Remodeler la ville en décroissance
Des expériences à observer pour réinterroger le système parcellaire actuel et son devenir
p. 221-238
Texte intégral
1La parcelle, qui est le « plus petit dénominateur commun de l’implantation humaine1 », est aussi la dernière trace que nous pouvons retrouver d’une occupation humaine passée, telle une cicatrice, et en particulier dans le cas des villes en décroissance plus connues sous le terme anglophone de shrinking cities. En effet, le processus de décroissance urbaine2, visible aujourd’hui dans de nombreuses villes dans le monde comme en Europe, aux États-Unis ou encore au Japon et en Chine, a des répercussions sur l’espace urbain, autant sur l’organisation de la ville, sa forme et son tissu urbain que sur son paysage. Il laisse derrière lui des délaissés urbains divers, marqueurs de l’évidement de l’espace lié au départ des hommes et des activités (processus de performation urbaine3), accompagné ou non par des actions de démolition du bâti. La parcelle vacante est l’un de ces marqueurs.
2Aujourd’hui, certaines villes en décroissance profitent de ces parcelles vacantes pour se construire une image renouvelée, offrir un cadre de vie nouveau à ses habitants et explorer de nouvelles formes d’habiter. En effet, celles-ci deviennent de véritables opportunités foncières dans la redéfinition de l’espace urbain. Comment sont-elles intégrées dans la mutation du tissu urbain et plus largement dans la transformation de ces territoires particuliers ? Quelles leçons pouvons-nous apprendre pour la fabrique de la ville en ce début du xxie siècle où la résilience urbaine et la réduction de l’impact de l’homme sur le territoire sont au cœur des débats ? Nous faisons l’hypothèse que pour projeter la décroissance urbaine, le système parcellaire est un élément fondamental sur lequel s’appuie l’architecte pour permettre de nouvelles formes urbaines et plus largement proposer un nouveau cadre de vie.
3Pour y répondre, nous proposons d’observer l’évolution du système parcellaire dans la démarche de projet urbain accompagnant la décroissance urbaine en deux temps. Tout d’abord, nous reviendrons sur les répercussions de la décroissance sur le parcellaire (vacance, statut, usage, évolution du paysage urbain). Nous nous appuierons plus spécifiquement sur la ville de Detroit. Ce cas, unique et extrême, permettra de révéler certaines spécificités urbaines visibles plus largement dans les villes en décroissance, et ainsi de rendre compte de l’importance du statut et des usages du sol. Ensuite, nous regarderons la manière dont les parcelles vacantes deviennent des ressources potentielles pour penser le projet urbain et participer à l’adaptation de la ville face à la décroissance urbaine. Nous analyserons plus spécifiquement des projets proposant un remodelage urbain qui consiste en la transformation simultanée du bâti, du parcellaire et des usages impactant ainsi la forme urbaine comme le paysage urbain. Nous nous concentrerons sur le contexte français avec l’étude de deux projets de remodelage urbain dont l’un a été réalisé et l’autre est resté au stade de l’étude. Bien qu’elles se situent dans des contextes urbains différents, les deux démarches de projet choisies pour la seconde partie de l’analyse (tableau 1) proposent une transformation du tissu urbain adaptée à la demande et aux nouveaux besoins des habitants. Dans les deux cas, ils s’inscrivent dans une démarche de dédensification et profitent de la vacance pour réorganiser le parcellaire, mais aussi les rapports entre espaces bâtis et espaces ouverts. Le travail sur la gestion foncière et le système parcellaire est central pour amorcer cette mutation.
Tableau 1. – Synthèse des deux cas d’étude choisis.
Intitulé | Projet urbain Îlot-test Franche Amitié | Programme Habiter autrement les centres-bourgs |
Localisation | Saint-Étienne (milieu urbain) | PNR du Livradois-Forez (milieu rural) |
Tissu urbain impacté | Habitat ancien et dense type xixe siècle | Habitat ancien et dense type centre-bourg |
Maître d’ouvrage | Municipalité de Saint-Étienne, Société d’équipement et de développement de la Loire (SEDL) + soutien EPORA (gestion foncière) | PNR du Livradois-Forez, CG Puy-de-Dôme Municipalités de : Cunlhat, Châteldon, Courpière, La Monnerie-le-Montel, Saint-Germain-l’Herm, Saint-Dier-d’Auvergne |
Maître d’œuvre | Éric Clavier (architecte), François Chomienne (architecte-paysagiste), BET Gépral | Regard sur les propositions du Collectif ETC à Châteldon |
État | Projet réalisé et livré | Étude |
Période | 2005-2014 | 2011-2013 |
© Charline Sowa.
4La première expérience choisie se trouve à Saint-Étienne, dans le quartier Tarentaize-Beaubrun-Séverine : il s’agit du projet urbain Îlot-test Franche Amitié4. L’îlot choisi était le plus dégradé du quartier : la vacance était importante ; le bâti, vétuste et insalubre, menaçait de s’effondrer sur les riverains. Bien que les immeubles aient des qualités architecturales, ils ne répondaient plus au marché immobilier. L’objectif du projet était de porter une démarche-modèle de dédensification pour le reste du quartier, à la fois par son montage, et par la qualité des espaces aménagés, et ce à partir d’un îlot-test. Deux particularités nous intéressent : la manière dont le foncier a été géré pour avoir une approche cohérente dans la définition des espaces ouverts, privés et publics ; la valorisation de la parcelle par un travail de dédensification, de redéfinition de ses contours, et de valorisation de ces traces.
5La seconde expérience est le programme « Habiter autrement les centres-bourgs5 » lancé par le conseil général du Puy-de-Dôme et le Parc naturel régional du Livradois-Forez. L’objectif du programme était de réfléchir à la reconquête des centres-bourgs par le développement de nouvelles formes d’habiter ces territoires et de proposer des préconisations/orientations aux acteurs locaux. Six bourgs ont été observés par différentes équipes pluridisciplinaires. Ici, nous nous consacrerons plus spécifiquement au travail conduit par le collectif ETC sur les sites de Châteldon. Il propose une réflexion sur le remaniement du foncier (remembrement/recomposition), ainsi qu’une démarche de veille foncière et une implication des habitants dans la réappropriation de leur quartier.
De la parcelle habitée à l’espace-relâché
6Les villes en décroissance redécouvrent de nouvelles porosités6 par l’émergence de terrains en friche dans le tissu urbain. Ces délaissés prennent différentes formes et tailles : logement, bâti, parcelle, espace public, espace ouvert divers et infrastructure urbaine. Ils peuvent être d’origine résidentielle, commerciale ou industrielle comme agricole ; se trouver dans un tissu ancien dense comme pavillonnaire, dans des quartiers de logements collectifs ou en milieu périurbain ou rural. La vacance est accompagnée d’une dégradation globale de la ville. Celle-ci se développe, d’une part, par l’inoccupation des terrains par leur propriétaire ne permettant pas leur maintien, et d’autre part, par la baisse des ressources et des revenus de la municipalité (taxes foncières) rendant plus difficile l’entretien de la ville. Cette nouvelle condition urbaine alimente le désintérêt de certains quartiers et une partie de la ville peut ainsi se retrouver en dehors du marché immobilier7.
La parcelle vacante, entre trace du passé et incertitude sur l’avenir : regard sur Detroit
7Avec une perte de plus de 60 % de sa population depuis les années 19508 et plus d’un tiers de son territoire abandonné9, le cas de Detroit aide particulièrement à comprendre les répercussions de la vacance sur l’environnement urbain. Elles ont participé à l’élaboration de son image : une ville postindustrielle dont le paysage ressemble à un décor apocalyptique. Pour les observer, le quartier Jefferson-Chalmers est un exemple particulièrement pertinent par le nombre extrêmement important de parcelles délaissées. Une grande partie des maisons a été abandonnée, démolie ou incendiée entre les années 1970 et 1990.
8Aujourd’hui, 80 % des parcelles10 sont vacantes et ont été évidées (destruction du bâti). Néanmoins, certaines traces rappelant la présence de l’homme persistent encore : routes, trottoirs, haies, implantation des arbres, poteaux électriques. Elles contribuent au maintien d’une certaine lisibilité de l’organisation parcellaire initiale, en particulier en fond de parcelle. Néanmoins, l’usage originel des parcelles est, quant à lui, en train de s’effacer par l’inoccupation et l’absence des propriétaires, ainsi que par la démolition du bâti. Certains habitants profitent de cette situation et annexent spontanément des parcelles adjacentes à leur terrain pour agrandir leur jardin. Pour décrire cette nouvelle configuration spatiale, certains parlent de new middle landscape11. Dans d’autres cas, les parcelles n’accueillent plus d’habitation ; elles ne sont pas pour autant considérées comme des friches, ou encore comme des espaces verts, de loisirs. Certaines des parcelles sont inoccupées depuis près de quarante ans.
9Cette situation émane en partie de la non-neutralité des habitants et des acteurs publics comme privés face aux parcelles abandonnées. En effet, la municipalité et/ou des entreprises privées se sont réemparées de ce foncier disponible en le rachetant (investissement et spéculation foncière). Pour des besoins urgents de sécurité (incendie, incivilité, insécurité du bâti) et de revalorisation foncière, ils ont contribué à la démolition du bâti et à l’entretien des parcelles. Celles-ci sont encore constructibles, mais rien ne semble être projeté. L’ensemble des interventions ne s’inscrit pas dans une démarche de projet architectural, urbain ou encore paysager. Par ce processus, nombre de parcelles se retrouvent sans réel statut et sans usage déterminé. Le sol est comme mis en jachère, en attente de nouveaux usages et opportunités.
10L’observation permet également de faire état d’une évolution du paysage urbain : la maison individuelle laisse place à la végétation par un processus de renaturation spontanée des sols. Les parcelles restent régulièrement entretenues (tonte, gestion des déchets) par les propriétaires ou par les habitants vivant à proximité. Nous passons d’un espace bâti à un espace ouvert indéterminé et non planifié. Cette transformation engendre un nouveau rapport entre espace urbain et éléments végétalisés. Se forme ainsi une forme de « tiers-paysage » que Gilles Clément définit comme un espace où « l’homme abandonne l’évolution du paysage à la seule nature12 ».
11La description du quartier Jefferson-Chalmers montre un exemple radical de perforation urbaine qui touche de manière plus ou moins intense (emprise au sol, durée dans le temps) l’ensemble des villes en décroissance. Quels que soient les tissus urbains touchés, des espaces ouverts indéterminés, souvent laissés vacants, sont générés, et les rapports entre espace bâti et espace ouvert tout comme la répartition des hommes dans l’espace, sont redéfinis.
12Le processus de perforation urbaine semble générer une nouvelle forme de mitage de l’espace urbain : un remplissage diffus du territoire avec les habitants et les activités restants est observé. Néanmoins, le processus de mitage, comme nous le connaissons habituellement en France et qui « désigne le remplissage partiel, mais diffus d’un espace rural au voisinage d’une agglomération urbaine13 », est généré par un choix d’occupation des sols et un mode de vie des individus. Dans le cas des villes en décroissance, la perforation urbaine touche un espace bâti déjà constitué en plein cœur de la ville. Quant aux habitants restants, il s’agit souvent d’un non-choix c’est-à-dire qu’ils subissent la situation et se retrouvent à vivre isolés socialement et spatialement. Cette situation est d’autant plus difficile à surmonter et à inverser quand la mobilité des habitants est réduite (capacités techniques et économiques limitées, situation sociale et familiale) et le quartier perd de son attrait14.
13Les répercussions de la perforation urbaine reflètent la sous-occupation de l’espace urbain. La ville ne semble plus être adaptée et proportionnée aux habitants restants et à leurs besoins. Un écart grandit entre les sols jusque-là artificialisés, et leur occupation et usage réel. Elle interroge également sur l’obsolescence de la forme urbaine (taille des parcelles, usages des sols, qualité du bâti, disproportion des infrastructures, etc.) et leur évolutivité15. Les changements de mode de vie ont en partie contribué à l’abandon de certains quartiers, et l’évolution des besoins et de la demande rend aussi difficile leur réoccupation en l’état. Cette idée d’obsolescence doit être un élément sur lequel rebondir pour réfléchir à une résilience active16 de la ville.
Identification d’un nouveau type d’espace : l’espace-relâché
14L’analyse du processus de perforation urbaine démontre l’importance des délaissés urbains dans la relecture de la ville. En effet, ils marquent la ville dans le temps et dans l’espace : la vacance n’est plus un état temporaire ; la renaturation spontanée de ses espaces semble acquise. Ils participent à la recomposition d’une certaine porosité de la ville. Ces observations faites à partir de Detroit ont été identiques dans d’autres villes américaines en décroissance, ou encore en Allemagne17.
15Certains espaces délaissés observés soulèvent également les limites du vocabulaire utilisé jusqu’à présent pour les caractériser tels que la parcelle vacante, la jachère ou encore la friche. Tous ces termes laissent sous-entendre un état ponctuel de la parcelle avant sa réutilisation. Lorsque la parcelle est dans cette situation depuis vingt, trente ou quarante ans, que sa renaturation est acquise (prairie, forêt) et la décroissance acceptée, pouvons-nous encore parler de parcelle vacante ?
16Ce questionnement nous a conduit à parler d’« espace-relâché » pour ces espaces urbains composés d’espaces bâtis et d’espaces ouverts abandonnés. Le verbe « relâcher18 », accolé au terme d’espace, permet « d’évoquer le processus de desserrement de l’espace urbain, la situation de repos et hors-contrôle du sol, ou la remise en liberté [du sol] par le processus de désurbanisation19 ». L’espace-relâché, composé d’une diversité de délaissés urbains, s’inscrit profondément dans le territoire et devient un élément structurant de la ville en devenant une composante du tissu urbain.
17Le changement de logique entre la parcelle vacante à l’espace-relâché soulève un enjeu plus large sur l’organisation urbaine et interroge quant à leur considération dans l’espace urbain : est-ce nécessairement des espaces que l’on doit réoccuper dans l’avenir ? Est-ce une phase dans le processus d’acceptation de la situation ? Pour les acteurs publics comme les concepteurs, un regard nouveau doit être porté sur ces espaces qui interrogent autant l’évolution du statut et de l’usage du sol que sa gestion.
Réadapter la ville : la parcelle vacante, une opportunité pour repenser l’habitat
18Face à la multiplication des parcelles délaissées et à la dégradation de la ville, l’environnement urbain est devenu difficilement habitable pour la population. Ces parcelles laissent entrevoir de nouvelles possibilités pour inventer d’autres manières de définir, d’occuper et de gérer les sols, mais aussi de restructurer le tissu urbain. Qu’est-ce qu’habiter la ville en décroissance demain ? La manière de penser l’espace et de le projeter20 des acteurs politiques comme des concepteurs est alors à réinventer.
La ville en décroissance, de nouveaux terrains d’expérimentations architecturales et urbaines
19À partir des années 2000, la meilleure connaissance du phénomène de décroissance urbaine a amorcé, à l’échelle internationale, une évolution du regard et des mentalités sur ce sujet et sur la manière de penser les transformations de la ville face à la décroissance. Le programme de recherche allemand Shrinking Cities permet de faire un premier état de ces avancées. La multiplication des expérimentations urbaines à l’échelle internationale montre aussi cette nouvelle dynamique. Citons les villes de Youngstown, Dessau, Buffalo, Detroit ou encore Tokyo qui ont servi de laboratoires d’expérimentation.
20En France, la décroissance urbaine est encore un sujet tabou bien qu’il soit davantage abordé depuis les années 2010. Divers programmes nationaux, s’emparant de manière directe et indirecte de ce sujet, ont vu le jour et apportent soutiens moraux, financiers et/ou encore techniques : l’AMI « centre-bourg » (2014), le plan national « Action cœur de Ville » (2018), le programme « Petites Villes de demain » (2020), le programme de recherche POPSU Territoires (2018)… Cette évolution se ressent également à travers la multiplication de concours et d’appel à idées en architecture et en urbanisme. Mais rares sont les territoires qui assument la situation et la considèrent comme une opportunité. Citons Roubaix qui est devenue la première ville assumant une politique urbaine en faveur de la décroissance21. Comme Liverpool, elle a aussi lancé un programme de maison à 1 €22 pour favoriser son renouvellement urbain.
21D’une manière générale, dès lors que la décroissance est acceptée et que la dédensification de la ville est proposée comme réponse pour accompagner le processus et adapter la ville, les délaissés urbains deviennent des ressources fondamentales pour imaginer différemment le devenir de la ville, qu’elle soit plus constellée, plus ouverte ou plus compacte selon les contextes, voire plus verte. Malgré l’émergence de nouvelles stratégies urbaines prises dans les projets de restructuration, les interventions architecturales à l’échelle d’une parcelle, d’un bâtiment ou encore d’un espace public, inscrites dans des logiques de dédensification, voire de désurbanisation, restent encore marginales.
Du projet urbain emblématique à l’acupuncture urbaine : un retour à la parcelle, une unité maîtrisable pour repenser l’environnement urbain de proximité
22Saint-Étienne illustre cette volonté de dépasser la situation de décroissance en cherchant des solutions nouvelles. En effet, la ville fait partie de celles qui réfléchissent, à différents niveaux, la mutation de leur territoire. Sa transformation est aujourd’hui rythmée par des projets architecturaux et urbains emblématiques et des démarches qui s’apparentent davantage à de l’acupuncture urbaine à l’échelle de la parcelle ou de l’îlot.
23Notre attention s’est portée plus particulièrement sur le travail participant au remodelage du centre-ville qui connaît une surdensité du bâti et une promiscuité des rues avec des taux de vacances en ce qui concerne les logements et les commerces de plus de 14 %23 dans certains quartiers. La forme et le modèle urbain actuels remettent en cause la vivabilité des quartiers centraux anciens aujourd’hui désertés. Pour répondre à cette situation, la dédensification du bâti fait partie des réponses destinées à accompagner la décroissance urbaine, proposer de nouvelles formes et explorer de nouveaux usages des sols. À partir de ces orientations, la municipalité a entrepris, dès la fin des années 1990, le rachat de certaines parcelles pour intervenir sur le tissu urbain et enclencher le processus de déconstruction du bâti et de création de nouveaux espaces publics, tout en permettant l’action sur le bâti insalubre et la vacance24. Cette démarche devait favoriser une mutation plus facile et rapide de la ville et impulser de nouvelles dynamiques urbaines à l’échelle du quartier. C’est dans ce cadre que sont nés les projets du Square Hauptmann et de l’Îlot-test Franche-Amitié.
24Cette réflexion menée à l’échelle de la parcelle a aussi été accompagnée d’expérimentations sur la création de nouveaux espaces publics et leurs usages : la transformation du site de l’ancienne cartonnerie en espace partagé, depuis 2010, coordonnée par l’association Carton Plein, la compétition « Défrichez-là » (2011) et le projet proposé par le Collectif ETC Place au changement sur un terrain vacant à proximité de la gare.
25L’exemple de Saint-Étienne illustre une tendance visible actuellement dans la définition de nombreuses stratégies urbaines dans les villes en décroissance : un retour à une échelle de proximité pour répondre aux besoins des habitants restants et améliorer leur confort et leur cadre de vie25.
26Dans ce cadre, la parcelle est une composante du tissu urbain ré-emparée pour amorcer le processus de restructuration des villes et plus spécifiquement de leur centre. La structure parcellaire et l’usage du sol sont alors redéfinis et de nouvelles gestions foncières sont imaginées pour mettre en œuvre les projets. En effet, sa dimension maîtrisable facilite un renouvellement urbain à plus petite échelle et moins coûteuse que de grands îlots. Pour ce faire, le remodelage urbain est un processus de transformation urbaine de plus en plus exploré.
27Néanmoins, dans le contexte des villes en décroissance françaises, intervenir sur le tissu urbain demande de surmonter certaines contraintes telles que le cadre socio-économique instable et incertain, la capacité d’actions limitées des autorités publiques, des acteurs privées comme des habitants, faute de moyens humains, techniques et financiers, les outils réglementaires et de planification inadaptés, l’état du foncier peu maîtrisé, particulièrement en milieu rural.
Revaloriser le système parcellaire par la dédensification
28Le projet d’Îlot-test Franche-Amitié a su explorer toutes les potentialités de l’organisation parcellaire initiale pour enclencher la dédensification de l’îlot, comme imaginer la redensification sur certaines parcelles.
29Pour dédensifier l’îlot, le projet s’appuie sur la création d’une venelle et d’espaces verts de qualité et de proximité en cœur d’îlot, dans un quartier en pleine désuétude. Le travail sur le parcellaire a été essentiel pour délimiter la venelle, ainsi que pour redéfinir les parcelles habitées et les espaces ouverts, publics comme privés. La qualité du parcellaire existant a été gardée tout en opérant un remembrement de certaines parcelles en cœur d’îlot afin de délimiter les espaces et d’en valoriser certains (figure 1).
Fig. 1. – La pensée du remodelage urbain sur l’Îlot-test Franche Amitié.

Redessin réalisé par l’auteure à partir des plans de la maîtrise d’ouvrage. Charline Sowa.
30Dans cette délimitation et affirmation du parcellaire, l’implantation des murs extérieurs du bâti existant en limite de parcelle a joué un rôle. Par exemple, les murs extérieurs des bâtiments à démolir situés en cœur d’îlot ont été conservés et revalorisés par un travail d’arasement et de réajustement, évitant de construire de nouveaux murs de délimitation. Les matériaux issus de la déconstruction ont été conservés sur le site pour finaliser les aménagements des espaces ouverts. Les aménagements urbains remettent ainsi en valeur le système parcellaire en pensant, avec le recyclage d’éléments existants, le projet de manière économe.
31Ce regard sur la revalorisation du parcellaire par le projet d’îlot-test Franche-Amitié a permis de mettre en avant un autre enjeu dans la réappropriation du parcellaire et du sol en milieu urbain. L’importance de traiter du statut et de l’usage du sol pour redéfinir les espaces bâtis et espaces ouverts, espaces privatifs ou collectifs.
Apporter de nouveaux usages pour améliorer et diversifier l’offre de l’habitat
32La dédensification est un levier clairement énoncé dans les deux démarches analysées pour apporter de nouvelles qualités aux espaces ouverts privés comme publiques, mais aussi de nouveaux usages, afin d’améliorer l’offre de l’habitat.
33Dans le cas de l’étude conduite à Châteldon, le Collectif ETC s’est appuyé sur les potentiels fonciers offerts par les parcelles vacantes, dans le tissu urbain ancien, pour imaginer de nouveaux usages, redéfinir les rapports entre espace public et espace privé, et ainsi apporter de nouvelles qualités à l’habitat existant et au cadre de vie. En réfléchissant à la mutation du système parcellaire et du bâti, l’objectif était de favoriser l’amélioration de l’offre de logement (figure 2).
Fig. 2. – Scénario de recomposition urbaine après dédensification et réorganisation du foncier.

© Collectif ETC.
34Les propositions de déconstruction du bâti et de remembrement foncier, ont permis alors d’imaginer de nouvelles configurations spatiales et typologies de logement. Par exemple, de nouvelles ouvertures au sein des logements (luminosité, vis-à-vis, aération) étaient réalisables. De nouveaux espaces et usages en cœur d’îlot, jusque-là inexistants ou non adaptés, étaient envisageables. Par exemple, des terrasses, des jardins et des espaces communs pouvaient être ainsi aménagés.
35Cette amélioration de l’offre de l’habitat se retrouve également dans la démarche proposée pour l’îlot-test Franche-Amitié. Les copropriétés comme les propriétaires de maisons individuelles ont pu gagner en qualité. Les espaces extérieurs ont acquis en qualité de lumière, d’emprise et de place du végétal par les actions de déconstruction et de renaturation.
Des interventions urbaines nécessitant de nouvelles gestions foncières
36Pour permettre toute intervention sur le parcellaire et plus largement sur le tissu urbain, la gestion foncière a été, dans les deux exemples, l’élément central du processus de remodelage urbain. La maîtrise d’ouvrage comme la maîtrise d’œuvre ont dû s’y confronter pour faciliter la faisabilité du projet. Cette situation a demandé pour l’un comme pour l’autre de trouver des alternatives pour intervenir dans le tissu urbain délabré. Le retour à l’échelle de la parcelle a permis dans les deux projets analysés de contourner certaines contraintes afin de réfléchir à une gestion foncière plus adaptée et permettre ainsi une intervention urbaine cohérente et en accord avec les nouveaux besoins des habitants.
37Dans le cas du projet Îlot-test Franche-Amitié, les habitants, locataires comme propriétaires, les copropriétés et les bailleurs occupant l’îlot n’avaient pas la capacité à conduire seuls la restructuration et la réhabilitation. Face à cette situation, la municipalité a décidé de s’en emparer bien qu’elle n’ait aucune mainmise sur le foncier hormis la venelle existante nord-sud qui divisait l’îlot en deux parties distinctes. Pour ce faire, elle s’est associée à la Société d’équipement et de développement de la Loire (SEDL) qui avait commencé à racheter quelques parcelles et bâtiments par anticipation. Pour intervenir et porter le projet, ils ont décidé d’utiliser les outils de l’urbanisme réglementaire à disposition. Par rapport aux orientations du projet (ouverture du cœur d’îlot), la solution trouvée a été la mise en place de deux déclarations d’utilité publique (DUP), l’une « travaux » pour traiter certains bâtiments, et l’autre « espace public » pour desservir le cœur d’îlot par une voirie. Il s’agissait, juridiquement, de la seule action possible permettant aux acteurs publics d’intervenir sur un foncier privé.
38L’Établissement public foncier ouest Rhône-Alpes (EPORA) a été sollicité en tant que porteur foncier du projet afin d’aider la municipalité et la SEDL à acquérir et gérer toutes les parcelles de l’îlot. Mais elle avait pour obligation de restituer certaines parcelles aux propriétaires une fois les aménagements des espaces privés réalisés. L’EPORA devenait « propriétaire » des parcelles jusqu’aux pieds des immeubles, mais la gestion des interventions était gérée par la SEDL et la municipalité. Le montage juridique permettant la faisabilité du projet a mis trois ans.
39Cette contrainte foncière a eu un impact sur la conception du projet. L’équipe de maîtrise d’œuvre ne pouvait intervenir que sur l’intérieur de l’îlot (les cours d’immeuble et les espaces publics à concevoir), laissant la rénovation du bâti aux propriétaires et à d’autres équipes d’architectes. Elle a réussi à repenser l’intégralité de la structure parcellaire. Mais pour le bâti, elle a joué seulement un rôle de conseiller dans les cas de projet de rénovation ou de réhabilitation.
40Dans le cadre du programme du Livradois-Forez, la question foncière a été traitée d’une tout autre manière pour permettre le remodelage du centre-bourg de la commune de Châteldon. L’étude s’est concentrée sur la mise en place d’un système de veille foncière et la réorganisation du parcellaire par les habitants. Pour permettre une gestion adaptée du foncier par la municipalité, le collectif s’est inspiré d’outils de gestion des espaces agricoles conçus par l’association Terre de Liens.
41Le premier enjeu de leur initiative était d’avoir un état de l’occupation réelle du bourg et un état du foncier. Le collectif ETC est parti du constat que, très souvent, les communes en milieu rural n’avaient aucune connaissance de l’état du foncier et des documents à disposition. S’ils existaient, ils n’étaient pas forcément mis à jour. Un protocole d’actions a été établi pour tout d’abord récolter les informations et développer un outil opératoire de gestion foncière. L’objectif était notamment d’enclencher une dynamique de veille foncière par la municipalité, soutenue par les communautés de communes voire le département. Ensuite, il s’agissait de définir les actions à conduire sur les parcelles afin de restructurer le tissu urbain du centre-bourg pour le réadapter à la demande. Le travail s’est fait en plusieurs étapes : la récolte d’informations quantitatives et qualitatives sur la parcelle et le bâti, la réalisation de fiches pour chaque bâtiment (état du bâti, gestion, propriétaire), la réalisation de diagramme de profil des parcelles intégrant les données récoltées, la retranscription des informations récoltées sur des cartes thématiques, le croisement de données pour définir des profils types, la création de diagrammes analytiques autour de trois critères types concernant uniquement le bâtiment, dégradation/disponibilité/occupation, la création de fiches croisant les données récoltées pour chaque parcelle et sur le bâti, ainsi que des cartes thématisées (voir cahier couleur, ill. X).
Ill. X. – Extraits des fiches-types et du traitement des données du parcellaire Châteldon.

© Collectif ETC.
42À partir de toutes ces données, agir sur le foncier était envisageable, notamment par rapport à l’habitat devenu inadapté à la demande : taille des logements, jardins ou cours. À Châteldon, un plan d’action d’aménagement et de gestion foncière a pu être réalisé (figure 3).
Fig. 3. – Scénarios de réorganisation du foncier, Assemblage réalisé à partir des documents produits par le Collectif ETC.

© Collectif ETC.
43Dans un second temps, des scénarios de réorganisation du foncier (remembrement, recomposition, division) ont été réalisés pour évaluer l’impact sur la qualité de vie. En effet, certaines maisons n’avaient pas de jardins, d’autres n’étaient pas mitoyennes. Le collectif a proposé différents scénarios de réorganisation du foncier nécessitant peu voire aucune intervention architecturale pour permettre une habitabilité nouvelle de l’îlot. La première option passe par la mise en relation des habitants. Dans la mesure où celle-ci ne marche pas, la seconde option à plus long terme devait être assurée par la municipalité qui fait le lien entre les propriétaires, voire permet une dynamique de réorganisation d’une plus grande ampleur.
44Dans ces deux expériences, les pouvoirs publics ont été omniprésents, mais leur capacité financière à gérer de telles démarches, financement des maîtrises d’œuvre, coût du projet et faisabilité, pose question. Dans le cas de Saint-Étienne, la gestion du foncier a été très lourde financièrement d’autant plus que la Ville avait peu de moyens. L’intégration des habitants dans le processus de gestion foncière, en réponse à la commande du PNR du Livradois-Forez, semblait inévitable pour réduire les coûts pour la municipalité. L’opération ne sera pas réitérée dans le premier cas et n’a pas été mise en place dans le second : les coûts des projets ont été primordiaux pour la viabilité et la faisabilité des initiatives, à court terme comme à long terme.
⁂
45Par cette double analyse (urbaine, de projet) la parcelle vacante est à la fois identifiée comme un état marquant profondément les individus, l’image de la ville et son paysage, et comme une ressource pour réinventer l’habitat dans les villes en décroissance. Et pour ce faire, la parcelle, – sa forme, sa composition, son ou ses usages, sa valeur, sa gestion et son intégration dans le tissu urbain – est replacée au centre du processus de fabrication de la ville dans les démarches de remodelage urbain observées. Pour mettre en place de telles actions, les cas d’étude rappellent l’importance d’une connaissance fine du territoire, pour d’une part mieux maîtriser et anticiper l’abandon des sols et du bâti, et d’autre part, favoriser une meilleure réadaptation de l’habitat aux réalités démographiques et économiques, aux nouveaux besoins et aux nouvelles demandes du marché immobilier. Une limite a été identifiée dans ces démarches : la gestion foncière. Dans les deux cas, les maîtrises d’œuvre ont participé aux débats et proposé des alternatives pour réduire les coûts du projet. Ces expériences peuvent être des exemples face aux réflexions sur les conditions actuelles de la pratique du projet urbain dans un contexte global de restriction budgétaire majeure26.
46Néanmoins, la réadaptation du tissu urbain ne se fait pas uniquement par un travail sur le système parcellaire. Le bâti existant et son emprise sont aussi des données, comme on l’a vu dans le cas stéphanois, à prendre en compte. Parcelles et bâtis sont pensés comme un tout indissociable par la maîtrise d’œuvre. Ce constat est d’autant plus fort dans la ville en décroissance que les répercussions sur l’usage et le statut du sol sont visibles et peuvent être porteurs aujourd’hui dans les débats sur la fabrique de la ville. Il donne des pistes pour faire perdurer la réécriture perpétuelle de la ville. En effet, les rapports entre espaces bâtis et espaces ouverts sont complètement redéfinis engendrant une transformation des repères et des densités urbaines.
Notes de bas de page
1 Boudon Françoise, « Tissu urbain et architecture. L’analyse parcellaire comme base de l’histoire architecturale », Annales. Économies, Sociétés, Civilisations, vol. 30, no 4, 1975, p. 773.
2 Oswalt Philipp (dir.), Shrinking cities 1, International research, Ostfildern-Ruit, Hatje Cantz, 2005 ; Un-Habitat, Lopez Moreno Eduardo, State of the world’s cities 2008/2009: harmonious cities, Londres, Earthscan, 2008.
3 Voir Florentin Daniel, Leipzig ou la ville perforée. Une « shrinking city » modèle ?, mémoire de master 1 en géographie, université Paris I-Panthéon-Sorbonne, Paris, 2008 ; voir également Florentin Daniel, Fol Sylvie et Roth Hélène, « La “Stadtschrumpfung” ou “rétrécissement urbain” en Allemagne : un champ de recherche émergent », Cybergeo: European Journal of Geography, mars 2009. Disponible sur [http://cybergeo.revues.org/index22123.html] (erreur en 2022), consulté le 21-06-2020).
4 Horticulture et paysage, « La nature réintroduite en ville et la place rendue aux piétons », Horticulture et Paysage, no 133, 2012, p. 34-36.
5 Bernard Tony et Durand-Lasserve C., Habiter autrement les centres- bourgs en Massif central. L’exemple du Livradois-Forez, Livradois-Forez, PNR Livradois-Forez, 2014.
6 Vigano Paola, Les territoires de l’urbanisme : le projet comme producteur de connaissance, Genève, MetisPresses, coll. « vuesDensemble », 2012, p. 149.
7 Ibid., p. 159.
8 Gallagher John, Reimagining Detroit: opportunities for redefining an American city, Detroit, Wayne State University Press, coll. « A painted turtle book », 2010.
9 Anizon Emmanuelle, « Detroit, la ville qui rétrécit », Télérama, 18 déc. 2010, voir [http://www.telerama.fr/monde/peut-on-sauver-detroit,63724.php], consulté le 21-06-2020.
10 Propos recueillis auprès d’Émilie Evans, chargée de mission au Michigan Historic Preservation Network, travaillant sur la préservation du patrimoine dans le quartier Jefferson-Chalmers.
11 Ce concept fait référence au middle landscape, ou « Jardin du Monde », utilisé aux États-Unis à partir du xviiie siècle et construit à partir du mythe de la pastorale. Il renvoie à un idéal de vie à la campagne, où existe un équilibre entre la nature et la ville et qui se situe à la frontière avec la nature (wilderness). Ainsi une nouvelle morphologie urbaine prend et fait référence à ce que la population pouvait rechercher en allant dans les périphéries des villes. Voir à ce sujet Granger Michel, « Henry D. Thoreau : vivre à la lisière », in Baubérot Arnaud et Bourillon Florence, Urbaphobie. La détestation de la ville aux xixe et xxe siècles, Pompignac, Éditions Bière, 2009, p. 105-116.
12 Clément Gilles, Manifeste du Tiers paysage, Montreuil, 2004. Disponible sur [http://www.gillesclement.com/fichiers/_admin_13517_tierspaypublications_92045_manifeste_du_tiers_paysage.pdf] (erreur en 2022), consulté le 21-06-2020).
13 Pumain Denise, « Mitage », Dictionnaire la ville et l’urbain, Paris, Economica, 2006.
14 Sowa Charline, Penser la ville en décroissance : pour une autre fabrique urbaine au xxie siècle. Regard croisé à partir de six démarches de projet, en France en Allemagne et aux États-Unis, thèse en architecture, université de Grenoble, 2017, p. 181.
15 Nous entendons par « obsolescence », son sens premier défini par Le Petit Robert : le « fait d’être déprécié, périmé pour des raisons indépendantes de son usure physique, mais liées au progrès technique, à l’évolution des comportements, à la mode, etc. (2016) ».
16 Concept proposé par Thierry Paquot pour exprimer l’idée que la ville retrouve un équilibre après un événement traumatique mais qui a su s’adapter et s’ouvrir sur une autre forme d’organisation.
17 Dans le cadre de nos travaux de recherche, nous avons pu arpenter différentes villes en Allemagne (Halle-sur-Salle, Dessau, Leipzig) et aux États-Unis (Buffalo, Cleveland, Detroit, Philadelphie, Pittsburgh). Le cas de Detroit permet d’illustrer nos observations générales faites sur l’ensemble des sites.
18 « Relâcher », Le Petit Robert, 2006.
19 Sowa Charline, Penser la ville en décroissance, op. cit., p. 187.
20 Oswalt Philipp, « Hypothèses on urban shrinkage in 21st century », in Shrinking cities, disponible sur [http://www.shrinkingcities.com/], consulté le 21-06-2020).
21 Ville de Roubaix, « Décroissance urbaine, Propreté, subventions… à l’ordre du jour du Conseil Municipal », La Ville de Roubaix. Disponible sur [http://www.ville-roubaix.fr/actualites/actualite-detaillee/article/decroissance-urbaine-proprete-subventions-a-lordre-du-jour-du-conseil-municipal.html], consulté le 21-06-2020).
22 « Bientôt des maisons à 1 euro à Roubaix ? », L’Obs, 18 août 2015, [http://tempsreel.nouvelobs.com/immobilier/logement/20150818.OBS4308/bientot-des-maisons-a-1-euro-a-roubaix.html], consulté en novembre 2016.
23 Municipalité de Saint-Étienne, Plan Local d’Urbanisme de Saint-Étienne – Rapport de présentation, 2008.
24 Informations collectées auprès de Stéphanie David, architecte dans l’agence A-MAS (20-03-2014) et de Lauranne Ponsonnet, directrice de la Mission Projet Urbain de la municipalité de Saint-Étienne (03-06-2014).
25 Baron Myriam, Cunningham-Sabot Emmanuèle, Grasland Claude, Rivière Dominique et Hamme Gilles van, Villes et régions européennes en décroissance. Maintenir une cohésion territoriale ?, Paris, Hermès science, Lavoisier, 2010.
26 Haentjens Jean, « De la flambée des coûts urbains à l’économie de “l’habiter” », Urbanisme, no 396, 2015, p. 36-39 ; Loubiere Antoine, « La question du projet doit précéder celle du financement », Urbanisme, no 396, 2015, p. 44-47.
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