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Orgueilleux

p. 131-132

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Index géographique : France

Extrait

1Les théologiens du début du Moyen Âge, tels Jean Cassien ou Grégoire le Grand, ont choisi de placer l’orgueil (superbia) au-dessus de tous les vices. Même si, par la suite, l’avaritia semble aussi dangereuse pour le salut du chrétien, dans tous les guides moraux, traités des vices et des vertus, manuels des confesseurs, recueils d’exempla des prédicateurs, ou Miroirs du Prince, l’orgueil reste décrit comme la source de la plupart des péchés1. Or les péchés capitaux valent au pécheur des sanctions sévères qui, de toute façon, tendent à exclure ou à écarter le pécheur de l’ensemble des fidèles : exil déguisé d’une condamnation à un pèlerinage lointain, bannissement à temps de l’excommunication ou rupture totale de l’anathème.

2Traduction chrétienne de l’ubris qui valait déjà aux héros de la mythologie antique la colère des dieux, la dénonciation de la démesure comme un péché suprême fournit donc des motifs de proscription. Au tympan des églises, l’orgueilleux est représenté comme

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