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    Plan détaillé Texte intégral Les conflits entre l’université et la ville : du quartier Latin au Châtelet et aux faubourgsLes violences internes à l’université : lieux profanes, lieux sacrés Notes de bas de page Auteurs

    L’université et la ville

    Ce livre est recensé par

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    Les lieux des violences dans l’espace universitaire à Paris au xive et au début du xve siècle

    Florence Bourillon, Nathalie Gorochov, Boris Noguès, Loïc Vadelorge et Vsevolod Ioffé

    p. 137-143

    Texte intégral Les conflits entre l’université et la ville : du quartier Latin au Châtelet et aux faubourgsLes violences internes à l’université : lieux profanes, lieux sacrés Notes de bas de page Auteurs

    Texte intégral

    1Au début du xiiie siècle, le processus d’organisation de l’université de Paris dans la capitale va de pair avec celui de son installation dans l’espace urbain1. Les frontières de l’espace physique de l’université se définissent graduellement mais ce processus n’a rien de constant ni de sûr. Implanté dans le territoire urbain, le nouveau corps de métier composé en une grande partie d’étrangers, d’hommes jeunes et de clercs, rencontre, souvent, une hostilité des habitants de la ville. Les conflits qu’on nomme town and gown2 témoignent des tensions existant entre les deux mondes, celui des clercs universitaires et celui de la ville. Ces conflits, remarquons-le, se déchaînent souvent en dehors de l’espace universitaire. Certains affrontements de cette époque témoignent des tentatives des gens du studium parisien pour aller au-delà de l’espace apprivoisé et mieux sécurisé c’est-à-dire l’espace occupé par les facultés, les collèges, essentiellement sur la rive gauche de la Seine mises à part quelques enclaves sur la rive droite. Plusieurs conflits violents dans l’espace limitrophe de l’abbaye Saint-Germain (les exemples les mieux connus sont les affaires de 1200 et 12783) ou dans le faubourg Saint-Marcel (en 12294), à l’extrémité donc du quartier « habituel » de l’université, délimitent, en quelque sorte, le territoire universitaire. Le sang universitaire versé sur le fameux Pré-aux-Clercs, notamment en 1278, coûte cher à l’abbaye Saint-Germain qui doit faire construire deux chapelles expiatoires qui deviendront les symboles matérialisés de l’influence universitaire sur des nouveaux territoires5. Quoi qu’il en soit au cours du xiiie siècle, chacun des deux mondes, celui de la ville et celui de la robe, teste ses limites spatiales réciproques. Parallèlement, se définissent pour le studium les lieux interdits ou déconseillés, les noman’s land ou, inversement, les endroits plus sécurisés.

    2Au xive siècle, les frontières urbaines de l’université de Paris sont stabilisées. Les violences continuent de marquer l’histoire du monde universitaire mais changent quelque peu de caractère. Il est possible de classer les lieux des violences touchant le monde universitaire selon le type des conflits. On peut distinguer, de façon conventionnelle, deux groupes des conflits. Les premiers éclatent entre les gens du studium parisien et les représentants du monde extérieur au corps universitaire. Les seconds se déroulent à l’intérieur du corps universitaire. L’origine du conflit a naturellement des conséquences sur le ou les lieux d’affrontement. Pour quelques affaires, les sources, notamment universitaires, sont tacites ou imprécises sur la topographie des conflits. J’exposerai donc ici quelques réflexions sur l’aspect spatial des violences universitaires au xive siècle et dans la première moitié du xve siècle, dans les conflits opposant l’université à la ville, dans un premier temps, puis dans le cas des conflits internes à la corporation, dans un second.

    Les conflits entre l’université et la ville : du quartier Latin au Châtelet et aux faubourgs

    3Parmi les conflits extérieurs, le groupe le plus important – selon l’échelle de gravité (le nombre de participants, le degré des violences) et selon le nombre des incidents – est, de loin, celui des affrontements avec les forces de l’ordre, les sergents du Châtelet ou avec le prévôt de Paris en personne. On compte au total onze conflits pour le xive siècle et sept pour le xve siècle.

    4Selon le lieu-théâtre, tous les conflits avec les forces de l’ordre peuvent être divisés en trois catégories pour le xive siècle.

    5En premier lieu, une partie considérable des conflits se déroulaient soit complètement soit en partie dans le quartier universitaire, rive gauche. Pour citer quelques exemples, c’est le cas de l’affaire des étudiants qui ont attaqué les sergents aux alentours de la place Maubert, en 13656, de l’affaire de Pierre de Zippa, ancien recteur de l’université dont la maison a subi un assaut du guet nocturne (1367)7 et de l’attaque des sergents venus dans le quartier « outre Petit Pont » pour battre les étudiants (1371)8. En second lieu, sept conflits ont comme théâtre le Châtelet ou les lieux des exécutions à Paris (les affaires des années 13019, 130410, 136711, 138012, 139113, 139514 et 139615). Remarquons que deux conflits de ce groupe, ceux de 1304 et 1380, se sont déroulés, partiellement, soit devant soit à l’intérieur de l’hôtel du prévôt. En 1304, en particulier, suite à l’exécution d’un étudiant, la procession composée d’ecclésiastiques parmi lesquels il y avait des universitaires, s’est dirigée vers l’hôtel du prévôt : des pierres ont été projetées contre sa maison et des formules rituelles ont été prononcées devant sa demeure pour chasser le mal représenté par cet officier laïque16. Enfin, la troisième catégorie englobe les violences qui se sont déclenchées soit dans les faubourgs de Paris (les alentours de l’abbaye Saint-Antoine comme en 1380 ou la bastide Saint-Denis, en 1396), soit à l’extrémité de la ville, comme c’est le cas pour l’affaire des étudiants flamands arrêtés, battus et insultés par les sergents lorsqu’ils étaient en train de parler avec un messager de Flandres à la porte Saint-Denis17. D’après les données employées, la majorité des violences (7 cas) a donc lieu en partie ou pleinement dans le Châtelet de Paris. Commencées ailleurs, certaines violences se poursuivent jusqu’au Châtelet. Du point de vue du monde universitaire, le Châtelet représente donc un pôle de danger dans l’enceinte urbaine.

    6Les conflits déclenchés dans le quartier universitaire se caractérisent par une utilisation particulière de l’espace. En effet, dans trois affaires sur quatre (sauf celle de l’an 1371), les universitaires semblent bien maîtriser leur espace. Qu’il s’agisse de dresser l’embuscade dans des maisons autour de la place Maubert ou prendre la fuite avec succès à travers les rues dans le quartier « outre Petit Pont » pour se barricader chez un maître, il est certain que les universitaires connaissent bien leur espace et savent profiter de ses avantages (les rues étroites, le voisinage, probablement les connaissances parmi les bourgeois comme dans l’affaire de Pierre de Zippa). La Seine joue également un certain rôle dans le paysage des violences. En 1367, un étudiant a été probablement noyé par les sergents et les guets, deux autres se sont sauvés, dont l’un grâce au secours d’une femme tandis qu’un valet a failli être exécuté sur le Petit Pont. En 1380, plusieurs universitaires doivent traverser le fleuve à la nage pour se sauver contre la colère des sergents d’Hugues Aubriot. D’ailleurs lors du plus grand affrontement du xiiie siècle, celui survenu en 1229, plusieurs étudiants, à en croire l’une des chroniques qui racontent l’événement, sont jetés dans la Seine par les gens du prévôt18. Les eaux de la Seine peuvent donc être, en fonction des circonstances, soit salvatrices, soit meurtrières.

    7La question du déplacement des lieux des violences doit également être abordée. Nous constatons donc que dans cinq conflits étudiés, la scène où se déroulaient les actions, s’étend remarquablement. Dans certaines affaires, les déplacements des participants ont été bien attestés par les sources. En 1365, par exemple, les violences déclenchées dans les rues aux alentours de la place Maubert se déplacent vers la place même, d’où les universitaires doivent s’enfuir pour trouver un abri de l’autre côté du fleuve, dans le territoire de Saint-Thomas-du-Louvre (notamment, dans le cimetière et la chapelle19) où se déroule par la suite la répression des forces de l’ordre. Lors de la fête de Saint-Nicolas, en 1367, le lieu initial du conflit s’étend peu à peu, d’abord, vers la rue de la Bûcherie pour se déplacer vers le Petit Pont et atteindre le Châtelet, sur la rive droite. La trajectoire des violences dans ce conflit peut être divisée en trois segments : le probable affrontement initial de deux groupes d’étudiants suivi de la poursuite menée par les sergents à travers les rues du quartier universitaire ; puis, les violences se fixent autour de la maison assiégée ; enfin, une fois que la maison est prise, les violences se multiplient et s’étendent le long du chemin vers le Châtelet. De même, dans l’affaire d’Hervé le Juif, les violences se déclenchent en dehors de Paris pour se déplacer vers le Châtelet où elles se poursuivent et atteignent leur point culminant. Nous pouvons constater qu’il y a trois facteurs principaux des changements du lieu du conflit : les déplacements volontaires des universitaires, surtout, pendant les fêtes ; la fuite née d’un affrontement avec les forces de l’ordre ; le convoi vers le lieu de l’emprisonnement.

    8Au xve siècle, dans deux cas, celui de 141320 et celui de 144021, les violences ne dépassent pas la rive gauche de la Seine et se déroulent dans les limites du quartier universitaire : aux alentours de la rue de la Harpe et au collège d’Harcourt, en 1413 ; à côté du monastère de Saint-Augustin, en 1440. En revanche, en 145222, les violences qui se déroulent en plusieurs phases, embrassent les deux rives de la Seine et traversent la ville par l’axe Nord-Sud, de la Place de Grève et la rue Saint-Antoine jusqu’à la montagne Sainte-Geneviève. Les déplacements pendant ce dernier conflit sont assez éloignés du quartier des études : les universitaires ont osé traverser les frontières de leur espace et se sont aventurés dans celui de la rive droite, dans le voisinage du Châtelet, de l’hôtel du prévôt, bref, dans un territoire qui leur est en quelque sorte hostile. D’ailleurs, la participation des bourgeois au massacre des étudiants en témoigne.

    9Selon le lieu-théâtre des violences, par rapport au siècle précédent, remarquons l’absence de témoignages concernant les conflits avec les forces de l’ordre survenus dans les faubourgs de Paris. Nous nous limitons à constater également que les conflits du xve siècle, d’un point de vue spatial, diffèrent également par le moindre rôle du Châtelet : nous ne connaissons pas, par exemple, pour la première moitié du xve siècle, de cas de violences commises au Châtelet même (mise à part l’affaire isolée de deux étudiants torturés et pendus23).

    Les violences internes à l’université : lieux profanes, lieux sacrés

    10En ce qui concerne les lieux des violences internes au monde universitaire, je me limiterai ici à quelques remarques. D’abord, il n’est pas surprenant de constater que ces violences se déroulent dans le quartier universitaire. Il s’agit, notamment, des emplacements des collèges (comme dans le cas du collège de Boissy24 ou de la Sorbonne25), des maisons louées par les étudiants mais aussi des écoles, notamment, celles de la faculté des arts (par exemple, le cas de la bagarre entre un bachelier et un étudiant, en 141426). Comme le démontrent les sources, la majeure partie des violences internes se déroulent dans les lieux des assemblées universitaires : église Saint-Mathurin, Saint-Julien-le-Pauvre ou couvent des Bernardins. Un document daté de 1370, évoque, par exemple, les désordres récurrents et les rixes lors des assemblées de la nation allemande27. Un autre cas, daté de 1428, rapporte que le recteur a été battu par un maître lors de l’assemblée à Saint-Mathurin28. Les élections des recteurs et des procureurs des nations, également, ont parfois donné lieu à des violences entre les membres de l’université29. Il est d’ailleurs intéressant de noter que les lieux sacrés, les églises ou les cimetières, tant dans les affaires internes que dans celles touchant le monde « extérieur » n’excluent pas le déclenchement des violences. Citons, par exemple, l’affaire de Charles de Savoisy pendant laquelle les violences ont lieu, entre autres emplacements, à l’intérieur même de l’église Sainte-Catherine-du-Val-des-Écoliers30. De même, en 1319, les sergents du Châtelet (ou, du moins, les hommes d’armes qui prétendent agir au nom du roi) profanent la chapelle des Carmes, en interrompant la messe à laquelle assistent de nombreux universitaires31.

    *

    11Ainsi, les lieux des violences touchant le monde universitaire varient selon les types de conflits. On peut distinguer trois grands pôles des violences : le quartier du Châtelet et, surtout, la prison même du Châtelet ; les lieux des assemblées dans le quartier universitaire ainsi que les collèges ; certains faubourgs de Paris, parmi lesquels Saint-Germain-des-Prés. Les incidents autour du Pré-aux-Clercs sont attestés par les sources jusqu’au milieu du xve siècle. Cependant, récurrents au début du xive siècle, ces conflits dont la raison principale était le partage du Pré-aux-Clercs, deviennent de plus en plus rares à partir du milieu de ce siècle.

    12Les violences touchant le monde universitaire permettent de mieux délimiter l’espace occupé par le studium dans la ville. Les zones des tensions sur la périphérie de l’espace universitaire correspondent dans certains cas au voisinage avec les grandes seigneuries ecclésiastiques : les abbayes de Saint-Germain-des-Prés, Sainte-Geneviève (et même, dans un seul cas connu cette frontière de l’espace universitaire semble « s’étendre » jusqu’au monastère de Saint-Denis comme dans l’affaire d’Hervé le Juif accusé de violences contre les moines de Saint-Denis32). L’espace urbain s’avère être plutôt familier aux représentants du monde universitaire qui semblent bien connaître non seulement la topographie de leur quartier (les rues, les maisons, les chapelles, les tavernes) mais qui, également, tentent parfois de tester les limites de l’espace voisin (en s’aventurant jusqu’à la cour du Palais pour voler une deuxième fois le Pet-au-Diable ou jusqu’aux salles d’enquête du Châtelet pour réclamer la libération de leurs confrères emprisonnés33).

    13Le problème des violations, des profanations ou des mises en dérision de l’espace reste encore mal connu. L’espace de l’université et celui de la ville peuvent s’affronter symboliquement. Ainsi les sources mentionnent-elles des enseignes de maisons de la rive droite volées par les étudiants et retrouvées lors des perquisitions dans leurs hôtels (ainsi que le vol du Pet-au-Diable, la borne qui marquait les limites de la propriété et appartenait à l’hôtel portant le même nom34) ; des rituels et des gestes symboliques devant l’hôtel du prévôt35 et, inversement, des profanations dans les églises par les sergents, des noms à connotation universitaire attribués aux cellules de la prison du Châtelet36, des destructions dans les locaux des écoles universitaires survenues suite à un match de jeu de paume37, etc. Tous ces gestes témoignent d’une tension symbolique qui existait à Paris entre les gens du studium et les habitants de la ville, et, en particulier les forces de l’ordre, mais aussi de la conscience aiguë d’un partage de l’espace urbain entre l’université et la ville.

    Notes de bas de page

    1  Le présent article est fondé sur les idées et les matériaux exposés dans notre thèse de doctorat intitulée Conflits et violences chez les universitaires parisiens (v. 1300-v. 1450), conduite sous la direction de Joëlle Ducos et Nathalie Gorochov et soutenue à l’EPHE en décembre 2015.
    Sur la naissance de l’université de Paris, voir Verger J., « À propos de la naissance de l’Université de Paris : contexte social, enjeu politique, portée intellectuelle », in Verger J., Les Universités françaises au Moyen Âge, Education and Society in the Middle Ages and Renaissance, n° 7, Leyde, 1995, p. 6 sq. ; Gorochov N., Naissance de l’Université. Les écoles de Paris d’Innocent III à Thomas d’Aquin (v. 1200-v. 1245), Paris, Champion, 2012. Sur l’université de Paris dans son espace urbain, voir notamment Lusignan S., « Vérité garde le Roy ». La construction d’une identité universitaire en France (xiiie-xve siècle), Paris, Publications de la Sorbonne, 1999, p. 128-140.

    2  Rashdall H., The Universities of Europe in the Middle Ages, Oxford, The Clarendon Press, 1895, 2 t. en 3 vol. (nouv. éd. par F. M. Powicke et A. B. Emden, Londres, Oxford University Press, 1936, vol. III, p. 427 sq.) ; Verger J., « Les conflits “town and gown” au Moyen Âge : essai de typologie », in Gilli P., Le Blévec D. et Verger J. (dir.), Les Universités et la ville au Moyen Âge. Cohabitation et tension, Leyde, Brill, 2007, p. 237-255.

    3  Sur le conflit de 1200 : Rashdall H., op. cit., vol. I, Oxford, The Clarendon Press, 1895, p. 335 ; Verger J. (dir.), Histoire des universités en France, Toulouse, Privat, 1986, p. 29 ; Gorochov N., Naissance de l’Université, op. cit., p. 38-41. Sur le conflit de 1278 : Denifle H. et Châtelain E. (dir.), Chartularium Universitatis Parisiensis (désormais abrégé CUP), Paris, Delalain frères, 1889-1897, t. I, n. 480, p. 564-566.

    4  La grande chronique d’Angleterre de Mathieu Paris, t. V, traduit du latin par A. Huillard-Bréholles, Clermont-Ferrand, éd. Paléo, 2004, p. 195-197. Une analyse approfondie de l’épisode rapporté par la chronique a été effectuée récemment par Gorochov N., Naissance de l’Université…, op. cit., p. 397-459 ; Rashdall. H., op. cit., t. I, éd. 1895, p. 335.

    5  Voir Destemberg A., « Morts violentes et lieux de mémoire : les réparations faites à l’université de Paris à la fin du Moyen Âge », in Traverse. Zeitschrift für Geschichte – Revue d’histoire, n° 14, 2008, p. 38-39.

    6  CUP, vol. III, n. 1311, p. 136-137.

    7  Ibid., n. 1340, p. 166-175.

    8  Jourdain Ch., Index chronologicus chartarum pertinentium ad historiam Universitatis Parisiensis ab ejus originibus ad ffnem decimisext isaeculi, Paris, 1862, n. DCCXXXV, p. 167.

    9  CUP, op. cit., vol. II, n. 619 et n. 624.

    10  Ibid., n. 650, p. 116 et n. 653, p. 118 ; Du Boulay C. E., Historia Universitatis Parisiensis a Carolo Magno ad nostra tempora, Paris, Apud F. Noel et P. de Bresche, 1665-1673, vol. IV, p. 72-73.

    11  Cité supra.

    12  CUP, op. cit., vol. III, n. 1454, p. 293-297 ; Luce S., Chronique des quatre premiers Valois (1327- 1393), Société de l’histoire de France, Paris, Vve de J. Renouard, 1862, p. 288. Voir sur ce conflit : Verger J., « “Ribaudaille” ou “Fille du Roy” : l’Université de Paris entre honneur et violence à la fin du Moyen Âge », Histoire de l’Éducation, n° 118, École et violence, 2008, p. 35-49.

    13  CUP, op. cit., n. 1590, p. 541-542.

    14  Ibid., vol. IV, n. 1720, p. 8.

    15  Ibid., n. 1748, p. 30-32.

    16  Cet épisode a été étudié dans Destemberg A., L’honneur des universitaires au Moyen Âge. Étude d’imaginaire social, Paris, Presses universitaires de France, 2015, p. 234.

    17  Les affaires des années 1380, 1395, 1396 citées supra.

    18  Cité par Gorochov N., op. cit., vol. II, p. 406.

    19  Du Boulay C. E., op. cit., vol. IV, p. 386-387.

    20  Chronique de la Pucelle ou Chronique de Cousinot suivie de la Chronique Normande de Pierre Cochon relatives aux règnes de Charles VI et Charles VII, avec notices, notes et développements par M. Vallet de Viriville, Paris, Delahays, 1859, p. 145-146 ; Du Boulay C. E., op. cit., vol. V, p. 235. Le conflit a été évoqué par Coville A., Les cabochiens et l’ordonnance de 1413, Paris, Hachette, 1888, p. 182-183 ; Bouquet H.-L., L’ancien collège d’Harcourt et le lycée Saint-Louis, Paris, Delalain frères, 1891, p. 113-114.

    21  Denifle H. et Châtelain E. (dir.), Auctarium chartularii Universitatis Parisiensis : Liber procuratorum Nationis anglicanae (alemaniae) in Universitate Parisiensi [désormais abrégé ACUP], Paris, Delalain frères, 1899, vol. II, Col. 523-524b ; Jourdain Ch., op. cit., n. MCCLXXII, p. 266.

    22  Jourdain Ch., op. cit., p. 272-273. Voir la description de l’affaire dans Champion P., François Villon : sa vie et son temps. Des lais à la mort : 1455- ?, Genève, Slatkine reprints, 1913, p. 54-60.

    23  Jourdain Ch., op. cit., n. MV et MVI, p. 220 sq. ; plusieurs chroniques ont fait l’écho à cette affaire, par exemple : de Monstrelet E., La chronique d’Enguerrand de Monstrelet, Paris, L. Douet-d’Arcq éd., 1857-1862, vol. I, p. 75-76.

    24  Du Boulay C. E., op. cit., vol. V, p. 93-95.

    25  Pour la Sorbonne je cite, notamment, un cas de bagarre, édité dans Marichal R., Le Livre des Prieurs de Sorbonne (1431-1485), collection de textes et de documents sur l’histoire des universités, Paris, Aux amateurs de livres, 1987, n. 37, p. 34-35.

    26  ACUP, op. cit., vol. II, col. 219-220.

    27  Ibid., vol. I, col. 364.

    28  Ibid., vol. II, col. 372.

    29  Voir, par exemple, les gestes violents pendant les élections d’un recteur, ibid., col. 592.

    30  CUP, op. cit., vol. IV, n. 1805 ; sur cette affaire, voir Lusignan S., op. cit., p. 204-207.

    31  Ibid., vol. II, n. 780.

    32  Ibid., vol. IV, n. 1748, p. 30-32.

    33  ACUP, op. cit., vol. II, col. 822-823.

    34  L’affaire du Pet au Diable (1452) citée supra.

    35  CUP, op. cit., vol. II, n. 650, n. 653.

    36  Ibid., vol. III, n. 1590, p. 541-542.

    37  ACUP, op. cit., vol. V, col. 387.

    Auteurs

    • Florence Bourillon
      Université Paris-Est Créteil, CRHEC
    • Nathalie Gorochov
      Université Paris-Est Créteil, CRHEC
    • Boris Noguès
      École normale supérieure de Lyon, LARHRA
    • Loïc Vadelorge
      Université Paris-Est Marne-la-Vallée, ACP
    • Vsevolod Ioffé
      École pratique des hautes études
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    1  Le présent article est fondé sur les idées et les matériaux exposés dans notre thèse de doctorat intitulée Conflits et violences chez les universitaires parisiens (v. 1300-v. 1450), conduite sous la direction de Joëlle Ducos et Nathalie Gorochov et soutenue à l’EPHE en décembre 2015.
    Sur la naissance de l’université de Paris, voir Verger J., « À propos de la naissance de l’Université de Paris : contexte social, enjeu politique, portée intellectuelle », in Verger J., Les Universités françaises au Moyen Âge, Education and Society in the Middle Ages and Renaissance, n° 7, Leyde, 1995, p. 6 sq. ; Gorochov N., Naissance de l’Université. Les écoles de Paris d’Innocent III à Thomas d’Aquin (v. 1200-v. 1245), Paris, Champion, 2012. Sur l’université de Paris dans son espace urbain, voir notamment Lusignan S., « Vérité garde le Roy ». La construction d’une identité universitaire en France (xiiie-xve siècle), Paris, Publications de la Sorbonne, 1999, p. 128-140.

    2  Rashdall H., The Universities of Europe in the Middle Ages, Oxford, The Clarendon Press, 1895, 2 t. en 3 vol. (nouv. éd. par F. M. Powicke et A. B. Emden, Londres, Oxford University Press, 1936, vol. III, p. 427 sq.) ; Verger J., « Les conflits “town and gown” au Moyen Âge : essai de typologie », in Gilli P., Le Blévec D. et Verger J. (dir.), Les Universités et la ville au Moyen Âge. Cohabitation et tension, Leyde, Brill, 2007, p. 237-255.

    3  Sur le conflit de 1200 : Rashdall H., op. cit., vol. I, Oxford, The Clarendon Press, 1895, p. 335 ; Verger J. (dir.), Histoire des universités en France, Toulouse, Privat, 1986, p. 29 ; Gorochov N., Naissance de l’Université, op. cit., p. 38-41. Sur le conflit de 1278 : Denifle H. et Châtelain E. (dir.), Chartularium Universitatis Parisiensis (désormais abrégé CUP), Paris, Delalain frères, 1889-1897, t. I, n. 480, p. 564-566.

    4  La grande chronique d’Angleterre de Mathieu Paris, t. V, traduit du latin par A. Huillard-Bréholles, Clermont-Ferrand, éd. Paléo, 2004, p. 195-197. Une analyse approfondie de l’épisode rapporté par la chronique a été effectuée récemment par Gorochov N., Naissance de l’Université…, op. cit., p. 397-459 ; Rashdall. H., op. cit., t. I, éd. 1895, p. 335.

    5  Voir Destemberg A., « Morts violentes et lieux de mémoire : les réparations faites à l’université de Paris à la fin du Moyen Âge », in Traverse. Zeitschrift für Geschichte – Revue d’histoire, n° 14, 2008, p. 38-39.

    6  CUP, vol. III, n. 1311, p. 136-137.

    7  Ibid., n. 1340, p. 166-175.

    8  Jourdain Ch., Index chronologicus chartarum pertinentium ad historiam Universitatis Parisiensis ab ejus originibus ad ffnem decimisext isaeculi, Paris, 1862, n. DCCXXXV, p. 167.

    9  CUP, op. cit., vol. II, n. 619 et n. 624.

    10  Ibid., n. 650, p. 116 et n. 653, p. 118 ; Du Boulay C. E., Historia Universitatis Parisiensis a Carolo Magno ad nostra tempora, Paris, Apud F. Noel et P. de Bresche, 1665-1673, vol. IV, p. 72-73.

    11  Cité supra.

    12  CUP, op. cit., vol. III, n. 1454, p. 293-297 ; Luce S., Chronique des quatre premiers Valois (1327- 1393), Société de l’histoire de France, Paris, Vve de J. Renouard, 1862, p. 288. Voir sur ce conflit : Verger J., « “Ribaudaille” ou “Fille du Roy” : l’Université de Paris entre honneur et violence à la fin du Moyen Âge », Histoire de l’Éducation, n° 118, École et violence, 2008, p. 35-49.

    13  CUP, op. cit., n. 1590, p. 541-542.

    14  Ibid., vol. IV, n. 1720, p. 8.

    15  Ibid., n. 1748, p. 30-32.

    16  Cet épisode a été étudié dans Destemberg A., L’honneur des universitaires au Moyen Âge. Étude d’imaginaire social, Paris, Presses universitaires de France, 2015, p. 234.

    17  Les affaires des années 1380, 1395, 1396 citées supra.

    18  Cité par Gorochov N., op. cit., vol. II, p. 406.

    19  Du Boulay C. E., op. cit., vol. IV, p. 386-387.

    20  Chronique de la Pucelle ou Chronique de Cousinot suivie de la Chronique Normande de Pierre Cochon relatives aux règnes de Charles VI et Charles VII, avec notices, notes et développements par M. Vallet de Viriville, Paris, Delahays, 1859, p. 145-146 ; Du Boulay C. E., op. cit., vol. V, p. 235. Le conflit a été évoqué par Coville A., Les cabochiens et l’ordonnance de 1413, Paris, Hachette, 1888, p. 182-183 ; Bouquet H.-L., L’ancien collège d’Harcourt et le lycée Saint-Louis, Paris, Delalain frères, 1891, p. 113-114.

    21  Denifle H. et Châtelain E. (dir.), Auctarium chartularii Universitatis Parisiensis : Liber procuratorum Nationis anglicanae (alemaniae) in Universitate Parisiensi [désormais abrégé ACUP], Paris, Delalain frères, 1899, vol. II, Col. 523-524b ; Jourdain Ch., op. cit., n. MCCLXXII, p. 266.

    22  Jourdain Ch., op. cit., p. 272-273. Voir la description de l’affaire dans Champion P., François Villon : sa vie et son temps. Des lais à la mort : 1455- ?, Genève, Slatkine reprints, 1913, p. 54-60.

    23  Jourdain Ch., op. cit., n. MV et MVI, p. 220 sq. ; plusieurs chroniques ont fait l’écho à cette affaire, par exemple : de Monstrelet E., La chronique d’Enguerrand de Monstrelet, Paris, L. Douet-d’Arcq éd., 1857-1862, vol. I, p. 75-76.

    24  Du Boulay C. E., op. cit., vol. V, p. 93-95.

    25  Pour la Sorbonne je cite, notamment, un cas de bagarre, édité dans Marichal R., Le Livre des Prieurs de Sorbonne (1431-1485), collection de textes et de documents sur l’histoire des universités, Paris, Aux amateurs de livres, 1987, n. 37, p. 34-35.

    26  ACUP, op. cit., vol. II, col. 219-220.

    27  Ibid., vol. I, col. 364.

    28  Ibid., vol. II, col. 372.

    29  Voir, par exemple, les gestes violents pendant les élections d’un recteur, ibid., col. 592.

    30  CUP, op. cit., vol. IV, n. 1805 ; sur cette affaire, voir Lusignan S., op. cit., p. 204-207.

    31  Ibid., vol. II, n. 780.

    32  Ibid., vol. IV, n. 1748, p. 30-32.

    33  ACUP, op. cit., vol. II, col. 822-823.

    34  L’affaire du Pet au Diable (1452) citée supra.

    35  CUP, op. cit., vol. II, n. 650, n. 653.

    36  Ibid., vol. III, n. 1590, p. 541-542.

    37  ACUP, op. cit., vol. V, col. 387.

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    Bourillon, F., Gorochov, N., Noguès, B., Vadelorge, L., & Ioffé, V. (2018). Les lieux des violences dans l’espace universitaire à Paris au xive et au début du xve siècle. In L. Vadelorge, F. Bourillon, B. Noguès, & N. Gorochov (éds.), L’université et la ville (1‑). Presses universitaires de Rennes. https://doi.org/10.4000/books.pur.168787
    Bourillon, Florence, Nathalie Gorochov, Boris Noguès, Loïc Vadelorge, et Vsevolod Ioffé. « Les lieux des violences dans l’espace universitaire à Paris au xive et au début du xve siècle ». In L’université et la ville, édité par Loïc Vadelorge, Florence Bourillon, Boris Noguès, et Nathalie Gorochov. Rennes: Presses universitaires de Rennes, 2018. https://doi.org/10.4000/books.pur.168787.
    Bourillon, Florence, et al. « Les lieux des violences dans l’espace universitaire à Paris au xive et au début du xve siècle ». L’université et la ville, édité par Loïc Vadelorge et al., Presses universitaires de Rennes, 2018, https://doi.org/10.4000/books.pur.168787.

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    Vadelorge, L., Bourillon, F., Noguès, B., & Gorochov, N. (éds.). (2018). L’université et la ville (1‑). Presses universitaires de Rennes. https://doi.org/10.4000/books.pur.168667
    Vadelorge, Loïc, Florence Bourillon, Boris Noguès, et Nathalie Gorochov, éd. L’université et la ville. Rennes: Presses universitaires de Rennes, 2018. https://doi.org/10.4000/books.pur.168667.
    Vadelorge, Loïc, et al., éditeurs. L’université et la ville. Presses universitaires de Rennes, 2018, https://doi.org/10.4000/books.pur.168667.
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