Le cinéma de Jia Zhang-ke
|3. Les replis
Chapitre V. L’alternative famille/amis
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Extrait du texte
Faute de réelles perspectives, littéralement laissés pour compte dans la brutale accélération des réformes économiques qu’a connu le pays depuis le début des années 1980, contraints aux plus basses besognes relevant de l’exploitation de l’homme par l’homme ou aux activités illicites parfois sévèrement réprimandées, n’ayant accès qu’à des solutions temporaires ou éphémères (l’attrait de l’étranger et la culture populaire), les protagonistes des films de Jia Zhang-ke se replient tout naturellement et sans exception sur le giron familial ou l’amitié. L’un ou l’autre. Car c’est bien d’une alternative dont il s’agit. Les ruptures générationnelles dans cette période de mutation brutale devenant inéluctables, c’est vers l’amitié qu’ils se retournent, vers des personnages dans des situations similaires à la leur ; question d’âge, de mode de vie, d’origine sociale (pas de rapports entre classes différentes dans ce cinéma-là) et géographique (dans ce qu’on pourrait appeler une solidarité de v...
© Presses universitaires de Rennes, 2009