclaves : la formation de la société brésilienne, trad. Roger Bastide, préface de Lucien Febvre, Paris, Gallimard, 1978 (1933).

    2 Sergio Buarque de Holanda, Racines du Brésil, Paris, Gallimard/Arcades, 1998 (1936).

    3 Gilberto Freyre, Maîtres et esclaves, op. cit., p. 47 et 53.

    4 Sergio Buarque de Holanda, Racines du Brésil, op. cit., p. 63, 145 et 169. En 1978, s’inscrivant dans le prolongement des réflexions de Buarque de Holanda, Frédéric Mauro comparait la prééminence urbaine en Amérique coloniale espagnole – où la ville est tout à la fois un instrument de conquête, de colonisation, de prestige social, et même d’évangélisation et de développement culturel –, avec le fait urbain en Amérique portugaise – où la ville est avant tout un point d’articulation des circuits d’échanges économiques (ports, réseau urbain du Minas au xviiie siècle). D’un côté, un choix politique initial, de l’autre, un choix économique plus tardif (« Urban Preeminence and the Urban system in Colonial America », in Jorge Hardoy, Nora Scott Kinzel et Richard P. Schaedel, Urbanization in the Americas, Chicago, Mouton Publisher, 1978, p. 249-267).

    5 Aroldo de Azevedo, Vilas e cidades do Brasil colonial: ensaio de geografia urbana retrospectiva, São Paulo, Faculdade de Filosofia Ciências e Letras, 1956, 96 p. L’auteur, géographe de formation, met en évidence les grandes étapes de la mise en place du réseau urbain brésilien, reposant sur l’articulation entre cidades et vilas, sur la complémentarité des compétences juridiques, mais aussi sur le contrôle des voies de communication.

    6 Nestor Goulart Reis Filho, Contribuição ao estudo da evolução urbana do Brasil: 1500-1720, São Paulo, Liv. Pioneira, 1968, 235 p. Dans cette étude, l’architecte Nelson Goulart Reis Filho évoque l’impact de l’arrivée des ingénieurs portugais au Brésil dès le milieu du xviie siècle, à la fois sur le tracé des villes et sur le contrôle de l’espace colonial. À noter qu’un petit article de l’architecte portugais Mario T. Chico, publié en 1956, avait eu un impact fondamental dans la réorientation du regard sur les pratiques architecturales des Portugais : « A cidade ideal do renascimento e as cidades portuguesas sa India », Garcia de Orta, 1956, p. 319-328. Loin des clichés d’un urbanisme négligent il mettait en évidence l’influence des modèles de villes idéales de la renaissance sur les pratiques urbanistiques des Portugais dans leurs comptoirs en Inde.

    7 Roberta Marx Delson, New Towns for Colonial Brazil: Spatial and Social Planning of the Eighteen Century, Ann Arbor, University microfilms international, 1979, 212 p. Cette historienne de l’art prolongeait les travaux de Nelson Goulart Reis Filho en étudiant l’urbanisme portugais dans le Brésil du xviiie siècle. Une place importante était faite aux villes pombaliennes (construites sous le gouvernement du marquis de Pombal), aux formes régulières et savamment disposées sur les zones sensibles de la colonie (frontière ouest et littoral amazonien).

    8 Voir par exemple le numéro spécial que consacre en 1985 la revue de l’Associação Nacional dos Professores Universitários de História (ANPUH) au thème : « cultura e cidades » (Revista Brasileira de História, vol. 5, nos 8-9). Je n’oublie pas l’article qu’Emília Viotti da Costa consacra à cette question en 1970 (« Urbanização do Brasil no século XIX », in Emília Viotti da Costa, Da Monarquia à República : momentos decisivos, São Paulo, Editora brasiliense, 1987 (1970), p. 194-227. Cet article fut longtemps considéré comme une référence essentielle à tout chercheur s’intéressant à l’histoire du Brésil urbain.

    9 Les enseignants de la mission universitaire française au Brésil (pour la fondation de l’université de São Paulo en 1934) ont tous été marqués par la spécificité de la question urbaine au Brésil (naissances des villes, formation des réseaux, etc.) et ont envisagé un retour à l’histoire pour comprendre cette situation. Voir par exemple le long compte rendu que propose Fernand Braudel d’un ouvrage de Marvin Harris (Town and Country in Brazil, New York, Columbia University Press, 1956, 303 p.) dans les Annales ESC en 1959 : « Dans le Brésil bahianais : le présent explique le passé » (in Fernand Braudel, Écrits sur l’histoire, Paris, Flammarion, 1984, p. 239-254). Pierre Monbeig dans sa thèse (Pionniers et planteurs de São Paulo, Paris, Armand Colin, 1952, 376 p.) s’intéresse à la naissance des villes de la frange pionnière. Claude Lévi-Strauss explique dans Tristes tropiques (op. cit.) que l’« on pourrait scruter les villes comme un botaniste les plantes, reconnaissant au nom, à l’aspect et à la structure de chacune son appartenance à telle ou telle grande famille ajoutée par l’homme à la nature : le règne urbain » (p. 124). Voir aussi l’étude du géographe Pierre Deffontaines (qui était pour sa part à l’université de Rio de Janeiro) : « Comment au Brésil s’est constitué le réseau des villes », Bulletin de la Société de Géographie de Lille, no 9, décembre 1938, p. 321-348.

    10 À signaler comme exception notable les travaux de Richard Morse (1922-2001) auteur notamment du classique : Formação histórica de São Paulo (São Paulo, DIFEL, 1970, 449 p.), et inlassable promoteur de l’histoire urbaine de l’Amérique latine en général et du Brésil en particulier. Voir ses deux articles de synthèse : « Brazil’s Urban Development: Colony and Empire », Journal of Urban History, vol. 1, no 1, 1974, p. 39-72 ; « Cities and Society in Nineteenth Century Latin America: the Illustrative Case of Brasil », in Jorge Hardoy, Nora Scott Kinzer et Richard P. Schaedel (dir.), Urbanisation in the Americas, op. cit., p. 283-302.

    11 Pour une mise au point à partir du cas français voir l’article de Bernard Lepetit : « La ville : cadre, objet, sujet », Enquête, no 4, 1997, p. 11-34. On pourra également ajouter la lecture du texte de Jean-Luc Pinol : « La ville des historiens », in Thiery Paquot, Michel Lussault et Sophie Body-Gendrot (dir.), La ville et l’urbain, l’état des savoirs, Paris, La Découverte, 2000, p. 36-44.

    12 Voir chapitre ii : « L’appropriation d’une notion ».

    13 Depuis, six autres séminaires ont été organisés : encore à Salvador en 1992, à São Carlos en 1994, à Rio de Janeiro en 1996, à Campinas en 1998, à Natal en 2000 et à Salvador en 2002. Les travaux ont été publiés sous forme de CD-ROM. À l’occasion du 7e séminaire, de retour à Salvador, les organisateurs relevaient dans leur appel à communication que « les séminaires d’histoire de la ville et de l’urbanisme se sont constitués en un des plus importants forums de discussion dans le domaine de l’architecture et de l’urbanisme, marquant, avec les spécificités de l’Histoire, les débats tout au long des années 1990. Au cours des six éditions successives des centaines de travaux ont été présentés et débattus, qui constituent désormais le plus important ensemble de connaissances jamais produit et systématisé sur le passé de nos villes et de notre profession et sur les relations profondes et complexes qui unissent la connaissance des leçons du passé à la construction de la ville du présent et aux idéalisations de celle du futur ». Cette remarque illustre parfaitement la spécificité des relations entre les sciences de la ville et l’histoire dans le Brésil des années 1990.

    14 Songeons ici à la remarque d’Otávio Ianni : « au Brésil, les sciences sociales sont nées et se sont développées marquées par un défi : comprendre les conditions et les possibilités du Brésil moderne. Tout l’enjeu est de comprendre le présent dans ses racines proches et distantes. Voilà pourquoi la pensée sociale s’est confrontée aussi au passé, en tentant de découvrir les secrets du présent » (Otávio Ianni, A Idéia de Brasil moderno, São Paulo, Brasiliense, 1992, p. 24).

    15 Notons, en marge des travaux de la CNCDP, la publication en cinq volumes d’une histoire de l’expansion portugaise (Francisco Bethencourt et Kirti Chaudhuri [dir.], História da expansão portuguesa, Lisbonne, Círculo de leitores, 1998) dont plusieurs chapitres sont consacrés à la circulation des formes architecturales et urbanistiques, aux villes de la périphérie et du centre…

    16 A cidade como civilização : universo urbanístico português, 1415-1822, Newsletter, no 1, février 1997.

    17 À signaler qu’un nouveau programme de recherche en histoire urbaine a été mis en place pour la période 2002-2005 : « la ville au Brésil (xviiie-xxe siècles) : naissances, renaissances » (ACI jeunes chercheurs sous la responsabilité de Laurent Vidal). Il est encore trop tôt pour faire part des résultats, tant côté français que brésilien.

    18 Pour un bilan de ce programme, voir l’article de Márcia Elisa de Campos Graf, « Resultados do projeto de cooperação CAPES/COFECUB, História comparada das sociedades urbanas: políticas urbanas e dimensão cultural das cidades brasileiras e francesas, 1840/1945 », Revista do SBPH, no 16, 1999, p. 115-117.

    19 J’ai retenu l’ensemble des thèses dont j’ai pu trouver la référence (la liste française est assez exhaustive, la liste brésilienne également, avec quelques réserves cependant ; en revanche du côté états-unien et portugais il me manque assurément des références). Pour le Brésil et la France je n’ai pas retenu (à de rares exceptions près) les mestrados ainsi que les mémoires de maîtrise et de DEA, sachant qu’il ne s’agit que d’une initiation à la recherche, dont il est a priori difficile d’estimer la qualité.

    20 En ce qui concerne le poids des travaux sur l’histoire du Brésil urbain dans la production doctorale française, voir le numéro hors-série publié par les Cahiers du Brésil contemporain : « Catalogue général des thèses soutenues en France sur le Brésil (1823-2000) », Paris, Éd. de l’EHESS, 2000.

    21 Pour les rapports scientifiques entre la France et le Brésil, les travaux de Guy Martinière, Aspects de la coopération franco-brésilienne. Transplantation culturelle et stratégie de la modernité, Paris, MSH, 1982, 224 p.

    22 En ce qui concerne les États-Unis, voir l’article de Roderick Barman : « Brazil and Its Historians in North America. The Last Forty Years », The Americas, 1990, vol. 46, no 3, p. 373-399.

    23 Pour l’établissement des découpages chronologiques, nous sommes partis d’une première division par siècle. Comme elle ne rendait que très imparfaitement compte des champs chronologiques abordés, avons ajouté une division entre Brésil colonial et Brésil indépendant, et une division relative aux cinq siècles (1500-2000). En dernier lieu nous avons distingué la période 1880-1930 tant elle revenait avec fréquence dans notre corpus.

    24 Le fait que le total ne corresponde pas entre les tableaux 1 et 2 est dû au fait que certains travaux, d’ordre purement méthodologique n’ont pas pu être pris en compte dans ce classement.

    25 Il a publié en 1988 un volume consacré à l’évolution urbaine de Rio de Janeiro du xixe au xxe siècle : Evolução urbana do Rio de Janeiro, Rio de Janeiro, IPLANRIO, 1997 (3e éd.).

    26 Roderick Barman, « Brazil and Its Historians in North America. The Last Forty Years », art. cité, p. 385. En ce qui concerne la période coloniale, non représentée dans notre corpus, voir l’article de A. J. R. Russel-Wood, « Brazilian Archives and Recent Historiography on Colonial Brazil », Latin American Research Review, vol. 36, no 1, 2001, p. 75-105.

    27 Il ne faut pas négliger ici un effet de distorsion dû à l’absence des thèses soutenues au Portugal et pouvant porter sur d’autres périodes. Mais ces nuances ne remettent pas en cause le poids prépondérant des travaux sur le monde colonial. Voir l’étude de Francisco Roque de Oliveira, « Estudos sobre o urbanismo colonial português dos Séculos xv-xvii: estado da questão », Garcia de Orta, vol. 18(1-2), 2002, p. 1-20.

    28 En l’état actuel des informations disponibles, il ne m’est pas possible (et cela est bien évidemment regrettable) d’établir la proportion de chacune des disciplines dans cette production. À titre indicatif nous pouvons simplement relever le poids des architectes et urbanistes.

    29 Isabelle Backouche a établi un classement thématique des travaux en histoire urbaine (L’histoire urbaine en France (Moyen Âge-xxe siècle). Guide bibliographique, 1965-1996, Paris, L’Harmattan, 1998, 190 p.). On peut trouver un autre classement thématique dans la revue Urban History, pour la présentation des nouveautés bibliographiques. Plutôt que d’adopter l’un ou l’autre de ces critères de classement, j’ai préféré opter pour un classement prenant en compte la spécificité des regards sur l’histoire du Brésil urbain. Je n’ai pas pris en compte les travaux classés sous la rubrique « généralités » (voir bibliographie en annexe).

    30 À titre de comparaison, voir notre article consacré aux travaux récents sur les villes françaises des Amériques et qui pointe aussi du doigt l’émergence de cette thématique : Mickaël Augeron et Laurent Vidal, « Du comptoir à la ville coloniale : la France et ses Nouveaux Mondes américains. Bilan historiographique et perspectives de recherche (c. 1990-2001) », Debates y perspectivas, no 2, avril 2002, p. 141-171.

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    1 Gilberto Freyre, Maîtres et esclaves : la formation de la société brésilienne, trad. Roger Bastide, préface de Lucien Febvre, Paris, Gallimard, 1978 (1933).

    2 Sergio Buarque de Holanda, Racines du Brésil, Paris, Gallimard/Arcades, 1998 (1936).

    3 Gilberto Freyre, Maîtres et esclaves, op. cit., p. 47 et 53.

    4 Sergio Buarque de Holanda, Racines du Brésil, op. cit., p. 63, 145 et 169. En 1978, s’inscrivant dans le prolongement des réflexions de Buarque de Holanda, Frédéric Mauro comparait la prééminence urbaine en Amérique coloniale espagnole – où la ville est tout à la fois un instrument de conquête, de colonisation, de prestige social, et même d’évangélisation et de développement culturel –, avec le fait urbain en Amérique portugaise – où la ville est avant tout un point d’articulation des circuits d’échanges économiques (ports, réseau urbain du Minas au xviiie siècle). D’un côté, un choix politique initial, de l’autre, un choix économique plus tardif (« Urban Preeminence and the Urban system in Colonial America », in Jorge Hardoy, Nora Scott Kinzel et Richard P. Schaedel, Urbanization in the Americas, Chicago, Mouton Publisher, 1978, p. 249-267).

    5 Aroldo de Azevedo, Vilas e cidades do Brasil colonial: ensaio de geografia urbana retrospectiva, São Paulo, Faculdade de Filosofia Ciências e Letras, 1956, 96 p. L’auteur, géographe de formation, met en évidence les grandes étapes de la mise en place du réseau urbain brésilien, reposant sur l’articulation entre cidades et vilas, sur la complémentarité des compétences juridiques, mais aussi sur le contrôle des voies de communication.

    6 Nestor Goulart Reis Filho, Contribuição ao estudo da evolução urbana do Brasil: 1500-1720, São Paulo, Liv. Pioneira, 1968, 235 p. Dans cette étude, l’architecte Nelson Goulart Reis Filho évoque l’impact de l’arrivée des ingénieurs portugais au Brésil dès le milieu du xviie siècle, à la fois sur le tracé des villes et sur le contrôle de l’espace colonial. À noter qu’un petit article de l’architecte portugais Mario T. Chico, publié en 1956, avait eu un impact fondamental dans la réorientation du regard sur les pratiques architecturales des Portugais : « A cidade ideal do renascimento e as cidades portuguesas sa India », Garcia de Orta, 1956, p. 319-328. Loin des clichés d’un urbanisme négligent il mettait en évidence l’influence des modèles de villes idéales de la renaissance sur les pratiques urbanistiques des Portugais dans leurs comptoirs en Inde.

    7 Roberta Marx Delson, New Towns for Colonial Brazil: Spatial and Social Planning of the Eighteen Century, Ann Arbor, University microfilms international, 1979, 212 p. Cette historienne de l’art prolongeait les travaux de Nelson Goulart Reis Filho en étudiant l’urbanisme portugais dans le Brésil du xviiie siècle. Une place importante était faite aux villes pombaliennes (construites sous le gouvernement du marquis de Pombal), aux formes régulières et savamment disposées sur les zones sensibles de la colonie (frontière ouest et littoral amazonien).

    8 Voir par exemple le numéro spécial que consacre en 1985 la revue de l’Associação Nacional dos Professores Universitários de História (ANPUH) au thème : « cultura e cidades » (Revista Brasileira de História, vol. 5, nos 8-9). Je n’oublie pas l’article qu’Emília Viotti da Costa consacra à cette question en 1970 (« Urbanização do Brasil no século XIX », in Emília Viotti da Costa, Da Monarquia à República : momentos decisivos, São Paulo, Editora brasiliense, 1987 (1970), p. 194-227. Cet article fut longtemps considéré comme une référence essentielle à tout chercheur s’intéressant à l’histoire du Brésil urbain.

    9 Les enseignants de la mission universitaire française au Brésil (pour la fondation de l’université de São Paulo en 1934) ont tous été marqués par la spécificité de la question urbaine au Brésil (naissances des villes, formation des réseaux, etc.) et ont envisagé un retour à l’histoire pour comprendre cette situation. Voir par exemple le long compte rendu que propose Fernand Braudel d’un ouvrage de Marvin Harris (Town and Country in Brazil, New York, Columbia University Press, 1956, 303 p.) dans les Annales ESC en 1959 : « Dans le Brésil bahianais : le présent explique le passé » (in Fernand Braudel, Écrits sur l’histoire, Paris, Flammarion, 1984, p. 239-254). Pierre Monbeig dans sa thèse (Pionniers et planteurs de São Paulo, Paris, Armand Colin, 1952, 376 p.) s’intéresse à la naissance des villes de la frange pionnière. Claude Lévi-Strauss explique dans Tristes tropiques (op. cit.) que l’« on pourrait scruter les villes comme un botaniste les plantes, reconnaissant au nom, à l’aspect et à la structure de chacune son appartenance à telle ou telle grande famille ajoutée par l’homme à la nature : le règne urbain » (p. 124). Voir aussi l’étude du géographe Pierre Deffontaines (qui était pour sa part à l’université de Rio de Janeiro) : « Comment au Brésil s’est constitué le réseau des villes », Bulletin de la Société de Géographie de Lille, no 9, décembre 1938, p. 321-348.

    10 À signaler comme exception notable les travaux de Richard Morse (1922-2001) auteur notamment du classique : Formação histórica de São Paulo (São Paulo, DIFEL, 1970, 449 p.), et inlassable promoteur de l’histoire urbaine de l’Amérique latine en général et du Brésil en particulier. Voir ses deux articles de synthèse : « Brazil’s Urban Development: Colony and Empire », Journal of Urban History, vol. 1, no 1, 1974, p. 39-72 ; « Cities and Society in Nineteenth Century Latin America: the Illustrative Case of Brasil », in Jorge Hardoy, Nora Scott Kinzer et Richard P. Schaedel (dir.), Urbanisation in the Americas, op. cit., p. 283-302.

    11 Pour une mise au point à partir du cas français voir l’article de Bernard Lepetit : « La ville : cadre, objet, sujet », Enquête, no 4, 1997, p. 11-34. On pourra également ajouter la lecture du texte de Jean-Luc Pinol : « La ville des historiens », in Thiery Paquot, Michel Lussault et Sophie Body-Gendrot (dir.), La ville et l’urbain, l’état des savoirs, Paris, La Découverte, 2000, p. 36-44.

    12 Voir chapitre ii : « L’appropriation d’une notion ».

    13 Depuis, six autres séminaires ont été organisés : encore à Salvador en 1992, à São Carlos en 1994, à Rio de Janeiro en 1996, à Campinas en 1998, à Natal en 2000 et à Salvador en 2002. Les travaux ont été publiés sous forme de CD-ROM. À l’occasion du 7e séminaire, de retour à Salvador, les organisateurs relevaient dans leur appel à communication que « les séminaires d’histoire de la ville et de l’urbanisme se sont constitués en un des plus importants forums de discussion dans le domaine de l’architecture et de l’urbanisme, marquant, avec les spécificités de l’Histoire, les débats tout au long des années 1990. Au cours des six éditions successives des centaines de travaux ont été présentés et débattus, qui constituent désormais le plus important ensemble de connaissances jamais produit et systématisé sur le passé de nos villes et de notre profession et sur les relations profondes et complexes qui unissent la connaissance des leçons du passé à la construction de la ville du présent et aux idéalisations de celle du futur ». Cette remarque illustre parfaitement la spécificité des relations entre les sciences de la ville et l’histoire dans le Brésil des années 1990.

    14 Songeons ici à la remarque d’Otávio Ianni : « au Brésil, les sciences sociales sont nées et se sont développées marquées par un défi : comprendre les conditions et les possibilités du Brésil moderne. Tout l’enjeu est de comprendre le présent dans ses racines proches et distantes. Voilà pourquoi la pensée sociale s’est confrontée aussi au passé, en tentant de découvrir les secrets du présent » (Otávio Ianni, A Idéia de Brasil moderno, São Paulo, Brasiliense, 1992, p. 24).

    15 Notons, en marge des travaux de la CNCDP, la publication en cinq volumes d’une histoire de l’expansion portugaise (Francisco Bethencourt et Kirti Chaudhuri [dir.], História da expansão portuguesa, Lisbonne, Círculo de leitores, 1998) dont plusieurs chapitres sont consacrés à la circulation des formes architecturales et urbanistiques, aux villes de la périphérie et du centre…

    16 A cidade como civilização : universo urbanístico português, 1415-1822, Newsletter, no 1, février 1997.

    17 À signaler qu’un nouveau programme de recherche en histoire urbaine a été mis en place pour la période 2002-2005 : « la ville au Brésil (xviiie-xxe siècles) : naissances, renaissances » (ACI jeunes chercheurs sous la responsabilité de Laurent Vidal). Il est encore trop tôt pour faire part des résultats, tant côté français que brésilien.

    18 Pour un bilan de ce programme, voir l’article de Márcia Elisa de Campos Graf, « Resultados do projeto de cooperação CAPES/COFECUB, História comparada das sociedades urbanas: políticas urbanas e dimensão cultural das cidades brasileiras e francesas, 1840/1945 », Revista do SBPH, no 16, 1999, p. 115-117.

    19 J’ai retenu l’ensemble des thèses dont j’ai pu trouver la référence (la liste française est assez exhaustive, la liste brésilienne également, avec quelques réserves cependant ; en revanche du côté états-unien et portugais il me manque assurément des références). Pour le Brésil et la France je n’ai pas retenu (à de rares exceptions près) les mestrados ainsi que les mémoires de maîtrise et de DEA, sachant qu’il ne s’agit que d’une initiation à la recherche, dont il est a priori difficile d’estimer la qualité.

    20 En ce qui concerne le poids des travaux sur l’histoire du Brésil urbain dans la production doctorale française, voir le numéro hors-série publié par les Cahiers du Brésil contemporain : « Catalogue général des thèses soutenues en France sur le Brésil (1823-2000) », Paris, Éd. de l’EHESS, 2000.

    21 Pour les rapports scientifiques entre la France et le Brésil, les travaux de Guy Martinière, Aspects de la coopération franco-brésilienne. Transplantation culturelle et stratégie de la modernité, Paris, MSH, 1982, 224 p.

    22 En ce qui concerne les États-Unis, voir l’article de Roderick Barman : « Brazil and Its Historians in North America. The Last Forty Years », The Americas, 1990, vol. 46, no 3, p. 373-399.

    23 Pour l’établissement des découpages chronologiques, nous sommes partis d’une première division par siècle. Comme elle ne rendait que très imparfaitement compte des champs chronologiques abordés, avons ajouté une division entre Brésil colonial et Brésil indépendant, et une division relative aux cinq siècles (1500-2000). En dernier lieu nous avons distingué la période 1880-1930 tant elle revenait avec fréquence dans notre corpus.

    24 Le fait que le total ne corresponde pas entre les tableaux 1 et 2 est dû au fait que certains travaux, d’ordre purement méthodologique n’ont pas pu être pris en compte dans ce classement.

    25 Il a publié en 1988 un volume consacré à l’évolution urbaine de Rio de Janeiro du xixe au xxe siècle : Evolução urbana do Rio de Janeiro, Rio de Janeiro, IPLANRIO, 1997 (3e éd.).

    26 Roderick Barman, « Brazil and Its Historians in North America. The Last Forty Years », art. cité, p. 385. En ce qui concerne la période coloniale, non représentée dans notre corpus, voir l’article de A. J. R. Russel-Wood, « Brazilian Archives and Recent Historiography on Colonial Brazil », Latin American Research Review, vol. 36, no 1, 2001, p. 75-105.

    27 Il ne faut pas négliger ici un effet de distorsion dû à l’absence des thèses soutenues au Portugal et pouvant porter sur d’autres périodes. Mais ces nuances ne remettent pas en cause le poids prépondérant des travaux sur le monde colonial. Voir l’étude de Francisco Roque de Oliveira, « Estudos sobre o urbanismo colonial português dos Séculos xv-xvii: estado da questão », Garcia de Orta, vol. 18(1-2), 2002, p. 1-20.

    28 En l’état actuel des informations disponibles, il ne m’est pas possible (et cela est bien évidemment regrettable) d’établir la proportion de chacune des disciplines dans cette production. À titre indicatif nous pouvons simplement relever le poids des architectes et urbanistes.

    29 Isabelle Backouche a établi un classement thématique des travaux en histoire urbaine (L’histoire urbaine en France (Moyen Âge-xxe siècle). Guide bibliographique, 1965-1996, Paris, L’Harmattan, 1998, 190 p.). On peut trouver un autre classement thématique dans la revue Urban History, pour la présentation des nouveautés bibliographiques. Plutôt que d’adopter l’un ou l’autre de ces critères de classement, j’ai préféré opter pour un classement prenant en compte la spécificité des regards sur l’histoire du Brésil urbain. Je n’ai pas pris en compte les travaux classés sous la rubrique « généralités » (voir bibliographie en annexe).

    30 À titre de comparaison, voir notre article consacré aux travaux récents sur les villes françaises des Amériques et qui pointe aussi du doigt l’émergence de cette thématique : Mickaël Augeron et Laurent Vidal, « Du comptoir à la ville coloniale : la France et ses Nouveaux Mondes américains. Bilan historiographique et perspectives de recherche (c. 1990-2001) », Debates y perspectivas, no 2, avril 2002, p. 141-171.

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