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Chronique de l'État breton

 | 
Jean-Michel Cauneau
, 
Dominique Philippe

Chapitre 3. Aux origines de l'« Auteur »

Introduction littéraire

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Extrait du texte

Malgré l'exhumation de son œuvre faite au siècle dernier par Ernest Charrière, pour une collection prestigieuse1, on ne peut dire que Guillaume de Saint-André ait acquis la notoriété littéraire. Certes, l'édition fut alors convenablement diffusée2 et, apparemment, les grandes entreprises lexicographiques ne l'ignorèrent pas puisqu'aussi bien Godefroy que Littré en ont dépouillé le texte pour leurs dictionnaires3, mais l'auteur du Libvre du Bon Jehan semble bien avoir disparu dans l'ensemble — méprisé — des « chroniqueurs bretons », tout juste bon à témoigner des soubresauts de la résistance à l'unité nationale. Le corpus médiéval de prestige constitué au XIXe siècle a privilégié les œuvres — en langue d'oïl de préférence — qui permettent de jalonner la chronologie d'une conscience fort jacobine. De la Chanson de Roland aux poèmes de Villon, c'est la naissance d'une littérature de la patrie française qui est représentée en gestation, et les chroniqueurs sont soumis à cette vision sél...

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