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    Plan détaillé Texte intégral Autour de la dernière année de l’Empire : juxtapositions, controverses et préfiguration L’Année terrible : césures politiques et culturelles Au rythme de la lente mise en place de la république Notes de bas de page Auteur

    Les Dix décisives

    Ce livre est recensé par

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    Table des matières

    Les cultures politiques en France de 1869 à 1879

    Jean El Gammal

    p. 97-106

    Texte intégral Autour de la dernière année de l’Empire : juxtapositions, controverses et préfiguration Une caisse de résonance L’« Empire libéral » Perceptions de la Prusse et de l’Allemagne L’Année terrible : césures politiques et culturelles Repères : l’éphémère union nationale Autour des élections de février 1871 Au sujet de la Commune de Paris Les premiers temps d’une culture politique d’après-guerre Au rythme de la lente mise en place de la république Le « Grand refus » et l’Ordre moral Les données institutionnelles L’essor des discours opportunistes Notes de bas de page Auteur

    Texte intégral

    1Il n’est pas d’usage d’analyser les cultures politiques à l’échelle d’une décennie, même si j’ai traité pour une période à peine plus longue des rapports entre politique et poids du passé à la fin du xixe siècle1. Cette étude se rapportait à une période d’affirmation de la République, malgré les crises et à travers elles. L’objet du présent ouvrage correspond à une phase de transition, pour autant que ce terme puisse être employé, entre l’Empire et la République, du temps de l’Empire libéral – dont l’étude a été renouvelée par Éric Anceau2 – aux prémices de la République des Républicains. Les cultures politiques, dont la diversité ressort dès les élections de 1869, sont mises à l’épreuve de la guerre de 1870-1871. Elles trouvent de nouvelles expressions lors de l’Ordre moral et de la crise du 16 Mai, tandis que se prolonge le temps des fondateurs de la Troisième République et qu’après la Commune, les cultures politiques socialistes connaissent en apparence une éclipse.

    2Avant de présenter les grandes lignes de la démarche proposée, il convient de rappeler plusieurs points de méthode et d’historiographie.

    3Tout d’abord, non seulement l’expression n’est pas usitée pendant la période, mais ce qui lui pourrait lui correspondre relèverait plutôt de ce que quelques décennies plus tard, dans le contexte du début des années 1930, Albert Thibaudet associait à « une vraie culture, qui assurerait le renouvellement et la remonte des idées, qui attacherait les élites à une politique vivante ». Il ajoutait ce qui, rétrospectivement, s’applique sans doute moins à la décennie étudiée : « C’est seulement par les individualités sans mandat, par les attitudes personnelles, hors cadres, “hors les cadres”, que peut s’établir en France ce que demande une jeunesse de plus en plus en plus nombreuse : une culture politique3. »

    4Plus généralement, après s’être développés aux États-Unis dans le domaine de la sociologie politique, les travaux sur les cultures politiques, englobant différentes formes de sensibilités et de représentations, et attentifs aux symboles et aux comportements, voire aux modes d’organisation, ont fait florès en France dans les années 1990, notamment sous l’impulsion de Serge Berstein et Jean-François Sirinelli. Si ce champ de recherche est loin d’avoir été entièrement exploré, il n’est pas toujours abordé, depuis le début du présent siècle, à travers l’expression elle-même. Il n’en reste pas moins que Sudhir Hazareesingh a publié plusieurs travaux relevant de l’histoire culturelle du républicanisme4 et que le livre remarqué de Philip Nord, Le moment républicain-Combats pour la démocratie dans la France du xixe siècle5, comporte un chapitre explicitement référé à cette notion. Il est possible, en outre, de se référer à de multiples travaux. Certains sont anciens, tels ceux de Daniel Halévy, avec La Fin des notables et La République des ducs6. D’autres datent des années 1960, dans des optiques d’ailleurs bien différentes (Pierre Barral pour les fondateurs7, Raoul Girardet pour le nationalisme français8), ou encore des décennies suivantes (Mona Ozouf9, Claude Nicolet10, Olivier Ihl11).

    5Mettre en perspective les cultures politiques entre 1869 et 1879, désormais à un siècle et demi de distance, ne va d’ailleurs pas de soi. S’il est possible d’aborder ces cultures par familles politiques12 ou en relation avec des courants de pensée13, il est difficile d’établir des liens très nettement définis entre cette notion et l’immense majorité de la population, comme l’ont notamment montré certains travaux et réflexions – y compris très récemment – d’Alain Corbin14. Il existe pourtant des lieux de réunion – dont les cercles, salons et cafés, inégalement connus – ainsi que des vecteurs, tels le journal15, encore que le développement d’une presse de masse soit plutôt postérieur, ou encore certains ouvrages relevant de la littérature patriotique – ou relative à la France –, dont le corpus est fort vaste pour cette période, qui annonce et voit se développer la Crise allemande de la pensée française16.

    6Quel que soit l’intérêt des approches thématiques, pour esquisser une synthèse axée à la fois sur un temps relativement court et la (re)mise en mémoire – si l’on peut s’exprimer ainsi – d’un certain nombre d’événements dotés d’une dimension symbolique, on procédera en trois temps, en commençant par l’effervescence inégale de la dernière phase du Second Empire, puis en examinant les cultures politiques lors de l’Année terrible et enfin en traitant de l’installation progressive de la République17.

    Autour de la dernière année de l’Empire : juxtapositions, controverses et préfiguration

    7Le titre de cette première partie reflète la complexité de la période, et ce pour trois raisons ou séries de raisons principales.

    Une caisse de résonance

    8En termes politiques, bien rares, surtout après le referendum de mai, étaient ceux qui prévoyaient la chute du régime. En tout cas, c’est surtout 1869 comme « année politique », pour reprendre l’expression de Quentin Deluermoz18, qui retient l’attention comme caisse de résonance des « cultures politiques ». Certaines limites subsistent, puisque si la candidature officielle, un des supports de la culture politique bonapartiste avec ses symboles et ses pratiques, n’est plus guère pratiquée, il n’est toujours pas possible pour un candidat de se dire ouvertement républicain, d’où l’utilisation persistante de l’euphémisme radical, par exemple par Jules Simon19 et Jules Ferry20, et le libellé du fameux « programme de Belleville ». Il reste que nombre des républicains, même si des différences existent entre générations, disposent d’un bagage culturel non négligeable. C’est notamment le cas à travers le positivisme, le protestantisme pour certains21, la Libre pensée22 et des références plus ou moins présentes, de Voltaire à Hugo23. Plus généralement, du bonapartisme autoritaire à certaines formes de socialisme, les différentes cultures politiques sont présentes, y compris, en tout cas dans la capitale et certaines grandes villes, lors des réunions publiques24 et du fait de l’émergence du meeting, étudié par la politiste Paula Cossart25.

    L’« Empire libéral »

    9La deuxième raison, que je ne développerai pas longuement, car le sujet a été traité de manière très approfondie par Éric Anceau, est que la notion d’« Empire libéral » est à la fois associée

    • à l’aboutissement – provisoire – d’un processus complexe, autour des hésitations de Napoléon III et du rôle à la fois croissant et controversé d’Émile Ollivier ;

    • à la recherche de nouveaux équilibres entre la fin de l’été 1869 et le plébiscite de mai 1870 ;

    • à des initiatives, telles que la commission de décentralisation.

    10Existe-t-il donc durant cette brève période, prolongée jusqu’au début de juillet, une culture politique identifiée aux changements ? Ce n’est pas si évident, car les libéraux eux-mêmes sont divisés et il existe bien des nuances et des rivalités au sein de cette mouvance, qui se situait pour une part dans l’opposition précédemment, avec des succès électoraux fort limités. Elle exerce en tout cas une non négligeable influence culturelle, notamment académique, dans des cercles élitaires, voire élitistes26.

    Perceptions de la Prusse et de l’Allemagne

    11Le troisième thème qui s’articule avec certains aspects du précédent tient à la manière dont des cultures politiques s’expriment en relation avec la politique étrangère. De ce point de vue, l’année 1869 n’est pas nécessairement inaugurale. Pour une partie des légitimistes et les catholiques intransigeants, la question religieuse, le rôle croissant de la Prusse et la défaite autrichienne de 1866, accentuent les tensions27. Si l’on se réfère au livre de Claude Digeon et notamment au chapitre initial, « L’avant-guerre de 1870 », force est de constater que les articles et études commentés montrent certes l’isolement des personnalités inquiètes relevant de différents courants, mais aussi la place de deux auteurs majeurs n’appartient nullement aux milieux précédemment évoqués, Edgar Quinet dans France et Allemagne, qui date de 1867, et Anatole Prévost-Paradol dans La France nouvelle, l’année suivante. Ce dernier livre émane d’un des libéraux intellectuels les plus en vue, qui a connu de multiples défaites électorales, s’est rallié à l’Empire libéral. On le sait, nommé ambassadeur à Washington, il se suicida le 20 juillet 1870 en raison de l’entrée en guerre28.

    L’Année terrible : césures politiques et culturelles

    12Dans un deuxième temps, en reprenant le titre du recueil de Victor Hugo, autour duquel d’ailleurs un colloque organisé il y a quelques années par Jean-Claude Caron et Nathalie Ponsard a réfléchi sur cinq années de ce type, de 1792 à 194029, on peut s’efforcer de mettre en évidence plusieurs jalons et caractéristiques, en quatre points.

    Repères : l’éphémère union nationale

    13François Roth30, Stéphane Audoin-Rouzeau31 et dans le cadre du colloque mentionné Alexandre Dupont32 se sont intéressés à la thématique de l’union nationale dans la France envahie de 1870. Il en est souvent question au sujet des corps d’inspiration contre-révolutionnaire rattachés à l’armée de la Loire et du rôle de cette thématique – à plus long terme – dans l’essor du gambettisme. Néanmoins, au bout de quelques semaines, des critiques parfois véhémentes se sont fait entendre au sujet de Gambetta et de ses proches33, pour des raisons qui tenaient à la fois aux difficultés rencontrées, aux projets « dictatoriaux » prêtés à Gambetta et à la retombée de l’élan initial34. De plus, et comme symétriquement, la culture de la « Patrie en danger » éveillait des échos de la Révolution à l’extrême-gauche, très critique à l’égard du gouvernement.

    Autour des élections de février 1871

    14Du fait de la brièveté de la campagne, parce qu’elle est la conséquence de l’armistice de la fin janvier, on ne saurait considérer que ce scrutin permet d’observer à loisir des manifestations relevant des cultures politiques. Toutefois, plusieurs aspects apparaissent. Tout d’abord, les listes conservatrices, incluant parfois des républicains très modérés, masquent souvent les préférences dynastiques de la future et massive majorité de droite. Celle-ci, composée pour une part importante de nobles traditionalistes, suscite l’animosité de l’extrême gauche, relevant à la fois de lointains souvenirs et de la critique politique, dont témoigne l’apostrophe, lancée d’une tribune à Bordeaux, du jeune avocat Gaston Crémieux, selon lequel la « majorité rurale » serait « la honte de la France35 ». En outre, certaines conséquences du scrutin législatif relèvent du devenir de cultures politiques, notamment le vote du 1er mars sur les préliminaires de paix, essentiel pour le thème de la « frontière mutilée36 », ainsi que l’agitation renouvelée, qui débouche sur la proclamation de la Commune, voire des Communes37.

    Au sujet de la Commune de Paris

    15Dans la capitale, la Commune, entre mars et mai et après, est en partie considérée, en termes actuels, comme un laboratoire de culture politique, comme l’ont notamment montré les travaux de Jacques Rougerie38 et plus récemment de Robert Tombs39. Il s’agit à la fois des courants qui la caractérisent, entre jacobinisme, fédéralisme et socialisme, et aussi de la Commune comme « moment » de culture politique, autour des thèmes de la laïcité, de la fête, voire du genre en termes d’historiographie contemporaine. Les considérations sur la Commune relèvent en premier lieu d’une mémoire immédiate, très hostile chez les Versaillais et chez de nombreux écrivains40. Elle renvoie souvent à sinon à une culture, du moins à une pratique de la répression, très reprochée à Thiers et à ses soutiens par les partisans de la Commune.

    Les premiers temps d’une culture politique d’après-guerre

    16Dès 1871, plusieurs types de réflexions41 ou de prises de position peuvent faire l’objet de corrélations avec des cultures politiques. Si elles sont liées aux événements tragiques que la France a connus, les survivants de la Commune, emprisonnés ou en exil, ne peuvent guère s’exprimer, malgré des ouvrages assez précoces, comme celui de Prosper-Olivier Lissagaray42. Les courants dominants sont conservateurs au début des années 1870, même si les républicains reprennent de la vigueur, notamment sous l’impulsion de Gambetta. Du côté des droites, l’interprétation la plus marquée, notamment pendant l’Ordre moral, est providentialiste, et parfois associée à des pèlerinages, comme à Pontmain et Paray-le-Monial, ou aux débats sur la basilique du Sacré-Cœur43. Les bonapartistes, initialement très affaiblis, cherchent à reprendre l’initiative en jouant la carte de l’anti-gambettisme et de l’Appel au Peuple44. Mais les républicains déploient une activité considérable, non seulement pour discréditer plus encore l’Empire, mais pour affirmer qu’ils représentent la sécurité face aux entreprises hasardeuses des conservateurs, tout en laissant entendre qu’ils pourraient le moment venu rendre possible la Revanche. Il reste qu’une dimension moins nettement politique est présente à travers l’un des grands succès d’édition de la décennie (paru en 1872), sur le registre patriotique : les Chants du soldat de Déroulède. Décrié par nombre de lettrés, ce recueil attire l’attention d’un large public45, susceptible de prendre part à de nombreuses cérémonies patriotiques et imprégné de mémoires régionales46.

    Au rythme de la lente mise en place de la république

    17Dans un troisième et dernier temps, on cherchera à mettre en valeur ce qui a trait aux cultures politiques dans l’établissement du régime. Le processus est très progressif, mais décisif pour l’idée républicaine en France, pour reprendre le titre du livre de Claude Nicolet47. Certes, il est, comme l’historien l’a fait, plus approprié de l’étudier sur le temps long en tenant compte, par exemple, du rôle du positivisme, quelque complexe que soit son héritage. On se bornera ici à rendre compte des principaux aspects des années 1870.

    Le « Grand refus » et l’Ordre moral

    18S’il a déjà été question des cultures politiques de droite à travers les deux thèmes précédents, la manière dont se présentent, notamment, les plus fervents légitimistes, attachés au drapeau blanc, contribue à faire de cet emblème un enjeu au moins apparent, qui réduit la portée du succès conservateur, avec les deux étapes, en 1871 et 1873, associées à ce que l’on appelé le « Grand Refus48 » (l’expression est à nuancer) du comte de Chambord. Cela dit, l’Ordre moral49, particulièrement en 1873-1874, repose en partie sur un accord entre les droites, dont les cultures politiques, certes différentes, revêtent des traits communs conservateurs. Le principal dénominateur commun est un antirépublicanisme de principe et non dépourvu de considérations électorales50. Il existe donc, pour un temps, une sorte de « bloc des droites », tributaire aussi des circonstances, et qui peut faire resurgir, pour des raisons à la fois pratiques et idéologiques, la culture de la candidature officielle – plus tard, en 187751.

    Les données institutionnelles

    19Le processus centré sur l’année 1875 qui conduit à l’adoption des lois constitutionnelles sera brièvement évoqué. En effet, il ne relève pas principalement de cultures politiques solidement ancrées, même si la constitution des groupes parlementaires concourt à leur expression52. Ceux qui se réclament de formes d’intransigeance, certes opposées (extrême-gauche, chevau-légers) sont plus ou moins à l’écart, de par leur faible nombre et la nécessité croissante de trouver un compromis, qui ne va d’ailleurs pas sans arrière-pensées. Néanmoins, les cultures politiques sont présentes, autour du rôle du Sénat et du chef de l’État, ou des critiques portées, à l’époque ou plus tard, par l’extrême gauche radicale contre la « constitution orléaniste ». En un sens, c’est une culture de l’adaptation qui prévaut, avec ses diverses facettes, en particulier au centre droit et au centre gauche, ce dernier avec la « République des hommes d’affaires53 », ainsi qu’en relation avec l’opportunisme, dont la culture politique, avant la prééminence électorale, s’esquisse en 1876 et se précise peu à peu. En termes de discours, elle se dessine au long de la décennie.

    L’essor des discours opportunistes

    20On le sait, il existe des différences entre la Gauche républicaine et l’Union républicaine en termes parlementaires. Du reste, l’« opportunisme » n’est pas un bloc, tout en étant solidement appuyé sur des réseaux et des salons54. Culturellement, il est vrai, il n’a pas tellement de relais dans le domaine de la littérature naturaliste, il est vrai assez peu politisée55. Victor Hugo, plus proche, occupe une place à part. Dans la sphère politique, c’est progressivement le discours des fondateurs, au premier chef Gambetta et ses amis, qui l’emporte. Le tribun multiplie les discours, bien au-delà de l’image du « commis-voyageur », en témoignant d’une attention à l’égard de la France rurale longtemps décriée par les républicains56, et ses partisans révèlent leur efficacité de 1875 à janvier 1879, malgré la dureté de la campagne de 1877. Certes, Gambetta a été controversé, mais il porte nombre des valeurs – qu’expriment aussi Ferry et Grévy, mais avec plus de discrétion – dont la patrie, la République, la laïcité et l’entente sociale57. D’autres discours relevant de ce courant sont également en cours d’affirmation lors de la décennie, tels ceux de Paul Bert58.

    ⁂

    21Au terme de ce rapide parcours à travers les cultures politiques, on peut noter que la période a été en un sens décisive, mais aussi complexe, notamment lorsqu’il est question de libéralisme. Ce n’est pas le seul fil directeur, loin s’en faut. Le libéralisme politique de la fin des années soixante a certes bien changé (Émile Ollivier est d’ailleurs très isolé après la guerre de 1870-1871) et peut sembler en déclin à la fin de la décennie suivante. Ce que l’on appelait le radicalisme a également évolué, ainsi que l’« extrême gauche » de la fin du Second Empire, dont certains des tenants sont proches du pouvoir, alors que d’autres prônent d’amples réformes sociales. De leur côté, les socialistes ont été tenus à l’écart, mais commencent à revenir sur la scène politique avec le Congrès de Marseille de 1879 et plus encore, l’année suivante, à l’issue d’un long processus, avec l’amnistie des communards59. C’est aussi l’année où le 14 Juillet devient fête nationale et où « Marianne », depuis longtemps au combat, commence à accéder au pouvoir, après que bien des combats ont été livrés60. En termes de cérémonies et de vitalité culturelles, il n’est d’ailleurs pas indispensable ici d’aller au-delà de la dernière année de la période traitée dans ce volume : outre la date d’une victoire importante remportée par les républicains lors des élections municipales, clé du changement de majorité au Sénat en janvier 1879, 1878 est aussi une année d’Exposition universelle et des commémorations de Voltaire et de Rousseau, dont bien des auteurs ont souligné l’importance à la fois culturelle et politique61. Bientôt, il est vrai, viendra le temps des réformes laïques et démocratiques62, et aussi, plus qu’avant, celui de statues et monuments inscrivant dans l’espace bien des figures et figurations des cultures politiques républicaines. C’est aussi une question de mots et de sémantique, comme le montre le rôle de Littré et Larousse. Quant aux cultures politiques des droites, elles apparaissent bien ébranlées deux ans après la crise du 16 Mai, d’autant que la mort du prince impérial a porté un nouveau coup au bonapartisme et que le « chambordisme » subsiste difficilement, ce qui est sans doute moins vrai de l’orléanisme, qui correspond à une culture plus diffuse.

    Notes de bas de page

    1 El Gammal Jean, Politique et poids du passé dans la France « fin de siècle », Limoges, PULIM, 1999.

    2 Voir Anceau Éric, L’Empire libéral, Paris, SFM, 2017, 2 volumes.

    3 Thibaudet Albert, « Les petites revues politiques », La Dépêche, 23 novembre 1933 : cité par Leymarie Michel dans Albert Thibaudet, l’« outsider du dedans », Villeneuve d’Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 2006, p. 195 et 260. L’article est reproduit dans Thibaudet Albert, Réflexions sur la politique, édition établie par Compagnon Antoine, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2007, p. 662-664.

    4 Dont Hazareesingh Sudhir, Intellectual Founders of the Republic, Oxford, Oxford University Press, 2001.

    5 Ouvrage datant de 1995, dont la traduction française a paru chez Armand Colin en 2013. Nous en avons rendu compte dans la Revue d’histoire du xixe siècle, no 48, 2014/1, p. 184-187.

    6 Parus chez Grasset en 1930 et 1937 : voir Laurent Sébastien, Daniel Halévy, Paris, Grasset, 2001, notamment p. 406-420.

    7 Barral Pierre, Les Fondateurs de la Troisième République, Paris, Armand Colin, coll. « U », 1968.

    8 Girardet Raoul, Le Nationalisme français 1871-1914, Paris, Colin, coll. « U », 1966.

    9 Voir notamment l’ouvrage qui réunit nombre de ses travaux en relation avec les cultures politiques françaises : Ozouf Mona, De Révolution en République : les chemins de la France, Paris, Gallimard, 2015.

    10 Voir en particulier Nicolet Claude, L’Idée républicaine en France : essai d’histoire critique, Paris, Gallimard, 1982.

    11 À commencer par Ihl Olivier, La fête républicaine, Paris, Gallimard, 1996.

    12 Voir Berstein Serge (dir.), Les cultures politiques en France, Paris, Seuil, 1999.

    13 Comme le faisait par exemple Lévêque Pierre, dans sa synthèse sur les courants politiques en France, Histoire des forces politiques en France, Paris, Colin, 1992 (le premier tome va de la Révolution française à 1880).

    14 Voir Corbin Alain, « La République était-elle inéluctable au xixe siècle ? », Critique, juin-juillet 2019, p. 648-654 (notamment p. 652).

    15 Voir Kalifa Dominique et al. (dir.), La civilisation du Journal, Paris, Nouveau Monde, 2011. Un exemple est analysé de manière détaillée dans la contribution de Nicolas Stromboni.

    16 Voir la thèse toujours utile de Digeon Claude, La crise allemande de la pensée française, Paris, PUF, 1959.

    17 Ce dernier thème est évidemment très vaste ; il comporte des aspects juridiques que l’on ne peut ici qu’effleurer : voir Gros Damien, Naissance de la Troisième République, Paris, PUF, 2014. Ils sont abordés par Alain Laquièze dans le présent ouvrage.

    18 Deluermoz Quentin, Le crépuscule des Révolutions, Paris, Seuil, 2014, p. 298-302.

    19 Voir les contributions de Renaud Quillet et Thomas Branthôme.

    20 Voir par exemple Barral Pierre, Jules Ferry, une volonté pour la République, Nancy, Presses universitaires de Nancy/Serpenoise, 1985.

    21 Voir Cabanel Patrick, Le Dieu de la République. Aux sources protestantes de la laïcité (1860-1900), Rennes, PUR, 2003.

    22 Voir Lalouette Jacqueline, La libre Pensée en France 1848-1940, Paris, Albin Michel, 2001.

    23 Notamment à partir des Châtiments, pour ce dernier.

    24 Voir Dalotel Alain, Faure Alain, Freiermuth Jean-Claude, Aux origines de la Commune : le mouvement des réunions publiques à Paris, Paris, Maspero, 1980.

    25 Cossart Paula, Le meeting politique : de la délibération à la manifestation, 1868-1969, Rennes, PUR, 2011.

    26 Voir par exemple Girard Louis, Les libéraux français 1814-1875, Paris, Aubier, 1985 ; au sujet des milieux politiques et académiques, El Gammal Jean, « Les sénateurs inamovibles académiciens. Libéralisme et orléanisme du Second Empire à la Troisième République », in Jean-Marie Mayeur et Alain Corbin (dir.), avec le concours d’Arlette Schweitz, Les immortels du Sénat 1875-1918. Les cent seize inamovibles de la Troisième République, Paris, Publications de la Sorbonne, 1995, p. 53-65.

    27 Voir Dupont Alexandre, « “Ils y croyaient vraiment […] à ce millénaire rétrospectif tant attendu” – Légitimistes et catholiques à l’assaut du pouvoir », in Jean-Claude Caron et Nathalie Ponsard (dir.), La France en guerre : Cinq « années terribles », Rennes, PUR, 2018, p. 167-178.

    28 Voir Winock Michel, « Prévost-Paradol se rallie à l’Empire libéral », chapitre 32 des Voix de la liberté, Paris, Seuil, 2002, notamment p. 574-576.

    29 Jean-Claude Caron et Nathalie Ponsard (dir.), La France en guerre : Cinq « années terribles », op. cit., note 27.

    30 Roth François, La guerre de 1870, Paris, Pluriel, 2005.

    31 Audoin-Rouzeau Stéphane, 1870, La France dans la guerre, Paris, Armand Colin, 1989.

    32 « Ils y croyaient vraiment… » contribution citée.

    33 Dont certains des préfets : voir Bonhomme Éric, La République improvisée : l’exercice du pouvoir sous la Défense nationale, 4 septembre 1870-8 février 1871, Paris, Euredit, 2000 et Anceau Éric, Hazareesingh Sudhir et Wright Vincent, Les préfets de Gambetta, Paris, PUPS, 2007.

    34 Voir El Gammal Jean, « La guerre de 1870-1871 dans la mémoire des droites », in Jean-François Sirinelli, (dir.), Histoire des droites en France, t. 2, Paris, Gallimard, réédition Tel, 2006, p. 472-479.

    35 Bouchet Thomas, Noms d’oiseaux – L’insulte en politique de la Restauration à nos jours, Paris, Stock, 2010, chapitre 6, « Haro sur les « ruraux » – Insultes républicaines contre la France des châteaux (1871) », notamment p. 97-101.

    36 Conord Fabien, La France mutilée – 1871-1918 – La question de l’Alsace-Lorraine, Paris, Vendémiaire, 2017.

    37 Gaillard Jeanne, Communes de province, communes de Paris 1870-1871, Paris, Flammarion, 1971.

    38 À commencer par Rougerie Jacques, Paris libre 1871, Paris, Seuil, 1971.

    39 Tombs Robert, Paris, bivouac des révolutions-La Commune de Paris, Paris, Libertalia, 2014, notamment p. 203-224.

    40 Voir notamment Lidsky Paul, Les écrivains contre la Commune, Paris, Maspero, 1970, réédition 2010 et Leroy Géraldi, Batailles d’écrivains. Littérature et politique 1870-1914, Paris, Armand Colin, 2003, chapitre ii, « Images de la Commune ».

    41 On peut se référer à l’élaboration de la Réforme intellectuelle et morale de la France d’Ernest Renan, qui poursuit ultérieurement son évolution : voir Winock Michel, Les voix de la liberté, op.cit., p. 643-646.

    42 Voir Fournier Éric, La Commune n’est pas morte. Les usages politiques du passé de 1871 à nos jours, Paris, Libertalia, 2013.

    43 Voir les pages évocatrices de Halévy Daniel, La République des ducs, Paris, Grasset, 1937, p. 15-25.

    44 Voir Ménager Bernard, Les Napoléon du Peuple, Paris, Aubier, 1988, notamment p. 275-292.

    45 Voir Joly Bertrand, Déroulède : L’inventeur du nationalisme, Paris, Perrin, 1998, p. 34-39.

    46 Voir Dalisson Rémi, Les guerres et la mémoire-Enjeux identitaires et célébrations de la guerre en France de 1870 à nos jours, Paris, CNRS Éditions, 2013, p. 34-39 et Allorant Pierre, Badier Walter et Garrigues Jean (dir.), 1870, entre mémoires régionales et oubli national. Se souvenir de la guerre franco-prussienne, Rennes, PUR, 2019, 297 p.

    47 Nicolet Claude, L’Idée républicaine en France : essai d’histoire critique, op.cit. : les chapitres iv à vii rendent compte des enjeux politiques et intellectuels.

    48 Voir le livre du duc de Castries, La Croix René de, Le grand refus du comte de Chambord, Paris, Hachette, 1870 et surtout un ouvrage collectif nettement plus récent : Waresquiel Emmanuel de (dir.), Les Lys et la République : Henri, comte de Chambord 1820-1883, Paris, Tallandier, 2015.

    49 Il n’existe pas d’étude d’ensemble à ce sujet, relève dans son étude Alexandre Dupont, art. cité, p. 177, note 52.

    50 Comme le note Pierre Allorant dans sa contribution, la loi de 1874 sur l’élection des maires est du reste une des raisons de la désaffection à l’égard des droites.

    51 Outre la contribution de Thierry Truel, voir Guislin Jean-Marc (dir.), Le Seize-Mai revisité, Lille, Publications de l’Institut de recherches historiques du Septentrion, 2009 et Voilliot Christophe, La candidature officielle. Une pratique d’État de la Restauration à la Troisième République, Rennes, PUR, 2005.

    52 Parfois en relation avec des salons : voir Gros Damien, op. cit., p. 12-33 et p. 45-99.

    53 Voir le livre de Garrigues Jean, La République des hommes d’affaires, Paris, Aubier 1997.

    54 Voir Grévy Jérôme, La République des opportunistes, Paris, Perrin, 1998, issu d’une thèse intitulée « Les Opportunistes. Milieu et culture politiques 1871-1889 », soutenue à l’IEP, 1996.

    55 Les relations avec Zola, dont L’Assommoir, considérable succès de librairie, n’a guère été apprécié à gauche, ne sont pas aisées.

    56 Voir Gaboriaux Chloé, La République en quête de citoyens-Les républicains français face au bonapartisme rural 1848-1880, Paris, Presses de Sciences Po, 2010.

    57 Voir notamment Barral Pierre, Léon Gambetta-Tribun et stratège de la République, Toulouse, Privat, 2008, p. 158-193 et Mayeur Jean-Marie, Léon Gambetta, la Patrie et la République, Paris, Fayard, 2008, chapitres iv à vii.

    58 Voir Dalisson Rémi, Paul Bert, L’inventeur de l’école laïque, Paris, Armand Colin, 2015, p. 51-79, notamment les p. 74-79, intitulées, « Créer une “culture républicaine” par des rituels et l’histoire ».

    59 Voir Gacon Stéphane, L’Amnistie. De la Commune à la guerre d’Algérie, Paris, Seuil, 2002, deuxième partie.

    60 Voir Agulhon Maurice, Marianne au combat : l’imagerie et la symbolique républicaine de 1789 à 1880, Paris, Flammarion, 1979.

    61 Voir notamment Goulemot Jean-Marie et Walter Éric, « Les centenaires de Voltaire et Rousseau », in Pierre Nora, Les lieux de mémoire, vol. I, La République, Paris, Gallimard, 1984, p. 381-420.

    62 Non sans limites : voir Machelon Jean-Pierre, La République contre les libertés ?, Paris, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 1976, 461 p.

    Auteur

    • Jean El Gammal
      Professeur d’Histoire contemporaine, université de Lorraine
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    1 El Gammal Jean, Politique et poids du passé dans la France « fin de siècle », Limoges, PULIM, 1999.

    2 Voir Anceau Éric, L’Empire libéral, Paris, SFM, 2017, 2 volumes.

    3 Thibaudet Albert, « Les petites revues politiques », La Dépêche, 23 novembre 1933 : cité par Leymarie Michel dans Albert Thibaudet, l’« outsider du dedans », Villeneuve d’Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 2006, p. 195 et 260. L’article est reproduit dans Thibaudet Albert, Réflexions sur la politique, édition établie par Compagnon Antoine, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2007, p. 662-664.

    4 Dont Hazareesingh Sudhir, Intellectual Founders of the Republic, Oxford, Oxford University Press, 2001.

    5 Ouvrage datant de 1995, dont la traduction française a paru chez Armand Colin en 2013. Nous en avons rendu compte dans la Revue d’histoire du xixe siècle, no 48, 2014/1, p. 184-187.

    6 Parus chez Grasset en 1930 et 1937 : voir Laurent Sébastien, Daniel Halévy, Paris, Grasset, 2001, notamment p. 406-420.

    7 Barral Pierre, Les Fondateurs de la Troisième République, Paris, Armand Colin, coll. « U », 1968.

    8 Girardet Raoul, Le Nationalisme français 1871-1914, Paris, Colin, coll. « U », 1966.

    9 Voir notamment l’ouvrage qui réunit nombre de ses travaux en relation avec les cultures politiques françaises : Ozouf Mona, De Révolution en République : les chemins de la France, Paris, Gallimard, 2015.

    10 Voir en particulier Nicolet Claude, L’Idée républicaine en France : essai d’histoire critique, Paris, Gallimard, 1982.

    11 À commencer par Ihl Olivier, La fête républicaine, Paris, Gallimard, 1996.

    12 Voir Berstein Serge (dir.), Les cultures politiques en France, Paris, Seuil, 1999.

    13 Comme le faisait par exemple Lévêque Pierre, dans sa synthèse sur les courants politiques en France, Histoire des forces politiques en France, Paris, Colin, 1992 (le premier tome va de la Révolution française à 1880).

    14 Voir Corbin Alain, « La République était-elle inéluctable au xixe siècle ? », Critique, juin-juillet 2019, p. 648-654 (notamment p. 652).

    15 Voir Kalifa Dominique et al. (dir.), La civilisation du Journal, Paris, Nouveau Monde, 2011. Un exemple est analysé de manière détaillée dans la contribution de Nicolas Stromboni.

    16 Voir la thèse toujours utile de Digeon Claude, La crise allemande de la pensée française, Paris, PUF, 1959.

    17 Ce dernier thème est évidemment très vaste ; il comporte des aspects juridiques que l’on ne peut ici qu’effleurer : voir Gros Damien, Naissance de la Troisième République, Paris, PUF, 2014. Ils sont abordés par Alain Laquièze dans le présent ouvrage.

    18 Deluermoz Quentin, Le crépuscule des Révolutions, Paris, Seuil, 2014, p. 298-302.

    19 Voir les contributions de Renaud Quillet et Thomas Branthôme.

    20 Voir par exemple Barral Pierre, Jules Ferry, une volonté pour la République, Nancy, Presses universitaires de Nancy/Serpenoise, 1985.

    21 Voir Cabanel Patrick, Le Dieu de la République. Aux sources protestantes de la laïcité (1860-1900), Rennes, PUR, 2003.

    22 Voir Lalouette Jacqueline, La libre Pensée en France 1848-1940, Paris, Albin Michel, 2001.

    23 Notamment à partir des Châtiments, pour ce dernier.

    24 Voir Dalotel Alain, Faure Alain, Freiermuth Jean-Claude, Aux origines de la Commune : le mouvement des réunions publiques à Paris, Paris, Maspero, 1980.

    25 Cossart Paula, Le meeting politique : de la délibération à la manifestation, 1868-1969, Rennes, PUR, 2011.

    26 Voir par exemple Girard Louis, Les libéraux français 1814-1875, Paris, Aubier, 1985 ; au sujet des milieux politiques et académiques, El Gammal Jean, « Les sénateurs inamovibles académiciens. Libéralisme et orléanisme du Second Empire à la Troisième République », in Jean-Marie Mayeur et Alain Corbin (dir.), avec le concours d’Arlette Schweitz, Les immortels du Sénat 1875-1918. Les cent seize inamovibles de la Troisième République, Paris, Publications de la Sorbonne, 1995, p. 53-65.

    27 Voir Dupont Alexandre, « “Ils y croyaient vraiment […] à ce millénaire rétrospectif tant attendu” – Légitimistes et catholiques à l’assaut du pouvoir », in Jean-Claude Caron et Nathalie Ponsard (dir.), La France en guerre : Cinq « années terribles », Rennes, PUR, 2018, p. 167-178.

    28 Voir Winock Michel, « Prévost-Paradol se rallie à l’Empire libéral », chapitre 32 des Voix de la liberté, Paris, Seuil, 2002, notamment p. 574-576.

    29 Jean-Claude Caron et Nathalie Ponsard (dir.), La France en guerre : Cinq « années terribles », op. cit., note 27.

    30 Roth François, La guerre de 1870, Paris, Pluriel, 2005.

    31 Audoin-Rouzeau Stéphane, 1870, La France dans la guerre, Paris, Armand Colin, 1989.

    32 « Ils y croyaient vraiment… » contribution citée.

    33 Dont certains des préfets : voir Bonhomme Éric, La République improvisée : l’exercice du pouvoir sous la Défense nationale, 4 septembre 1870-8 février 1871, Paris, Euredit, 2000 et Anceau Éric, Hazareesingh Sudhir et Wright Vincent, Les préfets de Gambetta, Paris, PUPS, 2007.

    34 Voir El Gammal Jean, « La guerre de 1870-1871 dans la mémoire des droites », in Jean-François Sirinelli, (dir.), Histoire des droites en France, t. 2, Paris, Gallimard, réédition Tel, 2006, p. 472-479.

    35 Bouchet Thomas, Noms d’oiseaux – L’insulte en politique de la Restauration à nos jours, Paris, Stock, 2010, chapitre 6, « Haro sur les « ruraux » – Insultes républicaines contre la France des châteaux (1871) », notamment p. 97-101.

    36 Conord Fabien, La France mutilée – 1871-1918 – La question de l’Alsace-Lorraine, Paris, Vendémiaire, 2017.

    37 Gaillard Jeanne, Communes de province, communes de Paris 1870-1871, Paris, Flammarion, 1971.

    38 À commencer par Rougerie Jacques, Paris libre 1871, Paris, Seuil, 1971.

    39 Tombs Robert, Paris, bivouac des révolutions-La Commune de Paris, Paris, Libertalia, 2014, notamment p. 203-224.

    40 Voir notamment Lidsky Paul, Les écrivains contre la Commune, Paris, Maspero, 1970, réédition 2010 et Leroy Géraldi, Batailles d’écrivains. Littérature et politique 1870-1914, Paris, Armand Colin, 2003, chapitre ii, « Images de la Commune ».

    41 On peut se référer à l’élaboration de la Réforme intellectuelle et morale de la France d’Ernest Renan, qui poursuit ultérieurement son évolution : voir Winock Michel, Les voix de la liberté, op.cit., p. 643-646.

    42 Voir Fournier Éric, La Commune n’est pas morte. Les usages politiques du passé de 1871 à nos jours, Paris, Libertalia, 2013.

    43 Voir les pages évocatrices de Halévy Daniel, La République des ducs, Paris, Grasset, 1937, p. 15-25.

    44 Voir Ménager Bernard, Les Napoléon du Peuple, Paris, Aubier, 1988, notamment p. 275-292.

    45 Voir Joly Bertrand, Déroulède : L’inventeur du nationalisme, Paris, Perrin, 1998, p. 34-39.

    46 Voir Dalisson Rémi, Les guerres et la mémoire-Enjeux identitaires et célébrations de la guerre en France de 1870 à nos jours, Paris, CNRS Éditions, 2013, p. 34-39 et Allorant Pierre, Badier Walter et Garrigues Jean (dir.), 1870, entre mémoires régionales et oubli national. Se souvenir de la guerre franco-prussienne, Rennes, PUR, 2019, 297 p.

    47 Nicolet Claude, L’Idée républicaine en France : essai d’histoire critique, op.cit. : les chapitres iv à vii rendent compte des enjeux politiques et intellectuels.

    48 Voir le livre du duc de Castries, La Croix René de, Le grand refus du comte de Chambord, Paris, Hachette, 1870 et surtout un ouvrage collectif nettement plus récent : Waresquiel Emmanuel de (dir.), Les Lys et la République : Henri, comte de Chambord 1820-1883, Paris, Tallandier, 2015.

    49 Il n’existe pas d’étude d’ensemble à ce sujet, relève dans son étude Alexandre Dupont, art. cité, p. 177, note 52.

    50 Comme le note Pierre Allorant dans sa contribution, la loi de 1874 sur l’élection des maires est du reste une des raisons de la désaffection à l’égard des droites.

    51 Outre la contribution de Thierry Truel, voir Guislin Jean-Marc (dir.), Le Seize-Mai revisité, Lille, Publications de l’Institut de recherches historiques du Septentrion, 2009 et Voilliot Christophe, La candidature officielle. Une pratique d’État de la Restauration à la Troisième République, Rennes, PUR, 2005.

    52 Parfois en relation avec des salons : voir Gros Damien, op. cit., p. 12-33 et p. 45-99.

    53 Voir le livre de Garrigues Jean, La République des hommes d’affaires, Paris, Aubier 1997.

    54 Voir Grévy Jérôme, La République des opportunistes, Paris, Perrin, 1998, issu d’une thèse intitulée « Les Opportunistes. Milieu et culture politiques 1871-1889 », soutenue à l’IEP, 1996.

    55 Les relations avec Zola, dont L’Assommoir, considérable succès de librairie, n’a guère été apprécié à gauche, ne sont pas aisées.

    56 Voir Gaboriaux Chloé, La République en quête de citoyens-Les républicains français face au bonapartisme rural 1848-1880, Paris, Presses de Sciences Po, 2010.

    57 Voir notamment Barral Pierre, Léon Gambetta-Tribun et stratège de la République, Toulouse, Privat, 2008, p. 158-193 et Mayeur Jean-Marie, Léon Gambetta, la Patrie et la République, Paris, Fayard, 2008, chapitres iv à vii.

    58 Voir Dalisson Rémi, Paul Bert, L’inventeur de l’école laïque, Paris, Armand Colin, 2015, p. 51-79, notamment les p. 74-79, intitulées, « Créer une “culture républicaine” par des rituels et l’histoire ».

    59 Voir Gacon Stéphane, L’Amnistie. De la Commune à la guerre d’Algérie, Paris, Seuil, 2002, deuxième partie.

    60 Voir Agulhon Maurice, Marianne au combat : l’imagerie et la symbolique républicaine de 1789 à 1880, Paris, Flammarion, 1979.

    61 Voir notamment Goulemot Jean-Marie et Walter Éric, « Les centenaires de Voltaire et Rousseau », in Pierre Nora, Les lieux de mémoire, vol. I, La République, Paris, Gallimard, 1984, p. 381-420.

    62 Non sans limites : voir Machelon Jean-Pierre, La République contre les libertés ?, Paris, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 1976, 461 p.

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    Ce livre est cité par

    • Sussman, Sarah. (2023) Recent Books and Dissertations on French History. French Historical Studies, 46. DOI: 10.1215/00161071-10350103

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    El Gammal, J. (2022). Les cultures politiques en France de 1869 à 1879. In P. Allorant, W. Badier, & J. Garrigues (éds.), Les Dix décisives (1‑). Presses universitaires de Rennes. https://doi.org/10.4000/books.pur.160805
    El Gammal, Jean. « Les cultures politiques en France de 1869 à 1879 ». In Les Dix décisives, édité par Pierre Allorant, Walter Badier, et Jean Garrigues. Rennes: Presses universitaires de Rennes, 2022. https://doi.org/10.4000/books.pur.160805.
    El Gammal, Jean. « Les cultures politiques en France de 1869 à 1879 ». Les Dix décisives, édité par Pierre Allorant et al., Presses universitaires de Rennes, 2022, https://doi.org/10.4000/books.pur.160805.

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    Allorant, P., Badier, W., & Garrigues, J. (éds.). (2022). Les Dix décisives (1‑). Presses universitaires de Rennes. https://doi.org/10.4000/books.pur.160732
    Allorant, Pierre, Walter Badier, et Jean Garrigues, éd. Les Dix décisives. Rennes: Presses universitaires de Rennes, 2022. https://doi.org/10.4000/books.pur.160732.
    Allorant, Pierre, et al., éditeurs. Les Dix décisives. Presses universitaires de Rennes, 2022, https://doi.org/10.4000/books.pur.160732.
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