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Sanglant

p. 156-157

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Index géographique : France

Extrait

1L’insulte est adressée plutôt à des adversaires masculins. Elle est accolée fréquemment à un substantif dépréciatif comme « truand » ou « traître ». Le procureur de la ville de Dijon fait détenir plusieurs jours au cachot un habitant qui l’a insulté en ces termes : « sanglant truand, procureur de merde*1 ». On peut supposer que le mot fait référence à une cruauté particulière et qu’il renvoie l’image d’un être capable de violence physique comme de meurtre.

2Plus fréquemment le qualificatif de « sanglant » s’emploie pour signifier une souillure et incite au dégoût de l’ordure plus qu’à la dénonciation d’un assassin. On rencontre en effet l’association de « sanglant » avec des mots qui désignent sanies ou déjections, dans des injures comme celle que lance un vigneron dijonnais à l’encontre de l’échevinage, proclamant « quil ne lui chailloit de mayeur, d’eschevins ne de preudommes d’ung sanglant chy estront de chien* » et ajoutant, pour faire bonne mesure : « en la sanglante gorge

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