Introduction à la première partie. 1800-1830 : modernité et traditions

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Texte intégral

1Si le romantisme de 1820 ne rompt pas totalement avec le passé, il ne se contente pas non plus de rafraîchir un décor déjà ancien. On sait bien, en histoire littéraire, que les faits ne sont jamais aussi simples. Cependant, on a le tort, parfois, de rechercher d’abord à la surface des textes les signes d’un bouleversement dont les forces s’exercent en des zones plus obscures et plus profondes.

2Quelque chose d’encore informulé s’invente, en effet, au début du xixe siècle, mais cette innovation, qui dérive à la fois de la pensée des Lumières et de l’esprit révolutionnaire, a partie liée avec l’histoire des idées, l’évolution des institutions et de la société française, l’ouragan politique et militaire qui semble n’avoir rien laissé d’intact en Europe.

3Quant à la littérature, elle est obligée, par nature, de se renouveler en même temps qu’elle perpétue les plus vieilles traditions de l’art d’écrire, de nourrir ses rêves les plus fous en poussant ses racines aussi loin qu’elle peut dans le sol sédimentaire de son passé – d’un passé auquel l’effondrement brutal du monde d’avant 1789 se chargea de donner l’allure d’un mythe fondateur.


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