Sanglant Coupaul ! Orde Ribaude !
|Mort de faim
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Extrait du texte
Cette insulte est peu courante1 mais elle figure dans la succession des invectives adressées par un Dijonnais en colère au « visiteur des boucheries », chargé par la ville d’inspecter les étals des bouchers et de vérifier la fraîcheur ou la « loyauté » de la marchandise vendue. En l’occurrence, le visiteur a remarqué qu’un boucher avait commis une infraction majeure en trichant sur le poids de la viande de veau et sur sa qualité. Le boucher indélicat se fâche et poursuit cet officier de ses cris injurieux, le nommant : « truhant, malheureux*, paillard*, mort de faim, chien* excommunié*2 ». Il est intéressant de trouver, dans cette litanie, l’évocation de la misère comme une tare sociale. « Malheureux » et « mort de faim » participent de la même honte : être marginal dans une société, au xve siècle, où les rapports à l’argent déterminent plus que jamais le statut social.
Le sort des pauvres à la fin du Moyen Âge ne cesse d’empirer. Autrefois considérés comme les « aimés de Dieu », les...
© Presses universitaires de Rennes, 2007