Sanglant Coupaul ! Orde Ribaude !
|Assotis, Asotis Bris, Bricon
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Extrait du texte
L’injure se rencontre essentiellement dans la littérature. Plus que tout autre, elle doit être proférée publiquement puisqu’elle prétend confondre l’offensé à l’aune de la raison du plus grand nombre. En proclamant une stupidité particulière, elle tend à humilier l’individu à qui elle s’adresse, à l’exclure de toute communauté de pensée, à lui contester toute fonction de responsabilité. La sottise est apparentée à la folie : les termes qui dénoncent l’une et l’autre sont d’ailleurs interchangeables et fol* vaut bris ou bricon ou asotis.
Dans le Charroi de Nîmes, les insultes de ce type concernent le vilain qu’interroge Guillaume avec l’espoir d’obtenir des précisions sur les fortifications de la ville de Nîmes. Les réponses du paysan révèlent en fait son incapacité à analyser et à comprendre le monde qui l’entoure. L’auteur de la chanson de geste introduit là, volontairement, un épisode comique où l’énervement des chevaliers transparaît dans les invectives dont ils abreuvent le malhe...
© Presses universitaires de Rennes, 2007