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    Plan détaillé Texte intégral La réorganisation du sport à la Cité : des préoccupations sociales à l’idéal d’André Honnorat Les enjeux territoriaux et institutionnels du développement sportif à la Cité Du sport, de la santé et des distractions : l’ASCUP comme espace original d’échanges sportifs transnationaux Notes de bas de page Auteur

    Le Campus-monde

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    Table des matières

    La réorganisation du sport dans la Cité universitaire d’après-guerre

    Entre autonomie associative et enjeux institutionnels

    Lidia Lesnykh

    p. 251-264

    Note de l’auteur

    L. Lesnykh tient à rendre hommage à Paul Marcel, qui s’est éteint à l’âge de 94 ans en janvier 2022. Engagé dès 1946 à promouvoir l’idéal des fondateurs de la Cité, il percevait le sport comme un puissant moyen de cultiver l’esprit de camaraderie.

    Texte intégral La réorganisation du sport à la Cité : des préoccupations sociales à l’idéal d’André Honnorat Les politiques sportives de la IVe République à la Cité : au service de l’éducation physique et morale d’une jeunesse internationale La création de l’ASCUP en 1946 : l’émergence d’un nouvel acteur associatif Les enjeux territoriaux et institutionnels du développement sportif à la Cité La Cité universitaire : un lieu stratégique pour les politiques sportives d’État La création du Comité des sports à la Cité : les débuts d’une gestion partagée Du sport, de la santé et des distractions : l’ASCUP comme espace original d’échanges sportifs transnationaux Le panorama des activités du club : des sociabilités sportives aux échanges culturels Les activités sportives Un voisinage pas comme les autres : les relations avec le Paris Université Club Notes de bas de page Auteur

    Texte intégral

    « Dans cette “coopérative d’amitié internationale” qu’est la Cité, c’est peut-être le sport qui facilite le mieux les contacts. Dans une salle d’éducation physique, au bord d’une piste ou de la piscine, sur les terrains de jeux, il n’est plus question de différences de races et de nationalités. Des camaraderies se nouent grâce à l’esprit sportif. »
    Blancard De Lery, « Le sport espéranto de la Cité », La Cité, mai 1955.

    1Dès que la Cité internationale universitaire de Paris rouvre ses portes en 1945, les pratiques sportives reviennent sans tarder sur le boulevard Jourdan. La réorganisation du sport à la Cité à l’automne 1945 commence sous la tutelle de la Direction régionale de la Jeunesse et des Sports (ci-après DRJS), sur l’accord du conseil d’administration de la Cité et d’André Honnorat lui-même. En effet, il s’agit de donner un élan nouveau aux pratiques sportives des résidents, en s’inspirant de la politique des sports et loisirs héritée du Front populaire1. L’enthousiasme des résidents passionnés de sport s’éveille lors des premiers matchs amicaux qui aboutissent à la création d’un nouveau club sportif : le 1er août 1946, les frères Paul et Joseph Marcel originaires d’Indochine, déclarent en préfecture l’Association sportive de la Cité universitaire de Paris (ci-après ASCUP), qui devient la première des associations des résidents créées dans l’après-guerre.

    2La littérature scientifique ne s’est jusqu’à présent pas intéressée au sport à la Cité depuis sa fondation, à l’exception du travail de Franck Séréni2, qui évoque les rencontres sportives parmi les formes de sociabilité présentes sur le campus dans l’entre-deux-guerres. Déposé aux Archives nationales, le fonds d’archives de la Cité internationale universitaire de Paris est une source essentielle pour l’étude des politiques sportives de la Cité depuis sa création. Le dépouillement du fonds associé à l’étude de témoignages d’anciens de la Cité ou des acteurs du développement du sport dans cet espace démontre la complexité des relations en matière de sport, entre l’administration de la Cité, la DRJS, l’ASCUP, le Paris Université Club (ci-après PUC), et parfois, d’autres institutions. Il s’agit donc d’analyser les enjeux d’organisation du sport à la Cité du point de vue de ces différents acteurs.

    3La Cité n’est pas un simple terrain d’expérience pour l’encouragement des activités physiques des étudiants. En effet, le campus abrite des installations sportives attractives pour l’ensemble de la communauté universitaire parisienne, ce qui fait de la Cité un endroit stratégique pour la ville. Trois dynamiques y sont à l’œuvre : l’attractivité des terrains sportifs pour l’ensemble des étudiants parisiens, l’ambition des étudiants pour l’auto-organisation de leurs pratiques sportives et la volonté de réaliser l’idéal pacifiste des fondateurs de la Cité. Le projet sportif de la Cité qui relève à la fois de l’associationnisme et de l’initiative de l’État repose donc sur une ambiguïté originelle qui explique sa fragilité, renforcée par les contraintes financières. L’étude aborde la période allant de 1945 au début des années 1950, qui correspond à la réorganisation des sports et l’autonomisation de l’association. Nous analyserons d’abord les acteurs et les enjeux sociaux, institutionnels et territoriaux de la réorganisation du sport à la Cité universitaire d’après-guerre, puis le panorama de l’offre sportive, et enfin ses relations avec le PUC.

    La réorganisation du sport à la Cité : des préoccupations sociales à l’idéal d’André Honnorat

    4Depuis le tout début des années 1930, la Fondation nationale commence à aménager des espaces sportifs pour les résidents de la Cité3. Afin de construire des terrains de tennis couverts en 1931, elle obtient une subvention du Sous-secrétariat de l’Éducation physique de la ville de Paris, relevant à cette époque du ministère de l’Instruction publique et des Beaux-arts. C’est à partir du milieu de la décennie que la redynamisation et la formalisation des activités sportives à la Cité prennent des contours plus précis. Cela pour deux raisons. D’une part, comme le souligne Franck Séréni, l’ouverture des installations telles que piscine, gymnase, salle de tennis de table à la Maison internationale dès son inauguration en 1936, incite les résidents à la pratique sportive, en parfaite logique avec l’idée d’hygiène sociale prônée par André Honnorat4. De l’autre, à l’arrivée au pouvoir du Front populaire, la politique d’encouragement de l’éducation physique et intellectuelle des jeunes Français menée par le sous-secrétaire d’État à la Jeunesse et aux Sports Léo Lagrange, va se répercuter à la Cité.

    Les politiques sportives de la IVe République à la Cité : au service de l’éducation physique et morale d’une jeunesse internationale

    5Rompant avec l’autoritarisme de Vichy, les politiques sportives de la IVe République renouent avec l’esprit du Front populaire pour s’inscrire à nouveau dans la logique du « relèvement physique et moral5 ». Malgré de nombreux changements dans les structures étatiques en charge de la jeunesse et des sports pendant les premières années d’après-guerre, une « mobilisation collective autour des questions de la jeunesse, du sport, de l’éducation populaire et du plein air6 » caractérise cette période. C’est dans ce contexte que les pratiques sportives des résidents de la Cité universitaire sont revitalisées à partir d’octobre 1945, sous la tutelle de deux personnalités désignées par la Direction régionale de la Jeunesse et des Sports (DRJS) : l’inspecteur Francis Boile, attaché à l’Enseignement supérieur, et la jeune monitrice Hélène Cury-Carré, détachée de la DRJS pour assumer la fonction de surintendante des sports et loisirs à la Cité, à la demande du recteur André Lirondelle.

    6Tels que mentionnés par Hélène Cury-Carré, les buts de cette campagne sont les suivants : « permettre l’épanouissement physique », « recréer le goût des sports d’équipe », « redonner à la Cité son unité dans la diversité, les équipes sportives brassant races, nationalités, idéologies », « faire du sport le loisir essentiel », « développer le sens des responsabilités en confiant progressivement tous les rouages aux résidents7 ». Il est aussi envisagé de créer un club des résidents, comme espace de camaraderie sportive estudiantine. Il devient évident que les objectifs sont de nature sociale aussi bien que culturelle. En effet, en donnant le pouvoir aux résidents d’organiser leurs loisirs, l’on tente en même temps de réaliser l’idéal de rapprochement de la jeunesse intellectuelle à travers le sport. À ces fins, il est avant tout nécessaire d’encourager les résidents à l’exercice physique, objectif que la DRJS essaie de réaliser en fournissant des enseignements et des installations. Elle assigne des moniteurs (souvent des athlètes de haut niveau), qui assurent des enseignements sportifs et des entraînements hebdomadaires à titre gratuit et sans rémunération supplémentaire8. Les archives témoignent que des cours de pratique hygiénique d’hébertisme9 sont organisés dans le parc, ce qui est loin d’être anodin. La vision hygiéniste de l’éducation physique est en fait présente parmi les dirigeants sportifs influencés par leur formation obtenue avant la guerre10. D’ailleurs, la priorité donnée aux activités en plein air s’explique par le manque d’installations sportives couvertes. L’État français assume ainsi la responsabilité de donner une nouvelle vie aux sports à la Cité, en s’appuyant sur l’aide de ses administrateurs et en souhaitant offrir un pouvoir aux résidents. L’inspecteur Boile insiste sur la nécessité de l’existence d’une organisation sportive autonome.

    La création de l’ASCUP en 1946 : l’émergence d’un nouvel acteur associatif

    7À l’origine, le plan de réorganisation du sport à la Cité avait prévu trois années pour que soit établi un club sportif capable d’offrir des activités aux 3 000 résidents du campus. Or, dès 1946, l’ASCUP est lancé par les frères Paul et Joseph Marcel, passionnés de ping-pong et athlètes de haut niveau. La mise en place du club donne un nouveau souffle à la vie sportive des maisons, de sorte qu’au sein des comités de résidents, l’on introduit la fonction des « délégués aux sports ». C’est en étroite coopération avec ces derniers, et avec le soutien de la DRJS, que les statuts de l’ASCUP sont rédigés. Le but de l’association, tel qu’il est établi par l’article 2 de ses statuts, renoue avec l’idéal d’André Honnorat : « par la pratique des exercices physiques, [il s’agit de] créer, entre tous les membres des liens d’amitié et de bonne camaraderie11 ». Le même article précise que « toute discussion politique ou religieuse est formellement interdite ». L’ASCUP s’engage à promouvoir « la mise en train et le soutien de toutes initiatives favorables à la pratique du sport et de l’éducation physique12 » et devient ainsi le bras droit de la DRJS. Cette dernière aide à assurer les permanences au bureau de l’ASCUP à la Maison internationale. Reconnu comme seul club officiel de la Cité, l’ASCUP bénéficie de la priorité et de la gratuité d’utilisation des installations13. En revanche, en tant qu’association, elle se finance sur son propre budget qui s’alimente par les cotisations des membres.

    8Si le club ne réunit qu’un petit cercle comptant douze inscrits la première année de son existence, ces effectifs passent à 1 100 en 194814. Les relations de voisinage, les liens établis entre les étudiants fréquentant les mêmes universités, et parfois les soirées dans les bars des maisons, restent les principaux canaux de recrutement. Les « anciens » peuvent être intégrés à l’ASCUP après la création de l’Alliance internationale en 1948. Le club est cependant entièrement dirigé par les résidents élus au sein du comité tous les ans. Parmi les dirigeants de l’association, l’on retrouve le plus souvent les représentants de la Fondation Deutsch, de la Maison des Provinces de France, de la Maison des Arts et Métiers, plus rarement du pavillon Victor Lyon et de la Maison de Indochine, tous citoyens français. L’ouverture des maisons de la Tunisie, du Maroc et de la Maison de la France d’Outre-Mer favorise l’entrée des étudiants originaires de l’Union française dans l’association. Malgré une grande volonté de rapprochement entre les étudiants de différents pays, la Cité reste dépendante du contexte français : la modification intervenue en 1939 de la loi de 1901, limite le nombre de membres étrangers des associations à un quart. Le président du club indique aussi que « la rivalité des autres clubs d’une part et les difficultés budgétaires d’autre part, entravent parfois une bonne marche de l’ASCUP15 ». Un des facteurs majeurs du succès de l’ASCUP parmi les résidents est la possibilité de pratiquer de nombreux sports dans le même endroit, contre un montant de cotisation plus bas que celui des clubs parisiens. L’avancement du club est considérable, et il est vu par l’inspecteur Boile comme « preuve des relations cordiales et culturelles nées de la pratique du sport en équipes16 ». Or, l’ASCUP ne s’invente pas uniquement comme un espace de camaraderie sportive internationale, il intervient aussi comme un nouvel acteur à part entière, doté de ses propres revendications.

    Les enjeux territoriaux et institutionnels du développement sportif à la Cité

    La Cité universitaire : un lieu stratégique pour les politiques sportives d’État

    9Les politiques publiques concernant le développement des pratiques sportives parmi les résidents de la Cité visent également l’ensemble des étudiants parisiens, de sorte que le projet de réorganisation s’établit donc sur deux niveaux. Tout en élargissant l’équipement sportif de la Cité, la DRJS cherche à répondre à la nécessité de donner aux étudiants parisiens l’accès à l’activité sportive. Les installations sportives dont la Cité universitaire dispose dans l’immédiat après-guerre ont été abîmées ou rendues inutilisables pendant l’Occupation. Il s’agit de la piscine et des salles de sport au sous-sol de la Maison internationale, des terrains de tennis et des jeux sportifs dans le parc de la Cité, aussi bien que des installations couvertes situées du côté pair (40-44) du boulevard Jourdan17. Dès l’automne 1945, l’inspecteur Boile prend la responsabilité de mettre en marche l’aménagement des terrains afin d’assurer l’accès des résidents aux sports, et de favoriser ainsi leur sociabilité. Or le 15 octobre 1946, une convention d’utilisation des installations est signée entre la Fondation nationale et la DRJS afin d’y donner l’accès aux étudiants des Grandes Écoles et universités parisiennes. Francis Boile souligne l’importance cruciale des terrains sportifs de la Cité à l’échelle de la capitale : « il n’existe pas, dans le plan d’urbanisme de la ville de Paris, la possibilité d’installations à proximité de la Sorbonne et des foyers intellectuels18 ». En raison d’une pénurie d’installations et de l’afflux de plus en plus important d’usagers, l’idée de construire un hôpital universitaire aux numéros 40-44 du boulevard Jourdan est abandonnée en 1946. L’élargissement la convention au cours de l’année suivante, inclut ces terrains pour ouvrir l’accès aux étudiants extérieurs à la Cité. Il est à noter que le stade d’athlétisme n’est pas accessible dans l’immédiat après-guerre. En réalité, les équipes sportives parisiennes se contentent d’utiliser les terrains non-aménagés comme lieux d’entraînement : ainsi, les matchs sont disputés sur les pelouses des parcs de la ville19.

    10L’importance de la Cité, comme espace unique de terrains sportifs pour Paris, constitue pour la Fondation nationale des avantages, mais aussi des inconvénients de nature financière, politique, voire éthique. Or, les deux institutions se positionnent dans le même « camp » avec pour but de défendre les terrains pour les résidents face aux revendications des autres organisations intéressées, qui sont soutenues au plus haut niveau. A l’été 1949, la question de l’usage des installations prend une nouvelle dimension. Le 18 juin, le président de la Cité Raoul Dautry reçoit une lettre de la part du secrétaire d’État à la Jeunesse, aux Sports et à l’Enseignement technique André Morice, nommé en septembre 1948 et soucieux de donner accès aux installations de la Cité à l’ensemble des étudiants parisiens20. À sa demande, une réunion est organisée afin de rassembler autour de la table des représentants de la Cité, de la DRJS, du PUC, de l’UNEF et le président de l’Office du sport scolaire et universitaire (ci-après OSSU) Jacques Flouret. La priorité donnée aux résidents dans l’usage des terrains de la Cité est directement abordée, et la légitimité d’existence d’un club sportif des résidents est remise en cause. Alors que l’inspecteur Boile tente de conserver une position plutôt défensive étant donné son statut à l’Éducation nationale, c’est le secrétaire général administratif de la Fondation nationale Louis Péhuet, présent à cette réunion, qui défend la cause des résidents de la Cité. En rappelant les buts de la création de cette dernière, il ajoute que l’insuffisance des installations à l’échelle de la ville et leur mauvais état ne rentrent pas dans les questions relatives à la Cité et dont l’administration est responsable. De plus, il suggère que l’éventuelle intégration de l’ASCUP au sein du PUC ne peut être décidée que par les résidents. Cette situation démontre que les désaccords sur l’encadrement et l’organisation du sport au niveau de la direction, n’entament pas la volonté de donner aux résidents un pouvoir et la possibilité de s’exprimer.

    La création du Comité des sports à la Cité : les débuts d’une gestion partagée

    11C’est en 1949 que se dessinent les contours d’une gestion partagée du sport dans l’enceinte de la Cité. À la suite de l’émergence de tensions, la nécessité de créer un espace de dialogue entre différentes instances devient urgente. Cela conduit le président Raoul Dautry à convoquer une première réunion du Comité des sports en septembre 1949. Cet organe consultatif, qui rassemble des représentants de l’administration, de la DRJS, des directeurs de pavillons et des membres du bureau de l’ASCUP, doit « conseiller et aider l’ASCUP, aussi bien qu’être capable d’examiner tous les problèmes qui peuvent se poser à l’occasion de la pratique de l’éducation physique et des sports à la Cité21 ». La création du Comité met en évidence que l’ASCUP, incorporant plus d’un tiers de résidents, est désormais considérée comme un véritable interlocuteur dans l’organisation du sport à la Cité. En parallèle d’un effort fait pour améliorer le fonctionnement de l’ASCUP, le Comité apparaît comme le canal de contrôle de la part de l’administration. Celle-ci informe que la croissance du club pose des problèmes en terme budgétaires et de direction de l’association22. Il n’est pas étonnant qu’une grande place soit donnée au sein du Comité à la discussion des problèmes de budget et de terrains. Parmi les toutes premières décisions du Comité, on recense la création de la fonction de « directeur technique », engagé de l’extérieur et rémunéré par l’ASCUP pour s’occuper de la gestion administrative. La création du Comité permet d’établir une communication plus durable et d’améliorer la publicité des activités de l’ASCUP dans les maisons et espaces communs, ainsi que d’assigner des moyens pour couvrir une partie des dépenses courantes des équipes des maisons. L’insertion de l’ASCUP au sein du Comité permet une meilleure visibilité de l’association dans l’enceinte de la Cité : un tableau d’affichage indiquant l’emplacement du bureau de l’ASCUP est installé à la Maison internationale et des dépliants en couleur avec les symboles du club (qui remplissent également le rôle de fiches d’inscription) y sont distribués en plusieurs milliers d’exemplaires. Ces démarches facilitent le recrutement au sein du club, qui gagne en popularité parmi les résidents de la Cité.

    12La fin de l’année 1949 marque également le départ de Francis Boile de son poste à la Cité et son remplacement par M. Ferry, à l’époque directeur du club du Stade Français. Cependant, cette modification ne prive pas la Cité des subventions de la DRJS, qui entre-temps se transforme en Service académique de la jeunesse et des sports. De plus, il n’y a pas de trace archivistique qui prouve l’existence du Comité après 1951. Cela nous amène à considérer le début des années 1950 comme le point de départ de l’autonomisation de l’ASCUP à l’égard duquel Madame Honnorat et le nouveau président de la Cité André-François Poncet portent, selon les souvenirs de Paul Marcel, une grande bienveillance.

    Du sport, de la santé et des distractions : l’ASCUP comme espace original d’échanges sportifs transnationaux

    Le panorama des activités du club : des sociabilités sportives aux échanges culturels

    13Il faut attendre 1948 pour que les activités de l’ASCUP prennent une telle ampleur qu’elles se maintiendront jusqu’aux années 1970. Elles poursuivent deux buts principaux. D’un côté, les pratiques sportives répondent à la nécessité du développement physique et moral harmonieux des jeunes. De l’autre, il s’agit de former un réseau transnational autour d’intérêts communs : selon l’expression des dirigeants de l’ASCUP « l’activité sportive coopère […] au mouvement culturel international qu’ont eu en vue les fondateurs de cette Cité23 ». En effet, l’arsenal d’activités va bien au-delà des séances d’entraînement sportif et des matchs amicaux. Le club crée un esprit, voire une culture étudiante sportive à l’intérieur de la Cité. Par exemple, la finale des championnats en sports collectifs occupe une place originale dans le programme de la Journée André Honnorat, qui fut organisée en son honneur à partir de juin 1951. La Cité reconnaît ainsi la valeur du sport dans la réalisation de l’idéal de son fondateur. L’ASCUP organise aussi son propre bal annuel une ou deux fois par an, qui devient non seulement un espace convivial d’échanges interculturels mais aussi une source de financement supplémentaire dans un contexte de manque permanent de ressources. Cela permet de couvrir les frais d’achat de matériel et de location des terrains extérieurs, la production des maillots à l’effigie du club, le paiement des licences aux fédérations sportives, et le déplacement des équipes de l’ASCUP aux compétitions externes. Depuis sa création, l’ASCUP cherche à asseoir sa légitimité dans le cercle des organisations sportives et ainsi donner à ses membres la possibilité de participer aux compétitions à l’extérieur de la Cité. En France, les premiers contacts avec les fédérations sportives commencent dès la naissance du club. Paul Marcel se souvient qu’avec son frère et d’autres amis-résidents, ils demandent l’adhésion à la Fédération française de Tennis d’après le rapport d’activités de l’ASCUP en 1949, le club est déjà affilié à neuf fédérations sportives nationales24. À partir de 1948, les étudiants impliqués dans l’ASCUP entrent en contact avec des universités étrangères en Europe afin de mettre en place des matchs amicaux entre équipes. Plusieurs équipes représentant la Cité participent et souvent, remportent des compétitions sportives. Ainsi, les résidents jouent le rôle d’ambassadeurs des valeurs de la Cité dans le monde, en défendant ses couleurs au Grand-Duché de Luxembourg, en Angleterre, en Belgique, en Allemagne et dans d’autres pays du continent européen. Ces échanges permettent de faire connaître l’œuvre de la Cité dans les universités étrangères. Mais ces compétitions restent toujours dans le cadre de relations amicales. Le slogan « du sport, de la santé, des distractions25 », apparaît dans le dépliant de l’ASCUP pour l’année 1954-1955 et reflète l’orientation du club vers un idéal sportif universitaire amateur, où le plaisir de se rencontrer et la joie de pratiquer des exercices physiques prévalent sur les résultats sportifs.

    Les activités sportives

    14Le choix des activités pratiquées est influencé non seulement par le goût des étudiants, mais il porte aussi l’empreinte des cultures sportives de la France, de Paris, et du caractère multinational unique de la Cité. Douze sports sont proposés par l’ASCUP à partir de 1948, dont cinq constituent l’héritage historique de la culture des étudiants d’avant-guerre : escrime, équitation, tennis, aviron et football, privilégiés par les étudiants européens d’autrefois26. Le tennis constitue cependant un cas particulier : un Tennis-club muni de ses propres règlements existe à la Cité depuis les années 1930. Si, en 1948, 80 usagers sur 279 membres de l’ASCUP sont inscrits dans la section de tennis, en 1949, celle-ci connaît « un tel essor que les cinq courts de tennis s’avèrent insuffisants27 » : le chiffre reste ainsi limité à 175 joueurs (contre 300 demandes) à cause du manque de terrains. C’est donc un sport qui plaît d’autant plus que les cotisations sont habituellement élevées dans les clubs parisiens. Le Tennis-Club a aussi ses événements propres : en 1953, il lance le Tournoi du Prince de Monaco, qui s’inspire du système de la Coupe Davis, où le vainqueur de l’année précédente est défié lors des finales28. L’autre sport préféré des résidents est le ping-pong, ce qui n’est pas étonnant : ce sport est largement pratiqué dans les milieux populaires français, et la fédération du tennis de table voit ses effectifs augmenter considérablement pendant la première décennie d’après-guerre29.

    15La majeure partie des sports est introduite pendant les sept premières années d’après-guerre. Dans les cinq sports collectifs populaires principaux dans le milieu estudiantin (football, basketball, handball, volleyball, rugby), des centaines de matchs sont organisés chaque année entre les équipes des maisons dans le cadre de championnats, coupes et tournois inter-fondation. Dans les sports individuels, des compétitions sont aussi organisées tous les ans. À l’initiative de Paul Marcel, les stages de ski pendant les vacances de Pâques sont introduits en 1952. La même année, l’ASCUP, majoritairement représentée par des jeunes hommes, se réjouit de créer une section féminine qui propose des entraînements de basketball et volleyball ainsi que des cours de gymnastique. Certains sont pratiqués sur les terrains extérieurs : alpinisme, voile, stages de plongée, canoé-kayak30. Parmi les arts martiaux, le judo est accueilli par l’ASCUP dès le début de l’existence de l’association31. Les étudiants pratiquent aussi l’aïkido, une activité privilégiée par le milieu estudiantin32. Pendant la première moitié des années 1950, la croissance des activités du club est fortement liée à l’élargissement de l’équipement sportif. La deuxième vague de construction et donc la croissance de la population du campus accentuent le besoin de mettre en place de nouveaux terrains afin de répondre à l’expansion de la Cité.

    Le fondateur de l’ASCUP Paul Marcel (deuxième à gauche) avec ses camarades sur les terrains de tennis de la Cité universitaire (début des années 1950).

    Image

    Collection privée de P. Marcel. Tous droits réservés.

    Un voisinage pas comme les autres : les relations avec le Paris Université Club

    16Les portes de l’OSSU sont cependant fermées pour l’ASCUP (mais non pour les résidents de la Cité, étant étudiants des universités parisiennes). Ces dispositions permettent à Paris Université Club (PUC) de garder son monopole sur le sport universitaire dans la capitale, tout en enviant l’autonomie du sport à la Cité. La Cité universitaire, se situant sur l’ancienne enceinte de Thiers, à l’instar de nombreuses installations sportives parisiennes, occupe une position géographique particulière. Une seule rue la sépare du siège du PUC, l’un des plus anciens clubs sportifs universitaires de France créé en 1907 et fortement soutenu par le recteur Sébastien Charléty durant son mandat de recteur de l’Académie de Paris de 1927 à 1937. C’est grâce à lui que le PUC obtient l’autorisation de construire sur le boulevard Kellermann un stade qui ouvre ses portes en 193833. Les relations avec le PUC sont un volet important de l’histoire du sport à la Cité, en témoigne le carton volumineux qui lui est consacré dans le fonds d’archives de la Fondation nationale. Cury-Carré souligne que dès l’après-guerre, André Lirondelle et André Honnorat s’affrontent en une « lutte âpre34 » menée par le président du PUC Michel Machebœuf contre la création du club des résidents qui émerge comme un concurrent sérieux pour deux raisons. Premièrement, la création de l’ASCUP promet d’attirer des effectifs de plus en plus importants chaque année et de fait constituera un concurrent sérieux du PUC. Deuxièmement, le grand club parisien s’intéresse aux terrains sportifs de la Cité pour mettre en place ses entraînements. En effet, à cette période le sport universitaire dans la capitale reprend rapidement vigueur : en 1947, les premiers Jeux mondiaux universitaires de l’après-guerre sont organisés sur les stades parisiens avec l’aide des pucistes35. Le PUC reste un club sportif focalisé sur le sport de compétition qui tient à son statut de club des étudiants parisiens. L’ASCUP insiste principalement sur le développement des pratiques sportives de masse, bien que de nombreux tournois et compétitions soient inclus dans son programme. Or, la proximité géographique renforce la confrontation entre l’ASCUP et le PUC qui non seulement repose sur un conflit d’intérêts, mais comporte aussi un caractère symbolique : comme le soulignent les historiens Roger Chartier et Georges Vigarello, pour un club « sa localisation dans ou hors la ville, son recrutement, son organisation, se trouve porteur d’une identité sociale forte et spécifique, reconnue collectivement, et qui donne aux rivalités entre les clubs une teinte autre que sportive36 ». Dans une de ses lettres datées de 1948, l’inspecteur Boile évoque même « une campagne de dénigrement [qui] s’efforce de minimiser cette organisation et ses résultats pour permettre l’usurpation des installations de la Cité universitaires par d’autres clubs étrangers à la Cité37 ». Macheboeuf exprime sa défiance envers un club séparé pour les étudiants logés sur le boulevard Jourdan et « estime regrettable » l’existence d’une association sportive des résidents. Dès l’été 1949, en s’assurant du soutien du nouveau secrétaire d’État à la Jeunesse et aux Sports André Morice et sur l’accord du secrétaire général administratif de la Fondation nationale Louis Péhuet38, le PUC est temporairement autorisé à utiliser les installations de la Cité le jeudi après-midi39 et le dimanche afin d’assurer un lieu d’entraînement, en attendant la réparation du stade Charléty. Le PUC continue à utiliser les terrains de la Cité au cours des années 1950 sur une base plus régulière.

    Notes de bas de page

    1 Ory Pascal, La Belle illusion : culture et politique sous le signe du Front populaire : 1935-1938, Paris, Plon, 1994.

    2 Séréni Franck, « Quelques réflexions sur les sociabilités étudiantes à la Cité internationale universitaire de Paris (années 1920-1950) », in Kévonian, Dzovinar, Tronchet, Guillaume, La Babel étudiante. La Cité internationale universitaire de Paris (1920-1950), Rennes, PUR, 2013, p. 91-126.

    3 Rapport moral, 1931, AN 20090013/35.

    4 Séréni Franck, op. cit., p. 121.

    5 Lassus Marianne, Martin Jean-Luc, Villaret Sylvain, « Les politiques publiques du sport (1945-2005) », in Tétart Philippe, Histoire du sport en France. De la Libération à nos jours, Paris, Vuibert, 2007, p. 119-161.

    6 Callede, Jean-Paul, « Les politiques du sport en France », L’Année sociologique, no 52, vol. 2, 2002, p. 437-457. doi:10.3917/anso.022.0437.

    7 Cury-Carré Hélène, « Création de l’ASCUP », texte manuscrit, 1973. Cité par Fouchet Guy, « L’âge d’or de l’ASCUP : 1945-1973 », Alliance internationale, [http://allianceinternationale.org/cite-internationale-universitaire-de-paris/1945-1973-lage-dor-de-la-s-c-u-p/], consulté le 2 février 2020.

    8 AN 20090013/454. L’inspecteur F. Boile au Délégué général de la Cité A. Lirondelle, 18 mai 1948.

    9 L’hébertisme est une méthode d’éducation physique fondée sur le lien avec la nature. Inventée par Georges Hébert au début du xxe siècle, elle est largement utilisée dans l’éducation physique dans l’entre-deux-guerres. Voir Villaret Sylvain, Delaplace Jean-Michel, « La Méthode Naturelle de Georges Hébert ou “l’école naturiste” en éducation physique (1900-1939) », Staps, no 1, vol. 63, p. 29-44. doi:10.3917/sta.063.0029.

    10 Terret Thierry, « Le sport contre la santé, les redéfinitions de l’éducation physique (1945-1960) », in Nourrisson Didier, À votre santé ! Éducation et santé sous la IVe République, Saint-Étienne, Publications de l’université de Saint-Étienne, 2002, p. 11-52.

    11 AN 20090013/459. Statuts de l’ASCUP, 1956. La version initiale (1946) est manquante dans les archives. Les statuts de l’association, depuis sa création et jusqu’aux années 1970, changent deux fois : en 1956 et en 1969.

    12 Ibid.

    13 AN 20090013/454. Le président de l’ASCUP R. Sérafini au président de la Cité R. Dautry, 21 mars 1949.

    14 AN 20090013/459. Comité des Sports de la Cité universitaire, procès-verbal de la 1re réunion, 28 septembre 1948.

    15 Ibid.

    16 AN 20090013/454. L’inspecteur F. Boile au délégué général de la Cité, recteur A. Lirondelle, 14 avril 1948.

    17 Ces dernières sont exploitées comme lieu d’entraînement par la section masculine de l’École normale d’éducation physique, dans l’attente de l’avancement des travaux au bois de Vincennes jusqu’à la rentrée 1946. L’École normale d’éducation physique s’installe sur le boulevard Jourdan à partir de 1933.

    18 AN 20090013/454. « Renseignements concernant l’utilisation des installations sportives situées 44, Bd. Jourdan », F. Boile, 22 octobre 1947.

    19 Delepine Michaël, « Le stade de Colombes et la question du grand stade en France (des origines à 1972) », Sciences sociales et sport, no 1, vol. 7, 2014, p. 69-100. doi:10.3917/rsss.007.0069.

    20 AN 20090013/459. Comité des Sports de la Cité universitaire, procès-verbal de la réunion du 2 décembre 1949.

    21 Comité des Sports de la Cité universitaire, procès-verbal de la 1re réunion, op. cit.

    22 AN 20090013/454. L’inspecteur F. Boile au délégué général de la Cité, recteur A. Lirondelle, 14 avril 1948.

    23 Lette du président de l’ASCUP R. Sérafini au président de la Cité R. Dautry, op. cit.

    24 AN 20090013/463. Comité des Sports de la Cité universitaire, procès-verbal de la réunion du 19 avril 1950.

    25 AN 20090013/459. Dépliant publicitaire de l’ASCUP (1954-1955).

    26 Les sports mentionnés font régulièrement partie des Jeux mondiaux universitaires à partir de 1924.

    27 AN 20090013/459. Rapport d’activités de l’ASCUP pour 1949-1950, août 1950.

    28 AN 20090013/459. Section de tennis, Coupe du Prince de Monaco, mars 1953.

    29 De 2 271 en 1944 à 21 559 en 1953, voir Chantelat Pascal, Tétart Philippe, « Reprise et impuissance : le sport de 1944 à 1958 », in Tétart Philippe, op. cit., p. 7-31.

    30 20090013/459. Affiche de l’ASCUP pour 1954-1955.

    31 Le judo, qui s’implante en France dès 1900 et se développe dans les années 1930, devient le premier sport dans lequel le championnat d’Europe universitaire est organisé par la France en 1958.

    32 Chartier Roger, Vigarello, Georges, « Les trajectoires du sport », Le Débat, no 2, vol. 19, 1982, p. 35-58. doi:10.3917/deba.019.0035.

    33 Sur l’histoire du PUC, voir Gallien Claude-Louis, 100 ans de PUC, Biarritz, Atlantica, 2006.

    34 Cury-Carré Hélène, op. cit.

    35 Nom non-officiel donné aux membres du PUC.

    36 Chartier Roger, Vigarello, Georges, op. cit., p. 38.

    37 AN 20090013/454. L’inspecteur F. Boile au président du conseil d’administration R. Dautry, 14 avril 1948.

    38 Lors d’une réunion précédemment évoquée.

    39 Jeudi après-midi est dégagé dans les établissements d’enseignement supérieur pour les activités de l’OSSU.

    Auteur

    • Lidia Lesnykh
      Lidia Lesnykh a soutenu sa thèse à la Faculté des sciences sociales et politiques (Institut des sciences du sport) de l’université de Lausanne en 2021. Intitulée Le sport universitaire international au défi de l’autonomie (1919 à 1961), cette thèse porte sur les aspects institutionnels, l’influence des courants politiques et de la diplomatie des États au sein du mouvement international sportif des étudiants. Lidia Lesnykh est une ancienne résidente de la Cité universitaire.
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    1 Ory Pascal, La Belle illusion : culture et politique sous le signe du Front populaire : 1935-1938, Paris, Plon, 1994.

    2 Séréni Franck, « Quelques réflexions sur les sociabilités étudiantes à la Cité internationale universitaire de Paris (années 1920-1950) », in Kévonian, Dzovinar, Tronchet, Guillaume, La Babel étudiante. La Cité internationale universitaire de Paris (1920-1950), Rennes, PUR, 2013, p. 91-126.

    3 Rapport moral, 1931, AN 20090013/35.

    4 Séréni Franck, op. cit., p. 121.

    5 Lassus Marianne, Martin Jean-Luc, Villaret Sylvain, « Les politiques publiques du sport (1945-2005) », in Tétart Philippe, Histoire du sport en France. De la Libération à nos jours, Paris, Vuibert, 2007, p. 119-161.

    6 Callede, Jean-Paul, « Les politiques du sport en France », L’Année sociologique, no 52, vol. 2, 2002, p. 437-457. doi:10.3917/anso.022.0437.

    7 Cury-Carré Hélène, « Création de l’ASCUP », texte manuscrit, 1973. Cité par Fouchet Guy, « L’âge d’or de l’ASCUP : 1945-1973 », Alliance internationale, [http://allianceinternationale.org/cite-internationale-universitaire-de-paris/1945-1973-lage-dor-de-la-s-c-u-p/], consulté le 2 février 2020.

    8 AN 20090013/454. L’inspecteur F. Boile au Délégué général de la Cité A. Lirondelle, 18 mai 1948.

    9 L’hébertisme est une méthode d’éducation physique fondée sur le lien avec la nature. Inventée par Georges Hébert au début du xxe siècle, elle est largement utilisée dans l’éducation physique dans l’entre-deux-guerres. Voir Villaret Sylvain, Delaplace Jean-Michel, « La Méthode Naturelle de Georges Hébert ou “l’école naturiste” en éducation physique (1900-1939) », Staps, no 1, vol. 63, p. 29-44. doi:10.3917/sta.063.0029.

    10 Terret Thierry, « Le sport contre la santé, les redéfinitions de l’éducation physique (1945-1960) », in Nourrisson Didier, À votre santé ! Éducation et santé sous la IVe République, Saint-Étienne, Publications de l’université de Saint-Étienne, 2002, p. 11-52.

    11 AN 20090013/459. Statuts de l’ASCUP, 1956. La version initiale (1946) est manquante dans les archives. Les statuts de l’association, depuis sa création et jusqu’aux années 1970, changent deux fois : en 1956 et en 1969.

    12 Ibid.

    13 AN 20090013/454. Le président de l’ASCUP R. Sérafini au président de la Cité R. Dautry, 21 mars 1949.

    14 AN 20090013/459. Comité des Sports de la Cité universitaire, procès-verbal de la 1re réunion, 28 septembre 1948.

    15 Ibid.

    16 AN 20090013/454. L’inspecteur F. Boile au délégué général de la Cité, recteur A. Lirondelle, 14 avril 1948.

    17 Ces dernières sont exploitées comme lieu d’entraînement par la section masculine de l’École normale d’éducation physique, dans l’attente de l’avancement des travaux au bois de Vincennes jusqu’à la rentrée 1946. L’École normale d’éducation physique s’installe sur le boulevard Jourdan à partir de 1933.

    18 AN 20090013/454. « Renseignements concernant l’utilisation des installations sportives situées 44, Bd. Jourdan », F. Boile, 22 octobre 1947.

    19 Delepine Michaël, « Le stade de Colombes et la question du grand stade en France (des origines à 1972) », Sciences sociales et sport, no 1, vol. 7, 2014, p. 69-100. doi:10.3917/rsss.007.0069.

    20 AN 20090013/459. Comité des Sports de la Cité universitaire, procès-verbal de la réunion du 2 décembre 1949.

    21 Comité des Sports de la Cité universitaire, procès-verbal de la 1re réunion, op. cit.

    22 AN 20090013/454. L’inspecteur F. Boile au délégué général de la Cité, recteur A. Lirondelle, 14 avril 1948.

    23 Lette du président de l’ASCUP R. Sérafini au président de la Cité R. Dautry, op. cit.

    24 AN 20090013/463. Comité des Sports de la Cité universitaire, procès-verbal de la réunion du 19 avril 1950.

    25 AN 20090013/459. Dépliant publicitaire de l’ASCUP (1954-1955).

    26 Les sports mentionnés font régulièrement partie des Jeux mondiaux universitaires à partir de 1924.

    27 AN 20090013/459. Rapport d’activités de l’ASCUP pour 1949-1950, août 1950.

    28 AN 20090013/459. Section de tennis, Coupe du Prince de Monaco, mars 1953.

    29 De 2 271 en 1944 à 21 559 en 1953, voir Chantelat Pascal, Tétart Philippe, « Reprise et impuissance : le sport de 1944 à 1958 », in Tétart Philippe, op. cit., p. 7-31.

    30 20090013/459. Affiche de l’ASCUP pour 1954-1955.

    31 Le judo, qui s’implante en France dès 1900 et se développe dans les années 1930, devient le premier sport dans lequel le championnat d’Europe universitaire est organisé par la France en 1958.

    32 Chartier Roger, Vigarello, Georges, « Les trajectoires du sport », Le Débat, no 2, vol. 19, 1982, p. 35-58. doi:10.3917/deba.019.0035.

    33 Sur l’histoire du PUC, voir Gallien Claude-Louis, 100 ans de PUC, Biarritz, Atlantica, 2006.

    34 Cury-Carré Hélène, op. cit.

    35 Nom non-officiel donné aux membres du PUC.

    36 Chartier Roger, Vigarello, Georges, op. cit., p. 38.

    37 AN 20090013/454. L’inspecteur F. Boile au président du conseil d’administration R. Dautry, 14 avril 1948.

    38 Lors d’une réunion précédemment évoquée.

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    Lesnykh, L. (2022). La réorganisation du sport dans la Cité universitaire d’après-guerre. In D. Kévonian & G. Tronchet (éds.), Le Campus-monde. Rennes: Presses universitaires de Rennes. https://doi.org/10.4000/books.pur.163121
    Lesnykh, Lidia. « La réorganisation du sport dans la Cité universitaire d’après-guerre ». In Le Campus-monde, édité par Dzovinar Kévonian et Guillaume Tronchet. Rennes: Presses universitaires de Rennes, 2022. doi:10.4000/books.pur.163121.
    Lesnykh, Lidia. « La réorganisation du sport dans la Cité universitaire d’après-guerre ». Le Campus-monde, édité par Dzovinar Kévonian et Guillaume Tronchet, Presses universitaires de Rennes, 2022, https://doi.org/10.4000/books.pur.163121.

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    Kévonian, D., & Tronchet, G. (éds.). (2022). Le Campus-monde. Rennes: Presses universitaires de Rennes. https://doi.org/10.4000/books.pur.163035
    Kévonian, Dzovinar, et Guillaume Tronchet, éd. Le Campus-monde. Rennes: Presses universitaires de Rennes, 2022. doi:10.4000/books.pur.163035.
    Kévonian, Dzovinar, et Guillaume Tronchet, éditeurs. Le Campus-monde. Presses universitaires de Rennes, 2022, https://doi.org/10.4000/books.pur.163035.
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