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    Plan détaillé Texte intégral De l’histoire des communautés halieutiques à celle des écosystèmes marins en Méditerranée. L’histoire des pêches, un domaine marginal de l’histoire maritime ? Histoire des pêches méditerranéennes : les raisons d’un retard Le frémissement des années 2000 Ouvrir l’histoire maritime sur la thématique environnementale Perspectives de recherche et nouveaux chantiers de l’histoire maritime Notes de bas de page Auteur

    Écrire l’histoire environnementale au xxie siècle

    Ce livre est recensé par

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    Table des matières

    L’histoire environnementale, nouveau chantier de l’histoire des pêches en Europe méridionale ?

    Bilan historiographique et perspectives

    Daniel Faget

    p. 77-92

    Texte intégral De l’histoire des communautés halieutiques à celle des écosystèmes marins en Méditerranée. L’histoire des pêches, un domaine marginal de l’histoire maritime ? Histoire des pêches méditerranéennes : les raisons d’un retard Le frémissement des années 2000 Ouvrir l’histoire maritime sur la thématique environnementale Répondre à une demande scientifique Intégrer l’approche environnementale dans une histoire globale La question des sources Oser les approches interdisciplinaires Perspectives de recherche et nouveaux chantiers de l’histoire maritime Notes de bas de page Auteur

    Texte intégral

    1Les historiens de la mer ont peu travaillé sur la mer. La réflexion développée au cours de cet article n’a pas pour objectif de leur en porter grief. L’historiographie française, qu’elle se consacre aux sociétés littorales ou continentales, a découvert plus tardivement la thématique environnementale que le monde anglo-saxon, pour nombre de raisons, qui relèvent pour l’essentiel d’une culture nationale. On constate cependant que les recherches en histoire environnementale, qui se sont cristallisées depuis plus de trente ans sur l’histoire des forêts, des animaux ou plus récemment des pollutions, ont quasi systématiquement ignoré le monde marin. Quelques œuvres isolées font à cet égard figure de travaux d’avant-garde, et l’espace méditerranéen n’est pas à ce titre celui dans lequel ces approches environnementalistes ont été les plus négligées.

    2Cette quasi-cécité demeure source d’interrogation, et cette réflexion s’attachera dans un premier temps à présenter un bilan de la recherche sur cette thématique, en essayant d’expliquer les raisons qui ont longtemps pu légitimer l’oubli ou le désintérêt de nos collègues pour l’histoire des pêches et celle de l’environnement marin. En explorant des pistes pour l’écriture d’une histoire du milieu marin non réductrice ni exclusive, la seconde partie de ce travail proposera une réflexion sur les possibles développements de la recherche dans ce domaine spécifique, dans une perspective résolument interdisciplinaire.

    De l’histoire des communautés halieutiques à celle des écosystèmes marins en Méditerranée. L’histoire des pêches, un domaine marginal de l’histoire maritime ?

    3Dans le dernier tiers du xxe siècle, l’intérêt de la profession pour les mondes océaniques s’ordonne en plusieurs axes. Le tropisme des activités marchandes et portuaires apparaît dominant au sein de l’histoire maritime au cours de cette période. Cet axe très dynamique a été profondément renouvelé depuis une vingtaine d’années par la mise en valeur du rôle joué par les ports secondaires, par l’analyse de l’importance du petit cabotage ou l’étude des réseaux marchands (rôle de la confiance, fonctionnement des médiations consulaires, organisation des circulations financières)1. À ce premier axe structurant se sont ajoutées durant la même période l’étude des pratiques culturelles des gens de mer, mais aussi une réflexion tout aussi novatrice sur les représentations de la mer elle-même, autour des recherches fondamentales des historiens français Alain Cabantous2 et Alain Corbin3.

    4Dans le travail de fond qui a donné naissance à une histoire du fait maritime, l’étude des communautés halieutiques, et plus encore, ce qui aurait dû représenter son prolongement logique, l’étude des milieux naturels, n’ont pas éveillé la curiosité des historiens. Le monde du silence est ainsi le grand oublié de l’historiographie, et constitue bel et bien le parent pauvre de la recherche méditerranéenne, singulièrement dans notre pays. Un peu plus considérée en Espagne et en Italie, l’histoire des pêches est très minoritaire en Grèce et dans les Balkans, souvent non traduite4. Elle est quasi inexistante sur la rive sud de la Méditerranée. Le retard des historiens de la mer à se préoccuper de l’industrie halieutique est bien perceptible dans le cas français à travers l’analyse de l’ouvrage Pour une histoire du « fait maritime ». Sources et champ de recherche, publié en 2001 sous la direction de Christiane Villain-Gandossi et Éric Rieth. Consacré à une analyse des sources de l’histoire maritime, ce recueil d’articles se présente comme un bilan des travaux initiés depuis plus de trente ans dans le sillage de l’historien Michel Mollat, mais aussi comme une réflexion programmatique de plus de 450 pages, constituée par un ensemble de 26 contributions. On remarque qu’aucune de ces dernières n’aborde les sources de l’histoire de l’halieutique, alors que le souhait de développer des démarches interdisciplinaires, voire transdisciplinaires, est fortement affirmé dans l’introduction générale rédigée par les deux directeurs de la publication. L’histoire de la pêche en mer, autrement dit de l’halieutique, lorsqu’elle a été étudiée, est restée pour l’essentiel jusqu’à une date récente une histoire des techniques et des structures communautaires, souvent abordée selon un angle juridique. Elle a généralement été développée au travers d’analyses locales ou régionales, pour des espaces de temps limités. On cherchera en vain à ce propos une histoire des pêches méditerranéennes sur la longue durée. Cette synthèse, encore inexistante, reste à écrire.

    5Toujours dans le cas français, les étudiants et les chercheurs désireux d’appréhender l’histoire des pêches en Méditerranée doivent avoir recours à des ouvrages développant une approche nationale, d’ailleurs fortement polarisée par les côtes océanes. Demeurée jusqu’en 2013 le seul essai présentant une approche synthétique de l’histoire des économies halieutiques, l’Histoire des pêches maritimes en France, publiée en 1987 sous la direction de Michel Mollat, disperse ainsi au gré de ses 401 pages des informations sur les pêches méditerranéennes5. Cette thématique se décline également durant le dernier tiers du xxe siècle sous la forme de quelques articles. C’est le cas des travaux de François-Xavier Emmanuelli6, de Francis Pomponi7, de Jean-Louis Miège8, de Régis Bertrand9 ou encore de ceux de Gilbert Larguier10. C’est finalement un géographe, le Montpelliérain François Doumenge, qui nous livre durant ces années le seul essai de réflexion synthétique sur l’histoire des pêches méditerranéennes, retracée en moins d’une soixantaine de pages du néolithique… aux années 197011 ! Cet essai, à l’exemple de l’ensemble des publications déjà citées, très généraliste, n’aborde cependant pas la thématique des dynamiques naturelles de la ressource exploitée, de son dépérissement ou des éventuelles capacités de résilience des écosystèmes marins. Il ne nous donne aucune clef susceptible de nous permettre d’interpréter les mutations successives de la pêche méditerranéenne depuis le Moyen Âge. D’une certaine manière, la réflexion de l’historien des pêches américain Joseph E. Taylor III, qui met en garde dès 1999 la communauté des chercheurs nord-américains contre la tentation d’écrire une « histoire myope », exclusivement centrée sur les techniques de capture du poisson, peut assurément s’appliquer à la même époque aux historiens français ou européens12. En se concentrant sur telle ou telle technique ou sur les structures juridiques des communautés, l’histoire écrite sur les rivages européens au cours du dernier tiers du xxe siècle ne prend pas en compte les facteurs environnementaux. Elle ne s’assigne pas comme objectif de mesurer les tensions exercées sur les ressources marines par un effort de pêche croissant. Elle ne prend pas non plus suffisamment en compte les premiers effets des pollutions industrielles sur les écosystèmes marins. Imprégnée parfois d’une représentation idéale des communautés anciennes, présentées comme des structures de régulation efficaces, elle ne permet pas, de façon plus critique, de penser l’histoire des pêches comme celle d’une entreprise de prédation menée à une grande échelle pendant une durée pluriséculaire, sans considération pour la préservation des richesses de la mer.

    Histoire des pêches méditerranéennes : les raisons d’un retard

    6Comment expliquer le faible intérêt des historiens de la mer pour l’industrie des pêches, et l’écriture, lorsqu’elle existe, d’une histoire halieutique complètement coupée de toute préoccupation environnementale ? Plusieurs éléments d’explications peuvent être avancés. Il faut d’abord rappeler l’absence de développement d’une histoire environnementale au cours des Trente Glorieuses dans l’historiographie française. Les œuvres majeures constituées par les travaux de Fernand Braudel sur la Méditerranée13 ou d’Emmanuel Le Roy Ladurie14 sur le climat apparaissent à ce titre comme des astres isolés, restés sans postérité. L’engouement depuis trois décennies pour l’histoire culturelle s’est traduit à ce propos par un rejet de la proposition braudélienne d’une histoire globale et de longue durée, mais aussi de la tentative de Le Roy Ladurie d’écrire une « histoire sans les hommes ».

    7Si les historiens de la mer n’ont pas été alertés par l’état des ressources océaniques au cours des années 1960-1980, c’est parce que rien dans le contexte politique de ces deux décennies ne les y prédisposait. Le discours développé par les halieutes à propos de la ressource océanique repose durant cette période sur la notion de « production maximale équilibrée ». En affirmant qu’un point d’équilibre peut être trouvé dans l’exploitation de la ressource par l’application d’une simple équation, cette notion rassure le monde scientifique et les sociétés du temps. La pêche méditerranéenne passe d’un prélèvement global de 500 000 tonnes en 1955 à 1,1 million de tonnes en 1985. Le sentiment s’impose alors d’une mer inépuisable, au moins pour ses réserves pélagiques. Ce contexte d’apparente abondance contribue à décrédibiliser au sein de la communauté historienne les très nombreuses mentions anciennes d’épuisement de la ressource, appréhendées par les chercheurs comme de simples points de vue subjectifs. La récurrence de ces alertes dans les sources, rarement prise en compte par les historiens, est expliquée par ces derniers comme l’une des conséquences des déclassements sociaux qui se produisent au sein des populations littorales dès le xviiie siècle. Le discours sur le dépeuplement est alors interprété comme l’expression de la nostalgie d’un âge d’or, cette représentation idéale qui imprègne une partie des courants poétiques et littéraires de la première moitié du xixe siècle15. Face à la montée progressive d’une inquiétude sur la pérennité des ressources marines, halieutes et océanologues modifient à partir des années 1980 leur approche analytique des richesses de la mer, passant tour à tour de l’expression « exploitation rationnelle des stocks » (1980), à celle de « gestion soutenable des stocks » (1990), puis dans la dernière décennie à celle de « restauration des stocks » (2000). Ces changements sémantiques, qui recouvrent la mise en œuvre au sein des instances communautaires de nouvelles régulations de la profession des pêches, ne provoquent toutefois aucune prise de conscience chez les historiens de l’importance du chantier à entreprendre sur les pêches du passé.

    8Une deuxième raison de la rareté des approches environnementales chez les historiens de la mer tient à leur formation universitaire. Formés par des maîtres porteurs d’une tradition historiographique qui était celle de l’École des Annales, les historiens de la mer ont pour la plupart d’entre eux accordé la priorité de leurs recherches à des analyses économiques et sociales. Sauf quand ils s’en sont approchés par le biais de l’histoire culturelle ou par l’étude des représentations, ils n’ont pas perçu l’importance d’une approche environnementale des milieux océaniques. Les historiens du fait maritime présentent par ailleurs une caractéristique uniformément partagée au sein du monde universitaire européen, celle d’une stricte segmentation des savoirs, liée aux formations très cloisonnées dispensées par l’enseignement supérieur. Professionnels de l’archive, habiles à faire parler les sources de papier, les historiens ne maîtrisent pas les bases des sciences de la vie, et méconnaissent bien souvent les aspects très matériels de la geste halieutique. Les espèces mentionnées par les sources sont souvent mal identifiées, en raison de l’absence de toute table de concordance pour les siècles étudiés. On observe le même flottement à propos des fondamentaux de l’écologie. En témoigne l’utilisation souvent approximative, jusqu’à aujourd’hui au sein des sciences humaines, d’une notion de biodiversité souvent mal définie par les chercheurs16, et réduite la plupart du temps à une analyse du milieu à l’aune des seuls critères additifs de la relation d’Arrhénius. Cette relation, qui tire son nom d’une méthode de mesure décrite à la fin du xixe siècle par le chimiste suédois Svante August Arrhénius (1859-1927), consiste à mesurer la richesse spécifique d’un milieu en recensant le nombre d’espèces qui le peuplent. Elle octroie donc au critère cardinal un rôle déterminant dans la mesure de la biodiversité, alors que les sciences de la vie y ajoutent aujourd’hui bien d’autres critères, allant de la biodiversité génétique à celle des écosystèmes, de la diversité phylétique à la biodiversité fonctionnelle17.

    9Le même constat peut être dressé à propos des difficultés éprouvées pour maîtriser les mots de la pêche, extrêmement variés d’une communauté à l’autre, bien que désignant souvent des procédés ou des espèces similaires. L’absence d’une concordance des techniques de pêches méditerranéennes ajoute ici aux difficultés rencontrées. Elle peut même apparaître décourageante pour le chercheur débutant.

    Le frémissement des années 2000

    10On observe au tournant du siècle un réveil de l’intérêt des historiens pour l’histoire des pêches. On constate à ce propos que les chercheurs des péninsules espagnole et italienne ont été beaucoup plus actifs dans ce domaine que les chercheurs français.

    11Le cas de l’Espagne est particulièrement intéressant, parce que c’est au sein de la péninsule ibérique qu’apparaît à la fin des années 1980 un ouvrage qui peut être considéré comme fondateur d’une réflexion sur la dégradation du milieu marin par les sociétés humaines. Cet ouvrage est celui de Luis Urteaga. Paru en 1987, La Tierra esquilmada (La Terre épuisée), a inscrit pour la première fois la thématique du déclin de la ressource marine dans l’historiographie contemporaine européenne. Cette publication accompagne l’émergence d’études novatrices dédiées à l’histoire des pêches sur les côtes de la péninsule.

    12Les recherches entreprises dès la décennie 1980 par Carlos Martínez Shaw et Roberto Fernández Díaz18 ont ouvert la voie à de nombreux travaux ultérieurs. Ceux d’Eloy Martín Corrales19, de Maria Mercè Costa20, de Joan Lluís Alegret et Miquel Martí21 ou d’Alfons Garrido Escobar22, en s’appuyant pour l’essentiel sur le cas de la Catalogne, ont représenté un apport majeur à nos connaissances. En élargissant l’approche de cette thématique à la fin du Moyen Âge et au premier siècle de l’époque moderne, ces chercheurs ont démontré que la rupture représentée au xviiie siècle par la diffusion de la « pêche au bœuf », un chalut de fond tracté par deux navires, avait été précédée de phases de transformation actives et tout aussi radicales. Celles-ci avaient été initiées dès le xve siècle par une demande accrue des populations en produits de la mer. L’ensemble des travaux évoqués oblige aujourd’hui à remettre en question les débuts de la période de l’anthropocène, tels qu’ils ont été définis en 2000 par Paul Crutzen. Aux côtés de ce Prix Nobel de chimie, la plupart des écobiologistes et des spécialistes des sols, de l’air et de l’eau fixent en effet les débuts de cette ère nouvelle à l’avènement de l’industrialisation, soit au milieu du xviiie siècle23. Dans le domaine de la pêche, ils considèrent la décennie 1950 comme le moment historique à partir duquel l’exploitation des océans amène le milieu naturel jusqu’à une phase de rupture24. Si le fait n’est pas contestable, l’historien décèle cependant des périodes de tensions sur la ressource bien antérieures, qui peuvent localement se traduire par une réduction sensible de la biomasse, voire par la disparition de certaines populations exploitées. Ce que signalent les travaux des historiens espagnols, c’est que l’épuisement des ressources vivantes est perceptible localement dès l’époque moderne dans l’étage infralittoral, au sein de cet étroit espace sous-marin compris entre la zone de balancement des marées (estran, ou zone intertidale) et une quarantaine de mètres de profondeur. Le discours dominant sur la rupture sans précédent qu’aurait constitué la période contemporaine doit donc être nuancé. Il est une conséquence de la distorsion de la réalité historique par la statistique. Parce qu’ils ne possèdent pas pour les périodes antérieures à 1950 de données précises sur les tonnages prélevés en Méditerranée et dans les autres espaces océaniques, la plupart des halieutes et des océanologues ont mesuré la dégradation de la ressource à l’aune d’une situation déjà dégradée, pratique connue dans le monde de la biologie sous le nom de shifting base-line. Dans les faits, l’historiographie espagnole des pêches, parmi les premières en Méditerranée, tente depuis une vingtaine d’années d’investir la thématique de la surexploitation historique du milieu marin, qu’elle résulte de l’usage de nouvelles technologies (sardinal et filets traînants tractés depuis la mer à partir du xvie siècle), ou de la diffusion plus tardive de procédés tout aussi ravageurs, à l’exemple de l’usage contemporain de la dynamite sur la Costa Brava25. Multiples, ces recherches se sont de plus accompagnées d’une politique de publication active et audacieuse, facilitée en Catalogne par le soutien des autorités régionales26. Ouvrant la possibilité d’une approche comparative fructueuse, les historiens de la péninsule n’ont pas négligé les côtes océanes, autour des recherches de Juan Manuel Santana Pérez pour les îles Canaries27, et de Carmen Fernández Casanova pour les littoraux de Galice28.

    13Dans ce panorama sommaire de l’état des travaux sur les pêches modernes et contemporaines, l’apport des chercheurs italiens apparaît également non négligeable au cours des deux dernières décennies. Il a d’ailleurs acquis une réelle lisibilité grâce à l’organisation régulière de rencontres internationales sur cette thématique, qui ont clairement positionné la péninsule comme l’un des espaces européens privilégiés de l’histoire des mondes halieutiques29. Si certaines côtes ont été mieux étudiées que d’autres, à l’exemple des Pouilles, des littoraux de Campanie ou du golfe de Naples, le lien entre l’approche économique et sociale des pêches et la prise en considération des écosystèmes marins demeure encore émergent. Il n’est pas anodin à ce propos de constater que l’historienne Michela D’Angelo, dressant en 2010 un bilan en 38 pages de l’histoire maritime italienne30, ne consacre pas une ligne aux thématiques environnementales, preuve de leur insignifiance persistante dans l’historiographie nationale. Ce constat ne saurait masquer cependant l’existence de travaux précurseurs, abordant sous l’angle des produits ou des techniques la problématique des dynamiques de la ressource halieutique. L’historienne Maria Lucia de Nicoló scrute ainsi, sur le littoral des Marches, l’accroissement de la productivité des pêches par des transformations des outils de navigation31, ou encore les tensions exercées sur les populations de bivalves par les mutations sur la longue durée des marchés de distribution32. Sur les rivages opposés de la péninsule, Alida Clemente met en corrélation l’évolution des métiers de la pêche dans le golfe de Naples avec le développement de la demande en poisson par le marché napolitain33, tandis que l’historien français Christopher Denis-Delacour examine les effets du développement de la « pêche au bœuf » sur les côtes romaines au cours du xviiie siècle34. Sous l’impulsion déterminante des laboratoires rattachés à l’ISPRA (Istituto Superiore per la Protezione e la Ricerca Ambientale) et à la Struttura Tecnico-Scientifica di Chioggia, des études très novatrices sont enfin menées en Italie sur l’évolution historique de la biodiversité marine, autour des travaux d’Otello Giovanardi et Seša Raicevich35.

    14Dans ce tournant à peine esquissé de l’historiographie méditerranéenne des communautés halieutiques, l’apport des historiens français semble tout aussi intéressant, bien que plus tardif. La recherche qui a ouvert la voie à une histoire globale des sociétés littorales intégrant les questions environnementales est indéniablement la thèse de Gilbert Buti36, soutenue en 2000, et publiée en 2010. Dans le chapitre qu’il intitule « Pêches tropéziennes, des poissons et des hommes », Gilbert Buti apporte une vision globale des relations élaborées entre une communauté, celle d’un petit port provençal, et un milieu naturel élargi à l’ensemble du bassin méditerranéen. Il replace dans cette vision le sort réservé aux représentants de la mégafaune, mais aussi les ressources marines qui alimentent un commerce actif à partir du port de la côte des Maures. Cette démarche, novatrice et exemplaire, démontre à l’extrême fin du xxe siècle la possibilité d’écrire une histoire socio-environnementale du littoral, c’est-à-dire une histoire des relations d’interdépendance hommes/milieux en Méditerranée. C’est en s’inspirant de cette même démarche qu’a été rédigée une monographie du golfe de Marseille entre le xviiie et le xxe siècle, publiée par l’auteur de ces lignes en 201137. Mais d’autres chercheurs intègrent ces préoccupations environnementales dans leur réflexion. L’exemple des travaux de Gilbert Larguier est à ce titre très éloquent. En 1997, cet historien de l’université de Perpignan publie un article très documenté sur les conflits survenus en Languedoc autour de la pratique de la « pêche au bœuf38 ». Ce travail présente un abord juridique et social. Lorsqu’il dirige, quinze ans plus tard, la publication d’un recueil d’articles sur le golfe du Lion à l’époque moderne39, Gilbert Larguier y intègre l’un de ses textes au titre éloquent : « Pêche, environnement et société littorale autour du golfe du Lion au xviiie siècle40 », qui montre l’ajout dans ses axes de réflexions des préoccupations environnementales.

    15Au reste, les historiens de la Méditerranée ne sont pas les seuls à commencer à se saisir de ces sujets de recherche. Du côté de l’historiographie étrangère, la mer du Nord et la Baltique a fait l’objet de plusieurs travaux (Poul Holm, Bo Poulsen, Julia Lajus)41. Les historiennes et historiens français de l’Atlantique le font aussi, à l’exemple de Martine Acerra et Thierry Sauzeau42, d’Emmanuelle Charpentier43 et de Christophe Cerino44, de Romain Grancher45, ou encore des historiens des sciences Hervé Ferrières et Véronique Prima. Ce courant émergent se mesure enfin également à la publication en 2013 d’un ouvrage au titre révélateur, celui de l’historien Marc Pavé, La pêche côtière en France (1715-1850). Approche sociale et environnementale46.

    16Créé en 2005, le GIS d’histoire maritime a joué un rôle structurant dans l’affirmation de ce nouveau chantier de la recherche historique. Sa transformation en 2015 en GIS Histoire & Sciences de la mer apparaît chargée de sens, à l’heure où s’affirme la nécessité d’un décloisonnement disciplinaire dans les universités françaises (nous renvoyons au chapitre qui lui est consacré dans cet ouvrage).

    Ouvrir l’histoire maritime sur la thématique environnementale

    17La prise en compte de la thématique environnementale par les historiens de la mer ne saurait être dictée par un effet de mode ou un calcul opportuniste. Elle doit impliquer la recherche historique dans les débats en cours sur la définition des futures politiques de gestion des espaces océaniques. Elle peut s’appuyer sur des sources déjà bien identifiées, en les soumettant à une lecture nouvelle, et en respectant les fondements scientifiques de notre discipline.

    Répondre à une demande scientifique

    18Le devenir des écosystèmes océaniques est sans doute la question politique majeure de ce début du xxie siècle. 75 %47 des stocks halieutiques sont aujourd’hui surexploités dans le bassin occidental de la Méditerranée. Les pêches trop intensives, en affectant les capacités reproductives des poissons, ont réduit drastiquement la biomasse de certaines espèces. Les captures de poissons benthiques (vivant près du fond ou sur le fond), mais aussi celles des espèces pélagiques, comme la sardine ou l’anchois, accusent partout de fortes baisses. Un effondrement brutal des prises, à l’échelle du bassin, n’a pour l’heure été évité que par une augmentation de la taille et de l’effort de pêche des flottilles de la rive sud48. Le scénario d’une disparition du poisson en Méditerranée, à l’instar de ce qui a été observé pour la morue de Terre-Neuve, n’appartient plus au domaine de la fiction. Une exploitation sans frein des richesses marines a donc conduit au pire, sous un couvert de rationalité. Ce constat de faillite a encouragé les organismes nationaux ou internationaux publics ou privés, grands instituts de recherche, Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), Commission générale des pêches en Méditerranée (CGPM), Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche (FEAMP 2014-2020), à envisager la mise sur pied de programmes intégrant les représentants des humanités environnementales, qu’ils soient issus de l’histoire, de la sociologie, de l’anthropologie ou de la géographie. Ce nouveau mode de fonctionnement est désormais une tendance établie au sein de la recherche européenne. Les limites des approches classiques, appuyées par les seules sciences de la vie et de la terre sont donc clairement posées. Dans ce contexte, l’implication des historiens dans la définition des futures politiques de gestion et de développement du bassin méditerranéen n’apparaît plus comme incongrue. Eux seuls sont en effet capables de reconstituer sur la longue durée les processus de mutations techniques qui ont conduit à la situation actuelle. Mais l’apport de notre discipline va bien au-delà de cette exigence élémentaire. Alors que la tendance est à la revalorisation des pêches côtières artisanales, l’historien a la capacité de réaliser un inventaire des procédés anciens, en identifiant les outils les plus respectueux du milieu, et en désignant les plus dommageables. Il peut enfin, signe encourageant, repérer des processus de résilience des écosystèmes, en les analysant sur la longue durée.

    Intégrer l’approche environnementale dans une histoire globale

    19Étudier le rapport de l’homme méditerranéen au milieu marin engage le chercheur sur la voie d’une histoire totale réunissant dans une même approche histoire des écosystèmes, histoire économique et sociale, histoire culturelle. Cette nouvelle orientation ne tourne pas le dos à l’histoire maritime telle qu’elle a été développée depuis trente ans. Elle la complète et l’enrichit, donnant peut-être tout son sens au souhait évoqué dès 1980 par l’historien espagnol Carlos Martínez Shaw, qui appelait de ses vœux l’écriture d’une histoire des pêches comme une « historia integral49 ».

    La question des sources

    20L’histoire des écosystèmes marins repose d’abord sur des sources connues, lues et réinterprétées en fonction de nouveaux objectifs. L’utilisation des sources fiscales ou sanitaires produites dans les espaces portuaires au xviiie siècle est un classique de l’histoire économique. Si l’on réutilise ces sources sous un angle bien particulier, celui de l’élaboration des états de base anciens relatifs à certaines espèces, il devient possible d’éclairer partiellement le passé des milieux naturels50. L’historien cependant n’a pas pour objectif de devenir un simple auxiliaire des sciences de la vie, à qui il se contenterait d’apporter des informations spécifiques sur la biodiversité des écosystèmes du passé. Pour ne citer qu’un exemple, l’analyse de l’exploitation des éponges commerciales méditerranéennes sur une durée pluri-centenaire conduit à s’interroger sur les techniques de pêche, les réseaux d’échanges et de distribution, les usages. Elle oblige le chercheur à fréquenter à travers ses sources les plongeurs du golfe de Gabès ou des rivages d’Alexandrette, à visiter les officines des droguistes du xviiie siècle, à analyser leurs registres de comptes, à se risquer dans les salles d’anatomie. L’histoire des communautés de pêcheurs d’éponges conduit donc à approcher l’intimité des corps, à passer d’une histoire des milieux à une histoire des techniques, puis à une histoire du commerce et des représentations51. Là est l’objectif fixé, ambitieux, à la mesure des défis posés aujourd’hui à l’histoire maritime.

    Oser les approches interdisciplinaires

    21Cet objectif ne peut être atteint par des équipes constituées des seuls spécialistes des sciences historiques. Il nécessite la multiplication d’approches internationales et décloisonnées. La compréhension des écosystèmes méditerranéens est liée pour l’historien à une fréquentation réelle des communautés de pêches et des paillasses des laboratoires. Le chercheur, pour asseoir sa crédibilité et donner du sens à ses archives, doit apprendre à observer les spécimens dans les musées, à les identifier dans les catalogues de curiosités du xviiie siècle, à embarquer sur les bateaux pour se familiariser avec les techniques et les espèces, et mieux saisir ainsi la rupture qu’a pu représenter la diffusion des arts traînants à l’aube des temps modernes. Il doit plus que jamais écouter et apprendre. Reconnaître aussi, modestement, que l’essentiel lui échappe encore…

    Perspectives de recherche et nouveaux chantiers de l’histoire maritime

    22Il semble nécessaire de terminer cette réflexion par une présentation sommaire des zones d’ombre qui grèvent encore notre compréhension des dynamiques d’exploitation du milieu marin sur la longue durée. Celles-ci désignent certains axes de recherche qui pourraient être explorés au cours des prochaines années.

    23La production de bases de données apparaît comme une des premières priorités. À l’exception du thon rouge, la Méditerranée manque cruellement d’instruments de mesure de l’évolution de ses ressources pour les périodes moderne et contemporaine. Il n’existe pas, cela a été déjà mentionné, de statistiques fiables pour les pêches au moins jusqu’aux années succédant à la Seconde Guerre mondiale. Les ichtyo archéologues, qui ont fourni des outils de mesure pour les espaces lagunaires méditerranéens de l’Antiquité, ont aussi démontré pour les littoraux océaniques une dégradation des populations de poissons installées dans la zone intertidale ou l’étage infralittoral entre le xve et le xvie siècle52. Des pistes de même nature ont été dessinées récemment par les historiens à propos des côtes catalanes ou languedociennes, qui demanderaient à être mieux étayées par une plus grande collaboration avec les laboratoires d’archéologie.

    24La reconstitution des transferts des populations de pêcheurs et des techniques halieutiques reste pour l’essentiel une tâche à entreprendre. Que peut-elle nous apprendre ? Au premier degré, elle permet de suivre la progressive diffusion d’engins de pêche de plus en plus performants. Mais le départ de communautés vers d’autres rivages peut signifier aussi un appauvrissement de la ressource locale. Les capacités d’adoption par les communautés d’accueil de techniques introduites sont elles-mêmes riches d’enseignements. Elles démontrent les facultés d’adaptation des sociétés à des exigences nouvelles des marchés, ou à la disparition de telle ou telle espèce surexploitée. Ces aspects demeurent fort mal connus aujourd’hui encore en Méditerranée. Les sources indiquent pourtant une intense activité de déplacement des pêcheurs dans le bassin occidental durant toute l’époque moderne. Provençaux et Génois fréquentent ainsi assidûment les mers toscanes, andalouses ou celles des Marches dès le xviie siècle, à un moment où les pêcheurs de Gaete imposent la technique de la « pêche au bœuf » dans les Pouilles et sur les côtes du Latium. Un siècle plus tard, les palangriers catalans s’installent en maîtres sur les côtes languedociennes et provençales53. Si ces différentes migrations de pêche ont parfois fait l’objet de publications dispersées54, leur chronologie générale demeure mal maîtrisée, comme du reste leur dimension spatiale. Une approche croisée des pôles émetteurs et des pôles de réception apparaît à ce propos indispensable. Elle permettrait, par exemple dans le cas du départ des palangriers catalans vers Marseille après 1725, de mieux comprendre les tensions qui divisaient les communautés de la Costa Brava à la fin du xviie siècle. Il faut de même prolonger nos analyses en direction du xixe siècle, à l’échelle du bassin méditerranéen, afin de mieux appréhender la dilatation horizontale des techniques les plus productives. Comment expliquer la mention, dès 1804 à Syros, des tratarides, ces partisans des arts traînants qui s’opposent progressivement dans tout l’Archipel aux patrons fidèles aux techniques plus anciennes55 ? Par quel canal cette technique est-elle arrivée dans le bassin oriental de la Méditerranée ? Quelles conséquences cette mutation des pêches a-t-elle eu sur les communautés et la ressource ? Est-elle susceptible d’expliquer le départ de certaines communautés grecques, celles du Dodécanèse en particulier, vers les rivages de la Grande Syrte dès les années 1830 ? Ces quelques questions ne visent évidemment pas à l’exhaustivité. Elles n’ont d’autre volonté que d’attirer la curiosité des chercheurs vers des domaines de recherche encore peu explorés.

    25S’ajoutant à l’étude des transferts humains ou techniques, l’approche de la complexité des communautés halieutiques du passé ne peut passer que par une analyse plus soutenue des divers processus historiques de formation des cadres législatif et juridique des pêches en Méditerranée. L’établissement d’un corpus du « droit des pêches » permettrait ainsi d’offrir une grille de lecture pertinente du caractère opératoire des cadres législatifs, mais également de l’efficacité de la contrainte et de ses acteurs. Cette historicisation de la pratique et de la norme, mise en écho avec la thématique de la gestion des communs56, est porteuse d’une résonance très contemporaine, alors que les tensions sur les ressources s’accentuent, et que les pêches illégales, notamment sur la rive sud, connaissent de nouveaux développements.

    26La place du poisson dans l’organisation des marchés alimentaires reste quant à elle un domaine encore peu exploré au sein de l’historiographie des pêches. Le poisson, à l’image du blé, participe pourtant durant toute l’époque moderne de la mise en œuvre de politiques annonaires, conduites par les autorités municipales, en général en collaboration avec les flottilles littorales. Notre meilleure compréhension des dynamiques communautaires gagnerait à la multiplication d’études sur ces sujets, sur le modèle de celles conduites à propos du marché du poisson parisien par Reynald Abad, sur les marchés de la Castille ou du Léon par Roberto Cubillo de la Puente57, ou encore à l’exemple des travaux récemment menés par Maria Lucia de Nicoló sur la distribution du poisson dans les espaces l’Adriatique à l’époque moderne58, et par Solène Rivoal sur le marché du poisson à Venise59. La dimension commerciale de l’exploitation des produits de la mer appelle enfin, par un changement d’échelle, l’examen des ressources halieutiques en tant qu’instruments de l’établissement d’une économie-monde dès le xvie siècle, la distribution du corail rouge de Méditerranée jusqu’en Chine à la même époque jouant à ce titre un rôle de référence60. Elle ne saurait cependant être réduite à cette seule approche économique. Conservatoire génétique des siècles passés, les collections de corail manufacturé qui garnissent les étagères des dépôts publics et des collections privées portent aussi témoignage, dans leur structure minérale, d’une chronologie des pollutions marines en Méditerranée. Ce constat, parmi d’autres, démontre s’il en était besoin la multiplicité des pistes ouvertes par l’histoire environnementale aujourd’hui.

    ⁂

    27Évidemment trop sommaire, cette rapide réflexion sur l’état de l’historiographie du milieu marin méditerranéen et de son exploitation depuis la fin du Moyen Âge demeure provisoire. Le regain d’intérêt pour une histoire environnementale interdisciplinaire, manifesté aujourd’hui tant au sein des laboratoires de recherche que sur les bancs des amphithéâtres de nos universités promet à n’en point douter un enrichissement rapide de nos connaissances sur l’ensemble de ces sujets. La mise en œuvre de politiques d’échanges scientifiques entre les équipes de chercheurs des États riverains de la Méditerranée apparaît plus que jamais d’actualité, et ne pourra que renforcer cette orientation nouvelle.

    Notes de bas de page

    1 Guerber Éric et Le Bouedec Gérard (dir.), Gens de mer. Ports et cités aux époques modernes, Rennes, PUR, 2013. Buti Gilbert, Lo Basso Luca et Raveux Olivier (dir.), Entrepreneurs des mers. Capitaines et mariniers du xvie au xixe siècle, Paris, Riveneuve éditions, 2017.

    2 Cabantous Alain, Le ciel dans la mer. Christianisme et civilisation maritime (xvie-xixe siècle), Paris, Fayard, 1990, et Les citoyens du large. Les identités maritimes en France (xviie-xixe siècle), Paris, Aubier, 1995.

    3 Corbin Alain, Le territoire du vide. L’Occident et le désir de rivage (1750-1840), Paris, Aubier, 1988.

    4 On se réfèrera aux travaux de Dimitris Dimitropoulos, ou d’Evdokia Olympitou, publiés en italien dans Gertwagen Ruthy, Raicevich Saša, Fortibuoni Tomaso et Giovanardi Otello (dir.), Il mare. Com’era, Atti del II Workshop Internationale HMAP del Mediterraneo e Mar Nero, Chioggia, 27-29 settembre 2006, ISPRA, Chioggia, 2008.

    5 Mollat Michel (dir.), Histoire des pêches maritimes en France, Toulouse, Privat, 1987.

    6 Emmanuelli François-Xavier, « Les pêcheurs de Marseille dans la deuxième moitié du xviiie siècle », Marseille, no 103, 1975, p. 17-21.

    7 Pomponi Francis, « La pêche méditerranéenne en Provence au xviiie siècle. Vue synoptique », in Giuseppe Doneddu et Maurizio Gangemi (dir.), La pesca nel Mediterraneo occidentale (secc. xvii-xviii), Atti del Convegno di Studi Bosa, settembre 1994, Bari, Puglia Grafica Sud, 2000, p. 61-85.

    8 Miège Jean-Louis, « Pêcheurs d’éponges méditerranéens au xixe siècle », Navigation et gens de mer en Méditerranée de la Préhistoire à nos jours, Maison de la Méditerranée, no 3, Marseille, CNRS, 1980, p. 109-116.

    9 Bertrand Régis, « Le “langage patois” des “hommes de la nature”. La folklorisation des prud’hommes-pêcheurs de Marseille dans le dernier tiers du xviiie siècle », Amiras/Repères occitans, no 15-16, 1987.

    10 Larguier Gilbert, « Pêche et société en Languedoc au xviiie siècle. La pêche aux bœufs », L’Histoire grande ouverte. Hommages à E. Le Roy Ladurie, Paris, Fayard, 1997, p. 59-67.

    11 Doumenge François, « Grandeur et décadence de l’halieutique industrielle méditerranéenne », in Manuel Biscoito, Armando J. Almeida et Pedro Ré (éd.), A tribute to Luiz Saldanha, Boletim do Museu Municipal do Funchal (História natural), suplemento no 6, dezembro de 2001, Funchal-Madeira, p. 365-419.

    12 Taylor III Joseph E., Making Salmon: An Environmental History of the Northwest Fisheries Crisis, Seattle, University of Washington Press, 1999.

    13 Braudel Fernand, La Méditerranée et le Monde méditerranéen à l’époque de Philippe II, Paris, Armand Colin, 1949.

    14 Le Roy Ladurie Emmanuel, Histoire du climat depuis l’an mil, Paris, Flammarion, 1967.

    15 Faget Daniel, Marseille et la mer. Hommes et environnement marin (xviiie-xxe siècle), Rennes/Aix-en-Provence, PUR/PUP, 2011, p. 311-317.

    16 Glémarec Michel, Qu’est-ce que la biologie marine ?, Paris, Vuibert, Adapt-SNES, 2007.

    17 Figuières Charles, « Les critères de la biodiversité : propriétés et difficultés d’usage », INRA Sciences Sociales-Recherches en économie et sociologie rurales, no 4-5, septembre 2008, p. 1-4.

    18 Martínez Shaw Carlos et Fernández Díaz Roberto, « Els sistemas de pesca a la Catalunya de l’Antic Régim », L’Avenç, 33, 1980, p. 42-53.

    19 Martín Corrales Eloy, « El commercio catalano-andaluz en la primera mitad del siglo xviii », Primer Congreso de Historia Catalano-andaluz, L’Hospitalet del Llobregat, Fundació Gresol, 1995, p. 127-166.

    20 Costa Maria Mercè, « Conflictes de pesca a les mars de Palamós (1571-1576) », Estudis del Baix Empordà, 14, 1995, p. 157-162.

    21 Alegret Joan Lluis et Martí Miquel, La pesca a Catalunya, Barcelona, Angle Editorial, 2003.

    22 Garrido Escobar Alfons, La pesca al cap de Creux a l’època moderna (segles xvi-xviii), organització, gestió i conflictes per l’accés als recursos pesquers, thèse de doctorat, université de Gérone, 2012.

    23 Quénet Grégory, « L’anthropocène et le temps des historiens », Annales. Histoire, Sciences Sociales, 2017/2, p. 267-299.

    24 McNeill John R. et Engelke Peter, The Great Acceleration. An Environmental History of the Anthropocene since 1945, Cambridge (Mass.), Harvard University Press, 2014.

    25 Garrido Escobar Alfons, « Anar al petardo: la pêche à l’explosif sur la Costa Brava », in Daniel Faget et Myriam Sternberg (dir.), Pêches méditerranéennes, Origines et mutations, Aix-en-Provence, Karthala/MMSH, coll. « L’Atelier Méditerranéen », 2015, p. 189-200.

    26 Sont ainsi désormais disponibles pour les chercheurs ces sources essentielles : Garrido Escobar Alfons, Pérez Montse, Alegret Joan-Lluis et Darnaculleta Montserrat (dir.), Les ordinacions de la pesquera de Calonge (segles xv-xvii), Palamós, Museu de la Pesca, 2010. Prat Enric, Serna Erica et Vila Pep (dir.), Les ordinacions de la pesquera de Cadaqués, Palamós, Museu de la Pesca, 2006. Lleonart Jordi et Camarosa Josep-Maria, La pesca a Catalunya el 1722 segons un manuscrit de Joan Salvador i Riera, Barcelona, Museu Marítim-Diputació de Barcelona, 1987.

    27 Santana Pérez Juan Manuel et Santana Pérez Germán, La pesca en el banco sahariano. Siglos xvii y xviii, Madrid, Catarata, 2014.

    28 Fernández Casanova Carmen, Historia da pesca en Galicia, Saint-Jacques-de-Compostelle, Publicacións da Universidade de Santiago de Compostela, 1998.

    29 D’Arienzo Valdo et Di Salvia Biaggio, Pesci, barche, pescatori nell’area mediterranea dal medioevo all’età contemporanea, Milano, Franco Angeli, 2010. Doneddu Giuseppe et Fiori Alessandro, La pesca in Italia tra età moderna e contemporanea. Produzione, mercato, consumo, Sassari, EDES, 2003.

    30 D’Angelo Michela, « L’histoire maritime en Italie », Revue d’histoire maritime, no 10-11, 2010, p. 195-219.

    31 De Nicoló Maria Lucia, « L’età delle tartane », in Maria Lucia De Nicoló (dir.), Tartane, Rerum Maritimarum, no 9, Pesaro, Museo della marineria, 2013, p. 7-39.

    32 De Nicoló Maria Lucia, « Le ostriche della povera gente. Vongole dell’Adriatico. Storia, produzione, commercio », Rerum Maritimarum, no 17, Pesaro, Museo della marineria, 2015, p. 1-143.

    33 Clemente Alida, Mestiere dell’incertezza. La pesca nel golfo di Napoli tra xviii e xx secolo, Naples, Guida, 2006.

    34 Denis Delacour Christopher, « La pêche “alla gaetana” et le marché romain. Les conditions socio-économiques d’une insertion professionnelle (xviiie siècle) », Rives, no 43, octobre 2012, p. 43-57.

    35 Giovanardi Otello et Raicevich Seša, « Ecologia storica, impatto della pesca e approcio partecipativo per la tutela della biodiversità e la gestione delle risorse marine », Conferenza ISPRA per la conservazione della biodiversità. Ricerca applicata, strumenti e metodi, Rome, 24-25-26 nov. 2010.

    36 Buti Gilbert, Les chemins de la mer. Un petit port méditerranéen : Saint-Tropez (xviie-xviiie siècles), Rennes, PUR, 2010.

    37 Faget Daniel, Marseille et la mer. Hommes et environnement marin (xviiie-xxe siècle), op. cit.

    38 Larguier Gilbert, « Pêche et société en Languedoc au xviiie siècle », art. cité.

    39 Larguier Gilbert (dir.), Les hommes et le littoral autour du golfe du Lion (xvie-xviiie siècle), Perpignan, PUP, 2012.

    40 Larguier Gilbert, « Pêche, environnement et société littorale autour du golfe du Lion au xviiie siècle », in Gilbert Larguier (dir.), Les hommes et le littoral autour du golfe du Lion, op. cit., p. 71-101.

    41 Tous trois ont d’ailleurs appartenu aux premiers bureaux de l’European Society for Environmental History (précision donnée par Stéphane Frioux) et organisé de nombreuses sessions de colloque sur l’histoire des stocks de poisson et des pêches dans la Baltique et l’Atlantique nord.

    42 Acerra Martine et Sauzeau Thierry, « Zones construites, zones désertes sur le littoral atlantique. Les leçons du passé », Norois, 2012/1, no 222, p. 103-114.

    43 Charpentier Emmanuelle, Le peuple du rivage. Le littoral nord de la Bretagne au xviiie siècle, Rennes, PUR, 2013.

    44 Cerino Christophe, Sociétés insulaires, guerres maritimes et garnisons : Belle-Île-en-Mer au siècle de Louis xiv, thèse d’histoire, université Rennes 2, 2001.

    45 Grancher Romain, Les usages de la mer : droit, travail et ressources dans le monde de la pêche à Dieppe (années 1720-années 1820), thèse d’histoire, université de Rouen, 2015.

    46 Pavé Marc, La pêche côtière en France (1715-1850). Approche sociale et environnementale, Paris, L’Harmattan, 2013.

    47 Milieu marin : l’U. E. offre une protection étendue, mais superficielle, Rapport spécial de la Cour des comptes européenne, 2020.

    48 Piante Catherine et Ody Denis, Blue Growth in the Mediterranean Sea: the Challenge of Good Environmental Status. MedTrends Project, WWF-France, 2015.

    49 Santana Pérez Juan-Manuel, « La historia de la pesca y los estudios integrales de Carlos Martínez Shaw », in Roberto Fernández (dir.), Carlos Martínez Shaw. Historiador modernista, Lleida, Edicions de la Universitat de Lleida, 2010, p. 123-135.

    50 Un programme de recherche récent a ainsi permis, à partir des rapports des agents de santé du port de Livourne, et de ceux des autorités consulaires de Tunis, de reconstituer les tonnages d’éponges exploitées dans le golfe de Gabès au cours du xviiie siècle, démontrant la richesse passée de cet écosystème marin : Faget Daniel et Carroll Éric, « Histospongia: a database on the Mediterranean sponges (18th century) », Cahiers de Biologie Marine, no 57, 2016, p. 317-321.

    51 Faget Daniel, L’écaille et le banc. Ressources de la mer dans la Méditerranée moderne (xvie-xviiie siècle), Aix-en-Provence, PUP, 2017.

    52 Sternberg Myriam, La pêche à Lattes dans l’Antiquité à travers l’analyse de l’ichtyofaune, thèse de doctorat, Lattara, no 8, 1995. Béarez Philippe, Grouard Sandrine et Clavel Benoît (dir.), Archéologie du poisson, 30 ans d’archéo-ichtyologie au CNRS, Hommage aux travaux de Jean Desse et Nathalie Desse-Berset, xivth ICAZ Fish Remains Working Group Meeting, Antibes, éd. APDCA, 2008. Clavel Benoît et Vorenger Justine, « Quelques données sur la pêche et la consommation du poisson en milieu castral dans le comté d’Amiens (Somme, France) du xe au xive siècle », in Philippe Béarez, Sandrine Grouard et Benoît Clavel (dir.), Archéologie du poisson, 30 ans d’archéo-ichtyologie au CNRS, op. cit., p. 61-66.

    53 On appelle palangre un engin de pêche constitué d’une ligne-mère, équipée de plusieurs centaines de bras de ligne munis d’hameçons. Ce matériel, qui nécessite un accès à des appâts abondants, appartient à la catégorie des engins fixes : il est posé sur le fond. Il est utilisé par les pêcheurs de Méditerranée depuis l’Antiquité.

    54 Faget Daniel, « Maîtres de l’onde, maîtres des marchés et des techniques : les migrants catalans à Marseille au xviiie siècle (1720-1793) », Cahiers de la Méditerranée, no 84, juin 2012, p. 159-172. Denis Delacour Christopher, « La pêche “alla gaetana” et le marché romain », art. cité. De Nicoló Maria Lucia, « Recherches sur l’histoire de la pêche en Méditerranée : Tartanes de Provence, tartanes de Vénétie, trabacs, modèles adriatiques pour la pêche à la traîne et le petit cabotage (xviie-xviiie siècles) », Cahiers de la Méditerranée. Travailler chez l’Autre en Méditerranée/Les constructions navales en Méditerranée, 84, 2012, p. 309-323.

    55 Dimitropoulos Dimitris, « La pesca nell’Egeo: aspetti relativi alle attività di pesca tra il xvii e il secolo », in Ruthy Gertwagen, Seša Raicevich, Tomaso Fortibuoni et Otello Giovanardi (dir.), Il mare. Com’era, Atti del II Workshop Internationale HMAP del Mediterraneo e Mar Nero, Chioggia, 27-29 settembre 2006, ISPRA, Chioggia, 2008, p. 53-64.

    56 Faget Daniel, « Les “petites mers” marseillaises à l’époque moderne. Un commun halieutique ? », in Fabien Locher (dir.), La nature en communs. Ressources, environnement et communautés (France et Empire français xviie-xxie siècle), Ceyzérieu, 2020, p. 125-144.

    57 Cubillo de la Puente Roberto, El pescado en la alimentación de Castilla y León durante los siglos xviii y xix, Ponferrada, Universidad de León, 1998.

    58 De Nicoló Maria Lucia, Microcosmi mediterranei. Le comunità dei pescatori nell’étà moderna, Bologne, Clueb, 2004.

    59 Rivoal Solène, La Materia del pesce. Structures, gestion et organisation des approvisionnements de Venise en produits de la mer au xviiie siècle, thèse d’histoire, Aix-Marseille université, 2018.

    60 Raveux Olivier, « Du corail de Méditerranée pour l’Asie. Les ventes du marchand marseillais François Garnier à Smyrne vers 1680 », in Xavier Daumalin, Daniel Faget et Olivier Raveux (dir.), La mer en partage. Sociétés littorales et économies maritimes (xvie-xixe siècle). Études offertes à Gilbert Buti, Aix-en-Provence, PUP, 2016, p. 343-359.

    Auteur

    • Daniel Faget
      Daniel Faget est maître de conférences HDR en histoire moderne à Aix-Marseille université, et membre du laboratoire TELEMME (UMR CNRS 7303).
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    1 Guerber Éric et Le Bouedec Gérard (dir.), Gens de mer. Ports et cités aux époques modernes, Rennes, PUR, 2013. Buti Gilbert, Lo Basso Luca et Raveux Olivier (dir.), Entrepreneurs des mers. Capitaines et mariniers du xvie au xixe siècle, Paris, Riveneuve éditions, 2017.

    2 Cabantous Alain, Le ciel dans la mer. Christianisme et civilisation maritime (xvie-xixe siècle), Paris, Fayard, 1990, et Les citoyens du large. Les identités maritimes en France (xviie-xixe siècle), Paris, Aubier, 1995.

    3 Corbin Alain, Le territoire du vide. L’Occident et le désir de rivage (1750-1840), Paris, Aubier, 1988.

    4 On se réfèrera aux travaux de Dimitris Dimitropoulos, ou d’Evdokia Olympitou, publiés en italien dans Gertwagen Ruthy, Raicevich Saša, Fortibuoni Tomaso et Giovanardi Otello (dir.), Il mare. Com’era, Atti del II Workshop Internationale HMAP del Mediterraneo e Mar Nero, Chioggia, 27-29 settembre 2006, ISPRA, Chioggia, 2008.

    5 Mollat Michel (dir.), Histoire des pêches maritimes en France, Toulouse, Privat, 1987.

    6 Emmanuelli François-Xavier, « Les pêcheurs de Marseille dans la deuxième moitié du xviiie siècle », Marseille, no 103, 1975, p. 17-21.

    7 Pomponi Francis, « La pêche méditerranéenne en Provence au xviiie siècle. Vue synoptique », in Giuseppe Doneddu et Maurizio Gangemi (dir.), La pesca nel Mediterraneo occidentale (secc. xvii-xviii), Atti del Convegno di Studi Bosa, settembre 1994, Bari, Puglia Grafica Sud, 2000, p. 61-85.

    8 Miège Jean-Louis, « Pêcheurs d’éponges méditerranéens au xixe siècle », Navigation et gens de mer en Méditerranée de la Préhistoire à nos jours, Maison de la Méditerranée, no 3, Marseille, CNRS, 1980, p. 109-116.

    9 Bertrand Régis, « Le “langage patois” des “hommes de la nature”. La folklorisation des prud’hommes-pêcheurs de Marseille dans le dernier tiers du xviiie siècle », Amiras/Repères occitans, no 15-16, 1987.

    10 Larguier Gilbert, « Pêche et société en Languedoc au xviiie siècle. La pêche aux bœufs », L’Histoire grande ouverte. Hommages à E. Le Roy Ladurie, Paris, Fayard, 1997, p. 59-67.

    11 Doumenge François, « Grandeur et décadence de l’halieutique industrielle méditerranéenne », in Manuel Biscoito, Armando J. Almeida et Pedro Ré (éd.), A tribute to Luiz Saldanha, Boletim do Museu Municipal do Funchal (História natural), suplemento no 6, dezembro de 2001, Funchal-Madeira, p. 365-419.

    12 Taylor III Joseph E., Making Salmon: An Environmental History of the Northwest Fisheries Crisis, Seattle, University of Washington Press, 1999.

    13 Braudel Fernand, La Méditerranée et le Monde méditerranéen à l’époque de Philippe II, Paris, Armand Colin, 1949.

    14 Le Roy Ladurie Emmanuel, Histoire du climat depuis l’an mil, Paris, Flammarion, 1967.

    15 Faget Daniel, Marseille et la mer. Hommes et environnement marin (xviiie-xxe siècle), Rennes/Aix-en-Provence, PUR/PUP, 2011, p. 311-317.

    16 Glémarec Michel, Qu’est-ce que la biologie marine ?, Paris, Vuibert, Adapt-SNES, 2007.

    17 Figuières Charles, « Les critères de la biodiversité : propriétés et difficultés d’usage », INRA Sciences Sociales-Recherches en économie et sociologie rurales, no 4-5, septembre 2008, p. 1-4.

    18 Martínez Shaw Carlos et Fernández Díaz Roberto, « Els sistemas de pesca a la Catalunya de l’Antic Régim », L’Avenç, 33, 1980, p. 42-53.

    19 Martín Corrales Eloy, « El commercio catalano-andaluz en la primera mitad del siglo xviii », Primer Congreso de Historia Catalano-andaluz, L’Hospitalet del Llobregat, Fundació Gresol, 1995, p. 127-166.

    20 Costa Maria Mercè, « Conflictes de pesca a les mars de Palamós (1571-1576) », Estudis del Baix Empordà, 14, 1995, p. 157-162.

    21 Alegret Joan Lluis et Martí Miquel, La pesca a Catalunya, Barcelona, Angle Editorial, 2003.

    22 Garrido Escobar Alfons, La pesca al cap de Creux a l’època moderna (segles xvi-xviii), organització, gestió i conflictes per l’accés als recursos pesquers, thèse de doctorat, université de Gérone, 2012.

    23 Quénet Grégory, « L’anthropocène et le temps des historiens », Annales. Histoire, Sciences Sociales, 2017/2, p. 267-299.

    24 McNeill John R. et Engelke Peter, The Great Acceleration. An Environmental History of the Anthropocene since 1945, Cambridge (Mass.), Harvard University Press, 2014.

    25 Garrido Escobar Alfons, « Anar al petardo: la pêche à l’explosif sur la Costa Brava », in Daniel Faget et Myriam Sternberg (dir.), Pêches méditerranéennes, Origines et mutations, Aix-en-Provence, Karthala/MMSH, coll. « L’Atelier Méditerranéen », 2015, p. 189-200.

    26 Sont ainsi désormais disponibles pour les chercheurs ces sources essentielles : Garrido Escobar Alfons, Pérez Montse, Alegret Joan-Lluis et Darnaculleta Montserrat (dir.), Les ordinacions de la pesquera de Calonge (segles xv-xvii), Palamós, Museu de la Pesca, 2010. Prat Enric, Serna Erica et Vila Pep (dir.), Les ordinacions de la pesquera de Cadaqués, Palamós, Museu de la Pesca, 2006. Lleonart Jordi et Camarosa Josep-Maria, La pesca a Catalunya el 1722 segons un manuscrit de Joan Salvador i Riera, Barcelona, Museu Marítim-Diputació de Barcelona, 1987.

    27 Santana Pérez Juan Manuel et Santana Pérez Germán, La pesca en el banco sahariano. Siglos xvii y xviii, Madrid, Catarata, 2014.

    28 Fernández Casanova Carmen, Historia da pesca en Galicia, Saint-Jacques-de-Compostelle, Publicacións da Universidade de Santiago de Compostela, 1998.

    29 D’Arienzo Valdo et Di Salvia Biaggio, Pesci, barche, pescatori nell’area mediterranea dal medioevo all’età contemporanea, Milano, Franco Angeli, 2010. Doneddu Giuseppe et Fiori Alessandro, La pesca in Italia tra età moderna e contemporanea. Produzione, mercato, consumo, Sassari, EDES, 2003.

    30 D’Angelo Michela, « L’histoire maritime en Italie », Revue d’histoire maritime, no 10-11, 2010, p. 195-219.

    31 De Nicoló Maria Lucia, « L’età delle tartane », in Maria Lucia De Nicoló (dir.), Tartane, Rerum Maritimarum, no 9, Pesaro, Museo della marineria, 2013, p. 7-39.

    32 De Nicoló Maria Lucia, « Le ostriche della povera gente. Vongole dell’Adriatico. Storia, produzione, commercio », Rerum Maritimarum, no 17, Pesaro, Museo della marineria, 2015, p. 1-143.

    33 Clemente Alida, Mestiere dell’incertezza. La pesca nel golfo di Napoli tra xviii e xx secolo, Naples, Guida, 2006.

    34 Denis Delacour Christopher, « La pêche “alla gaetana” et le marché romain. Les conditions socio-économiques d’une insertion professionnelle (xviiie siècle) », Rives, no 43, octobre 2012, p. 43-57.

    35 Giovanardi Otello et Raicevich Seša, « Ecologia storica, impatto della pesca e approcio partecipativo per la tutela della biodiversità e la gestione delle risorse marine », Conferenza ISPRA per la conservazione della biodiversità. Ricerca applicata, strumenti e metodi, Rome, 24-25-26 nov. 2010.

    36 Buti Gilbert, Les chemins de la mer. Un petit port méditerranéen : Saint-Tropez (xviie-xviiie siècles), Rennes, PUR, 2010.

    37 Faget Daniel, Marseille et la mer. Hommes et environnement marin (xviiie-xxe siècle), op. cit.

    38 Larguier Gilbert, « Pêche et société en Languedoc au xviiie siècle », art. cité.

    39 Larguier Gilbert (dir.), Les hommes et le littoral autour du golfe du Lion (xvie-xviiie siècle), Perpignan, PUP, 2012.

    40 Larguier Gilbert, « Pêche, environnement et société littorale autour du golfe du Lion au xviiie siècle », in Gilbert Larguier (dir.), Les hommes et le littoral autour du golfe du Lion, op. cit., p. 71-101.

    41 Tous trois ont d’ailleurs appartenu aux premiers bureaux de l’European Society for Environmental History (précision donnée par Stéphane Frioux) et organisé de nombreuses sessions de colloque sur l’histoire des stocks de poisson et des pêches dans la Baltique et l’Atlantique nord.

    42 Acerra Martine et Sauzeau Thierry, « Zones construites, zones désertes sur le littoral atlantique. Les leçons du passé », Norois, 2012/1, no 222, p. 103-114.

    43 Charpentier Emmanuelle, Le peuple du rivage. Le littoral nord de la Bretagne au xviiie siècle, Rennes, PUR, 2013.

    44 Cerino Christophe, Sociétés insulaires, guerres maritimes et garnisons : Belle-Île-en-Mer au siècle de Louis xiv, thèse d’histoire, université Rennes 2, 2001.

    45 Grancher Romain, Les usages de la mer : droit, travail et ressources dans le monde de la pêche à Dieppe (années 1720-années 1820), thèse d’histoire, université de Rouen, 2015.

    46 Pavé Marc, La pêche côtière en France (1715-1850). Approche sociale et environnementale, Paris, L’Harmattan, 2013.

    47 Milieu marin : l’U. E. offre une protection étendue, mais superficielle, Rapport spécial de la Cour des comptes européenne, 2020.

    48 Piante Catherine et Ody Denis, Blue Growth in the Mediterranean Sea: the Challenge of Good Environmental Status. MedTrends Project, WWF-France, 2015.

    49 Santana Pérez Juan-Manuel, « La historia de la pesca y los estudios integrales de Carlos Martínez Shaw », in Roberto Fernández (dir.), Carlos Martínez Shaw. Historiador modernista, Lleida, Edicions de la Universitat de Lleida, 2010, p. 123-135.

    50 Un programme de recherche récent a ainsi permis, à partir des rapports des agents de santé du port de Livourne, et de ceux des autorités consulaires de Tunis, de reconstituer les tonnages d’éponges exploitées dans le golfe de Gabès au cours du xviiie siècle, démontrant la richesse passée de cet écosystème marin : Faget Daniel et Carroll Éric, « Histospongia: a database on the Mediterranean sponges (18th century) », Cahiers de Biologie Marine, no 57, 2016, p. 317-321.

    51 Faget Daniel, L’écaille et le banc. Ressources de la mer dans la Méditerranée moderne (xvie-xviiie siècle), Aix-en-Provence, PUP, 2017.

    52 Sternberg Myriam, La pêche à Lattes dans l’Antiquité à travers l’analyse de l’ichtyofaune, thèse de doctorat, Lattara, no 8, 1995. Béarez Philippe, Grouard Sandrine et Clavel Benoît (dir.), Archéologie du poisson, 30 ans d’archéo-ichtyologie au CNRS, Hommage aux travaux de Jean Desse et Nathalie Desse-Berset, xivth ICAZ Fish Remains Working Group Meeting, Antibes, éd. APDCA, 2008. Clavel Benoît et Vorenger Justine, « Quelques données sur la pêche et la consommation du poisson en milieu castral dans le comté d’Amiens (Somme, France) du xe au xive siècle », in Philippe Béarez, Sandrine Grouard et Benoît Clavel (dir.), Archéologie du poisson, 30 ans d’archéo-ichtyologie au CNRS, op. cit., p. 61-66.

    53 On appelle palangre un engin de pêche constitué d’une ligne-mère, équipée de plusieurs centaines de bras de ligne munis d’hameçons. Ce matériel, qui nécessite un accès à des appâts abondants, appartient à la catégorie des engins fixes : il est posé sur le fond. Il est utilisé par les pêcheurs de Méditerranée depuis l’Antiquité.

    54 Faget Daniel, « Maîtres de l’onde, maîtres des marchés et des techniques : les migrants catalans à Marseille au xviiie siècle (1720-1793) », Cahiers de la Méditerranée, no 84, juin 2012, p. 159-172. Denis Delacour Christopher, « La pêche “alla gaetana” et le marché romain », art. cité. De Nicoló Maria Lucia, « Recherches sur l’histoire de la pêche en Méditerranée : Tartanes de Provence, tartanes de Vénétie, trabacs, modèles adriatiques pour la pêche à la traîne et le petit cabotage (xviie-xviiie siècles) », Cahiers de la Méditerranée. Travailler chez l’Autre en Méditerranée/Les constructions navales en Méditerranée, 84, 2012, p. 309-323.

    55 Dimitropoulos Dimitris, « La pesca nell’Egeo: aspetti relativi alle attività di pesca tra il xvii e il secolo », in Ruthy Gertwagen, Seša Raicevich, Tomaso Fortibuoni et Otello Giovanardi (dir.), Il mare. Com’era, Atti del II Workshop Internationale HMAP del Mediterraneo e Mar Nero, Chioggia, 27-29 settembre 2006, ISPRA, Chioggia, 2008, p. 53-64.

    56 Faget Daniel, « Les “petites mers” marseillaises à l’époque moderne. Un commun halieutique ? », in Fabien Locher (dir.), La nature en communs. Ressources, environnement et communautés (France et Empire français xviie-xxie siècle), Ceyzérieu, 2020, p. 125-144.

    57 Cubillo de la Puente Roberto, El pescado en la alimentación de Castilla y León durante los siglos xviii y xix, Ponferrada, Universidad de León, 1998.

    58 De Nicoló Maria Lucia, Microcosmi mediterranei. Le comunità dei pescatori nell’étà moderna, Bologne, Clueb, 2004.

    59 Rivoal Solène, La Materia del pesce. Structures, gestion et organisation des approvisionnements de Venise en produits de la mer au xviiie siècle, thèse d’histoire, Aix-Marseille université, 2018.

    60 Raveux Olivier, « Du corail de Méditerranée pour l’Asie. Les ventes du marchand marseillais François Garnier à Smyrne vers 1680 », in Xavier Daumalin, Daniel Faget et Olivier Raveux (dir.), La mer en partage. Sociétés littorales et économies maritimes (xvie-xixe siècle). Études offertes à Gilbert Buti, Aix-en-Provence, PUP, 2016, p. 343-359.

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    • (2022) France grise, France verte. DOI: 10.3917/arco.vrign.2022.01.0205
    • Cornu, Pierre. (2023) Un historien en interdisciplinarité. Essai d’épistémologie située. Natures Sciences Sociétés, 31. DOI: 10.1051/nss/2023016

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    Faget, D. (2022). L’histoire environnementale, nouveau chantier de l’histoire des pêches en Europe méridionale ?. In S. Frioux & R. Bécot (éds.), Écrire l’histoire environnementale au xxie siècle (1‑). Presses universitaires de Rennes. https://doi.org/10.4000/books.pur.164662
    Faget, Daniel. « L’histoire environnementale, nouveau chantier de l’histoire des pêches en Europe méridionale ? ». In Écrire l’histoire environnementale au xxie siècle, édité par Stéphane Frioux et Renaud Bécot. Rennes: Presses universitaires de Rennes, 2022. https://doi.org/10.4000/books.pur.164662.
    Faget, Daniel. « L’histoire environnementale, nouveau chantier de l’histoire des pêches en Europe méridionale ? ». Écrire l’histoire environnementale au xxie siècle, édité par Stéphane Frioux et Renaud Bécot, Presses universitaires de Rennes, 2022, https://doi.org/10.4000/books.pur.164662.

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    Frioux, Stéphane, et Renaud Bécot, éditeurs. Écrire l’histoire environnementale au xxie siècle. Presses universitaires de Rennes, 2022, https://doi.org/10.4000/books.pur.164608.
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