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Païen

p. 133-134

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Extrait

1C’est la dénomination usuelle que les chansons de geste réservent aux ennemis sarrasins. Le terme n’est pourtant pas une concession au genre épique, on le retrouve dans des documents très officiels, dès le haut Moyen Âge, sous la plume de certains papes ou de théologiens orientaux éminents. Très tôt dans le monde romain d’Orient puis d’Occident, l’Islam est assimilé à un mouvement hérétique1. Cette idée se nourrit également de chroniques pamphlétaires où Mahomet est dénoncé comme un faux prophète, un fourbe qui répand sa doctrine par la force, en promettant un paradis de dépravation à ceux qui le suivraient. L’image négative du musulman grandit dans les monastères ibériques qui recueillent les populations fuyant l’occupant arabe et les récits d’épouvante qu’ils transmettent. Les ennemis sarrasins deviennent, dès le ixe siècle, les cavaliers de l’Apocalypse, Mahomet la Bête redoutable qui menace l’Église, l’Antéchrist annoncé, et l’Islam est le Mal absolu. Des moines enlumineur

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