Chapitre VIII. Les Bretons dans les guerres des derniers Capétiens : l’intégration dans l’appareil militaire du roi
p. 233-256
Texte intégral
1Dès le début du xiiie siècle, le duc de Bretagne engage ses troupes aux côtés de celles du roi de France contre les Plantagenêts. Même quand Pierre de Dreux s’allie au roi d’Angleterre contre Louis IX, une large part de la noblesse bretonne combat pour le roi et, ne l’oublions pas, pour la sauvegarde de ses propres droits1. De même, bien que le nombre de combattants engagés reste sans doute assez faible, les Bretons sont de toutes les croisades des rois2. C’est encore le cas sous Philippe III, lors de l’ost de Foix (1272) et de la croisade d’Aragon (1285)3. Les guerres menées par Philippe le Bel et ses fils sont bien connues des historiens4, tout comme la participation de Bretons à ces entreprises militaires5. Il n’est donc pas question ici de reprendre dans le détail le déroulement des faits.
2Avant d’en venir aux opérations terrestres, nous souhaitons nous intéresser aux affrontements maritimes qui sont à l’origine de la reprise de la guerre entre les royaumes de France et d’Angleterre à partir de 1294. Les aspects maritimes des guerres menées par les rois capétiens contre les Plantagenêts restent un champ actif de la recherche historique. De récentes études se tournent vers ce domaine bien souvent indissociable des conflits terrestres6. Du fait de sa position centrale au sein de l’empire plantagenêt, la Bretagne est au cœur des préoccupations maritimes des rois d’Angleterre7. Elle l’est davantage encore, après 1203, quand les rois de France s’attellent, avec succès, à disloquer ce vaste territoire. Au-delà se pose la question de l’affirmation d’une souveraineté royale sur la mer et le littoral.
3Notre objectif est d’observer comment le duc de Bretagne et, plus globalement, l’aristocratie du duché, s’inscrivent dans une stratégie royale qui envisage la guerre comme un instrument de pouvoir et d’expansion de l’autorité de l’État royal8. Par la mise en place d’une fiscalité de guerre, la convocation du ban et de l’arrière-ban par une administration à l’efficacité redoutable, et la mise en œuvre d’une propagande destinée à mobiliser la chevalerie du royaume, Philippe le Bel réunit les conditions d’une unité du royaume autour de lui9.
Guerre sur mer et défense des côtes au service de la souveraineté maritime du roi
Les origines de la guerre franco-anglaise de 1294-1297 : une guerre maritime au large de la Bretagne
4Un inestimable document gascon relate les actes d’hostilité opposant les marins normands à leurs homologues anglais et bayonnais à partir de 1292 (annexe 8)10. Les ports normands dont les marins commettent des actes de piraterie sont situés sur le littoral s’étendant de la péninsule du Cotentin jusqu’à la Picardie11. Ces attaques auraient constitué le prétexte à la reprise de la guerre entre les royaumes de France et d’Angleterre en 1294. Les côtes bretonnes, au profil si découpé et sur lesquelles plus de cent cinquante sites portuaires ont été recensés par Mathias Tranchant12, occupent une place centrale dans ce conflit. Les premiers accrochages se déroulent au début de l’année 1292 au large de l’île de Quémenès où les Normands s’attaquent à un navire bayonnais qu’ils dérobent après en avoir assassiné l’équipage13. Le passage au large des îles bretonnes est alors tellement redouté des marins qu’ils n’ont d’autre choix que d’emprunter les chenaux côtiers de la pointe Saint-Mathieu et de Sein14, au risque de devoir affronter un autre danger en cas de conflit : des pirates, mandatés ou non par leur seigneur. Malgré des tentatives de conciliation et l’intervention du roi de France pour que cessent les actes de piraterie, les Normands accentuent leur entreprise de déstabilisation du commerce maritime en Manche et en Atlantique. En 1293, alors que la paix est partout proclamée, les marchands de Bayonne, d’Angleterre et d’Irlande reprennent le trafic de vins bordelais vers l’outre-Manche. Informés, les Normands mettent en place une immense flotte de trois cent navires, qu’ils divisent en trois corps positionnés aux environs de l’île de Batz, de la pointe Saint-Mathieu et de la pointe de Penmarc’h15. À Saint-Malo, les Normands offrent le visage de la cruauté quand ils pendent et écorchent près de soixante-dix mariniers gascons prisonniers. Le 15 mai, alors qu’une flotte anglaise descend la Manche et patiente, faute de vent, au large de la pointe Saint-Mathieu, elle subit encore la violente mais cette fois-ci vaine attaque de Normands qui, eux, en remontant de La Rochelle, endurent à leur tour un revers cuisant. Cet épisode constitue le point de départ juridique du conflit qui éclate entre les deux royaumes. Après avoir proclamé la paix entre Bayonnais et Normands le 4 mai16, Philippe le Bel demande que les coupables lui soient remis. Les violences continuent, malgré la défense faite par le roi d’Angleterre à ses marins de s’attaquer aux sujets du roi de France17. Dès lors, en dépit de la volonté conciliatrice d’Édouard Ier, Philippe le Bel saisit l’opportunité qui se présente à lui de faire valoir l’autorité royale sur la Guyenne, mais également et surtout en mer18. Les ports bretons d’Audierne19 et de Saint-Brieuc (ou Saint-Briac ?)20 sont encore le théâtre de coups de main des Normands contre des navires bayonnais. Bien que la prudence s’impose au regard du caractère partisan de ce document, celui-ci témoigne que la mer bretonne constitue le terrain principal où s’expriment les rivalités entre Normands et sujets du roi d’Angleterre.
5Si la mer bretonne devient un espace d’affrontements entre partisans des rois de France et d’Angleterre, qu’en est-il des marins bretons ? Figurent-ils parmi les premiers, qui seraient tous désignés dans ce texte sous la dénomination générique de « Normands » ? La réponse ne peut être que négative dans la mesure où, au début du conflit, ils sont cités parmi ceux qui, réunis à La Rochelle, conviennent de cesser les hostilités21. Pour le reste, il n’en est plus jamais fait mention, ni même du pouvoir ducal. Or, le duc Jean II semble jouer un double jeu qui ne peut que susciter les interrogations du roi de France. Deux raisons peuvent l’expliquer. La première est économique. Le pouvoir ducal a en effet favorisé l’installation de Bayonnais dans la principauté. Le 10 mai 1279, Jean Ier concède à sept marchands originaires de ce port basque la sècherie de Saint-Mathieu de Fineterre, qu’ils possédaient déjà du temps des vicomtes de Léon, et s’engage à les défendre, en échange d’une redevance de 130 livres22. Mais, les relations avec les locaux sont tendues, en témoigne le raid mené au Conquet, dix ans plus tard, par les Anglais et ces mêmes Bayonnais23. Le trafic maritime et le stationnement fréquent des navires de commerce dans les ports bretons offrent également au duc d’abondantes rentrées fiscales. Un compte ducal des exécuteurs testamentaires de Jean Ier mentionne le sceau du port24 ou de la coutume de Saint-Mathieu25. La seconde est familiale. Sans doute Jean II ne souhaite-t-il pas contrarier le roi d’Angleterre Édouard Ier, son beau-frère. De plus, son fils cadet, Jean de Bretagne, alors âgé d’environ dix-huit ans, vit à la cour d’Angleterre où il a été élevé26.
Jean II, duc de Bretagne, fidèle du roi de France ? L’enjeu de la défense des côtes bretonnes
6Ces rixes maritimes offrent à Philippe le Bel le prétexte pour ouvrir les hostilités en Gascogne27. Une plainte est déposée contre Édouard Ier, roi d’Angleterre et surtout duc d’Aquitaine, devant le Parlement de Paris28. En fin d’année 1293, le roi de France assigne le roi d’Angleterre devant sa cour29. Édouard Ier dépêche alors son frère Edmond de Lancastre en ambassade auprès de Philippe le Bel et accepte les conditions du Capétien. Désireux d’aller à la guerre, celui-ci refuse la main tendue par le Plantagenêt et, le 19 mai 1294, fait prononcer par sa cour la confiscation du duché d’Aquitaine30. Fruit d’une intense activité diplomatique, la conclusion d’alliances permet au roi de France d’obtenir une paix momentanée sur les marges orientales du royaume et d’avoir le champ libre en Guyenne31. En 1295, Philippe le Bel obtient notamment le soutien du roi de Norvège32 et assure les Écossais de son appui face à Édouard Ier33. Sur le plan militaire, les deux camps fourbissent leurs armes. En juillet 1294, le roi plantagenêt fait de son neveu Jean de Bretagne son capitaine sur le continent34. L’expédition navale s’élance de Portsmouth le 9 octobre et après s’en être pris à la ville de Saint-Mathieu et à l’île de Ré, atteint la Gironde35. Les défaites s’enchaînent alors pour le parti anglais et la guerre s’achève en 1297 par la conclusion d’une trêve suivie de plusieurs années de négociations36.
7Qu’en est-il du rôle joué par le duc de Bretagne durant ce conflit ? Il ne semble pas être intervenu directement dans le cadre d’opérations militaires. La nomination de son fils Jean à la tête du corps expéditionnaire anglais a dû créer chez lui un terrible dilemme, notamment lors de son passage au large des côtes bretonnes. Mais il donne rapidement des gages de fidélité au roi de France. À la mi-août 1294, il rassemble ses vassaux directs – ou leurs représentants – à Ploërmel et fait enregistrer avec soin dans le Livre des Ostz les forces dont il peut disposer37. Jean II n’a sans doute guère d’autre choix que celui de soutenir son suzerain le roi de France. Sa marge de manœuvre s’avère très étroite dans la mesure où un tiers des effectifs mobilisables par le duc relève de seigneurs qui sont également vassaux du roi de France : Vitré appartient au seigneur de Laval, Hervé V de Léon et Henri II d’Avaugour sont possessionnés en Normandie, l’évêque de Dol dispose d’enclaves dans l’ouest du royaume de France, le sire de Châteaubriant tient Candé en Anjou et les terres de Fougères et de Porhoët appartiennent au comte de La Marche38. Il est fort probable que cette montre d’armes ait été organisée à la demande du roi de France. Ce dernier profite de la guerre qui débute pour étendre le service militaire obligatoire à l’ensemble des nobles de son royaume39. La mention d’une telle ostensio armorum dans une lettre du roi adressée à Jean II démontre, s’il le faut, qu’il entend savoir – et sans doute faire savoir – de quelles troupes il peut disposer40.
8De plus, au cours de la guerre, deux raids anglo-bayonnais ravagent le pays de Landévennec à Saint-Mathieu de Fineterre, en passant par Landerneau. Lors de sa tournée d’enquête menée au cours du printemps 1296, le vicomte d’Avranches visite ces villes et dresse un tableau accablant des dommages causés. Landévennec « aveit esté arse de asnemis qui i avaient esté par dous fiaiees moult grant multitude, et en avaient porté blé et sel et boiz a fere vessiaus, et avaient arses dous grans granz nés, et avaient assailli l’abbaïe à toutes les dous fiaiees41 ». Après avoir remonté l’Elorn, les Anglais s’attaquent à Landerneau où ils « avaient porté et ravi une des fiaiees tout quant que eus avaient trouvé par desus terre, et à l’autre fiaiee eus en avaient porté tout quant que esteit repost soz terre : et de ceu eus orent moult de blez, de vins et de sel et de que eus poaient trouver ne aveir de fer, et depeçoent les us et les fenestres pour en aveir les ferreures ». Si la forteresse de Brest est épargnée, le vicomte d’Avranches voit « le païs tout ars jusques à une leue en terrain, qui est esté ars des anemis » jusqu’à Saint-Mathieu de Fineterre où il relève que « les anemis avaient esté et avaient prins en l’abbaïe tout quant que eus i avaient trouvé, blez, vins, coutes, draps, croiz, calices, livres et ferreures de huys et de fenestres et tout quant que eus i poaient aveir trouvé, et en la ville aussi ce que eus y trouvèrent et ce que esteit repost en terre ». À l’occasion de l’un de ces raids, en janvier 1295, les Gallois d’Edmond de Lancastre poursuivent et assassinent des civils42. Ces raids répondent parfaitement au schéma observé plus tard par Frédérique Laget : ces actes de guerre consistent en des coups de main dont l’objectif est de terroriser la population43. Les structures militaires sont évitées, à l’instar du château de Brest. Faire du butin constitue un autre but de ces raids : tout ce qui possède une quelconque valeur est volé, en particulier le blé, le vin, le sel et les métaux ferreux et précieux. Mais, à la différence des chevauchées maritimes qui scandent les débuts de la guerre de Cent Ans44, l’intérêt stratégique est de détruire des cités d’où peuvent partir les ennemis des navires anglais stationnant au large de la pointe Saint-Mathieu.
L’affirmation d’une souveraineté royale sur la mer et les côtes bretonnes
9Ces événements semblent avoir sonné la mobilisation des troupes ducales45. En janvier 1295, Philippe le Bel laisse le duc contraindre les hommes de l’abbaye Saint-Méen au service militaire, malgré la garde royale dont jouit l’établissement46. La même année, le roi déclare que la montre d’armes faite à sa demande par Jean II ne doit pas modifier les droits des uns et des autres47. Pourtant, le vicomte d’Avranches accuse clairement le duc de faire preuve d’une coupable inaction48. Il est fort possible qu’au moment de confirmer la cession de la vicomté de Léon, consentie au duc Jean II par son fils Pierre49, le roi lui ait fait part de son désir de le voir défendre les côtes léonardes lors du conflit à venir.
10L’accusation portée par le vicomte d’Avranches est peut-être exagérée, selon que l’on privilégie l’une ou l’autre des deux hypothèses suivantes. Selon la première, le duc afficherait une certaine neutralité tout en procédant à la mise en défense des côtes50. Plusieurs comptes dressés par les exécuteurs testamentaires du duc Jean II, mort en 1305, révèlent le versement d’indemnités à des agents chargés de cette mission durant ce conflit : Rolland de Loc Pezren51, pour le « service fait ou temps de la guerre a garder la marine contre la venue des anemis52 », les ploërmelais Jean Bretel et Jean Maubec reçoivent 110 et 100 sous « pour retour de ce que l’en prist de li pour les galees qui gardoient la mer53 ». Guillaume de Mazalon est récompensé pour « son service de garder la marine par la guerre54 », le fils d’Hugues de Rieux, au titre du « service a son dit père fait environ la marine par lonc temps en la guerre55 ». Les ports font également l’objet d’une protection en temps de guerre : Hervé de Pencastel récupère une partie de ses gages gagnés « a garder la ville de Henbont par la guerre56 ». Ces quelques rares mentions montrent le visage d’un duc Jean II soucieux de protéger le cœur de son domaine ducal, situé au sud de la Bretagne. Or ce secteur est précisément celui qu’évite le vicomte d’Avranches. Se pose alors la question de la supposée inaction du duc dans le nord-ouest de la péninsule et des raisons qui l’auraient conduit à abandonner des populations qui doivent se défendre seules57. La seconde hypothèse envisage plutôt la mise en place d’un guet ducal de la mer en réponse aux reproches formulés par le vicomte d’Avranches lors de ce qui s’apparente à une tournée d’inspection instituant une « frontière de mer58 ». Ce système connaît alors un développement sans précédent sur les côtes de la Manche. En Normandie, où la surveillance est assurée par une troupe soldée59, une taxe spéciale, « l’obole de mer », est instaurée en 1299 afin de financer les frais de « garde de la mer60 ».
11Au terme de son périple achevé à Saint-Pol de Léon, consterné par ce qu’il voit et entend dans les pays cornouaillais et léonard, le vicomte d’Avranches décide de rebrousser chemin et d’emprunter le même itinéraire jusqu’à Dinan61. Partout, il réorganise profondément la défense des côtes bretonnes. Il s’appuie sur l’évêque de Saint-Pol de Léon à qui il commande de fortifier Ouessant et de faire vider l’île de Batz de ses habitants et de ses vivres62. Ailleurs, à l’image de ce qui se pratique en Angleterre63, il ordonne que les navires soient suffisamment protégés, notamment par l’organisation de convois et par la présence d’hommes armés, amenés à défendre les ports64.
12La position stratégique de la péninsule bretonne ne peut laisser Philippe le Bel indifférent. Depuis le début des années 1290, il fait de la marine un des axes majeurs de sa politique militaire, symbolisée par la construction de l’arsenal du clos aux galées à Rouen à partir de 129365. Un projet de guerre de harcèlement de l’Angleterre, plutôt que d’invasion, est ébauché entre 1294 et 1297 par Benedetto Zaccaria, un Gênois qualifié d’amiral du roi de France66 tandis que l’armée et la flotte sont confiées en mai 1295 à Jean d’Harcourt et Mathieu de Montmorency67. Il serait vain de produire tant d’efforts humains et financiers en Normandie68 si les Anglais peuvent vaquer comme bon leur semble à leurs activités commerciales et militaires au large de la péninsule bretonne. Il est donc indispensable au roi de France d’étendre aux côtes bretonnes le dispositif de surveillance et de chasse mis en place dans la Manche depuis l’embouchure de l’Escaut69. En réalité, l’enquête du vicomte d’Avranches de 1296 n’est que le prolongement de la tournée effectuée au même moment sur les côtes normandes par Guillaume Bertran qui rend en mars un compte sur « la garde maritime de la Normandie70 ». La mise en place de ce guet de la mer remonterait donc à cette période de conflit entre marins normands d’un côté et marins bayonnais et d’outre-Manche de l’autre.
13Au-delà, c’est bien de l’extension territoriale de la souveraineté royale dont il est question dans l’enquête de 1296. Si de simples sujets sont mentionnés quand il est question de trafics illicites, le vicomte d’Avranches interroge évêques, abbés, clercs et chevaliers quand il aborde les attaques anglaises et les défaillances imputées au pouvoir ducal71. Au moment de passer aux actes, il argue de « sa commission72 » et dit agir « de par nostre sire le rei73 ». Au-delà des quelques Bayonnais et Lombards sur lesquels il met la main, l’officier royal vise avant tout le duc de Bretagne74. D’autres mentions viennent étayer cette hypothèse. Le compte de Girard Le Barillier établi le 28 mars 1296 pour « l’armée de mer » indique que du vin est livré à une vingtaine de navires basés à Saint-Malo75. C’est donc une véritable flotte que le roi de France entretient dans le port breton. Enfin, des Bretons sont soldés pour les services rendus dans le cadre de la guerre sur mer, à l’exemple d’Éven de Coquez, qui est gratifié de la somme de 50 livres tournois en octobre 129976.
14Plus globalement, depuis le xiie siècle, le droit coutumier fait de la Manche et de l’Atlantique des mers anglaises. En 1293, alors que Philippe le Bel prend ses premières décisions ouvertement hostiles aux Gascons, ceux-ci réunissent leurs états et rédigent des pétitions dans lesquelles ils mettent en avant la coutume d’Oléron que seuls les rois d’Angleterre auraient le droit d’interpréter et d’amender77. Or, Philippe le Bel entend faire de la mer un espace où s’exerce sa souveraineté. Celle-ci doit également intégrer le littoral. Quand le vicomte d’Avranches décrit les ravages causés par les Anglais entre Brest et la pointe Saint-Mathieu, ceux-ci s’étendent sur une bande de terre profonde d’une lieue78. Cette précision ne manque pas de rappeler la lieue inhérente au droit de ban, au sein de laquelle le seigneur exerce son pouvoir de commandement autour de la ville, notamment dans les domaines judiciaires et militaires79. Tous les actes du vicomte d’Avranches s’inscrivent dans le droit de ban royal et ses déclinaisons judiciaires, par l’arrestation de contrevenants aux mandements royaux, et militaires, par l’organisation de la défense des côtes et la réquisition des hommes chargés de la mettre en œuvre. Dès lors, si la souveraineté du roi s’étend en mer, elle inclut le littoral, quelqu’en soit son détenteur. Bien avant la naissance des amirautés au milieu du xive siècle80, le pouvoir royal cherche probablement le moyen de contrôler, en droit comme dans les faits, l’espace maritime et son extension littorale qu’il entend transformer en territoire.
15Cette volonté doit être perçue comme un héritage du droit romain selon lequel « le rivage est considéré comme public jusqu’à l’endroit où parvient le plus grand flot » et que « le statut juridique des rivages est identique à celui de la mer81 ». Malgré les divergences des auteurs classiques autour du caractère commun ou public du littoral, leurs analyses concordent pour estimer que « les rivages sont soumis à un usus omnium réglementé par l’État dans l’exercice de sa souveraineté82 ». Au moins jusqu’au xiie siècle, les princes de Bretagne cherchent, avec un certain succès, à contrôler les rivages du sud de la Bretagne83, dont la garde des côtes est longtemps confiée à des établissements religieux84. Si Henri II Plantagenêt ordonne en 1181 une enquête dans le diocèse de Dol85, c’est dans le but d’accroître son autorité dans le duché de Bretagne86. Des témoignages alors recueillis apportent de précieux renseignements sur les revenus et produits dont l’archevêque de Dol dispose sur les côtes, mais aussi dans les estuaires et les marais87. La présence du vicomte d’Avranches et les solutions militaires apportées aux désordres qu’il observe s’inscrivent donc dans la continuité de l’expression politique, militaire et économique de la puissance publique sur les côtes88.
16Facilement portés à contester la juridiction ducale, les Bretons du littoral semblent avoir intégré ces nouveaux paramètres. En 1310, suite à une plainte présentée devant lui par les Malouins, Philippe le Bel s’adresse à « [son] fidèle duc d’Aquitaine », Édouard II, afin qu’ils soient dédommagés des pertes subies89. Le roi de France se fait le garant de leur liberté de « se déplacer et de commercer par terre et par mer, comme pour les autres habitants de [son] royaume ». Trois ans plus tard, Philippe IV fait savoir à son gendre Édouard II son mécontentement né d’une plainte déposée devant lui par les moines de Sainte-Croix de Quimperlé et les habitants de Belle-Île qui ont affronté les raids de sujets anglais90. Près de quinze ans après l’enquête du vicomte d’Avranches, ces deux épisodes ne signifient pas l’aboutissement des plans de Philippe le Bel. Mais, d’un côté, ils démontrent que les Bretons du littoral orientent leurs doléances vers celui qui a le plus de chance de faire aboutir leurs plaintes. De l’autre, ils prouvent, s’il le faut encore, qu’à la fin de son règne, Philippe IV considère la mer et le littoral bretons comme un espace où s’exprime sa souveraineté.
La reprise en main des problèmes maritimes par le duc Jean III
17La mort de Philippe le Bel remet le duc de Bretagne au premier plan. Le roi de France s’appuie sur Jean III pour mener des opérations en mer. C’est ce qu’indique la lettre datée du 21 août 1317 par laquelle Édouard II demande à Philippe V, roi de France, de libérer un bateau anglais arrêté par le duc de Bretagne à sa demande91. Jean III reprend également à son compte la prérogative princière du contrôle du littoral. En 1328, il réclame Belle-Île aux moines de Sainte-Croix de Quimperlé qu’il accuse d’être incapables de protéger. Il se tourne vers le pape Jean XXII à qui il expose ses griefs : l’île, dont les ressources sont abondantes, serait devenue un repaire de pirates et de brigands qui empêcheraient le commerce tout en perpétuant la destruction des biens et les pires exactions sur les habitants92. Le duc ajoute que cette situation a des répercussions néfastes non seulement sur le duché, mais aussi sur le royaume de France et que l’abbé de Sainte-Croix de Quimperlé ne veut pas y apporter de remède. En conséquence, pour « le bien commun », le duc Jean III se pose en protecteur du duché et du royaume et se propose de suppléer à l’abbé93. Le droit de fortification appartenant à la puissance publique est également réaffirmé : en 1332, Jean III autorise les moines de Saint-Mathieu de Fineterre à arraser des maisons au profit de nouvelles fortifications entourant l’abbaye94.
18D’un autre côté, le roi d’Angleterre reconnaît le duc de Bretagne comme son interlocuteur privilégié dans les nombreux litiges nés entre marins anglais et bretons. Les exemples abondent où Édouard II s’adresse à lui suite à la plainte de ses sujets victimes de marins bretons, malgré la protection assurée par la délivrance des brefs de mer95. Le 27 février 1317, le Plantagenêt fait part à Jean III des griefs de Roger de Melton, dont la cargaison de vin est saisie par les baillis du duc, en dépit du paiement des coutumes et la détention de lettres ducales scellées de son sceau96. En 1317, il lui demande réparation du préjudice subi par Luke Stout qui, venu en la baie de Bourgneuf, paye une cargaison de sel qui ne lui est jamais délivrée. La même année, il le remercie d’avoir fait réparer des dommages dont Thomas l’Écossais est la victime et lui propose un accord commercial97. En 1319, le roi reçoit la plainte d’un marchand de Southampton98 : son navire, chargé du sel de la baie de Bourgneuf, et son équipage, font relâche devant Saint-Mathieu, parés d’un sauf-conduit ducal. C’est là qu’ils subissent l’attaque par la mer de navires bretons. De nombreux marins y laissent la vie tandis que le capitaine et quelques autres parviennent à se hisser dans une autre nef et rejoindre Southampton. Le cas inverse existe : le 2 mai 1317, Jean III se plaint auprès du roi d’Angleterre des excès commis par les marins anglais99. Les relations se tendent au point qu’en octobre 1320, une trêve doit être conclue de part et d’autre de la Manche, sans qu’il soit fait mention du roi de France100. Malgré quelques entorses101, la paix est régulièrement renouvelée102. En juillet 1326, alors que la guerre couve entre l’Angleterre et la France, que la reine d’Angleterre Isabelle rejoint son frère le roi de France avec son fils, Édouard II ordonne d’arrêter tous les navires et hommes et marchands du royaume de France, avec qui il est interdit de commercer, à l’exception de ceux originaires de Bretagne et de Flandre103.
19Durant les règnes des fils de Philippe le Bel, le duc de Bretagne entretient donc sa propre diplomatie avec le roi d’Angleterre. Conflits et traités sont réglés et signés sans l’intervention du roi de France. Alors que les relations franco-anglaises se dégradent fortement, Jean III entretient des rapports apaisés avec l’Angleterre. Il en est probablement de son intérêt dans la mesure où les Bretons, véritables rouliers des mers, s’enrichissent grâce au transport du vin bordelais vers l’Angleterre104. De plus, le duc dispose de droits dans les ports de Bordeaux, La Rochelle et ailleurs sur les côtes poitevine et gasconne, là où la délivrance des brefs de sauveté lui rapporte de substantiels revenus fiscaux105. Le 3 mars 1327, Jean III se voit confirmer par le sénéchal de Guyenne, officier du roi d’Angleterre, celle des sceaux de Bordeaux106.
20Dans le domaine maritime, comme dans tant d’autres, la fin du règne de Philippe le Bel constitue une ligne de crête. La guerre franco-anglaise qui éclate en 1294 offre l’occasion au roi de France d’affirmer et d’exercer une souveraineté sur un espace où elle lui fait défaut. En raison de sa position centrale, la péninsule bretonne ne peut rester à l’écart d’une telle politique et c’est sans aucun doute la raison pour laquelle Philippe IV envoie son vicomte d’Avranches jusqu’aux confins des côtes léonardes. Mais, sa mort en 1314 met un terme à ce mouvement et le duc de Bretagne peut dès lors affermir ses relations personnelles avec le roi d’Angleterre.
Les guerres de Flandre : de l’ost ducal à la convocation du ban et de l’arrière-ban
Avant Courtrai : l’ost de 1297
21Après un premier épisode conclu en 1294 par un emprisonnement long de deux années, le comte de Flandre Gui de Dampierre officialise en janvier 1297 une nouvelle alliance avec le roi d’Angleterre et rompt avec le roi de France. Sa décision est portée à la connaissance du roi lors de la lecture solennelle de ses lettres de défi par Pierre Flote, devant la cour au sein de laquelle figure Jean II de Bretagne107. L’ost ducal est rapidement amené à servir en Flandre108. Philippe le Bel convoque son armée à Arras pour le 6 juin. Le contingent breton, mené par son duc, est présent et participe à ce que Xavier Hélary considère être l’« apogée militaire du règne109 ». Vassal du roi de France, Jean II remplit son rôle de conseil et se montre à son avantage dans les échanges diplomatiques qui entourent le siège de Lille110. Selon la Chronique de Flandre111, avec les comtes de Savoie et de Monblason, il convainc le roi de diviser son armée en deux corps112. Avec d’autres, il tente d’amener le roi Philippe IV à une certaine mansuétude envers les Flamands retranchés dans une ville qu’il estime capable de résister à un long siège113. La victoire du comte d’Artois obtenue à Furnes le 20 août 1297 entraîne la capitulation de Lille, suivie de celle des autres cités flamandes114. Une trêve est proclamée le 9 octobre et tient jusqu’à son terme, le 6 janvier 1300. Dès les jours qui suivent, Charles de Valois et son armée entrent en Flandre. Composée de volontaires, aucun Breton ne semble s’être joint à un corps expéditionnaire dont l’efficacité est redoutable face au comte de Flandre115. Les villes se livrent les unes après les autres et, en mai, Gui de Dampierre et ses fils n’ont d’autre choix que de se rendre116. De son côté, le duc de Bretagne tire parti de sa proximité avec le roi. Il devient pair de France, obtient des terres en Normandie et, en janvier 1299, reçoit 1 000 livres au titre de sa participation à la guerre de Flandre117.
Les Bretons dans les guerres de Flandre
22Au petit matin du 18 mai 1302, le meurtre dans leur sommeil de dizaines de soldats français suscite le courroux royal118. À l’exception de Gand, les villes flamandes se rallient au parti brugeois. Philippe le Bel accélère les préparatifs du rassemblement de l’ost royal décidé dès avril 1302119. Il confie la tête de l’expédition à Robert d’Artois qui rassemble des troupes d’élites incarnant le « fer de lance de l’armée120 ». Après les Mâtines de Bruges, Philippe le Bel prend conscience de la détermination des Flamands et consacre le mois de juin à prévenir ses barons de l’imminence d’une grande expédition vers le nord du royaume. À cet égard, les registres JJ 35 et JJ 36 conservés aux Archives nationales renferment la copie de la lettre circulaire datée du 15 juin par laquelle Philippe IV ordonne à Arthur de Bretagne de préparer son contingent pour l’armée de Flandre et d’attendre d’être semons121. Cependant, la lenteur inhérente à la mobilisation de ce large ost féodal conduit le roi de France à laisser le comte d’Artois intervenir et, en cas de succès, à rendre inutile une telle débauche de moyens122. La suite est connue : le 11 juillet, les piétons flamands infligent une cuisante défaite à l’armée de Robert d’Artois123. Si aucun contingent du duc de Bretagne ne participe à ce désastre124, la Chronique artésienne livre le nom d’un Breton, « mesires Willaimes des Brieus, chevaliers de Bretaigne125 ». Identifié comme étant Guillaume des Brieux, un chevalier de la paroisse de Plélan vassal du seigneur de Fougères, celui-ci est mort au combat après s’être engagé à titre personnel dans les rangs de l’armée royale126. Philippe le Bel est prévenu du carnage deux ou trois jours après. Rapidement, il réorganise son armée, dont il se doit de prendre le commandement, avant de convoquer, par des lettres datées du 5 août, le ban et l’arrière-ban de son royaume127. De nombreux princes du royaume répondent à l’appel du roi. Parmi eux figure le duc de Bretagne128. Selon plusieurs mentions conservées à la Chambre des comptes de Paris, des chevaliers bretons sont directement payés pour le service militaire alors rendu en août et septembre 1302129. Malgré la réunion de son armée, Philippe le Bel en ordonne la dissolution le 29 septembre sans qu’aucune offensive n’ait été lancée130. En attendant des jours meilleurs, le principe du service militaire dû au roi par chaque sujet s’installe dans les esprits, avant d’être réactivé au printemps suivant. Les préparatifs prennent du temps. Le 25 juin, Philippe le Bel dépêche Raoul Rousselet en Bretagne afin qu’il y lève les subventions pour la guerre de Flandre131. Les non-nobles ayant 500 livres tournois de biens meubles ou 100 livres de terres de rente annuelle doivent le service militaire, ou s’ils en ont les moyens, le rachat. Si le seuil est abaissé à 50 livres de terre pour les nobles, la règle est la même. Le 16 juillet, ayant pris connaissance de l’offensive flamande sur Thérouanne, Philippe le Bel convoque d’urgence pas moins de trente-quatre prélats parmi lesquels apparaissent les neuf évêques bretons132. Il connaît la rapidité et l’efficacité de leur capacité de mobilisation133. Le même jour, Geoffroi d’Ancenis est également appelé à se rendre à l’ost royal134. Le 5 août 1303, après s’être plaint de la lenteur de leurs préparatifs, Philippe le Bel rappelle dans une lettre circulaire que leur présence est requise. De nombreux seigneurs bretons, ou possessionnés dans le duché, figurent parmi les destinataires135. Quatre d’entre eux reçoivent une nouvelle convocation datée du 21 août : Gui de La Marche, Arthur de Bretagne, le seigneur de Laval ou encore Girard III Chabot136. Sans doute les autres sont-ils arrivés au point de rendez-vous à Arras ou ont-ils préféré racheter le service militaire dû au roi. Mais, une fois de plus, l’ost royal se retire sans combattre137. Une nouvelle campagne est programmée au début de l’été suivant. Le 18 août 1304, Philippe le Bel tient sa revanche à Mons-en-Pévèle et atténue le douloureux affront de Courtrai. Même s’il s’est personnellement mis en danger, la victoire obtenue lui offre un net avantage qui lui permet de récupérer Lille et de soumettre la Flandre francophone. Entouré de nombreux nobles du duché138, le duc de Bretagne prend une part active à ce succès. Jean II prend la tête de la IXe bataille avec deux autres barons139. Conclu en juin 1305, le traité d’Athis-sur-Orge entame une période de paix longue de sept années. Les conditions imposées aux Flamands sont si dures qu’elles nourrissent leur rancœur140.
23Après d’âpres et longues négociations entamées à l’automne 1311, Philippe le Bel et le comte de Flandre Robert de Béthune scellent un accord qui prévoit la mise en œuvre effective du « transport de Flandre », à savoir le transfert de Lille, Douai et Béthune au roi de France, en échange de la remise des dettes contractées à son égard par les villes flamandes141. Mais l’année suivante, sous l’impulsion de Louis de Nevers, un vent de révolte souffle de nouveau sur la Flandre. Philippe le Bel n’a guère d’autre choix que de convoquer son ost à Arras pour le 22 juillet 1313. Pourtant, et c’est encore le cas en 1314, l’armée est dissoute sans combattre142. Ruiné, le nouveau duc Jean III aurait délégué le commandement du contingent breton à Henri III d’Avaugour143. Ce dernier est accompagné de son banneret Roland de Dinan-Montafilant et de quatre chevaliers bacheliers144. Si l’on suit dom Briant, l’absence forcée de Jean III doit être remise en cause. Celui-ci se base sur un compte non identifié pour affirmer que le duc marche à deux reprises contre les Flamands145. Sous les fils de Philippe le Bel, les convocations sont nombreuses, sans que l’armée royale soit amenée à combattre146. Il faut attendre 1328, et l’avènement de Philippe VI de Valois, pour voir les troupes du duc Jean III s’illustrer sur les champs de bataille flamands. À Cassel, le duc conduit la IXe bataille et ses quinze bannières147.
Les listes de convocation aux osts : un essai de comparaison
24Entre 1302 et 1305, plusieurs listes de convocation à l’ost royal sont consignées par la chancellerie royale dans les registres JJ 35 et JJ 36 conservés aux Archives nationales148. Deux d’entre elles attirent l’attention. La première recense sans ordre apparent le nom de deux cent cinq nobles du royaume à qui une lettre de semonce est adressée le 5 août 1303149. La seconde150, sans date ni lieu, est communément interprétée comme le pendant de la liste précédente, mais pour l’ost de 1304151. Même si les listes s’apparentent à l’actualisation de celles déjà établies sous Philippe Auguste, elles démontrent que les soutiens dont peut disposer le roi s’étendent désormais à l’ensemble du royaume152. Les noms mentionnés dans la liste de 1304 sont sensiblement les mêmes que ceux déjà évoqués pour l’ost de 1303, mais cette liste a pour particularité de classer les nobles convoqués en fonction de la province dont ils relèvent153. Globalement, la comparaison des listes de 1303 et 1304 montre que les noms des nobles semoncés sont donnés dans le même ordre (cf. tableau).
Les seigneurs bretons dans l’ost de 1303 | Les seigneurs bretons dans l’ost de 1304 | Les combattants bretons à Mons-en-Pévèle (18 août 1304) | Identification |
Jehan de Biaumanoir | Jehan de Biaumanoir (1) | Biaumanoir | Jean de Beaumanoir |
le seignor de Mallecroie | Le seignor de Malestroit (1) | Le seigneur de Malestroit | |
Hervi de Leon le père | Hervy de Lion, le père (1) | Hervé V de Léon, le père | |
le seignor de la Roche | Le seigneur de la Roche-Bernard | ||
le sire de l’avaugour | Le seignor d’Avaugor (1) | Henri d’Avaugor | Henri II d’Avaugour, seigneur de Goëlo, de Dinan-nord et de Mayenne |
Hervi de Leon le fuiz | Hervi du Lyon, le fuiz (2) | Hervé VI de Léon, le fils | |
Gieffroy seignor d’Aussenis | Gieffroy seignor d’Ancenis (1) | Geoffroi, seigneur d’Ancenis | |
le seignor de Laval | Le seignor de Laval (4) | Gui, seigneur de Laval | |
Olivier, seignor de Montfort (1) | Olivier de Montfort | ||
Jehan de Bretaingne visconte de Limoges | Jean de Bretagne, vicomte de Limoges | ||
Gui de la Marche | Guy de la Marche (3) | Gui de la Marche | |
Bruiant le Buef, escuyer | Briant le Buef (1) | Brient le Bœuf | |
Roulant de Dinan | Rollant de Dinan (1) | Dynan, Bodivez, Discaou | Roland de Dinan-Montafilant [et ses fils] |
Le seignor de Rieux (1) | |||
Hamemart de Cornoaille | Hagomart de Cornouelle (1) | Hagomart de Cornouaille | |
Jehan de Matheclou | Jehan de Machecourt (1) | Jean de Machecoul | |
Hervi de Blain | Hervieu de Blain (1) | Hervé de Blain | |
P. de Bretaingne | Pierre de Bretaingne (1) | Pierre de Bretagne, fils cadet du duc Jean II | |
Girart Chabot | Girard Chabot (3) | Girard III Chabot, seigneur de Rais | |
Yon du Pont, escuyer | Yon du Pont (1) | Yvon de Pontchâteau | |
Le sire de Trinquiac | Le seignor de Tinteniac (1) | Le seigneur de Tinténiac | |
P. de Rocelan | Pierre de Rocelan (1) | Pierre de Rostrenen | |
Le sire de Moriac | Le seignor de Moriac (1) | Le seigneur de Moréac | |
Le seignor de Gargoule | Le seignor de Gargole (1) | Guergollé | Roland, seigneur de Kergorlay |
Artur de Bretaingne | Artur de Bretaingne (1) | Arthur de Bretagne, fils aîné et héritier du duc Jean II | |
Le seignor de Rochefort | Le seignor de Rochefort (1) | Rochefort | Thibaud de Rochefort, vicomte de Donges |
Le visconte de Roen | Le visconte de Rohan (1) | Le vicomte de Rohan | |
Jehan de Bretaigne, visconte de Lymoges (1) | monseur Jouhan | ||
Monsieur Yon de la Roche (1) | |||
J. Boterel de Quintin (1) | Le seigneur de Quintin | ||
Olivier de Rogi (1) | Olivier de Rougé | ||
Le seignor de Chastiaubrian (1) | Geoffroi, seigneur de Châteaubriant | ||
Alain Gonan | Alain Goyon, seigneur de Matignon | ||
Monfort | Le seigneur de Montfort et de Gaël | ||
Coiquien Raou | Raoul de Coëtquen |
25Ce tableau appelle plusieurs commentaires. Tout d’abord, la chancellerie royale tient à jour des listes de nobles mobilisables lors des semonces royales. Dans le cas des Bretons, l’ordre de la liste de 1303 est globalement respecté dans celle relevée l’année suivante. Certes, certains nobles tels Hervé VI de Léon, Gui de La Marche, ou Gui de Laval, n’y figurent pas car l’essentiel de leurs fiefs se situent ailleurs. Mais, ce constat global permet de formuler l’hypothèse selon laquelle le notaire de la chancellerie aurait classé les noms figurant sur la liste de 1303 en fonction des provinces dont ils sont originaires. Toutefois, ce constat ne tient pas quand on compare d’autres groupes. Sans être exhaustif, cette logique n’a pas présidé à la mise en liste des Manceaux et des Angevins. Le scribe s’est donc référé à une autre liste.
26Deuxième enseignement : une petite partie des nobles convoqués accompagne le duc lors de la bataille de Mons-en-Pévèle. La plupart d’entre eux sont détenteurs de fiefs dans la région de Dinan et, pour certains, sont apparentés154. Qu’en déduire ? D’un côté, il est fort probable que Guillaume Guiard, qui a participé à la bataille de Mons-en-Pévèle, n’a pas donné le nom de tous les nobles entourant le duc de Bretagne. N’ajoute-t-il pas à la fin de son propos, la mention « et autres155 » ? Toutefois, il ne faut pas oublier que des nobles, bien que convoqués, préfèrent s’acquitter du rachat du service militaire dû au roi156.
27Enfin, et c’est là le plus intéressant, une évolution majeure voit le jour entre 1303 et 1304. Les nobles sont désormais classés en fonction de leur province d’origine : Français, Berrichons, Normands, Poitevins, Langue d’Oc, Champenois, Bretons, Manceaux, Angevins, Tourangeaux, Percherons, Limousins, Bourguignons, du Vermandois, du Beauvaisis, Artésiens, du Corbiais, du Ponthieu, le comte de Vendôme, l’Auvergne et enfin le Lyonnais157. Comment cette géographie a-t-elle été élaborée ? Elle ne correspond en rien aux bailliages et sénéchaussées, encore moins aux diocèses. La liste des chevaliers cités dans le Livre des Ostz en 1294 est bien plus complète et s’appuie sur les bailliages du duché158. Décline-t-elle les tournées d’expédition des lettres royales ? C’est peu probable dans la mesure où, par exemple, le comte de Vendôme est l’unique nom de sa catégorie, où seuls deux noms sont mentionnés pour le Beauvaisis et le Perche, tandis que quarante-neuf nobles figurent dans la liste des François. Ce classement pourrait peut-être renvoyer à la patria, au sens de « petit pays », cette entité aux ressorts variables et emboîtés dans laquelle s’expriment des solidarités au sein du regnum159. Sans doute est-il plus prudent d’évoquer un champ régional qui se confirme en partie lorsque, treize ans plus tard, Philippe V convoque la réunion de son ost pour le 29 mai 1317. Un procédé semble-t-il analogue, quoique restreint, est alors adopté : Champagne, Normandie, Berry, Basses Marches, Angevins, Languedoc, Touraine160.
28Une autre évolution a lieu en 1318. Pour la première fois, et à quelques exceptions conjoncturelles près (suppression d’un bailliage, conflit en Flandre…), le classement des destinataires des lettres de convocation à l’ost de 1318 reprend celui des bailliages et sénéchaussées. Les aristocrates convoqués sont répartis, dans l’ordre, entre les bailliages de Vermandois, Amiens, Tours, Paris, Limousin, Senlis, Sens, Bourges, Orléans, Mâcon, Auvergne, Gisors, Caux, Rouen, Caen, Coutances, et les sénéchaussées de Saintonge, Angoulême, Poitou, Carcassonne, Beaucaire, Lyon, Périgord, Rouergue, Toulouse, auxquels s’ajoutent Lille, et pour la Champagne, Meaux, Vitry, Troyes et Chaumont161. En comparant cette liste avec le tableau des bailliages et sénéchaussées à la mort de Louis X, on constate qu’il correspond en tout point162. De troublantes similitudes apparaissent avec l’ordre des assignations au Parlement de Paris qui se fixe définitivement en 1319163. Toutefois, subsistent également des différences notables. Les pratiques scripturaires ne sont pas peut-être pas les mêmes d’un service à l’autre. Ces constats tendent à montrer que le pouvoir royal conçoit et organise ses échanges avec les provinces en fonction d’une « géographie administrative » de plus en plus réfléchie164. L’item consacré aux Bretons n’existe donc plus. La liste de convocations pour l’ost de 1317165 les range tous parmi l’aristocratie relevant du bailliage de Tours. Une autre convocation mentionne encore le duc de Bretagne, Hervé VI de Léon, le seigneur de Fougères, et le vicomte de Limoges parmi l’aristocratie appartenant au ressort de ce même bailliage166. Cette observation vaut encore pour les seigneurs convoqués à Arras pour le 12 août 1319167.
29Ainsi, les listes de convocation à l’ost royal subissent un traitement qui évolue profondément durant les règnes de Philippe le Bel et ses fils. Alors que les premières listes sont transcrites sans ordre apparent, deux logiques se succèdent par la suite : d’abord, par pays, et ensuite, par bailliages et sénéchaussées. Ces changements profonds traduisent avant tout le développement de l’administration royale. Xavier Hélary estime probable l’existence de listes générales, établissant circonscription par circonscription les hommes que le roi peut nommément convoquer168. Il s’appuie sur les quittances reçues par chaque chevalier ou écuyer venus à l’ost royal de 1302, au dos desquelles est inscrit le bailliage ou la sénéchaussée dont il est originaire. Cette observation est, de prime abord, en discordance avec nos propres observations. Mais, il est fort possible que la chancellerie n’ait pas adopté les pratiques de la Chambre des comptes.
⁂
30Les aspects militaires évoqués tendent à appuyer la thèse de Xavier Hélary selon qui la guerre constitue un moyen d’affirmation de l’État capétien. Dès la guerre de Guyenne, Philippe le Bel veut profiter de l’occasion offerte pour étendre sa souveraineté à la mer et aux littoraux qui la bordent. Cette prétention s’observe également, dès le milieu du xiiie siècle, chez les rois norvégiens pour qui « la puissance maritime semble un attribut » dans la mesure où ils se déplacent au sein d’un territoire maritime qui est le leur et où ils affrontent un ennemi extérieur (dans ce cas les clans écossais)169. Déjà, au tournant des xiie et xiiie siècles, Jean sans Terre fait des questions maritimes une priorité et comprend l’importance de la Bretagne et de ses côtes170. Certes, cette hypothèse ne peut être posée que pour le règne de Philippe le Bel. Mais ce n’est peut-être pas un hasard si cette prise de conscience du roi de France, qui s’observe encore par la décision de construire le clos aux galées à Rouen, s’exprime au moment où se nouent des alliances avec les rois norvégiens et écossais. Quant aux conflits terrestres, les combattants bretons, au premier rang desquels figure le duc, offrent le visage d’une troupe fidèle au roi de France. Sur le plan administratif, les listes de convocation de la noblesse du royaume renseignent sur l’évolution des pratiques de la chancellerie royale. Le classement de leurs destinataires par circonscription administrative montre à quel point elles tendent à se rationaliser par l’adoption de pratiques d’expédition des lettres organisées sur des critères géographiques.
Notes de bas de page
1 Launay V., Le roi en son duché…, op. cit., vol. 1, p. 111-156 et p. 245-251.
2 Jones M., « Les Bretons et les croisades », Mémoires de la Société d’histoire et d’archéologie de Bretagne, t. 71, 1994, p. 367-380 ; Launay V., Le roi en son duché…, op. cit., vol. 1, p. 271-285.
3 Morvan F., La chevalerie bretonne et la formation de l’armée ducale 1260-1341, op. cit., p. 139-145.
4 Favier J., Philippe le Bel, op. cit., p. 206-249 ; Lalou É., « Les questions militaires sous le règne de Philippe le Bel », art. cité, p. 37-62 ; Lehugeur P., Histoire de Philippe le Long, roi de France (1316-1322), op. cit., t. I, XXI-475 p.
5 Les engagements militaires des troupes ducales, de la croisade de Tunis en 1270 jusqu’aux débuts de la guerre de Cent Ans, font l’objet d’un chapitre très documenté dans Morvan F., La chevalerie bretonne et la formation de l’armée ducale 1260-1341, op. cit., p. 135-172 (ici, p. 149).
6 Laget F., La perception de la mer dans l’Europe du Nord-Ouest (France du Nord-Ouest, Pays-Bas, Îles Britanniques, Islande) à la fin du Moyen Âge (xiiie-xve siècles), thèse de doctorat en histoire, dir. Jean-Luc Sarrazin et Jacques Guillaume, université de Nantes, 2011 ; Laget F., « Guerre sur mer et usage stratégique de la mer (Manche, xive-xve siècle) », Revue du Nord, no 402, 2013/4, p. 945-966 ; Lalou É., « La flotte normande à la fin du xiiie siècle », in A. Curry et V. Gazeau, La guerre en Normandie (xie-xve siècle), Caen, Presses universitaires de Caen, 2018, p. 73-82.
7 Cassard J.-Ch., Les Bretons et la mer, op. cit., p. 132 ; Everard J., « Le duché de Bretagne et la politique Plantagenêt aux xiie et xiiie siècles : perspective maritime », art. cité, p. 193-210.
8 C’est la thèse centrale défendue par Xavier Hélary dans L’armée du roi de France. La guerre de saint Louis à Philippe le Bel, op. cit.
9 Ibid., p. 231-255.
10 Ce texte a été transcrit au xviiie siècle par Louis-G. de Bréquigny (Bibl. nat. de France, ms. Moreau 690, fo 127 et suivantes) avant d’être publié par J.-J. Champollion-Figeac (Lettres de rois, reines et autres personnages des cours de France et d’Angleterre tirées des archives des Londres par Bréquigny, éd. J.-J. Champollion-Figeac, Paris, Imprimerie Royale, 1839, t. I : 1162-1300 ; p. 392-399, no CCCI.)
11 Heebøoll-Holm Th. K., Ports, Piracy and Maritime War. Piracy in the English Channel and the Atlantic, c. 1280-c. 1330, Leyde/Boston, Brill, 2013, p. 72-73.
12 Tranchant Mathias, Les ports maritimes de la France atlantique (xie-xve siècle), Rennes, PUR, 2017, vol. I : Tableau géohistorique, p. 84 et suivantes.
13 Lettres de rois, reines et autres personnages des cours de France et d’Angleterre tirées des archives des Londres par Bréquigny, éd. citée, t. I, p. 392.
14 Michéa H., « L’île de Quemenes et les relations entre Bayonnais et Bretons, 1292 », in L’aventure maritime, du golfe de Gascogne à Terre-Neuve, Actes du 118e congrès national annuel des sociétés historiques et scientifiques, Pau, octobre 1993, Paris, Éditions du CTHS, 1995, p. 289-290 ; Heebøoll-Holm Th. K., Ports, Piracy and Maritime War. Piracy in the English Channel and the Atlantic, c. 1280-c. 1330, op. cit., p. 97-98 ; Morvan F., « La mer en Bretagne au Moyen Âge », in Encyclopédie de la Bretagne, s. l., Encyclopédie de la Bretagne, 2014, t. VI : La Bretagne et la mer, p. 313.
15 Lettres de rois, reines et autres personnages des cours de France et d’Angleterre tirées des archives des Londres par Bréquigny, éd. citée, t. I, p. 394-397.
16 Arch. nat., J 631, no 8 (indiqué : Rôles gascons, éd. C. Bémont, Y. Renouard, Paris, Imprimerie nationale, 1896-1962, t. III, p. CXXVII, n. 1).
17 Calendar of Patent Rolls, Edward I A.D. 1292-1301, Londres, 1895, t. III, p. 30.
18 Chaplais P., « Le règlement des conflits internationaux franco-anglais au xive siècle (1293-1377) », Le Moyen Âge, t. LVII, 1951, p. 272-273.
19 Lettres de rois, reines et autres personnages des cours de France et d’Angleterre tirées des archives des Londres par Bréquigny, éd. citée, t. I, p. 398-400.
20 S’agit-il de Saint-Brieuc (22, Côtes-d’Armor), ou Saint-Briac (35, Ille-et-Vilaine) ?
21 Ibid., t. I, p. 394-395.
22 Actes de Jean Ier, duc de Bretagne (1237-1286), éd. citée, p. 280-283, no 160. Sur le sujet, et notamment l’importance de la fiscalité liée aux sècheries de poisson, voir Coativy Y., Aux origines de l’État breton, op. cit., p. 294-295 ; Pour les xive et xve siècles, voir Kerhervé J., L’État breton au xive et xve siècle. Les ducs, l’argent et les hommes, op. cit., t. II, p. 686-691.
23 Mémoires de dom Briant, Bibl. nat. de France, ms. fr. 22308, fo 246 ; Michéa H., « L’île de Quemenes et les relations entre Bayonnais et Bretons, 1292 », art. cité, p. 286-287.
24 Comptes du duché de Bretagne. Les comptes, inventaires et exécution des testaments ducaux, 1262-1352, éd. citée, p. 171, XVIII, no 20.
25 Ibid., p. 178, XVIII, no 123.
26 Prestwich M., Edward I, New Haven/Londres, Yale University Press, 1997, p. 127 et 132 ; Jones M., « Britanny John of, earl of Richmond (né vers 1266 ?-1334) », Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, 2004. Ce personnage a fait l’objet d’une confusion et a amené des historiens à considérer que le duc de Bretagne est, au début de la guerre, allié au roi d’Angleterre (par ex. La Borderie A. de, Histoire de Bretagne, op. cit., t. III, p. 360 ; Favier J., Philippe le Bel, op. cit., p. 214-215). Celle-ci est probablement due à l’analyse de lettres patentes conservées à la tour de Londres, transcrites à la fin d’un manuscrit du fonds des Blancs-Manteaux (Bibl. nat. de France, ms. fr. 22322, p. 690) et publiées par dom Lobineau (Histoire de Bretagne, éd. citée, t. II, col. 441) et dom Morice (Preuves, t. I, col. 1115). Ces résumés le désignent toujours par Jean de Bretagne, duc, neveu [du roi d’Angleterre] (Joanni Britanniae duci nepoti suo).
27 Les faits relatifs à ce conflit sont relatés dans leur ensemble dans Rôles gascons, éd. citée, t. III : 1290-1307, p. cxxiv-cxcvii.
28 Olim, t. II, p. 3-8.
29 Olim, t. II, p. 9-18.
30 Favier J., Philippe le Bel, op. cit., p. 210-212 ; Strayer J. R., The Reign of Philip the Fair, op. cit., p. 317-319.
31 Id., Philippe le Bel, op. cit., p. 213 ; id., The Reign of Philip the Fair, op. cit., p. 320-321.
32 Arch. nat., J 457, no 2 (Diplomatarium Norvegicum, éd. A. Bugge, Oslo, Christiana, 1910-1914, t. XIX, no 399). Sur la politique d’Håkon de Norvège et sa volonté d’intégration à l’Occident chrétien, voir Lenègre F., « Légitimer l’intégration à l’Occident chrétien : la politique matrimoniale des rois de Norvège au xiiie siècle », Médiévales, no 50, printemps 2006, p. 59-76.
33 Arch. nat., J 677, no 1 et 2 (Inventaire chronologique des documents relatifs à l’histoire d’Écosse conservés aux archives du royaume à Paris, éd. citée, p. 7).
34 Foedera, t. I, pars 3, p. 133.
35 Prestwich M., Edward I, op. cit., p. 381.
36 Strayer J. R., The Reign of Philip the Fair, op. cit., p. 323-324.
37 Morvan F., « Le Livre des Ostz (1294). Un éclairage sur les rapports du duc avec la noblesse bretonne à la fin du xiiie siècle », in J. Kerhervé (dir.), Noblesses de Bretagne du Moyen Âge à nos jours, Rennes, PUR, 1999, p. 37-88 ; Morvan F., La chevalerie bretonne et la formation de l’armée ducale 1260-1341, op. cit., p. 72-134. Cette réunion ne peut pas être la conséquence du raid mené sur Saint-Mathieu de Fineterre par la flotte anglaise dirigée par Jean de Bretagne et Jean de Saint-Jean en octobre 1294, comme indiqué dans Morvan F., « La mer en Bretagne au Moyen Âge », art. cité, p. 320.
38 Id., « Le Livre des Ostz (1294). Un éclairage sur les rapports du duc avec la noblesse bretonne à la fin du xiiie siècle », art. cité, p. 42 ; id., La chevalerie bretonne et la formation de l’armée ducale 1260-1341, op. cit., p. 147-148.
39 Hélary X., « Servir ? La noblesse française face aux sollicitations militaires du roi (fin du règne de saint Louis-fin du règne de Philippe le Bel) », Cahiers de recherches médiévales et humanistes, no 13, 2006, p. 25.
40 Arch. dép. de Loire-Atlantique, E 113/1, fo 19 vo, no 14 (Launay V., Le roi en son duché…, op. cit., vol. 2, p. 841, no 9).
41 Nouveau recueil d’actes inédits des ducs et princes de Bretagne (xiiie-xve siècles), éd. citée, p. 71-72, no XVIII, § 18-21.
42 Roger de Wendover, Liber qui dicitur flores historiarum ab anno domini MCLIV. annoque Henrici Anglorum regis secundi primo = The Flowers of History by Roger of Wendover: from the year of Our Lord 1154, and the first year of Henry the Second, king of the English, éd. Henry G. Hewlett, Londres, Longman and Trübner, 1886-1889, t. III, p. 283-284.
43 Laget F., La perception de la mer dans l’Europe du Nord-Ouest (France du Nord-Ouest, Pays-Bas, Îles Britanniques, Islande) à la fin du Moyen Âge (xiiie-xve siècles), op. cit., p. 612-614.
44 Id., « Guerre sur mer et usage stratégique de la mer (Manche, xive-xve siècle) », art. cité, p. 958.
45 Il ne s’agit en rien d’un ralliement au roi de France, comme le laisse entendre A. de La Borderie (La Borderie A. de, Histoire de Bretagne, op. cit., t. III, p. 362).
46 Arch. dép. de Loire-Atlantique, E 113/1, fo 90, no 78 (Launay V., Le roi en son duché…, op. cit., vol. 2, p. 840, no 8).
47 Arch. dép. de Loire-Atlantique, E 113/1, fo 19 vo, no 14 (ibid., p. 841, no 9).
48 Nouveau recueil d’actes inédits des ducs et princes de Bretagne (xiiie-xve siècles), éd. citée, p. 72-73, no XVIII, § 24.
49 Lemeillat M., « Pierre, fils de Jean II, duc de Bretagne ou l’existence mouvementée d’un noble cadet dissipateur », art. cité, p. 14-15.
50 Morvan F., La chevalerie bretonne et la formation de l’armée ducale 1260-1341, op. cit., p. 148.
51 Loc-Péran, sur la rive gauche du Blavet (ibid., n. 65).
52 Comptes du duché de Bretagne. Les comptes, inventaires et exécution des testaments ducaux, 1262-1352, éd. citée, p. 316, § 234.
53 Ibid., p. 316, § 235 et 236.
54 Ibid., p. 317, § 257.
55 Ibid., p. 387, § 65.
56 Ibid., p. 317, § 250. Située à proximité de l’embouchure du Blavet, Hennebont est un port de commerce actif au Moyen Âge (Tranchant Mathias, Les ports maritimes de la France atlantique (xie-xve siècle), op. cit., vol. I, p. 87).
57 L’abbé et des moines de Landévennec recueillent des civils et empêchent les Anglais de pénétrer dans le monastère (Nouveau recueil d’actes inédits des ducs et princes de Bretagne [xiiie-xve siècles], éd. citée, p. 71, no XVIII, § 18).
58 Cassard J.-Ch., « La gestation médiévale d’une frontière de mer observée depuis la Bretagne armorique », in M. Catala, D. Le Page et J.-Cl. Meuret (dir.), Frontières oubliées, frontières retrouvées. Marches et limites anciennes en France et en Europe, Rennes, PUR, 2011, p. 109 et 112.
59 Russon M., Les Côtes guerrières. Mer, guerre et pouvoirs au Moyen Âge. France – façade océanique xiiie-xive siècle, Rennes, PUR, 2004, p. 225.
60 Mollat du Jourdin M., Les gens de mer en Atlantique, ixe-xvie siècle, Paris, Hachette, 1983, p. 157.
61 Nouveau recueil d’actes inédits des ducs et princes de Bretagne (xiiie-xve siècles), éd. citée, p. 72, no XVIII, § 23.
62 Ibid., p. 73-74, no XVIII, § 25.
63 Laget F., « Guerre sur mer et usage stratégique de la mer (Manche, xive-xve siècle) », art. cité, p. 960.
64 Nouveau recueil d’actes inédits des ducs et princes de Bretagne (xiiie-xve siècles), éd. citée, p. 74, no XVIII, § 26.
65 Lalou É., « Les questions militaires sous le règne de Philippe le Bel », art. cité, p. 49 ; id., « La flotte normande à la fin du xiiie siècle », art. cité, p. 73-82.
66 Arch. nat., J 456, no 36 (« Notices et extraits de documents inédits relatifs à l’histoire de France sous Philippe le Bel », éd. E. Boutaric, Notices et extraits des manuscrits de la Bibliothèque nationale et autres bibliothèques, Paris, Imprimerie nationale, t. 20, 1862, p. 112-119, no V ; Musara A., « Un progetto di razzia del suolo inglese redatto per Filippo IV il Bello [1294 ca.] », Francigena, t. II, 2016, p. 249-272).
67 « Notices et extraits de documents inédits relatifs à l’histoire de France sous Philippe le Bel », éd. citée, p. 119, no VI.
68 Russon M., Les côtes guerrières. Mer, guerre et pouvoirs au Moyen Âge. France – façade océanique xiiie-xive siècle, op. cit., p. 225 et p. 352-356 ; Lalou É., « La flotte normande à la fin du xiiie siècle », art. cité, p. 73-82.
69 Legohérel H., « La mer dans l’équilibre des pouvoirs entre les Capétiens et les Plantagenêts », in C. Buchet, J. Meyer et J.-P. Poussou (dir.), La puissance maritime, Actes du colloque international tenu à l’Institut Catholique de Paris (13-15 décembre 2001), Paris, Presses de l’université Paris-Sorbonne, 2004, p. 150 ; Russon M., Les côtes guerrières. Mer, guerre et pouvoirs au Moyen Âge. France – façade océanique xiiie-xive siècle, op. cit., p. 225.
70 Barré É., « Un aspect de la défense maritime du Cotentin au Moyen Âge : la mise en place du guet de la mer », in Les Normands et la mer, Tatihou, 1995, p. 224-227 ; id., « Le droit maritime médiéval en Normandie », Annales de Normandie, vol. 47-5, 1997, p. 530-531.
71 Nouveau recueil d’actes inédits des ducs et princes de Bretagne (xiiie-xve siècles), éd. citée, p. 72-73, no XVIII, § 24.
72 Ibid., p. 73-74, no XVIII, § 25.
73 Ibid., p. 74, no XVIII, § 26.
74 Coativy Y., « Le voyage du vicomte d’Avranches en Bretagne (1296) », art. cité, p. 150-151.
75 Arch. nat., K 36, no 43 (Comptes royaux [1285-1314], éd. citée, t. II, Comptes particuliers et comptes spéciaux ou extraordinaires, p. 600-601).
76 Les journaux du Trésor de Philippe le Bel, éd. citée, col. 524, no 3482.
77 Chaplais P., « Le règlement des conflits internationaux franco-anglais au xive siècle (1293-1377) », art. cité, p. 276 et p. 294.
78 Nouveau recueil d’actes inédits des ducs et princes de Bretagne (xiiie-xve siècles), éd. citée, p. 72, no XVIII, § 21.
79 Cassard J.-Ch., L’âge d’or capétien 1180-1328, op. cit., p. 429. L’auteur précise que la lieue française s’étend sur 4 400 mètres.
80 Barré É., « Notes sur l’amirauté de France en Normandie au Moyen Âge », Les amirautés en France et Outre-mer du Moyen Âge au début du xixe siècle, Revue d’Histoire Maritime, no 19, 2014/2, p. 21-31.
81 Charbonnel N. et Morabito M., « Les rivages de la mer : droit romain et glossateurs », Revue historique de droit français et étranger, vol. 65, no 1 (janvier-mars 1987), p. 25.
82 Ibid., p. 32.
83 Quaghebeur J., « Puissance publique, puissances privées sur les côtes du Comté de Vannes (ixe-xiie siècles) », in G. Le Bouëdec et F. Chappé (dir.), Pouvoirs et littoraux du xve au xxe siècle, Rennes, PUR, 2000, p. 11-28.
84 Id., « La Bretagne à l’aube du xie siècle : un territoire en insurrection ? », in C. Jeanneau et Ph. Jarnoux (dir.), Les communautés rurales dans l’Ouest du Moyen Âge à l’époque moderne : perception, solidarités et conflits, Brest, CRBC/UBO, 2016, p. 329-330.
85 Histoire féodale des marais, territoire et église de Dol. Enquête par tourbe ordonnée par Henri II, roi d’Angleterre, éd. J. Allenou, Paris, Honoré Champion, 1917.
86 Quaghebeur J., « Puissance publique, puissances privées sur les côtes du Comté de Vannes (ixe-xiie siècles) », art. cité, p. 15.
87 Par exemple : Histoire féodale des marais, territoire et église de Dol. Enquête par tourbe ordonnée par Henri II, roi d’Angleterre, éd. citée, p. 48, no 13.
88 Quaghebeur J., « Puissance publique, puissances privées sur les côtes du Comté de Vannes (ixe-xiie siècles) », art. cité, p. 28.
89 Foedera, t. I, pars 4, p. 168.
90 Arch. dép. de Loire-Atlantique, E 79/1, fo 10 vo, no 13 (Histoire de l’abbaye Sainte-Croix de Quimperlé, éd. citée, p. 622, no XXXVII).
91 Foedera, éd. citée, t. II, pars 1, p. 133 ; analyse en anglais : Calendar of Close Rolls, Edward II, A.D. 1307-1327, vol. 2, p. 565.
92 Études et documents sur l’histoire de Bretagne (xiiie-xvie siècles), éd. citée, p. 84-89, no XII.
93 Le pape Jean XXII donne commission aux évêques de Chartres, du Mans et d’Angers afin qu’ils procèdent à une enquête sur les accusations portées par le duc de Bretagne. Suite aux protestations des moines de Sainte-Croix de Quimperlé, le pape répond au duc par une fin de non-recevoir dans une bulle datée du 12 avril 1329 (ibid., p. 86, n. 1). Cet épisode se déroule en même temps qu’un différend oppose ces mêmes moines aux agents du roi, les premiers allant jusqu’à prétendre qu’ils ne sont pas sous la garde du roi. Jean III est sans doute informé de cette situation et veut peut-être en tirer avantage.
94 Preuves, t. I, col. 1356-1357 ; analysé par Michéa H., « L’abbaye de Saint-Mathieu, la mer, la guerre, la ville (xiiie-xvie siècles) », in Saint-Mathieu de Fine-Terre à travers les âges. Actes du colloque, 23-24 septembre 1994, Bannalec, CRBC-Les amis de Saint-Mathieu, 1985, p. 202.
95 Gallicé A. et Moal L., « Les brefs de Bretagne : un exemple de réglementation publique en réponse aux risques maritimes dans le duché de Bretagne (xiie-xve siècles) », art. cité, p. 81-108.
96 Calendar of the Close rolls, Edward II., A.D. 1313-1318, Londres, 1893, t. II, p. 453.
97 Foedera, t. II, pars 1, p. 132 ; analyse en anglais : Calendar of close rolls, Edward II, A.D. 1313-1318, t. II, p. 559.
98 Calendar of the close rolls, Edward II., A.D. 1318-1323, p. 209.
99 Bibl. nat. de France, Moreau 694, fo 188 (indiqué : Arch. dép. d’Ille-et-Vilaine, 1 F 583, fonds La Borderie).
100 Foedera, t. II, pars 2, p. 10.
101 Par exemple, Calendar of close rolls, Edward II, A.D. 1323-1327, p. 569-570.
102 La trêve est prolongée en décembre 1321 (Foedera, t. II, pars 2, p. 29) ; en septembre 1322 par lettre d’Édouard II (ibid., t. II, pars 2, p. 55) et le 21 octobre 1322 par lettre de Jean III (ibid., t. II, pars 2, p. 56) ; en juillet (Calendar of patent rolls, Edward II, t. V, p. 162) et octobre 1325 (Foedera, t. II, pars 2, p. 147).
103 Calendar of close rolls, Edward II, A.D. 1323-1327, t. IV, p. 585-586 ; Voir également Calendar of patent rolls, Edward II, t. V, p. 296 ; Calendar of close rolls, Edward II, A.D. 1323-1327, t. IV, p. 634-635 ; Calendar of close rolls, Edward II, A.D. 1323-1327, t. IV, p. 643.
104 Cassard J.-Ch., « Les marins bretons au début du xive siècle », Annales de Bretagne et des pays de l’Ouest, t. 86-3, 1979, p. 379-397.
105 Gallicé A. et Moal L., « Les brefs de Bretagne : un exemple de réglementation publique en réponse aux risques maritimes dans le duché de Bretagne (xiie-xve siècles) », art. cité, p. 85 et 100. Pour la période qui suit, voir le chapitre consacré à la fiscalité de mer dans Kerhervé J., L’État breton au xive et xve siècle. Les ducs, l’argent et les hommes, op. cit., t. II, p. 668-691.
106 Histoire de Bretagne, éd. citée, t. II, col. 476.
107 Arch. nat., J 543, no 4 (Codex diplomaticus Flandriae inde ab anno 1296 ad usque 1325 ou recueil de documents relatifs aux guerres et dissensions suscitées par Philippe-le-Bel, roi de France, contre Gui de Dampierre, comte de Flandre, éd. T. de Limburg/Stirum, Bruges, de Plancke, 1879, t. I, p. 146, no 42 ; indiqué dans Itinéraire de Philippe IV le Bel [1285-1314], éd. citée, t. II, p. 131).
108 Morvan F., La chevalerie bretonne et la formation de l’armée ducale 1260-1341, op. cit., p. 149.
109 Hélary X., L’armée du roi de France. La guerre de saint Louis à Philippe le Bel, op. cit., p. 155-156.
110 Morvan F., La chevalerie bretonne et la formation de l’armée ducale 1260-1341, op. cit., p. 149.
111 Pour la partie de la Chronique qui nous intéresse, Henri Pirenne a démontré que son auteur est un français et non un flamand. Comme pour le reste de la Chronique, il ne s’agit donc que d’une compilation, datée du xive siècle, d’une chronique étrangère (Pirenne H., « Les sources de la chronique de Flandre jusqu’en 1342 », in Études d’histoire du Moyen Âge dédiées à Gabriel Monod, Paris, Léopold Cerf/Félix Alcan, 1896, p. 367).
112 Istore et croniques de Flandres d’après les textes de divers manuscrits, éd. K. de Lettenhove, Bruxelles, F. Hayez, 1879, p. 213, n. 1.
113 Ibid., p. 218-220, n. 2.
114 Favier J., Philippe le Bel, op. cit., p. 224-225.
115 Hélary X., L’armée du roi de France. La guerre de saint Louis à Philippe le Bel, op. cit., p. 156-157.
116 Favier J., Philippe le Bel, op. cit., p. 233.
117 Les journaux du Trésor de Philippe IV le Bel, éd. citée, col. 296, no 1868.
118 Cet épisode est resté célèbre sous le nom des « Matines de Bruges ». Favier J., Philippe le Bel, op. cit., p. 237-238 ; Hélary X., Courtrai : 11 juillet 1302, Paris, Tallandier, 2012, p. 55-57.
119 Id., Courtrai : 11 juillet 1302, op. cit., p. 61.
120 Id., L’armée du roi de France. La guerre de saint Louis à Philippe le Bel, op. cit., p. 157-158.
121 Arch. nat., JJ 35 fo 16, Arch. nat. JJ 36 fo 1 ; indiqué dans Itinéraire de Philippe le Bel, éd. citée, t. II, p. 202 ; Hélary X., Courtrai : 11 juillet 1302, op. cit., p. 65.
122 Id., Courtrai : 11 juillet 1302, op. cit., p. 66-71.
123 Ibid., p. 93-134.
124 Morvan F., La chevalerie bretonne et la formation de l’armée ducale 1260-1341, op. cit., p. 150. Toutefois, dom Lobineau (Histoire de Bretagne, op. cit., t. I, col. 289) cite, avant de le démentir, l’historien flamand Jacques Meyer (1492-1552) qui prétend qu’Alain, fils aîné du duc, participe à cette bataille. C’est bien sûr impossible : Jean II n’a pas eu de fils prénommé Alain. Dom Lobineau estime plus vraisemblable cette autre assertion de J. Meyer selon qui Pierre, autre fils de Jean II, est présent à Courtrai. Dans un très riche article sur Pierre de Bretagne, Marjolaine Lémeillat adopte ce point de vue (Lemeillat M., « Pierre, fils de Jean II, duc de Bretagne ou l’existence mouvementée d’un noble cadet dissipateur », art. cité, p. 30). Par prudence, nous préférons rester sur la position communément admise : il n’y a pas eu de contingent breton à Courtrai.
125 Chronique artésienne (1295-1304) et chronique tournaisienne (1296-1314), éd. F. Funck-Brentano, Paris, Alphonse Picard et fils, 1899, p. 50.
126 Morvan F., La chevalerie bretonne et la formation de l’armée ducale 1260-1341, op. cit., p. 201.
127 Arch. nat., JJ 35, fo 5 vo-6, no 21 ; Arch. nat., JJ 36, fo 6 vo, no 21 (« Notices et extraits de documents inédits relatifs à l’histoire de France sous Philippe le Bel », éd. citée, p. 143-144, no XV). Voir Hélary X., Courtrai : 11 juillet 1302, op. cit., p. 136-138 ; id., L’armée du roi de France. La guerre de saint Louis à Philippe le Bel, op. cit., p. 159.
128 « Extraits d’une chronique anonyme intitulée Anciennes chroniques de Flandre », Recueil des Historiens des Gaules et de la France, éd. citée, t. XXII, p. 381.
129 Preuves, t. I, col. 1177. Il faut ici noter qu’aucune mention de la région d’origine de ces chevaliers n’est précisée. Or, c’est le cas sur les quittances données aux chevaliers d’autres régions où le bailliage d’origine est mentionné. Voir Hélary X., « Servir ? La noblesse française face aux sollicitations militaires du roi (fin du règne de Saint Louis-fin du règne de Philippe le Bel) », art. cité, p. 29.
130 Hélary X., Courtrai : 11 juillet 1302, op. cit., p. 140-143.
131 Arch. nat., J 241 no 23 (Nouveau recueil d’actes inédits des ducs et princes de Bretagne, xiiie-xive siècles, éd. citée, p. 88-89, no 22).
132 « Convocations et subsides pour l’ost de Flandre de MCCCII à MCCCIV », Recueil des Historiens des Gaules et de la France, éd. citée, t. XXIII, p. 789, § 5.
133 Hélary X., L’armée du roi de France. La guerre de saint Louis à Philippe le Bel, op. cit., p. 205.
134 « Convocations et subsides pour l’ost de Flandre de MCCCII à MCCCIV », éd. citée, t. XXIII, p. 790, § 6.
135 Arch. nat., JJ 35, fo 33-34 vo, no 91 ; Preuves, t. I, col. 1181.
136 Arch. nat., JJ 55, fo 43 (« Convocations et subsides pour l’ost de Flandre de MCCCII à MCCCIV », éd. citée, t. XXIII, p. 791-792, § 8).
137 Hélary X., Courtrai : 11 juillet 1302, op. cit., p. 143-145.
138 Guiard G., La branche des royaus lingnages, in Recueil des Historiens des Gaules et de la Flandre, éd. N. de Wailly, L. Delisle, Paris, Victor Palmé, 1904, t. XXII, p. 290. Ces hommes ont été identifiés par Frédéric Morvan. Il s’agit de : Roland de Kergorlay ; Jean de Bretagne, vicomte de Limoges ; Thibaud, seigneur de Rochefort et vicomte de Donges ; le seigneur de Montfort et de Gaël ; Raoul de Coëtquen ; Roland III de Dinan-Montafilant et ses deux fils ; Henri d’Avaugour, seigneur de Goëlo, de la partie nord de Dinan et de Mayenne ; Jean de Beaumanoir, seigneur de Merdrignac, de Beaumanoir et de La Hardouinaye (Morvan F., La chevalerie bretonne et la formation de l’armée ducale 1260-1341, op. cit., p. 154-155).
139 Istore et croniques de Flandres d’après les textes de divers manuscrits, éd. citée, p. 278, n. 3.
140 Strayer J. R., The Reign of Philip the Fair, op. cit., p. 336-342 ; Hélary X., Courtrai : 11 juillet 1302, op. cit., p. 146-147. Pour le détail, voir Funck-Brentano F., Les origines de la guerre de Cent Ans. Philippe le Bel en Flandre, Paris, Honoré Champion, 1896, p. 561-672.
141 Funck-Brentano F., Les origines de la guerre de Cent Ans. Philippe le Bel en Flandre, op. cit., p. 621-633.
142 Hélary X., L’armée du roi de France. La guerre de saint Louis à Philippe le Bel, op. cit., p. 168-169.
143 Morvan F., La chevalerie bretonne et la formation de l’armée ducale 1260-1341, op. cit., p. 156-159.
144 Arch. dép. de Loire-Atlantique, E 176/2 (Preuves, t. I, col. 1257).
145 Bibl. nat. de France, ms. fr. 22308, fo 269 vo (Mémoires de dom Briant, xviie siècle).
146 Morvan F., La chevalerie bretonne et la formation de l’armée ducale 1260-1341, op. cit., p. 160-171.
147 Viard J., « La guerre de Flandre (1328) », Bibliothèque de l’école des chartes, 1922, t. 83, p. 368-369.
148 Hélary X., L’armée du roi de France. La guerre de saint Louis à Philippe le Bel, op. cit., p. 293.
149 Arch. nat., JJ 35, fo 33-34 vo.
150 Arch. nat., JJ 35, fo 57 vo-61.
151 « Convocations et subsides pour l’ost de Flandre », éd. citée, t. XXIII, p. 802, n. 12 ; Morvan F., La chevalerie bretonne et la formation de l’armée ducale 1260-1341, op. cit., p. 152.
152 Hélary X., L’armée du roi de France. La guerre de saint Louis à Philippe le Bel, op. cit., p. 235.
153 Arch. nat., JJ 35 fo 57 vo-61. (« Convocations et subsides pour l’ost de Flandre », éd. citée, t. XXIII, p. 803-804).
154 Morvan F., La chevalerie bretonne et la formation de l’armée ducale 1260-1341, op. cit., p. 151 et p. 154-155.
155 Guillaume Guiard, La branche des royaus lingnages, éd. citée, p. 290.
156 Favier J., Philippe le Bel, op. cit., p. 174-177 ; Hélary X., L’armée du roi de France. La guerre de saint Louis à Philippe le Bel, op. cit., p. 224 et p. 227-228.
157 Arch. nat., JJ 35, fo 57 vo-61 (« Convocations et subsides pour l’ost de Flandre », éd. citée, t. XXIII, p. 802-804, § 36 à 56).
158 Morvan F., La chevalerie bretonne et la formation de l’armée ducale 1260-1341, op. cit., p. 78-83.
159 Guénée B., « Conclusion », in Les princes et le pouvoir au Moyen Âge. Actes des congrès de la Société des historiens médiévistes de l’enseignement supérieur public, 23e congrès, Brest, 1992, p. 328-329 ; Guyotjeannin O., « Troisième partie : 1060-1285 », in Ph. Contamine (dir.), Histoire de la France politique, t. 1 : Le Moyen Âge. Le roi, l’Église, les grands, le peuple 481-1514, op. cit., p. 247-249.
160 Arch. nat., JJ 55, fo 10 vo (« Convocations et subsides pour l’ost de Flandre », éd. citée, t. XXIII, p. 807-808, § 3 à 14). Le duc de Bretagne doit 60 combattants au titre de ses possessions dans la région des Basses-Marches du Bourbonnais et 30 au titre de sa vicomté de Limoges. Parmi les Angevins, Henri d’Avaugour doit 25 combattants.
161 Arch. nat., JJ 55, fo 32 (« Convocations et subsides pour l’ost de Flandre », éd. citée, t. XXIII, p. 808-812, § 15 à 44).
162 Lehugeur P., Histoire de Philippe le Long, roi de France (1316-1322), t. II, Le mécanisme du pouvoir, op. cit., p. 243-246. Sous Philippe V, trois circonscriptions sont supprimées : la sénéchaussée d’Angoulême est rattachée à celle de Saintonge, le Quercy au Périgord et le bailliage de Troyes à celui de Meaux. Globalement, le recensement établi par Léopold Delisle répond également à ce schéma (Delisle L., « Chronologie des baillis et des sénéchaux royaux depuis les origines jusqu’à l’avènement de Philippe de Valois », art. cité). En ce qui concerne le Quercy, Léopold Delisle précise que ce sont la plupart du temps les mêmes officiers qui administrent cette sénéchaussée et le Périgord.
163 Autrand F., « Géographie administrative et propagande politique : le “Rôle des assignations” du Parlement aux xive et xve siècles », art. cité, p. 267-268.
164 Nous reprenons, ici, l’expression de Françoise Autrand. Ibid.
165 Arch. nat., JJ 55, fo 32 (« Convocations et subsides pour l’ost de Flandre », éd. citée, t. XXIII, p. 809, § 17).
166 Arch. nat., JJ 55, fo 59 (ibid., p. 818, § 84).
167 Arch. nat., JJ 55, fo 69 vo (ibid., p. 824, § 128).
168 Hélary X., L’armée du roi de France. La guerre de saint Louis à Philippe le Bel, op. cit., p. 232-233.
169 Laget F., La perception de la mer dans l’Europe du Nord-Ouest (France du Nord-Ouest, Pays-Bas, Îles Britanniques, Islande) à la fin du Moyen Âge (xiiie-xve siècles), op. cit., p. 630.
170 Everard J., « Le duché de Bretagne et la politique Plantagenêt aux xiie et xiiie siècles : perspective maritime », art. cité, p. 194-195.
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