• Contenu principal
  • Menu
OpenEdition Books
  • Accueil
  • Catalogue de 15528 livres
  • Éditeurs
  • Auteurs
  • Facebook
  • X
  • Partager
    • Facebook

    • X

    • Accueil
    • Catalogue de 15528 livres
    • Éditeurs
    • Auteurs
  • Ressources numériques en sciences humaines et sociales

    • OpenEdition
  • Nos plateformes

    • OpenEdition Books
    • OpenEdition Journals
    • Hypothèses
    • Calenda
  • Bibliothèques

    • OpenEdition Freemium
  • Suivez-nous

  • Lettre d’information
OpenEdition Search

Redirection vers OpenEdition Search.

À quel endroit ?
  • Presses universitaires de Rennes
  • ›
  • Histoire
  • ›
  • Jean-Marie Mayeur
  • ›
  • Deuxième partie. Hommage de ses collègue...
  • ›
  • Jean-Marie Mayeur, historien de la laïci...
  • Presses universitaires de Rennes
  • Presses universitaires de Rennes
    Presses universitaires de Rennes
    Informations sur la couverture
    Table des matières
    Liens vers le livre
    Informations sur la couverture
    Table des matières
    Formats de lecture

    Plan

    Plan détaillé Texte intégral Une approche théorique et juridique de la laïcité Quatre approches thématiques La question du laïcat dans l’Église Notes de bas de page Auteur

    Jean-Marie Mayeur

    Ce livre est recensé par

    • Sylvain Milbach, Chrétiens et sociétés, mis en ligne le 28 mars 2024. URL : https://journals.openedition.org/chretienssocietes/10919 ; DOI : https://doi.org/10.4000/chretienssocietes.10919
    Précédent Suivant
    Table des matières

    Jean-Marie Mayeur, historien de la laïcité

    Jacqueline Lalouette

    p. 167-178

    Texte intégral Une approche théorique et juridique de la laïcité Quatre approches thématiques Les temps L’État, les institutions et la société Quelques personnalités Laïcité et anticléricalisme La question du laïcat dans l’Église Notes de bas de page Auteur

    Texte intégral

    1Historien du religieux et du politique, Jean-Marie Mayeur est aussi bien connu pour ses travaux sur la laïcité. Il tenait lui-même à ce que son intérêt pour cette question ne fût pas négligé. La brève présentation manuscrite qu’il fit de ses propres travaux en 2005, à l’occasion de conférences sur la laïcité française données dans des universités indonésiennes, se termine par ces lignes : « D’autre part, Jean-Marie Mayeur a suivi avec attention les aspects historiques et contemporains de la laïcité, si présente dans les débats français1. » Les auteurs des notices nécrologiques qui lui sont consacrées n’ont pas manqué de souligner cet important aspect de son œuvre, par exemple Jacques-Olivier Boudon dans la Revue d’histoire de l’Église2 ou encore Philippe-Jean Catinchi dans Le Monde du 18 octobre 2013, qui souligne que Jean-Marie Mayeur a « crois[é] autour de l’enjeu de la laïcité les champs politique et religieux ».

    Une approche théorique et juridique de la laïcité

    2L’intérêt de Jean-Marie Mayeur pour la laïcité amène à citer immédiatement La question laïque. xixe-xxe siècle3, recueil bien connu de neuf articles et contributions à des ouvrages collectifs publiés entre 1977 et 1989, dont Denis Pelletier avait fait un long compte rendu pour les Annales4. En préambule, Jean-Marie Mayeur précisait qu’avec ce livre, il n’avait pas entendu produire une synthèse sur la laïcité, mais apporter des éclairages sur quelques points décisifs de son histoire. Pour lui, elle se trouve au cœur des luttes politiques et des débats d’idées ; comme il l’avait déjà écrit dans l’article intitulé « La laïcité de l’État », repris dans l’ouvrage, il ajoute que peu de mots de la langue française sont chargés d’autant de passion et d’ambiguïté que celui de « laïcité », qui désigne soit une idéologie militante5 soit une garantie juridique, d’où les discussions sans fin qu’il engendre et les rebondissements qu’il suscite alors même que le climat semble apaisé, comme cela arriva en 1989 avec l’affaire du voile, en 1994 avec l’amendement Bourg-Broc, puis en 1996 avec les funérailles de François Mitterrand célébrées à Notre-Dame de Paris, le 11 janvier, et la venue de Jean-Paul II en France à l’occasion du 1500e anniversaire du baptême de Clovis. Rien n’interdirait de prolonger cette liste avec des faits plus récents. Des idées reçues, dit encore Jean-Marie Mayeur, circulent dans l’opinion publique à propos de la laïcité, et, trop souvent, « des références historiques, ou crues telles, tiennent lieu d’analyse et de réflexion6 ». Ainsi, avant la loi de séparation, le catholicisme aurait été une religion dominante – il faut entendre dominatrice –, quasi une religion d’État, expression renvoyant à des périodes révolues. Contre de telles approximations, Jean-Marie Mayeur a toujours considéré la laïcité comme une question requérant une grande rigueur, obligeant à bien différencier les temps, à toujours se référer aux concepts juridiques et donc à tenir compte des travaux des juristes et des canonistes, fondamentaux à ses yeux, pour bien comprendre ce qui est institutionnellement en jeu : à propos de la loi Debré, il mentionna ainsi « un contentieux à la technicité redoutable7 ». Dans sa notice nécrologique, Jacques-Olivier Boudon rapporte que, durant son séminaire, il se montrait « particulièrement sensible aux textes juridiques et à leur interprétation », qu’il pouvait « longuement s’arrêter sur un arrêt du Conseil d’État dont la portée est souvent plus forte qu’un texte législatif en ce qu’il fournit l’interprétation de la loi, par exemple au moment de la Séparation8 ». Rigoureux à l’extrême dans ses approches et ses méthodes, Jean-Marie Mayeur a toujours veillé, comme il l’écrit lui-même dans l’introduction de La question laïque, à ne pas substituer « un discours sur la laïcité à une histoire de la laïcité ».

    3Cette histoire, Jean-Marie Mayeur la maîtrisait dans tous ses aspects. Il l’a analysée non seulement dans La question laïque, mais encore dans d’autres livres ou articles. Il a réuni des documents relatifs à La séparation de l’Église et de l’État pour un volume de la collection « Archives » édité en 19669. Séparation et laïcité sont encore très présentes dans sa thèse sur l’abbé Lemire publiée et soutenue en 1969 ; nous reviendrons plus bas sur cet ouvrage. Chargé de la rédaction du livre premier intitulé « La France bourgeoise devient laïque et républicaine » du tome V de L’Histoire du peuple français, Jean-Marie Mayeur a consacré quelques pages à l’anticléricalisme et au rationalisme militant10, qui ont partie liée avec la laïcité, notamment avec la conception que s’en font certains.

    4Des écrits de Jean-Marie Mayeur sur la laïcité se dégage une vision générale et théorique de celle-ci : la laïcité est le fruit d’une longue construction, passée par des « moments décisifs », généralement conflictuels, ce qui ne l’empêche pas de s’inscrire dans « une continuité et des évolutions de longue date », comme il l’écrivit dans l’article consacré à la politique religieuse du gouvernement Daladier11. Jean-Marie Mayeur se prononce, toujours discrètement, mais fermement, en faveur d’une laïcité juridique sachant évoluer, tenir compte des temps, des partis et des hommes, se couler dans certains compromis sans renoncer pour autant à ses principes essentiels. Telle qu’elle fut instaurée par la loi de 1905 et la jurisprudence qui s’en suivit, la laïcité « à la française » lui semble représenter « un modèle enviable » susceptible « sur certains points [d’] être un utile objet de réflexion pour d’autres pays européens ». Moins radicale, moins absolue, qu’on ne le dit souvent, elle s’est, souligne-t-il, progressivement transformée en une construction souple, acceptable par tous, ce qui n’efface cependant pas le côté passionnel de certains problèmes, par exemple de ce qui se rapporte aux questions de bioéthique. Jean-Marie Mayeur défend ainsi une conception de la laïcité fort éloignée d’une « idéologie militante ». Comme l’écrivit Denis Pelletier dans son compte rendu des Annales : « On l’aura compris, l’intérêt de Jean-Marie Mayeur va aux hommes de la négociation, davantage qu’aux hérauts sonores d’une laïcité polémique ou d’un catholicisme de combat : Gambetta, Ferry ou Barthou plutôt que Paul Bert ; les catholiques libéraux plutôt que les intransigeants12. »

    5Pour l’essentiel, Jean-Marie Mayeur étudie l’histoire de la laïcité à partir de trois types d’approche, par le biais de temps, de moments si l’on veut, de thématiques et de personnalités, qui s’interpénètrent et que nous dissocions uniquement pour la clarté de notre propos. Avant d’aborder ces différents points, ajoutons que Jean-Marie Mayeur a aussi contribué à l’histoire de la laïcité en dirigeant des travaux lui étant consacrés, notamment la thèse de Jean-Paul Martin sur la Ligue de l’enseignement.

    Quatre approches thématiques

    Les temps

    6Dans La question laïque, Jean-Marie Mayeur a insisté sur l’obligation de ne pas confondre les périodes, de ne pas imaginer que la France de 1900 était soumise de fait à une religion d’État, sous-entendu comme si l’on se trouvait sous l’Ancien Régime ou la Restauration. Dans l’article « La guerre scolaire : ancienne ou nouvelle histoire », il revient sur la nécessité de maîtriser la chronologie et les évolutions, observe qu’en 1984, des deux côtés, les protagonistes avaient cru voir ressurgir de vieilles controverses, invite à « ferm[er] les fausses fenêtres historiques » et à discerner « ce qui change et ce qui demeure13 ».

    7La période sur laquelle il a le plus travaillé correspond à la période 1870-1914, c’est-à-dire aux années d’une construction accélérée et généralisée de la laïcité, durant lesquelles la France, par ailleurs, se sécularisa. Dans ce quasi-demi-siècle, il a découpé des séquences plus courtes, par exemple autour des lois de 1901 et de 1905 analysées dans Les débuts de la IIIe République, dans le tome V de l’Histoire du peuple français, déjà cité, dans le tome XI de L’Histoire du christianisme14, dans sa thèse sur l’abbé Lemire, dans plusieurs articles de La question laïque, et dans divers articles non repris dans ce recueil, par exemple « Laïcité et idée laïque au début de la IIIe République15 ». Mais il s’est aussi attardé sur d’autres périodes. Il a traité des années 1920, durant lesquelles les catholiques acceptèrent progressivement la laïcité, dans « La laïcité de l’État : du conflit à l’acceptation16 ». Il a scruté l’extrême fin de la IIIe République et analysé la politique religieuse du gouvernement Daladier, sous lequel l’anticléricalisme républicain s’atténua tandis que la notion même de laïcité évolua, comme en témoignèrent plusieurs événements : les réactions officielles à la mort de Pie XI ; l’acceptation bienveillante de la tenue du Congrès eucharistique international à Nice, en 1940 ; l’éventualité d’une aide financière aux écoles privées. Certes, souligne Jean-Marie Mayeur, les velléités et les intentions furent alors plus nombreuses que les réalisations effectives, elles concernèrent plus les colonies que la métropole (on savait depuis Gambetta que l’anticléricalisme n’était pas « un article d’exportation »), mais ajoute-t-il, cette politique doit être inscrite « dans une continuité et dans des évolutions de longue durée17 ». Il tient aussi à nuancer l’image laissée par Vichy en matière religieuse, rappelant que les membres de la collaboration parisienne venaient souvent de la gauche et de l’extrême gauche anticléricale et qu’à Vichy même, Marcel Peyrouton, l’amiral Darlan et Laval lui-même appartenaient à « une tradition laïque ». Il rappelle que si, en matière scolaire, Jérôme Carcopino ouvrit quelques brèches dans la laïcité en rendant les examens des bourses accessibles aux élèves des écoles privées et en versant des subventions à ces établissements, que, s’il condamna « la pernicieuse malfaisance d’un anticléricalisme périmé », il refusa aussi de remettre en cause « la neutralité religieuse de l’État, cette sauvegarde de la liberté sacrée des consciences et des cultes18 ». Poursuivant son avancée chronologique, Jean-Marie Mayeur s’est aussi intéressé à l’action de Guy Mollet et à l’histoire de la laïcité sous la IVe République, marquée par les négociations discrètes de 1956-1957 pour régler la question scolaire et par le projet d’un nouveau concordat qui aurait, faisant d’une pierre deux coups, mis fin à la situation particulière de l’Alsace-Moselle19. Il chemine encore en s’avançant dans la Ve République avec son article « Laïcité et question scolaire en Alsace et Moselle (1944-1963)20 ». Déjà cité, l’article portant sur la guerre scolaire a pour théâtre essentiel la Ve République et les événements de 198421. Dans la conclusion de La question laïque, Jean-Marie Mayeur avance encore et, à partir de « l’affaire des foulards » (Creil, 1989), introduit un nouvel acteur dans ses réflexions : l’islam. Il invite à repousser les stéréotypes attachés aux musulmans, à se souvenir que, dans les traditions chiite et sunnite, le politique et le religieux sont dissociés et la théocratie récusée, et il lance cette interrogation : « La diversité des situations auxquelles est confronté l’islam, qui en France est une religion minoritaire dans un État laïque, la diversité des lectures de l’enseignement de l’islam au long de son histoire ne peuvent-elles le conduire à l’acceptation de la laïcité22 ? »

    8Ainsi, si l’on reprend les deux premiers articles de La question laïque (« Laïcité et système concordataire », qui parcourt la France concordataire, et « Les républicains et la laïcité », dans lequel apparaît la IIe République), l’on peut dire que c’est toute l’histoire française contemporaine que Jean-Marie Mayeur a scrutée pour en dégager ce qui se rapporte à la laïcité, la laïcisation et leur corollaire obligé, l’anticléricalisme.

    L’État, les institutions et la société

    9La laïcité, rappelle Jean-Marie Mayeur dans « La question laïque, commande les relations entre l’État et les confessions religieuses et la situation de l’école », mais aussi « tous les aspects de la vie sociale23 ». Il conduit son étude de l’histoire et de la construction de la laïcité essentiellement autour de trois sujets : l’école ; la lutte contre les congrégations ; la séparation des Églises et de l’État.

    10Pour l’école, on retiendra ici les pages de Jean-Marie Mayeur consacrées à « la neutralité selon Ferry » et à « La morale sans épithète » contenues dans l’article intitulé « Les républicains et la laïcité », dans lesquelles sont abordés « les deux problèmes essentiels à la compréhension de l’œuvre de laïcité des républicains de gouvernement24 ». Sur le premier point, est rappelée la divergence entre Paul Bert et Jules Ferry quant au droit du prêtre à entrer dans l’école pour y assurer l’enseignement religieux prévu par la loi du 28 mars 1882. Paul Bert l’emporta, le catéchisme dut être enseigné en dehors des locaux scolaires ; Jules Ferry, souligne Jean-Marie Mayeur, conserva « le regret de cet échec25 ». Il insiste sur le détachement de Jules Ferry par rapport à « toute croyance », sur ce qui le distinguait d’un Félix Pécaut ou d’un Ferdinand Buisson, dont le ton de religiosité lui était « étranger », ce qui allait d’ailleurs de pair avec sa volonté de voir enseignée « une morale sans épithète et non religieuse, mais à tonalité spiritualiste26 ». On rappellera aussi l’intérêt de Jean-Marie Mayeur pour les positions de l’Église catholique sur l’école laïque, pour l’enseignement libre et les lois qui bâtirent progressivement son statut27. En septembre 2009, il introduisit le colloque organisé à Amiens pour le cinquantenaire de la loi Debré et conduisit l’animation de la table-ronde réunissant de « grands témoins », parmi lesquels figuraient Nicole Fontaine, Edmond Vandermeersch et Louis Mexandeau.

    11Quant à la lutte contre les congrégations, elle constitue bien l’un des visages de la laïcisation de la société, que Jean-Marie Mayeur suivit notamment à partir de l’évolution de l’abbé Lemire, dans sa thèse, bien sûr28, mais aussi dans une communication présentée à l’occasion du centenaire de la loi de 1901, « L’abbé Lemire et les congrégations29. » Il l’a également analysée à partir des positions de Gambetta après le refus du Sénat de voter l’article 7, relatif aux congrégations non autorisées, inclus dans la loi sur l’enseignement supérieur votée par la Chambre, le 9 juillet 1879. C’est Gambetta, rappelle-t-il en se référant aux Souvenirs de Freycinet, qui suggéra de contourner ce refus grâce à deux décrets, suggestion à l’origine des fameux décrets du 29 mars 188030. Jean-Marie revient encore sur la question des congrégations pour une période ultérieure, à partir des positions du républicain dreyfusard Bernard-Lazare, dans un article intitulé « Bernard-Lazare et les congrégations31 ».

    12Mais, en matière de laïcité et de laïcisation, c’est la séparation des Églises et de l’État qui semble l’avoir le plus mobilisé. Outre le volume de la collection Archives déjà mentionné32, il convient de souligner la place qu’il réserva à la loi de 1905 dans sa thèse33, dans les ouvrages généraux cités plus haut, dans divers articles34 et ouvrages, par exemple dans son Léon Gambetta, dans lequel il suivit l’évolution du Cahorsin pour ce qui avait trait aux rapports entre l’Église et l’État. En 1877, les positions de celui qui avait accepté et signé le programme de Belleville n’étaient plus celles de 1869 ; il fallait désormais prendre en compte « l’état moral et social de la France », considérer que « le Concordat [était] la loi du pays », une loi devant être appliquée de matière inflexible face aux doctrines ultramontaines ayant triomphé en 187035. Enfin, Jean-Marie Mayeur participa à plusieurs colloques organisés en 2004 et 2005. À Sorèze, il présenta « Les parlementaires et leur rôle dans le vote de la loi36. » Il préfaça divers volumes consacrés à cette loi, le livre d’Alain Boyer, 1905. Églises-État, de la guerre au dialogue37 ou encore les actes d’un colloque qui s’était tenu à Lyon dont la préface lui permit de regretter que trop peu de travaux relatifs à la Séparation eussent été consacrés à la jurisprudence et d’inviter les historiens à « acquérir la compétence de celle-ci pour aller à la juste compréhension des choses38. » Très intéressé par le livre de l’historien britannique Maurice Larkin39, il fit son possible pour le faire traduire et publier en français, ce qui advint en 2004 ; il en appréciait le caractère alerte et les analyses novatrices, notamment celles qui concernent l’évolution de l’Union démocratique et du groupe parlementaire des républicains de gouvernement et les raisons de l’intransigeance romaine, largement liée à des considérations internationales40.

    Quelques personnalités

    13Jean-Marie Mayeur a étudié la construction de la laïcité par le biais du parcours et de diverses personnalités politiques, pour l’essentiel des contemporains des grandes lois laïcisatrices.

    14Il analyse les conceptions de Jules Ferry, pour qui la neutralité religieuse ne devait se doubler ni d’une neutralité philosophique ni d’une neutralité politique, distinguo souvent considéré comme une contradiction, voire une preuve d’hypocrisie, par ses adversaires politiques. Le père des lois scolaires laïques estimait que les instituteurs ne devaient pas se montrer hostiles envers les croyances religieuses, sous peine de commettre une faute professionnelle grave, mais il soutenait aussi le droit pour l’État de défendre, contre les tenants d’une idéologie contre-révolutionnaire, les idées qui faisaient « l’honneur et la raison d’être de la France moderne ». Pour assurer sa survie et maintenir l’unité nationale, l’État, pensait Ferry, avait impérativement besoin d’une doctrine diffusée entre autres par l’école ; c’est pourquoi il était opposé à une liberté d’enseignement illimitée qui profiterait tant à l’extrême droite qu’à l’extrême gauche ; il ne voulait ni d’une école ultramontaine ni d’une école libertaire, les efforts de l’Internationale noire ne devant pas être compensés par ceux de l’Internationale rouge, dit-il le 27 juin 187941.

    15Pour présenter la laïcité telle que la concevait Gambetta, Jean-Marie Mayeur retient essentiellement deux discours. Il présente celui que l’ancien chef du gouvernement de la Défense nationale prononça à Saint-Quentin le 16 novembre 1871 comme « la quintessence de la pensée des républicains sur l’Église et sur l’école ». Tout en y discernant une amorce de l’évolution des opportunistes quant au maintien du concordat, il souligne surtout ce qui a trait à la dénonciation de « l’esprit clérical », à la volonté d’éduquer les citoyens, de fonder une école laïque où les élèves apprendront à aimer leur patrie42. Le second discours, prononcé à la Chambre le 4 mai 1877, est probablement le plus célèbre de tous les discours de Gambetta, avec sa célèbre péroraison : « le cléricalisme, voilà l’ennemi », cri de guerre emprunté à Alphonse Peyrat. Ce jour-là, Gambetta dénonça les empiètements de l’esprit clérical, la collusion « entre le haut personnel de l’agitation cléricale et le haut personnel de la politique réactionnaire » et la démission des libéraux qui, depuis trois décennies, permettait au « mal clérical » de s’infiltrer dans « ce que l’on appelle les classes dirigeantes du pays ». Il rappela les principes selon lesquels l’Église devait être dans l’État, et non l’inverse, et estima que le temps était venu de « réintégrer dans la position inférieure et subalterne qu’elles doivent occuper dans notre société les Églises, quelles qu’elles soient43 ».

    16De Ferdinand Buisson, Jean-Marie Mayeur a retenu ce qui se rapporte à son souci de « laïciser la religion » et de fonder sur la terre le royaume de Dieu conçu comme étant celui « de la justice et de la fraternité ». Il présente ce directeur de l’enseignement primaire, ce président de la commission de la Séparation à la Chambre à la lumière non de son action administrative ou législative, mais de celle de ses convictions : la religion est éternelle, elle correspond à « un besoin éternel de l’âme humaine », mais, soumise à des mues, elle doit se présenter comme une « foi laïque », seule adaptée au monde moderne44.

    17Catholique, libéral, « convaincu de longue date que les confessions religieuses avaient tout à gagner à un régime de liberté » et persuadé que la Séparation était devenue « inévitable en France », Anatole Leroy-Beaulieu a retenu l’attention de Jean-Marie Mayeur45, qui, dans sa thèse, analyse aussi le basculement de l’abbé Lemire ; tout en reconnaissant que les « écoles neutres » peuvent être dangereuses pour les enfants, à partir de la fin des années 1880 l’abbé s’interroge sur le bien-fondé de la création d’écoles libres, leur reproche d’engloutir un argent qui serait mieux utilisé dans l’organisation des catéchismes, et rêve d’une collaboration avec les instituteurs afin de rechristianiser la société46. Il suit encore l’évolution « remarquable » de Paul Barthou lors des débats sur la Séparation ; dès lors que celui-ci fut convaincu que le concordat était bel et bien devenu un « discordat », il se rallia à l’idée « d’une séparation conforme aux aspirations du libéralisme47 ». Enfin, sortant de la période 1870-1914, Jean-Marie Mayeur s’intéresse aux tentatives de Maurice Deixonne et de Guy Mollet de régler la question scolaire et de revoir les relations entre la France et le Saint-Siège. La chute du gouvernement Mollet, en mai 1957, mit fin à ce chapitre de l’histoire de la laïcité française48.

    Laïcité et anticléricalisme

    18Comme nous l’avons dit plus haut, dans le tome V de L’Histoire du peuple français, Jean-Marie Mayeur a consacré quelques pages à l’anticléricalisme et au rationalisme militant. Il y observe que si l’anticléricalisme fut parfois lié au détachement religieux ou à l’irréligion, il a aussi « pu n’être qu’une simple lutte contre l’influence politique de l’Église » en un temps où « le politique et le religieux présentaient tant d’interférences49 ». Dans Libre Pensée et religion laïque en France, il a mentionné les rapports existants entre le mouvement libre penseur – fer de lance de l’anticléricalisme – et « l’idée laïque50 ».

    La question du laïcat dans l’Église

    19Peut-on déceler un lien entre la place des laïcs dans l’Église et l’évolution d’une société de plus en plus marquée par la laïcité des institutions et des pratiques ? Jean-Marie Mayeur s’est intéressé au rôle ecclésial des laïcs tout d’abord dans sa vie, par ses engagements, à commencer par ses prises de position durant la guerre d’Algérie51, mais aussi en tant qu’historien. En 1963, il a collaboré au cahier no 42 de Recherches et débats du Centre catholique des intellectuels français, publié sous le titre Les laïcs et la vie de l’Église, auquel il a donné un article intitulé « La place des laïcs au xixe siècle », sujet délicat à traiter, qui laisse apparaître l’infériorité du rôle auquel furent longtemps cantonnés les non-clercs. Un passage de ce texte invite à s’interroger sur les liens entre laïcat et laïcité : « L’influence exercée sur un État chrétien garantit le maintien de la société chrétienne. Une telle façon de voir interdit d’accepter la laïcisation de la société et du même coup exclut de rechristianiser cette société au moyen de laïcs vivant en son sein. Ainsi la définition des rapports de l’Église et de l’État mène à une appréciation sur le rôle du laïcat. Sauvegarder la société chrétienne par l’action de l’Église sur le pouvoir revient à ne laisser aux laïcs qu’une tâche négligeable. Renoncer à l’État chrétien, accepter la rupture entre l’Église et l’État, prendre conscience de la sécularisation de la vie sociale mène à demander aux laïcs de porter par leur présence témoignage de l’Église. Le rôle croissant des laïcs dans l’Église de France après la rupture du pacte concordataire n’est pas l’effet du hasard ». Mais nous quittons ici l’historien pour trouver le chrétien et le citoyen. Précisément, dans sa préface au livre d’Alain Boyer cité plus haut, Jean-Marie Mayeur écrit : « Au moment où une étrange peur vis-à-vis de l’islam paraît emporter certains esprits, le préfacier, comme historien et citoyen, ne peut que s’associer aux conclusions de ce livre ». Or Alain Boyer avait souhaité que l’utilisation « la plus large possible » des « pistes toujours fécondes » ouvertes par la loi de 1905 permît l’avènement « d’une France plus ouverte, plus tolérante, plus fraternelle en apaisant les querelles religieuses comme le souhaitaient ses auteurs et en favorisant, à travers la laïcité, les conditions nécessaires à des dialogues philosophiques et interreligieux […] dans le souci du service de l’homme, sur le plan individuel et collectif ». C’est à cette vision humaniste que Jean-Marie Mayeur adhérait en tant que citoyen et historien.

    Notes de bas de page

    1 Document manuscrit reproduit en quatrième de couverture du programme de la journée d’hommage du 28 septembre 2018, Jean-Marie Mayeur et l’histoire religieuse contemporaine.

    2 Jacques-Olivier Boudon, « In memoriam : Jean-Marie Mayeur (1933-2013), historien du catholicisme et de la laïcité », Revue d’histoire de l’Église de France, t. 100, 2014, p. 219-234.

    3 Paris, Fayard, 1997.

    4 Annales. Histoire, Sciences sociales, 54e année, no 6, novembre décembre 1999, p. 1405-1407.

    5 Voir aussi Jean-Marie Mayeur, « Autour d’un discours de Gambetta. Laïcité et idée laïque à l’aube de la IIIe République », in Croyances, pouvoirs et sociétés. Des Limousins aux Français. Études offertes à Louis Pérouas réunies par Michel Cassan, Jean Boutier, Nicole Lemaître, Éditions Les Monédières, 1988, p. 244, partiellement repris in La question laïque sous le titre « Gambetta et la laïcité : consensus du parti républicain », p. 35-42.

    6 Jean-Marie Mayeur, « La “guerre scolaire”. Ancienne ou nouvelle histoire ? », Vingtième Siècle. Revue d’histoire, no 5, janvier-mars 1985, p. 101.

    7 Jean-Marie Mayeur, « La “guerre scolaire”… », art. cité, p. 104.

    8 Ce trait n’est pas propre à ce qui se rapporte à la laïcité. Antoine Prost a insisté sur la « rare rigueur », dont Jean-Marie Mayeur faisait preuve dans tous ses travaux, « Pour saluer Jean-Marie Mayeur », Le Mouvement social, no 246, 2014-1, p. 119.

    9 Jean-Marie Mayeur, La séparation de l’Église et de l’État, Paris, Julliard, Archives, 1966.

    10 Jean-Marie Mayeur, François Bédarida, Antoine Prost et Jean-Louis Monneron (dir.), Histoire du peuple français, t. V, Cent ans d’esprit républicain, préface de Charles Morazé, Paris, Nouvelle Librairie de France, 1967, p. 173-179.

    11 Jean-Marie Mayeur, La question laïque…, op. cit., p. 160.

    12 Denis Pelletier, Annales…, art. cité, p. 1406.

    13 Jean-Marie Mayeur, « La “guerre scolaire”… », art. cité, p. 101-102.

    14 Jacques Gadille et Jean-Marie Mayeur (dir.), Histoire du christianisme des origines à nos jours, t. XI, Libéralisme, industrialisation, expansion européenne (1830-1914), Paris, Desclée, 1995, p. 519-534.

    15 Jean-Marie Mayeur, « Laïcité et idée laïque au début de la IIIe République », in Les Opportunistes. Les débuts de la République aux républicains, Léo Hamon (dir.), Les Entretiens d’Auxerre, 1991, p. 105-124.

    16 Jean-Marie Mayeur, La question laïque…, op. cit., p. 11-121.

    17 Ibid., p. 123-160.

    18 Ibid., p. 161-176.

    19 Ibid., p. 177-191.

    20 René Rémond (dir.), Forces religieuses et attitudes politiques dans la France contemporaine (Colloque de Strasbourg. 23-25 mai 1963), Librairie Armand Colin, Cahiers de la Fondation nationale des Sciences politiques, 1965.

    21 Jean-Marie Mayeur, « La “guerre scolaire”… », art. cité, p. 193-209.

    22 Jean-Marie Mayeur, La question laïque…, op. cit., p. 219.

    23 Jean-Marie Mayeur, « La “guerre scolaire”… », art. cité, p. 103.

    24 Jean-Marie Mayeur, La question laïque…, op. cit., p. 58.

    25 Ibid., p. 59.

    26 Ibid., p. 66.

    27 Jean-Marie Mayeur, « “La guerre scolaire”… », art. cité, p. 198-209.

    28 Jean-Marie Mayeur, L’abbé Lemire…, op. cit., p. 287-297.

    29 Jacqueline Lalouette et Jean-Pierre Machelon (dir.), 1901. Les congrégations hors la loi ?, Paris, Letouzey et Ané, 2002, p. 97-105.

    30 Jean-Marie Mayeur, Léon Gambetta : la patrie et la République, Paris, Fayard, 2008, p. 319-321.

    31 Commentaire, no 64, 1993-4, p. 809-819.

    32 Volume réédité en 1991, par les Éditions ouvrières, puis en 2005 par les Éditions de l’Atelier.

    33 Jean-Marie Mayeur, L’abbé Lemire…, op. cit., p. 309-327.

    34 Voir, par exemple, « La crise de la séparation », Archives de l’Église de France. Bulletin de l’Association des Archivistes de l’Église de France, no 53, 1er semestre 2003, p. 2-10.

    35 Jean-Marie Mayeur, Léon Gambetta…, op. cit., p. 252-253.

    36 Marie-Odile Munier (dir.), Regards croisés en 1905 sur la loi de séparation des Églises et de l’État, Albi, Presses du Centre universitaire Champollion, 2005, p. 17-27.

    37 Paris, Cana, 2004.

    38 Jean-Pierre Chantin et Daniel Moulinet (dir.), La séparation de 1905 : les hommes et les lieux, Paris, éditions de l’Atelier, 2005, p. 14-15.

    39 Maurice Larkin, Church and State after the Dreyfus Affair: the Separation Issue in France, Londres, Éditions Macmillan, 1974.

    40 Maurice Larkin, L’Église et l’État en France : 1905, la crise de la séparation, Toulouse, Éditions Privat, 2004, p. 15.

    41 Voir Jean-Marie Mayeur, « Jules Ferry et la laïcité », Jules Ferry fondateur de la République, actes du colloque organisé par l’EHESS présentés par François Furet, Paris, éditions de l’EHESS, 1985, p. 147-160, notamment p. 151-153 et « La neutralité selon Ferry », La question laïque…, op. cit., p. 57-63, notamment p. 61-62.

    42 Jean-Marie Mayeur, « Gambetta et la laïcité : consensus du parti républicain », La question laïque…, op. cit., p. 39-40.

    43 Jean-Marie Mayeur, Léon Gambetta…, op. cit., p. 250-252.

    44 Jean-Marie Mayeur, « La foi laïque de Ferdinand Buisson », Libre Pensée et religion laïque en France de la fin du Second Empire à la fin de la Troisième République. Journée d’étude tenue à l’université de Paris XII, 10 novembre 1879, introduction par Jean-Marie Mayeur, Strasbourg, Cerdic-Publications, 1980, p. 247-257.

    45 Jean-Marie Mayeur, « Anatole Leroy-Beaulieu et la Séparation des Églises et de l’État », Autour de la loi de Séparation. 1905, Revue des Sciences religieuses, 79e année, no 4, octobre 2005, p. 442.

    46 Jean-Marie Mayeur, L’abbé Lemire…, op. cit., p. 51.

    47 Jean-Marie Mayeur, « La crise de la séparation », La Revue administrative, 1999, no 2 spécial, Le Conseil d’État et la liberté religieuse, p. 32.

    48 « Guy Mollet et la laïcité », La question laïque…, p. 177-191.

    49 Jean-Marie Mayeur, Histoire du peuple français. Cent ans d’esprit républicain…, op. cit., p. 174.

    50 Libre Pensée et religion laïque en France de la fin du Second Empire à la fin de la Troisième République…, introduction, p. 9. Par ailleurs, dans le compte rendu qu’il fit de l’ouvrage tiré de notre propre thèse, consacrée à l’histoire de la Libre Pensée en France de 1848 à 1940, Jean-Marie Mayeur estima que ce livre présentait un caractère actuel et pouvait éclairer « nos débats sur la laïcité aujourd’hui », Annales. Histoire, Sciences sociales, 54e année, no 6, novembre décembre 1999, p. 1405.

    51 Voir Catherine Mayeur-Jaouen, « Urgence pour l’Algérie », Vin Nouveau, une revue d’étudiants catholiques contre la guerre d’Algérie (1955-1956), in Morgan Corriou et M’hamed Oualdi (dir), Études offertes à Omar Carlier, Paris, Éditions de la Sorbonne, 2018, p. 387-413. Reproduit dans le présent volume.

    Auteur

    • Jacqueline Lalouette
      Jacqueline Lalouette est professeur émérite d’histoire contemporaine à l’université de Lille III. Elle a publié Histoire de la Libre Pensée en France. 1848-1940 (Albin Michel, 1997), La République anticléricale (Le Seuil, 2001) et Histoire de l’anticléricalisme en France (coll. « Que sais-Je ? », 2020), dédié à la mémoire de Jean-Marie Mayeur. Elle est aussi l’auteur de La Séparation des Églises et de l’État. Genèse et développement d’une idée (Le Seuil, 2005) Après un livre sur l’histoire des jours fériés, elle a consacré un ouvrage à Jean Jaurès (Jean Jaurès. L’assassinat, la gloire, le souvenir, Perrin, 2014) et travaille actuellement sur la statuaire publique (Un peuple de statues. La célébration sculptée des grands hommes, Mare et Martin, 2018 ; Les statues de la discorde, Passés Composés, 2021).
    Précédent Suivant
    Table des matières

    Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

    Voir plus de livres
    Paysans des Alpes

    Paysans des Alpes

    Les communautés montagnardes au Moyen Âge

    Nicolas Carrier et Fabrice Mouthon

    2010

    Pérégrin d’Opole

    Pérégrin d’Opole

    Un prédicateur dominicain à l'apogée de la chrétienté médiévale

    Hervé Martin

    2008

    Prêtres de Bretagne au xixe siècle

    Prêtres de Bretagne au xixe siècle

    Samuel Gicquel

    2008

    Un constructeur de la France du xxe siècle

    Un constructeur de la France du xxe siècle

    La Société Auxiliaire d'Entreprises (SAE) et la naissance de la grande entreprise française de bâtiment (1924-1974)

    Pierre Jambard

    2008

    Ouvriers bretons

    Ouvriers bretons

    Conflits d'usines, conflits identitaires en Bretagne dans les années 1968

    Vincent Porhel

    2008

    L'intrusion balnéaire

    L'intrusion balnéaire

    Les populations littorales bretonnes et vendéennes face au tourisme (1800-1945)

    Johan Vincent

    2008

    L'individu dans la famille à Rome au ive siècle

    L'individu dans la famille à Rome au ive siècle

    D'après l'œuvre d'Ambroise de Milan

    Dominique Lhuillier-Martinetti

    2008

    L'éveil politique de la Savoie

    L'éveil politique de la Savoie

    Conflits ordinaires et rivalités nouvelles (1848-1853)

    Sylvain Milbach

    2008

    L'évangélisation des Indiens du Mexique

    L'évangélisation des Indiens du Mexique

    Impact et réalité de la conquête spirituelle (xvie siècle)

    Éric Roulet

    2008

    L'étranger en Bretagne au Moyen Âge

    L'étranger en Bretagne au Moyen Âge

    Présence, attitudes, perceptions

    Laurence Moal

    2008

    Les saints bretons entre légendes et histoire

    Les saints bretons entre légendes et histoire

    Le glaive à deux tranchants

    Bernard Merdrignac

    2008

    Les miroirs du silence

    Les miroirs du silence

    L'éducation des jeunes sourds dans l'Ouest, 1800-1934

    Patrick Bourgalais

    2008

    Voir plus de livres
    1 / 12
    Paysans des Alpes

    Paysans des Alpes

    Les communautés montagnardes au Moyen Âge

    Nicolas Carrier et Fabrice Mouthon

    2010

    Pérégrin d’Opole

    Pérégrin d’Opole

    Un prédicateur dominicain à l'apogée de la chrétienté médiévale

    Hervé Martin

    2008

    Prêtres de Bretagne au xixe siècle

    Prêtres de Bretagne au xixe siècle

    Samuel Gicquel

    2008

    Un constructeur de la France du xxe siècle

    Un constructeur de la France du xxe siècle

    La Société Auxiliaire d'Entreprises (SAE) et la naissance de la grande entreprise française de bâtiment (1924-1974)

    Pierre Jambard

    2008

    Ouvriers bretons

    Ouvriers bretons

    Conflits d'usines, conflits identitaires en Bretagne dans les années 1968

    Vincent Porhel

    2008

    L'intrusion balnéaire

    L'intrusion balnéaire

    Les populations littorales bretonnes et vendéennes face au tourisme (1800-1945)

    Johan Vincent

    2008

    L'individu dans la famille à Rome au ive siècle

    L'individu dans la famille à Rome au ive siècle

    D'après l'œuvre d'Ambroise de Milan

    Dominique Lhuillier-Martinetti

    2008

    L'éveil politique de la Savoie

    L'éveil politique de la Savoie

    Conflits ordinaires et rivalités nouvelles (1848-1853)

    Sylvain Milbach

    2008

    L'évangélisation des Indiens du Mexique

    L'évangélisation des Indiens du Mexique

    Impact et réalité de la conquête spirituelle (xvie siècle)

    Éric Roulet

    2008

    L'étranger en Bretagne au Moyen Âge

    L'étranger en Bretagne au Moyen Âge

    Présence, attitudes, perceptions

    Laurence Moal

    2008

    Les saints bretons entre légendes et histoire

    Les saints bretons entre légendes et histoire

    Le glaive à deux tranchants

    Bernard Merdrignac

    2008

    Les miroirs du silence

    Les miroirs du silence

    L'éducation des jeunes sourds dans l'Ouest, 1800-1934

    Patrick Bourgalais

    2008

    Voir plus de chapitres

    L’évolution de l’école catholique en France après la loi Debré et la déclaration Gravissimum educationis momentum

    Jacqueline Lalouette

    Cantiques mariaux et royauté de Marie dans l’hymnodie en langue française (XIXe-XXe siècles)

    Jacqueline Lalouette

    La Fédération française de la Libre Pensée : une intervention tardive et ambiguë

    Jacqueline Lalouette

    La Légion d’honneur et les « petites patries ». Les communes bourguignonnes décorées de la Légion d’honneur

    Jacqueline Lalouette

    Voir plus de chapitres
    1 / 4

    L’évolution de l’école catholique en France après la loi Debré et la déclaration Gravissimum educationis momentum

    Jacqueline Lalouette

    Cantiques mariaux et royauté de Marie dans l’hymnodie en langue française (XIXe-XXe siècles)

    Jacqueline Lalouette

    La Fédération française de la Libre Pensée : une intervention tardive et ambiguë

    Jacqueline Lalouette

    La Légion d’honneur et les « petites patries ». Les communes bourguignonnes décorées de la Légion d’honneur

    Jacqueline Lalouette

    Accès ouvert

    Accès ouvert freemium

    ePub

    PDF

    PDF du chapitre

    Suggérer l’acquisition à votre bibliothèque

    Acheter

    Édition imprimée

    Presses universitaires de Rennes
    • amazon.fr
    • decitre.fr
    • mollat.com
    • leslibraires.fr
    • placedeslibraires.fr
    ePub / PDF

    1 Document manuscrit reproduit en quatrième de couverture du programme de la journée d’hommage du 28 septembre 2018, Jean-Marie Mayeur et l’histoire religieuse contemporaine.

    2 Jacques-Olivier Boudon, « In memoriam : Jean-Marie Mayeur (1933-2013), historien du catholicisme et de la laïcité », Revue d’histoire de l’Église de France, t. 100, 2014, p. 219-234.

    3 Paris, Fayard, 1997.

    4 Annales. Histoire, Sciences sociales, 54e année, no 6, novembre décembre 1999, p. 1405-1407.

    5 Voir aussi Jean-Marie Mayeur, « Autour d’un discours de Gambetta. Laïcité et idée laïque à l’aube de la IIIe République », in Croyances, pouvoirs et sociétés. Des Limousins aux Français. Études offertes à Louis Pérouas réunies par Michel Cassan, Jean Boutier, Nicole Lemaître, Éditions Les Monédières, 1988, p. 244, partiellement repris in La question laïque sous le titre « Gambetta et la laïcité : consensus du parti républicain », p. 35-42.

    6 Jean-Marie Mayeur, « La “guerre scolaire”. Ancienne ou nouvelle histoire ? », Vingtième Siècle. Revue d’histoire, no 5, janvier-mars 1985, p. 101.

    7 Jean-Marie Mayeur, « La “guerre scolaire”… », art. cité, p. 104.

    8 Ce trait n’est pas propre à ce qui se rapporte à la laïcité. Antoine Prost a insisté sur la « rare rigueur », dont Jean-Marie Mayeur faisait preuve dans tous ses travaux, « Pour saluer Jean-Marie Mayeur », Le Mouvement social, no 246, 2014-1, p. 119.

    9 Jean-Marie Mayeur, La séparation de l’Église et de l’État, Paris, Julliard, Archives, 1966.

    10 Jean-Marie Mayeur, François Bédarida, Antoine Prost et Jean-Louis Monneron (dir.), Histoire du peuple français, t. V, Cent ans d’esprit républicain, préface de Charles Morazé, Paris, Nouvelle Librairie de France, 1967, p. 173-179.

    11 Jean-Marie Mayeur, La question laïque…, op. cit., p. 160.

    12 Denis Pelletier, Annales…, art. cité, p. 1406.

    13 Jean-Marie Mayeur, « La “guerre scolaire”… », art. cité, p. 101-102.

    14 Jacques Gadille et Jean-Marie Mayeur (dir.), Histoire du christianisme des origines à nos jours, t. XI, Libéralisme, industrialisation, expansion européenne (1830-1914), Paris, Desclée, 1995, p. 519-534.

    15 Jean-Marie Mayeur, « Laïcité et idée laïque au début de la IIIe République », in Les Opportunistes. Les débuts de la République aux républicains, Léo Hamon (dir.), Les Entretiens d’Auxerre, 1991, p. 105-124.

    16 Jean-Marie Mayeur, La question laïque…, op. cit., p. 11-121.

    17 Ibid., p. 123-160.

    18 Ibid., p. 161-176.

    19 Ibid., p. 177-191.

    20 René Rémond (dir.), Forces religieuses et attitudes politiques dans la France contemporaine (Colloque de Strasbourg. 23-25 mai 1963), Librairie Armand Colin, Cahiers de la Fondation nationale des Sciences politiques, 1965.

    21 Jean-Marie Mayeur, « La “guerre scolaire”… », art. cité, p. 193-209.

    22 Jean-Marie Mayeur, La question laïque…, op. cit., p. 219.

    23 Jean-Marie Mayeur, « La “guerre scolaire”… », art. cité, p. 103.

    24 Jean-Marie Mayeur, La question laïque…, op. cit., p. 58.

    25 Ibid., p. 59.

    26 Ibid., p. 66.

    27 Jean-Marie Mayeur, « “La guerre scolaire”… », art. cité, p. 198-209.

    28 Jean-Marie Mayeur, L’abbé Lemire…, op. cit., p. 287-297.

    29 Jacqueline Lalouette et Jean-Pierre Machelon (dir.), 1901. Les congrégations hors la loi ?, Paris, Letouzey et Ané, 2002, p. 97-105.

    30 Jean-Marie Mayeur, Léon Gambetta : la patrie et la République, Paris, Fayard, 2008, p. 319-321.

    31 Commentaire, no 64, 1993-4, p. 809-819.

    32 Volume réédité en 1991, par les Éditions ouvrières, puis en 2005 par les Éditions de l’Atelier.

    33 Jean-Marie Mayeur, L’abbé Lemire…, op. cit., p. 309-327.

    34 Voir, par exemple, « La crise de la séparation », Archives de l’Église de France. Bulletin de l’Association des Archivistes de l’Église de France, no 53, 1er semestre 2003, p. 2-10.

    35 Jean-Marie Mayeur, Léon Gambetta…, op. cit., p. 252-253.

    36 Marie-Odile Munier (dir.), Regards croisés en 1905 sur la loi de séparation des Églises et de l’État, Albi, Presses du Centre universitaire Champollion, 2005, p. 17-27.

    37 Paris, Cana, 2004.

    38 Jean-Pierre Chantin et Daniel Moulinet (dir.), La séparation de 1905 : les hommes et les lieux, Paris, éditions de l’Atelier, 2005, p. 14-15.

    39 Maurice Larkin, Church and State after the Dreyfus Affair: the Separation Issue in France, Londres, Éditions Macmillan, 1974.

    40 Maurice Larkin, L’Église et l’État en France : 1905, la crise de la séparation, Toulouse, Éditions Privat, 2004, p. 15.

    41 Voir Jean-Marie Mayeur, « Jules Ferry et la laïcité », Jules Ferry fondateur de la République, actes du colloque organisé par l’EHESS présentés par François Furet, Paris, éditions de l’EHESS, 1985, p. 147-160, notamment p. 151-153 et « La neutralité selon Ferry », La question laïque…, op. cit., p. 57-63, notamment p. 61-62.

    42 Jean-Marie Mayeur, « Gambetta et la laïcité : consensus du parti républicain », La question laïque…, op. cit., p. 39-40.

    43 Jean-Marie Mayeur, Léon Gambetta…, op. cit., p. 250-252.

    44 Jean-Marie Mayeur, « La foi laïque de Ferdinand Buisson », Libre Pensée et religion laïque en France de la fin du Second Empire à la fin de la Troisième République. Journée d’étude tenue à l’université de Paris XII, 10 novembre 1879, introduction par Jean-Marie Mayeur, Strasbourg, Cerdic-Publications, 1980, p. 247-257.

    45 Jean-Marie Mayeur, « Anatole Leroy-Beaulieu et la Séparation des Églises et de l’État », Autour de la loi de Séparation. 1905, Revue des Sciences religieuses, 79e année, no 4, octobre 2005, p. 442.

    46 Jean-Marie Mayeur, L’abbé Lemire…, op. cit., p. 51.

    47 Jean-Marie Mayeur, « La crise de la séparation », La Revue administrative, 1999, no 2 spécial, Le Conseil d’État et la liberté religieuse, p. 32.

    48 « Guy Mollet et la laïcité », La question laïque…, p. 177-191.

    49 Jean-Marie Mayeur, Histoire du peuple français. Cent ans d’esprit républicain…, op. cit., p. 174.

    50 Libre Pensée et religion laïque en France de la fin du Second Empire à la fin de la Troisième République…, introduction, p. 9. Par ailleurs, dans le compte rendu qu’il fit de l’ouvrage tiré de notre propre thèse, consacrée à l’histoire de la Libre Pensée en France de 1848 à 1940, Jean-Marie Mayeur estima que ce livre présentait un caractère actuel et pouvait éclairer « nos débats sur la laïcité aujourd’hui », Annales. Histoire, Sciences sociales, 54e année, no 6, novembre décembre 1999, p. 1405.

    51 Voir Catherine Mayeur-Jaouen, « Urgence pour l’Algérie », Vin Nouveau, une revue d’étudiants catholiques contre la guerre d’Algérie (1955-1956), in Morgan Corriou et M’hamed Oualdi (dir), Études offertes à Omar Carlier, Paris, Éditions de la Sorbonne, 2018, p. 387-413. Reproduit dans le présent volume.

    Jean-Marie Mayeur

    X Facebook Email

    Jean-Marie Mayeur

    Ce livre est diffusé en accès ouvert freemium. L’accès à la lecture en ligne est disponible. L’accès aux versions PDF et ePub est réservé aux bibliothèques l’ayant acquis. Vous pouvez vous connecter à votre bibliothèque à l’adresse suivante : https://freemium.openedition.org/oebooks

    Suggérer l’acquisition à votre bibliothèque Acheter ce livre aux formats PDF et ePub

    Si vous avez des questions, vous pouvez nous écrire à access[at]openedition.org

    Jean-Marie Mayeur

    Vérifiez si votre bibliothèque a déjà acquis ce livre : authentifiez-vous à OpenEdition Freemium for Books.

    Vous pouvez suggérer à votre bibliothèque d’acquérir un ou plusieurs livres publiés sur OpenEdition Books. N’hésitez pas à lui indiquer nos coordonnées : access[at]openedition.org

    Vous pouvez également nous indiquer, à l’aide du formulaire suivant, les coordonnées de votre bibliothèque afin que nous la contactions pour lui suggérer l’achat de ce livre. Les champs suivis de (*) sont obligatoires.

    Veuillez, s’il vous plaît, remplir tous les champs.

    La syntaxe de l’email est incorrecte.

    Référence numérique du chapitre

    Format

    Lalouette, J. (2022). Jean-Marie Mayeur, historien de la laïcité. In Étienne Fouilloux, C. Langlois, A. Encrevé, & J. Prévotat (éds.), Jean-Marie Mayeur (1‑). Presses universitaires de Rennes. https://doi.org/10.4000/books.pur.185236
    Lalouette, Jacqueline. « Jean-Marie Mayeur, historien de la laïcité ». In Jean-Marie Mayeur, édité par Étienne Fouilloux, Claude Langlois, André Encrevé, et Jacques Prévotat. Rennes: Presses universitaires de Rennes, 2022. https://doi.org/10.4000/books.pur.185236.
    Lalouette, Jacqueline. « Jean-Marie Mayeur, historien de la laïcité ». Jean-Marie Mayeur, édité par Étienne Fouilloux et al., Presses universitaires de Rennes, 2022, https://doi.org/10.4000/books.pur.185236.

    Référence numérique du livre

    Format

    Fouilloux, Étienne, Langlois, C., Encrevé, A., & Prévotat, J. (éds.). (2022). Jean-Marie Mayeur (1‑). Presses universitaires de Rennes, Société d’histoire religieuse de la France. https://doi.org/10.4000/books.pur.185149
    Fouilloux, Étienne, Claude Langlois, André Encrevé, et Jacques Prévotat, éd. Jean-Marie Mayeur. Rennes: Presses universitaires de Rennes, Société d’histoire religieuse de la France, 2022. https://doi.org/10.4000/books.pur.185149.
    Fouilloux, Étienne, et al., éditeurs. Jean-Marie Mayeur. Presses universitaires de Rennes, Société d’histoire religieuse de la France, 2022, https://doi.org/10.4000/books.pur.185149.
    Compatible avec Zotero Zotero

    1 / 3

    Presses universitaires de Rennes

    Presses universitaires de Rennes

    • Mentions légales
    • Plan du site
    • Se connecter

    Suivez-nous

    • Flux RSS

    URL : http://www.pur-editions.fr

    Email : pur@univ-rennes2.fr

    Adresse :

    2, avenue Gaston Berger

    CS 24307

    F-35044

    Rennes

    France

    OpenEdition
    • Candidater à OpenEdition Books
    • Connaître le programme OpenEdition Freemium
    • Commander des livres
    • S’abonner à la lettre d’OpenEdition
    • CGU d’OpenEdition Books
    • Accessibilité : partiellement conforme
    • Données personnelles
    • Gestion des cookies
    • Système de signalement