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L’Église dans l’enseignement secondaire

 | 
Samuel Gicquel
, 
Frédéric Le Moigne

Première partie. Les fondations

L’enseignement secondaire catholique en France de 1806 à 1959

Les mutations du paysage institutionnel

Samuel Gicquel

Texte intégral

  • 1 Pour une approche synthétique de l’histoire de l’enseignement privé, voir par exemple Poucet Bruno, (...)
  • 2 Archives nationales, F17 8847, rapport à l’empereur, 4 avril 1854 (pour les statistiques, voir p. 1 (...)
  • 3 Enquête sur l’enseignement secondaire, t. III, Paris, Motteroz, 1899.
  • 4 Annuaire officiel de l’enseignement libre catholique : 1933, Versailles, Quénard, 1933, 478 p.
  • 5 Annuaire national officiel du Secrétariat d’Études pour la liberté d’enseignement et la défense de (...)

1En préparant un colloque relatif aux institutions catholiques d’enseignement secondaire, surgit naturellement une question : de combien d’institutions parlons-nous ? La littérature scientifique offre bien quelques aperçus ponctuels ou localisés, mais les études d’envergure menées à l’échelle française font défaut pour saisir les fluctuations dans le temps. Plusieurs synthèses analysent les dynamiques de l’enseignement privé1, sans toujours distinguer la part du primaire et du secondaire, ni passer de l’élève aux institutions. Cette relative méconnaissance s’explique par l’absence de documentation sérielle, permettant de suivre les évolutions numériques, année après année, tout du moins jusqu’au milieu du xxe siècle. Tout panorama sur les années antérieures doit s’appuyer sur des enquêtes ponctuelles, telles que celles menée par l’État en 18542 ou en 18983, en aval ou en amont de tournants législatifs, ou par l’enseignement catholique en 19334 ou en 19585, dans la perspective de la publication d’annuaires. L’existence de ces enquêtes, sollicitées dans cette étude, montre que l’enjeu numérique n’est pas mince. Pour l’État comme pour l’Église, le nombre révèle la force relative de l’enseignement catholique et sa capacité de résistance ou de mobilisation.

2C’est à la question initiale du nombre que la présente communication entend répondre, pour planter le décor en ouverture de ce colloque et brosser un vaste panorama entre deux moments charnières dans l’histoire de l’éducation en France : 1806, qui voit la création de l’université, hors de laquelle aucun établissement ne peut émerger sans l’autorisation de son chef, et 1959, qui ouvre la voie à la signature des contrats d’association avec l’État. Entre ces dates, deux moments charnières jalonnent l’histoire de l’enseignement catholique : la loi Falloux de 1850 qui libéralise l’enseignement secondaire et émancipe les institutions catholiques de la tutelle universitaire ; et l’offensive républicaine laïque des années 1880-1905, qui sépare strictement l’enseignement public, désormais forcément laïc, de l’enseignement privé catholique. Observer l’enseignement secondaire catholique sur le long terme, c’est donc interroger un objet mouvant, à la généalogie complexe. L’enseignement secondaire catholique du xxe siècle est l’héritier de l’enseignement libre, qui a fleuri après l’adoption de la loi Falloux et qui prolonge le système d’enseignement privé, aux mains du clergé et distinct des lycées royaux et des collèges municipaux.

3Cette définition sommaire ne saurait circonscrire parfaitement l’objet étudié. L’objectif de la première partie est précisément de revenir sur ses frontières, dont le caractère flou menace de ruiner toute tentative précise de recensement. Une fois ces limites posées, il demeure malgré tout possible de donner des ordres de grandeur qui témoignent de la multiplication des institutions secondaires d’enseignement catholique et de leur diversification, entre le début du xixe siècle et le milieu du xxe siècle.

Un paysage aux frontières floues

  • 6 Voir Abjean Philippe, « Saint-Pol-de-Léon, Notre-Dame-du-Kreisker », dans Yann Celton, Samuel Gicqu (...)
  • 7 Prost Antoine, « De l’enquête à la réforme. L’enseignement secondaire des garçons de 1898 à 1902 », (...)
  • 8 Archives départementales de Haute-Savoie, 1 T 257 et archives du collège-lycée Saint-Joseph de Thôn (...)

4Identifier les contours de l’enseignement libre secondaire catholique est une entreprise délicate, surtout au xixe siècle, pour trois raisons principales. La première, caractéristique de la période qui précède les lois de laïcisation, tient à l’identité complexe de plusieurs collèges municipaux. Théoriquement, les collèges de la période concordataire sont sous la tutelle des municipalités et n’entrent donc pas dans la généalogie de l’enseignement catholique. La réalité est plus complexe, comme en témoigne le cas des collèges municipaux de Lesneven et de Saint-Pol-de-Léon, qui, au xixe siècle, sont aux mains du clergé. Ces deux établissements sont universitaires et le principal, comme les professeurs, sont nommés par le ministre de l’Instruction publique. Mais en vertu d’un contrat passé entre la ville et l’État, ces derniers sont choisis parmi les prêtres diocésains présentés par l’évêque de Quimper et Léon. Si, sur le plan administratif, ces deux établissements sont incontestablement des collèges municipaux, ils font dans les faits office de petits séminaires dans le fertile Léon. La situation se prolonge jusqu’à la veille de la Première Guerre mondiale quand, dans un contexte de laïcisation du personnel des établissements publics, les collèges de Saint-Pol-de-Léon et de Lesneven se muent en institutions libres de Notre-Dame-du-Kreisker et de Saint-François, respectivement en 1911 et 19146. Mais la continuité pédagogique l’emporte sur la rupture administrative ; ces institutions libres sont incontestablement les filles de collèges municipaux cléricaux. Si les données statistiques de l’enquête de 1898 laissent croire que le Finistère est une terre hostile à l’enseignement catholique par rapport aux autres départements bretons7, dans les faits, il n’en est rien. Le caractère artificiel des frontières tracées entre des catégories administratives à la fin du xixe siècle est davantage encore mis en évidence par la comparaison des deux cas précédents avec celui du collège de Thônes en Haute-Savoie. Selon les termes d’une convention passée entre la municipalité et l’évêché, et approuvée par le ministère quand la Savoie est devenue française, la commune de Thônes fournit les bâtiments et une contribution financière, tandis que le diocèse d’Annecy donne des professeurs8. Cette formule mixte, qui se prolonge jusqu’en 1933, au prix de nombreuses discussions et adaptations, n’est pas sans rappeler le fonctionnement des collèges léonards de la fin du xixe siècle. Pourtant, l’enquête de 1898 les range dans deux catégories différentes, puisque le collège de Thônes est considéré comme un établissement libre. Les catégories administratives se superposent ici difficilement à la réalité du terrain.

  • 9 Secondy Louis, Les établissements secondaires libres et les petits séminaires de l’académie de Mont (...)
  • 10 Pochat-Baron François (chanoine), Histoire de Thônes depuis les origines les plus lointaines jusqu’ (...)

5La seconde difficulté rencontrée par quiconque cherche à repérer les institutions libres catholiques au cours du xixe siècle est d’opérer une distinction entre les maisons privées laïques et celles qui sont aux mains du clergé. Si le profil du directeur apporte un éclairage précieux dans la plupart des cas, il n’est pas toujours déterminant. Certaines institutions, bien que dirigées par des laïcs, sont marquées par les mêmes principes qu’un établissement ouvertement confessionnel. Bien plus, il arrive que des laïcs ne soient que des directeurs fictifs placés dans leur fonction pour pallier l’absence de clercs diplômés. Louis Secondy en a relevé plusieurs exemples dans l’académie de Montpellier, au cours de la seconde moitié du xixe siècle. C’est par exemple le cas à Gignac, au Sacré-Cœur de Sète et à Prime-Combe, où l’établissement lazariste est dirigé par des laïcs9. À Thônes, en Savoie, ce sont les prêtres enseignants qui tiennent le collège, pourtant officiellement placé sous la direction du laïc Ferdinand Rolland, entre 1873 et 1877, pour satisfaire les conditions de diplômes et d’expérience imposées par la loi Falloux10.

  • 11 Archives nationales, F17 8847, note du ministère de l’Instruction publique et des Cultes, 2e divisi (...)
  • 12 Le Secrétariat d’études pour la liberté de l’enseignement et la défense de la culture a été créé en (...)

6Enfin, la troisième difficulté n’est pas tant liée à la difficulté d’identifier une institution libre catholique que de savoir ce qui sépare l’enseignement primaire du secondaire. Si la démarcation est relativement claire dans les collèges municipaux et les lycées d’État, il n’en va pas de même dans l’enseignement privé confessionnel, en particulier au xixe siècle. En 1855, une note au ministre de l’Instruction publique traduit bien la difficulté de distinguer les élèves du primaire du secondaire. Les services de l’État, qui s’y sont essayés, n’ont pu produire des chiffres que dans 11 académies sur 16, résultats qui, avoue le rédacteur, « proviennent de déclarations, assurément encore très incomplètes11 ». À la fin du xixe siècle, le primaire et le secondaire ne forment pas davantage deux entités distinctes. Pour preuve, l’enquête sur l’enseignement secondaire de 1898 recense neuf institutions catholiques d’enseignement secondaire ne scolarisant aucun élève de la sixième à la philosophie, leur effectif se concentrant dans les classes primaires. La pratique ne correspond donc pas toujours à l’étiquette et certaines écoles primaires continuent de s’afficher comme des établissements secondaires pour gonfler leur prestige, en se contentant de pousser quelques grands vers un niveau supérieur en latin pour donner l’impression de ne pas usurper un titre. Au cours du xxe siècle, sous la pression de l’État, les établissements catholiques pseudo-secondaires sont sans doute moins nombreux mais la distinction entre les classes primaires et secondaires n’est jamais aussi forte que dans l’enseignement public, ce qui nourrit le doute sur les chiffres fournis par l’enseignement catholique. Dans son annuaire de 1958 par exemple, le Secrétariat d’études pour la liberté de l’enseignement et la défense de la culture12 livre des données précieuses sur les effectifs dans chaque institution, mais ne distingue jamais ceux qui relèvent des classes primaires ou secondaires. À titre d’exemple, dans le diocèse de Nice, sur 12 institutions féminines d’enseignement secondaire général, au moins trois abritent des classes à partir de la 12e et deux à partir de la 11e. Chez les garçons, les classes primaires sont également souvent le marchepied du secondaire. Dans le diocèse de Sées, à l’exception du petit séminaire, tous les établissements catholiques secondaires ont quelques classes de primaire. Il est donc probable que les effectifs portés dans l’annuaire, dont l’un des objectifs est de montrer la vitalité de l’enseignement catholique, intègrent ces différentes catégories, sans viser l’exactitude. Pour preuve, 43 % des nombres mentionnés se terminent par le chiffre 0, ce qui témoigne de la propension des recenseurs à arrondir les résultats.

7Toute entreprise statistique relative à l’enseignement secondaire catholique est-elle pour autant menacée ? S’il s’agit de fournir des données incontestables, oui, surtout si l’on s’approche du début de la période contemporaine. Parce qu’il est privé ou libre, l’enseignement secondaire catholique échappe aux normes publiques. Il est polymorphe et se laisse difficilement appréhender. Néanmoins, toute approche quantitative ne doit pas être d’emblée rejetée. Si les frontières de l’objet sont floues, son cœur, lui, est bien identifiable. De 1806 à 1959, il est constitué d’établissements tenus par le clergé séculier ou les congrégations, qui offrent une formation secondaire. Au xixe et au début du xxe siècle, les statistiques relatives à l’enseignement secondaire catholique ne doivent donc pas être considérées comme des données exactes mais comme des indicateurs qui, mis en série, laissent deviner le dynamisme des institutions scolaires catholiques au cours de la période.

La multiplication des institutions

  • 13 Poucet Bruno, L’enseignement privé en France, Paris, PUF, coll. « Que sais-je ? », 2012, p. 7.
  • 14 Hamel Charles, Histoire de l’abbaye et du collège de Juilly depuis leurs origines jusqu’à nos jours(...)
  • 15 Savoie Philippe, La construction de l’enseignement secondaire (1802-1914). Aux origines d’un servic (...)
  • 16 Le collège Stanislas : notice historique, 1804-1870, Paris, Imprimerie de l’Œuvre de Saint-Paul, 18 (...)
  • 17 Voir par exemple L’école Saint-Thomas-d’Aquin, à Oullins, de 1833-1836 à 1886, par un ancien élève(...)

8Certes, la loi Falloux facilite la création d’institutions secondaires catholiques et offre un cadre législatif propice à l’essor de l’enseignement catholique, mais elle n’en marque pas la naissance. Dès la première moitié du xixe siècle, il existe des institutions catholiques de caractère privé, mais pas libres au sens strict du terme, puisque leur existence est soumise à l’autorisation de l’Université. En 1824, on compte en France 24 établissements privés de garçons13, mais tous ne sont pas catholiques au sens où nous l’entendons ici, c’est-à-dire dirigés par le clergé, au moins dans les faits. Faute de statistiques, il est difficile de connaître le nombre précis de ces derniers et son évolution dans les années qui suivent. L’enquête de 1898, qui donne les dates de naissance des institutions masculines toujours actives, permet d’établir que 26 d’entre elles (petits séminaires exclus) sont antérieures à la loi Falloux, mais toutes les pionnières n’ont sans doute pas traversé le siècle. Les racines de certaines sont mêmes antérieures à l’époque contemporaine, à l’image de Sorèze ou de Juilly14. Depuis la circulaire de Fontanes du 12 octobre 1810, les institutions libres étaient placées dans une sorte de dépendance, puisqu’elles étaient contraintes de conduire leurs élèves au collège ou au lycée de la ville, quand ils pouvaient en suivre les cours15. Saint-Martin de Rennes naît dans ce contexte, en 1815, sous l’impulsion d’un eudiste, et n’est qu’au départ qu’un pensionnat d’aspirants à la prêtrise qui se rendent au collège royal. Mais l’ordonnance du 27 février 1821 mit fin à cette disposition contestée et permit aux maisons particulières d’éducation d’être érigées en collèges de plein exercice. L’un des premiers établissements à en bénéficier fut l’institution fondée à Paris par l’abbé Liautard, en 1804, qui paracheva sa mue en prenant le nom de collège Stanislas en vertu d’une ordonnance royale du 13 février 182216. Les fondations se poursuivent sous la monarchie de Juillet, à un rythme que l’absence de sources ne permet pas de décrire précisément. Plusieurs sont néanmoins bien connues, grâce à des récits postérieurs, qui versent dans la littérature apologétique, valorisant tantôt la figure du fondateur, tantôt celle du bienfaiteur ou du bâtisseur17. Tandis que les collèges municipaux et les lycées d’État se construisent depuis le haut, les établissements catholiques émanent d’initiatives individuelles.

  • 18 Launay Marcel, Les séminaires français aux xixe et xxe siècles, Paris, Cerf, 2003, p. 37.

9Le nombre et la répartition des petits séminaires procèdent davantage d’une lecture administrative, que ce soit à l’échelle nationale ou à l’échelle diocésaine. Ces établissements, qui forment un rameau de l’enseignement privé catholique aux xixe et xxe siècles, se distinguent des institutions préalablement décrites par la volonté d’y stimuler les vocations et par une série de règlements spécifiques, qui limitaient leurs effectifs et leur nombre. En 1848, 49 diocèses avaient un petit séminaire unique, tandis que 25 en possédaient deux. Soissons, Besançon et Saint-Brieuc avec 3 et Lyon avec 5, étaient des exceptions tolérées eu égard à leur géographie ou à leur population18.

  • 19 AN, F17 8847.

10La loi Falloux ne marque aucunement la naissance de l’enseignement secondaire privé catholique, mais elle libéralise l’enseignement en permettant à ce dernier d’échapper à la tutelle universitaire. L’allègement des contraintes qui en résulta ouvrit par conséquent la voie à une augmentation du nombre d’institutions catholiques masculines, que des enquêtes périodiques traduisent19 (fig. 1).

Fig. 1. – Nombre d’institutions privées masculines.

Fig. 1. – Nombre d’institutions privées masculines.

11Si l’année 1850 vit la naissance d’un nombre important d’institutions privées ecclésiastiques – l’enquête de 1898 en recense 18 parmi celles qui existent encore – les années postérieures à l’adoption de la loi Falloux se caractérisent par une relative stabilité, voire par une diminution, les plus fragiles ne survivant pas. Il faut attendre les années 1860 pour assister à un essor significatif, qui s’explique par un accroissement simultané de la demande scolaire et des effectifs du clergé. Le nombre d’institutions catholiques masculines augmente de nouveau de façon spectaculaire au début de la IIIe République, en réponse à l’offensive anticléricale. L’Église investit alors massivement le terrain scolaire et le nombre d’institutions secondaires catholiques masculines bondit de 42 %, rien qu’entre 1876 et 1898. À l’échelle de la seconde moitié du xixe siècle, les progrès de l’enseignement secondaire catholique sont d’autant plus visibles que l’accroissement du nombre d’institutions s’accompagne d’une augmentation plus forte encore du nombre d’élèves qui les fréquente. Celui-ci est en effet passé de 21 195 garçons en 1854 à 67 643 en 1898 (+ 319 %), auxquels il faut ajouter 23 497 petits séminaristes, quand la population scolaire fréquentant les lycées et les collèges passait de 46 440 à 82 489 (+ 178 %). Dans le même temps, le nombre d’établissements privés laïques s’effondre. La cléricalisation de l’enseignement libre est donc la marque de la seconde moitié du xixe siècle.

  • 20 Rogers Rebecca, Les bourgeoises au pensionnat. L’éducation féminine au xixe siècle, Rennes, Presses (...)

12À partir de la fin du xixe siècle, la croissance de l’enseignement secondaire catholique est portée par les institutions féminines, qui se multiplient. Depuis plusieurs décennies, les pensionnats catholiques féminins proposaient déjà un enseignement secondaire, comme l’a montré Rebecca Rogers20. Mais l’absence d’enquête centralisée rend particulièrement ardu leur dénombrement et le manque de distinction entre le primaire et le secondaire condamne toute entreprise de recensement à vaste échelle. L’enquête de 1898 délaisse d’ailleurs l’enseignement féminin. Mais, la situation change à la charnière du xixe et du xxe siècles, quand émerge un enseignement secondaire féminin clairement identifié et se multiplient les institutions catholiques de jeunes filles proposant des cours secondaires. La France métropolitaine en compte au moins 264 en 1933, mais ce total est inférieur à la réalité car l’annuaire de l’enseignement catholique comporte des lacunes, en particulier pour les départements du Rhône et du Nord. Sans surprise, les fondations sont les plus nombreuses dans les grandes villes, Paris intra-muros en comptant à elle seule 45. Dans les années qui suivent, le nombre d’institutions catholiques d’enseignement secondaire pour jeunes filles continue d’augmenter à une vitesse remarquable, à tel point qu’il excède bientôt celui des institutions de garçons. En 1958, à la veille de la loi Debré, l’Annuaire national officiel de l’enseignement catholique en recense 718, contre 613 pour les garçons, ce qui représente respectivement 54 % et 46 % des 1331 institutions mentionnées.

13Pour l’essentiel, les bastions de l’enseignement catholique sont les terres de chrétienté du chanoine Boulard, et si l’on remonte dans le xixe siècle, les zones où les vocations affluent. Les cartes établies pour les années 1854, 1898, 1933 et 1958 le confirment (cf. fig. 2 à 7 ci-dessous).

Fig. 2. – Établissements libres dirigés par des ecclésiastiques en 1854.

Fig. 2. – Établissements libres dirigés par des ecclésiastiques en 1854.

Cartographie : Anthony Hamon – Tempora EA 7468, université Rennes 2.

Fig. 3. – Établissements libres de garçons dirigés par des ecclésiastiques en 1898.

Fig. 3. – Établissements libres de garçons dirigés par des ecclésiastiques en 1898.

Cartographie : Anthony Hamon – Tempora EA 7468, université Rennes 2.

Fig. 4. – Établissements libres dirigés par des ecclésiastiques en 1933.

Fig. 4. – Établissements libres dirigés par des ecclésiastiques en 1933.

Cartographie : Anthony Hamon – Tempora EA 7468, université Rennes 2.

Fig. 5. – Établissements libres de garçons dirigés par le clergé en 1958.

Fig. 5. – Établissements libres de garçons dirigés par le clergé en 1958.

Cartographie : Anthony Hamon – Tempora EA 7468, université Rennes 2.

Fig. 6. – Établissements libres de filles dirigés par le clergé en 1958.

Fig. 6. – Établissements libres de filles dirigés par le clergé en 1958.

Cartographie : Anthony Hamon – Tempora EA 7468, université Rennes 2.

Fig. 7. – Établissements libres dirigés par le clergé en 1958, pondérés par le nombre d’habitants.

Fig. 7. – Établissements libres dirigés par le clergé en 1958, pondérés par le nombre d’habitants.

Cartographie : Anthony Hamon – Tempora EA 7468, université Rennes 2.

14Les établissements secondaires libres de garçons dirigés par des ecclésiastiques sont surtout nombreux dans le Nord de la France, dans l’Ouest et sur une écharpe allant du Pays basque à la Savoie en passant par le sud du Massif central. Le même constat peut être fait pour les institutions féminines en 1958. Localement, la géographie de ces institutions reflète aussi l’accès différencié à l’enseignement secondaire, ce qui explique l’importance des territoires urbains, où la bourgeoisie est solidement implantée et offre des études secondaires à ses enfants. C’est le cas par exemple à Lyon, Marseille, Bordeaux et surtout Paris, où l’on trouve 19 institutions catholiques d’enseignement secondaire général de garçons en 1958 et 40 de filles. Les mêmes cartes, pondérées par le nombre d’habitants, diminuent le poids relatif de plusieurs zones urbaines et font davantage ressortir les bastions de l’enseignement catholique, à savoir l’Ouest et le sud du Massif central (cf. la carte ci-dessus).

  • 21 Prost Antoine, « De l’enquête… », op. cit.

15Dans le détail néanmoins, la carte des institutions catholiques d’enseignement secondaire général et celle de la pratique religieuse ne se superposent pas toujours exactement, comme l’avait fait remarquer Antoine Prost21, s’étonnant de la faiblesse du Finistère et de l’absence de contrastes en 1898 entre le Pas-de-Calais et une Somme traditionnellement plus tiède. Les exemples pourraient être multipliés. Le cas finistérien trouve son explication dans l’appartenance officielle des établissements catholiques léonards à l’Université. Quant à la Somme, l’analyse sur le moyen terme montre que le dynamisme apparent de la fin du xixe siècle n’est qu’un feu de paille et que seules les institutions les plus solides survivent. Le paysage scolaire catholique est mouvant, particulièrement au niveau secondaire, et il convient de se garder de tirer des conclusions prématurées par la simple analyse d’un instantané. Le zèle de quelques clercs cumulé à des difficultés passagères rencontrées par un collège ou un lycée, ou à l’inverse, la tiédeur d’un évêque et l’absence de congrégations solidement implantées suffisent parfois à peser sur les équilibres scolaires. Sur le long terme, il est toutefois rare de voir ces exceptions perdurer.

  • 22 Celton Yann, Gicquel Samuel, Le Moigne Frédéric et Tranvouez Yvon (dir.), Dictionnaire des lycées c (...)
  • 23 Pour une synthèse de l’enquête menée dans le cadre du Dictionnaire des lycées catholiques…, op. cit (...)

16La lecture des cartes réalisées laisse en outre apparaître la diversité de l’enseignement secondaire catholique. Si les institutions sont bien présentes en ville, la forte densité observée dans plusieurs départements ruraux montre qu’il serait erroné d’associer exclusivement l’enseignement catholique aux beaux quartiers. Au cours de la période étudiée, sa croissance repose aussi, et peut-être surtout, sur sa capacité à compléter l’offre scolaire étatique, en particulier dans des territoires ruraux. L’enquête menée dans le cadre du Dictionnaire des lycées catholiques de Bretagne22 a montré l’importance de ce point dans l’académie de Rennes, où l’enseignement secondaire catholique bâtit son succès en établissant un maillage d’une densité exceptionnelle et en offrant aux jeunes ruraux la perspective d’une ascension sociale par l’école23. Cet aspect est encore plus important si l’on ajoute aux institutions d’enseignement général cartographiées les établissements agricoles et techniques, qui se multiplient à partir de la Seconde Guerre mondiale. Cette diversité, ici exposée sous un angle géographique et social, est loin d’être anecdotique. Elle est consubstantielle à l’enseignement catholique et une des raisons de son succès. Il importe donc de s’y attarder.

Un paysage hétérogène

  • 24 Cabanel Patrick, « Le grand exil des congrégations enseignantes au début du xxe siècle. L’exemple d (...)
  • 25 Sur le sujet, voir Guissard Polyeucte, Histoire des alumnats. Le sacerdoce des pauvres, Paris, Mais (...)

17Sans même entrer dans les salles de classe et s’intéresser à l’enseignement prodigué, quiconque observe les institutions secondaires catholiques de l’extérieur peut distinguer deux différences principales entre elles. La première tient au profil des clercs qui les dirigent, et en particulier à la place des congrégations. En 1854, 9 congrégations masculines possèdent au total 33 établissements scolaires secondaires, ce qui représente 13 % du total (petits séminaires exclus). Les Maristes et les Jésuites sont les plus solidement implantés, puisqu’ils dirigent respectivement 13 et 11 institutions, scolarisant au total 1 449 et 2 818 élèves. Aucune autre congrégation n’a alors plus de deux maisons d’enseignement et plus de 250 élèves. À cette date, la plupart des institutions catholiques d’enseignement secondaire masculines appartiennent donc au clergé séculier, ce qui n’exclut pas une certaine forme d’hétérogénéité. Soixante-sept sont en effet des écoles épiscopales, placées sous l’autorité des évêques, tandis que d’autres appartiennent à des électrons libres cléricaux, dont la marginalité s’exprime sur le terrain scolaire. Entre ces deux situations opposées, il existe une grande variété de situations, qui sont le fruit de compromis entre des acteurs cléricaux désireux d’investir le terrain scolaire et leur hiérarchie plus ou moins soucieuse d’accompagner leur effort et de les contrôler. Dans la seconde moitié du xixe siècle, les congrégations masculines connaissent un essor spectaculaire puisqu’en 1898, 29 congrégations différentes possèdent 33 % des institutions scolaires secondaires. L’offensive anticongréganiste, qui culmine au début du xxe siècle, prend aussi ses racines dans ce progrès significatif. Mais contrairement à une opinion souvent répandue, elle ne réduit que momentanément l’influence des congrégations. Au « grand exil24 » des congrégations enseignantes, succède leur grand retour. Au milieu du xxe siècle, les Frères des Écoles chrétiennes sont présents dans 17 des 24 établissements qu’ils géraient en 1898 et dont ils avaient été expulsés quelques années plus tôt. La reprise en main s’effectue selon des modalités et un calendrier propres à chaque institution. Dans la plupart des cas, les Frères ont réussi à surmonter l’expropriation par une sécularisation de façade et un habile montage juridique. Mais leur retour est parfois tardif. À Saint-Pierre de Dreux, il n’intervient qu’en 1929, sous l’impulsion des anciens élèves, qui sollicitent les Frères et se portent acquéreurs d’une propriété destinée à les accueillir de nouveau. À Saint-Joseph de Dijon, c’est le clergé séculier qui rappelle les Frères en 1931 pour les inviter à reprendre une institution lourdement endettée par la construction d’une nouvelle chapelle. Ce retour en force, couplé au dynamisme des vocations, explique que 35 % des institutions catholiques d’enseignement secondaire général pour garçons soient aux mains des congrégations en 1958, ce qui représente deux points de plus qu’en 1898. Mais ce qui frappe encore plus, c’est l’émiettement : 52 congrégations masculines sont désormais présentes sur ce terrain et la dispersion est similaire dans l’enseignement féminin. Quelques congrégations tirent leur épingle du jeu (les Frères des Écoles chrétiennes qui tiennent 16 % des établissements congréganistes, les Jésuites – 9 % – et les Maristes – 8 % – chez les hommes ; les Ursulines et les Dominicaines chez les femmes, qui ont respectivement 8 % et 7 % des institutions d’enseignement général), mais de nombreuses congrégations ne gèrent qu’une poignée d’établissements. Pour beaucoup d’entre elles dont l’enseignement n’est pas la vocation première, la direction d’une institution scolaire est un moyen de drainer des vocations. De nombreuses écoles secondaires font ainsi office de juvénat ou d’alumnat25, reconnu comme tel ou pas, ce qui a de fait contribué à renforcer la présence de l’enseignement catholique, surtout en milieu rural.

18Sur le plan géographique, il n’existe pas de véritable forteresse congréganiste, à l’exception peut-être de l’Alsace et de la Moselle, où plusieurs congrégations avaient trouvé refuge au début du xxe siècle (fig. 8). Le développement des congrégations est surtout une affaire d’opportunité et leur présence peut varier fortement entre deux diocèses voisins aux caractéristiques similaires. Quelques congrégations au rayonnement singulier, à l’instar des Jésuites ou des Frères des Écoles chrétiennes, sont présentes sur l’ensemble de la France, mais la plupart sont surtout actives autour de leur berceau. Ainsi en est-il des Sœurs de Ribeauvillé, qui, en 1958, tiennent 8 institutions, toutes situées en Alsace, ou des Frères de l’Instruction chrétienne, dont 7 des 8 établissements secondaires sont alors en Bretagne.

Fig. 8. – Taux d’institutions catholiques secondaires pour garçons dirigées par des congrégations.

Fig. 8. – Taux d’institutions catholiques secondaires pour garçons dirigées par des congrégations.

Cartographie : Anthony Hamon – Tempora EA 7468, université Rennes 2.

  • 26 Les résultats, présentés en pourcentage, sont établis à partir des données livrées par l’enseigneme (...)

19La seconde différence notable entre les établissements tient à leur taille. Les données statistiques laissent clairement apparaître qu’il n’y a pas de seuil d’ouverture dans l’enseignement catholique secondaire. Une institution naît et perdure dès lors que ses fondateurs et ses directeurs considèrent qu’elle est viable économiquement et que les ressources humaines sont suffisantes. L’une des spécificités de l’enseignement catholique secondaire est l’existence de nombreux établissements de taille fort modeste, de moins de 100 élèves. En 1898, ils représentent 38 % du nombre total d’institutions secondaires, l’effectif moyen étant alors de 159 élèves. Ce taux diminue ensuite mais il reste relativement élevé tout au long de la période étudiée, surtout dans l’enseignement masculin, constitué de modestes écoles secondaires adossées à des maîtrises, de petits alumnats et de juvénats où les effectifs ne dépassent pas quelques dizaines d’individus. Les statistiques établies à partir des chiffres publiés par l’enseignement catholique en 1958 et proposées ci-dessous en témoignent26 :

Tableau 1. – Taille des institutions catholiques d’enseignement secondaire général en 1958.

Nombre d’élèves

Moins de 101

101-200

201-300

301-400

401-500

501-600

601-700

701-800

801-900

901-1000

Plus de 1000

Total

Institutions de garçons

22

24

15

12

9

6

3

3

3

1

2

100

Institutions de filles

6

17

25

23

13

8

4

2

1

0

1

100

20Les « cours », « pensionnats » ou « institutions » qui composent l’essentiel de l’enseignement féminin sont quant à eux souvent plus garnis et la moyenne des effectifs féminins est légèrement supérieure à celle des effectifs masculins (341 individus contre 302 en 1958). De l’autre côté du spectre, 17 établissements (10 masculins et 7 féminins) scolarisent plus de 1 000 élèves en 1958. Parmi eux figurent plusieurs vaisseaux amiraux de la flotte catholique, à l’instar de Stanislas, Saint-Jean-de-Passy, Saint-Louis-de-Gonzague ou Sainte-Geneviève, souvent aux mains des congrégations (le clergé séculier n’en dirige que 2 sur 17). La réputation est aussi liée à la taille, qui révèle l’ambition de l’établissement. Les institutions modestes sont en effet celles qui n’ont que quelques classes du premier cycle du secondaire. Le juvénat du Très-Saint Sacrement ne rassemble par exemple que 25 élèves répartis sur les classes de 7e, 6e et 5e à Villers-Saint-Martin, dans le Doubs. L’école Saint-Louis de Limoges, aux mains du clergé diocésain, accueille 49 élèves, de la 8e à la 5e. Dans ce cas, l’objectif peut être de prolonger quelque peu le primaire, ou de constituer un marchepied vers des écoles offrant un cycle secondaire complet, parfois plus éloignées. L’enseignement catholique est une pyramide complexe, à l’intérieur de laquelle se tissent des relations de complémentarité et de concurrence. À l’inverse, les établissements les plus réputés bâtissent leur renommée sur un cursus qui va au terme du secondaire et ouvre sur le supérieur. Dès lors, le succès aux examens et la réussite de leurs classes préparatoires devient leur vitrine. Ainsi en est-il, à l’échelle bretonne, des établissements diocésains de Saint-Charles à Saint-Brieuc et de Saint-Vincent à Rennes, ou du collège Saint-François-Xavier, que dirigent les Jésuites à Vannes. Ces établissements, dont la préparation militaire a consolidé la flatteuse réputation, se targuent d’ouvrir aux plus belles carrières civiles tout en favorisant l’éclosion d’un nombre substantiel de vocations. La distinction établie est aussi sociale, les institutions prestigieuses de centre-ville étant avant tout fréquentées par les enfants de la bourgeoisie, à la différence des petits établissements ruraux.

  • 27 Boylesve René, La Touraine, Paris, Émile-Paul, 1926, 112 p.

21Bien sûr, ces deux catégories ne forment que les extrémités d’un large spectre. C’est précisément cette diversité qui fait la force de l’enseignement catholique dès le xixe siècle, à la fois parce qu’il parvient sur le long terme à répondre à la demande d’un environnement spécifique et aussi parce que la pluralité garantit un choix véritable aux familles. C’est d’autant plus le cas avant le milieu du xxe siècle qu’il n’est alors pas rare de voir un enfant suivre sa scolarité à des dizaines de kilomètres de son domicile. Paradoxalement, les progrès des transports ont contribué à limiter les lointains déplacements et à privilégier le choix de la proximité, précisément pour pouvoir rentrer chez soi, d’abord le week-end, puis le soir après les cours. Du milieu du xixe siècle au milieu du xxe, en entrant dans un établissement secondaire catholique, on choisit non seulement un lieu d’études, mais aussi un type d’éducation et la carrière à laquelle on aspire. L’écrivain René Boylesve fut par exemple inscrit au pensionnat des Frères des Écoles chrétiennes à Poitiers en 1877, parce que son père notaire avait considéré que ce choix correspondait à l’ambition de la famille et à l’image qu’elle voulait renvoyer27.

22Du xixe siècle à la seconde moitié du xxe siècle, l’enseignement catholique est un nuage d’institutions aux orientations éducatives diverses, qui les rendent à la fois complémentaires et rivales. Cette caractéristique justifie précisément la pertinence d’une approche par le bas, qui permet de saisir au mieux la pluralité des expériences pédagogiques, mais elle la rend simultanément ardue, tant l’objet à saisir est mouvant. Le paysage institutionnel est complexe, foisonnant et en perpétuelle évolution. Si quelques établissements traversent les siècles, de nombreux autres, souvent oubliés, n’ont qu’une existence éphémère. Tandis que la logique administrative, souvent descendante, l’emporte dans l’enseignement public, les institutions catholiques sont contraintes d’adapter leur formation à leur public pour survivre dans un environnement concurrentiel.

  • 28 Teinturier Sara, L’enseignement privé dans l’entre-deux-guerres. Socio-histoire d’une mobilisation (...)

23Réduire l’enseignement catholique à des institutions atomisées et indépendantes serait toutefois réducteur, ne serait-ce que parce que certaines d’entre elles sont dirigées par des congrégations ou des évêques. Mais aussi parce que toute l’histoire de l’enseignement catholique est traversée par une tension entre les acteurs de terrain qui défendent leur autonomie et une volonté d’intégration voire de contrôle. Celle-ci demeure limitée jusqu’à la signature des contrats d’association, en dépit du profil autoritaire de tel ou tel évêque, de l’émergence des directions diocésaines et de la structuration observée dans l’entre-deux-guerres28. La situation change à partir de la fin du xxe siècle, notamment parce que la crise des vocations distend le lien entre les institutions et les congrégations. On assiste alors à l’affirmation des directions diocésaines, et à l’émergence de structures académiques, telles que le CAEC. L’enseignement catholique est donc aujourd’hui davantage qu’une somme d’établissements. Il accomplit silencieusement une révolution administrative qui le rapproche des pratiques observées dans le réseau public, laquelle demeure à étudier.

Notes

1 Pour une approche synthétique de l’histoire de l’enseignement privé, voir par exemple Poucet Bruno, La liberté sous contrat. Une histoire de l’enseignement privé, Paris, Fabert, 2019 et, du même auteur, L’enseignement privé en France, Paris, PUF, coll. « Que sais-je ? », 2012.

2 Archives nationales, F17 8847, rapport à l’empereur, 4 avril 1854 (pour les statistiques, voir p. 12-15).

3 Enquête sur l’enseignement secondaire, t. III, Paris, Motteroz, 1899.

4 Annuaire officiel de l’enseignement libre catholique : 1933, Versailles, Quénard, 1933, 478 p.

5 Annuaire national officiel du Secrétariat d’Études pour la liberté d’enseignement et la défense de la culture : 1958-1959, Paris, ONPC, 1959, 1104 p.

6 Voir Abjean Philippe, « Saint-Pol-de-Léon, Notre-Dame-du-Kreisker », dans Yann Celton, Samuel Gicquel, Frédéric Le Moigne et Yvon Tranvouez (dir.), Dictionnaire des lycées catholiques de Bretagne, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2018, p. 513-515 et, dans le même ouvrage, Le Menn Claude, « Lesneven, Saint-François-Notre-Dame », p. 294-297.

7 Prost Antoine, « De l’enquête à la réforme. L’enseignement secondaire des garçons de 1898 à 1902 », Histoire de l’éducation, no 119, 2008, p. 29-81.

8 Archives départementales de Haute-Savoie, 1 T 257 et archives du collège-lycée Saint-Joseph de Thônes.

9 Secondy Louis, Les établissements secondaires libres et les petits séminaires de l’académie de Montpellier de 1854 à 1924, thèse pour le doctorat de 3e cycle, université Paul Valéry, 1974, p. 3.

10 Pochat-Baron François (chanoine), Histoire de Thônes depuis les origines les plus lointaines jusqu’à nos jours, t. II, Annecy, imprimerie commerciale, 1925, p. 434.

11 Archives nationales, F17 8847, note du ministère de l’Instruction publique et des Cultes, 2e division, 1er bureau à destination du ministre, 14 janvier 1856.

12 Le Secrétariat d’études pour la liberté de l’enseignement et la défense de la culture a été créé en 1948. Il a été fondé par Édouard Lizop (1917-1995), qui en fut le secrétaire général jusqu’en 1968. Son objectif était de promouvoir la liberté d’enseignement, en réalisant l’union des défenseurs de l’enseignement privé, qu’il soit laïque ou confessionnel.

13 Poucet Bruno, L’enseignement privé en France, Paris, PUF, coll. « Que sais-je ? », 2012, p. 7.

14 Hamel Charles, Histoire de l’abbaye et du collège de Juilly depuis leurs origines jusqu’à nos jours, Paris, Charles Douniol, 1868.

15 Savoie Philippe, La construction de l’enseignement secondaire (1802-1914). Aux origines d’un service public, Paris, ENS Éditions, 2013, p. 47.

16 Le collège Stanislas : notice historique, 1804-1870, Paris, Imprimerie de l’Œuvre de Saint-Paul, 1881.

17 Voir par exemple L’école Saint-Thomas-d’Aquin, à Oullins, de 1833-1836 à 1886, par un ancien élève, Lyon, Vitte et Perrussel, 1886, 234 p. ou Gendry Jules-Marie (abbé), Biographie de M. l’abbé Goudé, chanoine honoraire de Nantes, ancien supérieur du collège Sainte-Marie-de-Béré à Chateaubriand, Angers, Lachèse et Dolbeau, 1882, 309 p.

18 Launay Marcel, Les séminaires français aux xixe et xxe siècles, Paris, Cerf, 2003, p. 37.

19 AN, F17 8847.

20 Rogers Rebecca, Les bourgeoises au pensionnat. L’éducation féminine au xixe siècle, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2007. Voir aussi à ce sujet la communication d’Amélie Puche.

21 Prost Antoine, « De l’enquête… », op. cit.

22 Celton Yann, Gicquel Samuel, Le Moigne Frédéric et Tranvouez Yvon (dir.), Dictionnaire des lycées catholiques…, op. cit.

23 Pour une synthèse de l’enquête menée dans le cadre du Dictionnaire des lycées catholiques…, op. cit., voir Gicquel Samuel, « L’académie de Rennes, un bastion de l’enseignement secondaire catholique », Carrefours de l’éducation, juin 2020, no 49, p. 211-224, et « Le Dictionnaire des lycées catholiques de Bretagne. Retour sur une enquête », Mémoires de la Société d’histoire et d’archéologie de Bretagne, t. XCVIII, 2020, p. 453-467.

24 Cabanel Patrick, « Le grand exil des congrégations enseignantes au début du xxe siècle. L’exemple des Jésuites », RHEF, 1995, no 206, p. 207-217.

25 Sur le sujet, voir Guissard Polyeucte, Histoire des alumnats. Le sacerdoce des pauvres, Paris, Maison de la bonne Presse, 1955, 487 p.

26 Les résultats, présentés en pourcentage, sont établis à partir des données livrées par l’enseignement catholique dans son Annuaire national. Quelques données manquent mais l’ensemble fournit néanmoins une base statistique solide (les calculs sont établis à partir de 572 établissements masculins et 661 féminins).

27 Boylesve René, La Touraine, Paris, Émile-Paul, 1926, 112 p.

28 Teinturier Sara, L’enseignement privé dans l’entre-deux-guerres. Socio-histoire d’une mobilisation catholique, thèse de science politique, université Rennes 1, 2013.

Table des illustrations

Titre Fig. 1. – Nombre d’institutions privées masculines.
URL http://books.openedition.org/pur/docannexe/image/163416/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 27k
Titre Fig. 2. – Établissements libres dirigés par des ecclésiastiques en 1854.
Légende Cartographie : Anthony Hamon – Tempora EA 7468, université Rennes 2.
URL http://books.openedition.org/pur/docannexe/image/163416/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 48k
Titre Fig. 3. – Établissements libres de garçons dirigés par des ecclésiastiques en 1898.
Légende Cartographie : Anthony Hamon – Tempora EA 7468, université Rennes 2.
URL http://books.openedition.org/pur/docannexe/image/163416/img-3.jpg
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Titre Fig. 4. – Établissements libres dirigés par des ecclésiastiques en 1933.
Légende Cartographie : Anthony Hamon – Tempora EA 7468, université Rennes 2.
URL http://books.openedition.org/pur/docannexe/image/163416/img-4.jpg
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Titre Fig. 5. – Établissements libres de garçons dirigés par le clergé en 1958.
Légende Cartographie : Anthony Hamon – Tempora EA 7468, université Rennes 2.
URL http://books.openedition.org/pur/docannexe/image/163416/img-5.jpg
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Titre Fig. 6. – Établissements libres de filles dirigés par le clergé en 1958.
Légende Cartographie : Anthony Hamon – Tempora EA 7468, université Rennes 2.
URL http://books.openedition.org/pur/docannexe/image/163416/img-6.jpg
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Titre Fig. 7. – Établissements libres dirigés par le clergé en 1958, pondérés par le nombre d’habitants.
Légende Cartographie : Anthony Hamon – Tempora EA 7468, université Rennes 2.
URL http://books.openedition.org/pur/docannexe/image/163416/img-7.jpg
Fichier image/jpeg, 45k
Titre Fig. 8. – Taux d’institutions catholiques secondaires pour garçons dirigées par des congrégations.
Légende Cartographie : Anthony Hamon – Tempora EA 7468, université Rennes 2.
URL http://books.openedition.org/pur/docannexe/image/163416/img-8.jpg
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