1 Bien que l’antenne régionale de l’INSEE ait édité en 2001 un Atlas social des quartiers, un atlas social à l’échelle de l’Alsace fait toujours défaut.

2 En utilisant la formule elliptique « forte ou faible intensité de la pauvreté », je veux simplement dire que la proportion de personnes en situation de pauvreté dans un espace considéré est forte ou faible et que du point de vue statistique, cela se traduit par des taux élevés ou faibles de personnes en situation de pauvreté, bénéficiaires du RMI, demandeurs du FUS, etc.

3 L’analyse des statistiques du RMI suppose une attention particulière car il y a plusieurs façons de dénombrer les allocataires/bénéficiaires du RMI à une même date. L’allocataire a ouvert un dossier de RMI qui lui donne un droit à percevoir le revenu minimum et/ou à profiter de certains avantages connexes (assurance maladie, suivi social, etc.). Le droit est matérialisé par un numéro d’inscription à la CAF ou à la MSA. L’individu entré dans le dispositif tire avantage (bénéfice) de son droit ; il devient bénéficiaire du RMI. Il profite de tous les éléments du dispositif s’il perçoit le revenu minimum ; il ne bénéficie que des prestations sociales s’il ne perçoit pas le revenu minimum. La catégorie des « bénéficiaires payés dans le mois » regroupe des allocataires qui ont perçu la prestation lors du paiement mensuel du mois d’observation ainsi que ceux qui n’en ont pas bénéficié, mais qui ont perçu un rappel de RMI au cours du mois concerné. Dans le Bas-Rhin, on observe un écart de 10 % environ entre l’effectif des allocataires du RMI stricto sensu et l’effectif des bénéficiaires payés dans le mois par la CAF et la MSA. Pourquoi tous les allocataires du RMI ne perçoivent-ils pas le revenu minimum ? Soit leur revenu n’a pas encore été payé car l’instruction du dossier est trop récente, soit leur revenu a pu être suspendu parce qu’ils travaillent momentanément, parce qu’ils n’ont pas renvoyé leur déclaration trimestrielle de revenu, parce qu’ils refusent de signer un contrat d’insertion, parce qu’ils ont déménagé… À des moments cruciaux, à l’entrée dans le dispositif, en cours de période (si l’allocataire change de situation ou s’il ne se soumet pas aux obligations de l’insertion), à la sortie du dispositif, les délais de traitement des dossiers s’étirent de quelques semaines à quelques mois. Les chiffres sur lesquels travaille le chercheur peuvent donc fluctuer en raison du décalage des temps de gestion par rapport aux temps de l’inscription, mais on dénombre toujours plus d’allocataires que de bénéficiaires payés. Au regard des procédures de gestion, on compte une dizaine de catégories de bénéficiaires du RMI ! À l’échelle de la France, les chiffres diffusés par la DIRMI et l’INSEE correspondent au nombre total d’allocataires inscrits dans le dispositif. Le dénombrement global se rapporte tantôt au territoire métropolitain, tantôt au territoire national, DOM compris. De plus, les chiffres publiés peuvent aussi bien représenter le nombre d’allocataires que le nombre de personnes couvertes par le RMI, c’est-à-dire les allocataires et leurs ayants droit (conjoint, enfants). Les chiffres dont je disposais pour la cartographie communale et cantonale des RMIstes dans le Bas-Rhin correspondent aux effectifs des bénéficiaires payés dans le mois, alors que les chiffres publiés par la ville de Strasbourg, à l’échelle des quartiers, concernent les allocataires inscrits ! Enfin, la présentation des chiffres relatifs du RMI peut être source de difficultés car les effectifs de RMIstes sont tantôt rapportés à la population totale, tantôt à celle des ménages, tantôt à la population âgée de 20-25 ans à 60 ans. Pour ces raisons cumulées, il est souvent difficile de disposer de séries statistiques cohérentes. Il faut alors se contenter de raisonner sur les ordres de grandeur.

4 Cf. Tableau 5, chapitre VI.

5 Une carte choroplèthe représente des quantités relatives par maille administrative ou par carroyage, selon un figuré, aplat de couleur ou trame de gris, couvrant toute la surface de la maille. L’élaboration de la carte est précédée d’une opération de discrétisation de la série statistique à représenter, en six ou sept classes de valeur. Les procédés de discrétisation sont nombreux : classes d’égale valeur, classes déterminées par l’observation des seuils statistiques, classes calées sur la moyenne et l’écart-type, etc.

6 Ces chiffres relatifs peuvent être légèrement surévalués ou sous-évalués, compte tenu du fait que les données statistiques datent de 1998 et qu’elles ont été rapportées à la population des ménages ou à celle des actifs de 1990. Les résultats du recensement de 1999 n’étaient pas encore disponibles au moment où les traitements statistiques et cartographiques ont été effectués.

7 En principe, il ne rentre qu’un seul minimum social par ménage, sauf dans le cas de l’AAH qui est attribué individuellement. Il peut alors y avoir deux allocations dans un couple de personnes handicapées. Il peut également y avoir deux RMI par ménage quand deux générations cohabitent dans le même logement : l’un des parents et un enfant adulte de plus de 25 ans peuvent bénéficier séparément d’une allocation de RMI. Toutefois ces situations n’ont pas beaucoup d’incidence sur les taux calculés.

8 Une anamorphose est une transformation qui affecte les contours et les surfaces des territoires dessinés sur la carte en fonction du poids de la variable représentée. Ici, les anamorphoses se traduisent par une dilatation de la maille cantonale quand l’intensité de la précarité est forte et par une contraction de la maille quand l’intensité de la précarité est plus faible qu’en moyenne.

9 Il s’agit du Service d’études du secrétariat général pour les affaires régionales et européennes (SESGARE) de la préfecture de la région Alsace, de la direction régionale de l’INSEE et la Conférence franco-germano-suisse du Rhin supérieur.

10 Les notions d’espace en crise, d’espace en difficulté, d’espace fragile, d’espace dynamique, ont été impulsées par les milieux de l’aménagement du territoire afin de définir des zones d’éligibilité ou de non-éligibilité aux subventions françaises et européennes de reconversion ou de développement des territoires. Dans les espaces fragiles, en difficulté ou en crise, on observe une évolution démographique ralentie ou négative, un solde migratoire négatif, une crise plus ou moins forte des activités économiques traditionnelles, un faible développement des activités nouvelles, un faible niveau de vie des ménages et un chômage important (quand il s’agit d’espaces anciennement industrialisés).À l’inverse, la notion d’espace dynamique se rapporte à des espaces pour lesquels la forte croissance démographique, le développement important de nouvelles activités économiques et le niveau de vie plus élevé des ménages ne justifient pas le versement d’aides financières institutionnelles.

11 L’ordre de présentation des cartes suit le développement des chapitres IV et V.