Table des matières
Jean-Pierre Bois
PréfacePremière partie. Les rouages et les acteurs de l'institution militaire
Chapitre I. À l’échelle provinciale :
partage des responsabilités et coopération entre commissaires du roi
et Province
- Le rôle prépondérant et les pouvoirs étendus de l’intendant
- Les compétences militaires de l’intendant : de très larges pouvoirs et une grande marge de manœuvre
- Contrôle, surveillance et protection des personnels de l’armée
- Les aspects matériels : fournitures et exemptions
- Les rouages de l’intendance en matière militaire : bureaux et subdélégués
- L’intendance en action dans un domaine réservé : l’exemple de la milice
- L’effacement des grands offices militaires et l’affirmation du commandant en chef
- « Je crois que ma présence ne seroit pas inutile actuellement » : un gouverneur absent mais influent
- L’effacement des lieutenants généraux et lieutenants de roi
- L’irrésistible ascension du commandant en chef
- L’influence croissante des États de Bretagne, la discrétion du parlement
- La mainmise sur le casernement et les étapes
- La commission intermédiaire : un organisme efficace s’appuyant sur un dense réseau de correspondants
- Les États à la pointe de la contestation des charges militaires
- Un parlement peu interventionniste dans le domaine militaire
- Conclusion
Chapitre II. Vestiges d’un passé révolu et indispensables intermédiaires : les intervenants à l’échelle locale et paroissiale
- À l’interface du local et du provincial : officiers généraux et commissaires des guerres
- Les officiers généraux en mission : « [ils] ne doivent commander que les troupes envoyées dans les postes du pays qui leur sont confiés »
- Le « mauvais esprit » de la marine à l’encontre de l’armée
- Des commissaires des guerres indispensables mais trop peu nombreux
- Des autorités militaires locales parfois influentes mais souvent inutiles
- Foisonnement des gouvernements particuliers et imprécision des fonctions
- L’appât du gain, un attrait puissant
- Une inégale tutelle sur les militaires et les communautés
-
Des personnages jaloux de leurs prérogatives,
à l’origine de nombreuses contestations - Les responsables communaux et paroissiaux : des acteurs modestes mais indispensables
- Une lourde charge, le logement des troupes
- Une responsabilité déterminante pour la fourniture des attelages
- Des informateurs et des auxiliaires précieux
- Abus de pouvoir et apprentis despotes
- Des administrateurs généralement compétents
- Conclusion
Chapitre III. L’administration militaire en fonctionnement : l’étape et les camps en Bretagne
- Principes, succès et insuffisances de l’étape bretonne
- Les grandes lignes de l’évolution de l’étape bretonne
- Les bases réglementaires
- La nécessaire hégémonie de l’entreprise, les insuffisances de la régie
- Des adjudications étroitement balisées
- L’étape au quotidien : des difficultés qui n’entravent pas le système
- L’établissement ponctuel de camps en Bretagne
- Des camps répondant à divers objectifs
- Une préoccupation essentielle : le ravitaillement
- De petits théâtres de la grande affaire militaire
- Conclusion
Deuxième partie. Les ponctions humaines et matérielles de l'armée
Chapitre IV. Des fournitures en hommes variées mais rarement volontaires
- Le ban et l’arrière-ban : une longue agonie avec de fiers sursauts
- Des rassemblements fréquents malgré une efficacité douteuse sous Louis XIV
- Une troupe peu motivée, source de différends et de difficultés
- L’étonnante résurrection de 1746
- Idéal noble de service et patriotisme
- Les milices bourgeoises : un rôle social plus que militaire
- Le poids des milices bourgeoises
- Un rôle militaire : l’envoi de détachements sur les côtes et dans les îles
- Portrait des miliciens détachés : de pauvres bougres ?
- La garde bourgeoise : assurer la sécurité publique au quotidien
- Du maintien de l’ordre à la collecte d’informations : d’autres missions de police
- Une expression forte du patriotisme urbain
- La milice provinciale : une minorité d’assujettis
- Les limites géographiques des bataillons : fluctuations dues aux réformes et prise en compte minimale de la dualité linguistique
- Une délimitation difficile avec les paroisses garde-côtes
- Les inégalités géographiques du poids de la milice
- Une pléthore d’incapacités physiques et d’exemptions
- La pratique du volontariat et de la substitution
- Les aléas du service effectif de la milice
- Les difficultés du recrutement volontaire pour l’armée réglée
- Le faible recrutement de l’armée réglée en Bretagne
- Éléments d’explication et hypothèses : la mer, les déficiences physiques et la culture
- L’exploitation des contrôles de troupes : une nécessaire méthodologie
- Les recrues bretonnes : des Hauts-Bretons de l’intérieur, souvent urbains
- Un recrutement urbain prépondérant
- L’importance du recrutement par des officiers bretons
- Les autres recruteurs : soldats, épouses et subdélégués
- Les dynamiques du recrutement
- Les recrutements abusifs et forcés : un palliatif à la pénurie
- Conclusion
Chapitre V. Des fournitures matérielles relativement fréquentes
- La coexistence du logement des gens de guerre et du casernement
- La persistance du logement personnel
- Des exemptions nombreuses et difficiles à restreindre
- La généralisation du casernement pour les troupes en quartiers
- Les servitudes liées aux casernes : la fourniture des lits et de l’ustensile
- Les critères du choix des casernes
- Le cas particulier du logement en argent
- Les fournitures de charrettes et de chevaux
- Une réglementation foisonnante et hésitante
- Les autres types de fournitures et l’alternative de la voie d’eau
- Des réquisitions reposant sur la paysannerie aisée et certains corps de métiers
- Évaluation de la charge de la fourniture des moyens de transport
- Les vicissitudes du service des transports
- Des charges matérielles fortement contrastées selon les lieux et les années
- La présence militaire en Bretagne et la militarisation de la province
- L’infanterie sur les côtes, les troupes montées dans l’intérieur
- Trajets et lieux d’étape : « rocade bretonne » et liaisons transversales
- La « respiration militaire » : temps des passages, temps des séjours
- Une présence des soldats parfois envahissante
- Conclusion
Chapitre VI. Les charges militaires à caractère financier
- Des impôts à finalité militaire loin d’être étouffants
- Fiscalité du roi, fiscalité des États
- Une forte croissance des impôts à caractère militaire
- Un poids relativement modéré
- L’impact des dépenses militaires sur les finances des communautés urbaines
- Des charges financières annexes non négligeables
- La milice : des frais non fiscaux élevés
- Les amendes consécutives à un refus d’acquitter les charges militaires
- Les frais et les pertes endurés par les propriétaires des maisons louées comme casernes
- Conclusion
Troisième partie. Le breton, l'armée et le soldat
Chapitre VII. L’opinion publique et les charges militaires : réserve ou hostilité ?
- Le rejet global de la milice provinciale
- Les gestes et les attitudes : réticences et résistances
- Les élites entre compromission et réformisme
- La parole populaire : un rejet global mais des critiques nuancées
- Les raisons de l’impopularité de la milice
- Une opinion partagée à propos des autres charges militaires
- Un développement inégal de l’« esprit civique » chez les privilégiés
- Les gestes du refus populaire
- Des charges militaires matérielles peu évoquées dans les cahiers de doléances
- Des charrois astreignants, longs et mal rémunérés
- Le logement personnel et le casernement : des charges critiquées
- Le choix d’une fiscalité militaire équitable
- Conclusion
Chapitre VIII. Du soldat redouté au soldat recherché
- Un soldat indésirable et peu fréquentable
- Une violence militaire très difficile à quantifier
- Circonstances, temps et lieux : essai de typologie de la violence militaire
- Les fruits d’une discipline accrue : une violence en recul
- Soldats trafiquants
- Un voleur impénitent ?
- Un éternel séducteur ?
- Le soldat, vecteur d’épidémies
- Service de l’intérêt commun et maintien de l’ordre social
- Une mission traditionnelle : le maintien de l’ordre
- Des garnisaires et des expéditions pour vaincre les résistances et les fraudes
- Une contribution active à la lutte contre les incendies
- La pelle et le fusil : la contribution militaire aux travaux publics
- Le soldat consommateur : une bonne affaire ?
- Des liens assez ténus entre l’armée et l’économie bretonne
- L’entreprise de l’étape, ses profits et ses risques
- Le profil social des entrepreneurs et des étapiers locaux
- Mille et un petits métiers concernés par l’armée
- Les limites : soldats débiteurs, insolvables et concurrents
- Conclusion
Chapitre IX. L’empreinte de l’armée dans les villes et les campagnes bretonnes
- L’évolution divergente des ouvrages militaires
- Le délabrement quasi général des enceintes urbaines
- Les murailles tombent, les villes s’ouvrent
- À contre-courant de l’évolution générale : la « ceinture de pierre » du littoral
- Les châteaux, points d’ancrage de la présence militaire
- Des lieux marqués par l’armée et consacrés par l’usage
- Exiguïté et insalubrité des maisons louées comme casernes
- L’échec des projets de casernes permanentes
- La géographie des us et coutumes militaires
-
Un signe fort :
l’ancrage toponymique d’un usage militaire - L’influence de la société militaire sur la société civile
- Durée des séjours, fréquence des établissements
- Les liens étroits des militaires avec la société civile
- Les indices de la réhabilitation du soldat
- Les militaires, vecteurs d’ouverture culturelle
- Conclusion
Annexes
- Annexe 1. Volontaires de Saint-Cast servant ou ayant servi dans l’armée (Source : ADIV, C 2688, C 1150)
- Annexe 2. Contrat de remplacement pour la milice royale fait devant notaire (Source : ADLA, C 248)
- Annexe 3. Le poids du casernement : copie de la lettre du syndic de Saint-Servan à la commission intermédiaire (Source : ADIV, C 4699)
- Annexe 4. Les militaires séducteurs : déclarations de grossesses mettant en cause des soldats et officiers des régiments de Conti et Boulonnais, à Nantes, en 1780 et 1781 (Source : AMN, GG 757)
