Chapitre 1. Présence du pouvoir
p. 17-31
Extrait
1Quand bien même il revient sur un passé récent pour mieux « présentifier » son récit (Platform), Jia Zhang-ke filme une Chine on ne peut plus contemporaine, celle des trente dernières années, loin, très loin des fresques historiques qui obtiennent des succès internationaux – notamment dans les plus grands festivals – soutenues par un État chinois qui se préserve ainsi de toute critique à son encontre. Citons par exemple le flamboyant La Cité interdite de Zhang Yimou (2007) dont on peine à croire qu’il a été réalisé par le même cinéaste que celui de Qiu Ju une femme chinoise (1992), film à vocation naturaliste. La rupture avec les cinéastes chinois de la génération précédente les plus influents – Zhang Yimou donc et Chen Kaige pour ne citer que les plus connus en Occident – est consommée, vérifiée à la simple comparaison de leurs films avec ceux de Jia mais aussi dans les propos du réalisateur de Still Life.
2Symptomatiquement, on peut observer qu’à trois moments différents lié
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