Élégie à l’ami, Robert Marteau

Après tant de promenades
Vers la forge pour former ton dit
Sur l’enclume,
Ami tu es reparti en restant vif,
Lyre en mains, sans bruit,
Loin du délire, des ovations,
Vers le lieu du seul Verbe
Qui n’ombre aucune syllabe,
Allant sans fin en précédant la foudre,
Là où les êtres sont glorifiés,
Sublimes de gravitation
Parmi des flammes mêlées aux ailes,
Le long des allées d’alléluias où tout retentit
D’allégresse.
L’ivresse triomphante de l’âme se rapproche
De l’Unique,
Par élans qui paraissent infinis,
Tels des relais d’étoile en étoile,
D’échos de mots en lumières.
Ah ! Tu es si loin des tombeaux,
Des pèlerins aveugles
Qui confondent la pierre et l’éternel.
Le matinal en toi n’achève d’illuminer
Le chant que tu ne cesses de respirer.
Le 16 juin 2011