Introduction à la seconde partie
p. 183-184
Texte intégral
1À partir de décembre 1900, l’Algérie jouit de l’autonomie budgétaire. Ce nouveau régime confère aux acteurs locaux – élus, chambres de commerce et associations de personnel – de nouvelles marges de manœuvre pour réclame l’organisation du service algérien des PTT (Postes, Télégraphes et Téléphones), étendre le réseau téléphonique, construire de nouveaux édifices ou introduire un timbre spécial. La période ne met pas pour autant fin aux hésitations entre la reconduction des schémas métropolitains et l’introduction de pratiques jugées mieux adaptées au terrain colonial (chap. v). Entre 1901 et 1919, des considérations budgétaires poussent les représentants de l’Algérie à renforcer le clivage entre les agents qui appartiennent au cadre métropolitain et ceux qui sont placés sous la responsabilité du gouvernement général de l’Algérie. Se surimposent d’autres hiérarchies, entre ouvriers et employés, titulaires et non-titulaires, hommes et femmes, citoyens et non-citoyens, qui décrivent la constellation complexe d’un monde du travail en situation coloniale (chap. vi).
2Le centenaire de la prise d’Alger peut être appréhendé comme un moment d’affirmation de l’État colonial, qui s’immisce plus loin dans le territoire algérien et le marque, physiquement, à toutes les échelles. D’une guerre mondiale à l’autre, la vigueur avec laquelle le service algérien des PTT développe son réseau a de quoi surprendre. Presque sourd au déficit qui s’accumule, il se réorganise, construit des édifices monumentaux, étend ses ramifications dans le désert comme à l’intérieur des douars* (chap. vii). Le trafic augmente de manière spectaculaire et les populations de l’Algérie, même isolées, démunies ou illettrées, se saisissent de ces nouveaux outils de communication (chap. viii). Cette politique audacieuse et onéreuse pousse à rationaliser certaines dépenses et à s’appuyer sur un personnel précaire, qui reste longtemps parfois aux portes de l’administration (chap. ix). Mais globalement, les autorités coloniales semblent accepter le coût de cette présence renforcée sur le territoire colonisé.
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