• Contenu principal
  • Menu
OpenEdition Books
  • Accueil
  • Catalogue de 15550 livres
  • Éditeurs
  • Auteurs
  • Facebook
  • X
  • Partager
    • Facebook

    • X

    • Accueil
    • Catalogue de 15550 livres
    • Éditeurs
    • Auteurs
  • Ressources numériques en sciences humaines et sociales

    • OpenEdition
  • Nos plateformes

    • OpenEdition Books
    • OpenEdition Journals
    • Hypothèses
    • Calenda
  • Bibliothèques

    • OpenEdition Freemium
  • Suivez-nous

  • Lettre d’information
OpenEdition Search

Redirection vers OpenEdition Search.

À quel endroit ?
  • Presses universitaires de Rennes
  • ›
  • Histoire
  • ›
  • Les Dix décisives
  • ›
  • Troisième partie. Paris et la province :...
  • ›
  • L’Union libérale et démocratique de Sein...
  • Presses universitaires de Rennes
  • Presses universitaires de Rennes
    Presses universitaires de Rennes
    Informations sur la couverture
    Table des matières
    Liens vers le livre
    Informations sur la couverture
    Table des matières
    Formats de lecture

    Plan

    Plan détaillé Texte intégral La création d’un journal de combat en Seine-et-Oise Un journal au cœur de l’organisation des campagnes libérales et républicaines S’adresser aux (é)lecteurs de Seine-et-Oise Notes de bas de page Auteur

    Les Dix décisives

    Ce livre est recensé par

    Précédent Suivant
    Table des matières

    L’Union libérale et démocratique de Seine-et-Oise

    Un journal en campagne

    Nicolas Stromboni

    p. 241-252

    Texte intégral La création d’un journal de combat en Seine-et-Oise Un journal au cœur de l’organisation des campagnes libérales et républicaines S’adresser aux (é)lecteurs de Seine-et-Oise Notes de bas de page Auteur

    Texte intégral

    1Du point de vue de la presse, la période de la fin des années 1860 et des années 1870 marque, à n’en pas douter, un tournant décisif. Si elle n’est pas moribonde, son champ d’action dans le domaine du politique est considérablement restreint par la législation répressive mise en place en 1852 sous le Second Empire. La libéralisation du régime est, pour la presse, amorcée symboliquement avec la lettre du 19 janvier 1867, promesse de la transition vers un régime plus libéral qui aboutit à la loi du 11 mai 1868. En supprimant l’autorisation préalable et le système d’avertissement cette loi représente un grand pas, bien qu’incomplet, vers la liberté de la presse. Les conséquences se font sentir très rapidement, avec la naissance d’un grand nombre de journaux politiques, particulièrement en province, dont une partie conséquente est critique, voire clairement opposée au régime impérial1. Cette nouvelle presse permet alors, à partir de la fin des années 1860, aux libéraux et aux républicains d’étendre et de défendre leur influence pour faire face à l’implantation des notables traditionnels dans leur circonscription2 avant de participer à l’établissement du régime républicain lors des élections successives, aussi bien aux échelles nationale que locale3. Dans cette décennie décisive, le combat politique pour la presse est double. C’est à la fois un combat mené par la presse libérale et républicaine pour la consolidation d’un régime républicain fragile mais aussi pour la reconnaissance d’une liberté complète – une lutte qui aboutit lors de la crise du 16 mai 1877, la loi de 1881 ne faisant qu’entériner symboliquement un état de fait4.

    2Parmi cette nouvelle presse d’opposition qui émerge, L’Union libérale et démocratique de Seine-et-Oise est un exemple caractéristique de la place prise, dans les années 1870, par un organe de presse départemental dans la communication politique électorale. Ce bihebdomadaire créé à la fin de l’année 1868 par la réunion des libéraux de Seine-et-Oise marque, pendant une dizaine d’années, la vie politique de son département ; un département qui se caractérise à la fois par sa grande proximité avec Paris tout en restant très fortement rural et qui comprend en grande partie les départements actuels des Yvelines, de l’Essonne et du Val d’Oise. Il s’agit d’exposer dans cet article plus particulièrement son rôle dans l’organisation des campagnes électorales ainsi que dans la structuration de l’opposition libérale en Seine-et-Oise durant ces dix années décisives. Je présenterai ici dans un premier temps les conditions de sa création ainsi que ses principaux fondateurs et collaborateurs, puis la façon dont le journal est au cœur de l’organisation des campagnes libérales et républicaines dans cette décennie décisive avant d’étudier sa diffusion et sa portée dans le département de Seine-et-Oise.

    La création d’un journal de combat en Seine-et-Oise

    3« Préparons-nous. Unissons-nous d›intention et de volonté. Fixons nos pensées sur les élections générales de 1869, et, dans les limites de ce qui est nécessaire et possible, agissons ». C’est par ces mots que le journaliste et ancien candidat républicain Édouard Charton annonce, dans le 1er numéro du 15 novembre 1868, les raisons derrière la création de L’Union libérale et démocratique de Seine-et-Oise, c’est-à-dire la création d’un journal de combat5. Cette création répond en effet à la nécessité, pour ses fondateurs, de mettre en place un organe de presse regroupant l’opposition libérale à l’Empire et qui servirait d’appui pour les élections législatives à venir face notamment à la candidature officielle et à la presse favorable au régime. Le département est en effet couvert, outre la presse nationale, par deux titres soutenus par l’administration : La Concorde de Seine-et-Oise d’opinion orléaniste modérée d’une part, le Journal de Seine-et-Oise, titre bonapartiste bénéficiant des subventions du ministère d’autre part6. Les candidats de l’opposition, comme Jules Barthélémy Saint-Hilaire7, membre de l’Institut de France vaincu lors des législatives de 1863, ont été les cibles des attaques répétées de la préfecture à travers ces journaux.

    4Les discussions autour de la création d’un journal libéral semblent commencer dès le début de l’année 1868. Antonin Lefèvre-Pontalis8, qui entend se présenter à nouveau en 1869, estime qu’il est particulièrement urgent de fonder un journal d’opposition, avant même la nouvelle loi sur la presse promise par le régime. En effet, il craint une manœuvre du gouvernement impérial qui ferait retarder la promulgation de la loi sur la presse, ou avancerait la date des élections9. Probablement préoccupé par le temps requis pour trouver le soutien et les fonds nécessaires, Lefèvre-Pontalis apporte son soutien à la création de deux journaux libéraux, Le Libéral de Seine-et-Oise et L’Union libérale et démocratique de Seine-et-Oise. L’administration donne son approbation aux deux nouveaux titres, espérant probablement qu’ils étalent leur désaccord sur la place publique, comme c’est le cas dans d’autres départements10.

    5L’Union libérale est déclarée à la préfecture le 27 octobre 1868 avec, pour rédacteur gérant, un publiciste de Paris, Louis Joly, au nom d’une société anonyme par actions11. Imprimé chez Aubert à Versailles, le titre et le patronage de cette feuille bihebdomadaire donnent le ton de sa ligne éditoriale, comme le montre le premier numéro qui affiche la liste de ses fondateurs et collaborateurs. Ce sont les parrains sur lesquels le journal fonde sa légitimité auprès de ses futurs lecteurs. Si l’on s’arrête un instant sur les qualificatifs de présentation des fondateurs, on constate que plusieurs d’entre eux sont définis comme de simples propriétaires, terme assez flou tant il peut recouvrir des situations différentes. Toutefois, cette mention met bien en évidence à la fois la reconnaissance d’un ancrage territorial dans le département et en appelle aussi à une autorité morale intrinsèque qui trouve un écho aux valeurs bourgeoises. On retrouve également un certain nombre de conseillers municipaux, députés ou anciens députés, c’est-à-dire des notabilités politiques dont la légitimité repose sur l’élection. Enfin plusieurs d’entre eux sont identifiés par leur profession : avocats, notaires ou encore négociants qui font figure d’autorités locales pour les lecteurs. La fondation du journal s’appuie ainsi sur des individus qui lui font bénéficier de plusieurs formes et de plusieurs niveaux de légitimité.

    6Parmi ces notabilités, quelques-unes seulement sont réellement à l’initiative de cette nouvelle feuille, comme en témoignent les correspondances de la préfecture. C’est le cas en premier lieu du conseiller municipal versaillais, Montfleury, qui est connu par l’administration pour avoir « depuis 1851 personnifié à Versailles l’opinion la plus avancée12 ». Sont aussi à l’œuvre les anciens candidats déjà mentionnés : Jules Barthélémy Saint-Hilaire, Édouard Charton, Antonin Lefèvre-Pontalis, ainsi que le député de Seine-et-Oise Maurice Richard. L’Union libérale entretient des liens étroits avec la presse nationale de conviction orléaniste et libérale, en témoigne le patronage d’Ernest Bersot, Edmond de Pressensé ou Léon Say, tous les trois liés au Journal des Débats d’Édouard Bertin, mais aussi le soutien du journaliste du Temps Edmond Schérer. Le journal, par le biais de ses fondateurs et soutiens, se place donc sous l’étiquette de l’union libérale d’Adolphe Thiers et se veut la réunion en Seine-et-Oise des opinions libérales, des orléanistes jusqu’aux républicains.

    7D’après les rapports de la préfecture, chacun des fondateurs aurait versé 100 francs dans la société mais c’est surtout Léon Say, qui appartient à l’arrondissement de Pontoise par sa résidence secondaire, qui aurait abondamment financé la création de cette feuille13. En plus du cautionnement élevé, 30 000 francs, le soutien financier est en effet essentiel pour ce type d’entreprise car créer mais surtout entretenir un journal revient cher. Le comité de rédaction fait plusieurs appels à souscription pour constituer un capital suffisant à la survie du titre. Ainsi, à la sortie du premier numéro, le capital de la société anonyme est d’environ 20 000 francs et le comité est prêt, dès le 20 novembre – soit 5 jours après le premier numéro –, à lancer une nouvelle souscription d’un montant équivalent14. Après un mois de publication, L’Union libérale tirerait déjà à mille exemplaires d’après ses propres dires15. Conscient de l’opposition que va représenter ce journal libéral lors des élections prochaines, le préfet, avec l’appui du ministère de l’Intérieur, refuse à la fois de lui accorder une part des annonces légales et judiciaires, ce qui pourrait lui assurer des revenus et davantage de publicité notamment auprès des professionnels, mais aussi la vente du journal sur la voie publique, malgré les demandes répétées du rédacteur en chef16.

    8En effet, les convictions libérales de ses fondateurs et collaborateurs se traduisent concrètement dans les principes défendus par le journal, tels qu’ils sont affichés dans le premier numéro du 15 novembre 1868. Faisant référence dans son éditorial aux promesses de la lettre du 19 janvier 1867, le rédacteur en chef Louis Joly développe la ligne du journal en défendant trois libertés fondamentales : la liberté de la presse, la liberté de réunion ainsi que la liberté de vote, réclamée à travers notamment la fin de la candidature officielle qui constitue un obstacle de taille pour les opposants au régime17. Il s’agit ici de l’ébauche du programme électoral pour les candidats qui se présenteront lors des élections législatives de 1869, ce qui fait du journal leur voix pour les élections.

    Un journal au cœur de l’organisation des campagnes libérales et républicaines

    9Créé comme un journal de combat politique dans la perspective des législatives, L’Union libérale et démocratique joue plus largement durant les années 1870 le rôle de porte-voix de ses fondateurs et de leurs idées dans le département. Elle est en effet conçue comme un outil pour l’organisation des campagnes électorales.

    10La première action du journal en vue des élections à venir, est d’annoncer et de présenter les candidats patronnés. C’est ce qui est fait dès le début de l’année 1869 où les quatre candidats défendus, adhérents au principe et au programme de l’union libérale, sont également tous les quatre membres du conseil d’administration. Lors de cette campagne, L’Union libérale et démocratique porte particulièrement son attention sur le rôle de l’administration dans les élections et plus spécifiquement sur celui des maires, connu pour être l’un des plus décisifs, notamment le jour du scrutin18. Le journal relaie ainsi avec exhaustivité toutes les informations envoyées par ses correspondants depuis les différentes villes et villages du département ; une chronique intitulée « l’Administration en campagne » y est même spécialement dédiée, soulignant les abus de pouvoir des autorités administratives. Il se fait aussi l’écho de la presse parisienne, notamment du Journal des Débats avec lequel il a des rédacteurs en commun. À l’issue de la période électorale, les libéraux du département se satisfont d’avoir participé à l’élection de trois de leurs candidats sur quatre, seul Léon Say ayant échoué face à son opposant. Les élections cantonales qui suivent constituent un nouveau succès et témoignent du renversement progressif du département de Seine-et-Oise dans l’opposition libérale, malgré l’échec cuisant du plébiscite du 8 mai 187019. Le 22 mai, le préfet de Seine-et-Oise s’inquiète auprès du ministère de l’Intérieur de l’opposition de plus en plus forte de la rédaction20. Il tente alors de diviser l’union des libéraux en faisant pression auprès des membres du conseil d’administration qui se sont rangés derrière Émile Ollivier et l’empereur tel Maurice Richard, député de Seine-et-Oise et nouveau ministre des Beaux-Arts, qui aurait alors promis au préfet de ne plus apporter son soutien au journal. L’objectif du préfet, soutenu par le Ministère de l’Intérieur, est d’ôter une part de la légitimité que tire le journal de ses patrons.

    11Dès la proclamation de la République le 4 septembre 1870, L’Union libérale et démocratique se range derrière le nouveau régime, toutefois l’arrivée des troupes prussiennes entraîne l’arrêt de sa publication. Après l’annonce de la tenue prochaine d’élections, L’Union reparaît brièvement, tous les jours à partir du 2 février 1871 jusqu’au 6 février, sur deux pages seulement, afin de servir de ralliement pour les électeurs libéraux et républicains. Contraint par les délais très courts, le journal essaie de tenir son rôle, malgré la désorganisation, en proposant sa liste de candidats parmi lesquels on retrouve nécessairement Jules Barthélémy Saint-Hilaire, Léon Say, Antonin Lefèvre-Pontalis, Léon Journault et Edmond Schérer, tous membres du conseil de rédaction ou d’administration. Schérer devient d’ailleurs, avec la démission de Louis Joly en septembre 1870, le principal rédacteur de L’Union libérale. Le journal cesse de paraître sitôt les élections tenues et il faut attendre le 5 mars pour qu’il reprenne son cours régulier de publication.

    12Ralliée à la République, comme ses soutiens les plus importants, L’Union libérale continue d’occuper un rôle actif dans les campagnes électorales de Seine-et-Oise, notamment lors des élections complémentaires organisées dans le département en 1871 et 1873. Plusieurs facteurs jouent alors en sa faveur. D’une part la presse conservatrice de Seine-et-Oise peine à se maintenir ou à défendre une ligne politique claire. D’autre part plusieurs industriels du département comme Ernest Feray21 rejoignent la République et usent de leur appui financier et de leur notoriété pour appuyer les candidatures libérales. De fait les élections complémentaires sont des succès successifs pour les candidats. Le patronage du journal représente alors un grand soutien pour ces derniers qui ne sont plus nécessairement sélectionnés parmi les actionnaires. L’Union libérale devient en effet une forme de pré-comité électoral, comme une permanence politique. Alors que les comités sont créés ou recréés dans le cadre de chaque nouvelle campagne, le journal est lui une autorité durable qui réunit, on l’a vu, les notabilités les plus influentes de la circonscription, qui sélectionne les hommes qui ont le plus de chance de gagner puis les appuie tout au long de la période électorale. Ainsi Albert Joly, jeune avocat versaillais et militant actif, se présente régulièrement depuis 1871 devant les actionnaires et rédacteurs de L’Union libérale pour demander un soutien à sa candidature – ce qui lui est refusé jusqu’en 1874 où il est enfin pressenti pour remplacer le député Édouard Labélonye, décédé en cours de mandat22.

    13Après la chute de Thiers, le 24 mai 1873, les gouvernements d’Ordre moral qui se succèdent durcissent leur politique à l’égard de la presse d’opposition. L’Union libérale et démocratique en fait les frais. Le 23 avril 1874, un article particulièrement critique du journaliste Hector Pessard vis-à-vis du duc de Broglie et du Maréchal de Mac Mahon entraîne son interdiction par le Général Gouverneur de Paris. Malgré les réclamations de ses rédacteurs et actionnaires auprès du Ministre et le soutien affiché de plusieurs journaux parisiens et de députés, l’interdiction est maintenue. Le conseil d’administration conserve néanmoins une partie des abonnements et envoie à la place, aux abonnés, le journal républicain d’Adolphe Guéroult, L’Opinion nationale, avec une « lettre de Seine-et-Oise » pour chaque numéro, qui se charge alors d’occuper la place de feu L’Union libérale auprès des électeurs23. Il faut attendre la levée de l’état de siège pour que, le 4 avril 1876, L’Union libérale puisse reprendre sa publication.

    14Le journal peut être à nouveau un acteur de la propagande républicaine dans le département lors de la crise du 16 mai 1877. Suivant le mot d’ordre de la réélection des 363 et de la résistance légale définie dans les pages de la presse parisienne, et particulièrement par La République française qui donne le rythme de la campagne, L’Union libérale et démocratique joue une nouvelle fois son rôle. Elle se fait l’écho des différents comités républicains constitués, donne la parole aux candidats républicains à travers la publication de leur profession de foi et de leurs articles, les défend face aux attaques de la presse conservatrice, donne le programme de leurs réunions électorales et relaie les appels à souscription. Le journal comme acteur de la campagne semble pleinement institutionnalisé et se renforce d’autant plus que l’administration essaie à nouveau de faire pression sur la liberté de la presse. Poursuivi à deux reprises pour offenses envers le président de la République et pour outrage envers le préfet, le journal est défendu à l’audience par Léon Renault, député de Seine-et-Oise qui fait de ces procès des tribunes dans le cadre de l’élection, le comité de rédaction décidant même que le journal rendra compte des procès, malgré les condamnations encourues24. La victoire des républicains et de L’Union libérale en Seine-et-Oise est, le 14 octobre 1877, totale avec la réélection des neuf députés républicains et se confirme en novembre avec l’élection des conseillers généraux et d’arrondissement.

    15Cette victoire représente à la fois l’installation durable des républicains et de leurs idées dans le département mais aussi la reconnaissance de fait du rôle central de la presse dans l’organisation des campagnes électorales.

    S’adresser aux (é)lecteurs de Seine-et-Oise

    16Le journal est fondé pour faire porter la voix de ses fondateurs et appuyer les candidats libéraux et républicains durant les périodes électorales. Il entend donc s’adresser aux électeurs du département mais qui lit réellement L’Union libérale, quelle est sa place à côté de la presse parisienne et est-ce qu’il est possible de déterminer son influence ? Le poids de la presse sur l’opinion publique est une question récurrente de l’historiographie de la presse25 et il est toujours difficile d’évaluer la portée réelle d’un journal tant les paramètres inconnus sont nombreux. Toutefois, quelques pistes peuvent permettre d’en esquisser les contours.

    17Vendu à 10 centimes le numéro, le journal semble s’adresser essentiellement à la petite et moyenne bourgeoisie du département. Les publicités sont destinées à une clientèle relativement aisée, plutôt intellectuelle et les articles traitent beaucoup d’économie26. La suppression du journal en 1874 fournit également quelques indications sur une partie de la géographie de son lectorat. Comme mentionné précédemment, le journal L’Opinion nationale est, pour un temps, envoyé à 480 anciens abonnés de L’Union libérale dont 184 habitent à Versailles, une dizaine à Rambouillet et à Saint-Germain27. Les autres abonnés étant dispersés à travers les petites communes du département, le journal a vraisemblablement une portée qui correspond surtout aux Yvelines actuelles. Les rapports de police éparses sur la période semblent confirmer cet état de fait et les circonscriptions de Pontoise, d’Argenteuil ou de Corbeil bénéficient surtout de la couverture de la presse parisienne ou de leur propre journal local.

    18À sa création, L’Union libérale est néanmoins conçue comme un outil de politisation large des habitants du département, désirant s’adresser à tous les électeurs « de la ferme à l’usine28 ». S’il est peu probable que le journal soit acheté par les ouvriers et paysans du département, néanmoins sa diffusion peut être assurée à travers d’autres moyens que l’abonnement. D’après un rapport de la Direction générale des postes de 1870, les tirages moyens de L’Union libérale sont de 700 à 800 exemplaires, dont 602 titres sont distribués par la poste à destination de Versailles, lieu d’impression du journal et chef-lieu du département29. Si cela semble plutôt faible par rapport aux tirages des journaux parisiens, il faut rappeler qu’à Versailles, à titre de comparaison pour la même période, Le Figaro est vendu et distribué par la poste à 603 exemplaires, Le Siècle à 518 numéros et Le Moniteur universel, 238. Pour la fin de la période, les rapports de police de décembre 1878 estiment à 350 le nombre de numéros du journal républicain distribués à Versailles, tandis que La République française, organe de Gambetta et des républicains à la fin des années 1870, est vendue et distribuée par la poste à seulement 90 exemplaires. À côté, Le Figaro est distribué à 330 exemplaires et Le Soleil à près de 78030. L’influence de L’Union libérale n’est donc pas à ignorer, même si sa portée est moindre.

    19De plus, le nombre relativement faible d’abonnés ne signifie pas pour autant que la lecture du journal se limite à ceux-ci. En effet, les travaux sur la presse du xixe siècle le montrent, la lecture du journal n’est pas individuelle, celui-ci circule et passe entre les mains de nombreux lecteurs. Derrière un abonné se cache en réalité plusieurs destinataires, le premier faisant lire le journal à sa famille, ses amis, ses collègues, la lecture pouvant se faire aussi bien en privé qu’en public. C’est ce qui rend la propagande, orale ou écrite, bien plus difficile à contrôler dans les villes que dans les campagnes souvent plus isolées ; les jours de marché sont ainsi l’occasion d’une « propagande effrénée31 » mais on peut aussi rappeler que le rôle du café ou du cabaret comme lieu de sociabilités politiques est bien connu32. La lecture et la portée de L’Union libérale sont ainsi potentiellement bien plus grandes dans les villes mais aussi dans les villages, où tout le monde se connaît et échange.

    20C’est d’autant plus le cas en période électorale où le conseil d’administration du journal met les bouchées doubles pour s’assurer de la diffusion de son titre. En effet, dans un département à forte composante rurale comme la Seine-et-Oise, atteindre les électeurs des campagnes est essentiel. L’Union libérale et démocratique n’est pas conçue pour être une entreprise rentable, aussi il n’est pas rare que le journal soit envoyé gratuitement aux quatre coins du département, quitte à faire appel aux dons de ses lecteurs pour assurer un maigre équilibre financier. Le journal change aussi régulièrement de rythme de parution à l’approche des élections législatives, passant de deux à trois numéros par semaine afin de s’assurer de suivre au plus près le déroulement de la campagne. Le commissaire d’Argenteuil, dans un rapport après les élections de 1869, le souligne bien quand il note que « les journaux politiques du département sont peu lus maintenant dans le canton. [Mais] ils ont été répandus à profusion au moment des élections33 ».

    21Un autre élément à prendre en compte dans la portée d’un journal de province est le lien étroit qui unit presse et comités électoraux locaux. C’est le cas particulièrement lors de la campagne de 1877. En effet, les comités se servent des souscriptions pour acheter massivement les journaux républicains, dont L’Union libérale, pour pouvoir ensuite les distribuer en divers points du département. Le comité de propagande de Versailles dépense ainsi 1 505,70 francs au cours de la période électorale qui permettent notamment de financer 571 abonnements à des titres parisiens et 149 à des journaux versaillais ; sans compter les dépenses pour les achats d’exemplaires précis34. Comme le rappelle Jérôme Grévy pour la campagne de 1877, les comités deviennent de vrais lieux de formation pour les militants, tels des clubs de lecture qui leur permettent ensuite de relayer le discours politique dans le reste du département35. En octobre 1877, celui qui est alors le rédacteur en chef de L’Union libérale, Alphonse Bertrand, estime en effet que la victoire « sera obtenue en faisant provenir dans chaque famille, par l’envoi de journaux et brochures, le récit des événements actuels, afin que chacun puisse en apprécier la gravité36 ».

    ⁂

    22L’Union libérale est donc un cas assez représentatif de cette presse politique de province renaissante à la fin du Second Empire et qui a contribué à l’installation de la République dans les années 1870. S’il est difficile de déterminer une influence décisive sur le cours des élections ou auprès d’un lectorat probablement déjà partiellement convaincu, il est certain que le journal est un outil essentiel pour les libéraux dont il accompagne la lutte politique dans le département de Seine-et-Oise. L’Union libérale sert d’intermédiaire à plusieurs niveaux. Tout d’abord un intermédiaire entre les collaborateurs du journal eux-mêmes, faisant dialoguer figures d’autorité locales, jeunes militants et hommes politiques d’envergure nationale. C’est également un intermédiaire entre les hommes politiques et l’administration, qui redoute l’influence politique que le journal peut exercer auprès des habitants. Enfin, un intermédiaire entre les hommes politiques et leurs électeurs, les premiers se donnant à lire chez les derniers.

    23En février 1879, le journal est racheté par son imprimeur versaillais et semble décliner peu à peu37. La ligne opportuniste qu’il défend apparaît probablement trop modérée face aux nouveaux journaux radicaux qui émergent à la fin des années 1870 et au début des années 1880. De plus, les principaux collaborateurs du journal disparaissent ou s’en éloignent, ce qui se traduit par une perte de ses principaux financements. Il cesse de paraître le 31 mai 1882, après avoir marqué durant une dizaine d’années la vie politique de son département et contribué à l’installation des républicains et de la République en Seine-et-Oise, pendant ces dix années décisives.

    Notes de bas de page

    1 Martin Marc, Médias et journalistes de la République, Paris, O. Jacob, 1997.

    2 Huard Raymond, Le Mouvement républicain en Bas-Languedoc, 1848-1881 : la préhistoire des partis, Paris, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 1982.

    3 Albert Pierre, Histoire de la presse politique nationale au début de la Troisième République, 1871-1879, thèse d’histoire, dir. Louis Girard, université Paris-Sorbonne, 1980 et Grévy Jérôme, La République des opportunistes, 1870-1885, Paris, Perrin, 1998.

    4 Martin Marc, Médias et journalistes de la République, op. cit., p. 56.

    5 Archives départementales des Yvelines [ADY], Union libérale et démocratique de Seine-et-Oise, no du 15 novembre 1868, « Préparons-nous » par Édouard Charton. Avocat de formation, Édouard Charton est un journaliste proche des milieux saint-simoniens. Protestant contre le coup d’État du 2 décembre 1851 après avoir été élu député républicain de l’Yonne en 1848, il se présente comme candidat d’opposition en 1857 et en 1863, sans succès. Robert Adolphe, Bourloton Edgar, Cougny Gaston (dir.), Dictionnaire des parlementaires français : depuis le 1er mai 1789 jusqu’au 1er mai 1889, 5 volumes, Paris, E. Bourloton, 1889-1891.

    6 Archives nationales [AN], F18 307, rapports du ministère de l’Intérieur sur les subventions à la presse pour 1869 et 1870. Le Journal de Seine-et-Oise bénéficie de 150 francs par mois de subventions, sans compter la subvention extraordinaire donnée pour la période électorale, de l’ordre de 480 francs.

    7 Robert Adolphe, Bourloton Edgar, Cougny Gaston (dir.), Dictionnaire des parlementaires français : depuis le 1er mai 1789 jusqu’au 1er mai 1889, op.cit. Jules Barthélémy Saint-Hilaire est journaliste et professeur de philosophie politique. Élu député républicain de Seine-et-Oise en 1848, il se retire un temps après le coup d’État du 2 décembre 1851 avant de proposer à nouveau sa candidature en 1863 dans la 1re circonscription de Seine-et-Oise où il est battu par le candidat officiel.

    8 Ibid., Antonin Lefèvre-Pontalis est juriste, ancien membre du Conseil d’État et candidat d’opposition indépendant vaincu dans la 3e circonscription de Seine-et-Oise en 1863.

    9 Archives de la bibliothèque municipale de Versailles [BMV], mss F 756, correspondance entre Édouard Charton et Eugène Deroisin, 17 janvier 1868.

    10 Martin Marc, La presse régionale : des affiches aux grands quotidiens, Paris, Fayard, 2002, p. 125.

    11 ADY, 47T 5, rapport du préfet de Seine-et-Oise au ministre de l’Intérieur, 11 novembre 1868.

    12 Ibid., rapport de la direction générale du personnel et du cabinet au ministre de l’Intérieur, 30 octobre 1868.

    13 AN, F18 502 E, lettre du préfet de Seine-et-Oise au ministre de l’Intérieur, 18 novembre 1868. Garrigues Jean, Léon Say et le Centre gauche 1871-1896. La grande bourgeoisie libérale dans les débuts de la Troisième République, Thèse de doctorat, sous la dir. de Philippe Vigier, Université de Paris X-Nanterre, 1993.

    14 ADY, 47T 5, imprimé pour un appel à souscriptions signé par Louis Joly, 20 novembre 1868.

    15 Ibid., lettre au préfet de Seine-et-Oise, 26 décembre 1868.

    16 Ibid., plusieurs échanges entre la préfecture, Louis Joly et le ministère de l’Intérieur entre novembre 1868 et juillet 1869 montrent que le rédacteur essaie à plusieurs reprises.

    17 L’Union libérale et démocratique de Seine-et-Oise, no du 15 novembre 1868, article sans titre, par Louis Joly ; en ce qui concerne la candidature officielle, Voilliot Christophe, La Candidature officielle : une pratique d’État de la Restauration à la Troisième République, Rennes, PUR, 2005.

    18 Garrigou Alain, Histoire sociale du suffrage universel en France, 1848-2000, Paris, Seuil, 2002 et Huard Raymond, Le suffrage universel en France : 1848-1946, Paris, Aubier, 1990.

    19 Pour le plébiscite, le relevé des votes en Seine-et-Oise est de 93 598 en faveur du oui et de 32 654 pour le non. Si l’échec est incontestable, ces chiffres attestent néanmoins d’une défaite moins lourde en Seine-et-Oise que dans beaucoup d’autres départements français. À l’échelle nationale, les chiffres sont de 7 336 434 pour le oui et de 1 560 706 en faveur du non. L’Union libérale et démocratique de Seine-et-Oise, no du 15 mai 1870, « Plébiscite du 8 mai 1870 ».

    20 AN, F18 502 E, lettre du préfet de Seine-et-Oise au ministre de l’Intérieur, 22 mai 1870.

    21 Robert Adolphe, Bourloton Edgar, Cougny Gaston (dir.), Dictionnaire des parlementaires français : depuis le 1er mai 1789 jusqu’au 1er mai 1889, op.cit. Ernest Feray est un industriel dont l’importante filature à Essonne, ville dont il est également le maire depuis 1848, lui donne une forte influence.

    22 BMV, panthéon versaillais Albert Joly, lettre d’Albert Joly, 30 avril 1874.

    23 ADY, 3U VERS 12, correspondance du procureur.

    24 ADY, 3U VERS 1722, jugement du tribunal correctionnel de Versailles du 27 septembre 1877 condamnant L’Union libérale à 300 francs d’amende pour avoir publié le compte rendu de ses procès.

    25 Delporte Christian, « Où en est l’histoire des médias ? », Le Débat, no 139, 2006/2, p. 165-167.

    26 Cet aspect mériterait une étude à part entière. Nous soulignerons seulement que L’Union libérale diffuse régulièrement des annonces pour des journaux financiers ou spécialisés dans les questions économiques, l’achat d’actions ou de divers titres de propriétés ainsi que des livres ou brochures en lien avec la Ligue de l’enseignement.

    27 ADY, 3U VERS 12, correspondance du procureur.

    28 L’Union libérale et démocratique de Seine-et-Oise, no du 15 novembre 1868, article sans titre, par Louis Joly.

    29 AN, F 18 298, rapport statistique de la Direction générale des postes pour le 1er trimestre 1870.

    30 Archives communales de Versailles, I2 1146, Rapports du commissaire central de Versailles du 17 et du 20 décembre 1878.

    31 Duby Georges, Histoire de la France urbaine : le cycle haussmannien, t. 4 : La ville de l’âge industriel, Paris, Seuil, 1983, p. 581 ; Archives départementales des Yvelines, 4M2 58. Rapport d’août 1877 du commissaire de police de Dourdan.

    32 Agulhon Maurice, Duby Georges (et alii), Histoire de la France rurale : de 1789 à 1914, t. 3, Apogée et crise de la civilisation paysanne, Paris, Seuil, [1976] 1992 et Lalouette Jacqueline, Les Débits de boissons en France, 1871-1919, thèse d’histoire, sous la dir. de Maurice Agulhon, université Paris-Sorbonne, 1979.

    33 ADY, 4M 1 57, rapport du commissaire de police d’Argenteuil, 28 juillet 1869.

    34 L’Union libérale et démocratique de Seine-et-Oise, no du 25 octobre 1877, article sans titre.

    35 Grévy Jérôme, La République des opportunistes, op. cit., p. 196.

    36 L’Union libérale et démocratique de Seine-et-Oise, no du 3 octobre 1877, « Appel aux électeurs ».

    37 Archives départementales des Yvelines, 47 T 2, lettre de la Direction de la presse au préfet de Seine-et-Oise, 11 février 1879.

    Auteur

    • Nicolas Stromboni
      Doctorant, université Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines – Paris-Saclay
    Précédent Suivant
    Table des matières

    Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

    Voir plus de livres
    Paysans des Alpes

    Paysans des Alpes

    Les communautés montagnardes au Moyen Âge

    Nicolas Carrier et Fabrice Mouthon

    2010

    Pérégrin d’Opole

    Pérégrin d’Opole

    Un prédicateur dominicain à l'apogée de la chrétienté médiévale

    Hervé Martin

    2008

    Prêtres de Bretagne au xixe siècle

    Prêtres de Bretagne au xixe siècle

    Samuel Gicquel

    2008

    Un constructeur de la France du xxe siècle

    Un constructeur de la France du xxe siècle

    La Société Auxiliaire d'Entreprises (SAE) et la naissance de la grande entreprise française de bâtiment (1924-1974)

    Pierre Jambard

    2008

    Ouvriers bretons

    Ouvriers bretons

    Conflits d'usines, conflits identitaires en Bretagne dans les années 1968

    Vincent Porhel

    2008

    L'intrusion balnéaire

    L'intrusion balnéaire

    Les populations littorales bretonnes et vendéennes face au tourisme (1800-1945)

    Johan Vincent

    2008

    L'individu dans la famille à Rome au ive siècle

    L'individu dans la famille à Rome au ive siècle

    D'après l'œuvre d'Ambroise de Milan

    Dominique Lhuillier-Martinetti

    2008

    L'éveil politique de la Savoie

    L'éveil politique de la Savoie

    Conflits ordinaires et rivalités nouvelles (1848-1853)

    Sylvain Milbach

    2008

    L'évangélisation des Indiens du Mexique

    L'évangélisation des Indiens du Mexique

    Impact et réalité de la conquête spirituelle (xvie siècle)

    Éric Roulet

    2008

    L'étranger en Bretagne au Moyen Âge

    L'étranger en Bretagne au Moyen Âge

    Présence, attitudes, perceptions

    Laurence Moal

    2008

    Les saints bretons entre légendes et histoire

    Les saints bretons entre légendes et histoire

    Le glaive à deux tranchants

    Bernard Merdrignac

    2008

    Les miroirs du silence

    Les miroirs du silence

    L'éducation des jeunes sourds dans l'Ouest, 1800-1934

    Patrick Bourgalais

    2008

    Voir plus de livres
    1 / 12
    Paysans des Alpes

    Paysans des Alpes

    Les communautés montagnardes au Moyen Âge

    Nicolas Carrier et Fabrice Mouthon

    2010

    Pérégrin d’Opole

    Pérégrin d’Opole

    Un prédicateur dominicain à l'apogée de la chrétienté médiévale

    Hervé Martin

    2008

    Prêtres de Bretagne au xixe siècle

    Prêtres de Bretagne au xixe siècle

    Samuel Gicquel

    2008

    Un constructeur de la France du xxe siècle

    Un constructeur de la France du xxe siècle

    La Société Auxiliaire d'Entreprises (SAE) et la naissance de la grande entreprise française de bâtiment (1924-1974)

    Pierre Jambard

    2008

    Ouvriers bretons

    Ouvriers bretons

    Conflits d'usines, conflits identitaires en Bretagne dans les années 1968

    Vincent Porhel

    2008

    L'intrusion balnéaire

    L'intrusion balnéaire

    Les populations littorales bretonnes et vendéennes face au tourisme (1800-1945)

    Johan Vincent

    2008

    L'individu dans la famille à Rome au ive siècle

    L'individu dans la famille à Rome au ive siècle

    D'après l'œuvre d'Ambroise de Milan

    Dominique Lhuillier-Martinetti

    2008

    L'éveil politique de la Savoie

    L'éveil politique de la Savoie

    Conflits ordinaires et rivalités nouvelles (1848-1853)

    Sylvain Milbach

    2008

    L'évangélisation des Indiens du Mexique

    L'évangélisation des Indiens du Mexique

    Impact et réalité de la conquête spirituelle (xvie siècle)

    Éric Roulet

    2008

    L'étranger en Bretagne au Moyen Âge

    L'étranger en Bretagne au Moyen Âge

    Présence, attitudes, perceptions

    Laurence Moal

    2008

    Les saints bretons entre légendes et histoire

    Les saints bretons entre légendes et histoire

    Le glaive à deux tranchants

    Bernard Merdrignac

    2008

    Les miroirs du silence

    Les miroirs du silence

    L'éducation des jeunes sourds dans l'Ouest, 1800-1934

    Patrick Bourgalais

    2008

    Accès ouvert

    Accès ouvert freemium

    ePub

    PDF

    PDF du chapitre

    Suggérer l’acquisition à votre bibliothèque

    Acheter

    Édition imprimée

    Presses universitaires de Rennes
    • amazon.fr
    • decitre.fr
    • mollat.com
    • leslibraires.fr
    • placedeslibraires.fr
    ePub / PDF

    1 Martin Marc, Médias et journalistes de la République, Paris, O. Jacob, 1997.

    2 Huard Raymond, Le Mouvement républicain en Bas-Languedoc, 1848-1881 : la préhistoire des partis, Paris, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 1982.

    3 Albert Pierre, Histoire de la presse politique nationale au début de la Troisième République, 1871-1879, thèse d’histoire, dir. Louis Girard, université Paris-Sorbonne, 1980 et Grévy Jérôme, La République des opportunistes, 1870-1885, Paris, Perrin, 1998.

    4 Martin Marc, Médias et journalistes de la République, op. cit., p. 56.

    5 Archives départementales des Yvelines [ADY], Union libérale et démocratique de Seine-et-Oise, no du 15 novembre 1868, « Préparons-nous » par Édouard Charton. Avocat de formation, Édouard Charton est un journaliste proche des milieux saint-simoniens. Protestant contre le coup d’État du 2 décembre 1851 après avoir été élu député républicain de l’Yonne en 1848, il se présente comme candidat d’opposition en 1857 et en 1863, sans succès. Robert Adolphe, Bourloton Edgar, Cougny Gaston (dir.), Dictionnaire des parlementaires français : depuis le 1er mai 1789 jusqu’au 1er mai 1889, 5 volumes, Paris, E. Bourloton, 1889-1891.

    6 Archives nationales [AN], F18 307, rapports du ministère de l’Intérieur sur les subventions à la presse pour 1869 et 1870. Le Journal de Seine-et-Oise bénéficie de 150 francs par mois de subventions, sans compter la subvention extraordinaire donnée pour la période électorale, de l’ordre de 480 francs.

    7 Robert Adolphe, Bourloton Edgar, Cougny Gaston (dir.), Dictionnaire des parlementaires français : depuis le 1er mai 1789 jusqu’au 1er mai 1889, op.cit. Jules Barthélémy Saint-Hilaire est journaliste et professeur de philosophie politique. Élu député républicain de Seine-et-Oise en 1848, il se retire un temps après le coup d’État du 2 décembre 1851 avant de proposer à nouveau sa candidature en 1863 dans la 1re circonscription de Seine-et-Oise où il est battu par le candidat officiel.

    8 Ibid., Antonin Lefèvre-Pontalis est juriste, ancien membre du Conseil d’État et candidat d’opposition indépendant vaincu dans la 3e circonscription de Seine-et-Oise en 1863.

    9 Archives de la bibliothèque municipale de Versailles [BMV], mss F 756, correspondance entre Édouard Charton et Eugène Deroisin, 17 janvier 1868.

    10 Martin Marc, La presse régionale : des affiches aux grands quotidiens, Paris, Fayard, 2002, p. 125.

    11 ADY, 47T 5, rapport du préfet de Seine-et-Oise au ministre de l’Intérieur, 11 novembre 1868.

    12 Ibid., rapport de la direction générale du personnel et du cabinet au ministre de l’Intérieur, 30 octobre 1868.

    13 AN, F18 502 E, lettre du préfet de Seine-et-Oise au ministre de l’Intérieur, 18 novembre 1868. Garrigues Jean, Léon Say et le Centre gauche 1871-1896. La grande bourgeoisie libérale dans les débuts de la Troisième République, Thèse de doctorat, sous la dir. de Philippe Vigier, Université de Paris X-Nanterre, 1993.

    14 ADY, 47T 5, imprimé pour un appel à souscriptions signé par Louis Joly, 20 novembre 1868.

    15 Ibid., lettre au préfet de Seine-et-Oise, 26 décembre 1868.

    16 Ibid., plusieurs échanges entre la préfecture, Louis Joly et le ministère de l’Intérieur entre novembre 1868 et juillet 1869 montrent que le rédacteur essaie à plusieurs reprises.

    17 L’Union libérale et démocratique de Seine-et-Oise, no du 15 novembre 1868, article sans titre, par Louis Joly ; en ce qui concerne la candidature officielle, Voilliot Christophe, La Candidature officielle : une pratique d’État de la Restauration à la Troisième République, Rennes, PUR, 2005.

    18 Garrigou Alain, Histoire sociale du suffrage universel en France, 1848-2000, Paris, Seuil, 2002 et Huard Raymond, Le suffrage universel en France : 1848-1946, Paris, Aubier, 1990.

    19 Pour le plébiscite, le relevé des votes en Seine-et-Oise est de 93 598 en faveur du oui et de 32 654 pour le non. Si l’échec est incontestable, ces chiffres attestent néanmoins d’une défaite moins lourde en Seine-et-Oise que dans beaucoup d’autres départements français. À l’échelle nationale, les chiffres sont de 7 336 434 pour le oui et de 1 560 706 en faveur du non. L’Union libérale et démocratique de Seine-et-Oise, no du 15 mai 1870, « Plébiscite du 8 mai 1870 ».

    20 AN, F18 502 E, lettre du préfet de Seine-et-Oise au ministre de l’Intérieur, 22 mai 1870.

    21 Robert Adolphe, Bourloton Edgar, Cougny Gaston (dir.), Dictionnaire des parlementaires français : depuis le 1er mai 1789 jusqu’au 1er mai 1889, op.cit. Ernest Feray est un industriel dont l’importante filature à Essonne, ville dont il est également le maire depuis 1848, lui donne une forte influence.

    22 BMV, panthéon versaillais Albert Joly, lettre d’Albert Joly, 30 avril 1874.

    23 ADY, 3U VERS 12, correspondance du procureur.

    24 ADY, 3U VERS 1722, jugement du tribunal correctionnel de Versailles du 27 septembre 1877 condamnant L’Union libérale à 300 francs d’amende pour avoir publié le compte rendu de ses procès.

    25 Delporte Christian, « Où en est l’histoire des médias ? », Le Débat, no 139, 2006/2, p. 165-167.

    26 Cet aspect mériterait une étude à part entière. Nous soulignerons seulement que L’Union libérale diffuse régulièrement des annonces pour des journaux financiers ou spécialisés dans les questions économiques, l’achat d’actions ou de divers titres de propriétés ainsi que des livres ou brochures en lien avec la Ligue de l’enseignement.

    27 ADY, 3U VERS 12, correspondance du procureur.

    28 L’Union libérale et démocratique de Seine-et-Oise, no du 15 novembre 1868, article sans titre, par Louis Joly.

    29 AN, F 18 298, rapport statistique de la Direction générale des postes pour le 1er trimestre 1870.

    30 Archives communales de Versailles, I2 1146, Rapports du commissaire central de Versailles du 17 et du 20 décembre 1878.

    31 Duby Georges, Histoire de la France urbaine : le cycle haussmannien, t. 4 : La ville de l’âge industriel, Paris, Seuil, 1983, p. 581 ; Archives départementales des Yvelines, 4M2 58. Rapport d’août 1877 du commissaire de police de Dourdan.

    32 Agulhon Maurice, Duby Georges (et alii), Histoire de la France rurale : de 1789 à 1914, t. 3, Apogée et crise de la civilisation paysanne, Paris, Seuil, [1976] 1992 et Lalouette Jacqueline, Les Débits de boissons en France, 1871-1919, thèse d’histoire, sous la dir. de Maurice Agulhon, université Paris-Sorbonne, 1979.

    33 ADY, 4M 1 57, rapport du commissaire de police d’Argenteuil, 28 juillet 1869.

    34 L’Union libérale et démocratique de Seine-et-Oise, no du 25 octobre 1877, article sans titre.

    35 Grévy Jérôme, La République des opportunistes, op. cit., p. 196.

    36 L’Union libérale et démocratique de Seine-et-Oise, no du 3 octobre 1877, « Appel aux électeurs ».

    37 Archives départementales des Yvelines, 47 T 2, lettre de la Direction de la presse au préfet de Seine-et-Oise, 11 février 1879.

    Les Dix décisives

    X Facebook Email

    Les Dix décisives

    Ce livre est cité par

    • Sussman, Sarah. (2023) Recent Books and Dissertations on French History. French Historical Studies, 46. DOI: 10.1215/00161071-10350103

    Les Dix décisives

    Ce livre est diffusé en accès ouvert freemium. L’accès à la lecture en ligne est disponible. L’accès aux versions PDF et ePub est réservé aux bibliothèques l’ayant acquis. Vous pouvez vous connecter à votre bibliothèque à l’adresse suivante : https://freemium.openedition.org/oebooks

    Suggérer l’acquisition à votre bibliothèque Acheter ce livre aux formats PDF et ePub

    Si vous avez des questions, vous pouvez nous écrire à access[at]openedition.org

    Les Dix décisives

    Vérifiez si votre bibliothèque a déjà acquis ce livre : authentifiez-vous à OpenEdition Freemium for Books.

    Vous pouvez suggérer à votre bibliothèque d’acquérir un ou plusieurs livres publiés sur OpenEdition Books. N’hésitez pas à lui indiquer nos coordonnées : access[at]openedition.org

    Vous pouvez également nous indiquer, à l’aide du formulaire suivant, les coordonnées de votre bibliothèque afin que nous la contactions pour lui suggérer l’achat de ce livre. Les champs suivis de (*) sont obligatoires.

    Veuillez, s’il vous plaît, remplir tous les champs.

    La syntaxe de l’email est incorrecte.

    Référence numérique du chapitre

    Format

    Stromboni, N. (2022). L’Union libérale et démocratique de Seine-et-Oise. In P. Allorant, W. Badier, & J. Garrigues (éds.), Les Dix décisives (1‑). Presses universitaires de Rennes. https://doi.org/10.4000/books.pur.160880
    Stromboni, Nicolas. « L’Union libérale et démocratique de Seine-et-Oise ». In Les Dix décisives, édité par Pierre Allorant, Walter Badier, et Jean Garrigues. Rennes: Presses universitaires de Rennes, 2022. https://doi.org/10.4000/books.pur.160880.
    Stromboni, Nicolas. « L’Union libérale et démocratique de Seine-et-Oise ». Les Dix décisives, édité par Pierre Allorant et al., Presses universitaires de Rennes, 2022, https://doi.org/10.4000/books.pur.160880.

    Référence numérique du livre

    Format

    Allorant, P., Badier, W., & Garrigues, J. (éds.). (2022). Les Dix décisives (1‑). Presses universitaires de Rennes. https://doi.org/10.4000/books.pur.160732
    Allorant, Pierre, Walter Badier, et Jean Garrigues, éd. Les Dix décisives. Rennes: Presses universitaires de Rennes, 2022. https://doi.org/10.4000/books.pur.160732.
    Allorant, Pierre, et al., éditeurs. Les Dix décisives. Presses universitaires de Rennes, 2022, https://doi.org/10.4000/books.pur.160732.
    Compatible avec Zotero Zotero

    1 / 3

    Presses universitaires de Rennes

    Presses universitaires de Rennes

    • Mentions légales
    • Plan du site
    • Se connecter

    Suivez-nous

    • Flux RSS

    URL : http://www.pur-editions.fr

    Email : pur@univ-rennes2.fr

    Adresse :

    2, avenue Gaston Berger

    CS 24307

    F-35044

    Rennes

    France

    OpenEdition
    • Candidater à OpenEdition Books
    • Connaître le programme OpenEdition Freemium
    • Commander des livres
    • S’abonner à la lettre d’OpenEdition
    • CGU d’OpenEdition Books
    • Accessibilité : partiellement conforme
    • Données personnelles
    • Gestion des cookies
    • Système de signalement