Avant-propos

1Le 9 janvier 1993, le Groupe de recherche en épistémologie et histoire de la médecine organisait à Paris une journée dédiée au souvenir de Jacques Léonard, à l'initiative de Claude Bénichou, de Claude Langlois et du docteur Jacques Poirier. Une assistance attentive, où se lisait la présence de diverses générations, attestait l'audience de Jacques Léonard.

2L'objectif de cette journée était double. D'abord rendre hommage à un cher-cheur réputé et à un enseignant de talent, trop tôt enlevé, en pleine activité, tant à l'histoire française des sciences qu'à ses étudiants et ses collègues de l'Université de Rennes 2, où il accomplit la quasi totalité de sa carrière. Plusieurs éclairages furent proposés sur la personnalité et l'oeuvre de Jacques Léonard, allant de l'extérieur, la relecture de ses oeuvres, au plus intime de ses carnets, en passant par les divers témoignages de l'amitié.

3Il s'agissait ensuite de répondre à la question : où va l'histoire de la médecine ? discipline à laquelle Jacques Léonard a apporté une contribution si essentielle. En cette fin de siècle où la médecine à la fois accomplit des progrès décisif et se heurte aux dures réalités de la crise de la protection sociale, tandis que se déploie inexorablement une grande épidémie qui rappelle les peurs d'autrefois, le moment était sans cloute venu de mesurer l'évolution accomplie par la recherche en histoire de la médecine durant ces dernières années. Mais aussi, à l'heure de la réforme des formations universitaires, de s'interroger sur le rôle, en France, de cette discipline dans la formation des futurs praticiens, héritiers actuels de la population ressuscitée, avec quel talent, par Jacques Léonard.

4Les participants remercient Jacqueline Léonard d'avoir bien voulu donner accès aux papiers personnels et aux nombreuses publications de son mari.