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    Plan détaillé Texte intégral Une affaire helvétique Disputes sur la dispute Une entreprise collective des cantons suisses Voter sous le signe de l’Esprit saint Notes de bas de page Auteur

    Les disputes et la conversion religieuse de l’Antiquité au xviie siècle

    Ce livre est recensé par

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    Table des matières

    La vérité par le nombre ?

    La dispute religieuse au miroir de l’ethos politique helvétique (Baden, 1526)

    Fabrice Flückiger

    p. 147-162

    Texte intégral Une affaire helvétique Disputes sur la dispute Une entreprise collective des cantons suisses Voter sous le signe de l’Esprit saint Notes de bas de page Auteur

    Texte intégral

    1« Je veux bien brûler mes livres s’ils contiennent des erreurs, mais pas à Baden, où l’on prend des bains. Il y fait très humide, et les livres ne brûleraient pas bien1 ! » C’est par cette phrase empreinte d’ironie que le réformateur zurichois Ulrich Zwingli répondait, le 30 avril 1526, à une nouvelle lettre l’enjoignant de participer à la dispute religieuse que les cantons suisses s’efforçaient d’organiser depuis deux ans afin de trancher, définitivement espéraient-ils, la question religieuse dans l’Ancienne Confédération helvétique.

    2Plusieurs raisons invitent à rouvrir le dossier de cette conférence qui vit s’affronter, du 21 mai au 8 juin 1526, de nombreux prédicateurs et théologiens à Baden, ville située dans l’actuel canton d’Argovie2. Premièrement, la constatation qu’elle semble ne jamais vraiment avoir trouvé sa place dans l’historiographie en raison de son caractère particulier : seule dispute résultant de l’initiative de quelques défenseurs acharnés de l’Église romaine, elle contredit la règle voulant que, dans la première moitié du xvie siècle, l’organisation d’une dispute publique sous l’autorité du magistrat local signifie que les réformateurs étaient en passe de l’emporter. Deuxièmement, l’absence de réflexion critique sur ce que l’on pourrait appeler, en écho au titre de ce colloque, la « dispute sur la dispute », c’est-à-dire les négociations et les luttes qui marquèrent l’avant et l’après de la conférence proprement dite et en déterminèrent autant la forme que l’issue. Troisièmement, le fait que la plupart des travaux consacrés à la conférence de 1526 se concentrent sur son contenu théologique et ne prennent guère en compte les raisons qui ont conduit ses initiateurs à y voir l’outil qui permettrait de définir la vérité religieuse et de l’imposer à tous les membres de la Confédération ; ces études négligent ainsi l’inscription de la dispute dans la tradition helvétique du Bon Gouvernement, fondée sur la célébration de la décision collective comme meilleur moyen de prendre les décisions les plus favorables à la protection du bien commun. Cette contribution espère apporter quelques réponses à ces questions en suivant quatre pistes destinées à montrer que la dispute de Baden procédait de schèmes de pensée politiques et ecclésiologiques nourris par un ethos commun aux cantons suisses et qui permirent la tenue de la conférence de 1526 mais en définirent aussi les limites.

    Une affaire helvétique

    3La dispute de Baden ne peut être isolée des autres conférences de religion organisées dans l’espace helvétique et dans ses marches durant les premières décennies de la Réforme. Dans une enquête fondatrice sur le sujet, Bernd Moeller les a nommées « disputations zwingliennes », afin de souligner l’influence qu’eut la pensée théologique et politique du réformateur sur leur contenu, mais aussi le rôle plus ou moins direct que Zwingli joua dans leur organisation en conseillant leurs promoteurs ou en participant lui-même aux débats3. Si plusieurs disputes eurent aussi lieu, au cours de ces années de progression rapide des idées nouvelles, dans les villes immédiates d’Empire telles que Nuremberg4 et Memmingen en 15255, ou Hambourg en 15286, ce sont bien les cantons suisses qui virent la planification et la tenue des plus marquantes. La dispute religieuse moderne naquit à Zurich, résultat d’une initiative conjointe de Zwingli, alors prêtre et chanoine du Grossmünster, et du conseil de ville soucieux de clarifier sa politique religieuse7. Au cours de deux conférences organisées en janvier et en octobre 1523, Zwingli définit les grandes lignes d’une forme inédite de controverse fondée sur l’autorité des seules Écritures et dans laquelle les clercs étaient appelés à se prononcer sur les idées nouvelles. Le magistrat, s’érigeant en arbitre du conflit religieux, se réservait le jugement final sur la licéité des propositions réformées. L’expérience, qui initia le passage à la Réforme de Zurich, fit école. Début 1526, les Ligues grisonnes, alliées des cantons suisses, eurent recours à une dispute pour décider s’il convenait de condamner les idées nouvelles ou d’autoriser la prédication réformée8. Fin janvier 1528, Berne, l’État le plus puissant de la Confédération, adopta officiellement la Réforme à l’issue d’une dispute qui, durant près de trois semaines, avait vu intervenir nombre de réformateurs les plus influents, dont Ulrich Zwingli lui-même, Johann Oecolampade de Bâle, Martin Bucer de Strasbourg, ou encore Guillaume Farel9. La nouvelle foi s’imposa dans la Pays de Vaud suite à une dispute organisée à Lausanne en 1536, un an après la conférence qui avait initié le passage de Genève à la Réforme10. Appenzell, Fribourg ou Bâle avaient également envisagé de recourir à la dispute, mais y renoncèrent pour des raisons trop longues à détailler ici11.

    4La dispute de Baden s’inscrit dans ce mouvement controversiste, tout en restant un cas à part. Portée par les cantons les plus hostiles à la nouvelle foi, elle fut la seule à procéder d’une initiative catholique, car la légitimité d’un tel projet était loin d’aller de soi. Ce fut pourtant l’un des principaux pourfendeurs des idées nouvelles, le théologien Johann Eck, qui adressa aux cantons suisses, en août 1524, la proposition d’une dispute qu’il entendait mener contre Ulrich Zwingli. Eck se faisait fort de démasquer le réformateur zurichois comme un sectateur dont le but n’était pas la sauvegarde de l’Église du Christ, mais bien sa destruction12. Ce redoutable polémiste savait mieux que quiconque quel puissant outil la dispute pouvait devenir dans les mains de celui qui en maîtrisait l’art et les règles et, surtout, parvenait à s’assurer le contrôle de son organisation et de son déroulement. Lui-même en avait fait l’expérience dans la dispute qui l’avait opposé à Andreas Karlstadt et Martin Luther à Leipzig, en octobre 1519, conférence au cours de laquelle il avait poussé le réformateur de Wittenberg dans ses derniers retranchements13. Enfin, ce fin théologien, professeur réputé de l’université d’Ingolstadt formé aux idées humanistes et très à l’aise dans l’exégèse biblique, ne pouvait que goûter une joute verbale dans laquelle des clercs entreraient en lice pour déterminer qui disait le vrai.

    5Johann Eck venait alors de participer au colloque de Ratisbonne, où les États catholiques de l’Empire s’étaient accordés pour freiner la progression de la Réforme et assurer, selon la volonté de Charles Quint, une stricte application de l’édit de Worms de 1521 : il pensait le contexte favorable à une extension de la lutte aux cantons suisses, de plus en plus touchés par les idées nouvelles14. À l’été 1524, les idées portées par Luther, mais surtout la Réforme dans son acception zwinglienne, avaient déjà touché plusieurs cantons. Si elles ne s’étaient officiellement imposées qu’à Zurich, les idées nouvelles avaient conquis des minorités importantes dans plusieurs autres cantons, par exemple à Berne ou dans certaines communes d’Appenzell et des Grisons. Les tensions suscitées par la propagation de la pensée réformatrice figuraient donc régulièrement à l’ordre du jour de la Diète fédérale, l’assemblée au sein de laquelle les États helvétiques et leurs alliés traitaient des affaires communes15. La proposition d’Eck arrivait donc à un moment où la majorité des cantons, restés fidèles à l’Église romaine, s’interrogeaient sur l’attitude à adopter envers les réformés actifs sur leurs territoires, mais cherchaient aussi le moyen de convaincre leur allié zurichois de renoncer à sa politique de soutien à Zwingli.

    6L’adhésion au projet de Johann Eck ne fut cependant pas immédiate et la dispute de Baden ne fut pas portée avec la même énergie par tous les cantons fidèles au catholicisme romain. Décrire en détail l’évolution des positions des États helvétiques dépasserait le cadre de cette étude, et je me contenterai ici d’évoquer quelques éléments permettant de comprendre cette absence d’unanimité dans le soutien au projet. Pouvait-on s’engager dans un dialogue avec les schismatiques sans offrir une tribune publique à ceux qui remettaient en cause le magistère romain et toute l’économie du salut ? Personne, parmi les promoteurs de la conférence, ne pouvait ignorer l’interdiction de débattre avec les « hérétiques » inscrite dans le droit canon, la condamnation des thèses de Luther par le Pape en juin 1520, ni l’excommunication du frère augustin en janvier 1521 ; quant à l’interdiction de débattre de la foi promulguée par Charles Quint dans l’édit de Burgos de juillet 1524, elle n’invitait guère au recours à la dispute, fût-ce par les défenseurs de l’ancienne foi. De manière significative, ce fut la caution de l’évêque de Constance qui convainquit la majorité des cantons de se rallier au plan de Johann Eck16. Le prélat fut sans doute influencé dans sa décision par son ancien vicaire général Johann Fabri, battu par Zwingli lors de la première dispute de Zurich et qui, une fois le projet engagé, s’investit personnellement dans l’organisation de la conférence17. Soulignons enfin que plusieurs cantons réfléchissaient alors à des solutions permettant de répondre aux demandes de réformes sans rompre avec Rome : durant l’année 1525, Lucerne prit par exemple la tête d’un mouvement destiné à limiter les prérogatives des juridictions ecclésiastiques, à accélérer les procès touchant aux mariages et à mettre fin à l’absentéisme des clercs. Ce dessein ne se concrétisa pas, en raison des difficultés à s’accorder sur le contenu exact du programme et des réticences de l’institution ecclésiastique ; mais, durant quelques mois, il éclipsa le projet de dispute à Baden18.

    7Par ailleurs, la volonté de protéger l’unité de la foi ne masqua jamais complètement les divergences d’intérêts entre les cantons. Ainsi, seuls cinq d’entre eux avaient opté pour une lutte sans concession contre Zurich et les réformateurs : Lucerne, Zoug, Uri, Schwyz et Unterwald, qui furent bientôt appelés les Fünf Altgläubige Orte (V Orte). D’autres États helvétiques n’avaient guère intérêt à affaiblir Zurich, car la ville de Zwingli constituait un contre-pouvoir précieux face aux cantons montagnards qui contrôlaient les routes du Gothard. Ainsi, le magistrat de Berne ne soutint l’initiative que de manière prudente, refusant les mesures drastiques d’exclusion des alliances envisagées contre Zurich19. En outre, plusieurs cantons, comme Berne ou Bâle, comptaient dès 1525 une forte proportion de réformés et leur répression n’était pas à l’ordre du jour. Les magistrats de ces cantons craignaient certes de possibles émeutes mais comptaient surtout en leur sein nombre de conseillers et d’officiers favorables à la nouvelle foi20.

    8Les différends et les malentendus mis sous le boisseau dans l’espoir de faire de la dispute de Baden le lieu de la réunification religieuse finirent par éclater au grand jour quelques semaines après la clôture de la conférence. L’unanimité célébrée dans la prise de position commune publiée après la dispute, dans laquelle les cantons rejetaient les idées nouvelles et promettaient d’en interdire la diffusion, n’était que de façade21 : à Berne, en juin 1526, le parti réformé était désormais assez puissant pour imposer au Petit Conseil le maintien du réformateur Berchtold Haller dans ses fonctions22 ; en Appenzell, la Landsgemeinde avait voté le libre choix confessionnel pour chaque commune en avril 152523. Les V Orte se retrouvaient donc seuls à défendre une action intransigeante contre les réformés. Mais c’est un désaccord profond sur les procès-verbaux qui transforma la dispute de Baden en victoire à la Pyrrhus. Des rumeurs de falsification des minutes avaient très vite commencé à circuler et certains partisans de la Réforme, dont Zwingli, accusèrent les cantons catholiques d’avoir commandé à Thomas Murner, franciscain humaniste et anti-luthérien installé à Lucerne, une édition officielle des actes favorable à leur cause24. L’affaire prit suffisamment d’ampleur pour que Berne exige de consulter les procès-verbaux manuscrits. Suite aux refus répétés opposés à cette demande, Berne finit par se désolidariser de ses alliés, bientôt rejointe par Bâle et Soleure25. Au printemps 1527, l’espoir de réunification religieuse de la Confédération helvétique s’était donc définitivement évaporé.

    Disputes sur la dispute

    9Mais d’autres raisons expliquent le délai de près de deux ans entre la naissance du projet et sa concrétisation à la Pentecôte 1526. Elles tiennent au fait que partisans et adversaires de la nouvelle foi ne s’accordaient sur presque aucune des modalités de la discussion. La dispute de Baden révéla ainsi à quel point les parties adverses s’opposaient non seulement sur les conditions du salut, mais aussi sur ce que devaient être une discussion théologique savante et la production légitime de la vérité.

    10Sur le principe même de la dispute, Zwingli et le conseil de Zurich émirent très vite de sérieuses réserves. Une nouvelle conférence, demandaient le réformateur et son autorité de tutelle, pouvait-elle contribuer à réduire la fracture religieuse alors que les deux disputes organisées à Zurich en 1523 avaient prouvé que les promoteurs de la nouvelle foi étaient dans le vrai ? Cette réticence marquée découlait de la certitude que les réformés se retrouveraient mis en minorité dans une conférence organisée par les défenseurs de l’ancienne foi. Zwingli contre-attaqua en proposant la tenue d’une dispute fédérale à Bâle ou à Berne, selon les règles qu’il avait établies pour les précédents zurichois26. En réalité, le réformateur caressait depuis quelques temps l’idée d’une dispute qui mobiliserait tous les cantons dans la recherche du juste choix de religion pour la Confédération helvétique, comme le prouve une lettre adressée en juillet 1523 à Niklaus von Wattenwyl, prévôt du chapitre Saint-Vincent de Berne27. Il n’entendait cependant pas se retrouver dans le rôle de l’accusé contraint de se justifier face à ses adversaires, ce qui explique la multiplication des exigences qu’il adressa aux cantons catholiques pour accepter de disputer avec Johann Eck.

    11Ce fut ensuite le lieu qui posa problème. Baden s’imposa rapidement comme l’option la plus adéquate aux yeux des promoteurs de la dispute. Un choix logique, puisque la cité thermale était facilement accessible, accueillait la plupart des sessions de la Diète fédérale et proposait des capacités d’hébergement suffisantes. Mais Zwingli dénonça la partialité d’un choix qui verrait la dispute se tenir dans un lieu contrôlé par une majorité de cantons hostiles à la Réforme, où ni la neutralité des débats, ni la sécurité des participants ne seraient garanties – en effet, la cité se trouvait au cœur des territoires contrôlés depuis 1415 par les VIII Alte Orte et, parmi eux, seul Zurich défendait la Réforme28. Il proposa donc que Berne ou Bâle, dont il saluait la modération envers les réformés, accueillent les discussions, mais les V Orte refusèrent cette solution : leurs atermoiements sur le sort réservé à Zwingli à l’issue de la dispute achevèrent de convaincre le réformateur qu’un piège lui était tendu29. Soutenu par le magistrat zurichois, qui décida alors de ne pas cautionner la dispute, Zwingli maintint jusqu’au bout son refus de venir débattre avec Eck. Les chances de voir Zurich et son réformateur se conformer au résultat de la conférence étaient donc pratiquement nulles.

    12La dispute débuta cependant comme prévu le 21 mai 152630. Elle opposa principalement Johann Eck au réformateur bâlois Johann Oecolampade, qui avait accepté de relever le défi après la défection de Zwingli. Contestations et conflits reprirent alors de plus belle. Une querelle éclata dès le premier jour au sujet des notaires chargés de retranscrire verbatim les paroles des orateurs : alors que l’on s’était mis d’accord sur quatre professionnels reconnus – deux de chaque sensibilité religieuse – Lucerne imposa son secrétaire municipal Johann Huber comme cinquième greffier, brisant ainsi un fragile équilibre et nourrissant les soupçons ultérieurs de falsification des minutes31. Orateurs et témoins réformés accusèrent très vite la présidence de partialité et dénoncèrent des interventions et arbitrages destinés à nuire aux défenseurs de la nouvelle foi ; parmi les membres du bureau, seul Ludwig Bär, professeur à l’université de Bâle, semble avoir trouvé grâce aux yeux des partisans de la nouvelle foi32. Les orateurs réformés se plaignirent aussi d’être désavantagés par l’aménagement de l’église Notre-Dame de l’Assomption, qui accueillait les discussions. Ils critiquèrent l’attribution de la chaire de l’église au champion catholique, alors qu’Oecolampade devait se contenter d’une tribune provisoire assemblée à la hâte, un aménagement de l’espace dans lequel les réformés voyaient la preuve de la volonté de domination des catholiques33. C’est sans doute le principe même de la prise de parole depuis la chaire qui gênait les réformateurs, car ceux-ci défendaient un échange d’égal à égal, où les controversistes s’installaient autour d’une ou plusieurs tables de sorte à se faire face, des Bibles ouvertes devant eux permettant de vérifier les citations des uns et des autres.

    13Contrairement à ce que l’on pourrait penser au vu des différends suscités par cette question lors d’autres conférences, les modalités d’utilisation des Écritures et leur degré probatoire ne firent guère débat. Personne ne semble avoir remis en question le recours aux éditions grecques ou hébraïques du texte biblique comme ce fut le cas à Ilanz en janvier 1526, dispute où certains clercs ne voulaient reconnaître d’autre version que la Vulgate34. Soucieux de ne pas fournir de munitions à ses adversaires, Eck s’assura d’ailleurs le concours de Jakob Jonas, hébraïsant, et de Kaspar Kurrer, spécialiste du grec ancien ; il avait aussi fait apporter plusieurs Bibles qui furent disposées sur une table devant sa chaire35. Le Bâlois Johann Oecolampade, le Bernois Berchtold Haller et les autres réformateurs venus participer à la dispute furent donc confrontés à un adversaire qui maîtrisait au moins aussi bien qu’eux l’art difficile de l’exégèse biblique et ne parvinrent pas à le prendre en défaut sur ce terrain.

    14Sans surprise, les réformateurs, en minorité et privés de leur champion, dépourvus du soutien du seul canton qui défendait leurs idées mais pratiquait la politique de la chaise vide, sortirent vaincus de l’exercice. Eck était parvenu à démontrer la validité des thèses sur l’Eucharistie, le sacrifice de la messe, l’intercession de Marie et des saints, le culte des images et l’existence du Purgatoire qu’il avait rendues publiques avant l’ouverture des discussions36. Surtout, il avait conforté plusieurs magistrats dans leur conviction que les réformes proposées par Zwingli étaient néfastes. Baden fut donc la pire défaite que connurent les réformateurs suisses au cours des années 1520. Cet échec au sein d’un forum qu’ils avaient eux-mêmes inventé pour définir la vérité ébranla fortement leur légitimité, et sans les dissensions qui firent très vite éclater le front des défenseurs de l’ancienne foi, la Réforme zwinglienne aurait pu être sérieusement compromise.

    Une entreprise collective des cantons suisses

    15L’implication de presque tous les cantons et la dimension ouvertement confédérale donnée à la conférence de Baden invitent à interroger à nouveaux frais les raisons qui conduisirent finalement une majorité des membres de l’Ancienne Confédération helvétique à souscrire au projet. La conviction partagée que toute décision concernant l’ensemble de la communauté devait être collective a sans doute joué ici un rôle important. Conseils de ville, Landsgemeinden cantonales et assemblées communales, toutes les instances de décision au sein de la Confédération helvétique étaient fondées sur la certitude que la qualité et la légitimité d’une décision collective prise par les représentants de la communauté seraient toujours supérieures à celles d’un arbitrage issu de la volonté d’un seul. Le nombre, pensait-on, préservait de l’erreur et garantissait la protection du bien commun37. Or, tenir dispute, n’était-ce pas justement suivre cette conviction en confiant la recherche de la vérité à la sagesse d’une assemblée de professionnels de la manipulation des biens du salut ?

    16Il existait au sein de la Confédération helvétique une longue tradition de négociation, de recherche du consensus et du compromis, doublé d’un réel souci de ne pas humilier ceux qui se retrouvaient en minorité38. Pour régler leurs différends politiques, économiques et juridiques, les cantons avaient imaginé une assemblée originale, seule institution véritablement commune aux États formant l’Ancienne Confédération, la Diète fédérale. On y traitait des questions de politique extérieure, comme l’alliance avec le roi de France, de la gestion des possessions communes, mais aussi des affaires judiciaires et fiscales concernant plusieurs cantons, et même des demandes d’aide financière présentées par des particuliers, par exemple pour faire installer des vitres aux fenêtres de leur maison. Il ne s’agissait pas d’un parlement au sens moderne du terme ; la Diète n’avait, contrairement aux conseils et Landsgemeinden des cantons, aucun moyen d’imposer une décision à ses membres – l’application des décisions était du ressort des cantons, qui s’y pliaient cependant la plupart du temps, convaincus que jouer le jeu servait finalement leurs intérêts et assurait la stabilité de la Confédération helvétique et des alliances protégeant leurs libertés.

    17À partir de 1523, la question religieuse s’imposa de plus en plus fréquemment à l’ordre du jour de la Diète et les cantons semblent avoir un temps entretenu l’espoir que le choix religieux pourrait être tranché dans le cadre de cette assemblée. Il y eut d’abord des tentatives de ramener Zurich dans le giron de Rome, le canton réformé se voyant sommé de respecter la décision majoritaire – exigence à laquelle Zurich répondit qu’il n’était pas licite de forcer les consciences, refusant avec constance de reconnaître la validité du principe majoritaire en matière de foi39. Lorsque le projet de dispute fédérale commença à se concrétiser, c’est tout naturellement au sein de la Diète qu’en furent discutés le calendrier, les modalités d’organisation et le règlement. Tout se passe donc comme si la dispute avait été pensée en tant que commission spéciale chargée de fournir à la Diète les éléments permettant d’identifier l’interprétation juste de la foi chrétienne en se fondant sur l’avis des professionnels du salut – une conception de la dispute que l’on retrouve une vingtaine d’années plus tard dans les colloques de religion organisés à l’initiative de Charles Quint en marge des Diètes impériales à Worms ou Ratisbonne en 1540-155040.

    18La présence des délégués des Orte durant toute la durée des débats participait de cette volonté de faire de la dispute l’affaire de tous les cantons, qui en endossaient collectivement la responsabilité. Bourgmestres, secrétaires municipaux, trésoriers ou autres membres des gouvernements locaux nommés à cet effet représentaient – au sens de rendre présents – les États suisses, et au-delà, les communautés qui les avaient dépêchés à Baden et dont ils portaient la parole41. L’insistance des cantons organisateurs à tenir la dispute à Baden, alors que Zurich et Zwingli rejetaient ce choix et que Bâle s’était montrée disposée à accueillir la conférence pour qu’elle puisse se tenir en terrain « neutre », s’inscrivait dans la même logique. La cité, sise au cœur d’une des premières possessions communes helvétiques et dont l’hôtel de ville arborait les armes des cantons, symbolisait plus que toute autre les liens qui unissaient les membres de l’Ancienne Confédération. Opter pour Baden, c’était donc choisir, pour résorber la fracture religieuse qui menaçait la Confédération helvétique, un haut lieu de perpétuation des alliances confédérales, et donc souligner l’adéquation de la dispute avec la tradition politique des cantons suisses.

    19Mais pour que ce plan fonctionne, il aurait fallu que tous les cantons acceptent de se plier aux résultats de la dispute. Or, Zurich avait rejeté un exercice dont elle ne pouvait sortir que perdante. Née de la volonté d’appliquer au conflit religieux les recettes qui garantissaient l’exercice du Bon Gouvernement dans les cantons suisses, la dispute de Baden montra donc surtout les limites du recours, en matière de religion, à la décision collective et au vote.

    Voter sous le signe de l’Esprit saint

    20Peu prise en compte jusqu’ici, la pratique du vote était pourtant au cœur des efforts menés pour retrouver l’unité religieuse. Or, au début du xvie siècle, l’acte de voter était pour ainsi dire constitutif du fonctionnement des différentes institutions du Corps helvétique, car c’est au travers de l’élection ou du référendum que se formait la décision collective. Dans les cités-républiques telles que Berne, Zurich ou Bâle, les bourgeois votaient pour élire leur magistrat ; les cantons alpins convoquaient les hommes libres à la Landsgemeinde pour faire voter la guerre, les impôts, la nomination du Landamann ; des consultations étaient organisées par le magistrat pour que la commune se prononce sur des matières particulièrement graves, comme à Berne, où la ville consulta près de 71 fois les bourgeois et ses sujets entre 1449 et 152842. Enfin, au sein de la Diète fédérale, les décisions sur les affaires concernant tous les cantons se prenaient en principe à l’unanimité ou, dans les affaires concernant la gestion des bailliages communs, à la majorité des voix43.

    21La question du salut ne pouvait échapper à la règle et cela explique que, très vite, les cantons aient fait voter sur la foi. Parmi les cas les plus connus, on peut citer l’abolition de la messe en avril 1525 à Zurich par un vote du conseil à l’issue duquel la position réformée l’emporta d’une courte majorité44 ; ou le cas de Neuchâtel, cité alliée des cantons suisses, dont les bourgeois adoptèrent la nouvelle foi par une majorité de 18 voix le 4 novembre 153045. Ou encore la consultation à laquelle procéda Berne dans ses bailliages en 1526 et d’où sortit une majorité en faveur du maintien des anciens rites et coutumes46. Les cas les mieux documentés, car ayant donné lieu aux négociations les plus dures et aux contestations les plus virulentes, restent les votes organisés dans les bailliages communs contrôlés par deux ou plusieurs cantons de confessions différentes : c’est par les « plus », comme on appelait ces scrutins, que Berne, devenue réformée en 1528, et Fribourg, restée fidèle au catholicisme romain, firent trancher le choix de religion dans les paroisses soumises à leur autorité conjointe47. Le recours au vote fut donc une constante durant toute la période où cités et paroisses helvétiques durent choisir entre la fidélité à Rome et l’adhésion à la Réforme. La dispute de Baden, produit d’un vote et produisant la vérité par le vote, doit être lue dans ce contexte.

    22Les cantons espéraient que le choix arrêté par l’assemblée permettrait la restauration de l’unité religieuse helvétique et, pour déterminer qui, des réformateurs ou des partisans de Rome, l’avait emporté, les organisateurs eurent recours au vote. Les clercs furent enjoints de dire publiquement s’ils approuvaient ou rejetaient les thèses de Johann Eck48. Seuls ceux qui firent explicitement part de leur refus de souscrire à une ou plusieurs conclusions furent comptés au nombre des opposants ; l’abstention n’était pas prise en compte et garder le silence valait donc approbation, ce qui n’avait rien d’exceptionnel au vu des pratiques de vote du début du xvie siècle49. Si l’on en croit le décompte officiel des voix, 84 des 110 clercs présents à Baden souscrivirent aux thèses du professeur d’Ingolstadt, alors que seuls 26 d’entre eux s’y refusèrent50. Toutefois, bien des clercs, arrivés après l’ouverture de la dispute ou partis avant la clôture des débats, ne prirent pas part aux votes, ce qui explique l’écart entre les 110 votes enregistrés et les 200 clercs présents selon les recherches les plus récentes51. Malgré cela, les défenseurs de l’ancienne foi pouvaient se targuer d’une solide majorité en leur faveur à la fin de la conférence.

    23Mais comment justifier le fait de confier au hasard du nombre le salut de toute une communauté ? En fait, pour un magistrat, recourir au vote ne signifiait pas abdiquer ses responsabilités, mais confier le destin de la cité à la sagesse du plus grand nombre et respecter un ancien idéal voulant que les affaires de tous devaient être décidées par tous, déjà contenu dans le principe Quod omnes tangit hérité du droit civil romain52. Le vote permettrait donc de prendre la meilleure décision pour la communauté, pour autant, bien sûr, que les votants votent en conscience et s’en remettent à Dieu pour arrêter leur choix53. Ainsi, lors des élections des magistrats, qui avaient le plus souvent lieu à Pâques ou lors de la fête du saint patron de la ville, messes et sermons précédaient le vote pour obtenir le conseil de Dieu et exhorter les citoyens à ne pas voter pour leur intérêt personnel, mais en ayant à l’esprit le bien commun et la cohésion de la cité54. L’Église romaine elle-même était familière de ce principe : le « vote pour Dieu », analysé par Ramsay McMullen, déterminait la légitimité des premiers conciles, où s’était imposée la conviction que, pour trancher sur des questions de doctrine, une assemblée courait bien moins de risques de se tromper qu’un seul homme, fût-il le pape55. Les tenants du conciliarisme avaient d’ailleurs tenté, au cours du xve siècle, de faire revivre cette tradition et d’imposer l’autorité suprême des conciles œcuméniques sur l’Église, avant que Latran V ne confirme le primat du Pape en 1516.

    24Mais l’idéal de l’assemblée chrétienne survivait, notamment dans les cantons suisses, où le conciliarisme avait d’ailleurs reçu un large soutien. Dès janvier 1523, Zwingli théorisait la dispute comme un collectif dépassant la somme des membres le composant : citant les passages de la Bible identifiant l’ecclesia à l’assemblée des fidèles, il intégrait la dispute à sa conception d’une Église invisible du Christ s’incarnant sur Terre dans les communautés de fidèles, la cité helvétique, en raison de son gouvernement collectif au service du bien commun, en étant la réalisation la plus agréable à Dieu56. Par analogie, Zwingli élevait la dispute au rang de seule véritable assemblée chrétienne, car composée de ceux qui acceptaient d’entendre la Parole de Dieu en vue de prendre la décision juste sans se laisser tromper par les injonctions d’une Église institutionnelle ayant perdu de vue sa véritable mission57. Il affirmait aussi que le concile, que ses adversaires lui opposaient comme seule assemblée chrétienne compétente pour définir de nouvelles doctrines, avait perdu sa légitimité depuis qu’il avait été réduit au rang de chambre d’enregistrement de la volonté papale58. Au contraire, la dispute, dans la forme imaginée par Zwingli, amènerait chaque clerc à se prononcer en conscience : les votes qui en résultaient ne seraient donc pas une simple addition de voix, mais bien l’expression d’une compréhension profonde de la volonté de Dieu.

    25Or, tout se passe comme si les initiateurs de la conférence de Baden avaient décidé de mettre à leur profit cette lecture zwinglienne de la dispute pour combattre celui qui avait placé la relation pneumatique entre Dieu et les fidèles au cœur de son action. L’appel à l’Esprit saint qui marquait la dispute réformée visait à la sublimer en nouvelle Pentecôte : le choix de religion issu de la conférence ne serait donc plus celui d’individus faibles et faillibles, pris dans leurs contradictions, mais celui d’hommes réunis dans la communion avec l’Esprit saint qui leur inspirait la décision juste59. En l’organisant à la Pentecôte 1526, les initiateurs de la dispute de Baden inscrivaient à leur tour leur entreprise sous le signe de la descente de l’Esprit sur les Apôtres, symbole de la nouvelle alliance conclue entre Dieu et les hommes après l’Ascension du Christ au Ciel. Ainsi, le vote confirmant la validité des thèses d’Eck gagnait une légitimité nouvelle : ce n’était plus le hasard du nombre qui avait joué, mais la volonté de Dieu qui s’exprimait dans la majorité des suffrages en faveur de la protection de l’économie du salut telle qu’elle s’était imposée au cours des siècles.

    26La dispute réformée semblait donc uniquement consacrer les idées nouvelles parce que les prétendus réformateurs argumentaient sur des bases peu solides, voire biaisées, et qu’ils tentaient de justifier leurs erreurs et leurs mensonges par une caution divine dont ils n’étaient pas en droit de se targuer. La véritable assemblée chrétienne – que prétendait incarner la dispute de Baden à défaut d’un concile – confirmait quant à elle l’enseignement de l’Église. Mais pour habile que parût cette stratégie, elle n’avait au fond guère de chances de succès : les réformateurs s’avérèrent aussi réticents à accepter le résultat que leurs adversaires l’avaient été lors des conférences qui avaient remis en cause la doctrine de l’Église. Et quelques années plus tard, la dispute de Berne renversa à nouveau les fronts en faisant triompher les principes réformés lors d’une conférence elle aussi sublimée en nouvelle Pentecôte60. À l’instar du vote sur la foi, par lequel cités et communes faisaient leur choix et se rangeaient dans un camp ou dans l’autre, l’assemblée chrétienne que se voulait la dispute accentuait au fond la division confessionnelle.

    ⁂

    27La dispute de Baden montre peut-être davantage que toute autre conférence comment la recherche de solutions au conflit inédit qui menaçait la Chrétienté passait d’abord, dans l’Ancienne Confédération helvétique, par des emprunts aux techniques éprouvées du Bon Gouvernement. Faire procéder le choix de religion d’une décision collective répondait à l’exigence qui voulait que, pour servir au mieux le bien commun, toute décision concernant l’ensemble de la communauté soit prise par les membres de cette même communauté ou par ses représentants légitimes. Voilà pourquoi les cantons catholiques jugèrent que la dispute pouvait être une réponse adéquate à la crise religieuse : en conformité avec l’ethos confédéral helvétique, les représentants des cantons confirmeraient leur décision de rester fidèles à l’Église romaine en se fondant sur le vote d’une assemblée de professionnels de la manipulation des biens du salut, dont les titres, le savoir et le dévouement au service de Dieu garantissaient qu’ils sauraient « dire le vrai ». Que l’entreprise ait tourné court, révélant au passage les limites de l’idéal de la décision collective dans les affaires religieuses, n’enlève rien à la modernité de la dispute. Celle de Baden, l’un des cas les plus méconnus, révèle peut-être de la façon la plus éclatante comment fut inventé, au sein de la Confédération helvétique, un espace inédit de controverse combinant tradition synodale de l’assemblée chrétienne et principes du gouvernement collectif pour tenter de sortir de la crise religieuse.

    Notes de bas de page

    1 Huldrych Zwinglis sämtliche Werke, vol. V, Leipzig, M. Heinsius, 1934 (CR 92), no 82, p. 77. Désormais, comme le veut l’usage, les œuvres complètes d’Ulrich Zwingli seront désignées par la lettre « Z », suivie des numéros de volume et d’œuvre.

    2 Au sujet de la dispute de Baden, Die Badener Disputation von 1526. Kommentierte Edition des Protokolls, éd. Alfred Schindler et Wolfram Schneider-Lastin, Zurich, TVZ, 2015 ; Jung Martin H., « Historische Einleitung. Gründe, Verlauf und Folgen der Disputation », in Die Badener Disputation 1526, op. cit., p. 27-200 ; Fuchs Thomas, Konfession und Gespräch. Typologie und Funktion der Religionsgespräche in der Reformationszeit, Cologne, Böhlau, 1995, p. 331-361 ; Backus Irena, The Disputations of Baden (1526) and Berne (1528). Neutralizing the Early Church, Princeton, Theological Seminary, 1993, p. 1-78 ; Muralt Leonhard von, Die Badener Disputation 1526, Leipzig, M. Hensius, 1926.

    3 Moeller Bernd, Zwinglis Disputationen. Studien zur Kirchengründung in den Städten der frühen Reformation (1970/1974), éd. Thomas Kaufmann, Göttingen, Vandenhoeck & Ruprecht, 2011 ; sur les disputes, voir aussi Flückiger Fabrice, Dire le vrai. Une histoire de la dispute religieuse au début du xvie siècle, Neuchâtel, Alphil, 2018 ; Scheib Otto, Die innerchristlichen Religionsgespräche im Abendland, Munich, Harrassowitz, 2009, 3 vol.

    4 Moeller Bernd, Zwinglis Disputationen, op. cit., p. 82-84.

    5 Blickle Peter, « Urteilen über den Glauben. Die Religionsgespräche in Kaufbeuren und Memmingen 1525 », in Fischer Norbert et Kobelt-Groch Marion (dir.), Aussenseiter zwischen Mittelalter und Neuzeit, Leyde, E. J. Brill, 1997, p. 65-80.

    6 Scheib Otto, Die Reformationsdiskussionen in der Hansestadt Hamburg (1522-1528). Zur Struktur und Problematik der Religionsgespräche, Münster, Aschendorff, 1976.

    7 Sur les premières disputes à Zurich, Moeller Bernd, Zwinglis Disputationen, op. cit., p. 13-54 et les sources in Z I, no 17-18 ; pour une biographie récente de Zwingli, Opitz Peter, Ulrich Zwingli. Prophet, Ketzer, Pionier des Protestantismus, Zurich, TVZ, 2015. Sur la Réforme à Zurich, Campi Emidio, « The Reformation in Zurich », in Nelson Burnett Amy et Campi Emidio (dir.), A Companion to the Swiss Reformation, Leyde, E. J. Brill, 2016, p. 59-125.

    8 Hofmeister Sebastian, Acta und Handlung des Gesprächs so von alle Priesteren der Tryen Pündten im MDVVXI. Jar, uff Mentag und Zynstag nach der heyligen III Künigentag zu Inlantz im Grawen Pündt, uss Ansehung der Pundtsherren geschehen… [Zurich, C. Froschauer, 1526] ; Moeller Bernd, Zwinglis Disputationen, op. cit., p. 100-103.

    9 Handlung oder Acta gehaltner Disputation zu Bernn in Uechtland…, Zurich, C. Froschauer, 1528 ; Flückiger Fabrice, « Une polémique savante au service de la distinction religieuse : la dispute de Berne en janvier 1528 », in Bouhaïk-Gironès Marie, Baranova Tatiana et Szczech Nathalie (dir.), Usages et stratégies polémiques en Europe (xive-xviie siècle), Bruxelles, P. Lang, 2016, p. 281-296 ; Moeller Bernd, Zwinglis Disputationen, op. cit., p. 119-128.

    10 Flückiger Fabrice, Dire le vrai, op. cit., p. 190-197.

    11 Moeller Bernd, Zwinglis Disputationen, op. cit., pour Appenzell (p. 70-74) et Bâle (p. 98 sq. et 135-137), et sur Fribourg, Thomas Fuchs, Konfession und Gespräch, op. cit., p. 122 sq.

    12 Amtliche Sammlung der älteren eidgenössischen Abschiede, t. IV, vol. 1a, 1873, no 202, p. 473. Sur Johann Eck, voir Iserloh Erwin (dir.), Johannes Eck (1486-1543) im Streit der Jahrhunderte, Münster, Aschendorff, 1988, notamment l’article de Luttenberger Albrecht P., « Johannes Eck und die Religionsgespräche », p. 192-222. Sur son action à Baden, voir aussi Jung Martin H., « Historische Einleitung », art. cité, p. 68-79.

    13 Sur la dispute de Leipzig, Hein Markus et Kohnle Armin (dir.), Die Leipziger Disputation 1519. 1. Leipziger Arbeitsgespräch zur Reformation, Leipzig, Evangelische Verlagsanstalt, 2011 ; Fuchs Thomas, Konfession und Gespräch, op. cit., p. 144-186.

    14 Sur les parallèles entre la dispute de Baden et le colloque de Ratisbonne, voir Baur August, « Zur Vorgeschichte der Disputation von Baden 1526 », Zeitschrift für Kirchengeschichte, no 21, 1901, p. 91-111.

    15 Sur la Diète fédérale, voir Würgler Andreas, Die Tagsatzung der Eidgenossen. Politik, Kommunikation und Symbolik einer repräsentativen Institution im europäischen Kontext (1470-1798), Epfendorf, Bibliotheca Academica Verlag, 2014.

    16 Fuchs Thomas, Konfession und Gespräch, op. cit., p. 332.

    17 Jung Martin H., « Historische Einleitung », art. cité, p. 99 sq.

    18 Vasella Oskar, « Zur Entstehungsgeschichte des 1. Ilanzer Artikelbriefs vom 4. April 1524 und des eidgenössischen Glaubenskonkordates von 1525 », Zeitschrift für schweizerische Kirchengeschichte, no 34, 1940, p. 182-192.

    19 Diète de Lucerne, 8 novembre 1524, Eidgenössische Abschiede, op. cit., no 224, p. 525 sq. ; Muralt Leonhard von, Die Badener Disputation, op. cit., p. 57 sqq.

    20 Sur l’histoire de la Réforme à Berne, Sallmann Martin, « The Reformation in Bern », in Nelson Burnett Amy et Campi Emidio (dir.), A Companion to the Swiss Reformation, op. cit., p. 126-170 ; dans le même volume, sur Bâle, Nelson Burnett Amy, « The Reformation in Basel », p. 170-215.

    21 Zurich n’avait bien sûr pas souscrit à cette déclaration commune. Le texte de la prise de position in Eidgenössische Abschiede, op. cit., no 362, p. 935 sqq.

    22 Anshelm Valerius., Die Berner Chronik, Berne, K. J. Wyss, t. 5, 1896, p. 172.

    23 Bryner Erich, « The Reformation in St. Gallen and Appenzell », in Nelson Burnett Amy et Campi Emidio (dir.), A Companion to the Swiss Reformation, op. cit., p. 260.

    24 Die Disputacion vor XII Orten einer loblichen Eidtgnoschafft nämlich Bern Lutzern Ury Schvvytz Undervvalden…, Lucerne, [T. Murner], 1527 ; Jung Martin H., « Historische Einleitung », art. cité, p. 174 sqq.

    25 Eidgenössische Abschiede, op. cit., no 413, p. 1026 sqq.

    26 Z III, no 39, p. 306 ; no 40, p. 316-318 ; Z IV, no 80, p. 11 sqq. ; no 81, p. 33.

    27 Lettre d’Ulrich Zwingli à Niklaus von Wattenwyl, 31 juillet 1523, in Z VIII, no 311, p. 101-105.

    28 Zurich, Berne, Uri, Glaris, Schwyz, Unterwald, Lucerne et Zoug sont les huit cantons formant la Confédération avant 1481.

    29 Z III, no 39, p. 308 ; Z III, no 40, p. 318 ; Z V, no 83, p. 99-108.

    30 En plus du rapport officiel publié dans Die Badener Disputation von 1526, op. cit., voir aussi le dossier dans Eidgenössische Abschiede, op. cit., no 360-363.

    31 Jung Martin H., « Historische Einleitung », art. cité, p. 142.

    32 Johannes (Halieus) Fischer, Quibus praeiudiciis in Baden Helvetiorum, sit disputatum. Epistola, [Strasbourg, Johann Prüß d. J., 1526].

    33 Bullinger Heinrich, Reformationsgeschichte, éd. Johann Jakob Hottinger et Hans Heinrich Vögeli, Frauenfeld, Beyel, 2 vol., 1838-1840, réimpr. Zurich, Nova-Buchhandlung, 1984, p. 349 ; Briefe und Akten zum Leben Oekolampads, éd. Ernst Staehelin, t. 1, Leipzig, M. Heinsius, 1927, no 406, p. 557 sq. ; Jung Martin H., « Historische Einleitung », art. cité, p. 129.

    34 Hofmeister Sebastian, Acta und Handlung, op. cit., fo C ivo.

    35 Brief des Berchtold Haller an Valerius Anshelm vom 11. Juli 1526, in Die Badener Disputation von 1526, op. cit., p. 533 ; Jung Martin H., « Historische Einleitung », art. cité, p. 88.

    36 Die Badener Disputation von 1526, op. cit., p. 267 pour la liste complète, comprenant deux thèses supplémentaires qui ne furent pas discutées.

    37 Sur ces questions, voir Christin Olivier, Vox Populi. Une histoire du vote avant le suffrage universel, Paris, Seuil, 2014 ; Flaig Egon, Die Mehrheitsentscheidung. Entstehung und kulturelle Dynamik, Paderborn, F. Schöningh, 2013.

    38 Sur l’évolution de l’Ancienne Confédération au cours du xve siècle, voir Stettler Bernhard, Die Eidgenossenschaft im 15. Jahrhundert. Die Suche nach einem gemeinsamen Nenner, Zurich, M. Widmer-Dean, 2004.

    39 Elsener Ferdinand, « Das Majoritätsprinzip in konfessionellen Angelegenheiten und die Religionsverträge der Schweizerischen Eidgenossenschaft vom 16. bis 18. Jahrhundert », Zeitschrift der Savigny-Stiftung für Rechtsgeschichte. Kanonistische Abteilung, no 55, 1969, p. 238-281. Voir aussi sur la contestation par les réformés du principe majoritaire en matière de religion Christin Olivier, Vox populi, op. cit., p. 143-160.

    40 Sur ces colloques, voir Mühlen Karl-Heinz zur, « Die Reichsreligionsgespräche von Hagenau, Worms und Regensburg 1540/41. Chancen und Grenzen des kontroverstheologischen Dialogs in der Mitte des 16. Jahrhunderts », Blätter für pfälzische Kirchengeschichte und religiöse Volkskunde, no 72, 2005, p. 319-334.

    41 La liste des représentants des cantons chez Jung Martin H., « Historische Einleitung », art. cité, p. 117 sq.

    42 Stürler Moritz von, « Die Volksanfragen im alten Bern », Archiv des historischen Vereins des Kantons Bern, no 7/2, 1868, p. 225-257.

    43 Würgler Andreas, Die Tagsatzung, op. cit., p. 300.

    44 Huber Peter, Annahme und Durchführung der Reformation auf der Zürcher Landschaft in den Jahren 1519 bis 1530, Zurich, Juris-Verlag, 1972, p. 110.

    45 Roulet Louis-Édouard, « Le jour le plus long de la Réforme neuchâteloise. 4 novembre 1530 », Musée neuchâtelois, 1973, p. 186-199.

    46 Aktensammlung zur Geschichte der Berner Reformation 1521-1532, éd. Rudolf Steck et Gustav Tobler, Berne, K. J. Wyss, 1923, vol. 1, no 891, p. 313.

    47 Au sujet des « plus », voir Christin Olivier, Vox populi, op. cit., p. 140-160 et « Putting Faith to the Ballot », in Novak Stéphanie et Elster John (dir.), Majority Decisions. Principles and Practices, Cambridge, University Press, 2014, p. 17-33.

    48 Die Badener Disputation von 1526, op. cit., p. 379.

    49 Jung Martin H., « Historische Einleitung », art. cité, p. 161 sq.

    50 Résultats des votes : Eidgenössische Abschiede, op. cit., no 326, p. 931-933.

    51 Jung Martin H., « Historische Einleitung », art. cité, p. 114.

    52 Sur le Quod omnes tangit, voir Congar Yves, « Quod omnes tangit ab omnibus tractari et approbari debet », Revue historique de droit français et étranger, no 36, 1958, p. 210-259.

    53 Christin Olivier, Vox populi, op. cit., p. 75-78 et 167-175.

    54 Poeck Dietrich W., Rituale der Ratswahl. Zeichen und Zeremoniell der Ratssetzung in Europa, Cologne, Böhlau, 2003.

    55 MacMullen Ramsay, Voter pour définir Dieu. Trois siècles de conciles (253-553), trad. Franz Regnot, Paris, Les Belles Lettres, 2008.

    56 Z II, no 20, p. 56-61 et sur la philosophie politique de Zwingli, Stephens Peter W., Zwingli le théologien, trad. Mireille Hébert, Genève, Labor & Fides, 1999, p. 347-353.

    57 Z I, no 18, p. 495.

    58 Z II, no 28, p. 765 ; Schmidt-Clausing Fritz, « Zwinglis Stellung zum Konzil », Zwingliana, no 11, vol. 8, 1962, p. 479-498.

    59 Les appels à l’inspiration divine sont une constante des prises de parole au sein des disputes de cette époque. Zwingli en posa le principe dès janvier 1523 à Zurich, affirmant que « nous avons bon espoir que Dieu Tout-Puissant, dans sa clémence, éclaire de la lumière de la Vérité ceux qui cherchent avec sincérité cette même lumière, et que nous avancerons ainsi dans la lumière en tant que fils de la lumière » : Z I, no 17ii, p. 468.

    60 Flückiger Fabrice, « Une polémique savante au service de la distinction religieuse », p. 297 sq.

    Auteur

    • Fabrice Flückiger
      Fabrice Flückiger est chercheur postdoc du FNS, à l’université de Berne. Il a travaillé sur la controverse religieuse et sur les relations entre science et dévotion mariale à l’époque moderne. Il étudie actuellement les pratiques et les représentations du Bon Gouvernement dans les villes du Saint-Empire au xvie siècle. Principales publications : Dire le vrai. Une histoire de la dispute religieuse au début du xvie siècle, Neuchâtel, 2018 ; L’Atlas Marianus de Wilhelm Gumppenberg. Édition et traduction (avec Olivier Christin et Nicolas Balzamo), Neuchâtel, 2015.
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    1 Huldrych Zwinglis sämtliche Werke, vol. V, Leipzig, M. Heinsius, 1934 (CR 92), no 82, p. 77. Désormais, comme le veut l’usage, les œuvres complètes d’Ulrich Zwingli seront désignées par la lettre « Z », suivie des numéros de volume et d’œuvre.

    2 Au sujet de la dispute de Baden, Die Badener Disputation von 1526. Kommentierte Edition des Protokolls, éd. Alfred Schindler et Wolfram Schneider-Lastin, Zurich, TVZ, 2015 ; Jung Martin H., « Historische Einleitung. Gründe, Verlauf und Folgen der Disputation », in Die Badener Disputation 1526, op. cit., p. 27-200 ; Fuchs Thomas, Konfession und Gespräch. Typologie und Funktion der Religionsgespräche in der Reformationszeit, Cologne, Böhlau, 1995, p. 331-361 ; Backus Irena, The Disputations of Baden (1526) and Berne (1528). Neutralizing the Early Church, Princeton, Theological Seminary, 1993, p. 1-78 ; Muralt Leonhard von, Die Badener Disputation 1526, Leipzig, M. Hensius, 1926.

    3 Moeller Bernd, Zwinglis Disputationen. Studien zur Kirchengründung in den Städten der frühen Reformation (1970/1974), éd. Thomas Kaufmann, Göttingen, Vandenhoeck & Ruprecht, 2011 ; sur les disputes, voir aussi Flückiger Fabrice, Dire le vrai. Une histoire de la dispute religieuse au début du xvie siècle, Neuchâtel, Alphil, 2018 ; Scheib Otto, Die innerchristlichen Religionsgespräche im Abendland, Munich, Harrassowitz, 2009, 3 vol.

    4 Moeller Bernd, Zwinglis Disputationen, op. cit., p. 82-84.

    5 Blickle Peter, « Urteilen über den Glauben. Die Religionsgespräche in Kaufbeuren und Memmingen 1525 », in Fischer Norbert et Kobelt-Groch Marion (dir.), Aussenseiter zwischen Mittelalter und Neuzeit, Leyde, E. J. Brill, 1997, p. 65-80.

    6 Scheib Otto, Die Reformationsdiskussionen in der Hansestadt Hamburg (1522-1528). Zur Struktur und Problematik der Religionsgespräche, Münster, Aschendorff, 1976.

    7 Sur les premières disputes à Zurich, Moeller Bernd, Zwinglis Disputationen, op. cit., p. 13-54 et les sources in Z I, no 17-18 ; pour une biographie récente de Zwingli, Opitz Peter, Ulrich Zwingli. Prophet, Ketzer, Pionier des Protestantismus, Zurich, TVZ, 2015. Sur la Réforme à Zurich, Campi Emidio, « The Reformation in Zurich », in Nelson Burnett Amy et Campi Emidio (dir.), A Companion to the Swiss Reformation, Leyde, E. J. Brill, 2016, p. 59-125.

    8 Hofmeister Sebastian, Acta und Handlung des Gesprächs so von alle Priesteren der Tryen Pündten im MDVVXI. Jar, uff Mentag und Zynstag nach der heyligen III Künigentag zu Inlantz im Grawen Pündt, uss Ansehung der Pundtsherren geschehen… [Zurich, C. Froschauer, 1526] ; Moeller Bernd, Zwinglis Disputationen, op. cit., p. 100-103.

    9 Handlung oder Acta gehaltner Disputation zu Bernn in Uechtland…, Zurich, C. Froschauer, 1528 ; Flückiger Fabrice, « Une polémique savante au service de la distinction religieuse : la dispute de Berne en janvier 1528 », in Bouhaïk-Gironès Marie, Baranova Tatiana et Szczech Nathalie (dir.), Usages et stratégies polémiques en Europe (xive-xviie siècle), Bruxelles, P. Lang, 2016, p. 281-296 ; Moeller Bernd, Zwinglis Disputationen, op. cit., p. 119-128.

    10 Flückiger Fabrice, Dire le vrai, op. cit., p. 190-197.

    11 Moeller Bernd, Zwinglis Disputationen, op. cit., pour Appenzell (p. 70-74) et Bâle (p. 98 sq. et 135-137), et sur Fribourg, Thomas Fuchs, Konfession und Gespräch, op. cit., p. 122 sq.

    12 Amtliche Sammlung der älteren eidgenössischen Abschiede, t. IV, vol. 1a, 1873, no 202, p. 473. Sur Johann Eck, voir Iserloh Erwin (dir.), Johannes Eck (1486-1543) im Streit der Jahrhunderte, Münster, Aschendorff, 1988, notamment l’article de Luttenberger Albrecht P., « Johannes Eck und die Religionsgespräche », p. 192-222. Sur son action à Baden, voir aussi Jung Martin H., « Historische Einleitung », art. cité, p. 68-79.

    13 Sur la dispute de Leipzig, Hein Markus et Kohnle Armin (dir.), Die Leipziger Disputation 1519. 1. Leipziger Arbeitsgespräch zur Reformation, Leipzig, Evangelische Verlagsanstalt, 2011 ; Fuchs Thomas, Konfession und Gespräch, op. cit., p. 144-186.

    14 Sur les parallèles entre la dispute de Baden et le colloque de Ratisbonne, voir Baur August, « Zur Vorgeschichte der Disputation von Baden 1526 », Zeitschrift für Kirchengeschichte, no 21, 1901, p. 91-111.

    15 Sur la Diète fédérale, voir Würgler Andreas, Die Tagsatzung der Eidgenossen. Politik, Kommunikation und Symbolik einer repräsentativen Institution im europäischen Kontext (1470-1798), Epfendorf, Bibliotheca Academica Verlag, 2014.

    16 Fuchs Thomas, Konfession und Gespräch, op. cit., p. 332.

    17 Jung Martin H., « Historische Einleitung », art. cité, p. 99 sq.

    18 Vasella Oskar, « Zur Entstehungsgeschichte des 1. Ilanzer Artikelbriefs vom 4. April 1524 und des eidgenössischen Glaubenskonkordates von 1525 », Zeitschrift für schweizerische Kirchengeschichte, no 34, 1940, p. 182-192.

    19 Diète de Lucerne, 8 novembre 1524, Eidgenössische Abschiede, op. cit., no 224, p. 525 sq. ; Muralt Leonhard von, Die Badener Disputation, op. cit., p. 57 sqq.

    20 Sur l’histoire de la Réforme à Berne, Sallmann Martin, « The Reformation in Bern », in Nelson Burnett Amy et Campi Emidio (dir.), A Companion to the Swiss Reformation, op. cit., p. 126-170 ; dans le même volume, sur Bâle, Nelson Burnett Amy, « The Reformation in Basel », p. 170-215.

    21 Zurich n’avait bien sûr pas souscrit à cette déclaration commune. Le texte de la prise de position in Eidgenössische Abschiede, op. cit., no 362, p. 935 sqq.

    22 Anshelm Valerius., Die Berner Chronik, Berne, K. J. Wyss, t. 5, 1896, p. 172.

    23 Bryner Erich, « The Reformation in St. Gallen and Appenzell », in Nelson Burnett Amy et Campi Emidio (dir.), A Companion to the Swiss Reformation, op. cit., p. 260.

    24 Die Disputacion vor XII Orten einer loblichen Eidtgnoschafft nämlich Bern Lutzern Ury Schvvytz Undervvalden…, Lucerne, [T. Murner], 1527 ; Jung Martin H., « Historische Einleitung », art. cité, p. 174 sqq.

    25 Eidgenössische Abschiede, op. cit., no 413, p. 1026 sqq.

    26 Z III, no 39, p. 306 ; no 40, p. 316-318 ; Z IV, no 80, p. 11 sqq. ; no 81, p. 33.

    27 Lettre d’Ulrich Zwingli à Niklaus von Wattenwyl, 31 juillet 1523, in Z VIII, no 311, p. 101-105.

    28 Zurich, Berne, Uri, Glaris, Schwyz, Unterwald, Lucerne et Zoug sont les huit cantons formant la Confédération avant 1481.

    29 Z III, no 39, p. 308 ; Z III, no 40, p. 318 ; Z V, no 83, p. 99-108.

    30 En plus du rapport officiel publié dans Die Badener Disputation von 1526, op. cit., voir aussi le dossier dans Eidgenössische Abschiede, op. cit., no 360-363.

    31 Jung Martin H., « Historische Einleitung », art. cité, p. 142.

    32 Johannes (Halieus) Fischer, Quibus praeiudiciis in Baden Helvetiorum, sit disputatum. Epistola, [Strasbourg, Johann Prüß d. J., 1526].

    33 Bullinger Heinrich, Reformationsgeschichte, éd. Johann Jakob Hottinger et Hans Heinrich Vögeli, Frauenfeld, Beyel, 2 vol., 1838-1840, réimpr. Zurich, Nova-Buchhandlung, 1984, p. 349 ; Briefe und Akten zum Leben Oekolampads, éd. Ernst Staehelin, t. 1, Leipzig, M. Heinsius, 1927, no 406, p. 557 sq. ; Jung Martin H., « Historische Einleitung », art. cité, p. 129.

    34 Hofmeister Sebastian, Acta und Handlung, op. cit., fo C ivo.

    35 Brief des Berchtold Haller an Valerius Anshelm vom 11. Juli 1526, in Die Badener Disputation von 1526, op. cit., p. 533 ; Jung Martin H., « Historische Einleitung », art. cité, p. 88.

    36 Die Badener Disputation von 1526, op. cit., p. 267 pour la liste complète, comprenant deux thèses supplémentaires qui ne furent pas discutées.

    37 Sur ces questions, voir Christin Olivier, Vox Populi. Une histoire du vote avant le suffrage universel, Paris, Seuil, 2014 ; Flaig Egon, Die Mehrheitsentscheidung. Entstehung und kulturelle Dynamik, Paderborn, F. Schöningh, 2013.

    38 Sur l’évolution de l’Ancienne Confédération au cours du xve siècle, voir Stettler Bernhard, Die Eidgenossenschaft im 15. Jahrhundert. Die Suche nach einem gemeinsamen Nenner, Zurich, M. Widmer-Dean, 2004.

    39 Elsener Ferdinand, « Das Majoritätsprinzip in konfessionellen Angelegenheiten und die Religionsverträge der Schweizerischen Eidgenossenschaft vom 16. bis 18. Jahrhundert », Zeitschrift der Savigny-Stiftung für Rechtsgeschichte. Kanonistische Abteilung, no 55, 1969, p. 238-281. Voir aussi sur la contestation par les réformés du principe majoritaire en matière de religion Christin Olivier, Vox populi, op. cit., p. 143-160.

    40 Sur ces colloques, voir Mühlen Karl-Heinz zur, « Die Reichsreligionsgespräche von Hagenau, Worms und Regensburg 1540/41. Chancen und Grenzen des kontroverstheologischen Dialogs in der Mitte des 16. Jahrhunderts », Blätter für pfälzische Kirchengeschichte und religiöse Volkskunde, no 72, 2005, p. 319-334.

    41 La liste des représentants des cantons chez Jung Martin H., « Historische Einleitung », art. cité, p. 117 sq.

    42 Stürler Moritz von, « Die Volksanfragen im alten Bern », Archiv des historischen Vereins des Kantons Bern, no 7/2, 1868, p. 225-257.

    43 Würgler Andreas, Die Tagsatzung, op. cit., p. 300.

    44 Huber Peter, Annahme und Durchführung der Reformation auf der Zürcher Landschaft in den Jahren 1519 bis 1530, Zurich, Juris-Verlag, 1972, p. 110.

    45 Roulet Louis-Édouard, « Le jour le plus long de la Réforme neuchâteloise. 4 novembre 1530 », Musée neuchâtelois, 1973, p. 186-199.

    46 Aktensammlung zur Geschichte der Berner Reformation 1521-1532, éd. Rudolf Steck et Gustav Tobler, Berne, K. J. Wyss, 1923, vol. 1, no 891, p. 313.

    47 Au sujet des « plus », voir Christin Olivier, Vox populi, op. cit., p. 140-160 et « Putting Faith to the Ballot », in Novak Stéphanie et Elster John (dir.), Majority Decisions. Principles and Practices, Cambridge, University Press, 2014, p. 17-33.

    48 Die Badener Disputation von 1526, op. cit., p. 379.

    49 Jung Martin H., « Historische Einleitung », art. cité, p. 161 sq.

    50 Résultats des votes : Eidgenössische Abschiede, op. cit., no 326, p. 931-933.

    51 Jung Martin H., « Historische Einleitung », art. cité, p. 114.

    52 Sur le Quod omnes tangit, voir Congar Yves, « Quod omnes tangit ab omnibus tractari et approbari debet », Revue historique de droit français et étranger, no 36, 1958, p. 210-259.

    53 Christin Olivier, Vox populi, op. cit., p. 75-78 et 167-175.

    54 Poeck Dietrich W., Rituale der Ratswahl. Zeichen und Zeremoniell der Ratssetzung in Europa, Cologne, Böhlau, 2003.

    55 MacMullen Ramsay, Voter pour définir Dieu. Trois siècles de conciles (253-553), trad. Franz Regnot, Paris, Les Belles Lettres, 2008.

    56 Z II, no 20, p. 56-61 et sur la philosophie politique de Zwingli, Stephens Peter W., Zwingli le théologien, trad. Mireille Hébert, Genève, Labor & Fides, 1999, p. 347-353.

    57 Z I, no 18, p. 495.

    58 Z II, no 28, p. 765 ; Schmidt-Clausing Fritz, « Zwinglis Stellung zum Konzil », Zwingliana, no 11, vol. 8, 1962, p. 479-498.

    59 Les appels à l’inspiration divine sont une constante des prises de parole au sein des disputes de cette époque. Zwingli en posa le principe dès janvier 1523 à Zurich, affirmant que « nous avons bon espoir que Dieu Tout-Puissant, dans sa clémence, éclaire de la lumière de la Vérité ceux qui cherchent avec sincérité cette même lumière, et que nous avancerons ainsi dans la lumière en tant que fils de la lumière » : Z I, no 17ii, p. 468.

    60 Flückiger Fabrice, « Une polémique savante au service de la distinction religieuse », p. 297 sq.

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    Flückiger, F. (2022). La vérité par le nombre ?. In P. A. Fabre & J. Foa (éds.), Les disputes et la conversion religieuse de l’Antiquité au xviie siècle (1‑). Presses universitaires de Rennes. https://doi.org/10.4000/books.pur.182866
    Flückiger, Fabrice. « La vérité par le nombre ? ». In Les disputes et la conversion religieuse de l’Antiquité au xviie siècle, édité par Pierre Antoine Fabre et Jérémie Foa. Rennes: Presses universitaires de Rennes, 2022. https://doi.org/10.4000/books.pur.182866.
    Flückiger, Fabrice. « La vérité par le nombre ? ». Les disputes et la conversion religieuse de l’Antiquité au xviie siècle, édité par Pierre Antoine Fabre et Jérémie Foa, Presses universitaires de Rennes, 2022, https://doi.org/10.4000/books.pur.182866.

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    Fabre, Pierre Antoine, et Jérémie Foa, éditeurs. Les disputes et la conversion religieuse de l’Antiquité au xviie siècle. Presses universitaires de Rennes, 2022, https://doi.org/10.4000/books.pur.182787.
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