Jean-Marie Mayeur, la Papauté et l’Italie
p. 191-208
Texte intégral
Trois historiens de la Papauté et de l’Italie
1Il y a 40 ans de cela, lorsque l’histoire religieuse contemporaine entraînait un chercheur sur les chemins de Rome et de l’Italie, principalement dans le domaine de l’histoire du catholicisme, trois directeurs potentiels de travaux scientifiques, trois maîtres, trois noms s’imposaient à Paris : René Rémond, Émile Poulat et Jean-Marie Mayeur. Relativement rares étaient les occasions de les rencontrer ensemble ; mais Rome – tous les chemins y mènent, dit-on – et, plus précisément l’École française de Rome était le lieu par excellence de la réunion et de la confrontation – toute pacifique, mais toujours intense – de ces trois fortes personnalités intellectuelles qui observaient, sur le plan interpersonnel, une parfaite courtoisie réciproque, mais avaient, chacun pour leur part, un sens aigu de leurs hypothèses interprétatives et de leurs positionnements historiographiques. On pense ici, en particulier, à trois grands colloques internationaux d’histoire religieuse1, tous trois honorés d’une audience particulière du pape Jean-Paul II, organisés sur l’impulsion de Charles Pietri, directeur de l’École française, de Philippe Levillain, membre du conseil scientifique, et de leurs partenaires italiens et français : Le Deuxième Concile du Vatican en mai 1986 où ils assurent symboliquement les trois ultimes interventions de la rencontre2 ; Achille Ratti, pape Pie XI en mars 1989, pour le cinquantième anniversaire de la disparition du pontife, où ils interviennent encore tous trois sous diverses modalités3 ; et enfin Rerum Novarum. Écriture, contenu et réception d’une encyclique en avril 1991, pour le centième anniversaire de la promulgation de la lettre du pape Léon XIII, où leurs participations et leurs trois noms sont encore, pour la troisième fois, associés4.
2Le rapport particulier que ces trois historiens majeurs du catholicisme entretiennent avec la Papauté et l’Italie constitue même un élément discriminant de leur différenciation, qui peut introduire à leur spécificité dans le champ de leur discipline. Le plus âgé d’entre les trois, René Rémond (1918-2007), est alors le plus prestigieux : ancien président de l’université de Paris-Nanterre (1971-1976), président de la Fondation nationale des sciences politiques (1981-2007), premier président de l’Institut d’histoire du temps présent du CNRS et président du conseil national des Archives, personnalité éminemment médiatique, il va entrer en 1998 à l’Académie française5. Historien de la vie politique et historien du catholicisme, comme le sera également Jean-Marie Mayeur, ancien dirigeant du Centre catholique des intellectuels français6, où Jean-Marie Mayeur sera également très actif, René Rémond est naturellement un historien et un observateur averti de l’évolution de la Papauté contemporaine et dirige des recherches et des travaux universitaires qui embrassent largement l’histoire du Saint-Siège et, dans une moindre mesure, celle du catholicisme italien. René Rémond est cependant le moins italianisé des trois ; il maîtrise mal la langue, il n’entre guère dans la culture ni dans l’historiographie du pays, jusque dans certains de ses usages universitaires comme le quarto d’ora accademico qui retarde tacitement d’un quart d’heure tous les horaires fixés et qui exaspère son sens aigu de l’exactitude. Il est enfin, aux yeux de ses interlocuteurs italiens, qui en ces temps s’expriment tous dans un français parfait, dans son exceptionnelle maîtrise de la rhétorique, des conclusions en particulier, comme dans ses préoccupations historiographiques, sans doute le plus étranger des trois, ce qui n’ôte rien à l’estime, au respect ni à l’admiration qui lui sont portées.
3Son presque contemporain Émile Poulat (1920-2014) entretient avec l’Italie un rapport beaucoup plus étroit et avec l’Église catholique, et notamment avec l’Église de Rome, une relation à la fois intime et tourmentée. Sociologue, philosophe et théologien autant qu’historien, il se situe institutionnellement dans une position de chercheur plus que d’enseignant, comme directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales et directeur de recherches au CNRS. Il maîtrise parfaitement les subtilités de l’italien, réside très fréquemment avec son épouse dans la péninsule où il est souvent invité, suscite l’admiration de nombreux historiens transalpins au premier rang desquels Andrea Riccardi ou Maurilio Guasco : il sera sur la fin de sa vie de plus en plus proche de la communauté Sant’Egidio à Rome, sous l’égide de laquelle ses obsèques seront célébrées en l’église Saint-Séverin à Paris en présence d’Andrea Riccardi. Ses travaux personnels – Histoire, dogme et critique dans la crise moderniste paraît en 1962 ; Intégrisme et catholicisme intégral, en 1969 ; Le mouvement catholique et Mgr Benigni de la naissance du socialisme à la victoire du fascisme, en 19777 – l’ont très tôt conduit à une grande familiarité avec l’historiographie italienne, sur le plan documentaire, dans ses problématiques et jusque dans sa manière d’écrire l’histoire. Entre la France et l’Italie, Émile Poulat est, parmi les historiens français du catholicisme, dans sa singularité marquée de discrétion, voire du sens du secret, à la fois un témoin, un grand lecteur et un acteur.
4Intermédiaire, dans une certaine mesure, est la position du plus jeune de ces trois maîtres de l’histoire du catholicisme, Jean-Marie Mayeur (1933-2013) ; mais aussi singulière : il maîtrise un peu l’italien, moins bien que l’allemand cependant ; il lit sans difficulté, avec un intérêt vif et précoce, la production historique italienne et ne limite pas sa curiosité de Français à l’histoire contemporaine du Saint-Siège, mais l’étend à l’ensemble de l’histoire religieuse et politique de la péninsule. Historien du politique et du religieux, mais aussi de la Séparation et de la laïcité, Jean-Marie Mayeur est aussi fondamentalement un universitaire, c’est-à-dire un enseignant-chercheur : par-delà quelques années en lycée puis en position de détachement au CNRS, toute sa carrière se déroule au sein de l’université, à Paris-Nanterre et à Saint-Étienne tout d’abord, puis, après son élection comme professeur d’histoire contemporaine à l’université de Lyon en 1969, durant une décennie (1971-1981) à l’université Paris XII Val-de-Marne, qu’il contribue à créer, puis durant deux décennies (1981-2002) à l’université Paris IV/Paris-Sorbonne : il s’entoure de jeunes spécialistes d’histoire religieuse, politique et culturelle. Sa thèse d’État sur l’abbé Lemire, député du Nord et prêtre démocrate, a été soutenue en 1969 à la Sorbonne sous la direction de Pierre Renouvin, maître universitaire très vénéré de l’histoire contemporaine de la France ; René Rémond et Émile Poulat étaient membres de son jury8. S’il enseigne aussi à l’Institut d’études politiques de Paris et dirige durant cinq années (1978-1983) l’Institut d’histoire moderne et contemporaine du CNRS, il est surtout, pendant près de deux décennies, aux côtés de Maurice Agulhon puis d’Alain Corbin, ses partenaires de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, le codirecteur du Centre de recherches en histoire du xixe siècle. Jean-Marie Mayeur conserve durant tout ce temps la fibre italienne : il se rend régulièrement dans la péninsule, correspond avec quelques historiens majeurs, comme Gabriele De Rosa, Francesco Margiotta Broglio, Francesco Traniello, plus tard Daniele Menozzi, rend compte de leurs travaux dans de nombreuses recensions et participe d’une vision européenne de leur histoire ; il voit traduire en italien dès 1983, avec une postface de Silvio Ferrari, son maître ouvrage, Des Partis catholiques à la Démocratie chrétienne, paru en 19809 ; il dirige enfin ses disciples et ses élèves vers les sources et les problématiques d’une historiographie italienne qu’il connaît bien, qu’il apprécie à sa juste valeur et qu’il intègre à sa propre réflexion d’historien. C’est cette relation particulière à Rome et à l’Italie qu’on voudrait ici explorer.
Un passeur exceptionnel
5Jean-Marie Mayeur est d’abord, dans son rapport à la Papauté et à l’Italie, un passeur exceptionnel : ce qu’il a lu, il le transmet, avec précision et générosité, en attendant de l’intégrer à sa propre réflexion. En considérant l’inventaire des recensions d’ouvrages italiens qu’il effectue, notamment dans les années 1960 et 1970, mais parfois bien au-delà, principalement dans les Archives de sociologie des religions (puis Archives de sciences sociales des religions), dans les Annales. Économies, Sociétés, Civilisations (puis Annales Histoire Sciences sociales), mais aussi dans la Revue d’histoire de l’Église de France, dans la Revue française de science politique, dans la Revue belge de philologie et d’histoire, plus tard dans Vingtième Siècle et dans Histoire de l’Éducation, on demeure impressionné par la masse de connaissances, d’hypothèses et d’idées issues du contexte transalpin qu’il met à la disposition des spécialistes français – notons cependant que la part du domaine germanophone est encore plus importante.
6On relève ainsi une vingtaine de recensions particulièrement importantes d’historiens italiens ou d’ouvrages portant sur l’Italie et la Papauté, principalement entre 1963 et 1975, c’est-à-dire durant la période de maturation de sa réflexion européenne sur la démocratie chrétienne entre catholicisme social et catholicisme libéral. Parmi ceux-ci, deux livres majeurs d’un des principaux maîtres de l’histoire de la Démocratie chrétienne, Gabriele De Rosa (1917-2009), fondateur en 1979 de l’Institut Luigi Sturzo de Rome, qu’il dirige jusqu’à sa mort, et sénateur de la République italienne, la Storia del movimento cattolico in Italia et Il Partito Popolare Italiano10. Sur le premier, Jean-Marie Mayeur ne tarit pas d’éloges et esquisse une vision large et partagée de la genèse d’un « mouvement catholique » en Italie, de l’Œuvre des Congrès (Opera dei Congressi) jusqu’à l’Action catholique et à l’échec du PPI (Parti populaire italien) devant le fascisme :
« L’œuvre de Gabriele De Rosa est à la fois une synthèse, nourrie d’innombrables travaux dont l’auteur, sans excès de références et avec une grande élégance, fait le point, une œuvre de première main qui, à l’occasion, utilise des fonds d’archives publiques ou privées, une explication d’ensemble de l’histoire du mouvement catholique italien des lendemains de la Révolution française à la victoire du fascisme. […] L’histoire du mouvement catholique a toute chance, par la sûreté de ses analyses, la rigueur de l’expression, la fécondité des rapprochements, de demeurer un classique comparable à la somme consacrée par Georges Goyau à l’Allemagne religieuse. On saura gré à l’auteur de situer à tout moment l’histoire du catholicisme dans l’histoire générale de la société italienne : il aborde aussi bien les problèmes posés par l’unification, les rapports difficiles entre les villes et les campagnes, la naissance du socialisme, le problème du Mezzogiorno. On lui saura gré de savoir à tout moment présenter les hommes, les milieux, les sociétés. »
7La conclusion de la recension est intéressante à plus d’un titre pour les analyses à venir de l’historien : « L’intérêt d’une étude menée sur une longue période est de mettre en évidence les filiations qui unissent les sociétés secrètes catholiques, nées à la fin du xviiie siècle pour lutter contre la philosophie des Lumières, aux cercles ultramontains du début du xixe siècle, au mouvement intransigeant des années 1860, terreau sur lequel va naître la démocratie chrétienne. » Une généalogie intellectuelle et politique s’esquisse, appelée à trouver place dans une synthèse plus ample à l’échelle de l’Europe.
8Relevons encore, entre 1962 et 1974, la recension – exercice toujours difficile – de pas moins de six colloques importants, dont plusieurs des actes ont été réunis par Giuseppe Rossini : Aspetti della cultura cattolica nell’età di Leone XIII ; Benedetto XV, i cattolici e la prima guerra mondiale ; I Cattolici italiani nei tempi nuovi della cristianità; Modernismo, fascismo, comunismo; Romolo Murri nella storia politica e religiosa del suo tempo; et Chiesa e religiosità in Italia dopo l’Unità (1861-1878)11. Dans le premier ensemble, consacré au renouveau culturel catholique sous le pontificat de Léon XIII, Jean-Marie Mayeur, mêlant les critiques aux éloges, accorde une importance particulière aux textes de Fausto Fonzi et d’Ettore Passerin d’Entrèves, deux figures majeures de l’histoire religieuse, culturelle et politique de l’Italie contemporaine, « De l’intransigeantisme à la démocratie chrétienne » pour l’un, sur la « tradition catholique risorgimentale » pour l’autre ; ainsi, conclut le recenseur, « sont évoqués une fois de plus les deux grands courants qui se partagent les catholiques italiens dans la seconde moitié du xixe siècle », c’est-à-dire le catholicisme intransigeant et le catholicisme libéral. D’un intérêt plus vif encore lui paraît en 1973 le colloque consacré à une figure pionnière et controversée de la démocratie chrétienne, Romolo Murri (1870-1944), prêtre et théologien, animateur de l’œuvre des Congrès puis promoteur d’une première Démocratie chrétienne, élu député et aussitôt excommunié par le pape Pie X en 1909. Jean-Marie Mayeur cite avec éloge le nom des principaux intervenants, dont beaucoup lui sont personnellement connus, Francesco Traniello, Sandro Fontana, Maurilio Guasco, Gabriele De Rosa, Pietro Scoppola, mais aussi Émile Poulat et sa « mise en garde particulièrement bienvenue devant le péril d’anachronisme ». Il accorde une importance particulière à la position historiographique soutenue, une fois encore, par Gabriele De Rosa :
« Gabriele De Rosa, mettant en garde contre une perspective “purement idéologique”, suggère des études sur la tradition spirituelle dans laquelle fut formé Murri. Il demande de mettre en relation la crise de la société religieuse italienne depuis l’Unité, avec les problèmes nés du développement industriel et des transformations économiques et sociales. Murri incarne le passage du catholicisme militant italien, de la protestation nostalgique, agrarienne, réactionnaire à une autre forme de protestation religieuse, marquée par la rencontre avec les mouvements socialistes de la fin du xixe siècle. L’histoire du mouvement catholique ne se suffit pas à elle-même. De Rosa invite aussi à prendre en considération les expériences locales de la démocratie chrétienne et à élargir la perspective aux rapports entre la démocratie chrétienne en Italie et dans les autres pays européens. »
9On reconnaît ici sans peine les intuitions majeures à la fois de l’historien de l’abbé Lemire et de celui de la démocratie chrétienne en Europe. Attardons-nous enfin sur un ultime exemple de recension transalpine : celui de la somme régionale d’Angelo Gambasin sur le diocèse de Padoue à la veille de la réunion de la Vénétie à l’Italie12. L’historien français y salue un rare exemple de monographie religieuse régionale :
« L’auteur, dont on n’a pas oublié l’ouvrage remarquable qu’il a consacré en 1958 à l’œuvre des Congrès, offre ici un travail profondément neuf, et qui rompt, il faut bien l’avouer, avec les préoccupations chères à l’historiographie italienne, dominée à l’excès par la description des relations entre l’Église et l’État ou des origines de la démocratie chrétienne. Voici une étude de première main, suivie de plus de cent pages de documents, sur le clergé de Padoue dans les dernières années de la domination autrichienne. Sur la formation du clergé, les études ecclésiastiques, l’ecclésiologie, la pastorale, les tensions entre “prêtres libéraux” et intransigeants, le lecteur trouvera beaucoup à prendre.
Le directeur de recherches
10Passeur, Jean-Marie Mayeur l’est encore à un autre titre qui s’intègre complètement à sa conception universitaire du métier d’enseignant et de chercheur : à travers les travaux scientifiques – thèses de troisième cycle puis de doctorat ou thèses d’État puis habilitations – portant sur Rome ou sur l’Italie qu’il inspire, qu’il dirige et qu’il fait advenir et soutenir pendant plus de trois décennies. Sur la centaine de thèses et d’habilitations qu’il a dirigées13, une quinzaine concernent entièrement ou partiellement la Papauté ou l’Italie, soit par leur objet d’études, soit par tout ou partie de leurs sources. C’est d’abord la thèse d’État que soutient en 1979 Philippe Levillain à l’université Paris XII Val-de-Marne sur une figure centrale du catholicisme social entre Paris et Rome, Albert de Mun. La Monarchie, la République et l’Église (1841-1893), dont la dimension romaine est encore accentuée par le titre du livre qui en est tiré, Albert de Mun. Catholicisme romain et catholicisme français, du Syllabus au Ralliement14. Thèse d’État encore, celle-ci entièrement centrée sur l’Italie du xxe siècle, celle que soutient en 1988 à l’université Paris IV/Paris-Sorbonne Jean-Dominique Durand sur L’Église dans la crise italienne (1943-1948), c’est-à-dire sur la genèse de l’accession au pouvoir de la Démocratie chrétienne d’Alcide De Gasperi15. Thèse d’État tardive enfin, celle de l’auteur de ces lignes sur La Restauration de Rome. Sacralité de la ville, tradition des croyances et recomposition de la Curie à l’âge de Léon XII et de Grégoire XVI (1814-1846), soutenue en 1994 à l’université Paris IV/Paris-Sorbonne16.
11Parmi les thèses de doctorat, il convient ensuite de relever, dans l’ordre chronologique, celle de Fabrice Bouthillon, centrée sur la réflexion et l’action du pape de l’âge des totalitarismes, Une théologie politique à l’âge totalitaire : Pie XI (1922-1939), soutenue en 1994 à Paris IV17 ; et cette même année 1994, toujours à Paris IV, celle de Jérôme Grondeux sur une autre figure du catholicisme social, entre Rome et Paris, intitulée Écrire et faire l’histoire : la pensée catholique sociale de Georges Goyau jusqu’en 191418 ; entre théologie et histoire, dans le cadre d’une convention entre l’Institut catholique de Paris et l’université Paris IV, la thèse du P. Gérard Pelletier sur La Théologie et la politique du Saint-Siège devant la Révolution française, 1789-1799, qui renouvelle sur le plan de la documentation et de l’interprétation l’intelligence de la politique du Saint-Siège face à la révolution française sous le pontificat de Pie VI ; et, dans le même cadre de l’accord entre l’Institut catholique de Paris et l’université Paris I, la thèse de Jacques Clergeot sur Le Saint-Siège et la notion d’ingérence humanitaire, soutenue en 200219 ; enfin celle de Paul Airiau sur Le Séminaire français de Rome du P. Le Floch, 1904-1927, soutenue en 2003 à l’Institut d’études politiques de Paris qui analyse en profondeur les origines théologiques, ecclésiologiques et spirituelles de la crise dite de l’Action française au séminaire de la via Santa Chiara20.
12Mais il faudrait aussi mentionner les thèses de doctorat d’histoire dont les conseils de Jean-Marie Mayeur ont conduit leurs auteurs à intégrer plus ou moins largement la documentation romaine ou les perspectives italiennes dans leurs recherches ou leurs analyses. On se permet de mentionner à cet égard la thèse de Jacques-Olivier Boudon, soutenue en 1992, sur L’Épiscopat français de l’époque concordataire qui repose en partie sur une investigation systématique des nominations épiscopales dans les Archives vaticanes21 ; la thèse du P. Daniel Moulinet sur Jean-Joseph Gaume ou le catholicisme français intransigeant au xixe siècle dans le domaine de l’éducation22 ; la thèse du frère Enzo Biemmi, soutenue en 1995, sur le fondateur des frères de la Sainte-Famille de Belley, Le défi d’un religieux laïc au xixe siècle : le frère Gabriel Taborin (1799-1864)23 ; la thèse de Marie-Claude Flageat, soutenue en 1999, sur Les jésuites des provinces de France et la Première guerre mondiale24 ; la thèse de Paul Coulon, soutenue en 2003, sur François Libermann (1802-1852). Relecture historique et théologique de l’itinéraire d’un fondateur missionnaire25 ; la thèse de Chantal Verdeil, soutenue également en 2003, sur Les jésuites de Syrie (1830-1864). Une mission auprès des chrétiens d’Orient au début des réformes ottomanes, fondée en partie sur les sources de la congrégation de la Propagande26 ; la thèse enfin de Séverine Blenner-Michel, soutenue en 2006, sur Les évêques concordataires face au modèle romain (1802-1906), axée sur une comparaison entre le modèle épiscopal prescrit par les congrégations romaines et les réalités de la France concordataire27. Enfin la thèse d’Hilaire Multon, dont Jean-Marie Mayeur a tracé les lignes de force et au jury duquel il s’est associé, soutenue en 2002 sur Prophétisme politique et culture apocalyptique dans le catholicisme français et italien (1859-1878), relève encore largement de son inspiration28.
13Ce travail d’influence est considérable. D’autant que Jean-Marie Mayeur manifeste envers ses élèves une attention et une fidélité exceptionnelles, à la fois efficace et discrète ; et que cette bienveillance s’étend aussi à des chercheurs qui, sous d’autres directions intellectuelles (en particulier celle de René Rémond), participent d’une conception commune d’une histoire religieuse ouverte à une articulation au politique et au culturel et aux horizons comparatistes en Europe. Claude Langlois, Claude Savart, Jacques Prévotat, plus tard André Encrevé et l’auteur de ces lignes, ont enseigné à ses côtés ou après lui à Paris XII ; Jacques-Olivier Boudon, Jérôme Grondeux, à Paris IV. L’historien n’est jamais, dans l’esprit de Jean-Marie Mayeur, un homme seul. L’histoire est à ses yeux un exercice d’élaboration et de transmission des connaissances, de confrontations des idées et des interprétations : en quelque sorte une université des savoirs, ouverte et libérale, au sens ancien du terme, comme il aimait à le dire.
Un analyste de l’histoire religieuse de la Papauté et de l’Italie
14Quelles sont enfin les interprétations que soutient Jean-Marie Mayeur dans ses travaux sur les démocraties chrétiennes italiennes ? Quelle est son analyse du rôle et de l’influence de la Papauté sur l’ensemble de l’évolution du catholicisme contemporain ?
15Au cœur de l’interprétation, il faut sans doute replacer un article lumineux, publié dans les Annales du printemps 1972 – soit trois ans après la soutenance de sa thèse sur l’abbé Lemire et huit ans avant sa grande synthèse sur la démocratie chrétienne. Il est intitulé « Catholicisme intransigeant, catholicisme social, démocratie chrétienne » et sera repris en ouverture de son recueil d’articles de 1996, Catholicisme social et démocratie chrétienne29. Avec la fermeté et la vigueur qui sont la marque de son style, il balaie d’un revers de main les généalogies imaginaires qui, au mépris des textes et des réalités historiques, établissaient une filiation directe entre le libéralisme catholique du xixe siècle et la démocratie chrétienne du xxe siècle : les modèles italiens et allemands d’affirmation d’un « mouvement catholique » lui sont, dans cette démonstration, un argument essentiel. Ils aboutissent à revaloriser, dans la généalogie des partis démocrates-chrétiens du second xxe siècle (DC italienne, CDU-CSU allemandes, MRP français), la tradition contre-révolutionnaire et antilibérale du catholicisme social et à lui conférer un nom emprunté directement à l’historiographie italienne : l’intransigeance.
« Face à cette « illusion libérale » se dressa le catholicisme intransigeant. […] Le catholicisme intransigeant se fonde sur un refus total de la société née de la Renaissance et de la Réforme, dominée par l’individualisme et le rationalisme, la sécularisation de l’État, des sciences et de la pensée. […] Tous ces hommes associèrent la condamnation de l’ordre politique et religieux né de la Révolution et celle de l’ordre économique et social nouveau30. »
16Au rebours des thèses libérales, encore dominantes à l’aube des années soixante du xxe siècle, d’un Adrien Dansette31, Jean-Marie Mayeur esquisse, à la lueur des évolutions du catholicisme en Italie, en Allemagne et en France, une idéologie, une sociologie, une anthropologie, voire une eschatologie du catholicisme intransigeant qui se situe à la source même du catholicisme social :
« Ainsi le catholicisme intransigeant est-il la matrice d’un catholicisme social, critique d’un monde et exaltation d’un autre. Utopique à sa manière en ce siècle d’utopie, il rêve d’une religion incarnée qui régénérerait le monde corrompu par la faute révolutionnaire. Il adopte un ton volontiers apocalyptique et déchiffre les signes du temps avec une assurance que n’entame pas une longue suite d’échecs et de désillusions. Face à la dure montée de la civilisation industrielle, les intransigeants aspirent à un retour au modèle traditionnel ; l’aristocratie ou le clergé nourrissent le projet d’une alliance avec le “bon peuple” préservé de la contagion révolutionnaire, contre la bourgeoisie libérale. Exaltation de la tradition et refus du présent, éloge du “repos” face à une société en mouvement, nostalgie de la société rurale opposée à l’industrialisme, anticapitalisme associé à l’antiprotestantisme et à l’antisémitisme, idéal d’une société “organisée”, faite de “corps” et d’association, exaltation de la monarchie chrétienne et populaire face à l’État moderne et centralisé, nostalgie de l’Europe chrétienne face à l’Europe des États, née des traités de Westphalie, et à l’Europe des nations née de la Révolution française, tels sont les traits majeurs d’une philosophie politique et sociale dont on ne dira jamais assez l’influence diffuse dans le monde catholique, et bien au-delà du xixe siècle32. »
17Jean-Marie Mayeur apporte ainsi, avec des nuances qui tiennent sans doute à la forte prégnance des réalités du politique et du social dans son analyse d’historien, des éléments de réponse à la question fondamentale que soulève cinq ans plus tard, en 1977, un autre lecteur assidu de l’historiographie italienne, Émile Poulat, dans Église contre bourgeoisie : « Comment est-il pensable de voir dans l’Église romaine une Église bourgeoise, alliée des pouvoirs établis et gardienne des valeurs conservatrices, et simultanément de lui reprocher son antilibéralisme foncier et déclaré, son hostilité à la société moderne et à ses idéaux33 ? » Mais son propos est différent. Car non seulement il ne cesse dans ses différents travaux, en politique averti, de considérer de manière fort critique l’intransigeance catholique dans son rapport au monde moderne34, mais, à la lumière de l’évolution ultérieure des démocraties chrétiennes, notamment après 1945, il entend bien au contraire, après avoir opéré une rectification nécessaire, penser le « passage de l’intransigeantisme à la démocratie chrétienne » et comprendre comment s’est opéré historiquement, sous l’influence du courant catholique libéral, l’effondrement du « rêve de l’ordre social chrétien […] frappé d’un triple dépérissement : déconfessionnalisation, décléricalisation, désacralisation35 ».
18Le modèle italien s’avère essentiel à sa démonstration. Autant la naissance et l’affirmation du Zentrum dans l’Allemagne wilhelmienne lui paraît procéder, compte tenu de la situation minoritaire du catholicisme, de la « défense religieuse », autant la mobilisation des œuvres catholiques en Italie – ce qu’on appelle l’œuvre des Congrès ou Opera dei Congressi – lui paraît relever, dans un pays à grande majorité catholique où la Papauté a exclu toute participation politique des fidèles à la construction de l’État unitaire, une « manière de contre-société face au monde libéral » :
« Le mouvement intransigeant, en son principe même, est romain ; l’impulsion part de Rome. […] En Italie, où le non expedit exclut toute participation aux élections politiques, […] les catholiques […] envisagent de se préparer à sortir de l’abstention par l’action sur le plan social. […] L’Opera dei Congressi se réfère au modèle fourni par les catholiques allemands : […] création de coopératives, de caisses rurales, de patronages, de cercles. […] C’est au sein de ce monde catholique intransigeant, en Italie comme ailleurs, que trouva naissance un catholicisme social ennemi à la fois du libéralisme révolutionnaire et du socialisme étatiste, soucieux de porter remède à la “question sociale”, née de l’individualisme libéral et de la révolution industrielle. »
19Aussi la clef d’analyse proposée par Jean-Marie Mayeur sur les évolutions ultérieures de la démocratie chrétienne italienne consiste-t-elle à considérer dans leur relation réciproque à la fois les deux courants qui partagent les fidèles – intransigeant et libéral, avec toutes les nuances intermédiaires et les distinctions de plan, politique, social, économique, que sa pensée rigoureuse et attentive pouvait y introduire – et les deux acteurs qui conditionnent leur devenir, l’État d’une part, la Papauté d’autre part. Du Parti populaire italien (PPI) de don Luigi Sturzo et de son échec, qu’il impute à la fois à l’avènement du fascisme et au déficit de soutien de la Papauté, il écrit :
« L’originalité du PPI est, à son principe, de proposer une stratégie différente de celle du courant clerico-moderato, favorable à l’alliance avec les libéraux conservateurs inquiets devant le socialisme et prêts à atténuer l’anticléricalisme du Risorgimento. Sturzo, le fondateur du PPI, avait désapprouvé le pacte Gentiloni. […] À ses yeux, le nouveau parti devait se situer dans la tradition intransigeante de la démocratie chrétienne. […] L’unité du PPI ne résista pas au fascisme. Les catholiques “nationaux” et “conservateurs” préférèrent le soutien à Mussolini à la stratégie autonome chère à Sturzo. […] La hiérarchie et le Saint-Siège abandonnèrent un parti qui se voulait a-confessionnel, mais qui, désavoué par l’Église, perdit une large part de son audience. Le PPI fut sacrifié à la conciliation avec le régime fasciste, qui mena aux accords du Latran en 192936. »
20À l’inverse, le succès durable de la démocratie chrétienne d’Alcide De Gasperi lui paraît fondé sur sa capacité à, sinon réconcilier, du moins faire cohabiter à l’intérieur du même parti la double tradition intransigeante et libérale dans une double stratégie de conquête de l’État libéral et de soutien de l’Église et de la Papauté :
« La pensée de De Gasperi est remarquable par la pleine acceptation des libertés de 1789 et de la démocratie politique. P. Scoppola a démontré à quel point De Gasperi est tributaire de la réflexion des catholiques libéraux du xixe siècle. Il lit Lacordaire et le père Gratry, médite sur l’expérience belge. […] À ses yeux, un État démocratique, non confessionnel, doit apporter à l’Église les garanties nécessaires pour accomplir sa mission. […] La démocratie chrétienne trouva l’appui de la hiérarchie et des mouvements d’Action catholique. Mais cette affirmation n’épuise pas la réalité de relations complexes. D’une certaine façon, la stratégie de De Gasperi força l’Église à soutenir la Démocratie chrétienne37. »
21C’est, en définitive, une vision très politique et, sur le fond, très dialectique et très nuancée, de l’avènement de la démocratie chrétienne en Italie que nous propose Jean-Marie Mayeur dans sa puissante synthèse de 1980, loin des simplifications idéologiques ou des consensus illusoires. Historien français de l’Italie religieuse contemporaine, il ne pouvait, lorsqu’il considérait l’évolution du catholicisme italien ou allemand, que méditer sur la singularité du devenir des catholiques français dans le champ politique. « On doit convenir », écrit-il en 1980 à l’intention de lecteurs italiens, « qu’à l’exception de quelques régions périphériques, telles l’Alsace marquée par le modèle allemand, la Flandre, proche de la Belgique, la France n’a pas pleinement connu ce qu’on appelle en Allemagne le Vereinskatholizismus, c’est-à-dire un réseau d’associations et d’œuvres, fondement d’une chrétienté populaire, comme l’Italie du Nord a pu le forger au temps du non expedit et de l’Opera dei Congressi38. Faute d’un semblable terreau, la France n’a pas connu, mis à part le succès initial du MRP, un grand parti marqué par le catholicisme social et la démocratie chrétienne. » Et de conclure : « Le pluralisme de fait des attitudes politiques des catholiques explique également en partie cet état de choses39. »
22Cet état de choses, c’est, en France, non seulement la relative faiblesse du catholicisme social, l’échec partiel du Ralliement40 et l’absence de formation durable d’une forme de démocratie chrétienne, mais encore un régime de Séparation des Églises et de l’État, et de laïcité publique dont Jean-Marie Mayeur s’est fait, avant même d’achever sa thèse et de conclure sa synthèse européenne, le très remarquable historien, avec cette admirable définition de la laïcité, empruntée à Latreille et Vialatoux, comme l’expression juridique de la liberté de l’acte de foi41. On y discerne un nouvel indice du très vif intérêt porté par Jean-Marie Mayeur pour l’approche juridique du religieux ; le nom du conseiller d’État Roger Errera, avec lequel il entretint une longue réflexion sur le droit des religions doit être ici cité. On retrouve aussi, en ce débat fondamental, un acteur majeur, dont la centralité a déjà été entrevue dans une perspective italienne, la Papauté. Qu’il s’agisse de Léon XIII, de Pie X, de Benoît XV, de Pie XI ou de Pie XII, auxquels il a consacré, à des degrés divers, des pages et des analyses, Jean-Marie Mayeur ne se départit pas à leur égard d’une distance critique et d’un regard souvent très politique ; et c’est sur lui qu’on voudrait conclure ce bref excursus.
23Car l’originalité de l’historien de la démocratie chrétienne et de la laïcité est d’aborder la Papauté comme la citadelle de l’intransigeance. Le pape qu’il a sans doute le plus fréquemment et le plus subtilement évoqué, c’est d’ailleurs Pie X. Il le présente en ces termes lorsqu’il l’introduit enfin dans le processus d’acceptation ou de refus de la loi de Séparation de 1905 :
« La personnalité de Pie X demeure l’une des plus controversées de celles des pontifes des temps contemporains. Qu’est-il au juste ? Le maître de toutes les intransigeances en qui Charles Maurras vit le sauveur de la France, l’adversaire sans défaillance du modernisme et de la République laïque ? le protecteur involontaire de l’intégrisme et des pires délations, le curé de campagne vénitien ignorant des réalités du monde dominé par son secrétaire d’État le cardinal Merry del Val ? À coup sûr, l’ancien patriarche de Venise élevé par surprise au pontificat n’avait pas la profonde expérience diplomatique de Léon XIII. Mais […] tout un peuple catholique se réjouit de la présence sur le trône pontifical d’un homme simple, qui n’est pas un aristocrate formé aux subtilités de la cour vaticane. Les curés de campagne reconnaissent en lui l’un des leurs : que le pape ne soit pas un intellectuel, mais un simple prêtre fonde sa popularité dans le bas clergé qu’il honore du reste en portant le curé d’Ars (béatifié le 8 janvier 1905) sur les autels. […] Le rayonnement spirituel du pape frappa tous ceux qui l’approchèrent42. »
24Ces quelques lignes frappent par leur justesse : on y lit à la fois une connaissance très exacte de l’histoire du pontificat, une appréhension fine des processus d’information et de décision de la Curie romaine et une perception attentive et sensible du climat intellectuel et spirituel de l’exercice du magistère pontifical. La suite est connue : c’est tour à tour, l’encyclique Vehementer nos du 11 février 1906 portant condamnation du principe même de la séparation, puis l’encyclique Gravissimo Officii du 10 août 1906 rejetant le principe des associations cultuelles, et enfin la lettre Encore une fois du 6 janvier 1907 répondant à la loi du 2 janvier sur l’exercice du culte. En analysant les réactions des différents courants et acteurs catholiques aux injonctions du pontife dans le contexte de tension extrême créé par les inventaires43, Jean-Marie Mayeur n’a cessé d’illustrer et d’expliciter ce qu’il appelle « l’intransigeance romaine44. » Il se garde cependant de prononcer un jugement, fût-il historique, sur la position adoptée par Rome, se bornant à constater que la fermeté romaine avait conduit le gouvernement républicain, en acceptant, par la loi du 28 mars 1907, que « les réunions publiques, quel qu’en soit l’objet, pourront être tenues sans déclaration préalable », à consentir au clergé et aux fidèles catholiques « une liberté exceptionnelle » pour l’exercice du culte45.
25Il faudra, on le sait, encore attendre plus d’une décennie, après plus de quatre années de guerre, pour que, le 18 janvier 1924, par l’encyclique Maximam gravissimamque, le pape Pie XI approuve la forme de transaction que constituent les « associations diocésaines » qui se substituent aux associations cultuelles prévues par la loi de Séparation et condamnées par Pie X en ce qu’elles ne respectaient pas la hiérarchie interne de l’Église catholique. Et c’est sur les bénéfices à long terme de l’intransigeance pontificale que Jean-Marie Mayeur, chrétien profondément laïc et laïque profondément chrétien, conclut, dialectiquement, son livre :
« Le refus du gouvernement français de reconnaître le Saint-Siège, le refus par le Saint-Siège de toute conciliation dotait la France du régime le plus radical du monde. L’intransigeance de Pie X était en définitive féconde : elle avait contraint le gouvernement à un libéralisme qui était bien dans l’esprit de la loi, mais dont il n’est pas sûr qu’il aurait présidé à son application sans la fermeté romaine. Celle-ci conduisit le gouvernement soucieux d’éviter toute apparence de persécution à répondre au défi romain par un libéralisme croissant. […] À défaut d’un Concordat, la République et le Saint-Siège s’acheminaient vers la séparation dans la concorde46. »
Notes de bas de page
1 Ils font suite à un premier colloque, Paul VI et la modernité dans l’Église. Actes du colloque organisé par l’École française de Rome (Rome, 2-4 juin 1983), publiés avec le concours de l’Istituto Paolo VI de Brescia, Rome, Collection de l’École française de Rome no 72, XXXII-872 p. Les actes s’ouvrent sur une « Allocution de S. S. Jean-Paul II adressée le 4 juin 1983 aux participants de ce colloque » (p. ix-xi). Charles Pietri signe la « Préface » (p. v-vii), Philippe Levillain, l’introduction, « Le Pontificat de Paul VI, ou De la modernité dans l’Église » (p. xiii-xxi), et René Rémond, la « Conclusion générale » (p. 855-863). Ni Jean-Marie Mayeur ni Émile Poulat ne participent encore à la rencontre scientifique.
2 Le deuxième Concile du Vatican (1959-1965). Actes du colloque organisé par l’École française de Rome, en collaboration avec l’université de Lille III, l’Istituto per le scienze religiose de Bologne et le Dipartimento si studi sorici del Medioevo e dell’età contemporanea dell’Università di Roma – La Sapienza (Rome, 28-30 mai 1986), Rome, Collection de l’École française de Rome no 113, 1989, XX-867 p. Les actes s’ouvrent sur une « Allocution de Sa Sainteté Jean-Paul II adressée le 30 mai 1986 aux participants de ce colloque » (p. vii-x). L’introduction est rédigée par Philippe Levillain (p. xi-xx) ; Charles Pietri consacre sa contribution à « L’ecclésiologie patristique et Lumen gentium » (p. 511-537) ; Jean-Marie Mayeur intervient sur « La vie économique et sociale dans les débats de Vatican II » (p. 793-807) ; Émile Poulat traite de « La modernité à l’heure de Vatican II » (p. 809-826) ; René Rémond présente la « Conclusion générale » (p. 827-834).
3 Achille Ratti, pape Pie XI. Actes du colloque organisé par l’École française de Rome, en collaboration avec l’université de Lille III – Greco no 2 du CNRS, l’Università degli Studi di Milano, l’Università degli studi di Roma – La Sapienza, la Biblioteca Ambrosiana (Rome, 15-18 mars 1989), Rome, Collection de l’École française de Rome no 223, 1996, 972 p. Les actes s’ouvrent sur une « Allocution de S. S. Jean-Paul II adressée le 17 mars 1989 aux participants au colloque » (p. 1-4). L’introduction est rédigée par Philippe Levillain (p. 5-13) en raison du décès de Charles Pietri (7 août 1991), qui avait ouvert le colloque, présenté le rapport général sur « La pastorale intellectuelle » du pontificat de Pie XI et donné une contribution écrite sur « Pie XI et la recherche historique » ; Philippe Levillain présente également le rapport général sur « Le magistère » et donne une contribution écrite sur « La condamnation pendant le pontificat de Pie XI » ; René Rémond préside la séance d’ouverture et présente les « Conclusions » ; Jean-Marie Mayeur présente le rapport général intitulé « Réflexions sur une historiographie » et rédige une contribution écrite sur « Pie XI et l’affaire de la Ruhr » ; Émile Poulat donne une intervention de synthèse orale sur « Pie XI, le modernisme et le libéralisme ». Les rapports généraux, les conclusions et plusieurs contributions écrites n’ont pas été repris, in les Actes. Le « Tombeau pour Pie XI » d’Étienne Fouilloux (p. 925-935) conclut le volume.
4 Rerum Novarum. Écriture, contenu et réception d’une encyclique. Actes du colloque international organisé par l’École française de Rome et le Greco no 2 du CNRS (Rome, 18-20 avril 1991), Rome, Collection de l’École française de Rome no 232, 1997, 682 p. Les actes s’ouvrent sur une « Allocution de S. S. Jean-Paul II adressée le 20 avril 1991 aux participants au colloque » (p. 1-3). Charles Pietri, directeur de l’École française de Rome, avait ouvert le colloque ; il allait disparaître brutalement, moins de quatre mois plus tard, le 7 août 1991. L’introduction générale est rédigée par l’auteur de ces lignes (p. 5-9) ; Philippe Levillain présente le rapport général sur le « Retour au texte », issu d’un groupe de travail sur la rédaction de l’encyclique qu’il avait animé, et donne une contribution écrite sur « « L’écho des écoles sociales chrétiennes, in Rerum novarum » (p. 107-131) ; Jean-Marie Mayeur et Émile Poulat interviennent tour à tour dans cette même section « Retour au texte » ; René Rémond assure la « Conclusion générale » (p. 657-663).
5 Charles Mercier, Autonomie, autonomies. René Rémond et la politique universitaire aux lendemains de mai 1968, Paris, Publications de la Sorbonne, 2015 ; René Rémond. Une traversée du xxe siècle, Paris, Salvator, 2018.
6 Claire Toupin-Guyot, Les intellectuels catholiques dans la société française. Le Centre catholique des intellectuels français, 1941-1976, préface de René Rémond, Rennes, PUR, 2002.
7 Émile Poulat, Histoire, dogme et critique dans la crise moderniste, Paris, Casterman, 1962 ; Émile Poulat, Intégrisme et catholicisme intégral. Un réseau secret international antimoderniste : la « Sapinière » (1909-1921), Paris, Casterman, 1969 ; Catholicisme, démocratie et socialisme. Le mouvement catholique et Mgr Benigni de la naissance du socialisme à la victoire du fascisme, Paris, Casterman, 1977.
8 Jean-Marie Mayeur, Un prêtre démocrate. L’abbé Lemire, 1853-1928, Paris/Tournai, Casterman, 1968. Jean-Marie Mayeur rendra hommage à son ancien directeur de recherche : « Pierre Renouvin et l’histoire religieuse », Revue d’histoire de l’Église de France, LXIII, no 170, 1977, p. 103-106.
9 Jean-Marie Mayeur, Des Partis catholiques à la Démocratie chrétienne : xixe-xxe siècles, Paris, Armand Colin, coll. « U », 1980. Partiti cattolici e democrazia cristiana in Europa. Ottocento-Novecento, con un’appendice all’edizione italiana di Silvio Ferrari, traduzione di Bruno Pistocchi, Milano, Jaca Book, 1983.
10 Gabriele De Rosa, Storia del movimento cattolico in Italia (Bari, Laterza, édition de 1966), compte rendu, in Archives de sociologie des religions, no 23, 1967, p. 190-191. Gabriele De Rosa, Il Partito Popolare Italiano (Bari, Laterza, 1969), compte rendu in Archives de sociologie des religions, no 31, 1971, p. 192.
11 Giuseppe Rossini (dir.), Aspetti della cultura cattolica nell’età di Leone XIII, Roma, Edizioni Cinque Lune, 1961, compte rendu, in Archives de sociologie des religions, no 13, 1962, p. 189-190 ; Giuseppe Rossini (dir.), Benedetto XV, i cattolici e la Prima Guerra mondiale. Atti del convegno di studio tenuto a Spoleto nei giorni 7-8-9-settembre 1962, Rome, Edizioni Cinque Lune, 1963, compte rendu, in Archives de sociologie des religions, no 17, 1964, p. 162-163 ; Giuseppe Rossini (dir.), I Cattolici italiani nei tempi nuovi della cristianità. Atti del convegno di studio della democrazia cristiana, Lucca, 28-30 Aprile 1967, Rome, Edizioni Cinque Lune, 1967, compte rendu, in Archives de sociologie des religions, no 28, 1969, p. 242 ; Giuseppe Rossini (dir.), Modernismo, fascismo, comunismo. Aspetti e figure della cultura e della politica dei cattolici nel 1900, Bologne, Il Mulino, 1972, compte rendu, in Archives de sciences sociales des religions, no 36, 1973, p. 200 ; Giuseppe Rossini (dir.), Romolo Murri nella storia politica e religiosa del suo tempo. Atti del convegno di studio, Fermo, 9-11 ottobre 1970, Rome, Edizioni Cinque Lune, 1972, compte rendu, in Archives de sciences sociales des religions, no 36, 1973, p. 200-201 ; Chiesa e religiosità in Italia dopo l’Unità (1861-1878), Milan, Vita e Pensiero, 1973, compte rendu, in Archives de sciences sociales des religions, no 37, 1974, p. 200.
12 Angelo Gambasin, Il Clero padovano e la dominazione austriaca, 1859-1866, Rome, Edizioni di storia e di letteratura, 1967 ; compte rendu, in Archives de sociologie des religions, no 26, 1968, p. 186.
13 On renverra à la contribution très informée de Jacques-Olivier Boudon, « Jean-Marie Mayeur (1933-2013), historien du christianisme et de la laïcité », in Revue d’histoire de l’Église de France, C, 2014, p. 219-234. Pour une liste des travaux de recherche dirigés, voir à la fin du présent volume.
14 Philippe Levillain, Albert de Mun. La Monarchie, la République et l’Église (1841-1893), thèse d’État sous la direction de Jean-Marie Mayeur, université Paris XII – Val-de-Marne, 1979. Version éditée : Albert de Mun. Catholicisme romain et catholicisme français, du Syllabus au Ralliement, Rome, Bibliothèque des Écoles françaises d’Athènes et de Rome, CCXLVII, 1983.
15 Jean-Dominique Durand, L’Église dans la crise italienne (1943-1948), thèse d’État sous la direction de Jean-Marie Mayeur, université Paris IV/Paris-Sorbonne, 1988. Version éditée : L’Église catholique dans la crise de l’Italie, 1943-1948, Rome, Collection de l’École française de Rome, 1991.
16 Philippe Boutry, La Restauration de Rome. Sacralité de la ville, tradition des croyances et recomposition de la Curie à l’âge de Léon XII et de Grégoire XVI (1814-1846), thèse d’État sous la direction de Jean-Marie Mayeur, université Paris IV/Paris-Sorbonne, 1994. Publication partielle : Souverain et Pontife. Recherches prosopographiques sur la Curie romaine à l’âge de la Restauration (1814-1846), Rome, Collection de l’École française de Rome, 2002.
17 Fabrice Bouthillon, Une théologie politique à l’âge totalitaire : Pie XI (1922-1939), thèse de doctorat d’histoire sous la direction de Jean-Marie Mayeur, université Paris IV/Paris-Sorbonne, 1994. Version éditée : Fabrice Bouthillon, La Naissance de la Mardité. Une théologie politique à l’âge totalitaire, Pie XI (1922-1939), Strasbourg, Presses universitaires de Strasbourg, 2001.
18 Jérôme Grondeux, Écrire et faire l’histoire : la pensée catholique sociale de Georges Goyau jusqu’en 1914, thèse de doctorat d’histoire sous la direction de Jean-Marie Mayeur, université Paris IV/Paris-Sorbonne, 1994. Version éditée : Jérôme Grondeux, Georges Goyau (1869-1939), Un intellectuel catholique sous la IIIe République, Rome, Collection de l’École française de Rome no 381, 2007.
19 Jacques Clergeot, Le Saint-Siège et la notion d’ingérence humanitaire, thèse de doctorat d’histoire sous la direction de Jean-Marie Mayeur et de Geneviève Médevielle, université Paris IV/Paris-Sorbonne et Institut catholique de Paris, 2002.
20 Paul Airiau, Le Séminaire français de Rome du P. Le Floch, 1904-1927, thèse de doctorat d’histoire sous la direction de Jean-Marie Mayeur, Institut d’études politiques de Paris, 2003.
21 Jacques-Olivier Boudon, L’Épiscopat français de l’époque concordataire : 1802-1905. Origines, formation, désignation, thèse de doctorat d’histoire sous la direction de Jean-Marie Mayeur, université Paris IV/Paris-Sorbonne, 1992. Version éditée : L’Épiscopat français à l’époque concordataire, 1802-1805. Origine, formation, nomination, Paris, Le Cerf, 1996. Le matériau spécifiquement romain a fait l’objet d’un important article : Jacques-Olivier Boudon, « Le Saint-Siège et les nominations épiscopales en France au xixe siècle, à partir des sources romaines », in Mélanges de l’École française de Rome. Italie et Méditerranée, CII, 1990, p. 111-161.
22 Daniel Moulinet, Jean-Joseph Gaume ou le catholicisme français intransigeant au xixe siècle dans le domaine de l’éducation, thèse de doctorat d’histoire sous la direction de Jean-Marie Mayeur et de Bernard Plongeron, université Paris IV/Paris-Sorbonne et Institut catholique de Paris, 1992. Version éditée : Daniel Moulinet, Les Classiques païens dans les collèges catholiques ? Le combat de Monseigneur Gaume (1802-1879), Paris, Le Cerf, 1995.
23 Enzo Biemmi, Le défi d’un religieux laïc au xixe siècle : le frère Gabriel Taborin (1799-1864), thèse de doctorat d’histoire, dir. Jean-Marie Mayeur et de Bernard Plongeron, université Paris IV/Paris-Sorbonne et Institut catholique de Paris, 1995.
24 Marie-Claude Flageat, Les jésuites des provinces de France et la Première guerre mondiale, thèse de doctorat d’histoire, dir. Jean-Marie Mayeur, université Paris IV/Paris-Sorbonne, 1999. Version éditée : Marie-Claude Flageat, Les Jésuites français dans la Grande Guerre. Témoins, victimes, héros, apôtres, préface par Jean-Marie Mayeur, Paris, Le Cerf, 2008.
25 Paul Coulon, François Libermann (1802-1852). Relecture historique et théologique de l’itinéraire d’un fondateur missionnaire, thèse de doctorat d’histoire, dir. Jean-Marie Mayeur et de Claude Bressolette, université Paris IV/Paris-Sorbonne et Institut catholique de Paris, 2003.
26 Chantal Verdeil, Les jésuites de Syrie (1830-1864). Une mission auprès des chrétiens d’Orient au début des réformes ottomanes, thèse de doctorat d’histoire, dir. Jean-Marie Mayeur et Jacques Frémeaux, université Paris IV/Paris-Sorbonne, 2003. Version éditée : Chantal Verdeil, La Mission jésuite du Mont-Liban et de Syrie, 1830-1864, Paris, Les Indes savantes, 2011.
27 Séverine Blenner-Michel, Une élite dans la France du xixe siècle : les évêques concordataires face au modèle romain (1802-1906), thèse de doctorat d’histoire, dir. Jean-Marie Mayeur, université Paris IV/Paris-Sorbonne, 2006.
28 Hilaire Multon, « Les temps sont proches ». Prophétisme politique et culture apocalyptique dans le catholicisme français et italien (1859-1878), thèse de doctorat, dir. Philippe Boutry, université Paris XII – Val-de-Marne, 2002.
29 Jean-Marie Mayeur, « Catholicisme intransigeant, catholicisme social, démocratie chrétienne », in Annales E. S. C., XXVII, 1972/2, p. 483-499. Repris, in Catholicisme social et démocratie chrétienne. Principes romains, expériences françaises, Paris, Le Cerf, 1996, p. 17-38.
30 Jean-Marie Mayeur, Catholicisme social et démocratie chrétienne, op. cit., p. 20-21.
31 Adrien Dansette, Histoire religieuse de la France contemporaine, Paris, Flammarion, 1948-1951, deux volumes. Édition revue et corrigée : Histoire religieuse de la France contemporaine. L’Église catholique dans la mêlée politique et sociale, Paris, Flammarion, 1965.
32 Jean-Marie Mayeur, Catholicisme social et démocratie chrétienne, op. cit., p. 22-23.
33 Émile Poulat, Église contre bourgeoisie. Introduction au devenir du catholicisme actuel, Paris, Casterman, 1977, p. 88. Sur la signification et les « ressources » de l’intransigeance à plus long terme pour le devenir de l’Église catholique, on renverra au très stimulant essai d’Andrea Riccardi, Intransigenza e modernità. La Chiesa cattolica verso il terzo millennio, Rome/Bari, Laterza, 1996 (traduction française : L’Église catholique vers le troisième millénaire : entre intransigeance et modernité, Paris, Desclée De Brouwer, 1998).
34 Jean-Marie Mayeur, « Les congrès nationaux de la démocratie chrétienne à Lyon (1896, 1897, 1898) », in Revue d’histoire moderne et contemporaine, IX, 1962/3, p. 171-206 (repris, in Catholicisme social et démocratie chrétienne, op. cit., p. 155-192) ; « Religion et politique : géographie de la résistance aux inventaires (février-mars 1906) », in Annales E. S. C., XXI, 1966/6, p. 1259-1272 ; « Mgr Dupanloup et Louis Veuillot devant les prophéties contemporaines en 1874 », in Revue d’histoire de la spiritualité, 48, 1972, p. 193-204 ; « Les idées politiques du Père d’Alzon », in René Rémond et Émile Poulat, Emmanuel d’Alzon dans la société et dans l’Église du xixe siècle. Colloque d’histoire (décembre 1990), Paris, Le Centurion, 1982, p. 144-156 (repris sous le titre « La philosophie politique et sociale du Père d’Alzon », in Catholicisme social et démocratie chrétienne, op. cit., p. 141-153) ; « Tiers-ordre franciscain et catholicisme social en France à la fin du xixe siècle », in Franciscanisme et société française. Actes de la Table ronde de Paris, octobre 1982, Revue d’histoire de l’Église de France, LXX, no 184, 1984/1, p. 181-194 (repris in Catholicisme social et démocratie chrétienne, op. cit., p. 193-207).
35 Jean-Marie Mayeur, Catholicisme social et démocratie chrétienne, op. cit., p. 31, p. 36.
36 Jean-Marie Mayeur, Des Partis catholiques à la Démocratie chrétienne, op. cit., p. 110, p. 117.
37 Ibid., p. 176, p. 185-186.
38 Une réévaluation du modèle français de « l’Œuvre des Congrès » a cependant été esquissée par Daniel Moulinet, Laïcat catholique et société française. Les Comités catholiques, 1870-1905, Paris, Le Cerf, 2008.
39 Jean-Marie Mayeur, « Cattolicesimo sociale e democrazia cristiana in Francia: bilancio storiografico », in Bollettino dell’Archivio per la storia del movimento sociale cattolico in Italia (Milano, Vita e Pensiero), XV, 1980/4, p. 287-296. Repris sous le titre « Catholicisme social et démocratie chrétienne en France. Bilan historiographique », in Catholicisme social et démocratie chrétienne. Principes romains, expériences françaises, Paris, Le Cerf, 1996, p. 129-139 (citation p. 139).
40 La question a été traitée à nouveaux frais, dans une perspective très inspirée des travaux de Jean-Marie Mayeur, par Martin Dumont, Le Saint-Siège et l’organisation politique des catholiques français aux lendemains du Ralliement, 1890-1902, Paris, Champion, 2012.
41 Jean-Marie Mayeur, La question laïque, xixe-xxe siècle, Paris, Fayard, 1997, p. 7.
42 Jean-Marie Mayeur, La séparation de l’Église et de l’État, Paris, Julliard, coll. « Archives », 1966, p. 107. L’ouvrage est plusieurs fois réédité : La séparation des Églises et de l’État, deuxième édition, Paris, Les Éditions ouvrières, 1991 ; La séparation des Églises et de l’État, troisième édition, Paris, Éditions de l’Atelier, 2005.
43 Jean-Marie Mayeur, « Religion et politique : géographie de la résistance aux inventaires (février-mars 1906) », in Annales E. S. C., XXI, 1966/6, p. 1259-1272.
44 Jean-Marie Mayeur, La séparation de l’Église et de l’État, op. cit., p. 165.
45 Ibid., p. 184.
46 Ibid., p. 185.
Auteur
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Philippe Boutry
Philippe Boutry est professeur émérite d’histoire contemporaine à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales. Spécialiste du catholicisme du xixe siècle en France et en Italie, il a dirigé avec André Encrevé le volume collectif Vers la liberté religieuse. La séparation des Églises et de l’État.
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