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    Plan détaillé Texte intégral La phase préliminaire La réaction protestante Les pamphlets catholiques Les vicissitudes des Actes de la conférence Conclusion Notes de bas de page Auteur

    Les disputes et la conversion religieuse de l’Antiquité au xviie siècle

    Ce livre est recensé par

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    Table des matières

    Formes et stratégies de publication de la conférence de Fontainebleau (1600)

    Pietro Piccin

    p. 175-186

    Texte intégral La phase préliminaire Les premières formes de publication après l’événement La réaction protestante Le retour à Saumur et la publication du Discours Le Discours de Mornay Les pamphlets catholiques Les vicissitudes des Actes de la conférence Conclusion Notes de bas de page Auteur

    Texte intégral

    1Tout en gardant les caractéristiques propres aux conférences théologiques, au point qu’on l’a indiquée comme un modèle1, la conférence de religion de Fontainebleau du 4 mai 1600, où se confrontèrent l’évêque Jacques Davy Du Perron et le gouverneur reformé de Saumur Philippe Duplessis-Mornay, a produit une quantité d’écrits telle qu’elle ne trouve pas de parangon parmi les autres conférences de religion. En effet, à la différence des autres conférences, qui demeurent obscures et méconnues, elle possède les traits typiques du grand événement : un fait notoire et chargé d’enjeux, auquel ont pris part des personnages de haut rang.

    2Je propose de nous intéresser à la conférence de Fontainebleau en tant qu’événement producteur d’écrits et de voir comment ces écrits ont interprété et manipulé cet événement dans l’espace public.

    La phase préliminaire

    3Et d’abord, quand commence cet événement ? En 1598, au lendemain de l’édit de Nantes, l’ancien chef huguenot Philippe Duplessis-Mornay publia son Traité de l’eucharistie2, où il sapait les fondements de la messe catholique en reconstruisant l’origine et le développement du rite de la communion. Ceci déclencha les virulentes attaques d’une poignée de controversistes catholiques, qui s’en prirent à l’exactitude des nombreuses allégations qui constituaient la structure argumentative du Traité3. Ces attaques mettaient en doute la compétence de Mornay dans les matières savantes.

    4L’épisode qui transforma la polémique livresque en une véritable affaire fut la publication « orale » du contenu d’un billet, que Duplessis-Mornay avait écrit de sa main le 20 mars 1600. Ce billet était adressé à Jacques Davy Du Perron, qui était en ce moment-là évêque d’Évreux. Mornay y sommait Du Perron, qui prétendait avoir trouvé plusieurs fausses allégations dans le Traité, de se joindre à lui pour demander au roi de nommer des commissaires devant lesquels examiner le livre. Qui avait donc rendu publique la sommation de Duplessis-Mornay ? Selon celui-ci, c’était Du Perron, car il regrettait le fait que Du Perron eût fait imprimer et diffuser sa sommation contre son gré. Pierre de l’Estoile, nous dit que la sommation de Mornay fut effectivement criée dans Paris le 20 mars4. Le verbe « crier » impliquait généralement une certaine organisation de l’action et lui donne une officialité qu’ordinairement le bruit ou la rumeur n’avaient pas. Cela concerne aussi la réponse de Du Perron, car elle « fust criée à Paris, par les Quarrefours » le 24 mars5. Par conséquent, il est légitime de croire que la nouvelle de la sommation de Mornay ait été propagée sur l’initiative du même Du Perron.

    5La réponse de Du Perron, un véritable chef-d’œuvre d’écriture d’action, fut imprimée dans un petit opuscule in-8o, du même format qu’un occasionnel, contenant aussi la sommation de Mornay. Son exorde manifeste une visée de publication sans équivoque :

    « Ayant receu ceste sommation, dont le bruit & les coppies volent déja par tout, écrite & signée de la main du Sieur du Plessis, & voyant que ce n’est point une semonce d’un particulier à un particulier, mais d’un party à un party. I’ay pensé, que l’interest de la cause de l’Eglise ne me permettoit, ny de la laisser courir sans réponse, ny de luy repondre secrettement. Car comme le but de son offre est, en cas de refus, de tirer de la fuitte ou du silence des Catholiques, une justification publique de ses écrits Aussi est-il raisonnable que ma réponse soit publique, & que les adversaires de l’Eglise n’ayent pas l’advantage de pouvoir publier l’un & dissimuler l’autre6. »

    6D’abord, Du Perron joue sur le couple publication/dissimulation. Il explique la publication de sa réponse par le fait que la sommation de Mornay circulait déjà partout. Sous ce prétexte, Du Perron prétend que l’absence d’une réponse de sa part serait interprétée comme une justification des écrits du gouverneur de Saumur. Une riposte privée, en revanche, pourrait être dissimulée, c’est-à-dire ignorée publiquement, comme si elle n’existait pas. Du Perron soutient la nécessité de rendre publique sa réplique par le fait que la sommation de Duplessis-Mornay concerne toute l’Église, qu’il se charge de défendre. Du Perron se porte donc en champion du catholicisme contre Duplessis-Mornay, qui est désigné, par conséquent, comme le champion du protestantisme. Pour conforter cette désignation, il soutient que le Traité de l’Eucharistie serait un ouvrage collectif auquel auraient contribué plusieurs ministres réformés. La réfutation du Traité équivaudrait ainsi à les réfuter tous d’un coup.

    7La réplique de Mornay, datée du 1er avril 1600, adopte le même format éditorial que la réponse de Du Perron. Le gouverneur de Saumur s’y plaint de la procédure employée par son adversaire : il lui reproche d’avoir transformé une semonce privée en un défi de parti à parti, ce qui ne s’adapte pas à une conférence de religion, qui doit tendre à réunir les âmes. Malgré tout, Duplessis-Mornay accepte l’offre de débattre et souhaite que l’occasion se tourne en faveur de la réforme de l’Église de France.

    8D’après l’Estoile, la nouvelle officielle de la concession de la conférence se répandit par Paris le 25 avril : dans la capitale on chanta, à l’occasion, un sonnet adressé au poète Desportes, qui ironisait sur la compétence théologique de Mornay et sur le fait qu’on discutât de dogmes à la cour7.

    Les premières formes de publication après l’événement

    9Le 4 mai, en présence d’Henri IV, eut lieu la première et unique séance de la conférence. Du Perron et Mornay ne débattirent que neuf passages du Traité. La victoire fut attribuée à Du Perron et la nouvelle de la défaite du gouverneur de Saumur se répandit très vite. Le 4 et le 5 mai Pierre de l’Estoile rapporte les premiers vers sur la victoire de Du Perron.

    10Le Journal de Pierre de l’Estoile fournit aussi d’intéressants détails sur les rumeurs qui circulaient derrière les coulisses de l’événement. L’Estoile juge que la défaite de Mornay ne fut pas « si grande qu’on la crioit partout, et principalement à Paris8 », car elle était limitée aux neuf passages disputés. Cela indique le poids et la « surexposition médiatique » que lui attribuèrent les catholiques, qui en firent une sorte de « réfutation de toute la Religion des Huguenots9 ». En plus, selon le Journal, ce fut le roi qui, par sa lettre à Épernon10, où il s’attribuait le mérite de la victoire de Du Perron, déclencha la campagne de libelles contre le gouverneur de Saumur, avant de faire apaiser les partis11.

    11La lettre à Épernon fut rendue publique par la volonté de son destinataire, probablement pour accroître son prestige auprès de l’Église. Cette lettre fut propagée aussi à l’étranger, mais il est intéressant d’observer en particulier le réseau de sa diffusion en France. Madame de Mornay relate que cette lettre fut livrée à Gilles de Souvré, marquis de Courtanvaux et gouverneur de la Touraine, lequel la transmit au « Sénéchal du lieu » (d’Anjou, probablement). Celui-ci en fit faire beaucoup de copies qui auraient été lues en chaque paroisse du pays pendant le prône, si Duplessis-Mornay n’avait pas déjoué cette menace par de « doux châtiments » lorsqu’il rentra à Saumur.

    12Il s’agit donc d’un système de propagation ramifié, qui ne relève pas de la hiérarchie institutionnelle. Il faut donc chercher la raison du soutien à la diffusion de la lettre dans d’autres logiques, soit la foi, soit des liens de clientèle ou d’amitié entre eux. Souvré et Épernon, en particulier, avaient été tous les deux des favoris d’Henri III ; en plus, le gouverneur de Touraine fut un des premiers à se rallier à Henri IV. Au-delà du cas spécifique, des courroies de transmission analogues furent mises en place, avec succès, dans d’autres provinces françaises. Un processus de propagation semblable serait celui du Te Deum, l’hymne qui célébrait les gestes de la monarchie et dont l’usage était alors en train d’être institutionnalisé12, qui fut chanté dans plusieurs églises du Royaume pour célébrer la victoire de Du Perron. Dans les deux cas, on assiste au rôle capital des paroisses dans la diffusion de l’information dans un pays rural comme la France de l’époque, et on pourrait se demander si la diffusion de la lettre à Épernon et l’exécution du Te Deum, n’allaient pas du même pas.

    La réaction protestante

    13La première réaction protestante à la conférence dont parlent les Mémoires de Madame de Mornay pourrait être un écrit du pasteur de Paris Pierre Du Moulin, un fameux controversiste, que Madame de Mornay chargea d’écrire un abrégé de l’événement, qu’elle se soucia de diffuser. Cet écrit pourrait être l’anonyme Advertissement touchant la vaine vanterie de ceux de l’Église romaine13, souvent trop facilement attribué à Mornay.

    14Dans ce texte, on précise que les fondements de la religion réformée se trouvent exclusivement dans les Saintes Écritures, et que le recours aux anciens pères et docteurs de l’Église sert seulement à les éclaircir. Toutefois, le livre de Mornay a savamment montré un bon accord entre les thèses calvinistes et les thèses des auteurs anciens. Si divers passages n’étaient pas parfaitement allégués, cela ne suffisait pas à réfuter la vérité de la religion reformée. Le libelliste passe donc en revue les passages disputés en remettant en question le prétendu succès de Du Perron, en énumérant les contradictions et les faveurs qu’il a reçues des commissaires.

    Le retour à Saumur et la publication du Discours

    15Le 10 mai Mornay quitta Paris pour Saumur, où il arriva juste à temps pour empêcher la publication de la lettre du roi à Épernon.

    16La diffusion de cette lettre poussa Duplessis-Mornay à accélérer la publication de son Discours, qu’il termina peu après son arrivée à Saumur. Il exposa le déroulement de la conférence à l’assemblée des Églises réformées, qui se réunissait alors dans la ville angevine. Il obtint, d’après Charlotte Arbaleste, un soutien tellement fort que les députés des Églises ne se limitèrent pas seulement à l’approbation de son Discours, mais, pour en soutenir la propagation, en firent des copies qu’ils expédièrent dans leurs provinces. Duplessis-Mornay envoya une copie imprimée à La Rochelle et une autre à sa femme qui expédia le Discours à Daniel Tilenus, un autre controversiste qui était pasteur à Sedan, et puis en peu partout, en France et à l’étranger, aux adresses que Mornay lui avait indiquées et à d’autres choisies par elle. Le Discours fut bien accueilli par les communautés réformées et reçut l’appréciation favorable de Théodore de Bèze, successeur de Calvin à Genève.

    Le Discours de Mornay

    17Le Discours veritable de la conference tenue à Fontainebleau, le 4 Mai 1600 est formellement un libelle anonyme. La première partie, qui occupe plus d’un tiers des pages, porte sur les faits qui ont précédé la conférence de Fontainebleau. Ce Discours insiste, beaucoup plus que l’Advertissement touchant la vaine vanterie de ceux de l’Église romaine, sur la procédure de la conférence et sur l’action du roi, en dévoilant la proximité entre celui-ci et Du Perron. Il soutient que l’examen complet du Traité fut cassé parce que les théologiens de la Sorbonne le considéraient trop dangereux pour la cause catholique, ce pourquoi on préféra organiser une conférence de religion14. Mornay, affirme-t-il, avait compris les conséquences de ce choix, à savoir de faire réussir « cette action à quelque prix que ce fust, au contentement du Pape & à l’avantage de l’Église Romaine15 ». De fait, selon le Discours, Henri IV se fit pratiquement conduire par l’évêque d’Évreux et garda à l’écart Duplessis-Mornay pendant toute la phase préparatoire.

    18Pour défendre la validité de ses allégations et du sens qu’il leur avait attribué, Mornay insère nombre de longues citations dans le texte et remplit les marges de son libelle des versions originales, latines et grecques, des écrits dont il s’est servi. Il décrit le comportement de Du Perron, arrogant et irrespectueux, profitant de son influence sur le roi. Il ajoute qu’il a écrit ce libelle parce que les gens « s’en imaginoient toute autre chose16 », notamment à cause de la diffusion de la lettre du roi à Épernon. Au vrai, continue-t-il, la victoire de Du Perron n’a été qu’une illusion qui s’évanouira rapidement : le roi saura éviter que de cette affaire, gérée contre son intention par les ennemis de la paix publique, jaillissent des désordres parmi son peuple.

    19Le Discours veritable de la conference tenue à Fontainebleau exprime bien la situation délicate où la nécessité d’exposer sa version de l’événement et de répondre aux diffamations des premières écritures catholiques17 avait plongé Mornay : comment pouvait-il contester la victoire de Du Perron ? Si Duplessis-Mornay s’était contenté d’en rester à la polémique savante, cela aurait équivalu à admettre la régularité substantielle de la conférence. Toutefois, Mornay dénonce le favoritisme du roi envers l’évêque d’Évreux. Dans une lettre à Loménie18, il affirme qu’il n’a pu éviter de parler du roi et que s’il l’a offensé, c’est son honneur qui offensait le roi, comme le montraient la lettre à Épernon et les « discours qui s’en [de la conférence] vendent au palais » qui publiaient le zèle, l’autorité « qu’il y a apporté pour faire le tout reussir à la confusion de nostre relligion19 ».

    Les pamphlets catholiques

    20Au début de la polémique autour de la conférence de Fontainebleau on repère trois pamphlets qui précèdent le Discours de Duplessis-Mornay et les Actes de Du Perron, ou qui en sont contemporains.

    21Ce sont le Discours au roy sur la conference tenuë à Fontaine-bleau20 le Bref et veritable discours de la conference21 et le Discours veritable de l’ordre et forme22. Il s’agit de libelles qui célèbrent l’exercice de la justice royale lors de la conférence et n’insistent pas trop sur les passages disputés, visant un public beaucoup plus large que les spécialistes en théologie. Ils ont eu une diffusion considérable et semblent émaner de milieux proches de la cour, étant bien informés des faits. Le premier est le Discours au roy sur la conference tenuë à Fontainebleau, qui peut être rangé parmi ces libelles qui circulaient au palais, et dont Mornay se plaignait dans sa lettre à Loménie. C’est un poème d’occasion composé par l’abbé Bertaut et adressé au roi. Ami de Du Perron, la fortune de Bertaut dépendait des grâces d’Henri IV. Ces prémisses expliquent le contenu du Discours au roy, qui ne décrit pas la conférence, mais l’utilise pour célébrer l’alliance entre Henri IV et le pape.

    22Les deux autres sont anonymes, portent largement sur les préliminaires de la conférence, ce qui était capital pour démentir tout favoritisme du roi envers Du Perron. Bien qu’ils soient nettement pro-catholiques, ils n’attaquent en général pas frontalement la religion réformée, mais la manière qu’a Mornay lui-même d’être réformé. Enfin, tous les deux se prétendent véritables, ce qui implique autant leur revendication d’objectivité que l’attribution exclusive de la vérité au parti qu’ils défendent.

    23Le Discours veritable de l’ordre et forme qui a esté gardée en l’assemblée faicte à Fontaine bleau, publié à Anvers chez Verdussen, est un ouvrage bien documenté, contenant un dossier des pièces constituant l’échange de cartels entre Duplessis-Mornay et Du Perron. À l’instar du Bref et veritable discours, il « naturalise » le discours royal, dont il se porte témoin, à travers le simple compte rendu de ce qui s’est passé.

    24Voici comment le roi expose la façon dont il conduira la conférence :

    « Sa Majesté qui n’avoit autre intention sinon que le tout passast à la gloire de DIEU, & à l’esclarcissement de la verité, […] manifestant son cœur & son affection à tout le Monde, ne tendre & viser à autre but, qu’au bien general de son Royaume, avec tant de candeur & integrité que chacun en recevoit contentement23. »

    25Dans la préface de cet ouvrage, l’auteur dit avoir été présent à Fontainebleau lors de la conférence et avoir voulu écrire quelque mémoire de cet événement à cause de son importance, sans pour autant penser à une publication.

    26Cependant, en attendant que le roi confie la publication des actes de la rencontre à un plus grand savant, notre pamphlétaire considère que, face à la circulation d’une grande quantité d’écrits déficients, c’était son devoir de chrétien et fidèle sujet du roi de rédiger un discours pour les « gens de bien ». Il dit qu’il leur donnera ce discours « sous sceau privé » en attendant que le roi fasse écrire la version officielle de la conférence basée sur les actes, à laquelle il se soumettra « comme à la pure & claire source de la verité24 ».

    27Le Discours veritable de l’ordre et forme se présente donc comme un substitut temporaire de la future version officielle de l’événement. L’effort d’en produire un récit soigné trouve sa justification dans la nécessité de rejeter, d’une façon nette et bien argumentée les « apologies » protestantes pour Mornay, le « bruit » et les « petits discours » que les protestants ont fait courir, afin de défendre la justice du roi. En outre, ce libelle relate que Mornay, ou certains de ses amis, sont en train de rédiger un discours plus ample que les précédents. Ce libelle, en fait, fut publié après celui de Mornay, tout en feignant de le prévenir.

    Les vicissitudes des Actes de la conférence

    28La première édition des Actes de la conférence25 parut au début de 1601. Le mot même d’« actes » déclare ouvertement la prétention à l’objectivité que Du Perron attribuait à son ouvrage. En effet, ces Actes collectent toutes les pièces qui composent les cartels de défi entre les deux adversaires, y compris la lettre que Du Perron envoya au roi pour l’informer de la sommation de Mornay. Pourtant, tout en se donnant comme compte rendu de la conférence, les Actes n’en publient pas les procès-verbaux mais les retravaillent profondément, comme l’on verra.

    29En réalité, malgré les pièces liminaires désignant les Actes de Du Perron comme une intervention approuvée par le roi pour rétablir la vérité de la conférence, la publication des Actes est l’aboutissement d’un processus résultant d’une négociation avec le pouvoir royal, de l’avancement de la polémique et de l’entremise de la nonciature.

    30Du Perron avait demandé un privilège préventif dès le début de sa querelle avec Mornay, pour l’invectiver s’il s’était soustrait à la conférence26. Dans la lettre de présentation des Actes au roi, il affirme qu’il n’aurait rien écrit sur la conférence si Duplessis-Mornay n’avait pas publié son Discours. Cette version est confirmée par une lettre du 31 juillet27 adressée, vraisemblablement, au sécretaire d’État Villeroy. Du Perron y soutient que sa dernière correspondance et le libelle de Mornay lui sont arrivés en fort retard, et qu’il a commencé depuis à rédiger les actes de la conférence.

    31Toutefois, Du Perron avait au moins projeté d’écrire quelque chose. Cela est conforté par un extrait du privilège, signé par le secrétaire aux affaires étrangères Potier, qui se trouve à la fin des Actes et daté du 3 juin 1600. Par conséquent, il semble que Du Perron ait modifié son projet initial, après la parution du pamphlet de Mornay.

    32Avec la lettre qu’il écrivit à Henri IV le 29 août pour présenter les Actes, Du Perron envoya deux lettres au chancelier de France Bellièvre et à Villeroy, où il affirmait avoir commencé de mettre les Actes sous presse et priait le chancelier de lui fournir la permission royale. Ensuite, il demandait que le privilège lui permette de faire imprimer les Actes par l’imprimeur qu’il voudrait. Il affirmait, en outre, avoir terminé les Actes en retard à cause de la sortie d’une nouvelle édition du discours de Duplessis-Mornay, ce qui indique que Du Perron retarda la publication des Actes pour riposter aux ajouts que Mornay avait entre-temps insérés dans son discours.

    33Outre cela, l’évêque avoue au chancelier que les plumitifs, qu’il lui avait fait parvenir, étaient trop lacunaires pour l’aider. Le chancelier s’était fait délivrer les trois plumitifs aussitôt que la conférence s’était terminée, ce qui indique la mainmise immédiate du pouvoir royal sur l’événement, dont ces écrits représentaient le témoignage principal. En dévalorisant ces sources, Du Perron peut écrire des choses qui ne sont plus vérifiables : l’opération achevée par les Actes consiste à ajouter des éléments aux plumitifs et non pas à en renverser le contenu. Mais si les Actes ne s’appuyaient pas sur les procès-verbaux de la conférence, ils avaient grand besoin de la garantie attestée par le privilège royal, d’où l’insistance de l’évêque d’Évreux sur la « forme authentique » du privilège et sur le fait qu’il soit « signé en commandement ».

    34En effet, le privilège porte la mention inhabituelle de « privilège et attestation du roy ». Le roi prit donc en charge la censure des Actes et attesta qu’ils disaient la vérité. La signature du secrétaire d’État Villeroy (et non du chancelier, comme il était normal) raffermit cette énonciation, qui impliquait le pouvoir royal beaucoup plus que le privilège du 3 juin. Ce privilège-ci, dont nous est parvenu seulement un extrait, porte sur toute l’œuvre de Du Perron et non spécifiquement sur les Actes de la conférence, ni ne présente un engagement direct du roi, bien qu’il ait été signé par le secrétaire aux affaires étrangères Potier.

    35D’où vient la nécessité d’une attestation ? Une réponse peut être retracée par la correspondance de la nonciature. Après la conférence, le nonce en France Gasparo Silingardi espérait qu’un grand nombre de protestants se convertiraient28 et demanda que le roi profitât de l’occasion en proclamant la vérité de ce qui s’était passé et en faisant brûler le Traité. Toutefois, un mois après29 il regretta que Mornay à travers un écrit (il entendait, probablement, l’Advertissement de la vaine vanterie) eût convaincu les hérétiques de sa version. Il se plaignit aussi que le roi n’eût pas donné attestation en faveur de Du Perron. Il repartit à l’attaque30 après la parution du Discours de Mornay, qu’il jugea ouvertement préjudiciable à l’honneur du roi, ce pourquoi Henri IV devait le démentir, s’il ne voulait pas que non seulement les hérétiques mais aussi les catholiques crussent aux mensonges de Duplessis-Mornay : aux dires du nonce, la conférence risquait de se tourner en un dommage pour la religion catholique.

    36Mornay, pour sa part, dans sa réplique31 à la prémière édition des Actes, affirma que les manuscrits que Du Perron avait présentés au roi à Lyon n’étaient pas les mêmes que ceux qu’il avait effectivement publiés. Il mit ainsi en doute la validité du privilège et de l’attestation royale, ce pourquoi, lors de la publication de la deuxième édition des Actes, Du Perron écrivit au chancelier32 pour lui demander un autre mot d’attestation qui assurât que les Actes publiés étaient identiques à ceux de Lyon. C’est avec cette précision que Du Perron inséra la lettre du chancelier dans l’édition des Actes de 1602.

    Conclusion

    37Dans les mois suivants, la polémique autour de la conférence de Fontainebleau rentra dans le rang de la polémique savante et Mornay se dédia à de longues argumentations à l’appui de la validité de ses citations. Il abandonna la portée contestataire de son Discours.

    38Comme le témoigne la correspondance de la nonciature, l’espoir d’obtenir un grand nombre de conversions de la conférence était voué à l’échec, compte tenu de la confessionnalisation avancée de l’époque et de la forte cohésion des huguenots. En tout cela, cet insuccès certifie la réussite de la stratégie de publication de Duplessis-Mornay, qui parvint à convaincre ses coreligionnaires du tort qui avait été fait à lui et, par lui, à toute leur communauté. Le gouverneur de Saumur réussit très bien à identifier la défense de son honneur à celle du protestantisme français. Certes, cela lui coûta la fin de son rôle politique d’intermédiaire entre la monarchie et les huguenots. Tout en se réclamant fidèle serviteur du roi, Mornay put se porter en martyr, au sens originaire de « témoin de la foi », ce qui conforta son engagement pour la vraie religion et son ascension à la position de chef spirituel de la communauté reformée, le « pape des huguenots ». D’une certaine façon, par sa participation à la conférence et par la contestation qui en produit, il rendit son dernier grand service à Henri IV, en permettant à celui-ci de sceller son retour définitif dans le giron de l’Église romaine.

    39Pour sa part, la stratégie de publication de Du Perron fut une réussite presque parfaite. Il sut en même temps provoquer Duplessis-Mornay et « imposer » ses services au roi et au pape, à travers une action rapide et décidée. Sa victoire lors de la conférence lui valut les félicitations du roi et du Saint-Siège33, ce qui consacra son rôle de médiateur entre les deux pouvoirs.

    Notes de bas de page

    1 Kappler Émile, Les conférences théologiques entre catholiques et protestants en France au xviie siècle, Paris, Honoré Champion, 2011, p. 25-268.

    2 De l’institution, usage et doctrine du sainct sacrement de l’eucharistie, en l’Eglise ancienne. Ensemble, comment, quand, et par quels degrez la messe s’est introduite en sa place. Le tout en quatre livres, La Rochelle, Hierosme Haultin, 1598.

    3 Sur le Traité de l’Eucharistie et ses contradicteurs, voir la première partie de Salliot Natacha, Philippe Duplessis-Mornay. La rhétorique dans la théologie, Paris, Éditions classiques Garnier, 2009, p. 41-351.

    4 Estoile Pierre de l’, Mémoires-journaux 1574-1611, Paris, Librairie des Bibliophiles, 1875-1883, p. 214.

    5 Ibid.

    6 Sommation du sieur du Plessis, op. cit., p. 3.

    7 Estoile Pierre de l’, op. cit., p. 225.

    8 Ibid., p. 226.

    9 Ibid.

    10 Dans cette lettre, adressée à Jean Louis de Nogaret de La Valette, duc d’Épernon, Henri IV se fait un mérite de la victoire de Du Perron et souhaite qu’elle profite au catholicisme. Voir : Mémoires de Madame de Mornay, J. Renouard, Paris, 1869, p. 377. On utilise ici l’édition de 1869 d’Henriette de Witt ; voir aussi l’édition critique de Kuperty-Tsur Nadine, Les Mémoires de Madame de Mornay, Paris, Honoré Champion, 2010, surtout l’introduction, p. 13-60.

    11 Estoile Pierre de l’, op. cit., p. 226.

    12 Fogel Michèle, Les cérémonies de l’information dans la France du xvie au xviie siècle, Paris, Fayard, 1989, p. 133-188.

    13 Advertissement touchant la vaine vanterie de ceux de l’Eglise romaine sur ce qui s’est passé en la conférence de Fontainebleau, Pierre de Saint André (Genève), 1600.

    14 Discours veritable de la conference tenue à Fontainebleau, op. cit., p. 5.

    15 Ibid., p. 7.

    16 Ibid., p. 54.

    17 Lettre de Duplessis-Mornay à Loménie du 24 juillet 1600, Mémoires et correspondance de Duplessis, vol. 9, op. cit., p. 377-378.

    18 Antoine de Loménie, secrétaire d’État de Navarre.

    19 Ibid., p. 378.

    20 Discours au Roy sur la conference tenuë à Fontaine-bleau par Monsieur Bertaut, abbé Daunet. Jacques Roussin, Lyon, 1600.

    21 Bref et veritable discours de la conference de monsr. l’evesque d’Évreux, avec le sieur Du Plessis Mornay, & de ce qui s’est passê en la premiere journée assignée devant le Roy, pour les faussetez qui se trouvent és livres dudict sieur Du Plessis, jouxte la coppie imprimée à Poitiers, par Jean Blanchet, & Hilaire Mesnier. Suyvant la copie impriméee à Bourdeaux par S. Millanges, Jean Petit, Rouen, 1600.

    22 Discours veritable de l’ordre et forme qui a esté gardée en l’assemblée faicte à Fontaine bleau par le congé du roy, pour l’effect de la conference accordée, entre Monsieur l’evesque d’Évreux & le sieur Du Plessis Mornay, le jeudy 4. jour du moys de may 1600. en presence de Sa Majesté, & de plusieurs prelats, princes, seigneurs, gentils-hommes, & autres personnes de toutes qualitez, touchant la preuve des faulsetez remarquées par ledict sieur d’Évreux en 500. passages, citez par ledict sieur Du Plessis, au livre qu’il a n’agueres composé, & mis en lumiere contre le sainct sacrement de l’autel & sacrifice de la messe. P. M. N. R. S. D. PP. Hierosme Verdussen, Anvers, 1600.

    23 Disours veritable de l’ordre et forme, op. cit., p. 28.

    24 Ibid., p. 4.

    25 Actes de la conférence tenue entre le sieur évesque d’Évreux et le sieur Du Plessis, en présence du Roy, à Fontainebleau, le 4 de may 1600. Avec la réfutation du faux discours de la même conférence. Antoine Le Marié, Évreux, 1601.

    26 Bibliothèque nationale de France (BnF), Ms. 17814 fonds français, fo 3 ro.

    27 Ibid., fo 10.

    28 Silingardi à Aldobrandini, Paris, 11 mai 1600, Correspondance du nonce en France, op. cit., p. 429-430.

    29 Silingardi à Aldobrandini, Paris, 14 juin 1600, ibid., p. 442-443.

    30 Silingardi à Aldobrandini, Paris, 2 juillet 1600, ibid., p. 450-452.

    31 Advertissement du sieur Du Plessis à Messieur de l’Église romaine sur l’escrit n’aguères publié par le sieur évesque d’Évreux, Thomas Portau, Saumur, 1601.

    32 BnF, Ms. 17814 fonds français, fo 85.

    33 Du Perron reçut les félicitations du cardinal neveu : lettre d’Aldobrandini à Du Perron, Rome, 28 mai 1600, Archives du Vatican, Fond Borghese, série III, vol. 58, fasc. H, fo 144 vo-145 ro.

    Auteur

    • Pietro Piccin
      Pietro Piccin, formé à Venise, puis à l’EHESS, spécialiste de l’histoire de l’information et plus largement de l’écriture politique à l’époque moderne, a soutenu en janvier 2021 une thèse intitulée La guerra di Castro (1641-1644) e la sua ricezione francese (cotutelle université de Florence (Igor Melani)/EHESS (Dinah Ribard), consacrée aux manipulations de l’événement de la guerre de Castro par l’écrit, dans le cours de son déroulement et jusqu’à la fin du xviiie siècle, entre Rome, les autres États italiens et la France.
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    1 Kappler Émile, Les conférences théologiques entre catholiques et protestants en France au xviie siècle, Paris, Honoré Champion, 2011, p. 25-268.

    2 De l’institution, usage et doctrine du sainct sacrement de l’eucharistie, en l’Eglise ancienne. Ensemble, comment, quand, et par quels degrez la messe s’est introduite en sa place. Le tout en quatre livres, La Rochelle, Hierosme Haultin, 1598.

    3 Sur le Traité de l’Eucharistie et ses contradicteurs, voir la première partie de Salliot Natacha, Philippe Duplessis-Mornay. La rhétorique dans la théologie, Paris, Éditions classiques Garnier, 2009, p. 41-351.

    4 Estoile Pierre de l’, Mémoires-journaux 1574-1611, Paris, Librairie des Bibliophiles, 1875-1883, p. 214.

    5 Ibid.

    6 Sommation du sieur du Plessis, op. cit., p. 3.

    7 Estoile Pierre de l’, op. cit., p. 225.

    8 Ibid., p. 226.

    9 Ibid.

    10 Dans cette lettre, adressée à Jean Louis de Nogaret de La Valette, duc d’Épernon, Henri IV se fait un mérite de la victoire de Du Perron et souhaite qu’elle profite au catholicisme. Voir : Mémoires de Madame de Mornay, J. Renouard, Paris, 1869, p. 377. On utilise ici l’édition de 1869 d’Henriette de Witt ; voir aussi l’édition critique de Kuperty-Tsur Nadine, Les Mémoires de Madame de Mornay, Paris, Honoré Champion, 2010, surtout l’introduction, p. 13-60.

    11 Estoile Pierre de l’, op. cit., p. 226.

    12 Fogel Michèle, Les cérémonies de l’information dans la France du xvie au xviie siècle, Paris, Fayard, 1989, p. 133-188.

    13 Advertissement touchant la vaine vanterie de ceux de l’Eglise romaine sur ce qui s’est passé en la conférence de Fontainebleau, Pierre de Saint André (Genève), 1600.

    14 Discours veritable de la conference tenue à Fontainebleau, op. cit., p. 5.

    15 Ibid., p. 7.

    16 Ibid., p. 54.

    17 Lettre de Duplessis-Mornay à Loménie du 24 juillet 1600, Mémoires et correspondance de Duplessis, vol. 9, op. cit., p. 377-378.

    18 Antoine de Loménie, secrétaire d’État de Navarre.

    19 Ibid., p. 378.

    20 Discours au Roy sur la conference tenuë à Fontaine-bleau par Monsieur Bertaut, abbé Daunet. Jacques Roussin, Lyon, 1600.

    21 Bref et veritable discours de la conference de monsr. l’evesque d’Évreux, avec le sieur Du Plessis Mornay, & de ce qui s’est passê en la premiere journée assignée devant le Roy, pour les faussetez qui se trouvent és livres dudict sieur Du Plessis, jouxte la coppie imprimée à Poitiers, par Jean Blanchet, & Hilaire Mesnier. Suyvant la copie impriméee à Bourdeaux par S. Millanges, Jean Petit, Rouen, 1600.

    22 Discours veritable de l’ordre et forme qui a esté gardée en l’assemblée faicte à Fontaine bleau par le congé du roy, pour l’effect de la conference accordée, entre Monsieur l’evesque d’Évreux & le sieur Du Plessis Mornay, le jeudy 4. jour du moys de may 1600. en presence de Sa Majesté, & de plusieurs prelats, princes, seigneurs, gentils-hommes, & autres personnes de toutes qualitez, touchant la preuve des faulsetez remarquées par ledict sieur d’Évreux en 500. passages, citez par ledict sieur Du Plessis, au livre qu’il a n’agueres composé, & mis en lumiere contre le sainct sacrement de l’autel & sacrifice de la messe. P. M. N. R. S. D. PP. Hierosme Verdussen, Anvers, 1600.

    23 Disours veritable de l’ordre et forme, op. cit., p. 28.

    24 Ibid., p. 4.

    25 Actes de la conférence tenue entre le sieur évesque d’Évreux et le sieur Du Plessis, en présence du Roy, à Fontainebleau, le 4 de may 1600. Avec la réfutation du faux discours de la même conférence. Antoine Le Marié, Évreux, 1601.

    26 Bibliothèque nationale de France (BnF), Ms. 17814 fonds français, fo 3 ro.

    27 Ibid., fo 10.

    28 Silingardi à Aldobrandini, Paris, 11 mai 1600, Correspondance du nonce en France, op. cit., p. 429-430.

    29 Silingardi à Aldobrandini, Paris, 14 juin 1600, ibid., p. 442-443.

    30 Silingardi à Aldobrandini, Paris, 2 juillet 1600, ibid., p. 450-452.

    31 Advertissement du sieur Du Plessis à Messieur de l’Église romaine sur l’escrit n’aguères publié par le sieur évesque d’Évreux, Thomas Portau, Saumur, 1601.

    32 BnF, Ms. 17814 fonds français, fo 85.

    33 Du Perron reçut les félicitations du cardinal neveu : lettre d’Aldobrandini à Du Perron, Rome, 28 mai 1600, Archives du Vatican, Fond Borghese, série III, vol. 58, fasc. H, fo 144 vo-145 ro.

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    Piccin, P. (2022). Formes et stratégies de publication de la conférence de Fontainebleau (1600). In P. A. Fabre & J. Foa (éds.), Les disputes et la conversion religieuse de l’Antiquité au xviie siècle (1‑). Presses universitaires de Rennes. https://doi.org/10.4000/books.pur.182882
    Piccin, Pietro. « Formes et stratégies de publication de la conférence de Fontainebleau (1600) ». In Les disputes et la conversion religieuse de l’Antiquité au xviie siècle, édité par Pierre Antoine Fabre et Jérémie Foa. Rennes: Presses universitaires de Rennes, 2022. https://doi.org/10.4000/books.pur.182882.
    Piccin, Pietro. « Formes et stratégies de publication de la conférence de Fontainebleau (1600) ». Les disputes et la conversion religieuse de l’Antiquité au xviie siècle, édité par Pierre Antoine Fabre et Jérémie Foa, Presses universitaires de Rennes, 2022, https://doi.org/10.4000/books.pur.182882.

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    Fabre, P. A., & Foa, J. (éds.). (2022). Les disputes et la conversion religieuse de l’Antiquité au xviie siècle (1‑). Presses universitaires de Rennes. https://doi.org/10.4000/books.pur.182787
    Fabre, Pierre Antoine, et Jérémie Foa, éd. Les disputes et la conversion religieuse de l’Antiquité au xviie siècle. Rennes: Presses universitaires de Rennes, 2022. https://doi.org/10.4000/books.pur.182787.
    Fabre, Pierre Antoine, et Jérémie Foa, éditeurs. Les disputes et la conversion religieuse de l’Antiquité au xviie siècle. Presses universitaires de Rennes, 2022, https://doi.org/10.4000/books.pur.182787.
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