Fourtou comme fédérateur des droites conservatrices dans les années 1870
p. 57-70
Texte intégral
1Oscar Bardi de Fourtou est resté dans l’historiographie républicaine comme l’homme à poigne « crypto-bonapartiste » qui a rétabli, lors de la crise du Seize-Mai 1877, la candidature officielle. Sa réputation ne peut inspirer que la défiance de ses adversaires et la méfiance absolue de ses alliés de la droite. Pourtant, la carrière fulgurante du jeune député de la Dordogne dans les hautes sphères gouvernementales sous la présidence Thiers et celle de son successeur est révélatrice des hésitations et des atermoiements des forces conservatrices et dynastiques durant les dix décisives. L’évolution du jeune parlementaire du centre droit à la droite est marquée par des épisodes importants de cette période de mise en place du régime républicain comme la crise du 24 mai 1873 ou, celle plus connue du Seize-Mai 1877. Quels sont les objectifs et les modalités recherchés par Fourtou pour réaliser l’union des droites conservatrices ? Quels sont ses succès et ses échecs ?
2Il y a trois « moments » durant lesquels Fourtou tente de réaliser l’union des droites conservatrices pour l’intérêt des causes qu’elles défendent.
la genèse : les débuts parlementaires du jeune député périgourdin (1871-1872) ;
Fourtou comme recours utile à l’union des forces conservatrices (1873-1876) ;
l’apogée : Fourtou place Beauvau et la crise du Seize-Mai 1877.
La genèse : les débuts parlementaires 1871-1872
3Fourtou en 1871 appartient au groupe de la réunion des Réservoirs, nom donné aux députés de droite qui se retrouvent à l’hôtel des Réservoirs à Versailles jusqu’au manifeste du comte de Chambord, le 5 juillet 18711.
4Son travail parlementaire, outre les scrutins pour lesquels il suit scrupuleusement les consignes de vote, est orienté vers les questions institutionnelles et politiques. En effet, dès la première mandature, le député de la Dordogne participe activement au débat concernant la réforme électorale portant sur le lieu de consultation électorale : le canton est-il préférable à la circonscription communale ? le jeune élu fait de cette question qui peut apparaître technique un élément politique puisqu’il s’agit de définir la nature et le fonctionnement de ce nouveau régime républicain. Il faut que le centre-droit puisse s’associer aux droites conservatrices pour barrer la route à un texte trop républicain. L’ancien maire de Ribérac adopte donc le mot de Thiers : « la république sera conservatrice ou ne sera pas. »
5Le 25 mars 1871, en pleine crise de la Commune de Paris, il prend la parole pour exposer ses arguments :
« Les élections du 8 février dernier ont été accomplies par des collèges réunis au chef-lieu de canton. Si les députés à élire pour compléter l’Assemblée sont nommés par des collèges siégeant au chef-lieu de commune, n’en résultera-t-il pas entre les représentants actuels élus et ceux qui sortiront des élections nouvelles une différence susceptible de détruire une homogénéité de la représentation nationale elle-même ? À coup sûr, messieurs, une pareille conséquence serait profondément choquante et si l’adoption du projet de loi devait l’entraîner, personne n’hésiterait à renoncer, pour le moment du moins, au rétablissement du vote à la commune. […] Dès le jour de l’institution du suffrage universel, le système de vote à la commune s’est trouvé en lutte avec le système de vote au canton2. »
6Le jeune député s’empare aussi de questions qui fédèrent la majorité des parlementaires. C’est le cas du rapport sur un projet de convention postale entre la France et l’Allemagne, quelques mois après la ratification du traité de Francfort3. En effet, le pays victorieux impose une révision des tarifs postaux afin que l’envoi du courrier entre les deux pays soit nettement plus avantageux pour celui-ci4. Le 4 mai 1872, le député de la Dordogne présente son rapport à l’Assemblée :
« Nos communications postales avec ces anciens départements français éprouvent ainsi des embarras qui excitent à bon droit de nombreuses plaintes. Nous devons donc, messieurs, accueillir favorablement la pensée de conclure avec l’empire d’Allemagne une convention postale. […] À côté des intérêts économiques qu’un traité de cette nature a pour mission de servir, nous retrouverons ici de chers et douloureux souvenirs qui nous convient en quelque sorte à faciliter de tout notre pouvoir les relations des deux peuples, pour ne pas ajouter un déchirement de plus à tous ceux que fait encore saigner dans notre pays la séparation de l’Alsace-Lorraine. »
7Quel adversaire républicain pourrait-il contrer un tel argument qui agite le drapeau patriotique ? Quel conservateur ne pourrait-il pas reconnaître l’évidence d’une nouvelle convention postale entre les deux anciens belligérants ?
8L’action du parlementaire permet d’imposer un certain retour de la France sur le plan européen et permet de renouer le dialogue avec le vainqueur de 1871. Le débat est court. Le député de la Dordogne se distingue. L’auditoire est agréablement surpris et, à la fin de son exposé, Oscar est vivement applaudi. Louis Mazerat, son collègue et ami, écrit à Mme de Fourtou pour lui raconter :
« Les compliments qu’il a reçus hier et aujourd’hui dans la Chambre et dans la presse pouvant se résumer dans le mot que le ministre des Affaires étrangères a dit dans son propre discours en qualifiant celui d’Oscar de mémorable. C’est donc une bonne journée qui sera suivie avant peu, nous l’espérons, de quelques autres. Je dis quelques parce que je compte bien que mon jeune collègue en commettra par la suite de si prodigieux. C’est un écueil où tombent beaucoup d’orateurs, des plus éloquents, qui oublient trop qu’un des bons moyens de se faire valoir, une fois qu’on a prouvé qu’on avait une valeur ministérielle, à eux de se faire désirer. »
9Le mot est lâché : Fourtou devient ministrable.
10La technicité dans la préparation des dossiers et des rapports parlementaires qu’il rédige sont mâtinés d’une éloquence remarquable – malgré ses détracteurs qui lui reconnaissent une pointe d’accent périgourdin – mais ce qui importe au jeune député est qu’il soit reconnu pour sa modération dans les solutions proposées. En juin 1872, il livre son discours de la méthode au Correspondant :
« Je suis ici pour faire respecter la trêve que les besoins et les vœux du pays imposent à tous les partis. Sur le terrain de la légalité, je n’en connaîtrai personne. De quelque côté que vienne l’attaque contre les droits de l’Assemblée, l’autorité du gouvernement et le respect de la loi, je les réprimerai avec énergie. Équité, impartialité, modération mais fermeté indépendante. Aussi bien à l’égard des partis de droite que ceux de gauche, aussi bien à l’égard des bonapartistes que des légitimistes ou des républicains, tel est mon mot d’ordre ; je ne m’en départirai pas un seul instant. »
11Le légalisme avec lequel il tient à remplir sa mission parlementaire rassure les uns et les autres. Son sens du compromis est une autre grande qualité pour servir l’État.
12À l’occasion d’un débat à l’automne 1872, à l’Assemblée concernant l’amputation d’une partie du réseau de la Compagnie de chemin de fer de l’Est après la ratification du traité de Francfort, le jeune député de Ribérac monte à la tribune et prend la parole. Il réalise un exposé lumineux et précis qui provoque l’enthousiasme de ses collègues qui l’applaudissent copieusement. En descendant de la tribune, un membre de l’Assemblée dit à Thiers : « Voici un homme qui arrivera ! », ce à quoi Thiers répondit : « Il n’arrivera pas puisqu’il est arrivé. À compter d’aujourd’hui, il fera partie de mon ministère en qualité de ministre des Travaux Publics ». De ministrable, Fourtou devient ministre.
Fourtou comme recours utile à l’union des forces conservatrices 1873-1876
Fourtou, un ministre fédérateur ?
13À partir de 1872, le député de la Dordogne devient une des figures montantes de la vie politique française. Lorsque Thiers prononce son discours devant la représentation nationale le 13 novembre 1872 dans lequel il dévoile ses intentions institutionnelles, une partie de la droite l’accuse de trahison, parce qu’il déchire le pacte de Bordeaux. Les républicains n’admettent pas qu’il renonce à dissoudre cette Assemblée trop monarchiste. Grâce à ses talents d’orateur et son habileté politique, le président de la République parvient à arracher le vote de confiance des représentants nationaux. Sur la proposition de Jules Dufaure, une commission de trente députés est constituée pour définir l’attribution des pouvoirs publics. Fourtou en fait partie. Il représente la droite et le centre droit comme dix-huit autres collègues. Il doit travailler avec onze membres de la gauche et du centre-gauche. Pourtant Fourtou ne reste pas longtemps membre de cet aréopage puisqu’il est appelé par Thiers à former son nouveau cabinet en décembre 1872. L’ancien président du Conseil de Louis-Philippe lui confie le portefeuille des Travaux Publics.
14Membre du cabinet Jules Dufaure, il est considéré par Thiers comme un ministre fédérateur, capable de rassembler les forces politiques qui constituent sa fragile majorité. Thiers prend en considération la personnalité de l’élu, pour qu’elle soit compatible avec la sienne, ni trop forte ni trop en retrait, mais aussi jauger le poids politique que pèse l’heureux élu dans la composition hétéroclite de ce cabinet Dufaure. Oscar de Fourtou demeure favorable à la politique du Président et à la forme de régime qu’il propose. Il se confie à son ami du Burguet à propos de la question institutionnelle :
« Un certain nombre de personnes diront qu’il faudrait proclamer la république d’une manière définitive et clore ainsi l’ère des révolutions, mais je ne partage pas cette manière de voir et la république n’est pas autre chose que la révolution permanente. Ces malheureux républicains ne peuvent jamais être au pouvoir – pendant deux minutes – sans menacer tout le monde : sans ces menaces la république marcherait… peut-être… »
15La République française reconnaît l’orientation plus à droite de ce cabinet présidentiel. L’opposition se charge donc de critiquer ouvertement l’assemblage hétéroclite de l’attelage gouvernemental.
Fourtou et la crise du 24 mai 1873
16Autre moment important de la carrière ministérielle de Fourtou est le rôle qu’il joue dans la crise du 24 mai 1873. Cette période est marquée par la rupture entre Thiers et l’Assemblée nationale. Le 13 mars 1873, des dispositions de nature constitutionnelle sont votées. Cette « constitution Broglie » qui prévoit une série de contre-pouvoirs à celui de Thiers ouvre les hostilités avec le président de la République. Qualifiée de « chinoise », cette loi comporte tellement de contraintes pour l’exécutif que ce n’est pas tolérable. Le 17 mars, Jules Grévy, président de l’Assemblée démissionne en guise de protestation et Buffet, ennemi de Thiers déjà sous la Seconde République, monte au perchoir. Ce dernier proteste fermement pour une question de protocole auprès du ministre Fourtou concernant les places réservées au président de la République et à celui de l’Assemblée nationale. La crise politique qui se profile risque donc de beaucoup lui coûter : soit sa place dans le cabinet Dufaure, soit la plupart de ses amis et soutiens à l’Assemblée. Pourtant, le ministre n’envisage pas de démission personnelle. Il est vrai que le contexte politique se détériorant, l’occasion lui est offerte de le faire collectivement. Le 16 mai, son collègue de l’Intérieur, de Goulard, en plein conseil des ministres, désavoue publiquement le ministre de l’Instruction publique, Jules Simon et annonce sa démission, ce qui entraîne celle de ce dernier. Fourtou dément immédiatement les bruits qui courent sur sa possible renonciation. Le 19 mai, Thiers décide de remanier son cabinet en demandant à nouveau à Dufaure de le constituer. Fourtou est alors ministre des Cultes. Il est le seul représentant de cette majorité parlementaire dans ce nouveau gouvernement. La surprise est totale ; la presse n’en revient pas et souligne l’habilité de Thiers à utiliser Fourtou pour mieux diviser la droite monarchiste. Le 24 mai, le duc de Broglie, prenant la tête de la fronde monarchiste, exige que le gouvernement fasse prévaloir une « politique résolument conservatrice ». L’ordre du jour est adopté à une courte majorité et Dufaure remet alors la démission de son cabinet. Celle de Thiers suit immédiatement. Le duc de Broglie lance la procédure de l’élection d’un nouveau président de la République : 390 voix sur 391 accordent leur suffrage au maréchal de Mac Mahon. Fourtou, par solidarité avec ses anciens collègues et vis-à-vis du président déchu ne prend pas part au vote qui valide la constitution du nouveau cabinet Broglie puisqu’il demande un congé exceptionnel, sorte d’abstention officieuse. Thiers est donc définitivement battu et emporte avec lui ses ministres. Tous ses amis et ses soutiens manifestent encore à l’ancien ministre leur amitié. Sa situation politique ne lui est pas si défavorable, Fourtou gardant la confiance des personnalités qui le soutiennent en Périgord. À Paris, il n’a pas perdu le soutien des conservateurs comme le souligne la lettre du comte de Castera.
Fourtou et le gouvernement de l’Ordre moral
17La composition du nouveau gouvernement, présidé par le duc de Broglie, exclut, sans surprise, Fourtou de toute fonction ministérielle. Mais ce n’est pas le début d’une traversée du désert. Le député de la Dordogne continue à siéger régulièrement à l’Assemblée, montrant toujours son vif intérêt pour la chose publique et pour la vie politique. Il n’hésite pas à défendre son bilan ministériel lorsque celui-ci est attaqué par des rivaux. Le 16 juin 1873, il monte à la tribune après l’intervention de Pouyet-Quertier qui critique les lenteurs de l’État dans la liquidation de l’indemnité vis-à-vis de la compagnie de chemin de fer de l’Est. Il défend son successeur, Desseilligny et parvient à mettre en difficulté son principal contradicteur.
18L’été 1873 est décisif pour le retour de Fourtou au pouvoir. Son autorité naturelle, sa gestion méticuleuse des dossiers le placent à nouveau en position de ministrable. Alors que l’ancien ministre, comme à son habitude, part prendre les eaux à la Bourboule, il peut lire ces mots de son ami du Burguet :
« J’ai vu hier deux lettres dont l’une m’est directement et l’autre indirectement adressées. Toutes les deux viennent de gens haut placés, une surtout qui occupe l’une des fonctions les plus hautes à laquelle l’homme puisse aspirer. Ces deux hommes vous admirent et vous aiment mais tous deux voudraient vous voir entrer dans le Grand Parti de l’Ordre d’une manière énergique, persistante et parfaitement déterminée. Ils conçoivent parfaitement que le Parti Radical ou semi-radical ce qui revient au même, veuille vous attirer dans ses rangs – mais ils croient que vous y serez moins apprécié que dans l’autre. Ils croient aussi que vos manières si distinguées, vos habitudes, vos prédilections même sont du côté des gens bien élevés, les gueux appartiennent à l’autre… Je voudrai, ne fût-ce que pour un instant, un peu de votre éloquence pour vous convaincre car j’en serai bien heureux ainsi que ceux qui vous aiment sincèrement, avec le cœur. J’ai entendu un des 13 membres de la commission des chemins de fer dire hautement que vous lui aviez dit : “cette fois-ci, j’ai brûlé mes vaisseaux…”. Mon bon ami, permettez-moi de dire que tout le monde de l’ordre sera heureux de vous voir, de vous entendre manifester votre sympathie pour lui et que personne ne songera à vous demander compte des fautes de votre cœur. »
19Ces propos ont de quoi remettre du baume au cœur de l’élu périgourdin. L’imminence de son retour est entretenue pendant l’été 1873 par la presse conservatrice. Son rappel au gouvernement est cependant retardé par l’agitation monarchique et « l’affaire du drapeau blanc » (juillet-octobre 1873). Afin de contrebalancer l’influence monarchique, la campagne en faveur de Fourtou est réalisée pour rallier les bonapartistes et mener une politique de lutte contre les ennemis du gouvernement. Cette combinaison plaît à Broglie et à Mac Mahon qui cherche, avant toute chose, à maintenir la cohésion du futur cabinet. Pour cela, il faut au député de la Dordogne un autre portefeuille que celui, trop technique des Travaux publics, plus politique sans qu’il soit perçu comme une provocation pour les monarchistes. Le ministère de l’Instruction publique, des Cultes5, et des Beaux-Arts semble tout indiqué pour qu’il devienne l’un des artisans de l’Ordre moral6. L’enthousiasme de ses amis, l’attitude pressante des milieux conservateurs et la sollicitation présidentielle ont finalement raison de ses hésitations.
20En plus de six mois de ministère de l’Instruction publique, Fourtou a prouvé qu’il a l’étoffe d’un dirigeant de premier plan qui n’hésite pas d’une main à caresser les plus avantageux intérêts pour le gouvernement qu’il sert, et de l’autre, à menacer si son autorité est remise en cause. Ces qualités sont aussi appréciées par les conservateurs séduits par sa poigne naturelle. Les rapports entre l’Assemblée et le duc de Broglie se détériorent rapidement, notamment lors des discussions sur la création d’une chambre haute. Le vice-président du Conseil, pour avoir l’appui des parlementaires, laisse entendre que la question de confiance est posée. Par 381 voix contre 317, elle est refusée. Les ministres, dont Fourtou, amènent leur démission à Mac Mahon. Le 16 mai 1874, le duc de Broglie remet sa démission au président de la République et quatre jours plus tard, après d’intenses négociations, le chef de l’État nomme le général Courtot de Cissey à la vice-présidence du Conseil. Le président refuse de changer de majorité et d’accepter dans son gouvernement des membres du centre-gauche. Soulagé d’avoir pu se débarrasser du duc de Broglie, il ne veut pas faire éclater l’union des droites qui est, depuis le 24 mai, mal en point. Le nouveau cabinet ressemble au précédent puisqu’il est composé de cinq monarchistes modérés, quatre orléanistes et un bonapartiste. Fourtou représente la tendance dynastique autoritaire. L’équilibre parlementaire est respecté. Pour le député de Dordogne, c’est la consécration. Il obtient enfin le poste le plus politique d’un gouvernement : il est fait « demi-dieu » à la place Beauvau. Deux mois plus tard, à la faveur d’une démission surprise du ministre Pierre Magne, Fourtou quitte le gouvernement par solidarité pour son mentor périgourdin.
21En tant que parlementaire puis ministre, il participe activement aux discussions constitutionnelles, militant pour l’instauration du septennat ainsi que la création d’une Chambre haute. Le ministre de l’Instruction publique déclare le 23 mars 1874 que l’autorité du Maréchal serait fortifiée par une organisation constitutionnelle loyalement promise : « Le Maréchal protégera pendant sept ans de sa fermeté et de sa prudence le développement régulier des affaires publiques. » Il refuse alors le projet de Broglie, jugé trop complexe. Pourtant, c’est avec la même force qu’il se bat contre le projet Casimir-Perier. Partisan de l’ordre avoué, il entre dans une vive opposition avec le préfet de police de Paris, Léon Renault. Ce dernier est chargé de mener une enquête sur le Comité central de L’Appel au peuple et sur les conditions de propagande des journaux bonapartistes. Ces derniers, victimes selon eux de la répression policière, voient en Fourtou leur légitime défenseur.
22Il faut dire que Fourtou aime brouiller les cartes dès qu’il s’agit de lui donner une étiquette politique. Le centre-gauche le pense sincèrement très proche des bonapartistes comme E. Zevort qui écrit à propos du Périgourdin : « L’homme politique qui avait siégé d’abord dans la droite légitimiste, puis dans le centre droit, qui avait été républicain avec M. Thiers et monarchiste avec le Maréchal, avait fini par opter, entre les trois monarchies, pour celle de Sedan7. » Les conservateurs l’estiment encore trop sous l’influence du centre-gauche et des thiéristes.
23Les deux points de vue relèvent une seule convergence dans le portrait qu’ils brossent de Fourtou : le personnage incarne une certaine autorité gouvernementale et tous les deux lui prédisent un avenir plus conséquent. Cependant, ils se trompent puisque le ministre de l’Intérieur ne désire jamais quitter le chemin légal. Il demeure cet avocat de Ribérac amoureux de la légalité.
Fourtou et la non-traversée du désert 1874-1876
24La période qui suit immédiatement son retrait du gouvernement et son retour aux affaires lors de la crise du Seize-Mai n’est nullement une retraite, encore moins une traversée du désert. Toujours député de la Dordogne, il suit régulièrement les discussions à l’Assemblée qui cherche toujours à doter la France d’une constitution républicaine. Il se rend très souvent à l’Élysée car il est devenu un des conseillers officieux du président de la République. On le soupçonne d’œuvrer pour sa future nomination à la vice-présidence du Conseil. Les rumeurs sont insistantes. Acteur majeur de la droite conservatrice, il prépare aussi activement sa réélection à Ribérac tout en poursuivant sa carrière administrative8. Peut-on alors le considérer comme le futur vice-président du Conseil ?
25Cette interrogation alimente bien des rumeurs qui font les délices de la presse et de la surveillance policière. En effet, entre octobre 1874 et janvier 1876, l’ancien ministre demeure très proche du président de la République, visiblement heureux de recevoir très fréquemment l’ancien ministre au palais. Cela laisse-t-il présager la constitution d’un ministère d’autorité qui empêcherait, par tous les moyens disponibles, l’alliance entre le centre-gauche et le centre-droit pour les projets constitutionnels ? L’action menée par Fourtou dans les différents ministères qu’il a occupés dans les cabinets Broglie et Cissey a profondément marqué l’entourage du président de la République. C’est pourquoi il devrait être apprécié des bonapartistes et des monarchistes qui peuvent en faire un serviteur zélé de leur cause. Les orléanistes l’ont très vite suspecté d’être favorable aux bonapartistes et à leurs méthodes de gouvernement. D’ailleurs, Laugel, secrétaire personnel du duc D’Aumale, explique que le cabinet de Broglie auquel il appartient suscite une telle levée de boucliers que l’ancien ministre de l’Intérieur est la cible de toutes les critiques, rejeté par les partisans de la monarchie censitaire et mal aimé des partisans du régime impérial. En effet, son image, au fur et à mesure que l’on s’éloigne de sa démission que beaucoup ont considérée comme « bonapartisante », se dégrade. Il perd ainsi la confiance des partisans de L’Appel au peuple, mais pas celle de son chef, E. Rouher qui pense alors avoir trouvé son cheval de Troie en la personne de l’ancien ministre de l’Intérieur. Il s’agit de faire de Fourtou un allié pour qu’il puisse faire infléchir la position du maréchal en matière constitutionnelle.
26Lors d’une réunion chez le baron Eschasseriaux début 1875, Fourtou nie être bonapartiste et refuse d’adhérer aux projets de Rouher9. Il est plus séduit par les sirènes du centre-gauche qui lui assureraient l’accession à la présidence du Conseil. En juin de la même année, les rumeurs le disent plus près du duc de Broglie et du centre-droit. Sa mission serait d’œuvrer pour le rapprochement entre les bonapartistes et les autres conservateurs.
27C’est effectivement l’extrême proximité avec le président de la République qui laisse penser que l’ancien ministre pourrait bien constituer le futur cabinet si Buffet tombe. Ces bruits sont plus sourds à la fin de l’année, lors de la rentrée parlementaire. En effet, le ministère a perdu toute sa cohérence et la majorité qui était issue du 25 février précédent n’existe plus. Les gauches craignent alors, si elles interpellent le gouvernement à propos de sa politique générale, de faire chuter Buffet et de faire éclore un homme à poigne qui, à la veille des élections générales de février 1876, risquait de compromettre la possible victoire républicaine. Fourtou est toujours invité aux réceptions de l’Élysée et même un soir de novembre 1875, il a une très longue discussion avec le président de la République : est-ce les prémices d’un coup de force présidentiel ? Le ministère se dessine-t-il ? Cette perspective séduit les bonapartistes qui changent brutalement d’opinion sur Fourtou transformant la méfiance à son égard en un espoir de retour au pouvoir. De l’autre côté de l’échiquier, cette rumeur conduit Dufaure à essayer de rassembler toutes les gauches pour contrer l’union des droites en marche. Mais Fourtou n’est pas dupe et il a une autre stratégie plus subtile : il suggère à Mac Mahon de nommer Jules Simon, républicain modéré juste avant le scrutin général de 1876 pour que les droites s’unissent durablement contre les partisans du régime.
28Le projet ne peut cependant aboutir car les hésitations du Maréchal et la profonde division des droites françaises laissent s’éloigner l’idée que Fourtou puisse conduire un ministère de combat. D’ailleurs, son entourage est même soulagé qu’il n’y aille pas.
29La débâcle conservatrice aux élections législatives de février 1876 amène les bonapartistes à se rapprocher d’hommes comme lui parce qu’il inquiète les milieux républicains. Les divisions internes au parti impérialiste et la déroute électorale permettent à nouveau à Rouher de jouer la carte Fourtou. On le pousse à agir auprès du Maréchal pour se positionner comme le meilleur candidat à la succession du cabinet actuel. C’est à ce moment-là que les bonapartistes voient en lui un retour aux affaires par la manière forte. À l’automne 1876, les sénateurs bonapartistes désirent créer un conflit entre les députés et le gouvernement afin de déterminer le président à dissoudre la Chambre et à appeler Bardy de Fourtou au ministère. On peut donc remarquer que la tactique bonapartiste commence à porter ses fruits : d’autant qu’elle devient de plus en plus convergente avec les ambitions personnelles de l’ancien ministre de l’Intérieur. Il pousse encore le Maréchal fin décembre 1876 à prendre Jules Simon à l’Intérieur afin que les gauches puissent effrayer le pays.
30Chacun désire arriver à une crise où le rapport de force serait en faveur du Maréchal-Président. Restent encore à définir les moyens pour y parvenir : dissolution et/ou coup de force ?
Enfin la mise en pratique de ses projets politiques : la crise du Seize-Mai 1877
31La crise du Seize-Mai 1877 est une des crises majeures de la Troisième République qui cristallise la tension et créé un climat anxiogène dans lequel les partisans et les adversaires de la décision présidentielle s’affrontent dans un combat qui engage l’avenir républicain du régime.
32La rapidité avec laquelle le cabinet Broglie est constitué laisse à penser que le président Mac Mahon a prémédité cet acte, alimentant l’idée de complot en grande partie organisé par le duc de Broglie. Fourtou, appelé au ministère de l’Intérieur, devient alors l’un des plus importants ministres du nouveau gouvernement, voir à l’égal du duc de Broglie, président du Conseil et ministre de la Justice, à tel point que, dès sa constitution, on parle du « cabinet Broglie-Fourtou ». Ainsi, il convient de présenter et de comprendre quelles sont les modalités et les dispositions prises par le député de la Dordogne pour donner au combat gouvernemental toutes les armes légales dont il dispose pour mener la mission présidentielle à terme. Depuis le début de la crise gouvernementale liée à la politique italienne du ministère, des pressions sont exercées sur le président pour appeler Fourtou au pouvoir.
33La nomination de Fourtou au ministère de l’Intérieur provoque une double réaction, négative chez les républicains et enthousiaste chez les conservateurs. Le ministre a sa réputation qui le précède.
34Les milieux conservateurs sont, d’une manière générale, satisfaits de la nomination de Fourtou. Des lettres de félicitation aux colonnes des journaux soutenant le Maréchal, tous saluent la politique de fermeté que le ministre de l’Intérieur incarne.
35Pour l’Ordre, journal bonapartiste, Fourtou est : « un homme de sang-froid, de courage et de courage. Ces trois qualités, que tout le monde lui reconnaît, le désignaient au choix du Maréchal. »
36Le centre-droit reconnaît en lui un « homme conservateur autoritaire ».
37En fait, sa nomination place Beauvau ne satisfait pas les différentes composantes de l’alliance conservatrice. Il est jugé dangereux car trop autoritaire par les Orléanistes qui n’ont pas apprécié la brutalité avec laquelle il a traité les instituteurs et les inspecteurs d’Académie pendant qu’il était au ministère de l’Instruction Publique en 1873-1874. Des inimitiés déjà anciennes avec certains des membres du gouvernement auquel il appartient10. Sa nomination a provoqué, en effet, un émoi dans les rangs des opposants républicains. Charles de Freycinet, dans ses Souvenirs, se fait écho de la nomination de Fourtou place Beauvau comme une véritable provocation de la part du Maréchal de Mac Mahon.
38Le 1er juin 1877, « On raconte qu’une scène des plus violentes, hier matin, au conseil des ministres, M. de Fourtou aurait dit à Broglie : « Qu’est-ce que vous me fichez avec votre fameuse légalité dont vous m’empêchez ? Ce n’est pas avec de la légalité qu’on transforme en 15 jours un pays, et qu’on entrave une révolution, il faut aller jusqu’au bout, agir vivement franchement sans faux scrupules. » Au Maréchal il a dit de la même façon brutale : « il faut aller au jeu avec tous les atouts dans votre main et au besoin faire sauter la coupe. » C’est cette dernière perception de l’attitude du ministre qui semble l’emporter. Il est, selon ces sources, le représentant désigné des bonapartistes.
39Il est évident que ces rumeurs se propagent au fur et à mesure que l’on approche de la dissolution annoncée. N’est-ce pas aussi un stratagème pour que les républicains puissent avoir, rangs serrés, une victoire électorale assurée ? Les uns et les autres ont donc tout intérêt à faire circuler ces bruits pour faire peur à l’autre camp et monter leur capacité de nuisance à leurs adversaires.
40Dans la préparation de son action administrative et surtout électorale, le ministre Fourtou reçoit beaucoup et toutes les composantes des droites conservatrices comme le vicomte de Meaux, Eugène Caillaux, Jules Brunet ou encore Auguste Paris mais aussi le duc d’Audiffrey-Pasquier, le président du Sénat, le député du Gers, Paul de Cassagnac mais aussi des anciens collègues de Fourtou à la Chambre ou d’anciens députés de l’Empire comme Welles de La Valette.
41Mais les visites les plus fréquentes sont celles que fait Eugène Rouher, le chef de file de l’Appel au Peuple. Des soupçons planent sur la possible influence de l’ancien Vice-Empereur sur le ministre.
42Les enjeux locaux, le tiraillement entre candidats des différentes tendances conduisent le plus souvent le ministre à réaliser des arbitrages qui ne plaisent pas toujours aux partisans de l’Appel au peuple. Dans une note datée du 25 juin 1877, la police relève que le bonapartiste Théophile Gautier témoigne des inquiétudes d’une majorité de candidats de l’Appel au peuple qui ne font pas confiance à ce ministre pour faire triompher leur cause. Le ministre Fourtou compose avec toutes les tendances de l’union conservatrice et ne peut accepter qu’il y ait des départements dans lesquels les électeurs n’auraient que des candidats bonapartistes pour contrer la réélection des 363. Fourtou est-il un homme sous influence ou un habile stratège ?
43Sur le terrain, la situation est assez inquiétante. Les affrontements entre des candidats de l’Union des droites et des candidats de l’Appel au peuple sont essentiellement localisés dans la France de l’Ouest et du Midi. Les républicains gambettistes se frottent alors les mains. Pourtant Fourtou agit avec autorité, ne semblant pas se laisser dépasser par tel ou tel agissement.
44Enfin, Fourtou n’apparaît pas comme le parangon de la cause bonapartiste mais préfère faire respecter tant bien que mal les équilibres au sein de la coalition des droites.
45Les résultats électoraux – même si le ministre est réélu à Ribérac, sont un échec pour la cause gouvernementale. Le désarroi de Fourtou, visible dans les témoignages contemporains, montre à quel point il croyait à la réussite de son entreprise. Il ne pouvait pas échouer à l’union conservatrice, pensant – manifestement à tort – que les différentes factions parviendraient à s’unir pour repousser le danger républicain. Il ne veut que démissionner alors que le président le convainc de continuer le combat. L’enthousiasme et l’ardeur à la lutte n’y sont plus. Pourtant, il peut avoir encore une carte à jouer.
46Le ministre de l’Intérieur participe très activement à propager l’idée qu’un rapprochement avec le centre-gauche reste possible et qu’après d’intenses discussions, une plate-forme de gouvernement pourrait émerger et laisser encore les conservateurs aux affaires. Les hésitations du président de la République doivent être contournées et Fourtou, comme les autres ministres peuvent amener Mac Mahon à se convaincre qu’il est le seul qui puisse garantir le succès d’une telle entreprise. Le 17 octobre, le président croit devoir démissionner puisqu’il refuse l’idée de prendre des ministres du centre-gauche. Le lendemain, il envisage de renvoyer le cabinet sans faire de concession aux « républicains raisonnables ». Quatre jours plus tard, il accède aux demandes des conservateurs en acceptant de rester et de résister. Fourtou essaie alors de proposer, pour sortir de l’impasse, deux combinaisons dont la première envisage qu’en nommant le duc d’Audiffret-Pasquier président du conseil, il ne pourrait prendre des ministres que parmi les sénateurs. Ce dernier refuse. Il serait alors possible de composer un cabinet d’affaires avec des « gens de cour » : Voisin à l’Intérieur, de Vogüé aux Affaires étrangères, de Raynal, procureur général à la Cour de cassation à la justice, Dumas, à l’Instruction publique ou au Commerce, Dutilleul aux Finances et Ancel ou Rambuteau aux Transports.
47Les jours passent et la division au sein du cabinet s’accroît entre ceux qui, autour du duc de Broglie, préfèrent rester aux affaires et attendre le second tour des législatives et les cantonales prévues pour le 4 novembre suivant, et ceux qui envisagent, comme Fourtou, une combinaison des centres. Ni l’un ni l’autre ne l’emporte et le 23 novembre 1877, le gouvernement Broglie-Fourtou démissionne, laissant partir l’unique espoir de réaliser la cause conservatrice, si désirée peu réalisée.
⁂
48Fourtou est donc l’espoir des droites dynastiques pour qu’elles empêchent l’avènement du régime républicain. Son autorité naturelle et administrative le désigne comme le recours possible à l’union impossible des conservateurs. La question de son étiquette politique est centrale pendant cette période parce qu’on fait de lui la marionnette des plus influents chefs de partis. Pourtant, le ministre ne s’en laisse pas conter, désirant apparaître comme un artisan et non un homme politique dominé par les circonstances du moment. Lorsqu’on entre dans son bureau, on n’est jamais sûr que sa décision soit le fruit de ces discussions informelles. Homme de compromis, Fourtou ne veut pas apparaître comme celui des compromissions. L’acte d’accusation et de flétrissure en 1878 par une Chambre républicaine des « hommes du Seize-Mai » affecte particulièrement l’ancien ministre dans son honneur et sa conception du service à ses concitoyens. C’est à ce moment précis qu’il envisage d’écrire un livre de justification des actes du Seize-Mai. Il demande à son secrétaire de classer ses archives ministérielles pour trouver les pièces de sa défense. Malheureusement, sa grande activité politique et administrative – en tant qu’administrateur puis vice-président de la Compagnie de chemin de fer Paris-Orléans – ne lui laissent guère le temps de la rédaction. Fourtou est avant tout un homme d’action qui épuise une santé depuis longtemps fragile.
Notes de bas de page
1 Les autres réunions sont la réunion Saint-Marc Girardin, la réunion Colbert et la réunion Changarnier. Hanotaux Gabriel, Histoire de la France contemporaine (1871-1900), t. 3, La Présidence du Maréchal de Mac Mahon, La Constitution de 1875, op. cit., p. 365 ; Garrigues Jean, « Les élus du Centre gauche en 1871 », in Thierry Truel (dir.), « Élus et élections… », op. cit., p. 26-27 ; Levillain Philippe, « Les droites en République », in Jean-François Sirinelli (dir.), Histoire des droites en France, t. 1, Politique, Paris, Gallimard, 1992, p. 181-187.
2 Journal officiel de la République française, débats et délibérations de l’Assemblée nationale, mars-mai 1871, p. 1245. C’est lors de la séance du 10 mars 1871 qu’on procède au vote de la loi.
3 Le Temps, 26 février 1872. Le marquis de Maleville est favorable à la loi, alors que le duc Decazes y est opposé et tous deux siègent dans la commission. Il est vrai que l’élu périgourdin opère déjà son déplacement vers le centre-gauche alors que le duc demeure l’un des représentants influents du centre-droit. Au total, sur les quinze membres, six sont pour l’adoption de cette loi et neuf contre (dont Fourtou).
4 Le dernier traité postal date de 1846 et les tarifs étaient plus avantageux pour la France que pour son voisin rhénan. Le Français, 29 novembre 1871.
5 Fourtou s’occupe le portefeuille des Cultes pendant quelques jours à la chute de Thiers.
6 L’orientation politique du nouveau cabinet est clairement conservatrice puisqu’il y a cinq légitimistes, sept centre-droit et un bonapartiste.
7 E. Zevort, Histoire de la Troisième République, t. 2 : la présidence du Maréchal, éd. F. Alcan, 1889, p. 456.
8 Fourtou devient, le 19 novembre 1875, membre du conseil d’administration de la Compagnie de chemin de fer Paris-Orléans.
9 Rouher ne refuse pas l’idée d’aller jusqu’au coup de force pour rétablir l’Empire.
10 C’est le cas du duc Decazes qui n’apprécie pas les relations qu’entretient Fourtou avec les bonapartistes et les légitimistes. Le duc d’Audiffret-Pasquier ne l’apprécie guère aussi. Son rapprochement avec les Bonapartistes ne convient pas non plus aux Légitimistes.
Auteur
-
Thierry Truel
Docteur en histoire, professeur d’histoire-géographie à l’université de Bordeaux
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Un constructeur de la France du xxe siècle
La Société Auxiliaire d'Entreprises (SAE) et la naissance de la grande entreprise française de bâtiment (1924-1974)
Pierre Jambard
2008
Ouvriers bretons
Conflits d'usines, conflits identitaires en Bretagne dans les années 1968
Vincent Porhel
2008
L'intrusion balnéaire
Les populations littorales bretonnes et vendéennes face au tourisme (1800-1945)
Johan Vincent
2008
L'individu dans la famille à Rome au ive siècle
D'après l'œuvre d'Ambroise de Milan
Dominique Lhuillier-Martinetti
2008
L'éveil politique de la Savoie
Conflits ordinaires et rivalités nouvelles (1848-1853)
Sylvain Milbach
2008
L'évangélisation des Indiens du Mexique
Impact et réalité de la conquête spirituelle (xvie siècle)
Éric Roulet
2008
Les miroirs du silence
L'éducation des jeunes sourds dans l'Ouest, 1800-1934
Patrick Bourgalais
2008