Table des matières
Omar Carlier
PréfacePremière partie. Administrer un territoire colonisé avec des outils métropolitains (1830-1901)
Chapitre I. « Bordj es-Sinial », caravansérails et diligences (années 1830-1860)
Héritages précoloniaux et emprise des militaires
- Tâtonnements et tensions au début de la colonisation
- En amont du moment colonial
- Ambivalence d’un service postal « mi-civil, mi-militaire »
- Le télégraphe : modernité coloniale et obsession sécuritaire
- Au service des civils européens
- Des hommes en terrain algérien
- Personnel colonial et personnel « continental »
- Télégraphistes en Algérie dans les années 1850
- Maillons de la chaîne postale : hommes de peine, cavaliers et entrepreneurs « indigènes »
- Un réseau déployé sur le Tell algérien
- Conquérir et organiser les territoires civils
- Traverser la vallée du Chélif
- Aménager le Tell
- Conclusion. Continuités et bricolages
Chapitre II. Un prolongement de la métropole ? (années 1860-1890)
- Une assimilation tâtonnante sous contrainte budgétaire
- Une organisation calquée sur la métropole
- Unifier et réduire les tarifs
- Maîtriser le budget ou soutenir le projet colonial ?
- Deux réformes d’importance
- La fusion des P&T dans les années 1870
- Le décret de rattachement du 11 mars 1881
- Un monde du travail contrasté
- Fonctionnaires en Algérie
- Recrutement local et procédures métropolitaines
- Les langues, une préoccupation secondaire
- En bas de l’échelle, le petit personnel non citoyen, féminin, local
- Musulmans et juifs, « indigènes » et naturalisés
- Les débuts de la féminisation
- Conditions de travail et inégalités salariales
- Relier la colonie à la métropole
- Avec des liaisons postales maritimes
- Avec des câbles télégraphiques sous-marins
- Conclusion. Un État réactif en situation coloniale
Chapitre III. Morphologie d’un réseau de communication (1865-1900)
- Quadriller, contrôler et administrer le Tell
- Un instrument de l’appropriation du territoire
- Dans le sillage des militaires
- Les usages administratifs de la poste et du télégraphe
- Un réseau hiérarchisé
- Quelques principes de différenciation spatiale
- Des poches d’inaccessibilité
- Un réseau de colonisation façonné avec le concours des municipalités
- La pression des usagers européens
- L’implication financière des communes
- Nuancer le désengagement de l’État
- Administrer à moindres frais
- Retour sur la sous-administration
- Peser sur les contribuables algériens
- Le Sud algérien : rejouer les logiques de la conquête
- Un réseau de communication à la conquête du Sud (années 1850-1890)
- Assurer la liaison avec les postes militaires
- Le front de colonisation dans le Sud-Oranais
- Traverser, connecter et moderniser le désert (1890-1905)
- Tensions entre civils et militaires
- Combinaisons sahariennes
- Relier les possessions françaises en Afrique : esquisse d’un réseau impérial
- Vers un réseau maghrébin ?
- Les communications algéro-tunisiennes
- La liaison Marnia-Oujda (1907)
- Le télégraphe transsaharien, alternative aux circuits maritimes et ferroviaires
- La jonction maritime entre la métropole, l’Algérie et le reste de l’Afrique
- La mission de reconnaissance et l’essoufflement du projet
- Conclusion. Jeux d’échelles
Chapitre IV. Usages et usagers à la fin du xixe siècle
- Déployer la palette des usagers
- La lente démocratisation de la poste et du télégraphe
- Un trafic en hausse
- Les moyens et l’instruction nécessaires
- Une pluralité d’usagers européens
- Militaires et fonctionnaires, commerçants et avocats
- Dans le monde rural
- Immigrés, missionnaires et touristes : écrire dans l’empire ou à l’étranger
- Correspondances féminines
- Traces d’usagers « indigènes »
- Les usagers juifs dans un entre-deux
- Usagers algériens
- Façonner des usagers modèles et modernes
- Accélérations et appropriations
- Une révolution des transports et des communications
- L’intériorisation d’un temps postal
- Un nouveau rapport à l’argent ?
- Une « institution de proximité »
- « Eux » et « nous », les colonisés à l’épreuve de la technique
- Diffuser les normes bureaucratiques et les codes épistolaires
- La relation des usagers à l’administration
- Une modernité détournée
- Usages pluriels et circuits parallèles
- Manières d’écrire et de fréquenter le bureau de poste
- Ce qui échappe à l’administration : caravanes, colporteurs et rumeurs
- Usages insolites : vols et dégradations dans l’Algérie rurale colonisée
- Les dégradations du matériel : résistances ou jeux d’enfants ?
- « Indigéniser » la modernité, tirer profit des matériaux
- Hold-up et attaques de diligence
- Conclusion. Civiliser, moderniser
Seconde partie. S’inscrire dans la durée (1898-1939)
Chapitre V. Entre tutelle métropolitaine et revendication d’autonomie (1898-1919)
- Les acteurs de l’Algérie à la manœuvre
- Les conséquences de l’autonomie budgétaire
- « Quand vient la décentralisation, le gouverneur retrouve ses pouvoirs postaux »
- L’inspection générale, un rouage administratif « inutile » et « dispendieux » ?
- Le déficit revendiqué d’un service public
- La sixième section du budget spécial
- Derrière « l’impression de faillite », un déficit assumé
- Une pluralité d’acteurs locaux
- Se démarquer de la métropole, réaffirmer la personnalité algérienne
- De nouveaux hôtels des postes, vitrines de la colonie
- En finir avec des bâtiments inadaptés, vétustes et insalubres ?
- Bâtir avec les chambres de commerce
- La grande poste d’Alger : temple de la technologie et esthétique néo-mauresque
- « La seule colonie qui n’ait pas son timbre »
- « C’est le timbre fantôme, vœu toujours réitéré, avec un touchant insuccès »
- Faire connaître l’Algérie (1924-1939)
- Le réseau téléphonique, « une poussière de petits circuits, de petits réseaux, mais aucun conducteur général »
- Genèse du réseau téléphonique
- Entre monopole d’État et avances des chambres de commerce
- Sur les traces du télégraphe
- Précocité de la toile algéroise et déséquilibres régionaux
- Maîtriser le développement du réseau
- Intérêt national et pénuries de guerre
- Un développement spectaculaire, des usagers privilégiés
- « Il n’y a que quelques privilégiés qui peuvent profiter ainsi du service public »
- Un luxe ?
- Problèmes techniques et défaillances du personnel
- Apprendre et… attendre
- Dans le collimateur, les dames employées du téléphone
- Conclusion. Au plus près des acteurs et du terrain
Chapitre VI. Histoires d’un monde du travail dans l’Algérie colonisée (1901-1919)
- Entrer aux PTT
- Français·e, instruit·e et en bonne santé
- Les voies d’entrée : concours, recommandations et priorités
- La voie des concours
- Requêtes, recommandations et piston
- Priorité aux candidats militaires
- Par la petite porte : les femmes et les enfants d’abord
- Croissance des effectifs et attrait de la fonction
- Clivages au travail en situation coloniale
- Cadre algérien et cadre métropolitain
- Quart colonial et écarts de salaire
- Une mesure qui divise et mobilise
- Débouchés restreints et retour impossible
- Vers la fusion des cadres
- Des « indigènes » aux PTT ?
- Invisibles et subalternes
- En position médiane
- Un monde composite de petits travailleurs
- Des femmes dans les bureaux de poste (1900-1919)
- Dames employées contre commis
- Profils contrastés et histoires de famille
- À l’intérieur
- Usure au travail, polyvalence et carrières accidentées
- Cadences et précarisation dans les grands bureaux
- Dans les campagnes, des fonctionnaires à plusieurs casquettes
- Des trajectoires heurtées
- Indiscipline
- Le personnel dans la guerre
- Conclusion. Cols bleus ou cols blancs ?
Chapitre VII. Construire un réseau de communication moderne (1919-1939)
- Un climat de réformes
- Réorganiser le service
- « Au moment où la France bouleverse ses méthodes de travail, l’Algérie doit aussi changer les siennes »
- « Associer la clientèle, et particulièrement les représentants des grands intérêts économiques »
- Le refus de la régionalisation
- Dépenser sans compter ?
- Le budget annexe, un tournant commercial
- Marquer l’espace urbain. Un ambitieux programme de construction
- Accélération et modernisation
- Les chemins de la communication
- Un réseau maillé et coordonné
- La motorisation du transport du courrier
- Concurrences et complémentarités
- L’aéropostale, à la pointe de la modernité
- Connecter les vastes étendues sahariennes
- Jouer sur les complémentarités
- Un service public de transport automobile
- Les PTT, « le premier et le plus important des liens impériaux »
- La poste au douar, de nouveaux services pour les populations rurales colonisées
- Désenclaver les campagnes algériennes
- Les agences postales, un « organe d’extension très souple »
- Bricolages d’avant-guerre
- Apporter le courrier dans les douars
- Une certaine latitude des administrateurs
- Au plus près des usagers algériens. L’exemple kabyle
- Une clientèle indiscutable, équipée à moindres frais
- Relier au téléphone et multiplier les agences postales
- Conclusion. Une politique audacieuse ?
Chapitre VIII. Au contact ? Un service de proximité
- Une entrée discrète dans le quotidien des populations
- Le tournant de la Première Guerre mondiale
- Une surveillance renforcée
- Un moment d’acculturation radical
- Les indices diffus d’usages pluriels
- Les bouleversements des années 1920-1930
- Un nouveau rapport à l’écrit
- Épargne, pensions et transactions
- Rester en contact malgré la migration
- Circuler entre les registres
- Adopter, s’approprier et revendiquer
- Diffuser les règles du jeu, éduquer le public
- Une « clientèle spéciale »
- Une demande qui s’exprime
- Réinterpréter, contester et contourner
- Concurrences et querelles locales
- Débattre la modernité du colonisateur
- Concurrencer les circuits ancestraux
- Interactions plurielles en situation coloniale
- L’interface du guichet
- Se rencontrer au bureau de poste
- Ressources linguistiques d’un personnel pluriel
- Européennes et Algériens à la tête de bureaux secondaires
- Le facteur, un médiateur
- Hommes en uniforme
- Les longues tournées des facteurs ruraux
- Les quartiers de la distribution à Alger
- Solidarités et tensions locales
- Conclusion. Retour sur une « clientèle spéciale »
Chapitre IX. Postiers en Algérie dans l’entre-deux-guerres
L’« occasion manquée » de la démocratisation
- Au lendemain de la guerre, une reconfiguration des clivages
- De nouveaux droits pour les postiers
- Compression des effectifs et écarts de salaire
- Une politique sociale en faveur du personnel
- Des réformes qui redessinent la frontière entre citoyens et non-citoyens
- L’impact limité de la loi Jonnart
- « Le quart colonial mis à part, il n’y a aucune différence »
- Les emplois réservés aux anciens militaires et combattants « indigènes »
- Dissensions dans les rangs du personnel féminin
- Concurrence entre dames et commis
- Des emplois réservés aux veuves de guerre
- Rancœurs dans les rangs du personnel féminin
- Les voix des « humbles » et des non-citoyens (années 1930)
- S’engager en politique, militer dans les syndicats
- La division des forces syndicales
- Des employés sous étroite surveillance
- Des postiers algériens dans l’arène politique
- Les revendications du personnel non citoyen
- L’obtention du quart colonial et l’ouverture des emplois publics
- Un plafond de verre ? L’impossible titularisation
- Condition subalterne et violence des relations professionnelles
- Retour sur la bipolarité coloniale : la norme et l’exception
- L’exception : pionnières et privilégiés
- L’entrée des Algériennes aux PTT
- Le dessus du panier : fils de caïd, anciens combattants et naturalisés
- Profils de candidats « ordinaires » dans le Constantinois
- La khassa du chaab (la crème du peuple)
- Typologie de postiers non citoyens dans l’entre-deux-guerres
- Des Français·e·s, jeunes et instruits
- Des candidats aux origines modestes déjà éloignés du monde paysan
- Postiers « indigènes » entrés sur le tard
- Conclusion. Tous logés à la même enseigne ?
