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    Plan détaillé Texte intégral Un théâtre pour la « jeunesse internationale » Le tournant de 1968 : quand le théâtre devient un lieu de création et de diffusion Les années Guy Caron (1972-1991) : « Aider ceux qui ont du talent et peu de moyens » Notes de bas de page Auteur

    Le Campus-monde

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    Table des matières

    Le Théâtre de la Cité internationale universitaire

    Du théâtre étudiant à la scène dédiée à la création contemporaine

    Nathalie Lempereur

    p. 265-286

    Texte intégral Un théâtre pour la « jeunesse internationale » Une soirée inédite, « le plus beau spectacle de toute la saison » L’animation du Théâtre jusqu’en 1968 Le tournant de 1968 : quand le théâtre devient un lieu de création et de diffusion Une tribune pour le « théâtre nouveau » L’ouverture à un public extérieur à la Cité « L’affaire » Périnetti Les années Guy Caron (1972-1991) : « Aider ceux qui ont du talent et peu de moyens » Des années 1970 encore florissantes Les années 1980 : un système à bout de souffle Réfléchir à la spécificité du Théâtre Notes de bas de page Auteur

    Texte intégral

    1Le Théâtre niché dans la Maison internationale, œuvre de l’architecte américain Jens Frederick Larson1, occupe une place importante dans l’histoire de la Cité internationale et, au-delà, dans la politique culturelle française depuis 1968. Il a été au centre des attentions, sa fréquentation et son rayonnement pouvant apparaître comme un signe de bonne santé du projet global de la Cité, laquelle outrepasse la seule ambition d’offrir des logements étudiants. En outre, les tensions qui se sont nouées autour du Théâtre, et ce jusqu’à aujourd’hui, donnent l’ampleur des enjeux autour de ce lieu, enjeux qui ne sont pas qu’esthétiques. D’un lieu réservé aux étudiants de la Cité à son inauguration en 1936, il a pris « rang de théâtre régulier à multiples créations2 » ouvert à tous, devenant un lieu reconnu du spectacle vivant. Son histoire est ponctuée de périodes fastes, de grands noms de troupes, artistes, danseurs, musiciens, dont peut se prévaloir le Théâtre aujourd’hui. Il a même acquis une période presque mythique dans les années 1968-1972, sous la direction d’André-Louis Périnetti, alors qu’il devient le lieu du « théâtre international contestataire3 ». Il est surprenant, à cet égard, de constater un relatif vide bibliographique4. Malgré la renommée qu’il a acquise, le Théâtre de la Cité universitaire semble moins digne d’attention que d’autres, demeurant, peut-être, dans les imaginaires, un lieu étudiant, tout au plus un centre d’animation.

    2L’étude des archives versées par le Théâtre et la Fondation nationale5 aux Archives nationales nous permet de poser les premiers jalons de cette histoire faite de tournants successifs, de compromis entre la Chancellerie des universités de Paris, la Fondation nationale qui gère la Cité, le directeur de la Maison internationale puis du Théâtre et, plus récemment, le ministère de la Culture, la Ville de Paris et la Région Île-de-France. Son statut particulier et son financement ont provoqué des débats tout au long de son histoire. L’ouverture du Théâtre à l’extérieur a donné à ses activités une ampleur que n’avaient sans doute pas imaginée ses fondateurs. Elle s’est faite entre crainte de dépossession, inquiétudes financières et volonté de rayonnement de la Cité. En effet, pour la Fondation, le Théâtre s’ancre dans un ensemble immobilier universitaire à gérer et à développer. À cela s’ajoute la question d’un équilibre à tenir entre venue des étudiants-résidents pour lequel le Théâtre a été créé et public extérieur. Du côté des pouvoirs publics, il s’agit d’un lieu intéressant en raison de son public potentiellement jeune et international6, qui peut permettre des réalisations différentes par rapport aux autres scènes subventionnées.

    3L’étude croisée de la programmation, du fonctionnement, de la réception, des tensions permet de comprendre comment ce lieu s’est ancré dans le paysage culturel, et, sans être totalement ni un lieu étudiant ni une institution théâtrale, comment il est devenu un enjeu de pouvoir.

    Un théâtre pour la « jeunesse internationale »

    4Le Théâtre s’inscrit à l’origine dans le programme hygiéniste de la Cité pour la formation des élites. La Maison internationale devait permettre aux étudiants d’y trouver un lieu de sociabilité, la salle de théâtre leur offrir une ouverture à des loisirs culturels sains et contrôlés.

    Une soirée inédite, « le plus beau spectacle de toute la saison7 »

    5Un gala d’inauguration du Théâtre est organisé le 15 décembre 1936 sous le haut patronage du président de la République, Albert Lebrun, du ministre des Affaires étrangères et du ministre de l’Éducation nationale, des ambassadeurs et ministres à Paris des pays associés à l’œuvre de la Cité universitaire. Rolf de Maré, créateur des Ballets suédois et fondateur des Archives internationales de la danse, en a assuré l’organisation et les fonds récoltés sont destinés au profit de la Caisse d’entr’aide des étudiants8. Cet événement permet, pour la première fois, à un public extérieur d’entrer dans ce lieu réservé aux étudiants. Le soin apporté à la préparation de cette soirée atteste de l’ampleur des enjeux liés à ce lieu. Au programme, se succèdent des représentations de haute tenue : Lulli. Poème lyrique et chorégraphique en un acte et 4 tableaux, de Yvonne Hauterre, musique de Henri Casadesus. Le ténor Jusse Björling chante le premier acte de la Vie de Bohême. La nouvelle création inédite du danseur et chorégraphe Serge Lifar, David Triomphant, est au centre des attentions. Un bal, au cours duquel sont conviées des « vedettes d’une renommée internationale9 », et un « souper » élaboré par un restaurateur « renommé10 » terminent d’agrémenter cette soirée.

    6La presse rend largement compte de cette « manifestation destinée à faire courir le Tout-Paris11 » en raison de sa programmation inédite très attendue. Un public d’étudiants et de journalistes et critiques assiste à la répétition de l’après-midi, tandis qu’un public composé de représentants du corps diplomatique et d’hommes et de femmes fortunés souhaitant faire œuvre de bienfaisance12, se rend en soirée au gala. Les articles dévoilent un théâtre moderne de plus de 1 000 places qui ressemble davantage à « une «salle de cinéma», trop neuve, sobre, impersonnelle et froide13 ». Dans une interview donnée à cette occasion, le dramaturge Robert Spitzer14, premier directeur de la Maison internationale, annonce les grandes lignes de sa future programmation : « il y aura peu de spectacles mais des spectacles de qualité. » Il annonce également qu’il privilégiera les classiques sans exclure toutefois d’ouvrir ses portes à « des créations remarquables » qui pourraient correspondre à « un public absolument sain et combien vaste : la jeunesse internationale ». Il explique ainsi :

    « J’aimerais […] qu’il me fût possible d’offrir à ce public avide et rendu plus exigeant par une culture supérieure, la belle pièce de l’année, jouée par tous ses créateurs. Je pense aux étrangers qui remporteraient chez eux, comme un trésor de souvenirs dont l’exposition servirait notre propagande, un esprit meublé des meilleures productions de notre art dramatique, jugé un peu légèrement sur les articles d’exportation15. »

    7Les étudiants sont alors appelés à communier devant la culture française. « Qu’elle est réconfortante la certitude que cette salle privilégiée ne sera pas trahie. Le Théâtre universitaire est un instrument parfait dont la dignité sera sauvegardée », conclut le journaliste après les propos de Spitzer16. Ce dernier peut, dans une autre interview, insister sur son ambition d’accueillir des élèves du Conservatoire de Paris et de jeunes compagnies théâtrales17, laissant sa place aux jeunes artistes en devenir et posant les bases de ce qui sera une constante dans l’histoire de ce Théâtre.

    L’animation du Théâtre jusqu’en 1968

    8De 1936 à 1968, l’activité cinématographique est la plus régulière dans la salle de théâtre. Toutefois, fidèle à ses déclarations, Robert Spitzer accueille chaque année quelques représentations théâtrales de troupes professionnelles et prestigieuses. Dès 1937, le Théâtre de l’Odéon présente aux étudiants une pièce de Beaumarchais, les Comédiens Routiers de Léon Chancerel jouent des Pantomimes et du Molière et, en 1938, c’est au tour de la Comédie-Française de se produire avec du Molière, du Courteline puis du Pirandello18. La pièce Les Plus beaux yeux du monde de Jean Sarment est offerte en février 1939 par son auteur et sa compagnie. Spectacles de danse19 ou ballets folkloriques complètent la programmation. Par ailleurs, une place est réservée aux jeunes comédiens qu’ils soient élèves du Conservatoire de Paris ou de la Royal Academy of Dramatic Art de Londres. Le groupe théâtral antique de la Sorbonne (renommé ensuite Groupe de théâtre antique de la Sorbonne20) s’y produit également peu avant la guerre.

    9Après avoir été interrompue avec la Seconde Guerre mondiale, l’activité du Théâtre reprend en décembre 1945 avec La Part du feu, de Louis Ducreux par la Troupe du Rideau Gris, la projection de quatre films de René Guy-Grand et un concert symphonique. La politique du Théâtre reste la même : accueil de troupes et d’artistes renommés d’une part et de jeunes troupes ou des initiatives étudiantes d’autre part. Ainsi, dans les années 1950 et 1960 se produisent à plusieurs reprises, la troupe du Théâtre de l’Atelier, le Théâtre Hébertot21, la troupe Barré-Borelli, la troupe du Vieux Colombier, la Compagnie Jaques Fabbri, le Théâtre de Poche, mais aussi les mimes Étienne Decroux et Bella Reine. Léon Chancerel, Louis Jouvet et Roger Planchon y donnent des conférences. À partir de 1955, la venue du Théâtre National Populaire de Jean Vilar « constitue chaque année un évènement d’importance. On en parle longtemps à l’avance. On en suit minutieusement les préparatifs22 ». Côté jeunes artistes, le Théâtre laisse place aux élèves du Conservatoire ou à des troupes lauréates du concours des jeunes compagnies qui viennent présenter leurs créations, à l’instar de la troupe des Francs-Alleux, qui joue le 6 juillet 1948 Robinson de Jules Supervielle. Les chiffres de l’année 1954-1955 permettent d’évaluer le rythme, alors peu soutenu, des activités : 63 représentations cinématographiques, 4 conférences, 10 concerts, 7 expositions, des réunions d’étudiants de nationalité différentes et 15 représentations théâtrales23.

    10Cette politique de programmation et de diffusion de spectacles menée par le directeur de la Maison internationale, Robert Spitzer puis Jean Bachelot dans les années 1960, ne doit toutefois pas faire oublier que l’activité du Théâtre passe aussi par une animation organisée et réalisée par les étudiants-résidents de la Cité, en réponse à une animation jugée insuffisante et irrégulière24. Le rôle du Centre culturel international de la Cité (CCI), créé en 1949 « par les étudiants et pour les étudiants25 », qui propose divers services dont l’organisation d’activités culturelles (représentations théâtrales, projections de films et concerts), est à cet égard important. Le CCI se dote notamment d’une troupe théâtrale composée de résidents qui créent des spectacles sur la scène du Théâtre de la Maison internationale dans les années 1950. Il organise également des « grandes semaines culturelles26 » au printemps ou au mois de décembre. Par ailleurs, le jeune résident comédien et metteur en scène Stéphane Ariel, qui crée en 1959 la troupe « Théâtre de la Cité », a marqué durablement la vie culturelle de la Cité de cette époque. Comédien belge, Stéphane Ariel (1933-1966) a déjà fondé une troupe dans son pays lorsqu’il est hébergé à la Fondation Biermans-Lapôtre de la CIUP, de 1956 à 1961. Il se fait connaître avec son interprétation d’Arlequin Serviteur de deux maîtres, de Goldoni en avril 1959. Il se produit sur la scène du Théâtre de la Cité universitaire pendant plusieurs années, non sans succès27, puisque certaines de ses créations à la Cité ont bénéficié de tournées comme sa création, en décembre 1959, de La Quadrature du Cercle de Kataev, avec Catherine de Seynes, Pierre Deschamps, Joël Barbouth, Jacques Tessier et Jean-Claude Drouot28. D’autres initiatives étudiantes voient le jour, comme celle des jeunes artistes du Collège franco-britannique qui peuvent se produire sur la scène de la Cité.

    11Toutes ces activités sont contrôlées par le directeur de la Maison internationale, qui veille au strict respect des horaires de répétition et à la programmation. Ainsi, en 1964, le directeur de la Maison internationale, Jean Bachelot, ancien résident et pourtant l’un des premiers animateurs du CCI, refuse de donner son accord pour la représentation des pièces Ohé ! Là-bas de William Saroyan et Oraison de Fernando Arrabal29, programmées par le CCI, arguant : « Je n’estime pas que la qualité de ces pièces convienne à la Cité universitaire30. » Une programmation, où domine des classiques ou des créations consensuelles, ne laisse alors guère de place aux expérimentations scéniques. Des conflits semblent déjà latents entre la direction et le CCI qui peut apparaître comme fauteur de troubles31.

    12Le directeur de la Maison internationale n’est lui-même pas entièrement libre de ses choix. Il agit en effet sous le contrôle du délégué général de la Cité universitaire, qui ne se prive pas à l’occasion de le rappeler à l’ordre, comme ici en 1953, dans ce courrier adressé à Robert Spitzer :

    « Le règlement no 4 précise que le directeur de la Maison internationale «a dans ses attributions avec l’accord du délégué général l’organisation des manifestations diverses : réunions, conférences, concerts, théâtre, cinéma, bals, réceptions, etc. Il peut aussi autoriser de telles manifestations dont l’organisation ne lui incombe pas. Le programme des manifestations prévues est adressé périodiquement au délégué général». Si les mots ont un sens cela signifie que le délégué général ne doit pas être mis devant le fait accompli. Je vous prie, en conséquence, de ne prendre aucun engagement avec des organismes quels qu’ils soient sans mon accord préalable. D’autre part vous voudrez bien noter que priorité absolue doit être accordée aux manifestations propres de la Cité : celles organisées par vous et celles qui le sont par le Centre culturel notamment32. »

    13Ces tensions, sans être récurrentes, peuvent surgir ici et là par la suite, et même après la reconfiguration du Théâtre à partir de 1968. La Fondation nationale entend bien contrôler ce lieu et en réserver davantage l’usage aux étudiants, même si, dans la pratique, l’animation réalisée par le CCI semble difficilement porter ses fruits en termes d’audience33.

    14Quant à la fréquentation du Théâtre, il est difficile de l’appréhender pendant ces années. À l’occasion d’une représentation d’Arlequin Serviteur de deux maîtres, par la troupe du Théâtre de la Cité, le public des étudiants de la Cité est décrit comme ayant « la réputation d’être peu complaisant34 ». Les jeunes gens peuvent aussi se montrer insuffisamment disciplinés, au point que les bousculades et les incivilités poussent en 1960 le délégué général à prendre contact avec le préfet de police, afin de sécuriser les contrôles à l’entrée35. Ces désordres surviennent principalement à l’occasion des représentations cinématographiques, auxquelles les étudiants se rendent volontiers : pour l’année 1958-1959, une moyenne de 823,7 spectateurs par séance de cinéma, alors qu’elle n’est qu’à 421,2 quand il s’agit de représentations théâtrales36. Cette tendance est une constante jusqu’à la fin des années 198037.

    Le tournant de 1968 : quand le théâtre devient un lieu de création et de diffusion

    15Si le Théâtre modifie considérablement sa programmation dès l’automne 1968, l’impulsion est, en réalité, donnée avant les événements de mai-juin. Le tournant se produit lorsqu’André Malraux, alors ministre des Affaires culturelles, prend la décision, en début d’année, après une visite de la Cité universitaire et la Maison internationale, de développer le potentiel de ce lieu en le dotant d’un service des activités culturelles. Ce lieu polyvalent pouvait en effet apparaître comme une préfiguration de maison de la culture38, politique phare menée par André Malraux39. Jean-Louis Barrault, alors directeur de l’Odéon-Théâtre de France et du Théâtre des Nations, d’abord pressenti, renonce40. Le choix de placer un homme de théâtre à la tête du théâtre allait dans le sens d’une certaine réorientation des maisons de la culture vers l’activité théâtrale alors à l’œuvre41. Francis Raison, directeur du Théâtre, des Maisons de la culture et des lettres au ministère des Affaires culturelles, suggère ensuite le nom d’André-Louis Périnetti.

    16André-Louis Périnetti a dirigé et animé la Compagnie Serreau-Périnetti. Depuis 1967, il dirige l’Université internationale du Théâtre, ex-Université du Théâtre des nations, créée en 1961 dans le cadre du festival du Théâtre des nations. Cette université a pour objectif de permettre à de jeunes professionnels de toutes nationalités de perfectionner leurs connaissances à travers des formations tant théoriques que pratiques, ce dans un esprit libre, largement ouvert aux expérimentations42. En proposant Périnetti, il s’agissait sans nul doute pour Francis Raison de tirer profit de ce lieu perçu comme ouvert sur le monde et pensé pour la découverte des cultures et le rapprochement entre les peuples. Promouvoir une « conscience collective internationale43 » par le théâtre rejoint ainsi les objectifs proclamés de la Cité universitaire. Le Théâtre est doté de nouveaux moyens : à l’aide apportée par la Fondation nationale (100 000 francs) s’ajoute une subvention du ministère des Affaires culturelles d’un montant équivalent44. André-Louis Périnetti accepte, alors qu’il obtenait en échange de ce travail l’attribution du sous-sol pour les activités de l’Université internationale du théâtre, qui manquait alors de locaux45.

    17En Mai 68, alors que le mouvement social retentit parfois vivement à la Cité46, le Théâtre est pour sa part occupé « de façon pacifique et culturelle » par son nouveau directeur lui-même, déjà présent sur les lieux47, et qui anticipe par-là sa prise de fonction officielle prévue pour le 1er juillet 196848. La programmation qui avait été mise en place par le CCI n’est pas modifiée (projection de films « art et essai », soirée théâtre et matinée de danse classique et rythmique organisées par l’association socioculturelle des ensembles de Bièvres, création de trois pièces en un acte – Le Défunt de Obaldia, L’École des veuves de Cocteau et La Jeune fille à marier de Ionesco – par le Centre culturel international). Périnetti a pu en revanche, rétrospectivement, faire état de négociations avec le CCI qui avait été « débordé » par des étudiants contestataires. Ces derniers agréèrent bientôt les projets de Périnetti49.

    Une tribune pour le « théâtre nouveau »

    18Avec l’objectif d’« être une tribune pour tout le théâtre de recherche [et de présenter] de grandes troupes étrangères qui favorisent non seulement la constitution du public, mais l’émulation des troupes françaises50 », Périnetti réorganise l’espace dont il a la charge, refonde la grande salle de théâtre et fait alterner son programme dans trois salles. Le Jardin, cave réaménagée et dotée de 80 places, est confié à Jean-Marie Patte51, ancien élève de l’Université internationale du Théâtre, pour ses expérimentations scéniques remarquées52. Le Grand Théâtre (1 080 places) et La Galerie (700 places) accueillent spectacles invités et créations. Périnetti met l’accent sur la création théâtrale53.

    19Alors que les directeurs des théâtres nationaux peinent, à la rentrée 1968-1969, à mettre en œuvre une politique nouvelle54, la Cité universitaire apparaît comme l’un des lieux théâtraux importants où se joue le théâtre contestataire de l’époque. On y retrouve le bouillonnement fécond de l’Université internationale du Théâtre, avec certains de ses plus illustres stagiaires : Victor Garcia, Jorge Lavelli, Copi… La saison s’ouvre en novembre 1968 avec la présentation, par la Compagnie Jean-Marie Serreau, de trois œuvres « du théâtre du Tiers-Monde55 » : La Tragédie du Roi Christophe d’Aimé Césaire, Les Ancêtres redoublent de férocité de Kateb Yacine et Arc-en-ciel pour l’Occident Chrétien de René Depestre. Dès 1969, Périnetti fait venir les troupes étrangères56, notamment américaines, à la pointe du « théâtre-provocation57 », bannissant les hiérarchies entre spectateurs et acteurs, proposant un « théâtre total ». C’est ainsi que se succèdent le Bread and Puppet Theater, l’Odin Theatret, pour la première fois en France The National Theatre of the Deaf, et le théâtre Nottara de Budapest. Ce travail est officialisé en 1970 par la création des « Rencontres internationales » au sein desquelles sont présentées Les Bonnes de Jean Genet dans une mise en scène de Victor Garcia, Macbeth par The Open Space Theatre de Londres, le Württenbergische Staatatheater de Stuttgart pour Pre-Paradise sorry now de Fassbinder, ou encore The New Troupe, The Wherehouse. La Mama London, ou du flamenco, des Contes et chansons proscrits du Brésil et une exposition America no oficial58. Ce sera ensuite le tour de The Playhouse of the Ridiculous de New York ou Die Komödianten, ensemble d’avant-garde de Vienne.

    20Par ailleurs, Périnetti fait découvrir de nouveaux auteurs : Guy Foissy, qu’il met en scène (L’Évènement et En regardant tomber les murs), comme l’auteur québécois Robert Gurik, (Api 2697). Xavier Pommeret (La Grand enquête de François Felix Kulpa) et l’écrivaine grecque Loula Anagnostaki (La Parade) sont montés par Antoine Vitez. André Benedetto, avec la nouvelle compagnie d’Avignon, vient se produire à la Cité. Périnetti s’oriente vers les théâtres de la banlieue parisienne et un théâtre ouvert aux questions politiques et sociales. Un exemple édifiant est l’accueil des comédiens du Groupe V qui créent le 25 avril 1969 L’INTERDICTION ou petite histoire de l’interdiction d’une pièce qui devait être représentée en violet, rouge et jaune dans un théâtre national59 suite à l’interdiction pour « offense à un chef d’État étranger » de La Passion du Général Franco60 d’Armand Gatti61. Cette pièce est écrite par Armand Gatti en collaboration avec un collectif composé du Groupe V et de comédiens initialement engagés par le TNP « pour protester contre la censure et l’interdiction62 ».

    21Le Théâtre a acquis une large renommée63, en raison de cette foisonnante programmation, dans une atmosphère de joyeuse contestation au sein de laquelle il faut placer la venue à la Galerie, en 1971, de Jérôme Savary, qui venait de connaître ses premiers succès à Toronto64, avec son « Grand Magic Circus » pour son spectacle Zartan, frère mal aimé de Tarzan ou les Chroniques coloniales. Opéra tropical en 29 tableaux. La pièce fait venir « vingt-sept mille spectateurs […] en moins de soixante représentations65 ». La troupe revient en 1972 pour Les derniers jours de Robinson Crusoé.

    L’ouverture à un public extérieur à la Cité

    22En étant doté d’un service des activités culturelles, le Théâtre connaît une mutation majeure, celle de l’ouverture au public extérieur. Périnetti mène une politique d’animation qui s’adresse non seulement aux résidents de la Cité universitaire, mais aussi aux étudiants de l’université de Paris et aux habitants des quartiers voisins (13e et 14e arrondissements)66 « particulièrement défavorisés » « sur le plan culturel et sur le plan spectacles67 ». Il multiplie les contacts avec les comités d’entreprises et les associations des quartiers visés, met en place la publication de programmes, un tarif unique pour les non-résidents, avec placement libre et interdiction des pourboires.

    23Périnetti est en charge d’une autre mission : celle qui consiste en l’animation interne par le biais de la création d’une dizaine d’ateliers (expression corporelle, danse moderne, expression théâtrale, atelier musical, danses folkloriques, cinéma, etc.) créés essentiellement pour les résidents mais qui se révèlent ouverts également aux non-résidents.

    24Si l’ouverture est un succès, elle pose très clairement le problème de l’identité d’un théâtre situé dans un lieu universitaire, mais remplissant ses salles majoritairement avec des personnes qui lui sont étrangères68. Les difficultés sont non seulement d’ordre logistique, en raison de l’emplacement du théâtre, encore isolé et mal desservi par les transports en commun pour faire venir ces nouveaux publics. Mais des difficultés surgissent aussi du fait de réticences internes à la Cité. Car si la programmation a valu à son directeur un large succès critique – « on vient des Indes, d’Angleterre, des USA69 » –, et qu’elle a semblé « faire mourir de jalousie » nombre de ses collègues70, elle n’a pas été sans heurts dans l’enclos du boulevard Jourdan.

    « L’affaire » Périnetti

    25C’est bien le mot d’« affaire » qui est employé en 1972 dans la presse pour qualifier ce que certains jugent être le départ précipité d’un directeur de théâtre, à qui l’on a, par ailleurs, proposé la direction du Théâtre national de Strasbourg. Répondant à un article accusateur, Pierre Marthelot, délégué général de la Fondation nationale est obligé de nier que le conseil d’administration « n’aurait rien fait pour retenir A.-L. Périnetti » et de nuancer la faiblesse des moyens alloués au lieu71. Cependant, en privé, il confie : « Il est exact que tout le monde n’a pas été d’accord sur vos programmes, en particulier qu’un certain nombre de directeurs de maison n’ont pas marché ; mais j’ai toujours veillé […] à ce que vous poursuiviez ces programmes […] dans une atmosphère d’extrême liberté72. »

    26Les tensions autour du Théâtre n’ont pas cessé tout au long de la direction d’André-Louis Périnetti. Dès 1969, celui-ci est obligé d’engager des « pourparlers avec l’administration, quant à l’utilisation des salles », administration qui l’invite à laisser des espaces vacants pour les initiatives étudiantes73. On critique aussi ses choix de programmation. Au lendemain de son départ, Périnetti reviendra sur ces « difficultés ayant surgi tant de la part de l’administration, que des étudiants eux-mêmes, milieu se croyant privilégié ne souhaitant pas cette ouverture extérieure74 ». Dans une lettre adressée à Pierre Marthelot en 1973, il rappelle les insultes dont il a fait l’objet de la part d’un représentant du ministère de l’Éducation nationale, qui l’aurait traité « d’animateur “bidon”, “gauchiste” et “obscène” » ; et affirme que beaucoup, « depuis les directeurs pour leur majorité, aux services administratifs et techniques en passant par les services d’entretien », se sont positionnés contre son travail75. En 1986, des salariés du service d’entretien se souvenaient encore tant du bruit que des dégâts provoqués par les poules du Magic Circus et des « joyeuses fanfares » venant perturber tard dans la soirée la tranquillité de la Cité76.

    27Si Périnetti semble vouloir apaiser « l’affaire » en déclarant ailleurs : « La Cité est un centre dit d’animation, et mon penchant naturel allait à la création théâtrale. Ça a dérangé les habitudes. On était les canards couvés par une poule : un conflit de statut, plutôt que de personnes77 », on ne peut que constater la difficulté à établir un équilibre entre les différentes tutelles du Théâtre, portées vers des objectifs propres : la création, l’éducation et l’animation interne propre à un campus universitaire.

    Les années Guy Caron (1972-1991) : « Aider ceux qui ont du talent et peu de moyens78 »

    28Le choix de nommer Guy Caron à la tête du Théâtre de la Cité internationale en 1972 marque la volonté d’une certaine continuité (ce dernier a été comédien sous la direction de son prédécesseur), tout en cherchant un compromis : Guy Caron est un gestionnaire, qui a fait carrière en dehors du théâtre. Après des études de droit et à l’Institut d’études politiques de Paris, il a été secrétaire général administratif du groupe de la Gauche démocratique au Sénat avant de travailler dans le secteur du commerce des métaux79. Il semble bien que ce soit le résultat d’un choix orienté par la Fondation nationale, désireuse de revenir à une période plus calme80.

    Des années 1970 encore florissantes

    29Il semble nécessaire de nuancer une tendance à faire de cette période « Caron » une longue parenthèse81. Si le théâtre change d’identité et s’oriente vers un rôle de tremplin pour de jeunes artistes, il n’en obtient pas moins une certaine aura dans la presse. La Lettre culturelle constate que le théâtre de la Cité internationale universitaire de Paris est devenu l’un des premiers lieux culturels de France82, « l’un des hauts lieux culturels de France83 », peut-on lire en 1978, avec outre le budget de la Fondation nationale, une subvention de l’État et de la Ville de Paris84. Des metteurs en scènes, qui deviendront célèbres, y font leurs premières armes. Il en est ainsi de Richard Demarcy, qui présente à l’hiver 1974 La Grotte d’Ali, créée l’été précédent au Festival d’Avignon. L’exilé turc Mehmet Ulusoy monte, avec le Théâtre de la Liberté, Le Nuage amoureux du poète turc Nazim Hikmet en 197485, puis Ulysse et La Viande et les étoiles d’après Jack London en 1976 et 1977. Jacques Lassalle, alors animateur du Studio Théâtre de Vitry, crée Un Couple pour l’hiver86. Le jeune Jean-Louis Martin-Barbaz, ancien assistant de Roger Planchon, livre Les Femmes Savantes de Molière. Guy Caron donne carte blanche à Henri Ronse et à son Théâtre Oblique.

    30Le Soleil foulé par les chevaux de Jorge Enrique Adoum, dans une mise en scène de Fabio Pacchioni à la Resserre en décembre 1974 ; Gouverneurs de la rosée du poète haïtien Jacques Roumain en 1975, par le Théâtre noir, première troupe de théâtre réunissant des comédiens noirs ; ou encore la fable féministe Couple de Catherine de Seynes en 1975 sont des créations particulièrement remarquées dans la presse87. Le titre à caractère de slogan « Vive les débutants » donné par Le Matin au sujet de la mise en scène remarquée de L’Intervention de Victor Hugo par Ewa Lewinson pourrait bien s’appliquer au Théâtre de la Cité dans son ensemble88. Aux confins du professionnalisme et de l’amateurisme, la Troupe Praxis, groupe permanent du théâtre de la Cité internationale, composé de quelques élèves du Conservatoire et surtout de résidents de la Cité universitaire, présente son travail de 1975 à 197789. Par ailleurs, les programmes regorgent de noms de compagnies débutantes qui, avec plus ou moins de talent, trouvent un débouché sur cette scène.

    31Enfin, dans une perspective de polyvalence propre au statut du Théâtre, que Caron définit en 1974 comme « une sorte de maison de la culture90 » et en 1987 de « Maison internationale de la Culture91 », même s’il s’agit en réalité d’un Centre d’action culturelle, une place nouvelle est accordée à la danse contemporaine et à la musique classique92. Aux côtés de Joseph Russilo, Anne Béranger, Karin Waehner, Betty Jones et Fritz Lüdin, on trouve Christiane de Rougement avec le Free Danse Song93, Nourkil Théâtre de la danse ou le groupe Walter Nicks Dance Theatre, formé d’artistes afro-américains qui se produisent pour la première fois à Paris. En avril 1977, Guy Caron organise le cycle « Le Ballet pour aujourd’hui » au cours duquel se produisent cinq des compagnies sélectionnées au neuvième concours international chorégraphique de Bagnolet94. À nouveau, au printemps 1979, sont invitées des troupes lauréates de ce concours95.

    32Les concerts se succèdent aussi dans la grande salle du Théâtre, à un rythme hebdomadaire, particulièrement entre 1977 et 1982. Des ensembles réputés sont accueillis comme le quatuor Via Nova avec l’intégrale des quatuors de Beethoven. De grands musiciens, tel Gérard Poulet, des premiers prix de violon ou de piano sont remarqués. Une soirée « Le Violoncelle » obtient un grand succès. La diversité reste de mise : du tango ou Rupay, et un ensemble bolivien sont programmés. Chaque année, des résidents jouent solos, duos classiques ou pièces folkloriques à la Fête de fin d’année.

    33Bien que tremplin pour les jeunes artistes, le Théâtre ne laisse cependant que peu de place aux initiatives étudiantes venant de la Cité. Le Centre culturel international, désormais contrôlé par un petit groupe politisé de résidents et que la Fondation nationale ne veut plus soutenir pour cette raison96, s’éteint petit à petit entre 1968 et la fin des années 1970 malgré sa volonté de perdurer et de peser dans la programmation. Une lettre de Guy Caron expose clairement les relations difficiles qu’il entretient avec le CCI : après avoir rappelé l’aide « pas si “modeste” obtenue par le CCI (prêt de salles, publicité gratuite pour les spectacles qu’ils organisent) », il dénonce le fait que ce dernier tend à faire croire « que c’est à lui qu’incombe la charge d’animation de la Cité » et d’affirmer : « Je ne veux pas, qu’à la Cité, on ait l’impression – résultat auquel vous êtes arrivé – qu’il y a deux actions parallèles et même parfois concurrentielles97. » Une lettre de Pierre Marthelot va dans le même sens, regrettant que « depuis plusieurs années, le CCI n’a plus respecté l’article de ses statuts […] en même temps qu’il s’abstenait de toute coordination avec la direction des activités culturelles98 ». De son côté, le CCI dénonce le fait que la Fondation veuille le contrôler et l’obliger à subordonner ses activités à l’accord préalable du directeur des activités culturelles99.

    34En cela, l’époque Guy Caron n’est pas une rupture puisque la place du CCI avait déjà largement déclinée sous son prédécesseur avec la professionnalisation de la programmation du Théâtre et l’ouverture du théâtre aux spectateurs extérieurs.

    Les années 1980 : un système à bout de souffle

    35Au cours des années 1980, l’ampleur des problèmes se manifeste au grand jour : locaux vieillissants, financement insuffisant100 qui met en péril la programmation et oblige le directeur à travailler en sous-effectif permanent. Mais aussi « détérioration du climat » à l’intérieur de l’équipe en raison des rigueurs budgétaires101. L’orientation éducative s’affirme avec la mise en place de matinées scolaires et le compromis est recherché entre les différentes tutelles comme une bonne entente avec les directeurs des maisons de la Cité. Le théâtre peine à demeurer un lieu attractif tant pour le public extérieur et interne, malgré une activité soutenue (environ 500 représentations par an). Guy Caron n’a plus les moyens de retenir un metteur en scène tel que Mehmet Ulusoy en 1984 et des incidents éclatent entre la troupe et le directeur102. Le budget empêche toute production et les conditions d’accueil se dégradent : si le directeur remet 70 % de la recette nette aux artistes jusqu’au 1er janvier 1981, ce pourcentage tombe à 60 % puis à 50 % à la fin des années 1980103. Alors que la programmation cinéma « art et essai » est sous le feu des critiques104, le directeur explique :

    « Soyez certain que la Fondation nationale, qui certes, dans l’ensemble, approuve ma programmation et se réjouit du renom que la Cité a acquis sur le plan culturel, est moins anxieuse que vous de me voir soutenir les auteurs que vous citez ou les jeunes compagnies, sans feu ni lieu […] pour qui la Cité est un espoir et un tremplin. […] Soyez persuadé que j’essaie, pour satisfaire à des exigences parfois contradictoires, de maintenir un équilibre […]. Certes, la solution serait que la Culture assume complètement ce Centre d’action culturelle. […] À ce moment-là, je serais beaucoup plus libre de naviguer, selon vos indications, dans une mer moins sûre, peuplée de risques-récifs et de quitter les eaux plus calmes de la mer du conformisme105. »

    36Pris entre des exigences de rentabilité, de rigueur budgétaire et de création, et ne parvenant pas à imposer une ligne directrice forte, Guy Caron s’enlise peu à peu dans les difficultés. La Fondation nationale, qui le soutient globalement, est toutefois de plus en plus réticente à financer cette activité culturelle de plus en plus coûteuse et qui n’est pas réservée aux résidents106. Le principe de contribution d’égal à égal entre la Fondation et le ministère de la Culture qui prévalait depuis 1968 vacille à partir de 1975. À partir de 1978, la subvention de l’État est calculée sur l’apport de la Fondation nationale, majoré de la subvention de la Ville de Paris107. En 1981, le délégué général de la Cité universitaire, Bernard Chenot, déclare dans une lettre adressée au nouveau ministre de la Culture, Jack Lang : « Il est bien certain que ces manifestations intéressent nos étudiants résidents, mais on ne peut nier qu’elles sont destinées surtout à une clientèle extérieure à notre institution. » Affirmant ne plus pouvoir supporter cette « lourde charge […] dans un proche avenir », il conclut sur la nécessité d’« examiner […] dans quelles conditions financières nouvelles pourrait être organisé le service des “activités culturelles” à la Cité, qui, si elles sont très intéressantes pour le prestige de la Fondation, ne sont cependant pas essentielles à son existence108 ». La volonté de désengagement de la Fondation vis-à-vis du Théâtre est ici très nette, le Théâtre ayant pris une dimension qui semble dépasser les fonctions et les possibilités de la Fondation109. Ce problème latent de la question de la venue des étudiants de la Cité au Théâtre prend de l’ampleur dans ce contexte de crise économique. Elle n’est pourtant pas nouvelle : la venue des résidents au Théâtre d’avant 1968 a toujours été largement idéalisée.

    37Si le projet d’une convention du ministère de la Culture avec la Cité est envisagé dès 1982, il n’aboutit pas en raison de divergences profondes. Le ministère de la Culture entend « disposer des installations » et « donner une impulsion précise » aux activités du Théâtre pointant des faiblesses dans la direction : « M. Caron ne se rend pas compte de l’évolution nécessaire et reste fixé dans le passé110. » De son côté, une note de 1983 émanant de la Fondation nationale nous renseigne sur la crainte que les autres services de la Maison internationale (logements pour résidents et stagiaires, restaurants, bibliothèque, sports) soient « importunés par une agitation permanente intempestive ». Redoutant que « le ministère a[it] l’intention de faire main basse » sur le Théâtre, le délégué général et le secrétaire général refusent d’aller plus avant111. Au point d’aggraver la situation : en 1984, Guy Caron note que « d’après des informations dignes de foi, le ministère de la Culture serait amené à se dégager de plus en plus112 ». Le ministère de la Culture semble encore hésiter au début des années 1980 à s’impliquer davantage dans ce lieu nœud de tensions et sous contrôle de la Fondation. La nouvelle donne qui suit les élections de 1982 a probablement joué dans la décision du ministère de la Culture de relancer le dynamisme de ce théâtre. La Culture entre alors dans une « période d’expansion113 » avec un budget en forte hausse qui se manifeste par une nouvelle vague d’implantations d’équipements en banlieue parisienne et dans les régions.

    Réfléchir à la spécificité du Théâtre

    38En 1984, le Théâtre change de tutelle au ministère de la Culture, passant de l’administration du développement culturel à la direction du Théâtre et des spectacles, alors dirigée par Robert Abirached114. Non sans des blocages persistants, l’indispensable rénovation des locaux est pensée, et la vocation du Théâtre peu à peu reformulée. Cette réorientation s’ancre dans la politique de réforme des établissements d’action culturelle (maisons de la culture, centres d’actions culturelles, centres de développements culturels) alors menée par le ministère de la Culture, afin de renouveler ce réseau. À la polyvalence mise en avant succède la nécessité d’« un recentrage des activités autour de quelques axes privilégiés permettant un approfondissement du travail artistique aussi bien que des relations avec le public » dans l’objectif de « soutenir des lieux de production artistique et d’action culturelle de référence nationale comme pôles du développement décentralisé de la vie culturelle115 ».

    39Les mots de l’Académicien Henri Gouhier adressés à Guy Caron en 1984 – « […] Vous avez su être l’animateur d’un théâtre ouvert où ont pu s’exprimer toutes les formes d’esthétique théâtrale ; on ne sent aucun parti-pris dans vos choix et votre affiche fait le plus souvent voisiner les classiques et les jeunes auteurs116 » – peuvent sembler élogieux dans la voix de son auteur. Ils peuvent toutefois aussi sonner comme une critique, tant se pose alors la question de la place que ce Théâtre occupe dans le paysage culturel parisien et national. En 1987, Robert Abirached, insiste sur l’insuffisance de la subvention et sur les aides nouvelles qui pourraient être apportées à de « nouveaux projets à coloration internationale », comme l’accueil du Festival de la francophonie ou un Festival international de poésie avec création théâtrale117. De même est mis en place un comité au sein duquel sont appelées des personnalités extérieures pour réfléchir à l’avenir du théâtre. Périnetti est auditionné et prend part à la réflexion, non sans caresser le projet de diriger à nouveau le lieu, projet bien furtif :

    « J’ai retrouvé […] la même attitude que j’ai déjà connue dans le passé, et que Guy Caron a lui aussi rencontrée. C’est-à-dire de ne pas tenir compte de l’originalité de la structure de la Cité, et de considérer celle-ci comme plus ou moins un CAC (Centre d’action culturelle) qui dépendrait essentiellement du département Théâtre [du ministère de la Culture]118. »

    40Selon Périnetti, le seul moyen d’intéresser davantage les étudiants et de valoriser ce lieu est de redonner une forte dimension internationale au Théâtre119. Il est bien placé pour savoir que les résidents peuvent réagir lorsque la programmation les concerne davantage et même manifester leurs mécontentements si elle heurte leurs convictions nationales. Des incidents ont éclaté sous sa direction en juin 1969, lors de la semaine culturelle vietnamienne, faisant un blessé, après que des résidents vietnamiens ont arboré le drapeau de leur pays dans l’enceinte du Théâtre120. Une autre fois, ce sont les étudiants de la Maison du Liban qui se sont insurgés contre la représentation par une troupe libanaise d’une pièce de Molière, Le Bourgeois gentilhomme, « accusant notamment la troupe de servir l’impérialisme culturel français121 ». Si ces événements restent exceptionnels, ils n’en rappellent pas moins l’internationalité du lieu, et la possibilité de transformer ces réactions négatives, en réactions positives, avec une programmation laissant place au « théâtre du monde ».

    41À ces propositions s’opposent toutefois des revendications internes à la Cité, que celles-ci émanent de directeurs ou de résidents, qui espèrent replacer l’étudiant au cœur des ambitions du Théâtre, malgré le peu de preuves de succès données jusqu’alors. Ainsi, des représentants des résidents ou des maisons de la Cité rédigent-ils une motion afin de faire valoir leurs vues. Bernard Masson, professeur des universités et directeur de la Fondation Deutsch de la Meurthe, affirme la nécessité « d’opérer […] quelques corrections de trajectoire ». Sans nier que ce lieu doit demeurer un « haut lieu de la création théâtrale à Paris », il appelle à ce que la politique théâtrale ne soit « ni exclusive ni envahissante » et à un « dialogue permanent […] entre le sommet et la base, entre les organisateurs et les usagers, entre la maison internationale et les maisons de résidence122 ». Il souhaite également s’ouvrir au théâtre universitaire et mettre en place un festival de théâtre universitaire, piste peu suivie au long de l’histoire du théâtre123. La motion met aussi l’accent sur la musique, et sur la volonté de redonner une digne place à l’Orchestre de la Cité, mais aussi à d’autres activités (ballet, ateliers de jazz, cours de langues), concluant que les résidents devraient revenir ainsi en nombre124. Cette volonté de laisser davantage place à une collaboration entre le théâtre et les maisons de la Coté est cependant contrecarrée par les plans du ministère de la Culture, accueillis finalement non sans un certain soulagement par le délégué général, Étienne Dalmasso, et en même temps, non sans redouter les « pires errements financiers125 ». Le Théâtre est perçu davantage comme une charge et non plus un outil de rayonnement au service de la jeunesse internationale pour la Fondation. Il est devenu en revanche un lieu plus choyé par le ministère de la Culture, qui souhaite en faire un pôle de la jeune création.

    ⁂

    42La période qui court de 1991 à nos jours, mériterait une étude à part, et nous ne pouvons ici en donner que les grandes lignes. Pendant les dix-sept années de direction de Nicole Gautier (1991-2008), une programmation audacieuse, des moyens alloués revalorisés et un grand chantier mené au début des années 2000 par les architectes Xavier Fabre, Vincent Speller et Philippe Pumain ont donné une nouvelle vie et une nouvelle image au Théâtre. Pascale Henrot s’est inscrit dans la continuité en mettant l’accent sur les créations transdisciplinaires. Arts visuels, danse, théâtre d’objet, pratiques venues du cirque occupent une place de choix, propulsant à nouveau le Théâtre au-devant de la scène. Ce prestige retrouvé n’a toutefois pas mis fin aux ambivalences du lieu. La crise qu’a connue le Théâtre à partir de 2014 et qui s’est achevée en mai 2016 avec la nomination de Marc le Glatin et de Claire Dupont, alors que se mettaient en place, « en coulisses », les bases d’une réorientation qui semblerait aller vers un détachement progressif du théâtre de la tutelle de la Fondation nationale, se comprend davantage à la lumière de ces quatre-vingt ans d’histoire. Alors que la Fondation, après des années d’incertitudes, opte désormais pour un net retrait dans le financement du théâtre126, une nouvelle page de l’histoire du Théâtre semble donc s’ouvrir avec la nécessité de rechercher de nouvelles solutions financières. Le lieu reste un enjeu de tractations politiques et peine à affirmer sa place, entre lieu étudiant, et scène dédiée à la création contemporaine. Le projet de la nouvelle direction s’est noué autour de la recherche d’un meilleur équilibre entre le public interne et extérieur à la Cité et de partenariats avec les universités et les écoles supérieures d’art.

    43Ce Théâtre a sans doute pâti des tensions et des enjeux souvent contradictoires de ses différentes tutelles. Il a pu se positionner à la pointe du théâtre d’avant-garde et de la contestation alors qu’il demeurait plus à la marge à d’autres périodes. Il a bénéficié de plusieurs engouements du ministère de la Culture, lorsqu’il entrait dans les lignes phares de sa politique culturelle, sans toutefois parvenir à s’imposer au sein des structures les plus valorisées. Ainsi, sans doute en raison de son statut très spécifique qui le lie à la Fondation nationale, le théâtre de la culture n’a pas pu devenir une maison de la culture, alors qu’il apparaissait pouvoir en être une préfiguration en 1968, avec l’objectif de désenclaver culturellement cet espace parisien. De même, alors que sa programmation et ses activités auraient pu l’amener à figurer parmi les scènes nationales, le Théâtre n’a pas bénéficié de ce label, contrairement à d’autres lieux depuis les années 1990. Ce Théâtre a aussi connu une orientation de l’« animation » à la « création » qui a marqué le champ théâtral de la seconde moitié du xxe siècle. Ce lieu a peiné parfois à s’imposer mais a su, au long de son histoire, faire valoir sa capacité à se placer comme un pôle important au niveau local et national, à laisser place à la diversité, la transdisciplinarité et à la jeune création. Cette dernière semble s’affirmer particulièrement aujourd’hui, avec la mise en place d’événements ou festivals de jeunes artistes, comme par exemple, depuis 2017 le festival de théâtre étudiant Écarts. Gageons que le théâtre pourra se réinventer et mettre à profit, à nouveaux frais, les spécificités du lieu.

    Notes de bas de page

    1 Le projet avait d’abord été confié à Lucien Bechmann qui reste par la suite architecte-conseil.

    2 Article de L’Information du spectacle cité dans un rapport de Guy Caron datant de 1975 (Archives nationales, désormais AN, 20090013/437).

    3 Manière dont André-Louis Périnetti définissait rétrospectivement sa politique, alors qu’il était auditionné à la fin des années 1980 sur l’avenir du théâtre. Compte-rendu d’une réunion de réflexion sur une éventuelle réorientation des activités de la Cité universitaire présidée par Étienne Burin des Roziers, du 2 mars 1988, joint à une lettre d’Étienne Dalmasso à Étienne Burin des Roziers, 8 mars 1988 (AN 20090013/440).

    4 Quelques lignes dans les ouvrages consacrés à la Cité universitaire, notamment : Lemoine Bertrand, La Cité internationale universitaire de Paris, Paris, Havas, 1990 ; Maury Lucien, La Cité universitaire de Paris. Hier, aujourd’hui, Paris, Stock 1947.

    5 Versement du théâtre : AN 20090007/1 à 105 et versement de la Fondation nationale : AN 20090013/423 et 436 à 443.

    6 Alors qu’est négocié le nouveau statut du théâtre à la fin des années 1980, M. Abirached rend compte de « son attachement à la Cité, à sa spécificité par rapport à d’autres lieux parisiens grâce à ses données internationales », Compte rendu de la réunion avec Robert Abirached, directeur des théâtres, ministère de la Culture, le 9 juin 1987 (AN 20090013/440).

    7 Programme de la soirée du 15 décembre 1936 (AN 20090013/423).

    8 Pour les archives de ce gala d’inauguration : AN 20090013/423.

    9 « A. von Swaine, Alice Uhlen, Tashamira, Ruth Sorel et Groke danseront pour la première fois à Paris. M. Lebercher, Mlle Mail et ses compagnes de l’Opéra présenteront des créations inédites. » (Programme de la soirée du 15 décembre 1936, AN 20090013/423).

    10 Programme de la soirée du 15 décembre 1936.

    11 Le Petit parisien, 13 décembre 1936 (AN 20090013/423).

    12 « Jamais la studieuse Cité universitaire, qui est, là-bas, au bout de Paris, n’avait connu pareille affluence nocturne : il y avait […] grande concurrence diplomatique et mondaine », Le Jour, 17 décembre 1936. Le journaliste indique la présence du comte de Kerchove, ambassadeur de Belgique ; de M. Bullitt, ambassadeur des EU et de l’ambassadeur du Japon et Mme Sato.

    13 Comœdia, 16 décembre 1936.

    14 Notamment auteur, avec le dramaturge et poète Paul Géraldy, de Si je voulais [Théâtre du Gymnase, 1924], Son mari [Théâtre de la Michodière, 1927] et de L’Homme de joie [Théâtre de la Madeleine, 1929].

    15 Le Petit Parisien, 13 décembre 1936.

    16 Idem.

    17 Le Figaro, 29 septembre 1936.

    18 Pour la programmation à cette époque : AN 20090007/1.

    19 Par exemple, en 1937 : les ballets de Loïe Fuller et en 1938 : récital de danses Yvette Chauvire (Première Danseuse de l’Opéra).

    20 Créé en 1936 à l’initiative de Roland Barthes et Jacques Veil. Patron Sylvie, « Le Groupe de théâtre antique de la Sorbonne », Les Cahiers de la Comédie Française, 1997, p. 48-53.

    21 Notamment, en 1950, avec Les Justes, de Camus, dans une distribution réunissant Maria Casarès, Michel Bouquet, Serge Reggiani.

    22 La Cité, janvier 1957.

    23 Tableaux récapitulatifs des activités de la Maison Internationale (AN 20090007/1).

    24 « […] malgré la sollicitude du directeur de la Maison Internationale […] la Fondation de John Rockfeller est une maison sans ambiance, sans direction spirituelle, sans âme. […] Il faudrait […] inviter plus souvent des groupes de théâtre, étrangers et universitaires, à la Maison Internationale » (Rapport de René Bocca, « Les activités culturelles à la Maison Internationale », 15 août 1948, AN 20090013/442).

    25 Nous renvoyons aux dossiers sur le fonctionnement du CCI (20090013/442 et 443).

    26 Pour les programmes de ces « Semaines », voir : AN 20090007/102.

    27 Voir la revue Cité, notamment avril et août 1959, juin 1961, février 1964, décembre 1966.

    28 Il est possible de lire en ligne l’hommage fait par Jean Brauns, alors directeur de la Fondation Biermans-Lapôtre, à Stéphane Ariel publié dans le numéro 52 du trimestriel de l’Alliance Internationale en décembre 1966, [http://allianceinternationale.org/les-anciens-celebres/celebres-anciens-stephane-ariel-fondateur-du-theatre-de-la-cite]. La présentation de l’artiste peut toutefois prêter à confusion puisqu’elle indique que Stéphane Ariel est le premier fondateur du Théâtre de la Cité. S’il est bien le fondateur de la Troupe nommée Théâtre de la Cité, il n’est pas le fondateur du Théâtre de la Cité, en tant qu’institution ou troupe fixe que le Théâtre n’a jamais eue.

    29 Ancien résident de la Cité.

    30 Lettre de Jean Bachelot à Monsieur Dumont, responsable du théâtre du Centre culturel international, 24 février 1964 (AN 20090007/13).

    31 « Le Directeur du Service Technique me signale les difficultés que nous crée la Troupe Théâtrale du Centre Culturel. […] je pensais que votre promesse de respecter exactement les termes et l’esprit de ce qui avait été précisé entre nous me suffisaient. » Lettre de Jean Bachelot, directeur-adjoint de la Maison Internationale à Mr Deschamps du 26 avril 1956. Et de citer les problèmes posés par le maniement du jeu d’orgues en dehors de la présence du directeur du service technique et le non-respect des horaires des répétitions. Deux ans plus tard, une nouvelle lettre avertit : « Beaucoup trop de remarques sont à faire pour que certaines activités ne soient pas un trouble pour les autres, ou pour les résidents de cette Maison. » (Lettre du 17 mars 1958 du directeur de la maison internationale à Mr le président du CCI, AN 2009007/13.)

    32 Lettre du Recteur délégué général à Robert Spitzer, 14 février 1953 (AN 20090013/423).

    33 « Aide-mémoire rédigé par Paul Dumont » le 22 juin 1964 afin de trouver des moyens pour accentuer « le prestige du CCI » alors que les résidents tendent à bouder les activités qu’on leur propose (AN 20090013/442).

    34 Revue Cité, août 1959, p. 29.

    35 Lettre du délégué général à M. le préfet de police, 9 février 1960 (AN 20090013/423).

    36 Tableaux récapitulatifs des activités de la Maison Internationale (AN 20090007/1).

    37 Sur un total de 60 000 spectateurs, seulement 3 213 places pour l’ensemble résidents et adhérents. Par contre, les résidents constituent le gros des 23 454 spectateurs du cinéma (« Rapport sur le fonctionnement du service des activités culturelles en 1983 », 21 mars 1984, AN 20090013/437).

    38 Périnetti emploi lui-même ce terme de préfiguration de maison de la culture dans une lettre adressée à des artistes chinois en date du 16 janvier 1969 (2009007/12). Le service des activités de la Cité Universitaire n’est jamais devenu une maison de la culture mais est classé parmi les Centres d’action culturels, équipements culturels plus modestes, dépendants, à partir de 1979 de la mission du développement culturel. Mission d’Inspection de M. Jacques Allusion 9 juin 1981. Note sur les établissements d’action culturelle, maisons de la culture, centres d’action culturelle, établissements intégrés, associations culturelles (AN : 19890532/1).

    39 Nous soulignons la parution d’un ouvrage récent très intéressant sur le sujet, qui aborde la question d’un point de vue d’histoire de l’architecture (Klein Richard (dir.), Les maisons de la culture en France, Paris, Éditions du patrimoine, 2017).

    40 Jean-Louis Barrault avait été intéressé par la proposition car il était alors en quête « de locaux pour héberger un de ses projets internationaux, un atelier à disposition de Peter Brook. Mais après étude et discussion, il refusa l’offre, devant les conditions et les exigences imposées par la Cité, qui souhaitait une présence et une activité permanente sur place » (Ivernel Philippe, « Legs du passé ou promesse d’avenir ? De l’Université du Théâtre des Nations à l’Université internationale du Théâtre », Revue d’Histoire du Théâtre, no 255, 3, 2012).

    41 Urfalino Philippe, « Les maisons de la culture et le théâtre (1960-1966). Des affinités électives au mariage », in Abirached Robert (dir.), La Décentralisation théâtrale. 2. Les années Malraux (1959-1968), Arles, Actes Sud, 1993, p. 39-64.

    42 Nous renvoyons à Peslin Daniela, Le Théâtre des nations : une aventure théâtrale à redécouvrir, Paris, L’Harmattan, 2009 et à Aslan Odette, Paris, capitale mondiale du théâtre. Le Théâtre des Nations, Paris, CNRS Éditions, 2009.

    43 Nous reprenons les mots de Pierre-Aimé Touchard, dans « Rapport d’activités de l’Université du Théâtre des Nations, session 1963 » (AN 20090007/105).

    44 Rapport « Activités du théâtre de la cité internationale, saison 1969/1970 » (AN 20090007/5).

    45 « Le Ministère recommandait un animateur, à condition que les locaux de la Maison Internationale qui constituent un ensemble comparable à une Maison de la Culture soient, non seulement ouverts aux étudiants et résidants, mais aussi au public extérieur, et également, que l’Université Internationale du Théâtre puisse s’installer gracieusement dans un des locaux de la Maison Internationale. » Rapport « Activités du théâtre de la cité internationale, saison 1969/1970 » (AN 20090007/5).

    46 Voir la contribution de Guillaume Tronchet dans ce volume.

    47 Ce à la demande du délégué général de la Cité, soucieux de canaliser les agitations estudiantines. André-Louis Périnetti, craignant d’apparaître « comme l’agent d’une certaine récupération » s’il ne commençait ces fonctions qu’en octobre, accepte de commencer plus tôt son travail. Périnetti a relaté cet épisode dans Ivernel Philippe, art. cité, p. 285.

    48 « Ce qui évite [au théâtre] peut-être de connaître le sort de la Sorbonne ou de l’Odéon. Quelque temps après, Monsieur Edgar Faure, ministre de l’Éducation nationale, venait y visiter une exposition consacrée aux affiches de Mai 68 ! » (Exposé de Guy Caron, 1985, AN 20090013/437). Guy Caron fait référence à une Semaine culturelle organisée par le CCI du 10 au 15 décembre 1968 et consacrée au thème « culture et révolution ». Une exposition d’affiches révolutionnaires et la programmation de chants révolutionnaires ou d’un un débat autour du thème de l’artiste dans la société ponctuaient la semaine (AN 20090007/102).

    49 Ivernel Philippe, art. cité, p. 285-286.

    50 Rapport « Activités du théâtre de la cité internationale, saison 1969/1970 » (AN 20090007/5).

    51 Dont l’interprétation de Louis XIV dans La Prise de pouvoir par Louis XIV de Roberto Rossellini (1966) a marqué durablement.

    52 Il monte au Jardin entre 1969 et 1971 ses propres spectacles Les Récits bouddhiques, Jeux, Le Tombeau de Mallarmé, et monte Faust de Christopher Marlowe, Médée de Sénèque, Les Bonnes de Jean Genet et La Vache à encre d’Elia Bolzano.

    53 Quantitativement, l’évolution est très notable : du 1er octobre 1969 au 30 avril 1970, 230 représentations théâtrales, 53 films « Art et Essai », 25 manifestations classées en Musique et Ballets auxquelles s’ajoutent 3 expositions et 2 cycles de conférences. Rapport « Activités du théâtre de la cité internationale, saison 1969/1970 », (AN 20090007/5).

    54 Abirached Robert, « Le triomphe de la raison », La Décentralisation théâtrale 3, Arles, Actes Sud Papier, 1994.

    55 C’est ainsi qu’est présenté cet ensemble de pièces. Périnetti peut écrire : « Nous pensons que le théâtre de la Cité Universitaire situé dans un lieu international au milieu des étudiants de tous les pays se devait d’être le point de rencontre de ces trois auteurs du Tiers-Monde. » (Lettre de Périnetti, le 6 novembre 1968, destinataire non précisé, AN 20090007/2).

    56 Il collabore pour cela avec le tourneur de spectacle André Gintzburger.

    57 Bradby David, Le Théâtre en France de 1968 à 2000, Paris, Honoré Champion, 2007, p. 20.

    58 AN 20090007/103.

    59 AN 20090007/16.

    60 Rebaptisée Passion en violet, jaune, rouge, avant sa création, qui devait avoir lieu en février 1969. Ce qui n’évita pas à la censure.

    61 Abirached Robert, « L’État et ses théâtres : la tentation de la censure », in Ory Pascal (dir.), La Censure en France à l’ère démocratique, Bruxelles, Complexes, 1999, p. 264 et suivantes.

    62 Lettre de Pierre Klee du Groupe V, non datée (AN 20090007/16).

    63 « Le directeur le plus prolifique de Paris a 36 ans. Il a fait d’un lieu rébarbatif le théâtre le plus vivant qui soit : cent spectacles en 18 mois. Qui dit mieux ? », L’Information du spectacle, no 76, mai 1972, BnF, 4 SW 7566.

    64 Godard Colette, Jérôme Savary, L’enfant de la fête, Paris, Éditions du Rocher, 1996.

    65 L’Express, 23 août 1971.

    66 « Dans le cadre de l’animation culturelle de la région Sud de Paris, le théâtre de la Cité Universitaire vous est désormais ouvert. Centre de divertissement et culture, nous le voulons comme trait d’union entre les résidents de la Cité et les habitants des quartiers avoisinants », programme novembre 1968 (20090007/16).

    67 Lettre de Périnetti à Mr le Président de l’association « Le 14e d’Aujourd’hui et de Demain », 20 janvier 1969 (AN 20090007/12).

    68 « Nous n’avons jamais touché plus de 15 % des 6 000 résidents et 90 % de l’extérieur ». Et de pointer les choix réactionnaires des étudiants en matière artistique. (Périnetti André-Louis, « L’animation de la cité universitaire de Paris », L’Élan, no 1, 1973, AN 20090013/438).

    69 L’Information du spectacle, no 76, mai 1972, BnF arts du spectacle, 4 SW 7566.

    70 Article de Gérard Pinhas faisant référence à la programmation du printemps 1970, journal et date non précisée (20090007/4).

    71 « L’affaire Périnetti », no 399, juillet 1972 (journal non précisé, mais il doit s’agir du Nouvel Observateur).

    72 Lettre de Pierre Marthelot à André-Louis Périnetti, 24 janvier 1973. Il réagit cette fois à la parution dans L’Élan de l’article cité ci-dessus (AN 20090013/438).

    73 Lettre d’André-Louis Périnetti à M. Kayat, 14 juillet 1969 (AN 20090007/12).

    74 Lettre d’André-Louis Périnetti à Pierre Marthelot, 30 janvier 1973 (AN 20090013/437).

    75 Idem.

    76 « Droit de réponse de Monsieur Guy Caron, directeur du Théâtre de la Cité internationale », THÉÂTRE magazine, no 5, mars 1986 (AN 20090013/438).

    77 Le Monde, 20 juillet 1972, 4 SW 7566 (BnF, arts du spectacle).

    78 Entretien avec Guy Caron, Pariscope, 8 mars 1971 (AN 20090007/5).

    79 Entretien avec Guy Caron, La Voix du quatorzième, no 30, décembre 1990, p. 3.

    80 « C’est avec plaisir que j’ai reçu Monsieur Guy Caron… Votre recommandation pouvait suffire mais je dois dire que ce candidat au poste de Monsieur Périnetti m’a fait l’impression la plus favorable. Je me rappelle, par surcroît, l’avoir eu comme élève, rue Saint-Guillaume, voilà quelque vingt ans. » (Lettre de Bernard Chenot à Mr Jean Berthoin, ancien ministre, du 14 juin 1972, AN 20090013/440).

    81 Voir le dossier de presse conservé, regroupant des articles parus en 1991-1992 après que Nicole Gautier ait été nommée à la tête du théâtre de la Cité universitaire (AN 20090013/436).

    82 La Lettre Culturelle, mars 1978 (AN 20090007/4).

    83 Après avoir précisé que « c’est bien à tort que son appellation amène à croire qu’il s’agit d’une affaire d’étudiants. En fait l’un des plus importants des théâtres subventionnés de France ». Les 3 Monts, no 3, mai-juin 1978 (AN 20090013/439).

    84 Fondation Nationale (356 000 F), ministère de la Culture (356 000 F) et Ville de Paris (30 000 F), chiffres donnés dans un courrier de Guy Caron à Mme Georges Pompidou, 10 juin 1977 (AN 20090007/9).

    85 AN 20090007/28.

    86 AN 20090007/36.

    87 AN 20090007/4.

    88 La Matin, 19 mai 1978 (AN 20090007/40).

    89 AN 20090007/32, 34, 37.

    90 Pariscope, 8 mars 1974 (20090007/5).

    91 Lettre de Guy Caron à Robert Abirached, 10 avril 1987 (AN 20090013/440).

    92 Le Théâtre bénéficie d’une subvention de la direction de la danse (depuis quand ?) jusqu’en 1987 et d’une subvention accordée par la Direction de la musique au moins jusqu’en 1986. En 1974, Guy Caron fait état d’un premier encouragement pour son action musicale avec une subvention de 2000 francs pour l’année 1974 (Lettre de G. Caron à Mr J.-P. Ottavy, direction de la musique, de l’art lyrique et de la danse, AN 20090007/5).

    93 Compagnie de danse installée à la Cité Universitaire, qui anime un atelier.

    94 L’Humanité, 6 mai 1977 et L’Humanité Dimanche, 18/24 mai 1977 (AN 20090007/72).

    95 Programme avril-mai-juin 1979 (AN 20090007/72).

    96 Voir la contribution de Guillaume Tronchet dans ce volume.

    97 Lettre de Guy Caron à J.M. Hoc, président du CCI, 19 octobre 1972 (AN 20090007/8).

    98 Lettre de Pierre Marthelot, 4 février 1974 (AN 20090013/442).

    99 « Main basse sur le Centre culturel des résidents CCI », 21 novembre 1973 (AN 20090013/442).

    100 Guy Caron regrette que la subvention du ministère de la Culture pour 1986 tombe de 634 000 F à 598 300. Lettre de Guy Caron à M. Robert Abirached, 14 août 1986 (AN 20090013/436).

    101 Rapport sur le fonctionnement du service des activités culturelles en 1983, 21 mars 1984 (AN 20090013/437).

    102 AN 2009007/54.

    103 Chiffres donnés dans les contrats passés entre le théâtre et des compagnies : AN 20090007/47, 20090007/49 et 20090007/67.

    104 La salle passe d’un classement « art et essai » de catégorie A1 (dont elle bénéficiait depuis 1972) à A2 en 1982 après que le label lui ait été retiré un temps et le CNC ne donne plus de subventions après 1980. Lettre de Guy Caron à A. Auclaire, 28 septembre 1982 (AN 20090013/438).

    105 Lettre de Guy Caron à M. R. Gachet, chef de la Mission de Développement culturel, 13 novembre 1980 (AN 20090013/438).

    106 Cet avis est partagé par le rectorat de l’Académie de Paris : « Le conseil d’administration de la Cité Internationale Universitaire de Paris souhaite donner à la Maison Internationale des moyens nouveaux qui lui permettront de jouer pleinement, auprès des résidents son rôle de centre culturel. A cet effet, une nouvelle répartition des espaces disponibles doit être faite afin de favoriser l’organisation de rencontres animées par les résidents. » (Lettre de Jacques Treffel, inspecteur général de l’Éducation nationale à Mr J.-P. Andreani, 17 décembre 1984, AN 20090013/440).

    107 Lettre de G. Brajot à Bernard Chenot, 10 février 1978 (AN 20090013/438). Une subvention de la Ville de Paris d’un montant de 20 000 francs est allouée au théâtre à partir de 1973. Elle passe à 160 000 en 1980. Dans le même temps, la subvention du ministère de la Culture passe de 250 000 à 449 600 francs.

    108 Lettre de Bernard Chenot à Jack Lang, 26 novembre 1981 (AN 20090013/438).

    109 En 1981, le budget des activités culturelles représente 2,63 % du budget de la Fondation.

    110 Compte rendu de la visite de MM. Wallon et Abirached, du ministère de la Culture et de Melle Bouché, de la Ville de Paris, le 23 juin 1982 (AN 20090013/437).

    111 Note du 15 février 1983 concernant une éventuelle convention avec le ministère de la Culture (AN 20090013/437).

    112 Rapport sur le fonctionnement du service des activités culturelles en 1983, 21 mars 1984 (AN 20090013/437).

    113 Poirrier Philippe (dir.), Politiques et pratiques de la culture, Paris, La Documentation française, 2010, p. 118.

    114 Rapport d’activité du service des activités culturelles pour 1984, 23 mars 1985 (AN 20090013/437).

    115 Circulaire du 30 novembre 1984 (19890532/1).

    116 Exposé de Guy Caron, 20 novembre 1985 (AN 20090013/437).

    117 Compte rendu de la réunion du 9 juin 1987 (AN 20090013/440).

    118 Lettre d’André-Louis Périnetti à Étienne Dalmasso, 9 novembre 1990 (AN 20090013/440).

    119 Note d’André-Louis Périnetti à Étienne Dalmasso, 25 janvier 1991 (AN 20090013/440).

    120 Lettre d’André-Louis Périnetti au directeur de la Maison des étudiants du Laos et du Vietnam en réponse à une lettre de ce dernier en date du 27 juin 1969 (20090007/12).

    121 Lettre de Pierre Marthelot au directeur général des Relations culturelles, scientifiques et techniques du ministère des Affaires étrangères, 22 octobre 1973 (AN 20090007/28).

    122 Motion rédigée à l’issue de la réunion de la commission des activités culturelles du 16 mai 1991, à l’attention de M. Étienne Dalmasso, délégué général de la cité universitaire, signée par : Laurent Cornaz, second délégué général adjoint ; Markus Greimers, représentant des résidents au conseil d’administration ; Michel Le Bars, représentant des résidents au conseil d’administration ; Bernard Masson, Président de la conférence des directeurs et Karl Poulsen, représentant des directeurs de maison (AN 20090013/440).

    123 Sur la question du théâtre universitaire, nous renvoyons à Germany Robert et Poirrier Philippe (dir.), Le théâtre universitaire. Pratiques et expériences, Dijon, Éditions universitaires de Dijon, coll. « U-Culture(s) », 2013.

    124 Motion du 16 mai 1991, idem.

    125 Lettre d’Étienne Dalmasso au Président Laurent, 12 avril 1991 (AN 20090013/442).

    126 La nouvelle phase de construction de logements en cours n’est pas à détacher de la récente crise du théâtre.

    Auteur

    • Nathalie Lempereur
      Nathalie Lempereur est docteure en histoire contemporaine. Sa thèse, obtenue à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, et largement remaniée est à paraître en 2020 : Arthur Adamov, ici et maintenant. Exil, théâtre et politique (Éditions de la Sorbonne, coll. « Histoire contemporaine »). Ses travaux abordent l’histoire culturelle du théâtre et les engagements intellectuels. Elle a notamment collaboré à la revue Théâtre(s) politique(s) pour un numéro consacré aux représentations de la Commune de Paris et écrit dans la revue Europe (numéro de janvier-février 2018). Elle s’intéresse également à l’écriture radiophonique et a travaillé comme conférencière pour la Comédie-Française.
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    1 Le projet avait d’abord été confié à Lucien Bechmann qui reste par la suite architecte-conseil.

    2 Article de L’Information du spectacle cité dans un rapport de Guy Caron datant de 1975 (Archives nationales, désormais AN, 20090013/437).

    3 Manière dont André-Louis Périnetti définissait rétrospectivement sa politique, alors qu’il était auditionné à la fin des années 1980 sur l’avenir du théâtre. Compte-rendu d’une réunion de réflexion sur une éventuelle réorientation des activités de la Cité universitaire présidée par Étienne Burin des Roziers, du 2 mars 1988, joint à une lettre d’Étienne Dalmasso à Étienne Burin des Roziers, 8 mars 1988 (AN 20090013/440).

    4 Quelques lignes dans les ouvrages consacrés à la Cité universitaire, notamment : Lemoine Bertrand, La Cité internationale universitaire de Paris, Paris, Havas, 1990 ; Maury Lucien, La Cité universitaire de Paris. Hier, aujourd’hui, Paris, Stock 1947.

    5 Versement du théâtre : AN 20090007/1 à 105 et versement de la Fondation nationale : AN 20090013/423 et 436 à 443.

    6 Alors qu’est négocié le nouveau statut du théâtre à la fin des années 1980, M. Abirached rend compte de « son attachement à la Cité, à sa spécificité par rapport à d’autres lieux parisiens grâce à ses données internationales », Compte rendu de la réunion avec Robert Abirached, directeur des théâtres, ministère de la Culture, le 9 juin 1987 (AN 20090013/440).

    7 Programme de la soirée du 15 décembre 1936 (AN 20090013/423).

    8 Pour les archives de ce gala d’inauguration : AN 20090013/423.

    9 « A. von Swaine, Alice Uhlen, Tashamira, Ruth Sorel et Groke danseront pour la première fois à Paris. M. Lebercher, Mlle Mail et ses compagnes de l’Opéra présenteront des créations inédites. » (Programme de la soirée du 15 décembre 1936, AN 20090013/423).

    10 Programme de la soirée du 15 décembre 1936.

    11 Le Petit parisien, 13 décembre 1936 (AN 20090013/423).

    12 « Jamais la studieuse Cité universitaire, qui est, là-bas, au bout de Paris, n’avait connu pareille affluence nocturne : il y avait […] grande concurrence diplomatique et mondaine », Le Jour, 17 décembre 1936. Le journaliste indique la présence du comte de Kerchove, ambassadeur de Belgique ; de M. Bullitt, ambassadeur des EU et de l’ambassadeur du Japon et Mme Sato.

    13 Comœdia, 16 décembre 1936.

    14 Notamment auteur, avec le dramaturge et poète Paul Géraldy, de Si je voulais [Théâtre du Gymnase, 1924], Son mari [Théâtre de la Michodière, 1927] et de L’Homme de joie [Théâtre de la Madeleine, 1929].

    15 Le Petit Parisien, 13 décembre 1936.

    16 Idem.

    17 Le Figaro, 29 septembre 1936.

    18 Pour la programmation à cette époque : AN 20090007/1.

    19 Par exemple, en 1937 : les ballets de Loïe Fuller et en 1938 : récital de danses Yvette Chauvire (Première Danseuse de l’Opéra).

    20 Créé en 1936 à l’initiative de Roland Barthes et Jacques Veil. Patron Sylvie, « Le Groupe de théâtre antique de la Sorbonne », Les Cahiers de la Comédie Française, 1997, p. 48-53.

    21 Notamment, en 1950, avec Les Justes, de Camus, dans une distribution réunissant Maria Casarès, Michel Bouquet, Serge Reggiani.

    22 La Cité, janvier 1957.

    23 Tableaux récapitulatifs des activités de la Maison Internationale (AN 20090007/1).

    24 « […] malgré la sollicitude du directeur de la Maison Internationale […] la Fondation de John Rockfeller est une maison sans ambiance, sans direction spirituelle, sans âme. […] Il faudrait […] inviter plus souvent des groupes de théâtre, étrangers et universitaires, à la Maison Internationale » (Rapport de René Bocca, « Les activités culturelles à la Maison Internationale », 15 août 1948, AN 20090013/442).

    25 Nous renvoyons aux dossiers sur le fonctionnement du CCI (20090013/442 et 443).

    26 Pour les programmes de ces « Semaines », voir : AN 20090007/102.

    27 Voir la revue Cité, notamment avril et août 1959, juin 1961, février 1964, décembre 1966.

    28 Il est possible de lire en ligne l’hommage fait par Jean Brauns, alors directeur de la Fondation Biermans-Lapôtre, à Stéphane Ariel publié dans le numéro 52 du trimestriel de l’Alliance Internationale en décembre 1966, [http://allianceinternationale.org/les-anciens-celebres/celebres-anciens-stephane-ariel-fondateur-du-theatre-de-la-cite]. La présentation de l’artiste peut toutefois prêter à confusion puisqu’elle indique que Stéphane Ariel est le premier fondateur du Théâtre de la Cité. S’il est bien le fondateur de la Troupe nommée Théâtre de la Cité, il n’est pas le fondateur du Théâtre de la Cité, en tant qu’institution ou troupe fixe que le Théâtre n’a jamais eue.

    29 Ancien résident de la Cité.

    30 Lettre de Jean Bachelot à Monsieur Dumont, responsable du théâtre du Centre culturel international, 24 février 1964 (AN 20090007/13).

    31 « Le Directeur du Service Technique me signale les difficultés que nous crée la Troupe Théâtrale du Centre Culturel. […] je pensais que votre promesse de respecter exactement les termes et l’esprit de ce qui avait été précisé entre nous me suffisaient. » Lettre de Jean Bachelot, directeur-adjoint de la Maison Internationale à Mr Deschamps du 26 avril 1956. Et de citer les problèmes posés par le maniement du jeu d’orgues en dehors de la présence du directeur du service technique et le non-respect des horaires des répétitions. Deux ans plus tard, une nouvelle lettre avertit : « Beaucoup trop de remarques sont à faire pour que certaines activités ne soient pas un trouble pour les autres, ou pour les résidents de cette Maison. » (Lettre du 17 mars 1958 du directeur de la maison internationale à Mr le président du CCI, AN 2009007/13.)

    32 Lettre du Recteur délégué général à Robert Spitzer, 14 février 1953 (AN 20090013/423).

    33 « Aide-mémoire rédigé par Paul Dumont » le 22 juin 1964 afin de trouver des moyens pour accentuer « le prestige du CCI » alors que les résidents tendent à bouder les activités qu’on leur propose (AN 20090013/442).

    34 Revue Cité, août 1959, p. 29.

    35 Lettre du délégué général à M. le préfet de police, 9 février 1960 (AN 20090013/423).

    36 Tableaux récapitulatifs des activités de la Maison Internationale (AN 20090007/1).

    37 Sur un total de 60 000 spectateurs, seulement 3 213 places pour l’ensemble résidents et adhérents. Par contre, les résidents constituent le gros des 23 454 spectateurs du cinéma (« Rapport sur le fonctionnement du service des activités culturelles en 1983 », 21 mars 1984, AN 20090013/437).

    38 Périnetti emploi lui-même ce terme de préfiguration de maison de la culture dans une lettre adressée à des artistes chinois en date du 16 janvier 1969 (2009007/12). Le service des activités de la Cité Universitaire n’est jamais devenu une maison de la culture mais est classé parmi les Centres d’action culturels, équipements culturels plus modestes, dépendants, à partir de 1979 de la mission du développement culturel. Mission d’Inspection de M. Jacques Allusion 9 juin 1981. Note sur les établissements d’action culturelle, maisons de la culture, centres d’action culturelle, établissements intégrés, associations culturelles (AN : 19890532/1).

    39 Nous soulignons la parution d’un ouvrage récent très intéressant sur le sujet, qui aborde la question d’un point de vue d’histoire de l’architecture (Klein Richard (dir.), Les maisons de la culture en France, Paris, Éditions du patrimoine, 2017).

    40 Jean-Louis Barrault avait été intéressé par la proposition car il était alors en quête « de locaux pour héberger un de ses projets internationaux, un atelier à disposition de Peter Brook. Mais après étude et discussion, il refusa l’offre, devant les conditions et les exigences imposées par la Cité, qui souhaitait une présence et une activité permanente sur place » (Ivernel Philippe, « Legs du passé ou promesse d’avenir ? De l’Université du Théâtre des Nations à l’Université internationale du Théâtre », Revue d’Histoire du Théâtre, no 255, 3, 2012).

    41 Urfalino Philippe, « Les maisons de la culture et le théâtre (1960-1966). Des affinités électives au mariage », in Abirached Robert (dir.), La Décentralisation théâtrale. 2. Les années Malraux (1959-1968), Arles, Actes Sud, 1993, p. 39-64.

    42 Nous renvoyons à Peslin Daniela, Le Théâtre des nations : une aventure théâtrale à redécouvrir, Paris, L’Harmattan, 2009 et à Aslan Odette, Paris, capitale mondiale du théâtre. Le Théâtre des Nations, Paris, CNRS Éditions, 2009.

    43 Nous reprenons les mots de Pierre-Aimé Touchard, dans « Rapport d’activités de l’Université du Théâtre des Nations, session 1963 » (AN 20090007/105).

    44 Rapport « Activités du théâtre de la cité internationale, saison 1969/1970 » (AN 20090007/5).

    45 « Le Ministère recommandait un animateur, à condition que les locaux de la Maison Internationale qui constituent un ensemble comparable à une Maison de la Culture soient, non seulement ouverts aux étudiants et résidants, mais aussi au public extérieur, et également, que l’Université Internationale du Théâtre puisse s’installer gracieusement dans un des locaux de la Maison Internationale. » Rapport « Activités du théâtre de la cité internationale, saison 1969/1970 » (AN 20090007/5).

    46 Voir la contribution de Guillaume Tronchet dans ce volume.

    47 Ce à la demande du délégué général de la Cité, soucieux de canaliser les agitations estudiantines. André-Louis Périnetti, craignant d’apparaître « comme l’agent d’une certaine récupération » s’il ne commençait ces fonctions qu’en octobre, accepte de commencer plus tôt son travail. Périnetti a relaté cet épisode dans Ivernel Philippe, art. cité, p. 285.

    48 « Ce qui évite [au théâtre] peut-être de connaître le sort de la Sorbonne ou de l’Odéon. Quelque temps après, Monsieur Edgar Faure, ministre de l’Éducation nationale, venait y visiter une exposition consacrée aux affiches de Mai 68 ! » (Exposé de Guy Caron, 1985, AN 20090013/437). Guy Caron fait référence à une Semaine culturelle organisée par le CCI du 10 au 15 décembre 1968 et consacrée au thème « culture et révolution ». Une exposition d’affiches révolutionnaires et la programmation de chants révolutionnaires ou d’un un débat autour du thème de l’artiste dans la société ponctuaient la semaine (AN 20090007/102).

    49 Ivernel Philippe, art. cité, p. 285-286.

    50 Rapport « Activités du théâtre de la cité internationale, saison 1969/1970 » (AN 20090007/5).

    51 Dont l’interprétation de Louis XIV dans La Prise de pouvoir par Louis XIV de Roberto Rossellini (1966) a marqué durablement.

    52 Il monte au Jardin entre 1969 et 1971 ses propres spectacles Les Récits bouddhiques, Jeux, Le Tombeau de Mallarmé, et monte Faust de Christopher Marlowe, Médée de Sénèque, Les Bonnes de Jean Genet et La Vache à encre d’Elia Bolzano.

    53 Quantitativement, l’évolution est très notable : du 1er octobre 1969 au 30 avril 1970, 230 représentations théâtrales, 53 films « Art et Essai », 25 manifestations classées en Musique et Ballets auxquelles s’ajoutent 3 expositions et 2 cycles de conférences. Rapport « Activités du théâtre de la cité internationale, saison 1969/1970 », (AN 20090007/5).

    54 Abirached Robert, « Le triomphe de la raison », La Décentralisation théâtrale 3, Arles, Actes Sud Papier, 1994.

    55 C’est ainsi qu’est présenté cet ensemble de pièces. Périnetti peut écrire : « Nous pensons que le théâtre de la Cité Universitaire situé dans un lieu international au milieu des étudiants de tous les pays se devait d’être le point de rencontre de ces trois auteurs du Tiers-Monde. » (Lettre de Périnetti, le 6 novembre 1968, destinataire non précisé, AN 20090007/2).

    56 Il collabore pour cela avec le tourneur de spectacle André Gintzburger.

    57 Bradby David, Le Théâtre en France de 1968 à 2000, Paris, Honoré Champion, 2007, p. 20.

    58 AN 20090007/103.

    59 AN 20090007/16.

    60 Rebaptisée Passion en violet, jaune, rouge, avant sa création, qui devait avoir lieu en février 1969. Ce qui n’évita pas à la censure.

    61 Abirached Robert, « L’État et ses théâtres : la tentation de la censure », in Ory Pascal (dir.), La Censure en France à l’ère démocratique, Bruxelles, Complexes, 1999, p. 264 et suivantes.

    62 Lettre de Pierre Klee du Groupe V, non datée (AN 20090007/16).

    63 « Le directeur le plus prolifique de Paris a 36 ans. Il a fait d’un lieu rébarbatif le théâtre le plus vivant qui soit : cent spectacles en 18 mois. Qui dit mieux ? », L’Information du spectacle, no 76, mai 1972, BnF, 4 SW 7566.

    64 Godard Colette, Jérôme Savary, L’enfant de la fête, Paris, Éditions du Rocher, 1996.

    65 L’Express, 23 août 1971.

    66 « Dans le cadre de l’animation culturelle de la région Sud de Paris, le théâtre de la Cité Universitaire vous est désormais ouvert. Centre de divertissement et culture, nous le voulons comme trait d’union entre les résidents de la Cité et les habitants des quartiers avoisinants », programme novembre 1968 (20090007/16).

    67 Lettre de Périnetti à Mr le Président de l’association « Le 14e d’Aujourd’hui et de Demain », 20 janvier 1969 (AN 20090007/12).

    68 « Nous n’avons jamais touché plus de 15 % des 6 000 résidents et 90 % de l’extérieur ». Et de pointer les choix réactionnaires des étudiants en matière artistique. (Périnetti André-Louis, « L’animation de la cité universitaire de Paris », L’Élan, no 1, 1973, AN 20090013/438).

    69 L’Information du spectacle, no 76, mai 1972, BnF arts du spectacle, 4 SW 7566.

    70 Article de Gérard Pinhas faisant référence à la programmation du printemps 1970, journal et date non précisée (20090007/4).

    71 « L’affaire Périnetti », no 399, juillet 1972 (journal non précisé, mais il doit s’agir du Nouvel Observateur).

    72 Lettre de Pierre Marthelot à André-Louis Périnetti, 24 janvier 1973. Il réagit cette fois à la parution dans L’Élan de l’article cité ci-dessus (AN 20090013/438).

    73 Lettre d’André-Louis Périnetti à M. Kayat, 14 juillet 1969 (AN 20090007/12).

    74 Lettre d’André-Louis Périnetti à Pierre Marthelot, 30 janvier 1973 (AN 20090013/437).

    75 Idem.

    76 « Droit de réponse de Monsieur Guy Caron, directeur du Théâtre de la Cité internationale », THÉÂTRE magazine, no 5, mars 1986 (AN 20090013/438).

    77 Le Monde, 20 juillet 1972, 4 SW 7566 (BnF, arts du spectacle).

    78 Entretien avec Guy Caron, Pariscope, 8 mars 1971 (AN 20090007/5).

    79 Entretien avec Guy Caron, La Voix du quatorzième, no 30, décembre 1990, p. 3.

    80 « C’est avec plaisir que j’ai reçu Monsieur Guy Caron… Votre recommandation pouvait suffire mais je dois dire que ce candidat au poste de Monsieur Périnetti m’a fait l’impression la plus favorable. Je me rappelle, par surcroît, l’avoir eu comme élève, rue Saint-Guillaume, voilà quelque vingt ans. » (Lettre de Bernard Chenot à Mr Jean Berthoin, ancien ministre, du 14 juin 1972, AN 20090013/440).

    81 Voir le dossier de presse conservé, regroupant des articles parus en 1991-1992 après que Nicole Gautier ait été nommée à la tête du théâtre de la Cité universitaire (AN 20090013/436).

    82 La Lettre Culturelle, mars 1978 (AN 20090007/4).

    83 Après avoir précisé que « c’est bien à tort que son appellation amène à croire qu’il s’agit d’une affaire d’étudiants. En fait l’un des plus importants des théâtres subventionnés de France ». Les 3 Monts, no 3, mai-juin 1978 (AN 20090013/439).

    84 Fondation Nationale (356 000 F), ministère de la Culture (356 000 F) et Ville de Paris (30 000 F), chiffres donnés dans un courrier de Guy Caron à Mme Georges Pompidou, 10 juin 1977 (AN 20090007/9).

    85 AN 20090007/28.

    86 AN 20090007/36.

    87 AN 20090007/4.

    88 La Matin, 19 mai 1978 (AN 20090007/40).

    89 AN 20090007/32, 34, 37.

    90 Pariscope, 8 mars 1974 (20090007/5).

    91 Lettre de Guy Caron à Robert Abirached, 10 avril 1987 (AN 20090013/440).

    92 Le Théâtre bénéficie d’une subvention de la direction de la danse (depuis quand ?) jusqu’en 1987 et d’une subvention accordée par la Direction de la musique au moins jusqu’en 1986. En 1974, Guy Caron fait état d’un premier encouragement pour son action musicale avec une subvention de 2000 francs pour l’année 1974 (Lettre de G. Caron à Mr J.-P. Ottavy, direction de la musique, de l’art lyrique et de la danse, AN 20090007/5).

    93 Compagnie de danse installée à la Cité Universitaire, qui anime un atelier.

    94 L’Humanité, 6 mai 1977 et L’Humanité Dimanche, 18/24 mai 1977 (AN 20090007/72).

    95 Programme avril-mai-juin 1979 (AN 20090007/72).

    96 Voir la contribution de Guillaume Tronchet dans ce volume.

    97 Lettre de Guy Caron à J.M. Hoc, président du CCI, 19 octobre 1972 (AN 20090007/8).

    98 Lettre de Pierre Marthelot, 4 février 1974 (AN 20090013/442).

    99 « Main basse sur le Centre culturel des résidents CCI », 21 novembre 1973 (AN 20090013/442).

    100 Guy Caron regrette que la subvention du ministère de la Culture pour 1986 tombe de 634 000 F à 598 300. Lettre de Guy Caron à M. Robert Abirached, 14 août 1986 (AN 20090013/436).

    101 Rapport sur le fonctionnement du service des activités culturelles en 1983, 21 mars 1984 (AN 20090013/437).

    102 AN 2009007/54.

    103 Chiffres donnés dans les contrats passés entre le théâtre et des compagnies : AN 20090007/47, 20090007/49 et 20090007/67.

    104 La salle passe d’un classement « art et essai » de catégorie A1 (dont elle bénéficiait depuis 1972) à A2 en 1982 après que le label lui ait été retiré un temps et le CNC ne donne plus de subventions après 1980. Lettre de Guy Caron à A. Auclaire, 28 septembre 1982 (AN 20090013/438).

    105 Lettre de Guy Caron à M. R. Gachet, chef de la Mission de Développement culturel, 13 novembre 1980 (AN 20090013/438).

    106 Cet avis est partagé par le rectorat de l’Académie de Paris : « Le conseil d’administration de la Cité Internationale Universitaire de Paris souhaite donner à la Maison Internationale des moyens nouveaux qui lui permettront de jouer pleinement, auprès des résidents son rôle de centre culturel. A cet effet, une nouvelle répartition des espaces disponibles doit être faite afin de favoriser l’organisation de rencontres animées par les résidents. » (Lettre de Jacques Treffel, inspecteur général de l’Éducation nationale à Mr J.-P. Andreani, 17 décembre 1984, AN 20090013/440).

    107 Lettre de G. Brajot à Bernard Chenot, 10 février 1978 (AN 20090013/438). Une subvention de la Ville de Paris d’un montant de 20 000 francs est allouée au théâtre à partir de 1973. Elle passe à 160 000 en 1980. Dans le même temps, la subvention du ministère de la Culture passe de 250 000 à 449 600 francs.

    108 Lettre de Bernard Chenot à Jack Lang, 26 novembre 1981 (AN 20090013/438).

    109 En 1981, le budget des activités culturelles représente 2,63 % du budget de la Fondation.

    110 Compte rendu de la visite de MM. Wallon et Abirached, du ministère de la Culture et de Melle Bouché, de la Ville de Paris, le 23 juin 1982 (AN 20090013/437).

    111 Note du 15 février 1983 concernant une éventuelle convention avec le ministère de la Culture (AN 20090013/437).

    112 Rapport sur le fonctionnement du service des activités culturelles en 1983, 21 mars 1984 (AN 20090013/437).

    113 Poirrier Philippe (dir.), Politiques et pratiques de la culture, Paris, La Documentation française, 2010, p. 118.

    114 Rapport d’activité du service des activités culturelles pour 1984, 23 mars 1985 (AN 20090013/437).

    115 Circulaire du 30 novembre 1984 (19890532/1).

    116 Exposé de Guy Caron, 20 novembre 1985 (AN 20090013/437).

    117 Compte rendu de la réunion du 9 juin 1987 (AN 20090013/440).

    118 Lettre d’André-Louis Périnetti à Étienne Dalmasso, 9 novembre 1990 (AN 20090013/440).

    119 Note d’André-Louis Périnetti à Étienne Dalmasso, 25 janvier 1991 (AN 20090013/440).

    120 Lettre d’André-Louis Périnetti au directeur de la Maison des étudiants du Laos et du Vietnam en réponse à une lettre de ce dernier en date du 27 juin 1969 (20090007/12).

    121 Lettre de Pierre Marthelot au directeur général des Relations culturelles, scientifiques et techniques du ministère des Affaires étrangères, 22 octobre 1973 (AN 20090007/28).

    122 Motion rédigée à l’issue de la réunion de la commission des activités culturelles du 16 mai 1991, à l’attention de M. Étienne Dalmasso, délégué général de la cité universitaire, signée par : Laurent Cornaz, second délégué général adjoint ; Markus Greimers, représentant des résidents au conseil d’administration ; Michel Le Bars, représentant des résidents au conseil d’administration ; Bernard Masson, Président de la conférence des directeurs et Karl Poulsen, représentant des directeurs de maison (AN 20090013/440).

    123 Sur la question du théâtre universitaire, nous renvoyons à Germany Robert et Poirrier Philippe (dir.), Le théâtre universitaire. Pratiques et expériences, Dijon, Éditions universitaires de Dijon, coll. « U-Culture(s) », 2013.

    124 Motion du 16 mai 1991, idem.

    125 Lettre d’Étienne Dalmasso au Président Laurent, 12 avril 1991 (AN 20090013/442).

    126 La nouvelle phase de construction de logements en cours n’est pas à détacher de la récente crise du théâtre.

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    Lempereur, N. (2022). Le Théâtre de la Cité internationale universitaire. In D. Kévonian & G. Tronchet (éds.), Le Campus-monde. Rennes: Presses universitaires de Rennes. https://doi.org/10.4000/books.pur.163129
    Lempereur, Nathalie. « Le Théâtre de la Cité internationale universitaire ». In Le Campus-monde, édité par Dzovinar Kévonian et Guillaume Tronchet. Rennes: Presses universitaires de Rennes, 2022. doi:10.4000/books.pur.163129.
    Lempereur, Nathalie. « Le Théâtre de la Cité internationale universitaire ». Le Campus-monde, édité par Dzovinar Kévonian et Guillaume Tronchet, Presses universitaires de Rennes, 2022, https://doi.org/10.4000/books.pur.163129.

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    Kévonian, D., & Tronchet, G. (éds.). (2022). Le Campus-monde. Rennes: Presses universitaires de Rennes. https://doi.org/10.4000/books.pur.163035
    Kévonian, Dzovinar, et Guillaume Tronchet, éd. Le Campus-monde. Rennes: Presses universitaires de Rennes, 2022. doi:10.4000/books.pur.163035.
    Kévonian, Dzovinar, et Guillaume Tronchet, éditeurs. Le Campus-monde. Presses universitaires de Rennes, 2022, https://doi.org/10.4000/books.pur.163035.
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