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Profession explorateur

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Jehanne-Emmanuelle Monnier

Première partie. La formation du voyageur naturaliste autour du monde (1836-1870)

Introduction à la première partie

Texte intégral

1Pour des raisons évidentes, la plupart des voyageurs scientifiques effectuent les explorations sur le terrain durant leur jeune âge, accumulant un grand nombre de données qu’ils exploitent une fois sédentarisés en Europe. Alfred Grandidier ne fait pas exception sur ce point.

2Mais comment devient-on explorateur scientifique au milieu du xixe siècle ? Comment voyage le naturaliste et comment travaille-t-il ?

3Alors que l’aspect du « terrain » est quasi systématiquement et soigneusement gommé par Alfred Grandidier dans la présentation de ses propres travaux, ses divers voyages aux Amériques, en Inde et finalement à Madagascar tiennent une place de tout premier ordre dans la construction de sa carrière parisienne. Les explorations offrent à Alfred Grandidier, sans formation spécifique, l’occasion d’éprouver et d’affiner ses méthodes de travail, d’organisation, d’analyse qui construiront sa stature de scientifique et plus encore de spécialiste respecté. Les périples lui permettent de se forger un certain nombre d’idées sur le monde ou au contraire d’adopter une attitude de doute examinateur. Sous l’image de l’homme un peu rigide du « savant en chambre » qu’il finira par devenir, percent les expériences de l’homme de terrain, qu’elles soient d’ordre humain ou scientifique, qui irriguent souterrainement l’intégralité de sa carrière.

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