La recomposition des droites
| ,Deuxième partie. Forces partisanes
Le Parti Républicain de la Liberté (PRL) ou l’impossible union des droites (1946-1948)
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FranceTexte intégral
- 1 Les principaux aspects de l’histoire du prl ont été présentés par : Jean-Paul Thomas, « Le Parti (...)
1À la fin de l’année 1945, dans un contexte difficile pour les modérés, la création du prl tente de réaliser un projet maintes fois formulé depuis le début du siècle : rassembler dans un parti politique moderne et militant l’ensemble des forces politiques opposées à la gauche1. Le nouveau parti espère vaincre ainsi la fatalité de l’échec qui a marqué les tentative antérieures. À l’époque de l’affaire Dreyfus, la Ligue de la Patrie française a très rapidement échoué à regrouper autour d’elle les partis susceptibles d’incarner un conservatisme à la française. Sous le Cartel des gauches, la Ligue républicaine nationale de Millerand n’a pas réussi à véritablement s’imposer face aux partis traditionnels : Fédération républicaine et Alliance républicaine démocratique. Face au Front populaire, les nationaux se sont divisés entre partisans du Parti social français et promoteurs du Front de la liberté, constitué autour de la Fédération républicaine, du Parti populaire français et des anciennes Jeunesses patriotes. L’éclatement de la droite à la Libération représente un atout pour le prl qui n’a pas à composer avec des structures politiques préexistantes, attachées à leurs positions et jalouses de leurs prérogatives. Mais c’est, à terme, un handicap, dans la mesure où ce parti ne parvient pas à dépasser les clivages qui traversent la droite et sont réactivés par les polémiques de l’après-guerre.
Trois courants pour un parti
- 2 Voir l’importante note de police présentant le prl et ses principaux dirigeants (9 pages), 18 fév (...)
2Après plusieurs mois de tractations entre partis et groupuscules de droite, le prl est fondé après les élections à la première Constituante, dans la perspective des échéances électorales ultérieures. Une grande manifestation organisée le 22 décembre 1945 au Palais des Glaces à Paris marque sa naissance officielle2. Mais c’est au cours des quatre premiers mois de l’année 1946 que le prl s’impose comme le principal parti de droite, aspirant à récupérer un triple héritage idéologique et organisationnel : celui du libéralisme parlementaire, de l’activisme ligueur et du rassemblement national.
La droite libérale
- 3 Rapport du préfet de la Gironde sur les élections à la 1re Constituante, 21 octobre 1945, an, F1 C (...)
3Ayant choisi de s’identifier au concept de « liberté », le prl marque son attachement au libéralisme. Il s’inscrit dans le prolongement des partis traditionnels de la droite de l’entre-deux-guerres, comme la fr et l’ ard. En effet, il doit en partie son existence aux membres du groupe parlementaire de l’Unité républicaine, dominé par les modérés et dirigé par le député de la Gironde, Jules Ramarony. Cet avocat bordelais, fils du président de l’Union de la propriété bâtie de France, a milité, avant la Seconde Guerre mondiale, au sein de l’ ard, dont il a vainement porté les couleurs lors des élections législatives de 1936. Sans avoir participé activement à la Résistance, il fait partie de la délégation municipale de Bordeaux à la Libération, sans doute en raison de sa position sociale ; élu conseiller municipal en avril 1945, il devient le premier adjoint au maire. Lors des élections d’octobre 1945, sa liste l’emporte largement sur celle de la fr, dont les liens passés avec Philippe Henriot expliquent sans doute la chute dans ce département3. Ramarony est un grand bourgeois, libéral, modéré et socialement conservateur, au même titre que Joseph Laniel, son successeur à la tête du groupe parlementaire en février 1947 : le député du Calvados fréquente le Palais-Bourbon depuis 1932 et a significativement été élu, en octobre 1945, sur une « liste de concorde républicaine pour la défense des sinistrés et des intérêts agricoles et commerciaux ». Il vient, lui aussi, de l’ ard.
- 4 Note des Renseignements généraux, 29 mai 1946, Archives départementales du Rhône, 437 W 32.
4Bien représentés dans le groupe parlementaire du parti, les libéraux dominent aussi la plupart de ses fédérations de province. Dans la plupart des départements, le prl apparaît comme un parti de notables, voire comme un parti républicain conservateur. Dans le Rhône, il se construit sur les cendres de la fr, dont il récupère l’implantation militante d’avant-guerre, dans l’agglomération lyonnaise, la campagne beaujolaise et les milieux catholiques4. Dans les deux Charentes et dans les Bouches-du-Rhône, Pierre Marcilhacy, Christian Vieljeux et Henry Bergasse activent les réseaux de la bourgeoisie conservatrice. La puissante fédération girondine, qui édite son propre journal, apparaît comme une reformulation de l’ ard d’avant-guerre.
- 5 Note de police sur l’Alliance républicaine démocratique, s. d. (printemps 1946), an, F7 15283.
- 6 Compte rendu de la réunion du bureau de la fr, 25 janvier 1946, fonds Louis Marin, an, 317 AP 70
5Le parti de Flandin fournit donc un nombre important de cadres au nouveau parti qui, dans un communiqué daté du 16 mars 1946, signale que tous les parlementaires de l’ ard ont adhéré au prl, à l’exception de Gellie5. Même Jean Moreau, député de l’Yonne et proche de Flandin, appartient au Comité provisoire du nouveau parti. Pourtant, les flandinistes refusent de se rallier à une structure qui, attachée à sa légitimité résistante, risquerait de leur accorder une place marginale. Comme avant la guerre, ils préfèrent à l’affrontement bipolaire la formule de la concentration républicaine. Sous l’influence de Ventenat, son secrétaire général, le Comité directeur de l’ ard rejette, lors de sa séance du 19 février 1946, l’intégration au sein du prl, que préconisait Louis Rollin, et préfère poursuivre ses négociations en vue d’un Rassemblement des gauches, préfiguration du rgr. Même Paul Reynaud, en qui certains observateurs ont cru voir le patron potentiel du prl, se tient à distance de celui-ci. La fr connaît les mêmes divisions entre ses élus locaux et une partie de ses cadres, intéressés par le nouveau parti, et les proches de Louis Marin, qui croient y voir une reformulation du psf et, au-delà, de la droite ligueuse voire fasciste des années 19306. C’est pour cette raison que, le 25 janvier 1946, le bureau de la fr repousse toute adhésion au prl, sans parvenir à se faire obéir de ses militants et de ses principaux élus.
La droite ligueuse
- 7 Georges Riond, Chroniques d’un autre monde, France-Empire, 1979, 313 p.
- 8 Note de police, 4 juin 1946, an, F7 15284.
- 9 Note de police, 31 octobre 1946, an, F7 15283.
6Si le prl récupère un nombre important d’anciens militants des partis modérés et conservateurs, il reprend aussi l’héritage de la droite ligueuse. L’appareil national du parti et sa section parisienne sont peuplés d’anciens jp ou d’hommes qui ont éprouvé une certaine sympathie pour la Révolution nationale, sans pour autant approuver l’évolution collaborationniste du régime. Le principal élu du prl à Paris, Frédéric-Dupont, a, certes, appartenu à l’ ard : mais il apparaît d’abord comme un des hommes du 6 février 1934. Le directeur à la propagande, Georges Riond7, a d’abord été secrétaire général des Phalanges universitaires (affiliées aux jp) dans la région lyonnaise, avant de rejoindre le Centre de propagande des républicains nationaux ( cprn) de Kerillis ; il devient le secrétaire général adjoint de la Légion française des combattants, aux côtés de François Valentin. Dans ses nouvelles fonctions, il s’entoure de deux de ses amis, issus des mêmes milieux : Piétri (qui a travaillé à la direction de la presse de l’État français) et Renaudin8. Il donne d’ailleurs aux affiches et aux tracts du prl une tonalité très proche de celle qui caractérisait les documents du cprn dans les années 1930. Il s’inspire également de ce modèle lorsqu’il diffuse une documentation spécifique auprès des dirigeants locaux et des militants les plus actifs, promus au rang de cadres qu’il convient de former à la propagande et à la polémique : bulletins de liaison et notes d’orientation relaient les positions du parti et démontent l’argumentation des adversaires. Aux élections de juin 1946, Riond est candidat du parti en Mayenne, comme d’autres personnalités vichystes : Morgaut, troisième colistier de Louis Rollin dans le département de la Seine, ancien maître de conférences à l’Institut des hautes études artisanales. Dans l’Ain, la liste du prl est conduite par Paul Estèbe, membre influent de son comité directeur et collaborateur de l’ancien chef des jp Roger de Saivre à la direction du cabinet civil du maréchal Pétain. Le parti recrute d’ailleurs ses candidats jusqu’aux confins de la droite antirépublicaine : à l’automne 1946, l’un de ses candidats mayennais, Delalande, avocat à Laval, appartient à un groupement monarchiste9. La gauche insiste volontiers sur cet ancrage à droite.
- 10 Rapport de police, 26 décembre 1945, an, F7 15284.
- 11 Le Populaire, 22 mai 1946.
- 12 C’est ce qui agace Pierre Bourdan, chroniqueur au Figaro, 2 mai 1946 (il qualifie le prl d’« heur (...)
7Cette sensibilité ligueuse rencontre un certain écho auprès des militants, plus radicaux que les dirigeants. Lors de la réunion du Palais de Glace, les attaques anticommunistes des orateurs poussent certains des 4 000 auditeurs à pousser des cris comme « Thorez au poteau ! À mort le déserteur10 ». Lors des campagnes électorales, dans les banlieues de Paris et de Lyon, de jeunes militants du parti n’hésitent pas à affronter physiquement des partisans du pcf. Cet activisme accrédite l’assimilation entre le prl et le fascisme, que l’on retrouve chez les communistes mais aussi parmi les autres forces du tripartisme. À la veille des élections à la seconde Constituante, Daniel Mayer présente le prl comme une agrégation d’éléments réactionnaires11. Au même moment, L’Aube, quotidien mrp, consacre un éditorial aux méthodes du parti et affirme : « Ces procédés ne sont pas nouveaux. Leur choix et leur style ont un relent d’Action française qui ne peut tromper personne. Ce n’est point par hasard que les membres du service d’ordre officiel du prl […] distribuaient à profusion, le 28 avril, à la sortie du Vel’d’hiv’, le nouvel hebdomadaire maurrassien ». Pour certains modérés, le prl desservirait la cause qu’il prétend défendre, en apparaissant parfois sous des traits extrémistes12.
- 13 André Mutter, Les idées essentielles du prl. Réunion du 22 décembre 1945 au Palais de Glace, Impr (...)
- 14 François Brigneau, Mon après-guerre, Les éditions du Présent, 1985, p. 14.
- 15 Paroles françaises, 27 avril 1946.
8Le principal représentant du milieu ligueur au sein du prl est André Mutter. À la fin des années 1920, cet avocat de Troyes dirige les jp dans le département de l’Aube. Il se rapproche ensuite du psf, tout en restant fidèle à ses premiers engagements : jusqu’en 1939, il participe à des réunions de la fr et du prns. Sous l’Occupation, il continue de fréquenter certains milieux d’extrême droite (il préside en 1943 une conférence antimaçonnique), tout en s’engageant au sein de la Résistance. Déporté puis évadé, il appartient au cnr (où il représente Ceux de la résistance), ce qui lui permet d’apparaître comme l’un des chefs du nouveau parti. Ses propos expriment son tempérament intransigeant. Dans son discours du 22 décembre 1945, ne donne-t-il pas au prl la mission de libérer le général de Gaulle de « la maffia qui l’entoure13 » ? Et lorsqu’il lance Paroles françaises, un hebdomadaire censé relayer la propagande du parti, il en confie « en douce » la direction au maurrassien Pierre Boutang, qui recrute une partie de sa rédaction dans les milieux d’extrême droite : sorti de la prison de Fresnes, François Brigneau participe à l’hebdomadaire, sous le pseudonyme de Coco-bel-œil14. Le journal dérape parfois d’une manière qui rappelle la presse « nationale » des années 1930. À la veille du premier référendum sur la Constitution, l’éditorial qualifie Daniel Mayer de « pauvre talmudiste15 », adjectifs réservés à Léon Blum sous le Front populaire. Ces contacts s’inscrivent dans le projet de Mutter : il faut dépasser les anciennes divisions qui séparent les hommes d’ordre pour opposer un front uni face à la menace communiste, qui est désormais l’ennemi principal.
Les partisans d’un rassemblement national
- 16 Paroles françaises, 15 septembre 1946. Plusieurs bulletins sont destinés aux militants de l’agglom (...)
- 17 Paroles françaises, 30 mars 1946, 27 avril 1946, 4 mai 1946.
- 18 Combat, 14 septembre 1946.
- 19 Parti républicain de la liberté, n° spécial, 1er trimestre 1947.
- 20 L’Époque, 29 octobre 1946.
9D’autres membres partagent la même préoccupation que Mutter, mais n’adoptent pas la même stratégie. Plutôt que de regarder vers leur droite, ils préfèrent en appeler à un rassemblement de la Nation au-delà des étiquettes politiques traditionnelles. Ils reprennent ainsi, plus ou moins explicitement, le discours et la stratégie de La Rocque, lorsqu’il dirigeait le Parti social français. De fait, le prl semble prolonger le psf, par de nombreux aspects. Comme son prédécesseur, il accepte l’organisation en « parti » – ce qui, à droite, est très rare – et cherche à créer une culture militante, afin de toucher les masses. Le territoire de Paris et de sa banlieue est quadrillé en secteurs, placés sous la direction d’un délégué qui y anime la propagande16. C’est également dans les principaux centres urbains (Paris et Lyon) que se développent les Jeunesses du parti, dirigées par un jeune licencié en lettres et en droit de vingt-cinq ans, Gilbert Gauer. Elles ont plusieurs fonctions : grâce à différents services (notamment un bureau d’embauche), elles cherchent d’abord à recruter des jeunes militants au service du Parti, dont elles peuvent ainsi rajeunir l’image ; elles assurent le service d’ordre des principales réunions, vendent la presse ; elles forment aussi leurs adhérents à l’art oratoire. Lors des congrès du parti, Gauer est systématiquement invité à exalter le rôle des jeunes17 qui se plaignent parfois de l’orientation strictement électoraliste de l’activité du parti : lors du congrès de septembre 1946, ils demandent à leurs aînés de lancer une véritable campagne de propagande pour défendre des idées et non des intérêts18. Le prl confie également l’animation d’une Commission ouvrière à Jacques Féron, sympathisant de La Rocque avant-guerre. De fait, son programme social se démarque peu à peu d’un libéralisme classique. Son président, Michel Clemenceau, rejette également le marxisme et le « libéralisme manchestérien » : il en appelle à un « libéralisme constructif, dans lequel l’État exerce son rôle de guide, d’informateur de l’économie et de contrôleur des abus et des irrégularités19 ». À la veille des élections de novembre 1946, le manifeste du prl préconise même l’association capital-travail20.
- 21 Cf. Jean-Paul Thomas, article cité. L’appartenance de 26 d’entre eux est prouvée par des sources (...)
10Le prl recrute ainsi une majorité de dirigeants parmi les anciens cadres du psf. Près de la moitié de ses 68 parlementaires élus en 1945 et 1946 ont appartenu à ce parti21. Son directeur politique, Edmond Barrachin, occupait la même fonction auprès de La Rocque. Le président de la Commission de propagande, Jean Legendre, animateur du cprn de Kerillis dans les années 1930, peut également être considéré comme un sympathisant du psf. Mais le prl n’apparaît pas comme une réincarnation du psf, pour deux raisons. D’abord, la majorité des partisans de La Rocque reste fidèle au parti de la Réconciliation française et rejette une entreprise politique trop marquée à droite : à l’instar d’un Pierre de Léotard, ils rejoignent le rgr. En outre, le nouveau parti se garde de multiplier les références à l’avant-guerre, qui a alors mauvaise presse. Aussi les partisans du rassemblement national mettent-ils en avant d’autres noms. Celui de Michel Clemenceau d’abord, promu président du parti lors du congrès d’avril 1946 grâce à la capacité fédératrice de son nom : celui-ci peut attirer aussi bien le courant ligueur et patriote que les radicaux nationaux ; il a précisément le mérite de ne pas être identifié à la droite. Mais c’est surtout de Gaulle que les nationaux du prl considèrent comme leur véritable patron. La démission du Général, en janvier 1946, leur a permis de concilier plus facilement leur posture d’opposant avec cette volonté de récupérer le gaullisme. Mais en refusant de soutenir ouvertement le prl, après quelques hésitations en mai 1946, de Gaulle fragilise la position de ceux qui voudraient faire de ce parti son bras politique.
11Au sein du prl, ces trois familles coexistent plus qu’elles ne fusionnent. La domination initiale des modérés tend à s’éroder, tandis que les partisans du rassemblement national progressent, grâce au renouvellement du personnel parlementaire permis par les différents scrutins. Ces rapports de force recouvrent des divisions idéologiques et stratégiques qui s’expriment tout au long de l’année 1946 et alimentent le sentiment de crise.
Un parti divisé
12Dès l’année 1946, deux problèmes mettent l’unité du prl à rude épreuve : le regard sur les années de guerre et la stratégie électorale. À partir de 1947, l’irruption du rpf crée une division supplémentaire qui contribue à son affaiblissement.
Entre résistance et refus du résistantialisme
- 22 Parti républicain de la Liberté, Direction de la propagande, Note d’orientation, n° 2, 5 février 1 (...)
13À ses débuts, le prl se définit comme un parti résistant et rappelle l’opposition d’une majorité de ses membres à l’occupation allemande et à la collaboration. Dès février 1946, il répond à la campagne des communistes, qui le taxent de fascisme ou de néo-vichysme, en diffusant auprès de ses militants un document qui précise l’engagement de chacun de ses 34 parlementaires pendant la guerre22 : deux d’entre eux ont la médaille de la Résistance, cinq ont été prisonniers de guerre, six déportés et neuf internés ou ont été arrêtés par les Allemands. Le prl veut surtout que l’on retienne que 28 députés sur 34 (soit 82 %) ont, d’une manière ou d’une autre, opposé une résistance à l’ennemi : il serait donc le parti le plus résistant de France, contrairement aux calomnies qui veulent identifier la droite et la collaboration. Toutefois, il a une conception extensive de la résistance. Certes, certains de ses dirigeants y ont joué un rôle incontestable, comme Bouvier O’Cottereau (lieutenant-colonel ffl, agent de liaison entre Casablanca et Londres dès 1940), Joseph Denais (embarqué sur le Massilia en juin 1940 aux côtés de Marin), Joseph Laniel et André Mutter, tous deux membres du cnr. Mais il leur adjoint des maires qui, restés à leur poste pendant l’Occupation, auraient aidé réfractaires et maquisards : c’est à ce titre que Rochereau, Sesmaisons et Schiever sont intégrés parmi les résistants.
- 23 Voir notamment l’éditorial d’André Mutter dans Paroles françaises, 6 juillet 1946.
- 24 Voir l’entretien accordé à L’Époque, 10-11 février 1946, à la suite des remous provoqués par cette (...)
- 25 Compte rendu dans Paroles françaises, 22 septembre 1946.
- 26 Paroles françaises, 28 septembre, 5 et 19 octobre 1946, 7 février 1947. « Le bain de sang » est le (...)
- 27 Le parti républicain de la liberté, n° 1, mars 1947. Dans son numéro du 21 mars 1947, Paroles fran (...)
- 28 L’Époque, 30 mars 1947.
- 29 L’Époque, 10 mai 1947.
14La thématique résistante devient peu à peu secondaire dans le discours du prl, tandis que commence la campagne pour l’amnistie. Celle-ci ne vise pas à légitimer la Révolution nationale. Elle s’inscrit plutôt dans la lutte contre le communisme qui aurait fait main basse sur la résistance et s’en servirait pour établir un régime de type soviétique. Dans cette perspective, l’épuration constituerait la première étape d’un noyautage progressif des institutions françaises. Lutter contre elle, c’est poursuivre la résistance et la diriger désormais contre les communistes23. C’est pourquoi l’amnistie est nécessaire. Ce sont d’ailleurs des modérés qui lancent le mot d’ordre, dès le début de l’année 1946. Lors d’une conférence faite le 7 février 1946, Paul Reynaud, que l’on considère alors comme proche du prl, réclame « que l’on rende à l’effort commun les hommes de bonne foi qui se sont laissé égarer24 ». Lors de son deuxième congrès, en septembre 1946, le parti y fait discrètement allusion, en revendiquant son attachement au libéralisme et aux droits de l’homme : « Le prl veut réaffirmer son indéfectible attachement à la justice : il s’élève avec force contre les inqualifiables atteintes aux principes du droit qui se commettent encore deux ans après la Libération, à la faveur d’une carence complète de l’autorité gouvernementale25 ». Mais quand l’équipe de Paroles françaises s’empare de ce thème, elle adopte un ton plus virulent et semble regarder vers l’extrême droite. Souligner que l’épuration fut « un bain de sang » et le « théâtre d’indescriptibles horreurs », rappeler qu’elle frappa moins des collaborateurs que des anticommunistes, évoquer l’existence d’un « bagne soviétique aux portes de Paris », comparer de façon implicite à Buchenwald le camp de Poissy, où sont détenus des collaborateurs… n’est-ce pas contribuer à relativiser la violence de l’occupation26 ? Dans les articles qu’il publie sur ce thème, Mutter adopte une position plus nuancée. Mais la conférence qu’il tient en février 1947 au Club du Faubourg, devant un auditoire majoritairement composé de nostalgiques de la Révolution nationale, provoque un scandale. Face à l’exploitation qui en est faite par la gauche, le groupe parlementaire du prl à l’Assemblée nationale se désolidarise publiquement de Mutter : « C’est sous sa responsabilité personnelle qui n’engageait en rien le Parti qu’André Mutter a parlé ». Le parti rompt ses liens, déjà passablement distendus, avec Paroles françaises27. Lors du congrès de mars 1947, l’exclusion de Mutter fait l’objet d’un vif débat, qui dégénère en véritable bagarre28. Elle est finalement prononcée par le Comité directeur du prl le 8 mai 194729.
- 30 Le communiqué du groupe parlementaire refuse ainsi d’être « confondu avec des éléments extrémistes (...)
- 31 Voir le compte rendu de son congrès extraordinaire, dans La Flamme républicaine du Sud-Ouest, 8 ma (...)
15Au-delà de la question de l’amnistie, qui fait l’objet d’un consensus relatif au sein du parti, c’est bien l’image du prl qui est le principal enjeu de l’affaire Mutter. Les dirigeants et parlementaires ne veulent pas d’une dérive droitière qui conduit, selon eux, à la marginalisation. Ils insistent sur ce point – et non sur l’amnistie – dans les communiqués qu’ils publient alors30. De son côté, Ramarony estime que la tache jetée par ce scandale sur le prl est indélébile. Le 3 mars 1947, la fédération girondine fait sécession pour protester contre les « incidents » qui ont émaillé la conférence de Mutter, mais surtout pour dénoncer un ancrage aux confins de la droite et de l’extrême droite31. En dépit de son isolement, cette sécession révèle un certain malaise. « Nous voulons servir dans un parti plus vaste, plus grand et entièrement d’accord avec notre conscience », martèle son délégué à la propagande, tandis que son secrétaire général ajoute : « Nous ne pouvons plus longtemps nous solidariser de ce parti que, jusqu’à ces temps derniers, nos élus girondins avaient réussi à maintenir dans la ligne démocratique ». Le député Sourbet s’adresse alors à ce qu’il croit être la majorité du prl : « À d’autres d’être d’extrême droite s’ils le désirent ». Et la motion adoptée par l’unanimité des congressistes (à l’exception de dix d’entre eux) accuse les instances nationales du parti d’avoir trahi l’objectif premier du groupe girondin de l’Unité républicaine : « grouper en son sein tous les républicains radicaux, républicains de gauche et éléments de l’Alliance démocratique ». La crise du printemps 1947 renvoie donc bien à des choix stratégiques.
La place dans le jeu politique
- 32 prl. Direction de la propagande, Note d’orientation, n° 4, 6 avril 1946.
- 33 Voir deux articles de Robert Lecourt, publiés dans L’Aube, 16 mai et 1er juin 1946.
16Lors de sa fondation, le prl avait pour ambition d’être le « quatrième grand parti » et, par conséquent, le principal pôle de l’opposition au tripartisme. Il adopte un discours résolument hostile au pouvoir. Il voit l’ombre du communisme dans la plupart des textes gouvernementaux et dans le projet de constitution. Il réclame en vain l’inscription dans la « Déclaration des droits » du caractère inaliénable de la propriété, de la liberté de l’enseignement et de la famille. Il présente un contre-projet constitutionnel visant à instaurer une seconde Chambre et une Cour suprême et à renforcer le pouvoir exécutif. S’il réserve ses attaques les plus dures contre le communisme, il accuse de plus en plus violemment le mrp d’être complice des marxistes et de trahir ses électeurs. Diffusée au début du mois d’avril 1946, l’une des notes d’orientation à destination de ses cadres fournit des arguments pour dénoncer « l’imposture mrp » qui a renié les trois engagements pris à l’automne 1945 : le soutien à de Gaulle, la défense des catholiques, la modération politique32. Le mrp réplique, en accusant le prl de faire de l’opposition systématique puis en le taxant de « néo-maurrassisme33 ». La tension entre les deux partis atteint son apogée lors de la campagne électorale pour la 2e Constituante, le prl espérant récupérer les voix des électeurs modérés déçus par le parti démocrate chrétien.
- 34 Cf. la déclaration de Frédéric-Dupont dans L’Époque, 8 mai 1946 ; l’article de synthèse sur les al (...)
- 35 Voir la liste dans L’Époque, 31 mai 1946.
- 36 Voir le compte rendu de ce Conseil national, dans La Gironde républicaine, 27 juillet 1946.
- 37 Motion reproduite dans L’Époque, 26 octobre 1946.
- 38 Voir son intervention au congrès du prl en septembre 1946, dans L’Époque, 15 septembre 1946.
17Les dirigeants du prl espèrent alors récolter les fruits de leur opposition et rassembler largement, du centre gauche à l’extrême droite. Ils n’y parviennent pas. Sur leur gauche, leur rayonnement est limité par la création du rgr, qui empêche le ralliement des radicaux et d’une partie des sympathisants de l’ ard. À droite, les notables indépendants, dont Paul Reynaud, refusent l’investiture d’un parti qui exige, en contrepartie, l’adhésion à son groupe parlementaire. Le prl doit renoncer à des listes d’union avec les Indépendants, et laisse à ceux-ci la direction des opérations dans les départements où ils sont fortement implantés34. En province, il présente seulement 44 listes homogènes sous son propre nom, là où il compte sur un leader incontesté35. Enfin, certains de ses membres participent à des cartels électoraux, dans une poignée de départements. Cette impossibilité de couvrir l’ensemble du territoire le prive d’une dynamique nationale et d’un résultat véritablement significatif. Le prl ne parvient donc pas à améliorer le score obtenu par la droite à l’automne 1945, ni même à accroître sa propre représentation parlementaire : son groupe à la Constituante ne rassemble toujours que la moitié des députés de droite. Cette stagnation contraste avec la progression électorale de son rival, le MRP. Ces résultats remettent en cause la stratégie autonome, qui avait prévalu jusqu’alors. Mais ils ouvrent, de ce fait, un débat sur les alliances qui réveillent d’anciens clivages, à la veille des élections législatives de novembre 1946. Dès le Conseil national de juillet 1946, Bergasse défend l’idée d’une ouverture vers les républicains populaires, en vue de dissocier le tripartisme36 : dans son comité exécutif du 26 octobre 1946, le parti estime que le mrp n’est pas encore prêt à « abandonner définitivement toute alliance où figureraient les communistes » ; seul son affaiblissement « l’obligera à s’entendre avec tous les partis » anticommunistes37. D’autres, comme Ramarony, jugent plus réaliste de s’allier avec le centre gauche qui, lui aussi, se situe dans l’opposition. Ceux qui revendiquent l’héritage des nationaux en appellent, eux, à ce qu’André Mutter nomme une « coalition de salut public » qui masque en fait un front antimarxiste et qui regrouperait le rgr, l’Union gaulliste, les Indépendants et les Agraires38. Il semble s’esquisser lors des élections sénatoriales de décembre 1946, dans le département de la Seine notamment.
- 39 L’Époque, 13 décembre 1946. Jean Legendre défend le vote de l’investiture. Suivent Mutter : Bouvie (...)
- 40 L’Époque, 30 mars 1947.
18Ces incertitudes stratégiques se retrouvent à l’Assemblée nationale, lors du vote de l’investiture à Léon Blum, qui survient après les échecs de Bidault et de Thorez. La majorité du groupe décide de voter en faveur du socialiste, pour éviter une crise politique. Mais Mutter s’insurge contre cette décision et vote contre, suivi par sept de ses collègues – tandis que trois autres membres du groupe décident de voter blanc39. Le congrès de mars 1947 confirme ce constat : le prl est plus à l’aise pour dénoncer « l’anarchie gouvernementale » et « les abus du dirigisme » et pour présenter un programme de gouvernement que pour préciser les moyens politiques grâce auxquels il espère parvenir au pouvoir40.
La question rpf
19À partir du moment où de Gaulle quitte le pouvoir et devient implicitement la principale figure de l’opposition, il devient une référence privilégiée pour les dirigeants du prl qui, en revanche, se montrent plus méfiants à l’égard de ceux qui se disent gaullistes. La création de l’Union gaulliste, en septembre 1946, les plonge dans l’embarras. Ils envisagent d’abord un accord avec cette structure, fondé sur un partage des circonscriptions ; mais ils ne parviennent pas à le réaliser, sinon dans quelques départements. La création du rpf, en avril 1947, suscite une gêne plus importante, dans la mesure où l’initiative émane, cette fois-ci, du Général lui-même. Le 20 avril 1947, lors d’un congrès départemental à Mulhouse, Michel Clemenceau se félicite du retour de de Gaulle sur la scène politique. Mais il refuse prudemment de prendre position par rapport au rpf, qui se situe sur un terrain trop proche du prl pour ne pas lui porter ombrage. Les deux structures ne prétendent-elles pas lutter contre le communisme en rassemblant la Nation ? Elles peuvent être partenaires, aussi bien que concurrentes.
- 41 Synthèse globale des majorités et des sièges, s.d. (fin 1947), an, F1 CII 369 ; pour le nombre de (...)
- 42 Il dirige une seule ville de plus de 50 000 habitants (Versailles, dont le maire est André Mignot) (...)
- 43 Le Parti républicain de la liberté, n° 19-20, février-mars 1949.
20En soulignant le déséquilibre électoral qui existe entre les deux formations, les élections municipales de 1947 précipitent les reclassements. Le rpf et le prl n’ont pas contracté d’accords nationaux. À Paris comme à Lyon, ils ont combattu ensemble, sous la domination du mouvement gaulliste qui, symboliquement, intègre son nom à l’intitulé de la liste. Le prl apparaît donc comme un parti dominé. Il ne parvient pas à s’imposer réellement dans les conseils municipaux, comme en témoigne une statistique du ministère de l’Intérieur41 : en détenant 1,6 % des sièges de conseillers, il contrôle 754 municipalités (soit 2 %) – loin derrière le rpf (8,4 % des sièges, 3 131 municipalités) et les « indépendants de droite » (16 % des sièges, 10658 municipalités). Dans les 454 communes dont la population est supérieure à 9 000 habitants, le prl est littéralement écrasé par le rassemblement gaulliste : il ne détient que 1,3 % des sièges, contre 23,5 % pour le rpf (et 3,4 % pour les indépendants). Il ne dirige aucune ville de plus de 100 000 habitants42. Ces résultats accroissent la tension entre une minorité, tentée de se fondre dans le rassemblement gaulliste, et une majorité, qui juge préférable de se distinguer plus nettement du Général ; ainsi retrouve-t-on le clivage initial entre nationaux et libéraux. Les premiers prennent peu à peu leurs distances avec le parti et rallient le rpf, entre 1948 et 1950. Les seconds donnent finalement au prl l’allure d’un parti de droite modérée, sur le modèle de l’ ard d’avant-guerre. La ligne défendue par Laniel triomphe en 1948, lorsque le prl intègre la majorité triforciste et parvient à placer un de ses membres, Bétolaud, dans le gouvernement Queuille. Le 26 février 1949, la déclaration de Michel Clemenceau témoigne de cette clarification43 : il souhaite instaurer un « minimum de discipline » à l’intérieur du parti, afin que l’étiquette du prl ne soit pas dévoyée ; et il refuse la stratégie d’« opposition systématique ». Ce rappel est clairement adressé à ceux qui, tel Barrachin, sont attirés par les sirènes gaullistes. Le prl a enfin surmonté ses divisions et défini une ligne cohérente. Mais c’est au prix de la fuite d’une partie de ses militants et adhérents en direction du gaullisme d’opposition. C’est un parti fragilisé qui aborde une nouvelle concurrence, celle du cnip. Il n’y résiste pas longtemps et se fond dans l’organisation de Roger Duchet, au lendemain des législatives de 1951.
21La brève histoire du prl laisse une impression mitigée. Ce jeune parti a permis aux droites de maintenir leurs positions électorales et de retrouver par endroits une dynamique militante, dans un contexte politique défavorable. Son existence a peut-être empêché l’hégémonie du mrp sur les forces non marxistes, selon le modèle ouest-allemand, puis celle du gaullisme, à partir de 1947. Le prl a ainsi semé des graines qui seront récoltées par d’autres – notamment par le cnip. Toutefois, il n’a pas répondu aux espoirs formulés par ses créateurs. En raison d’une image trop politique et trop droitière, il s’est montré incapable de rassembler autour de lui l’ensemble des opposants au tripartisme, laissant les indépendants entreprendre patiemment leur reconquête. Il n’a pas, non plus, su gérer la pluralité des tendances qu’il avait initialement réussi à regrouper. Son histoire est marquée par des tensions internes, des exclusions ou des départs. En 1948, son rayonnement politique s’est considérablement rétréci, au profit de ses différents voisins – du rpf d’abord, qui a accueilli une partie des anciens du psf, mais aussi du rgr et des Indépendants, dont le poids augmente au fur et à mesure que celui du prl décline. Pourquoi le prl a-t-il finalement échoué à réaliser cette fusion des droites ? On peut avancer deux raisons principales. Le contexte a desservi ce parti, créé trop tard pour pouvoir bousculer les équilibres politiques dans la perspective des élections, ou trop tôt pour dépasser les clivages provoqués par les années noires. Mais le prl a surtout manqué d’un chef qui, par son charisme et sa notoriété, incarne l’unité du parti, impose un discours unique et suscite un écho dans l’électorat. Mutter, Ramarony et Laniel ne pouvaient prétendre jouer le rôle d’un de Gaulle ou même d’un Pinay.
Notes
1 Les principaux aspects de l’histoire du prl ont été présentés par : Jean-Paul Thomas, « Le Parti républicain de la liberté (1945-1951). Ambiguïté et échec d’une tentative de recomposition politique », dans François Roth (dir.), Les modérés dans la vie politique française (1870-1965), Presses universitaires de Nancy, 2000, p. 431-440.
2 Voir l’importante note de police présentant le prl et ses principaux dirigeants (9 pages), 18 février 1946, an, F7 15284.
3 Rapport du préfet de la Gironde sur les élections à la 1re Constituante, 21 octobre 1945, an, F1 CII 147.
4 Note des Renseignements généraux, 29 mai 1946, Archives départementales du Rhône, 437 W 32.
5 Note de police sur l’Alliance républicaine démocratique, s. d. (printemps 1946), an, F7 15283.
6 Compte rendu de la réunion du bureau de la fr, 25 janvier 1946, fonds Louis Marin, an, 317 AP 70
7 Georges Riond, Chroniques d’un autre monde, France-Empire, 1979, 313 p.
8 Note de police, 4 juin 1946, an, F7 15284.
9 Note de police, 31 octobre 1946, an, F7 15283.
10 Rapport de police, 26 décembre 1945, an, F7 15284.
11 Le Populaire, 22 mai 1946.
12 C’est ce qui agace Pierre Bourdan, chroniqueur au Figaro, 2 mai 1946 (il qualifie le prl d’« heureux épouvantail » pour le gouvernement).
13 André Mutter, Les idées essentielles du prl. Réunion du 22 décembre 1945 au Palais de Glace, Imprimerie spéciale du prl, s. d.
14 François Brigneau, Mon après-guerre, Les éditions du Présent, 1985, p. 14.
15 Paroles françaises, 27 avril 1946.
16 Paroles françaises, 15 septembre 1946. Plusieurs bulletins sont destinés aux militants de l’agglomération parisienne.
17 Paroles françaises, 30 mars 1946, 27 avril 1946, 4 mai 1946.
18 Combat, 14 septembre 1946.
19 Parti républicain de la liberté, n° spécial, 1er trimestre 1947.
20 L’Époque, 29 octobre 1946.
21 Cf. Jean-Paul Thomas, article cité. L’appartenance de 26 d’entre eux est prouvée par des sources multiples. Pour 10 autres, les témoignages sont plus fragiles – mais l’adhésion est probable.
22 Parti républicain de la Liberté, Direction de la propagande, Note d’orientation, n° 2, 5 février 1946.
23 Voir notamment l’éditorial d’André Mutter dans Paroles françaises, 6 juillet 1946.
24 Voir l’entretien accordé à L’Époque, 10-11 février 1946, à la suite des remous provoqués par cette conférence.
25 Compte rendu dans Paroles françaises, 22 septembre 1946.
26 Paroles françaises, 28 septembre, 5 et 19 octobre 1946, 7 février 1947. « Le bain de sang » est le titre de la chronique consacrée chaque semaine à l’épuration, à partir du 5 octobre.
27 Le parti républicain de la liberté, n° 1, mars 1947. Dans son numéro du 21 mars 1947, Paroles françaises en prend acte, et affirme poursuivre sa campagne en faveur de l’amnistie. « En prenant cette position, Paroles françaises agit en pleine indépendance et sous sa seule responsabilité. Il n’engage aucun parti politique, car il n’est l’organe officiel d’aucun parti ».
28 L’Époque, 30 mars 1947.
29 L’Époque, 10 mai 1947.
30 Le communiqué du groupe parlementaire refuse ainsi d’être « confondu avec des éléments extrémistes qui pourraient fomenter dans le pays une agitation antirépublicaine, ni avec les zélateurs attardés du régime de Vichy ».
31 Voir le compte rendu de son congrès extraordinaire, dans La Flamme républicaine du Sud-Ouest, 8 mars 1947.
32 prl. Direction de la propagande, Note d’orientation, n° 4, 6 avril 1946.
33 Voir deux articles de Robert Lecourt, publiés dans L’Aube, 16 mai et 1er juin 1946.
34 Cf. la déclaration de Frédéric-Dupont dans L’Époque, 8 mai 1946 ; l’article de synthèse sur les alliances impossibles du prl, L’Époque, 17 mai 1946.
35 Voir la liste dans L’Époque, 31 mai 1946.
36 Voir le compte rendu de ce Conseil national, dans La Gironde républicaine, 27 juillet 1946.
37 Motion reproduite dans L’Époque, 26 octobre 1946.
38 Voir son intervention au congrès du prl en septembre 1946, dans L’Époque, 15 septembre 1946.
39 L’Époque, 13 décembre 1946. Jean Legendre défend le vote de l’investiture. Suivent Mutter : Bouvier, Bouvier O’Cottereau, Denais, Montel, Roujon, Rousseau, Schauffler. S’abstiennent : Aumeran, Baudry d’Asson, Peytel.
40 L’Époque, 30 mars 1947.
41 Synthèse globale des majorités et des sièges, s.d. (fin 1947), an, F1 CII 369 ; pour le nombre de municipalités, voir la synthèse en 1947, an, F1 CII 370. Le Parti républicain de la Liberté, n° 9, novembre 1947, crie pourtant victoire : « Les deux scrutins des élections municipales démontrent éloquemment la vitalité du prl ».
42 Il dirige une seule ville de plus de 50 000 habitants (Versailles, dont le maire est André Mignot) et quatre chefs-lieux de département (Versailles, Troyes, Besançon, Vesoul).
43 Le Parti républicain de la liberté, n° 19-20, février-mars 1949.
© Presses universitaires de Rennes, 2004