II. Les associés de la Compagnie
p. 595-615
Texte intégral
II.1. Liste des associés de la Compagnie
1Aligre, Étienne d’
2Bardin, Jean
3Berruyer, Jacques
4Boisseret, Jean de
5Bontemps, Jacob
6Cauville
7Cavelet du Herteley, Jean
8Cavelet, Pierre
9Cazet, Sébastien
10Chanut, Pierre
11Cheffault, Antoine
12Cornuel, Claude
13De Creil, Henri
14Dalesse, François
15Effiat, Antoine Coiffier de Ruzé d’
16Flécelles, Jean de
17Du Chalard, Priam-Pierre
18Du Plessis, Henri de Guénégaud
19Ferrier, Jean
20Fouquet, François
21Fouquet, Nicolas
22Gaugnot, Pierre
23Guénégaud, Gabriel de
24Houël, Charles
25La Cour
26Ladvocat, Nicolas
27La Porte, Amador de
28Launay Razilly, Claude de
29Lauson, Jean de
30Loynes, Julius de
31Mallier du Houssay, Claude
32Marion, Simon
33Martin de Maunoy, Claude
34Martin de Maunoy, Isaac
35Modica, Amador de
36Morant, Thomas
37Mulot, Jean
38Pradines, Charles Fournier de Carles de
39Richelieu, cardinal de
40Richelieu, duc de
41Ricouart, Antoine de
42Rozée, Jean
43Saint-Gilles, Pierre Daniau de
II.2. Les acquisitions de parts dans la Compagnie
441626
45Armand de Richelieu, pour dix mille livres ; d’Effiat, deux mille livres ; Marion pour deux mille livres ; de Flécelles pour deux mille livres ; Morant pour deux mille livres ; Guénégaud pour deux mille livres ; Bardin-Royer pour deux mille livres ; Ladvocat pour mille livres ; Ferrier pour mille livres ; Cavelet du Herteley pour deux mille livres ; Cauville pour deux mille livres ; Martin de Maunoy pour deux mille livres ; Cornuel pour deux mille livres1. Une part vaut 2000 livres.
46avant 1629
47Claude de Launay Razilly pour sept mille livres2.
48avant 1635
49Claude Mallier du Houssay acquiert une part3.
50Amador de La Porte4.
51Mulot5.
52Charles Duret de Chevry6 ?
53Isaac de Razilly7 ?
541635
55François Fouquet acquiert deux parts de Bardin, le 16 janvier8.
56François Fouquet acquiert la part de Cornuel, le 1er février9.
57Charles de Pradines acquiert la moitié de la part de la veuve du maréchal d’Effiat pour 1000 livres, le 20 février10.
58Jean Bardin acquiert la moitié de la part de la veuve du maréchal d’Effiat pour 1000 livres, le 20 février11.
59François Fouquet acquiert la part de Claude Mallier du Houssay12.
60François Fouquet acquiert une moitié de part de Jean Bardin, pour 1000 livres, le 24 février13.
61François Fouquet acquiert une moitié de part de Charles de Pradines, le 3 mai pour 1000 livres14.
62Jean Cavelet du Herteley acquiert un tiers des deux 45e de de Flécelles15.
631636
64Jean de Lauson acquiert la part de Ferrier16.
65Pierre Cavelet acquiert la part de Cauville17.
66Jean Rozée acquiert une part de François Fouquet18.
671637
68Les parts sont dédoublées pour atteindre le nombre de 45 (45 x 1000 livres)19.
691638
70Pierre Chanut acquiert une part d’un 45e de François Fouquet, le 1er juin20.
71Nicolas Fouquet acquiert deux parts d’un 45e de son père François Fouquet, le 1er juin21.
72Jacob Bontemps acquiert une part d’un 45e de François Fouquet22.
731639
74Julius de Loynes acquiert la part de Morant23.
75Jacques Loyau acquiert deux parts du commandeur de La Porte pour le compte d’Amador de Modica24.
761640
77De Ricouart acquiert une part de Nicolas Fouquet25.
78D’Aligre acquiert le tiers des deux 45e de Pierre Cavelet26.
791642
80Dalesse acquiert deux parts de Launay Razilly27.
81Sébastien Cazet acquiert deux parts de Pierre Cavelet28.
821643
83Nicolas Fouquet acquiert deux parts de madame de Guénégaud et de ses enfants29.
84Pierre Daniau de Saint-Gilles acquiert une part de Nicolas Fouquet30.
85Jean de Boisseret acquiert une part de Pierre Chanut31.
86De La Cour reçoit une part de Mulot32.
87Charles Houël acquiert une part de Pierre Chanut33.
88Antoine Cheffault acquiert deux parts d’Amador de Modica34.
89Fouquet acquiert la part de Marion35.
901645
91De Creil acquiert deux parts de Bardin36.
II.3. Biographies des associés de la Compagnie
Aligre, Étienne d’
92Étienne II d’Aligre (1592-1677) est le fils du chancelier de Louis XIII. Il est ambassadeur à Venise puis à son retour en France en 1635, il devient conseiller d’État. En 1638, il est intendant dans la généralité de Caen. Le 5 décembre 1640, il obtient de Cavelet du Herteley le tiers de deux parts. Il devient l’un des piliers de la Compagnie des îles de l’Amérique. Dès le 2 janvier 1641, toutes les réunions se font désormais à son domicile. Il participe aussi à la Compagnie des Indes orientales formée par Rigault en 1642. Il refuse cependant de poursuivre l’aventure en prenant des parts dans la nouvelle compagnie de Madagascar fondée par Cazet en 1656. Sous le règne de Louis XIV, il accède aux plus hautes charges. Il devient garde des Sceaux puis chancelier du grand roi en 1674.
93Sources : ACB/D, t. 1, p. 330 ; Mémoires de Saint Simon. Éd. 1840, t. 18, p. 180 ; Délibération, le 12/12/1640, p. 404 ; Formation et Statuts de la Cie de Madagascar, 1656, dans A. Malotet, Étienne de Flacourt, op. cit., p. 307 ; A. Malotet, Étienne de Flacourt, op. cit., p. 271 ; Ch. Dezobry, Th. Bachelet, Dictionnaire général, op. cit., t. 1, p. 62.
Bardin, Jean
94Jean Bardin est membre du conseil d’État et président de la chambre des comptes de Bourgogne. Il est un des associés de la Compagnie des îles 1626. Il acquiert le 24 février 1629 la baronnie de Bournezeau par l’intermédiaire de Marie de La Tour, fondée de procuration d’Henri, duc de la Trémoille, son mari. Proche des jésuites, il fait une première fondation au noviciat de Paris en 1634. Il se retire à Poitiers quelques années avant sa mort. Poussé par son confesseur, il fait une nouvelle fondation de 2000 livres de rente sur les aides et les gabelles le 10 novembre 1639 pour l’entretien de deux professeurs de théologie dans le collège de Poitiers à perpétuité. Le général de l’ordre accepte la fondation par le décret du 19 juin 1640. Bardin en reçoit une copie le 29 janvier 1642. La faculté se montre cependant réticente à ouvrir ses portes aux jésuites et ce qui provoque une intervention royale pour imposer la décision. En janvier 1642, Louis XIII demande par lettres patentes l’intégration des deux professeurs.
95Sources : Délibération, le 31/01/1635, p. 243 ; Acte d’association des seigneurs de la Cie des îles de l’Amérique, Paris, le 31/10/1626, dans DT/1667, t. 1, p. 10 ; « Table chronologique des chartes transcrites dans les vingt-sept premiers volumes de la collection », Mémoires de la société des antiquaires de l’Ouest, t. IV, Poitiers, Derache, 1839, p. 463 ; B. G. Rolland, Compte rendu aux chambres assemblées concernant les collèges que les ci-devant soi-disant jésuites occupaient à Poitiers, le 7/06/1764, dans Recueil de plusieurs ouvrages de monsieur le président Rolland, op. cit., p. 601-602 ; Lettres patentes, Saint-Germain-en-Laye, le 19/01/1642, dans J. Delfour, Les jésuites à Poitiers, op. cit., p. 381.
Berruyer, Jacques
96Jacques Berruyer, sieur de Manselmont († 1656), appartient à une vieille famille de Touraine depuis de nombreuses générations au service du roi. Son père Jean Berruyer, écuyer, seigneur de Bernesault, était capitaine des ports de Saint Pierre du port et des Grandes Dalles. Il a servi successivement les rois, François II, Charles IX, Henri III et Henri IV. Il est mort en 1602. Jacques Berruyer débute comme secrétaire d’ambassade à Bruxelles. Il est ensuite envoyé en missions aux Pays-Bas en 1630. Il est conseiller d’État. Il participe en 1613 à la ferme du domaine de Paris puis en 1653-1656. Il est fermier général du convoi de Bordeaux. Il est en 1635 capitaine des ports de Veulettes et Petites Dalles-en-Caux mais il a établi ses bases à Paris. Il est profondément ancré dans la paroisse de Saint-Gervais dont il est le marguillier. Il prend des parts dans plusieurs compagnies de commerce. Il est à partir de 1633 l’un des trois hommes clés de la Compagnie particulière chargée des embarquements vers le Canada avec Jean Rozée et Antoine Cheffault. Il entre dans la Compagnie des îles de l’Amérique avant 1635. Il en assure à plusieurs reprises la direction. Il investit ensuite la Compagnie de Miscou en 1636 pour laquelle il assure la collecte des cotisations. Il tient l’habitation de la baie de Miscou avec Antoine Cheffault et Jean Rozée. Il participe aussi à la Compagnie des Indes orientales de Rigault. Sa veuve est sollicitée pour poursuivre ses investissements dans la Compagnie de Madagascar en 1656. Son frère, Jean Berruyer, est capitaine de la Tour de Cordouan. Son parent, vraisemblablement son neveu, André Berruyer, sieur de Bernesault, avocat au parlement, détient aussi une part dans la Compagnie de Nouvelle-France. Il est directeur de la Compagnie du Canada en 1657.
97Sources : J.-B. de L’hermite-Souliers, Inventaire de l’histoire généalogique de la noblesse de Touraine, op. cit., p. 89 ; D. Dessert, Argent, pouvoir et fortune au Grand siècle, op. cit., p. 533 ; ANOM, F2A13, Contrat du rétablissement, le 12/02/1635, p. 1 ; AN, MC, étude CVII, 169, Délivrance de logis, Paris, le 26/10/1644, fol. 246-248v ; BnF, ms fr. 18593, Noms et qualités des associés de la Cie de la Nouvelle-France, 1642, fol. 343v ; R. Le Blant, « La première compagnie de Miscou, 1635-1645 », op. cit., p. 363 ; G. Carpin, Le réseau du Canada, op. cit., p. 142 et 446 ; ANOM, F2A13, Contrat du rétablissement, le 12/02/1635, p. 1 ; R. Le Blant, « La première compagnie de Miscou, 1635-1645 », op. cit., p. 363 ; Formation et Statuts de la Cie de Madagascar, 1656, dans A. Malotet, Étienne de Flacourt, op. cit., p. 306.
Boisseret, Jean de
98Jean de Boisseret († 1655) est conseiller du roi, et correcteur en sa chambre des comptes à Paris. Il épouse Madeleine Houël, sœur de Charles Houël, l’un des associés et le gouverneur de la Guadeloupe. Il entre dans la Compagnie des îles de l’Amérique en 1643. Il se porte acquéreur le 4 septembre 1649 de la Guadeloupe et des îles adjacentes (Désirade, Marie-Galante, Saintes). Il y associe par cohésion familiale son beau-frère mais refuse de lui céder ses parts. À sa mort en 1655, elles reviennent à sa veuve. Un de ses fils, Jacques de Boisseret, sieur de Théméricourt, sera plus tard, en 1665, gouverneur de Marie-Galante. Jean de Boisseret est aussi en affaire particulière avec Pierre Chanut. Son parent, Charles de Boisseret, est un des six directeurs de la Compagnie de la Nouvelle-France élus lors de l’assemblée générale du 15 janvier 1637.
99Sources : Délibération, le 10/05/1643, p. 452 ; DT/1667, t. 1, p. 441, 444-445 et 550-551 et t. 3, p. 215 ; Acte de vente, le 15/08/1637, dans Bréard, p. 192-194 ; R. Le Blant, « Le commerce compliqué des fourrures canadiennes au début du xviie siècle », op. cit., p. 64.
Bontemps, Jacob
100Jacob Bontemps est capitaine ordinaire de la Marine, originaire du Havre et établi à Dieppe. Il mène la course dans les années vingt. Il connaît de beaux faits d’armes. Dans la rade d’Asaph, sur la côte marocaine, à bord du Saint-Michel, un bateau de 300 tonneaux, et en compagnie d’un autre navire de 80 tonneaux commandé par le capitaine Duproc, il capture un vaisseau anglais de 300 tonneaux, le Jaque. Puis les deux marins descendent au Sénégal. Ils surprennent un navire de traite anglais et le prennent. Ils rentrent avec les deux navires pris à Dieppe. Jacob Bontemps entre dans la Compagnie des îles de l’Amérique le 5 janvier 1639. Dans le même temps, il achète, toujours à Fouquet, une part de 1000 livres dans la Compagnie de Miscou. Un contrat est passé le 7 février 1639 entre Chanut et Rozée, au nom de la Compagnie, et Bontemps pour la somme de 3200 livres, il est agréé par la Compagnie le 2 mars. La Compagnie entend envoyer aussitôt le bateau aux îles. En 1645, il passe aux îles avec le nouveau lieutenant des îles pour le roi, Patrocle de Thoisy.
101Sources : AD 76, TH, Acte, le 24/09/1627, cité par Anth, t. 2, p. 129 ; M. C. Guibert, Mémoires pour servir à l’histoire de la ville de Dieppe, Dieppe, Renaux/Leblanc, Paris, Maisonneuve et Cie, Rouen, Ch. Métérie, 1878, t. 1, p. 329-330 ; D. Asseline, Les antiquités et chroniques de la ville de Dieppe, op. cit., t. 2, p. 237 ; AN, MC, étude LI, 500, Acte de vente, Paris, le 10/12/1638, pas de n° de fol. ; Délibération, le 5/01/1639, p. 348 ; Délibération, le 2/03/1639, p. 352 ; R. Le Blant, « La première compagnie de Miscou, 1635-1645 », op. cit., p. 365 ; Lettre de cachet au capitaine Bontemps, Paris, le 22/08/1645, dans DT/1667, t. 1, p. 286.
Cauville37
102Cauville est l’un des associés de 1626. Il cède sa part dans la Compagnie des îles de l’Amérique en 1636 au sieur de Cavelet, fils de Herteley. Il n’est pas parisien car il donne en 1635 comme adresse « la maison du sieur Eustache, rue Cossonnerie, paroisse Saint-Eustache » à Paris. Nous n’avons pu trouver de renseignement à son sujet pour le rattacher au projet de Richelieu. Isidore Guët indique que Cauville est négociant au Havre sans préciser l’origine de cette information. À un autre moment, il dit qu’il est banquier. Est-il lié au sieur de Cauville, lieutenant du baillage de Caux et chargé par la cour des aides d’une information sur les rentes du domaine en 1604 ?
103Sources : Acte d’association des seigneurs de la Cie des îles de l’Amérique, Paris, le 31/10/1626, dans DT/1667, t. 1, p. 11 ; Délibération, le 3/12/1636, p. 283 ; ANOM, F2A13, Articles accordés entre les associés, Paris, p. 15 ; I. Guët, « Origines des Petites Antilles », op. cit., 1897, p. 363 et 403 ; A.E. Borely, Histoire de la ville du Havre et de son ancien gouvernement, Le Havre, Lepelletier, 1881, t. 2, p. 314.
Cavelet, Jean38
104Jean Cavelet, sieur du Herteley († 1638), appartient à une famille de marchands havrais intéressée aux affaires américaines. Son père, Pierre Cavelet, écuyer et sieur de Lymare, arme des navires pour l’Amérique. Dès 1610, il s’en remet pour ses affaires à son fils Jean. À sa mort en 1619, Jean reprend la maison de commerce. Il arme des bateaux pour le Canada et les Antilles. Il est l’un des intéressés au navire la Marquise qui transporte Pierre Belain d’Esnambuc en 1620 aux îles du Pérou. Il épouse le 7 mars 1609 au Havre Louise Hue, la fille de Laurent Hue, lieutenant au comté de Tancarville, dont il aura de nombreux enfants, plusieurs filles et un fils, Pierre Cavelet qui sera à son tour un des associés de la Compagnie.
105Il est capitaine enseigne quartenier, puis capitaine enseigne de la garde bourgeoise du Havre. Il est échevin de 1616 à 1622. En 1624, il occupe la charge de receveur des deniers communs et des octrois de la ville, vraisemblablement jusqu’en 1629. Il est le receveur général de Richelieu en 1627. Il est en même temps fermier de l’une des propriétés du cardinal à Graville. Il joue un rôle important dans la Compagnie des îles. Il est l’un des premiers associés en 1626. Il conforte sa participation dans la Compagnie en 1635 en achetant à de Flécelles un tiers de ses deux parts. Il est aussi l’agent de la Compagnie au Havre. Il établit le siège de la Compagnie au Havre dans une des maisons de son père, qui sert aussi d’entrepôt, près de l’hôtel de ville et de l’église Notre-Dame. Il est secondé par le commis Couette qui lui succède à sa mort en 1638. Sa tenue des comptes n’est pas exemplaire.
106Sources : Barrey, p. 84-85, 89, 114-115, et 117-120 ; Margry, p. 16 ; Comptes de la recepte et despence faicte pour la citadelle et fortification du Havre de Grace, dans Richelieu/D, p. 543 ; J. Bergin, Pouvoir et fortune de Richelieu, op. cit., p. 66. ; AN, MC, étude LI, 493, Acte de vente, Paris, le 7/03/1635, pas de n° de fol. ; Acte d’association des seigneurs de la Cie des îles de l’Amérique, Paris, le 31/10/1626, dans DT/1667, t. 1, p. 10 ; Délibération, le 1/12/1638, p. 347.
Cavelet, Pierre
107Pierre Cavelet est le fils de Jean Cavelet du Herteley et de Louise Hue. Il est baptisé le 22 avril 1620 au Havre. Son parrain est son oncle Pierre Cavelet, sieur de Houquetot, lieutenant civil et criminel à Caudebec. Il acquiert la part de Cauville en 1636, et entre dans la Compagnie des îles de l’Amérique le 3 décembre 1636. Étant donné son jeune âge, il n’a jamais pris part à la vie de la Compagnie. Il cède ses parts dans la Compagnie à Sébastien Cazet et à d’Aligre. Il est conseiller du parlement de Rouen le 30 octobre 1645.
108Sources : Margry, p. 16 ; Délibération, le 3/12/1636, p. 283 ; Délibération, le 12/12/1640, p. 404 ; Délibération, le 26/06/1642, p. 429 ; M. Le Pesant, « Le personnel d’une cour souveraine sous le règne de Louis XIV », Bibliothèque de l’école des chartes, 129-1, 1971, p. 435 ; Barrey, p. 120.
Cazet, Sébastien
109Sébastien Cazet est contrôleur général des fortifications de Champagne, puis receveur des tailles. Il participe à plusieurs compagnies de commerce. Il entre dans la Compagnie des îles de l’Amérique en rachetant les deux parts de Pierre Cavelet en 1642. Il obtient en 1652 le renouvellement de la Compagnie des Indes orientales chargée de la mise en valeur de Madagascar. Mais les mésententes entre les associés nuisent à son projet. Des procès sont intentés. Finalement, en 1656, Sébastien Cazet obtient par privilège royal la constitution d’une nouvelle compagnie, la Compagnie de l’île de Madagascar. Les désaccords perdurent cependant avec l’un des associés, le maréchal de la Meilleraye. Les bonnes volontés de Vincent de Paul, profondément impliqué dans la mission dans la grande île, ne suffiront pas à les réconcilier. Il est lié par mariage au financier François Leblanc et il est le cousin germain du fermier général Oudart de Gomont. Cazet intervient dans de nombreuses affaires financières. Il prend part aux baux de la ferme générale du convoi de Bordeaux et de la ferme générale des cinq grosses fermes. Il est inquiété par la chambre de justice en 1661 et emprisonné pour dettes.
110Sources : D. Dessert, Argent, pouvoir et fortune au Grand siècle, op. cit., p. 250, 253 et 553 ; Délibération, le 26/06/1642, p. 429 ; Renouvèlement du privilège de la Cie de l’Orient par le duc de Vendôme, dans A. Malotet, Étienne de Flacourt, op. cit., p. 305 ; Statuts de la Cie de Madagascar, 1656, dans A. Malotet, Étienne de Flacourt, op. cit., p. 308-314 ; Vincent de Paul à la Meilleraye, le 12/01/1658, dans Vincent de Paul, Correspondance, op. cit., t. VII, p. 45 ; Vincent de Paul à la Meilleraye, le 22/11/1659, dans Vincent de Paul, Correspondance, op. cit., t. VIII, p. 174-175 ; Vincent de Paul à N. Étienne, Paris, le 26/11/1659, dans Vincent de Paul, Correspondance, op. cit., t. VIII, p. 180
Chanut, Pierre
111Pierre Chanut (1601-1662) vient du milieu du négoce de province. Son père faisait le commerce des toiles vers l’Espagne. Il achète en 1623 la charge de trésorier de France et de conseiller du roi en la généralité de Riom. Mais sa carrière connaît des heurts. Gilbert Gaulmin lui est préféré pour la charge d’avocat général au Grand conseil le 5 juin 1626. Le 21 janvier 1637, il entre dans la Compagnie de la Nouvelle-France. Il possède des parts aussi dans un navire qui va vers les Antilles, le Saint-Louis. Il est vraisemblable que c’est au contact de François Fouquet qu’il a investi dans ces entreprises. En 1638, il acquiert une part dans la Compagnie des îles de l’Amérique. Il fait aussi entrer son beau-père comme intendant général dans la Compagnie. Il poursuit son ascension sociale dans l’ombre du cardinal. En 1641, il entre au conseil du roi pour s’occuper des affaires diplomatiques. Il est ambassadeur en Suède de 1645 à 1649 puis en Hollande jusqu’en 1654. Il aurait reçu l’ambassade de Hollande sur la recommandation de Fouquet. Il accueille en France en 1656 la reine Christine de Suède qui vient d’abdiquer et de se convertir au catholicisme. En 1659, il intervient dans les conflits qui déchirent la Guadeloupe. Il effectue plusieurs arbitrages dans des litiges entre la Compagnie de la Nouvelle-France et ses créanciers. Il acquiert la terre de Livry en 1656 qui dépend de la seigneurie de Vaux que détient Fouquet. Pierre Chanut est un homme pieux s’adonnant aux exercices spirituels. Le 22 février 1631, il se fixe dans un règlement de vie les maximes qu’il se doit de suivre, la première étant « d’aimer Dieu véritablement et par le principe d’une solide piété ». C’est un homme de grande culture. Il fréquente Marin Mersenne, Pierre de Bérulle, et René Descartes avec qui il entretient une abondante correspondance et qu’il fait venir en Suède. À la mort du philosophe, il récupère ses papiers et ses lettres. Ils reviendront ensuite à son beau-frère, Claude Clerselier (1614-1684), qui en assurera une édition. Le chancelier Pierre Séguier estime grandement Chanut et demande à Pierre Linage de Vauciennes de réunir ses lettres et ses mémoires pour faire un ouvrage sur les négociations en Suède.
112Sources : J.-F. de Raymond, Pierre Chanut, op. cit., p. 3, 20, 24, 30-31, 34-35, 53, 129 ; J.-P. Charmeil, Les trésoriers de France, op. cit., p. 34 et 137 ; Fouq/D, p. 60 ; Délibération, le 2/06/1638, p. 326-327 ; M.-N. Bouillet, Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, op. cit., t. 1, p. 351 ; Mazarin aux surintendants, Amiens, le 15/09/1653, dans L. de Ribier, Un diplomate auvergnat sous Louis XIV, op. cit., p. 31 ; Lettre de Chanut, Paris, le 10/04/1659, dans DT/1667, t. 1, p. 555-557 ; L. de Ribier, Un diplomate auvergnat sous Louis XIV, op. cit., p. 39 ; Contrat de Pierre Chanut avec lui-même, le 22/02/1631, dans P. Linage de Vauciennes, Mémoires de ce qui s’est passé en Suède et aux provinces voisines, op. cit., t. 1, préface, p. 5v ; C. Clerselier, « Préface », dans Lettres de Monsieur Descartes, Paris, Charles Angot, t. 3, 1667, pas de n° de page.
Cheffault, Antoine
113Antoine Cheffault, sieur de la Renardière, est avocat au parlement de Paris. Il est très actif au Canada. Il est l’un des cent associés de la Compagnie de Nouvelle-France. Il est aussi un des trois hommes clés de la compagnie particulière chargée des embarquements vers le Canada avec Jean Rozée et Jacques Berruyer. Il a été désigné par l’assemblée générale. Il acquiert deux parts dans la Compagnie des îles de l’Amérique d’Amador de Modica. Il en vend une en 1643 à Charles Houël par l’intermédiaire de Pierre Chanut.
114Sources : R. Le Blant, « Le testament de Samuel Champlain, 17 novembre 1635 », RHAF, 17-2, 1963, p. 271 ; G. Carpin, Le réseau du Canada, op. cit., p. 142 ; Délibération, le 1/04/1643, p. 447.
Cornuel, Claude
115Claude Cornuel († 1638), seigneur du Mesnil et de la Marche, est un des associés de 1626. Il est commis des secrétaires du conseil et des finances du roi et président de la chambre des comptes de Paris. Sa fille, Marie, épouse en 1624 Louis, seigneur de la Marche, fils de Gabriel de Machault, conseiller à la cour des aides de Paris. Claude Cornuel épouse Françoise Dodieu, la veuve de Gabriel de Machault. La famille est dans la finance. Son frère aîné, Guillaume Cornuel, est trésorier des parties casuelles. Il épouse Anne Bigot, la fille d’un homme fort riche, l’intendant du duc de Guise, François Bigot, dont Tallemant des Réaux trace les frasques dans ses historiettes. Pierre Cornuel est un des traitants garantissant en 1619 le bail des cinq grosses fermes signé par Jean de La Grange. Il est intendant des finances en 1634. Il vend sa charge de secrétaire ordinaire du conseil d’État et direction des finances en 1635 à Jacques Bordier, seigneur du Raincy et de Bondy, avocat au parlement puis secrétaire du roi en 1626. En février 1635, Claude Cornuel vend sa part dans la Compagnie des îles à François Fouquet. Il acquiert de Pierre Herrouard le 7 janvier 1636 la terre et seigneurie du Mesnil pour la somme de 150000 livres. Claude Cornuel est contrôleur général des finances en 1637. Sa plaque funéraire au couvent et monastère de l’Ave Maria de Paris indique qu’il est mort le 6 novembre 1638 à l’âge de 94 ans. Claude Cornuel laisse à sa mort la coquette somme de 1875800 livres. L’homme s’est considérablement enrichi durant le temps qu’il a servi l’État. Ses contemporains dénoncent d’ailleurs son usage de l’argent de l’État. Il était aussi grand amateur de femmes. La fille de Claude Cornuel est en relation avec Vincent de Paul. Elle a donné 6000 livres de rentes aux forçats en 1640.
116Sources : ACB/D, t. 9, p. 283 ; G. Tallemant des Réaux, Historiettes, op. cit., t. 5, p. 132 ; F. Bayard, Le monde des financiers, op. cit., p. 155 et 416-417 ; M. Touzery, « Les hommes de l’administration centrale des finances. Liste chronologique 1547-1791 », Annuaire-bulletin de la Société d’Histoire de France, année 2004, Paris, 2006, p. 97 ; J.-P. Charmeil, Les trésoriers de France, op. cit., p. 259 ; AN, MC, étude LI, 493, le 15/02/1635, cité par D. Dessert, Fouquet, op. cit., p. 129 ; A. Tessereau, Histoire chronologique de la Grande chancellerie de France, Paris, Pierre Le Petit, 1676, p. 398 ; D. Diderot, D’allembert (dir.), Encyclopédie, t. 4, p. 159 ; E. Du Bouëtiez De Kerorguen, « Les pratiques funéraires au couvent et monastère de l’Ave Maria de Paris », op. cit., p. 171-172 ; Y. Le Guillou, « L’enrichissement des surintendants Bullion et Bouthillier… », op. cit., p. 195-213 ; Vincent de Paul à Louise de Marillac, Saint-Lazare, le 10/02/1640, dans Vincent de Paul, Correspondance, op. cit., t. 2, p. 20.
Creil, Henri de
117Henri de Creil (vers 1608-1691) est conseiller du roi et maître des requêtes ordinaire le 22 décembre 1644. Il épouse vers 1640 Françoise Bardin, la fille d’un des associés, Jean Bardin. C’est probablement à cette époque qu’il devient seigneur de Bournezeau, seigneurie qu’avait achetée Jean Bardin. Son épitaphe dans la chapelle des Grands-Carmes de la place Maubert mentionne qu’il est chevalier et baron de Bournezeau. Le 28 mars 1645, il acquiert de Bardin deux parts dans la Compagnie des îles de l’Amérique. Il fonde la chapelle des Grands-Carmes à Paris en 1679. Il est mort le 10 juin 1691. Il ne doit pas être confondu avec le trésorier de France à Limoges, Jean de Creil, qui participe à la Compagnie des Indes orientales formée par Rigault en 1642.
118Sources : A. Duleau, « Portrait des membres du parlement de Paris et des maîtres des requêtes vers le milieu du xviie siècle », Revue historique, nobiliaire et biographique, t. 1, p. 176 ; A.-L. Millin, Antiquités nationales, ou Recueil de monumens pour servir à l’histoire générale et particulière de l’empire françois, Paris, M. Drouhin, 1792, t. 4, p. 20-21 ; Délibération, le 2/06/1645, p. 490 ; A. Malotet, Étienne de Flacourt, op. cit., p. 271 ; Fondation et statuts de la Cie de Madagascar fondée en 1656, dans A. Malotet, Étienne de Flacourt, op. cit., p. 307.
Dalesse, François
119François II Dalesse ou d’Alesso (1610-1645), seigneur d’Éragny, est conseiller au parlement de Paris en 1638 et commissaire aux requêtes du palais. Sa famille est originaire d’Italie. Elle s’est fixée en France au xvie siècle où elle a obtenu le fief d’Éragny. Elle sert le roi depuis plusieurs générations. Jean I Dalesse (1513-1572), le premier de la famille né en France, est maître ordinaire de la chambre des comptes de Paris. En 1639, son arrière-petit-fils François II Dalesse épouse la fille de Jacques Berruyer, Denise-Marie. Le 25 janvier 1642, de Launay Razilly lui cède deux parts dans la Compagnie des îles de l’Amérique. Le 24 février 1642, il est admis en son sein. François II meurt en 1645. Sa veuve accepte la continuation de la société en son nom, et au nom de ses enfants, comme tutrice, et nomme Jacques Berruyer, son père, pour les représenter aux assemblées. Son fils, François III Dalesse (1643-1691), marquis d’Éragny, capitaine des gardes françaises, devient le 1er mai 1690, gouverneur et lieutenant général des îles. Il arrive à la Martinique le 5 février 1691 et y meurt quelques mois plus tard le 18 août.
120Sources : Notices historiques, généalogiques et héraldiques sur la famille de Hénin de Cuvillers et sur les différentes maisons qui y sont mentionnées, Paris, Impr. de Gillé, 1789, p. 66 ; J. Du Breuil, Le théâtre des antiquitez de Paris, Paris, Société des imprimeurs, 1639, p. 1068-1069 ; P. D’avity, Les estats, empires et principautez du monde, Genève, Samuel Chouët, 1665, p. 875 ; J.-B. de L’hermite-Souliers, Inventaire de l’histoire généalogique de la noblesse de Touraine, op. cit., p. 89 ; Délibération, le 24/02/1642, p. 421 ; Délibération, le 1/12/1645, p. 4967 ; MDSM/Loix, t. 1, p. XXXI.
Du Chalard, Priam-Pierre
121Priam-Pierre du Chalard (1590-1687) appartient à une famille de gentilhommes au service du roi de Navarre. Il est attaché dans ses jeunes années au service du duc de Roquelaure puis il entre dans la Marine. Il est capitaine garde-côte de Guyenne et gouverneur de la Tour de Cordouan en 1619. Il participe au siège de La Rochelle. Il est envoyé par le roi avec Isaac de Razilly, dont il est proche, lutter contre les corsaires de Salé. Il conclut le 24 septembre 1631 un traité de paix entre la France et le Maroc. Il signe un nouveau traité avec Salé le 18 juillet 1635. Il rachète de nombreux captifs, mais la monarchie refuse de prendre en charge les frais occasionnés estimant qu’il a outrepassé ses ordres, et le fait mettre à la Bastille quelques temps. Il entame un long procès contre les États de Bretagne pour obtenir le remboursement des sommes employées au rachat des captifs bretons. Il épouse Élisabeth Le Prévost. Il acquiert des terres en Saintonge en 1639. Il hérite d’Issac Martin de Maunoy, à qui il est apparenté, d’une participation à la Compagnie des îles de l’Amérique. Il ne s’en préoccupe guère et rénonce à la succession le 20 juin 1644. Il devient intendant de la place-forte de la province de Bourgogne.
122Sources : Table ou abrégé des cent trente-cinq volumes de la Gazette de France, Paris, 1767, t. 2, p. 99 ; AN, V5, 428, Arrêt du Grand conseil, Paris, le 5/12/1645, pas de n° de fol. ; H. de Castries, Les sources de l’histoire du Maroc, Paris, E. Leroux, 1911, t. 3, p. LXX-LXXVIII ; AN, MC, étude XXVI, 64, Vente de terres, le 6/02/1639.
Du Plessis, Henri de Guénégaud
123Henri de Guénégaud ou de Guénégault, marquis de Plancy, seigneur du Plessis et de Fresne (1609-1676) est le fils de Gabriel de Guénégaud. Il est comme son père conseiller d’État et trésorier de l’Épargne, charge dont il avait la survivance. Il apparaît dans les délibérations de la Compagnie des îles de l’Amérique en 1638 avant la mort de son père, on ne sait à quel titre. Il reçoit ensuite la part de son père. Il est en avril 1643 l’un des quatre secrétaires d’État avec Michel le Tellier, Léon Bouthillier, et Phélypeaux de la Vrillière. Il est par la suite garde des Sceaux. Il est inquiété en 1661 pour des malversations par la chambre de justice. Cela ruine son rôle en politique. Son frère, Claude de Guénégaud (1686), est aussi trésorier de l’Épargne. Il est soupçonné de nombreuses malversations financières entre 1654 et 1657 comme ses deux autres collègues de la trésorerie, Nicolas Jeannin de Castille et Macé Bertrand de la Bazinière.
124Sources : Table ou abrégé des cent trente-cinq volumes de la Gazette de France, op. cit., p. 208 ; Moreri, t. 5, 1759, p. 426 ; Délibération, le 6/01/1638, p. 317 ; P. A. Chéruel, G. d’Avenel, « Note », dans Mazarin/L, t. 1, p. 158. ; ACB/D, t. 7, 1774, p. 507 ; D. Dessert, Argent, pouvoir et fortune au Grand siècle, op. cit., p. 599 ; J.-C. Petitfils, Fouquet, op. cit, p. 145.
Effiat, Antoine Coiffier de Ruzé d’
125Antoine Coiffier de Ruzé, marquis d’Effiat (1581-1632) est le fils de Gilbert Coiffier, sieur d’Effiat, petit-fils de Gilbert Coiffier, sieur de Bussières, Chazelle et Effiat, trésorier de France et petit-neveu de Martin Ruzé de Beaulieu, secrétaire d’État et des finances en 1574. Il est en 1616 premier écuyer puis capitaine des chevau-légers de la garde. Il est rapidement distingué par Richelieu. Il est ambassadeur extraordinaire en Angleterre en 1624 pour négocier le mariage d’Henriette de France avec le prince de Galles, le futur Charles Ier d’Angleterre. Il devient le 9 juin 1626 surintendant des Finances. Il entre au conseil du roi. Il est l’un des fondateurs de la Compagnie des îles en 1626 et de la Compagnie de Nouvelle-France l’année suivante. Il a aussi des parts dans des vaisseaux qui partent à Saint-Christophe (trois qui partent de Port-Louis en 1627 et les 3/8e dans le Saint-Ingancé qui s’échoue à Saint-Malo). Il épouse Marie de Fourcy dont il aura plusieurs enfants, notamment le fameux Henri Ruzé d’Effiat, marquis de Saint Mars, qui, après avoir obtenu la faveur du roi et comploté contre lui, sera exécuté. Il marie en 1630 sa fille Marie à un cousin de Richelieu, Armand-Charles de La Porte, sieur de la Meilleraye et de la Lunardière (1602-1664), futur surintendant des finances en 1648. D’Effiat reçoit en 1629 la charge de grand maître de l’artillerie. Il assiste aux sièges de La Rochelle et de Privas. Il part ensuite dans le Piémont en 1630. Il obtient le bâton de maréchal en 1631. D’Effiat est victorieux à Vegliano. Il a toute la confiance de Richelieu pour mener la guerre en Italie. D’Effiat se fait à l’occasion négociateur. Il reçoit le représentant du duc de Savoie, l’abbé de la Mante. Au mois de mai 1632, il est à Verdun. Il contracte la maladie qui l’emporte. Il meurt le 27 juillet 1632 à Lutzelstein dans les monts des Vosges à la tête de l’armée en Allemagne. Sa femme gère ses participations dans la Compagnie jusqu’en 1635, date à laquelle elle les cède à Charles de Pradines et à Jean Bardin.
126Sources : F. Bayard, J. Felix, P. Hamon, Dictionnaire des surintendants et contrôleurs généraux des finances, op. cit., p. 60-62 et 77 ; Ch. Dezobry, Th. Bachelet, Dictionnaire général, op. cit., t. 1, p. 955 ; J. Bergin, Pouvoir et fortune de Richelieu, op. cit., p. 58 ; Acte d’association des seigneurs de la Cie des îles de l’Amérique, Paris, le 31/10/1626, dans DT/1667, t. 1, p. 10 ; BnF, ms fr. 18593, Noms et qualités des associés de la Cie de la Nouvelle-France, 1642, fol. 343 ; AN, étude XIX, 404, IAD, le 17/01/1633 ; BnF, ms fr 15606, Testament ; Anselme de Sainte-Marie, Le Palais de la Gloire, Paris, Estienne Loyson, 1664, p. 394 ; Moreri, t. 3, 1759, p. 796 ; D. L. M. Avenel, « note n° 1 », dans Richelieu/L, t. 3, p. 761 ; Estat des affaires du roi en Italie, au camp devant Revel, le 17/07/1630, dans Richelieu/L, t. 3, p. 789 ; Richelieu à d’Effiat, le 30/07/1630, dans Richelieu/L, t. 3, p. 798 ; Richelieu à d’Effiat, le 3/08/1630, dans Richelieu/L, t. 3, p. 812-813 ; Richelieu à d’Effiat, le 6/08/1630, dans Richelieu/L, t. 3, p. 831 ; D’Effiat à Richelieu, Verdun, le 18/05/1632, dans M.-C. Vignal-Souleyreau, La correspondance du cardinal de Richelieu, op. cit., p. 236 ; Pradines à Richelieu, La Petite-Pierre, le 24/07/1632, dans M.-C. Vignal-Souleyreau, La correspondance du cardinal de Richelieu, Au faîte du pouvoir : l’année 1632, Paris, L’Harmattan, 2007, p. 352.
Ferrier, Jean
127Jean Ferrier est le fils de Jérémie Ferrier, un ancien ministre protestant du Languedoc, passé au service de la monarchie après avoir abjuré, et devenu l’une des créatures de Richelieu. Il était très apprécié du cardinal qui envisage de lui confier l’ambassade de Hollande. Jérémie Ferrier est mort peu avant la constitution de la Compagnie pour lees îles le 26 septembre 1626. C’est donc son fils Jean qui s’engage. Il est commis du surintendant d’Effiat. Son frère, François, est lieutenant d’artillerie. Il se distinguera durant la guerre contre l’Espagne. Le cardinal protège les enfants Ferrier en soulignant les services rendus par leur père.
128Sources : G. Tallemant des Réaux, Historiettes, op. cit., t. 3, p. 480-483 ; J. Poivre, Jérémie Ferrier (1576-1626), op. cit., p. 21 et 26 ; Acte d’association des seigneurs de la Cie des îles de l’Amérique, Paris, le 31/10/1626, dans DT/1667, t. 1, p. 10 ; Richelieu à d’Effiat, le 27/05/1632, dans M.-C. Vignal-Souleyreau, La correspondance du cardinal de Richelieu, Au faîte du pouvoir : l’année 1632, op. cit., p. 241 ; D’Effiat à Richelieu, Verdun, le 18/05/1632, dans M.-C. Vignal-Souleyreau, La correspondance du cardinal de Richelieu, op. cit., p. 236 ; Richelieu/L, t. 6, p. 39.
Flécelles, Jean de
129Jean de Flécelles ou de Flexelles († 1649) est seigneur de Brégy. Il est conseiller et secrétaire du roi en 1604, puis conseiller d’État et des finances en 1611. Il devient président de la chambre des comptes de Paris le 11 décembre 1626. Il occupera cette charge jusqu’à sa mort. Il épouse en première noces Camille d’Elbène dont il aura cinq enfants, puis en seconde noce Elisabeth des Landes, la veuve de l’ancien président François Briçonnet. Son frère, Jacques de Flécelles est auditeur à la chambre des comptes jusqu’en 1622. Il est l’un des fondateurs de la Compagnie des îles en 1626. Il meurt le 7 octobre 1649 dans son hôtel de la rue des Francs-bourgeois. Il est inhumé le 8 dans l’église Saint-Gervais.
130Sources : L.-P. d’hozier, Armorial général ou registres de la noblesse de France, registre cinquième, Paris, Pierre Prault, 1764, p. 521-522 ; J. Brodeau, Commentaire sur la coustume de la presvoté et vicomté de Paris, Paris, Denis Bécher/ Louis Billaine, t. 1, 1658, p. 409 ; Moreri, t. 2, 1759, p. 284 ; H. Coustant d’Yanville, Chambre des comptes de Paris, op. cit., p. 128, 423 et 883 ; Acte d’association des seigneurs de la Cie des îles de l’Amérique, Paris, le 31/10/1626, dans DT/1667, t. 1, p. 10.
Fouquet, François
131François Fouquet (1587-1640) comme tous les aînés de bonne famille reçoit une solide formation en droit. Il devient conseiller au parlement de Paris. Par son mariage avec Marie de Maupeou en 1610, il s’allie à un clan puissant qui goûte déjà aux joies du pouvoir. Son beau-père, Gilles de Maupeou, est en effet contrôleur général des finances. François Fouquet vend son office de conseiller au parlement pour un autre de maître des requêtes, et intègre les antichambres du pouvoir. Il est proche des milieux dévots et tridentins, et de Vincent de Paul. Il est un soutien indéfectible des jésuites. Il est très attentif à l’évangélisation des Indiens d’Amérique. Il lègue à sa mort 5000 livres aux missionnaires des Hurons du Canada. François Fouquet croise ainsi le chemin de Richelieu avec qui il partage un même idéal politique, – le service du roi – et religieux – la Contre-Réforme –. Il devient l’un des principaux conseillers du cardinal. Il est l’un des juges procès de la conspiration de Chalais. Il devient conseiller d’État. Le cardinal lui confie de nombreuses missions diplomatiques. Il participe au conseil de Marine en 1624. François Fouquet s’occupe des questions ecclésiastiques au sein du conseil des affaires du cardinal et de la gestion des bénéfices. En 1635, il prend ses premières parts dans les compagnies. En janvier 1635, il acquiert des parts dans la Compagnie dite de Saint-Christophe pour 4300 livres. Il poursuit les années suivantes par des acquisitions dans la Compagnie de Beaupré et îles d’Orléans et dans des compagnies dépendantes. Il investit 6948 livres dans la Compagnie du Sénégal, Cap-Vert et Gambie à la fin du mois de janvier 1635. Mais son état de santé est fragile, il est atteint d’hydropisie. Son état s’aggrave en 1638 et il délaisse petit à petit ses obligations. Il meurt le 22 avril 1640.
132Sources : D. Dessert, Fouquet, op. cit., p. 31-32, 38, 40, 43-45 et 128 ; J.-C. Petitfils, Fouquet, op. cit., p. 30 ; J. Bergin, Pouvoir et fortune de Richelieu, op. cit., p. 61 ; Fouquet à Richelieu, Paris, le 19/02/1630, dans Richelieu/P, t. 5, p. 95 ; Fouquet à Richelieu, Paris, le 26/03/1630, dans Richelieu/P, t. 5, p. 155 ; Fouquet à Richelieu, Lyon, le 11/08/1630, dans Richelieu/P, t. 5, p. 507-508 ; AN, MC, étude LI, 505, Inventaire de Fr. Fouquet, le 20/07/1640, item 66, 67, 68, 71, 72, 73 et 74, pas de n° de fol. ; AN, MC, étude LI, 493, le 14/02/1635, cité par D. Dessert, Fouquet, op. cit., p. 129 ; Vincent de Paul à Jean Becu, Paris, le 2/06/1638, dans Vincent de Paul, Correspondance, op. cit., t. 1, p. 480 ; Vincent de Paul à Lambert aux Couteaux, le 1/11/1638 dans Vincent de Paul, Correspondance, op. cit., t. 1, p. 519 ; Fr. Fouquet à Vincent de Paul, le 2/06/1638, citée dans Vincent de Paul, Correspondance, op. cit., t. 1, p. 519, note n° 1.
Fouquet, Nicolas
133Nicolas Fouquet (1615-1680) est le deuxième fils de François Fouquet. Il intègre le collège jésuite de Clermont. Puis il se tourne vers la magistrature. Il est avocat au parlement. Son père lui achète en 1635 un office de maître des requêtes. Il entre dans la Compagnie des îles de l’Amérique en juin 1638. À la mort de son père, Nicolas Fouquet rend compte des affaires de la Compagnie au cardinal. Il fait armer des vaisseaux qui se consacrent à la course et au commerce vers les Amériques. D’où le souci de s’assurer une base de départ ; ce sera Concarneau. En 1661, Nicolas Fouquet est encore préoccupé par les affaires commerciales et coloniales. Il investit aussi dans les autres compagnies de commerce : Compagnie du Cap-Nord, Compagnie du Sénégal, Compagnie de la Nouvelle-France. Il figure parmi les vingt-quatre actionnaires de la Compagnie des Indes orientales fondée par le capitaine Rigault en 1642 pour un établissement à Madagascar. Nicolas Fouquet s’est constitué une importante clientèle dans la Marine de France parmi laquelle on compte nombre de capitaines et d’officiers supérieurs comme le vice-amiral Neuchèze. En 1642, il obtient une commission d’intendant auprès de l’armée pour la défense de la frontière du nord. En mai 1643, il reprend sa charge de maître des requêtes. En 1643, il est intendant du Dauphiné. Mais il connaît la disgrâce pour s’être absenté de la province alors que survenait une émeute anti fiscale. Sur le chemin du retour vers Paris, il réussit malgré tout à rétablir le calme à Valence. En 1646, il est envoyé par Mazarin en Catalogne, alors protégée par les Français, pour faire un rapport sur la situation. Le travail est apprécié et en 1647, il est envoyé comme intendant de l’armée du Nord. Au début de l’année 1648, alors que la tension monte dans la capitale, il est fait intendant de Paris. En 1653, il obtient de Mazarin la surintendance des finances en 1653. Il acquiert de nombreux domaines et se montre dispendieux. Il est accusé de malversations financières en 1661 et arrêté. Il est condamné à la prison à vie. Il meurt en 1680 en captivité.
134Sources : D. Dessert, Fouquet, op. cit., p. 54-56, 63-69, 70-71, 131, 134 et 286 ; AN, MC, étude LI, 499, Acte de vente, Paris, le 1/06/1638, pas de n° de fol. ; N. Fouquet, Défenses, De la production de monsieur Fouquet contre celle de monsieur Talon, 1re partie, t. 3, 1665, p. 350 ; N. Fouquet, Defenses de monsieur Fouquet, op. cit., t. 2, p. 341-342 ; BnF, ms Baluze 150, Fouquet sur les colonies d’Amérique, le 7/04/1661, fol. 60-61 ; Fouq/D, p. 52, 63 ; Ph. Haudrère, L’empire des rois, op. cit., p. 135-136 ; É. de Flacourt, Histoire de la Grande Isle, op. cit., p. 380 et 392 ; Ph. Boucher, « Comment se forme un ministre colonial », op. cit., p. 435.
Gaugnot, Pierre
135Pierre Gaugnot, sieur de Manicourt, est un des héritiers d’Isaac Martin de Maunoy. Il refuse la succession le 6 septembre 1645.
136Sources : AN, V5, 428, Arrêt du Grand conseil, Paris, le 5/12/1645, pas de n° de fol.
Guénégaud, Gabriel de
137Gabriel de Guénégaud ou de Guénégault († 1638), seigneur du Plessis-de-Belleville, est conseiller d’État et trésorier de l’Épargne. Il épouse en 1604 Marie de la Croix dont il aura sept enfants. Il est l’un des associés de la Compagnie pour les îles en 1626. Il décède le 6 février 1638.
138Sources : ACB/D, t. 7, 1774, p. 507 ; Moreri, t. 5, 1759, p. 426 ; Acte d’association des seigneurs de la Cie des îles de l’Amérique, Paris, le 31/10/1626, dans DT/1667, t. 1, p. 10.
Houël, Charles
139Charles Houël (1616-1682), écuyer, est sieur du Petit Pré. Son père, Louis Houël, seigneur de Petit Pré, est un des associés de la Compagnie de la Nouvelle-France. Son père, Louis Houël, est conseiller du roi et contrôleur général des salines du Brouage et traites de Saintonge. Son frère Robert, seigneur et marquis de Sainte-Marie, sera l’un des directeurs de la Compagnie des Indes occidentales fondée par Colbert. Sa sœur, Madeleine, a épousé Jean de Boisseret, correcteur en la chambre des comptes. Il épouse Anne Hinselin en 1654. En 1642, Charles Houël se rend à la Guadeloupe pour faire un état de la situation dans l’île à l’intention des associés. Il acquiert le 21 mars 1643 une part dans la Compagnie des îles de l’Amérique. Il reçoit une commission de gouverneur de la Guadeloupe. Il est sénéchal de l’île le premier avril 1643. En 1649, il incite son beau-frère Jean de Boisseret à se proposer pour l’acquisition de la Guadeloupe. Il est son associé. Il voudrait avoir toutes les parts, mais Boisseret s’y refuse. Il se dispute avec sa sœur, et leurs parents doivent intervenir plus d’une fois pour les raccommoder. Il se brouille avec son frère le chevalier Houël qui prend le parti de sa sœur dans leurs querelles. Le 3 août 1659, neuf juges sont chargés de trouver un accommodement. L’île est finalement partagée. Cela n’empêche pas Houël de poursuivre la querelle. En 1661, le roi érige la terre de Sainte-Marie de la Guadeloupe en marquisat. En 1664, les îles sont rachetées par la monarchie qui fonde la Compagnie des Indes occidentales.
140Sources : Liste des Cent-Associés, Paris, le 17/05/1629, dans Collection de manuscrits… relatifs à la Nouvelle-France, op. cit., vol. 1, p. 80 ; Bréard, p. 182-184 ; Ph. Rossignol, B. Rossignol, « 1660 : Les Caraibes sur les bras ! », op. cit., p. 188 ; DT/1667, t. 1, p. 207 et 564, et t. 3, p. 39 et suiv. ; Délibération, le 1/04/1643, p. 447 ; Délibération, le 1/04/1643, p. 448 ; Compromis entre monsieur Houël et le chevalier et monsieur d’Herblay, le 3/08/1659, dans DT/1667, t. 1, p. 566 et suiv.
La Cour
141Le sieur de La Cour est conseiller du roi et commissaire des guerres. Il reçoit par contrat de son oncle, Mulot, une part dans la Compagnie des îles de l’Ammérique. Il s’agit d’une donation qui laisse à Mulot « la jouissance des fruits et profits », c’est-à-dire l’usufruit. Le 26 septembre de cette même année cependant, Mulot renonce à l’usufruit « tous et uns chacuns lesdits profits échus avant ladite donation et qui échuront ci après », et la Compagnie peut accueillir de La Cour.
142Sources : Délibération, le 10/05/1643, p. 452 ; Délibération, le 7/10/1643, p. 46.
Ladvocat, Nicolas
143Nicolas Ladvocat († 1662) est maître des comptes. Il épouse en 1627 Marguerite Rouillé, fille de Jacques Rouillé, receveur général des finances à Tours. Il marie sa fille Catherine avec Simon Arnauld de Pomponne. Il est lié à la famille d’Effiat. En effet Antoine Coiffier de Ruzé, marquis d’Effiat, est un des témoins de son mariage en 1627. Nicolas Fouquet lui emprunte de l’argent. Il est l’un des associés de la Compagnie pour les îles en 1626. Il est conseiller secrétaire du roi en 1646. Il est mort en 1662. La famille Ladvocat compte de nombreux juristes dont un autre Nicolas Ladvocat, conseiller au Grand conseil au début du xviie siècle. Il marie sa fille Madelaine en 1618 à Jérôme de Bragelongne (1588-1658), conseiller à la cour des aides, issu d’une famille de robe. Son père était maître des comptes.
144Sources : Moreri, t. 1, 1759, p. 349, et t. 2, 1759, p. 226 ; Archives du Fayel, IAD de N. Ladvocat, le 15/12/1675, pas de n° de fol. ; AN, MC, étude XVI, 431, Contrat de mariage, le 8/05/1660 ; J.-C. Petitfils, Fouquet, op. cit., p. 140 ; Acte d’association des seigneurs de la Cie des îles de l’Amérique, Paris, le 31/10/1626, dans DT/1667, t. 1, p. 10 ; A. Tessereau, Histoire chronologique de la Grande chancellerie de France, op. cit., p. 414. ; R. Mathis, Le solitaire et le ministre. Autour de la correspondance entre Arnauld d’Andilly et Arnauld de Pomponne (1646-1674), Paris, Nolin, 2012, p. 38 ; M. Bennini, Les conseillers à la cour des aides (1604-1697), Paris, Champion, 2010, p. 382.
La Porte, Amador de
145Amador de La Porte (1566-1644) est le demi-frère de la mère du cardinal. Son père était avocat et comptait parmi ses clients l’Ordre de Malte. Il le fait ainsi entrer dans l’Ordre. À la fin des années vingt, Amador de La Porte administre Brouage. Il occupe la charge de gouverneur de la place du Havre sans en avoir le titre en 1627 et en 1628. En 1631, il apparaît comme gouverneur de La Rochelle, Brouage, Ré et Oléron. Il manifeste indiscutablement un grand intérêt pour les affaires navales et maritimes, il est intendant général de la navigation et du commerce, ce qui en fait le second du grand maître. Il est vice-amiral en 1636. Il est commandeur de l’Ordre de Malte, grand prieur de Champagne puis en 1639 grand prieur de France. Il cède ses parts dans la Compagnie des îles de l’Amérique à Amador de Modica en 1639.
146Sources : D. L. M. Avenel, « note », dans Richelieu/L, t. 8, p. 626 ; J. Bergin, Pouvoir et fortune de Richelieu, op. cit., p. 92-93 ; Compte de la recepte et despence faicte pour la citadelle et fortification du Havre de Grace […] durant les années 1627 et 1628, dans Richelieu/D, p. 543 ; États statistiques de la marine de France 1631-1639, dans Sourdis/C, t. 3, p. 365 ; États statistiques de la marine de France, dans Sourdis/C, t. 3, p. 514 ; M. de Goussancourt, Le martyrologe des chevaliers de saint Jean de Jérusalem dits de Malte, op. cit., p. 393 ; Délibération, le 24/02/1642, p. 422.
Launay Razilly, Claude de
147Claude de Razilly, sieur de Launay (1593-1654), est un grand marin au service du roi. Il est envoyé en mission en Hollande en 1626. Il participe à de nombreuses opérations navales lors de la guerre contre les protestants de La Rochelle. Il est lieutenant général de Brouage et commandant des îles et fort d’Oléron en 1627, premier chef d’escadre des vaisseaux du roi en Bretagne et vice-amiral (1637) puis, ambassadeur en Angleterre. Il s’intéresse aussi très tôt au commerce au lointain. Il accompagne son frère aîné, François de Razilly, au Brésil en 1612. En 1629, il est actionnaire de la Compagnie dite de Saint-Christophe pour sept mille livres. Claude de Launay Razilly investit avec son frère Isaac de Razilly dans un navire de secours pour Saint-Christophe en 1627. Il participe à de nombreuses entreprises canadiennes. Il est ainsi un des cent associés du Canada. Il fonde avec son frère Isaac une compagnie particulière, la Compagnie Razilly-Condonnier, qui reçoit une concession de la Compagnie pour l’Acadie. À la mort de son frère Isaac, Claude confie à Charles Menou d’Aulnay le soin d’agir en son nom sur place en Acadie, préférant demeurer en France. Il obtient de la Compagnie en 1636 les forts de la Hève et de Port-Royal et la moitié de la traite pour dix ans. En 1642, il vend ses parts dans la Compagnie à d’Aulnay. Il a épousé Perrine Gautier dont il a eu enfants.
148Sources : Laissez passer, Dourdan, le 15/09/1626, dans Généalogie de la famille de Rasilly, op. cit., p. 339 ; Généalogie de la famille de Rasilly, op. cit., p. 338 ; La reine-mère à de Launay Razilly, Paris, le 8/02/1627, dans Généalogie de la famille de Rasilly, op. cit., p. 342 ; Richelieu à de Launay Razilly, le 26/05/1627, dans Généalogie de la famille de Rasilly, op. cit., p. 346 ; Nomination à la charge de chef d’escadre des vaisseaux de sa majesté, Paris, le 21/01/1637, dans Généalogie de la famille de Rasilly, op. cit., p. 360-361 ; Ch. de La Roncière, « note », dans Mémoires de Philippe Prévost de Beaulieu-Persac, Paris, Renouard, 1913, p. 139-140 ; M. Vergé-Franceschi, Chronique maritime de la France, op. cit., p. 283 et 320 ; R. Baudry, « Charles d’Aulnay et la Compagnie de la Nouvelle-France », op. cit., p. 220 et 223 ; J. Dawson, Le fondateur de la Hève. Isaac de Razilly op. cit., p. 1-7 ; N. Nupied, Journal des principales audiences du parlement, Paris, La Compagnie des libraires, 1757, t. 5, p. 363.
Lauson, Jean de
149Jean de Lauson ou de Lauzon, sieur de Lirec (1584-1666) est conseiller au parlement de Paris en 1613 puis maître des requêtes en 1622. Il préside le Grand conseil en 1628. Le cardinal de Richelieu lui confie l’intendance des affaires de Nouvelle-France en 1627. Le 4 juin 1636, Jean de Lauson entre dans la Compagnie des îles de l’Amérique. Il acquiert une part dans la Compagnie de Nouvelle-France en 1637. Ses enfants Jean et François ont aussi des parts. Un de ses cousins, François de Lauson, sieur du Bagnault, est trésorier de France à Poitiers. Il détient des parts dans la Compagnie de la Nouvelle-France vers 1629-1630, mais il n’est pas dit que les deux hommes soient en bons termes car François de Lauson s’oppose à son entrée au bureau des trésoriers de France de Poitiers en 1628, car deux parents ne peuvent siéger dans la même instance. Il est intendant de Provence en 1639 puis de Guyenne en 1641. Jean de Lauson part en 1651 au Canada en tant que gouverneur et lieutenant général pour le roi. Il restera jusqu’en 1656.
150Sources : J.-P. Charmeil, Les trésoriers de France, op. cit., p. 31 et 356-357 ; ACB/D, t. 8, p. 588 ; Articles et conventions de société et compagnie, le 7/05/1627, dans Edits, ordonnances royaux, … concernant le Canada, op. cit., p. 16 ; Mémoires et documents relatifs à l’histoire du Canada, op. cit., p. 65-66 ; Acte le 4/06/1636, p. 269 ; G. Carpin, Le réseau du Canada, op. cit., p. 441 et 444 ; M. Trudel, La seigneurie des Cent-Associés, op. cit., t. 2, La société, p. 609 ; ANOM, E261, Provision en faveur du sieur de Lauson de la charge de gouverneur et lieutenant général du roi en Canada, Paris, le 17/01/1651, 2 fol. ; R. Le Blant, « Jean de Lauson et Marie Gaudart : leur appartenance à une structure sociale », op. cit., p. 110-121.
Loynes, Julius de
151Julius de Loynes, sieur de la Ponterie, est commissaire de la Marine en Picardie puis en Normandie. Il attire l’attention de Richelieu et entre dans sa clientèle. Il devient un des secrétaires de la reine Marie de Médicis. Loynes s’occupe aussi des affaires du cardinal et suppléé son secrétaire personnel, Michel Le Masle. En 1635, il est secrétaire du cardinal. Il participe au conseil qui gère et examine ses comptes. L’influence de Loynes est forte et redoutée. Plus d’un général a perdu la confiance du cardinal suite à une de ses interventions. Sourdis lui doit sa disgrâce. Il est en 1636 commissaire ordinaire de la Marine et sert au Havre. Il reçoit un appointement de 1 000 livres. Il devient secrétaire général de la Marine en 1637 à la mort d’Isaac Martin de Maunoy. Il assure le lien entre le cardinal et les amiraux et généraux lors de la Guerre de Trente ans. Il transmet les ordres de Richelieu et l’informe en tout. Le 11 juillet 1639, Julius de Loynes achète à Morant sa part dans la Compagnie des îles de l’Amérique. Il participe aussi à la Compagnie des Indes orientales formée par Rigault en 1642. Il conserve son porte de secrétaire général de la Marine à la mort de Richelieu et passe au service de son successeur à la charge de grand maître, le marquis de Maillé-Brezé.
152Sources : J. Bergin, Pouvoir et fortune de Richelieu, op. cit., p. 59-60 ; Quittance de Berthelot, Paris, 10/11/1635, dans Richelieu/D, p. 464 ; États statistiques de la Marine de France 1631-1639, dans Sourdis/C, t. 3, p. 506 ; M. de Noyers à Sourdis, Orléans, le 7/02/1637, dans Sourdis/C, t. 1, p. 269 ; Richelieu à Sourdis, Amiens, le 21/10/1636, dans Sourdis/C, t. 1, p. 151 ; Délibération, le 3/08/1639, p. 361 ; Formation et Statuts de la Cie de Madagascar, 1656, dans A. Malotet, Étienne de Flacourt, op. cit., p. 306.
Mallier du Houssay, Claude
153Claude Mallier du Houssay († 1681) est intendant des finances en 1621. Il se marie en 1628 avec Marie le Pelletier, puis en 1631 avec Marie de Bailleul. Il est ambassadeur à Venise dans les années trente. Il vend sa part dans la Compagnie des îles de l’Amérique le 3 mars 1635 à François Fouquet. Il obtient de Richelieu pour les services qu’il lui a rendus un terrain dans la ville de Richelieu pour y bâtir une maison. Veuf de sa seconde épouse, il embrasse l’état ecclésiastique. Il est premier aumônier de la duchesse douairière d’Orléans, puis évêque de Tarbes en 1648. Il abdique en faveur de son fils Marc en 1668. Il meurt en 1681 à l’âge de quatre-vingt-un ans.
154Sources : M. Touzery, « Les hommes de l’administration centrale des finances… », op. cit., p. 97 ; ACB/D, t. 9, 1775, p. 458 ; BnF, ms français 16151, Du Houssay à M. de Césy, Venise, le 3/11/1639, fol. 348 ; AN, MC, étude LI, IDA de Fr. Fouquet, Paris, le 4/08/1640, item 65 ; Minute de maître Houdart, le 4/08/1640, cité dans G. Servant, « Les Compagnies de Saint-Christophe et des îles de l’Amérique », op. cit., p. 417 ; M.-C. Vignal-Souleyreau, Correspondance du cardinal de Richelieu. Inédits années 1632 et 1633, 2010 [en ligne], p. 8. ; N. Besongne, L’État de la France où l’on voit tous les princes, ducs et pairs, marêchaux…, Paris, Jean-Baptiste Loyson, 1672, t. 2, p. 182 ; Ch.-L. Richard, Dictionnaire universel… des sciences ecclésiastiques, op. cit., t. 5, p. 208.
Marion, Simon
155Simon Marion (1572-1628), baron de Druy, est avocat, puis conseiller au parlement de Paris en 1596. Il est maître des requêtes en décembre 1604. Il préside le Grand conseil en 1607. Il entre au conseil d’État en 1618. Il devient contrôleur général des finances le 10 mars 1626. Il doit cette récompense à sa fidélité. Il est l’un des premiers associés de la Compagnie pour les îles en 1626. À sa mort en 1628, ses parts ont dû revenir à ses enfants Robert, Claude, Léonard, François, Madeleine et Catherine, ou à son épouse. Ils sont en effet pour la plupart mineurs. Ses enfants sont issus de deux mariages. Marion s’est marié une première fois en 1601 avec Madeleine de Montescot, fille de Claude de Montescot, seigneur du Plessis, de Lalleu-Bellonge et Mainvillier, conseiller notaire et secrétaire du roi et trésorier genéral de sa maison et des parties casuelles, puis une seconde fois avec Marguerite du Fay.
156Sources : Moreri, t. 7, 1759, p. 258 ; ACB/D, t. 9, 1775, p. 549 ; R. Arnault d’Andilly, Mémoires, Paris, Foucault, 1824, p. 309 ; D. Diderot, d’Allembert, Encyclopédie, op. cit., t. 4, p. 159 ; Acte d’association des seigneurs de la Cie des îles de l’Amérique, Paris, le 31/10/1626, dans DT/1667, t. 1, p. 10.
Martin de Maunoy, Claude
157Claude Martin de Maunoy est maître d’hôtel ordinaire du roi en 1636. Il obtient la légitimation par le roi Louis XIII de son fils naturel, Claude Martin du Maunoy, qu’il a eu de Louise de la Croix. Il hérite des parts de son oncle Isaac Martin de Maunoy dans la Compagnie des îles de l’Amérique en 1640. Il entre en conflit avec les associés qui lui reprochent de ne pas satisfaire ses obligations. La Compagnie le menace de poursuites judiciaires le 3 février 1645. Finalement, il renonce à sa part le 23 juillet 1645. Il est conseiller du roi et trésorier de France au bureau des finances de Chalons en 1645.
158Sources : BnF, ms français 4595, Légitimation de Claude Martin du Maunoy, 1636, fol. 382 ; Délibération, le 3/02/1645, p. 480 ; Délibération, le 7/07/1645, p. 491 ; AN, V5, 427, Arrêt du Grand conseil, Paris, le 20/09/1645, pas de n° de fol. ; AN, V5, 428, Arrêt du Grand conseil, Paris, le 12/12/1645, pas de n° de fol.
Martin de Maunoy, Isaac
159Isaac Martin de Maunoy († 1640) est l’un des associés de la Compagnie pour les îles en 1626. Il participe au conseil qui gère et examine les comptes du cardinal. Il est en 1635 conseiller du roi en son conseil d’État et de la Marine. Il signe avec Antoine Cheffault et Jacques Berruyer un contrat au nom des associés de Nouvelle-France pour l’exportation de peaux de castor en 1635. Il est un des six directeurs de la Compagnie de la Nouvelle-France élus lors de l’assemblée générale du 15 janvier 1637. Il s’intéresse de près aux travaux d’assèchement des marais. Il s’associe avec le protestant hollandais Humphrey Bradley. En 1638 cependant, il vend des marais à Pierre Geay de la Pénissière, pour qu’il y mène ses propres travaux.
160Sources : Acte d’association des seigneurs de la Cie des îles de l’Amérique, Paris, le 31/10/1626, dans DT/1667, t. 1, p. 10 ; J. Bergin, Pouvoir et fortune de Richelieu, op. cit., p. 60 ; États statistiques de la marine de France 1631-1639, dans Sourdis/C, t. 3, p. 367 ; R. Le Blant, « Le commerce compliqué des fourrures canadiennes au début du xviie siècle », op. cit., p. 63-64 ; Y. Suire, « L’œuvre de dessèchement du marais poitevin », op. cit., p. 620.
Modica, Amador de
161Amador de Modica (1657) est écuyer. Il obtient en avril 1637 du présidial l’érection en châtellenie des terres et seigneurie de la Garde-aux-Vallets qu’il a acquises le 26 mars 1637. Les lettres patentes sont enregistrées au parlement le 29 août et en la chambre des comptes le 26 septembre 1640. Il a une charge de lieutenant de l’artillerie en Bourgogne. Il apparaît dans des documents notariés rochelais comme seigneur de Saint-Christophe. Il prend au terme d’une opération complexe une part dans la Compagnie des îles de l’Amérique en 1639. De nouveaux documents établis par Chesneau à La Rochelle, le 2 décembre 1641, lui permettent enfin d’être accueilli dans la Compagnie. Il est reçu le 24 février 1642. Il ne garde pas sa part. Il la revend en 1643. Il épouse Jeanne Mathieu qui se remarie à sa mort en 1657 avec Joël Ancelin. Sa fille Jeanne de Modica épouse Christophe Ancelin en 1657.
162Sources : L.-M. Meschinet de Richemond, Inventaire sommaire des archives départementales antérieures à 1790. Charente inférieue, série B [art 1006 à 1828], La Rochelle, Eugène Martin, 1903, p. 16 ; G. Blanchard, Compilation chronologique contenant un recueil en abrégé des ordonnances, édits, déclarations et lettres patentes des rois de France, Paris, veuve Moreau, 1715, t. 2, p. 1674 ; J. Petitjean Roget, E. Bruneau-Latouche, Personnes et familles à la Martinique, op. cit., t. 2, p. 358 ; AD 17, E257, étude Chesneau, Ratification d’Amador de Saint-Christophe, fol. 60v-61v ; AD 17, E257, étude Chesneau, Testament de Saint-Christophe, fol. 61v-62v ; AD 17, E257, étude Chesneau, Ferne de la Garde-aux-Vallets, fol. 67 ; Délibération, le 24/02/1642, p. 422 ; C.-J. D’entremont, Nicolas Denys, op. cit., p. 28 ; AD 17, B 1324, Érection en chatellenie des terres et seigneurie de la Garde-aux-Vallets, 1637, cité dans L.-M. Meschinet de Richemond, Inventaire sommaire, op. cit. ; Délibération, le 1/04/1643, p. 447.
Morant, Thomas
163Thomas Morant II (1584-1651), seigneur du Mesnil-Garnier, est trésorier de l’Épargne. Il épouse le 23 juillet 1603 Jeanne Cauchon de Treslon selon la coutume de Normandie. Il est le fils d’un traitant important, Thomas Morant I. Il entre au Grand conseil en 1605. Le 21 janvier 1621, il est fait grand trésorier de l’Ordre du Saint-Esprit. Il le restera jusqu’en 1633. Il laisse une dette de 750000 livres à son successeur Bouthillier qui peine à obtenir de ses héritiers son remboursement. Il est l’un des fondateurs de la Compagnie pour les îles en 1626. Le 11 juillet 1639, Morant la quitte en vendant sa part à Julius de Loynes. C’est un homme très pieux, il fonde sur ses terres du Mesnil-Garnier un couvent de dominicain en 1620. Il leur accorde 2000 livres de rentes pour leur entretien. Il vend aussi des maisons aux jésuites à Paris en 1629. Il décède le 18 octobre 1651. Son fils, Thomas III Morant (1616-1692) est conseiller au Grand conseil le 18 septembre 1636. Il est maître des requêtes en 1643, puis intendant de Bordeaux et Montauban en 1650, de Picardie et de Bourgogne en 1651, de Caen en 1653, de Rouen en 1655, de Touraine, d’Anjou et Maine en 1659. Il est maître des requêtes honoraire le 30 août 1663, et conseiller d’État.
164Sources : BnF, Naf, 2449, Factum sommaire pour monsieur Morant, maître des requêtes, contre madame de Montauglan et autres, fol. 7 ; BnF, Naf, 2449, Factum pour monsieur Morant, maître des requêtes, contre Pierre Coupiar, fol. 9 ; Anselme de Sainte-Marie, Histoire généalogique et chronologique de la maison royale de France, op. cit., t. 8, p. 429 ; ACB/D, t. 10, p. 457-458 ; BnF, Naf, 2449, Factum sommaire pour monsieur Morant, maître des requêtes, contre madame de Montauglan et autres, fol. 8 ; Moreri, t. 4, 1759, p. 231 ; Y. Le Guillou, « L’enrichissement des surintendants Bullion et Bouthillier… », op. cit., p. 195-213 ; Délibération, le 3/08/1639, p. 361 ; BnF, Naf, 2449, Factum pour les religieux réformés du couvent de Mesnil-Garnier, p. 107 ; A. Duleau, « Portrait des membres du parlement de Paris… », op. cit., t. 1, p. 179 ; A. Bruas, Les de Morant, op. cit., p. 33 et suiv.
Mulot, Jean
165L’associé de la Compagnie simplement évoqué dans les délibérations sous le nom de Mulot, doit être le docteur Jean Mulot, chanoine de la Sainte-Chapelle, et confesseur de Richelieu. Tallemant des Réaux cite de nombreuses anecdotes à son sujet en le faisant passer pour le souffre-douleur du cardinal qui n’hésite pas à se moquer à ses dépens. Plusieurs personnes qui sont aux Antilles sont en relation avec lui. Nous savons qu’un certain, Pierre Soussy, lui a emprunté de l’argent pour passer à Saint-Christophe en 1635. Tallemant des Réaux en parle comme d’un obligé du cardinal. Il aurait vendu ses biens et lui aurait donné 3000 ou 4000 écus quand il était à Avignon. Il cède sa part dans la Compagnie des îles de l’Amérique à son neveu, le sieur de La Cour, en 1643. Nous ne connaissons pas la date d’entrée de Mulot dans la Compagnie, mais il intervient dès 1636 pour que son neveu, Louis Mulot, obtienne une charge aux îles. Il est présent lors de l’assemblée générale du 2 mai 1640. Il serait mort en 1653 à l’âge de quatre-vingt-cinq ans.
166Sources : G. Tallemant des Réaux, Historiettes, op. cit., t. 2, p. 45 ; J. Petitjean Roget, « Saint Christophe… », op. cit., p. 46 ; Délibération, le 10/05/1643, p. 452 ; Délibération, le 7/10/1643, p. 462 ; Délibération, le 3/12/1636, p. 285 ; Délibération, le 2/05/1640, p. 391 ; Richelieu à M. Desmarets, vers 1618, dans Richelieu/L, t. 1, p. 566 ; Richelieu à M. d’Applincourt, le 10/01/1627, dans Richelieu/L, t. 2, p. 344 ; D.L.M. Avenel, « note n° 1 », dans Richelieu/L, t. 1, p. 566.
Pradines, Charles Fournier de Carles de
167Charles Fournier de Carles de Pradines est un petit noble tourangeau. Il est capitaine en Hollande et participe au siège d’Ostende. Le 14 juillet 1618, il devient écuyer de la Grande écurie du roi. Il reçoit une pension de 1200 livres. En 1627, il bénéficie d’une commission pour lever une compagnie. Il obtient un brevet de maître de camp. Le 26 avril 1630, il est gentilhomme de la chambre du roi. Il est alors chargé par le roi d’arrêter le duc d’Orléans lors de son passage en Auvergne. Il passe au service du maréchal d’Effiat et l’accompagne durant la guerre. Il commande l’escorte des voitures de la surintendance. Il alerte Richelieu sur l’état de santé de d’Effiat. Il est tuteur des enfants de ce dernier et administre ses biens et ses terres jusqu’en 1639. Il intervient dans l’assemblée du 31 janvier 1635 et signe les articles de reformation de la Compagnie des îles de l’Amérique le 13 février 1635. Il acquiert la moitié de la part de d’Effiat le 20 février 1635. Il la remet presque aussitôt à Fouquet. Il demeure proche de la famille d’Effiat. Il est procureur de l’abbé Jean Ruzé d’Effiat en 1643. Il épouse Renée Angélique Le Charron dont il aura deux enfants, Jean-Léon et Elisabeth. Jean-Léon, né en 1673, sera lieutenant à la Martinique en 1694, puis gouverneur de la Grenade en 1734.
168Sources : J.-B. De L’hermite-Souliers, Histoire généalogique de la noblesse de Touraine, Paris, Jacques Langlois/François Clouzier/Jacques Langlois fils, 1665, p. 242 ; Pradines à Richelieu, La Petite-Pierre, le 24/07/1632, dans M.-C. Vignal-Souleyreau, La correspondance du cardinal de Richelieu, Au faîte du pouvoir : l’année 1632, op. cit., p. 352 ; Mémoires inédits de Charles Fournier de Carles de Pradines, op. cit., p. 246 ; Délibération, le 31/01/1635, p. 243 ; ANOM, F2A13, Articles accordés entre les associés de la Cie des îles de l’Amérique, Paris, le 13/02/1635, p. 14 ; AN, MC, étude XIX, 409, Acte de vente, Paris, le 20/02/1635, pas de n° de fol. ; AN, MC, étude XIX, 409, Acte de vente, Paris, le 3/05/1635, pas de n° de fol. ; Bibliothèque du musée Condé, Chantilly, carton 14, Déclaration de foi et hommage, le 3/07/1643 ; J. Petitjean Roget, E. Bruneau-Latouche, Personnes et familles à la Martinique, op. cit., t. 2, p. 489.
Richelieu, cardinal de
169Armand-Jean du Plessis (1585-1642) est le fils de François du Plessis et de Suzanne de La Porte. Il entame une carrière dans les armes avant de se tourner vers le sacerdoce quand son frère, Alphonse-Louis, décide d’abandonner son siège épiscopal et de devenir moine, ce qui prive la famille de nombreux bénéfices. Il est fait évêque de Luçon par Henri IV en 1606. Il se distingue aux États généraux de 1614 et entre au service de Marie de Médicis, mère du roi. Sa première expérience ministérielle est de courte durée. Entré au conseil comme secrétaire d’État pour la guerre et aux affaires étrangères, en 1616, il doit partir en exil quelques mois plus tard. Il joue dès lors le rôle d’intermédiaire entre le roi et sa mère. L’apaisement des tensions lui fait obtenir le cardinalat en 1623. Il entre au conseil en 1624. Son influence grandit. Il est grand maître et surintendant de la navigation et du commerce de France en 1626. Il devient principal ministre. Les cabales échouent à le déconsidérer aux yeux du roi. En 1630, Louis XIII lui renouvelle sa confiance. Il poursuit les grandes réformes de l’État pour assurer la puissance du roi et de la France. Il s’illustre dans la lutte contre l’Espagne. Dans ce but, le commerce et la colonisation sont encouragés. Des compagnies nombreuses (Antilles, Canada, Cap-Vert) sont montées. Il a de nombreuses participations. L’entrée dans la Guerre de Trente ans retiendra toute son attention jusqu’à sa mort en 1642.
170Sources : Ch. Dezobry, Th. Bachelet, Dictionnaire général, op. cit., t. 2, p. 2424-2425.
Richelieu, duc de
171Armand-Jean de Vignerot du Plessis (1629-1715), duc de Richelieu, est le fils de François de Vignerot, marquis du Pont-de-Courlay. Il est le petit-neveu du cardinal de Richelieu. À la mort de celui-ci, il reçoit ses parts dans la Compagnie des îles de l’Amérique en tant qu’héritier et légataire universel. Étant donné son jeune âge, l’administration de sa personne et de ses biens est confiée à sa tante, la duchesse d’Aiguillon. Il reçoit le duché-pairie de Richelieu. En 1642, il devient général des galères de France. À la mort de son père, en 1646, il est fait gouverneur de la ville et de la citadelle du Havre. Il participe à la guerre contre l’Espagne. En 1647, il s’illustre contre don Juan d’Autriche, dans plusieurs batailles navales. Durant la Fronde des princes, en 1651, il se rallie à Condé. Bon vivant, grand amateur de femmes et de plaisirs, il dépense beaucoup. Il doit vendre une partie de ses biens. Il finit sa vie ruiné et dévot. Il a été marié trois fois.
172Sources : Moreri, t. 8, 1759, p. 404 ; Délibération, le 5/05/1645, p. 490 ; J. Bergin, Pouvoir et fortune de Richelieu, op. cit., p. 234 ; ACB/D, t. 3, 1757, p. 140 ; Ch. de La Roncière, Histoire de la marine française, op. cit., t. 5, p. 138-140 et 180 ; M.-P. Terrien, Ph. Dien, Le château de Richelieu, xviie-xviiie siècle, Rennes, PUR, 2009, p. 12-13.
Ricouart, Antoine de
173Antoine de Ricouart est chevalier et seigneur de Villeroy. Il devient conseiller au parlement de Metz en 1633 puis maître des requêtes le 2 avril 1640. Il tient aussi la terre et seigneurie d’Hérouville qui sera érigée en comté en 1654. De Ricouart acquiert de Fouquet une part dans la Compagnie des îles de l’Amérique. La Compagnie l’invite à prendre place en son sein pour délibérer des affaires lors de l’assemblée du 2 mai 1640. Il épouse en première noces, en 1642, Marie Pinon, fille d’un conseiller au parlement de Paris, Jean Pinon et de Marie de Creil, puis en seconde noces, en 1660, Charlotte le Prince. Il faut croire que les affaires antillaises ont marqué la famille puisque l’un de ses fils, Louis-Balthazard, sera au début du xviiie siècle intendant de la Martinique. Il est peut-être lié par mariage à la famille d’un autre associé de la Compagnie des îles de l’Amérique, Henri de Creil, à moins qu’il ne s’agisse d’homonymes..
174Sources : ACB/D, t. 8, 1774, p. 45 et t. 12, 1778, p. 98 ; Délibération, le 2/05/1640, p. 391.
Rozée, Jean
175Jean Rozée est un marchand de Rouen. Il a de nombreuses parts dans les compagnies de l’époque vers les Amériques. En 1624, il s’associe à des Rouennais et à des Dieppois, pour fonder une société de commerce qui envoie des bateaux vers le Sénégal. Il obtient le 24 juin 1633 de Richelieu le monopole du commerce du Sénégal et de Gambie pour dix ans. Jean Rozée entre dans la Compagnie des îles de l’Amérique en 1636. Il est aussi à l’origine de la Compagnie du Cap du Nord qui a le privilège commercial sur les Guyanes entre l’Orénoque et l’Amazone en 1633. Son activité ne connaît pas de limitation géographique. Quelques années plus tard, en 1650, Il fait envoyer deux navires chargés de marchandises et d’engagés à la demande des habitants du Canada. Il est à partir de 1633 l’un des trois hommes clés de la compagnie particulière chargée des embarquements vers le Canada. Il est nommé par l’intendant Lauson comme représentant des associés normands.
176Sources : M. Zylberberg, « Les relations internationales de Rouen… », op. cit., p. 38, 40 et 43 ; A. Ly, La Compagnie du Sénégal, op. cit., p. 67 ; Délibération, le 5/12/1635, p. 257 ; Délibération, le 7/12/1636, p. 283 ; J.-F. Saintoyant, La colonisation française sous l’Ancien Régime, Paris, 1929, t. 1, p. 292 ; M. Trudel, La seigneurie des Cent-Associés, op. cit., t. 3, p. 393 ; G. Carpin, Le réseau du Canada, op. cit., p. 142 ; G. Fournier, Hydrographie, op. cit., p. 268.
Saint-Gilles, Pierre Daniau de
177Pierre Daniau ou Danian, écuyer, seigneur et châtelain de Saint-Gilles La Cove, est un cousin de Nicolas Fouquet. Son père, Josias Daniau, seigneur de Saint-Gilles-sur-Vie, est conseiller au Grand conseil en 1605. Il a épousé Anne de Maupeou, fille de Gilles de Maupeou, seigneur d’Ableiges, contrôleur général des finances, et de Marie Morelly. Un de ses parents (son frère ?), Daniau de Saint-Gilles, est conseiller au parlement de Paris. Pierre Daniau de Saint-Gilles acquiert de son cousin Nicolas Fouquet une part dans la Compagnie des îles de l’Amérique le 13 mars 1643. Il entre en 1646 au noviciat des jésuites de Paris. Il consacre alors un capital de 25000 livres à la fondation d’un collège pour les Indiens hurons.
178Sources : D. Dessert, Fouquet, op. cit., p. 132 ; C. Trani, « Les magistrats du Grand conseil au xvie siècle (1547- 1610) », dans Paris et Île-de-France, Mémoires publiés par la fédération des sociétés archéologiques de Paris et de l’Île-de-France, 42, 1991, p. 131 ; A. Duleau, « Portrait des membres du parlement de Paris… », op. cit., t. 1, p. 163 ; Délibération, le 1/04/1643, p. 447 ; L. Campeau, « La condition économique des Jésuites dans une Nouvelle-France pionnière (1625-1670) », op. cit., p. 27.
Notes de bas de page
1 Acte d’association des seigneurs de la Cie des îles de l’Amérique, Paris, le 31/10/1626, dans DT/1667, t. 1, p. 10-11.
2 Son contrat de mariage mentionne 7000 livres de participation dans la Cie des îles (Contrat de mariage de Launay Razilly, Tours, le 12//05/1629, dans Généalogie de la famille de Rasilly, op. cit., p. 355).
3 AN, MC, étude LI, 505, IAD de Fr. Fouquet, Paris, le 4/08/1640, cote 65, pas de n° de fol.
4 Il apparaît comme un associé lors de la reformation de la Compagnie en 1635 (ANOM, F2A13, Articles accordés entre les associés de la Compagnie, Paris, le 13/02/1635, p. 14).
5 Nous ne connaissons pas la date d’entrée de Mulot dans la Compagnie mais il intervient pour que son neveu, Louis Mulot, obtienne une charge aux îles en 1636 (Délibération, le 3/12/1636, p. 285).
6 Nicolas Fouquet le mentionne parmi les associés de la première heure, mais nous n’avons pu trouver trace de cet engagement (Fouq/D, t. 8, 1666, p. 56). Duret de Chevry est président de la chambre des comptes et intendant des finances, puis contrôleur général des finances en 1634. La chose est envisageable dans la mesure où son propre fils, Charles II Duret de Chevry, participe plus tard au commerce colonial canadien en acquérant une part dans la Cie des pêches sédentaires de l’Acadie (R. Challes, Mémoires. Correspondance complète, Droz, 1996, p. 377).
7 Boiteux dit que Isaac de Razilly est entré avant 1630 dans la Compagnie (L.-A. Boiteux, Richelieu « grand maître de la navigation et du commerce de France », op. cit., p. 294). Nous n’avons aucune trace de cet engagement dans la documentation. Il doit confondre Razilly et son frère de Launay Razilly.
8 AN, MC, étude LI, 499, Acte de vente, Paris, le 1/06/1638, pas de n° de fol. ; AN, MC, étude LI, 499, Acte de vente, Paris, le 1/02/1635, pas de n° de fol.
9 AN, MC, étude LI, 499, Acte de vente, Paris, le 1/02/1635, pas de n° de fol. ; AN, MC, étude LI, 500, Acte de vente, Paris, le 10/12/1638, pas de n° de fol.
10 AN, MC, étude XIX, 409, Acte de vente, Paris, le 20/02/1635, pas de n° de fol.
11 Id.
12 AN, MC, étude LI, 505, IAD de Fr. Fouquet, Paris, le 4/08/1640, cote 65, pas de n° de fol.
13 AN, MC, étude XIX, 409, Acte de vente, Paris, le 24/02/1635, pas de n° de fol.
14 AN, MC, étude XIX, 409, Acte de vente, Paris, le 3/05/1635, pas de n° de fol.
15 AN, MC, étude LI, 493, Acte de vente, Paris, le 7/03/1635, pas de n° de fol.
16 Délibération, le 4/06/1636, p. 269.
17 Délibération, le 7/12/1636, p. 283.
18 La vente se réalise le 25 janvier 1636 (Délibération, le 7/12/1636, p. 283).
19 Délibération, le 2/12/1637, p. 315-316 ; Délibération, le 6/01/1645, p. 478.
20 AN, MC, étude LI, 499, Acte de vente, Paris, le 1/06/1638, pas de n° de fol. ; AN, MC, étude LI, 500, Acte de vente, Paris, le 10/12/1638, pas de n° de fol.
21 AN, MC, étude LI, 499, Acte de vente, Paris, le 1/06/1638, pas de n° de fol. Ce sont les parts acquises par François Fouquet de Bardin-Royer.
22 AN, MC, étude LI, 500, Acte de vente, Paris, le 10/12/1638, pas de n° de fol. ; Délibération, le 5/01/1639, p. 45.
23 Le contrat est passé le 11 juillet 1639 (Délibération, le 3/08/1639, p. 361).
24 Le contrat est passé par-devant Chesneau, notaire royal à La Rochelle, le 5 février 1639 par le commandeur de La Porte, et Jacques Loyau, marchand à La Rochelle. Loyau reconnaît « n’avoir accepté ledit transport qu’à la prière et au profit du sieur, auquel il déclare que lesdites deux parts appartiennent, vu lesdits contrats et procurations dudit sieur de La Garde-aux-Vallets passée par-devant Chesneau, notaire, le 2 décembre 1641 » (Délibération, le 24/02/1642, p. 422).
25 Il est reçu dans la Compagnie le 2 mai 1640 (Délibération, le 2/05/1640, p. 391).
26 Le contrat est signé chez Richer et Parque le 5 décembre 1640 (Délibération, le 22/12/1640, p. 404).
27 Délibération, le 24/02/1642, p. 421. Le contrat est passé à Paris chez Mouffle et Chaussière le 25 janvier 1642.
28 Le contrat est signé chez Cousinet et Galloys le 16 juin 1642 (Délibération, le 26/06/1642, p. 429).
29 Le contrat est passé devant les notaires Bergeon et Cousinet le 2 janvier 1643 (Délibération, le 1er/04/1643, p. 446). Un autre contrat concerne l’acquisition par Fouquet auprès de madame de Guénégaud et de ses enfants de la somme de 1500 livres qui avait été payé à feu monsieur de Guénégaud pour monsieur de Druy par l’intermédiaire de Cavelet à cause des parts qu’il avait dans la Cie des îles de l’Amérique.
30 Le contrat est passé devant les notaires Bergeon et Cousin le 13 mars 1643. Cette part lui venait de son père François Fouquet, qui la tenait de Bardin-Royer (Délibération, le 1/04/1643, p. 447).
31 Le contrat est signé à Paris le 23 avril 1643 (Délibération, le 10/05/1643, p. 452).
32 La cession se fait en plusieurs temps. Il y a un contrat de donation fait entre vifs par Mulot au sieur de La Cour (Délibération, le 10/05/1643, p. 452). Quelques mois plus tard, le 26 septembre 1643, Mulot abandonne tous les profits par contrat passé devant Saint Vaast et Gerault (Délibération, le 7/10/1643, p. 462).
33 ANOM, F318, Mémoire touchant la propriété incommutable des terres et droits du Sr. Houel dans les isles de la Guardelouppe, fol. 31rv. Le contrat est passé devant les notaires Bergeon et Cousinet le 21 mars 1643 (Délibération, le 1/04/1643, p. 446). Il stipule que Chanut cède à Charles Houël un quarante-cinquième en la société des îles de l’Amérique qui lui appartient comme ayant droit par déclaration d’Antoine Cheffault, sieur de la Regnardière, passée par-devant les mêmes notaires le 17 mars 1643, auquel ladite 45e part avec une autre avait été vendue par Amador de Modica à Antoine Cheffault, par contrat du même jour par-devant lesdits notaires, auquel elles avaient été cédées et transportées par le sieur Loyau, bourgeois de La Rochelle.
34 Délibération, le 1/04/1643, p. 447.
35 Nicolas Fouquet avoue dans ses défenses avoir acquis les parts des héritiers de Marion, mais nous n’en trouvons pas mention dans les délibérations (Fouq/D, t. 8, 1666, p. 58).
36 Le contrat est passé devant Duchesne et Fiessé le 28 mars 1645 (Délibération, le 2/06/1645, p. 490).
37 Dutertre l’appelle Camille (DT/1667, t. 1, p. 11). Il s’agit d’une erreur comme le montrent les actes notariés.
38 Il est appelé Jean Autrin, sieur du Herteley par Joseph Bergin (J. Bergin, Pouvoir et fortune de Richelieu, op. cit., p. 66).
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