Conclusion générale
p. 583-589
Texte intégral
1Pour ses contemporains, la vente des îles par la Compagnie n’est que le dernier acte – attendu – d’une histoire écrite à l’avance, et le signe patent de son échec. L’incurie des actionnaires, leur inexpérience, leur appât du gain ne pouvaient, selon eux, que conduire à ce résultat. Mais en renversant la perspective, le montant de vente des îles de la Guadeloupe, de la Martinique et de Saint-Christophe – 221500 livres (41500 + 60000 + 120000 livres), même s’il convient de relativiser le gain pour la Compagnie car elle a beaucoup investi et que les sommes promises pour Saint-Christophe n’ont jamais été intégralement versées –, ne signifierait-il pas au contraire qu’elle a su les valoriser et révéler leur potentiel, et qui sait, réussi sa mission ? Les prix de vente, une dizaine d’années plus tard, par les seigneurs-propriétaires à la monarchie en attestent encore. L’Ordre de Malte vend ainsi Saint-Christophe pour 500000 livres en 16651. Tout est affaire de point de vue. Par ailleurs, la Compagnie des îles de l’Amérique a tout de même duré vingt-cinq ans si l’on prend en compte la Compagnie dite de Saint-Christophe qui l’a précédé, et occupe le record de longévité des compagnies du premier xviie siècle. Si un bilan doit être établi, il doit regarder la façon dont la Compagnie a satisfait à ses obligations en matière de peuplement, de défense, d’encadrement de la colonisation et de développement des cultures et du commerce. La documentation (lettres, rapports, délibérations de la Compagnie) conduit à avoir une approche nuancée des choses.
2En 1625, la France n’a pas de marine (ou presque) et pas de colonies (ou si peu). Elle n’a aucun établissement aux Antilles. Seuls quelques marins normands écument la Caraïbe en quête de navires à prendre. Ils visitent les îles, et parfois s’y installent pour cultiver du pétun. La fondation de la première compagnie en 1626 est un tournant dans la politique française, et c’est Richelieu qui en prend pleinement la responsabilité. Les Petites Antilles deviennent un objectif. La première décennie est difficile mais la reformation de la Compagnie en 1635 vise à passer à une nouvelle étape en renforçant ses pouvoirs et ses prérogatives en matière judiciaire et fiscale pour en faire l’acteur et l’ordonnateur de la vie coloniale. Sa structure s’est renforcée. Elle a désormais une direction et un secrétariat. Lors de leurs réunions mensuelles, les associés font le point sur les actions menées et à venir, dressent des perspectives, répondent aux courriers et nomment des agents. La régularité des réunions et la stabilité de l’actionnariat permettent d’envisager sereinement la poursuite de l’entreprise. Richelieu s’en remet à ses proches pour en assurer la conduite. Les associés, pleinement conscients de leurs responsabilités, comptent bien écrire en 1635 une page nouvelle de la Compagnie en mettant « en oubli tout le passé2 ». La Compagnie dispose d’une petite administration qui sur place veille à ses intérêts et au développement et à la sécurité des établissements.
3Les associés se prononcent pour une expansion territoriale mesurée et maîtrisée. Il vaut mieux, selon eux, assurer la permanence d’un établissement en le peuplant et en le défendant que se disperser. La pression des Anglais et des Hollandais pousse cependant à mener des conquêtes, mais prudemment, car ils craignent d’attiser les tensions entre les nations qui risquent d’affaiblir leurs positions. Le jeu d’équilibre est délicat. Les associés se révèlent tout à la fois diplomates et raisonnables. Cette politique est cependant contrariée par le manque de réussite des capitaines chargés les opérations. Cependant, en 1651, les îles et archipels qui sont sous l’autorité française constituent le plus vaste ensemble de la Caraïbe contrôlé par une puissance européenne3. L’implantation réussie des Français dans les îles contraste singulièrement avec les échecs répétés des différentes compagnies qui se sont succédé pour l’exploitation des Guyanes4.
4Les obligations de la Compagnie en matière de peuplement étaient d’envoyer plus de 4000 Français aux îles en vingt ans. Elle y a pleinement satisfait. Ils sont plus de 10000 au début des années cinquante. Ses receveurs dans les ports de France ont recruté de nombreux hommes et femmes qu’ils ont fait passer aux îles. Mais ces résultats en matière de peuplement doivent aussi beaucoup aux marchands et aux colons, qui, dans le cadre fixé par la Compagnie, sinon à sa demande et sous ses ordres, ont fait venir de la main-d’œuvre pour travailler sur leurs habitations. Certes, les engagés rentrent souvent en France après leurs trois années de contrat, mais le flux migratoire continu permet de maintenir une population stable. Le nombre de femmes demeure peu élevé. Mais il augmente. Les Français fondent des familles. Les premiers enfants créoles voient le jour. La société antillaise repose sur une grande diversité de conditions et d’origine. La Compagnie favorise l’arrivée d’une main-d’œuvre servile. Les esclaves noirs, présents depuis le début de l’aventure antillaise française, sont de plus en plus nombreux sur les habitations et constituent au milieu du xviie siècle la moitié de la population des îles. Le basculement démographique s’annonce.
5Le bilan économique de la Compagnie est plus contrasté. Les habitants ont défriché et mis en culture les terres. Ils travaillent le pétun, le coton, le roucou, l’indigo et un peu la canne à sucre. La production augmente. Les vivres permettent aux établissements français d’assurer leur ravitaillement. Cependant la mutation économique appelée des vœux de la Compagnie tarde à se réaliser. La filière sucrière se met timidement en place malgré les efforts déployés, les privilèges consentis et les investissements réalisés. La Compagnie ne peut pas tout. Elle ne peut imposer la conversion vers une autre économie ou la réduction du poids des commerçants hollandais. Elle a bien du mal à conduire l’économie des îles. Le monde antillais demeure un monde de petits producteurs travaillant le plus souvent seuls ou au mieux avec quelques serviteurs ou esclaves. Ils ne disposent pas de moyens financiers suffisants pour investir dans des structures de production plus importantes nécessitant davantage de terres, de matériel et de main-d’œuvre. Aussi, le pétun continue-t-il d’être la principale culture des îles. Il rapporte suffisamment aux colons pour les faire vivre, mais leur situation est parfois difficile. Les résultats économiques ne sont certes pas à la hauteur des attentes des associés qui ont injecté plusieurs centaines de milliers de livres, mais cela maintient à flot l’économie locale. Ils permettent de soutenir le trafic entre les îles et les ports français et de participer à l’intensification des échanges transatlantiques. Les navires étrangers, principalement hollandais, sont nombreux dans les havres antillais et constituent une force non négligeable pour le développement des îles.
6La Compagnie subit un échec personnel avec son habitation de la Guadeloupe. Elle a cru qu’elle allait pouvoir entraîner l’économie locale et profiter de ce nouvel élan. C’est un gouffre financier. Elle est ruinée. Les associés se sont lancés dans le sucre sans disposer de tous les éléments pour réussir. Ils connaissent certes l’évolution des cours des produits d’exportations sur les grandes places, notamment Amsterdam, pour les vendre au mieux, mais ils ne disposent pas des techniques pour en favoriser la culture et transformer les produits afin de réaliser des plus-values et d’engranger des bénéfices conséquents. Les associés sont peut-être allés trop vite et ont-ils été trop certains de leur réussite. L’échange d’information est indispensable à l’entreprise sucrière5.
7Le bilan peut paraître décevant car les attentes étaient fortes. Il n’est assurément pas à la hauteur des attentes. Mais ces résultats connaissent d’autres raisons plus générales. Le contexte économique général du xviie siècle, les ambitions et les rivalités des hommes de pouvoir et l’abandon de l’État y ont leur part. Mais la diversité des missions de la Compagnie n’a-t-elle pas aussi nui à son efficacité ? Force est de constater qu’au xviie siècle, colonisation et commerce sont indissociables. Les Hollandais de la WIC se sont ainsi implantés en Amérique du Nord (la Nouvelle-Amsterdam), aux îles et en Terre Ferme (Brésil, Guyane). La liquidation de la WIC intervient justement après la perte de ses établissements au Brésil qui seuls pouvaient lui assurer sa subsistance6. Les marchands ne conçoivent le commerce des fourrures au Québec que si le territoire est peuplé et contrôlé7. Il en va tout autrement en Orient. Les Compagnies des Indes orientales se contentent de comptoirs pour alimenter le commerce. Les distances et l’existence de forts pouvoirs locaux limitent la capacité des Européens à conquérir des territoires. Mais le veulent-ils8 ?
8La question est peut-être davantage de savoir si la Compagnie pouvait tout faire. Elle a reçu de l’État tous les pouvoirs pour mener la colonisation et dynamiser l’économie antillaise et le trafic transatlantique. Elle administre les établissements français, rend la justice, distribue des terres, lève des taxes, encadre et contrôle la production, supervise les transports. Ses agents inspectent les navires. Ils pèsent et vérifient les productions des habitants. Cette omniprésence, voire cette omnipotence, n’est pas toujours bien acceptée et conduit à des résistances qui peuvent nuire à son projet. Les habitants se méfient de la Compagnie qui selon eux ne défend que ses propres intérêts et les oublient. Certains d’entre eux avaient peut-être espéré en partant au lointain échapper à la pression de l’État qui se veut absolu. Ils n’en ont été que plus déçus. Ce sentiment nourrit les séditions et favorise les volontés d’émancipation des gouverneurs. Les habitants gardent bien des années plus tard un mauvais souvenir de la Compagnie. Le nouveau lieutenant du roi pour l’Amérique, Alexandre Tracy de Prouville, écrit au roi, quand il vient prendre possession des îles au nom de la Compagnie des Indes occidentales, que « les peuples [sont] peu persuadés des bonnes intentions de la Compagnie9 ». Après avoir visité la Martinique et établit quelques règlements, des mutineries éclatent avec les mêmes griefs. Les produits qu’on leur vend sont chers et les navires qui les ravitaillent ne sont pas assez nombreux10.
9La Compagnie des îles de l’Amérique a reçu toutes les prérogatives de l’État mais elle n’est pas l’État. Là réside sa faiblesse. Par ailleurs ses intérêts rejoignent-ils toujours ceux de la monarchie ? L’ordre des priorités n’est pas forcément identique. La monarchie néglige peut-être dans son approche la question des intérêts des particuliers qui forment la Compagnie et les aspects économiques et financiers pour ne s’attacher qu’au volet politique. La monarchie ne fixe-t-elle pas à la Compagnie comme but « la gloire de Dieu et l’honneur du royaume » et le service de l’État11 ? Assurément, avec les années les choses sont mieux comprises à Paris. Le rôle de la Compagnie et les intérêts des actionnaires sont mieux pris en considération. Un des nombreux rapports remis à Colbert déplore que les compagnies « sont préjudiciables à ceux qui y mettent leur argent12 ». Il poursuit : « on doit continuer d’en établir mais de manière néanmoins qu’elles soient si puissamment protégées et mêmes assistées de vaisseaux par le roi, que les intéressés n’y perdent pas13 ». Le mea culpa est un peu tardif. Il guidera la réflexion sur les futures compagnies.
10En 1649, les associés de la Compagnie des îles de l’Amérique, découragés, se désengagent. Ils ne savent plus comment récupérer leur mise et dégager des bénéfices. Ils ne veulent plus supporter la conduite de la colonisation. Les difficultés financières de la Compagnie, les dettes se sont accumulées, ont joué dans leur décision un rôle déterminant. L’échec de la Compagnie est avant tout la faillite d’une entreprise au sens moderne du terme. Elle n’a pu obtenir le retour sur investissement nécessaire pour poursuivre ses activités. Comme pour toutes les entreprises, les actionnaires recherchent avant tout à rentabiliser leur investissement, et à dégager un bénéfice, un profit. Ils viennent du monde des affaires. Ils ne sont guère qu’une poignée à vouloir, à l’image de Samuel de Champlain au Canada, consolider leur emprise administrative et leur pouvoir sur un territoire lointain, au détriment de toute autre considération14. Aussi les occasions de céder les îles sont-elles aussitôt saisies quand elles se présentent. Peut-être la Compagnie a-t-elle manqué de temps pour obtenir de bons résultats économiques et réaliser ses buts.
11Mais, c’est le cas de bien des entreprises en Amérique à l’époque moderne. Les premiers investissements indispensables – notamment en termes de structures – tardent toujours à produire leurs effets. Les conquistadors du Mexique et du Pérou se sont eux aussi endettés pour imposer la loi espagnole. Ils n’en ont reçu que quelques honneurs et quelques terres. Beaucoup se sont ruinés dans cette aventure15. La Conquête et la colonisation ne sont pas des entreprises qui économiquement sont rentables, du moins à leurs débuts. Mais elles suivent d’autres buts, éminemment plus politiques qui ne se comptent ni en réaux ni en livres tournois, qui sont la puissance et la gloire. Les compagnies du xviie siècle comme les conquérants du siècle précédent s’avèrent la solution la plus efficace et la plus rentable pour la monarchie d’affirmer son autorité au lointain. Il apparaît à la lecture des documents ministériels que la Compagnie des îles de l’Amérique fut pour la monarchie une bonne affaire. L’auteur du rapport remis à Colbert dont nous avons parlé plus haut souligne d’ailleurs, de façon un peu cynique, que : « [les compagnies] sont très avantageuses à l’État (ainsi qu’il a été dit) et […] le bien qui en revient est un bien général qui est incomparablement plus considérable que le préjudice que cela peut causer à quelques particuliers16 ».
12Les raisons des difficultés des compagnies sont donc profondes et touchent à l’essence même de la politique suivie par le pouvoir et posent la question de leur place dans le schéma institutionnel et le projet de l’État. Mais y a-t-il à cette époque un projet colonial en France ? Il semble plutôt qu’il se construise au fur et à mesure des conquêtes et des navigations. Cependant, la réflexion sur les colonies s’aiguise. Les mémoires qui arrivent sur les bureaux des ministres esquissent des orientations et des pistes nouvelles. L’un des associés de la Compagnie des îles de l’Amérique, Pierre Chanut, est très écouté dans les sphères étatiques. Il souligne l’intérêt que les possessions ultra-marines peuvent avoir au niveau démographique. Il envisage très clairement les îles comme un déversoir démographique car « après les longues paix, il est nécessaire que les grands États aient des lieux de décharge où envoyer la surcroissance du peuple que le pays ne peut plus porter17 ». Un rapport de 1670 espère que l’augmentation du « nombre des habitants dans toutes les îles […] entraîne après soi l’augmentation de la consommation des marchandises de l’ancienne France, et celle de la culture de la terre qui tire aussi après soi, celle des denrées qu’elle produit, et ces deux doivent produire la richesse et les avantages de la compagnie18 ».
13Les compagnies ne sont pas aux yeux de la monarchie un modèle obsolète. Elles demeurent au cœur de son dispositif économique et colonial. L’instauration du régime des seigneurs-propriétaires ne consacre pas une nouvelle politique du pouvoir en la matière. Les raisons du moment – l’instabilité tant aux Antilles qu’en France avec la Fronde – ont conduit à ce choix par le pouvoir plutôt qu’à une reprise en main. Ce n’est en rien une politique. Les seigneurs-propriétaires sont un intermède qui clôt un cycle et en annonce un nouveau. Les troubles persistants à la Martinique après la mort de du Parquet en 1658, et à la Guadeloupe, malgré les tentatives d’accommodements entre Charles Houël et son beau-frère puis son neveu, voient les critiques contre ce régime se faire de plus en plus nombreuses. Pierre Chanut préconise de mettre fin au régime des seigneurs-propriétaires19. Le gouvernement du comte de Cérillac à la Grenade est lui aussi sévèrement critiqué20. Ils ont trop de pouvoirs. L’idée d’une nouvelle compagnie revient. Mais les ambitions françaises sont plus fortes. Le rôle de l’État est affirmé. Le cardinal de Mazarin, Nicolas Fouquet, Jean-Baptiste Colbert rêvent de monter une compagnie générale. Elle voit le jour en 1664, c’est la Compagnie des Indes occidentales21. Colbert espère y faire entrer les marchands. Ces derniers se montrent cepedant réticents à se placer sous l’autorité de l’État. Mais a-t-on vraiment tiré les conclusions des revers précédents ? En Angleterre, à la même époque, des ambitions du même ordre s’affirment. Plusieurs projets pour la formation d’une grande compagnie pour les Indes occidentales sont élaborés22. La réussite des compagnies hollandaises, notamment aux Indes orientales, invite les autres nations à les imiter en espérant les mêmes résultats.
14La Compagnie des îles de l’Amérique a été un acteur essentiel de la construction de l’espace atlantique dans le premier xviie siècle et a posé les jalons de la présence française dans la Caraïbe. Elle laisse, si nous nous situons dans la perspective coloniale, un héritage important : des îles explorées, des habitants installés, des terres cultivées, des équipements construits, une société en gestation, qui sera repris et poursuivi par les seigneurs-propriétaires puis par la Compagnie des Indes occidentales. La fin de la Compagnie des îles de l’Amérique signe la fin d’un cycle avant de voir une nouvelle étape franchie. Les rivalités entre les puissances et l’affirmation de l’État nécessitent dans la seconde moitié du xviie siècle une reprise en main sous son autorité. La Compagnie des îles de l’Amérique a profondément marqué le paysage commercial français au point de servir de modèle à son tour aux nouvelles entreprises fondées à l’époque de Mazarin durant la décennie suivante comme la Compagnie de Madagascar et la Compagnie de Chine.
15La page écrite par la Compagnie des îles de l’Amérique apparaît aux yeux même des observateurs du xviie siècle et du xviiie siècle comme essentielle à l’affirmation des prétentions françaises, « il est vrai que la plupart des particuliers qui ont commencé les établissements des îles et du Canada n’y ont pas trouvé leur compte, mais il est vrai que voilà de puissantes colonies bien établies où il se fait un commerce de plus de 500 navires par an, savoir plus de 200 dans les îles » est-il écrit dans un rapport ministériel en 167023. L’action de la Compagnie a finalement assuré la gloire du roi à peu de frais. Dernis poursuit dans le même esprit en 1742 dans son Histoire des compagnies que c’est à la Compagnie de Saint-Christophe « que l’on doit toutes les colonies françaises de ces îles24 ». Voilà son héritage.
Notes de bas de page
1 Délibération de la Cie des Indes occidentales, Paris, le 8/07/1665, dans DT/1667, t. 3, p. 250 ; ANOM, F3 53, Arrêt du conseil d’État, Saint-Germain-en-Laye, le 27/08/1668, fol. 25.
2 Délibération, le 07/05/1636, p. 261. L’expression « mettre en oubli tout le passé » est employée par les associés à propos des comptes de la Compagnie précedente dite de Saint-Christophe, qu’ils ne veulent pas vérifier, pour repartir sur de nouvelles bases. Ils n’exigent ainsi « aucun paiement du passé ».
3 Ce ne sont pas moins de dix-huit îles et archipels qui sont sous l’autorité française assure Pelleprat (ARSI, Gallia, 106, Pelleprat à G. Nickel, Toulouse, le 1/11/1655, fol. 294r-296v). Jean Hallay n’en compte que douze ou quatorze en 1657 dont certaines sont totalement désertes (BnF, coll. Moreau, n° 841, J. Hallay, Relation des Isles de la Martinique et de Saint-Christophle, fol. 159r).
4 Ph. Haudrère, L’empire des rois, op. cit., p. 48-49 et 120-121 ; M. Devèze, Antilles, Guyanes, la mer des Caraïbes, op. cit., p. 122-127 et 129.
5 Les chroniqueurs soulignent que les habitants des Antilles ont développé la production de sucre et fait du sucre blanc quand ils ont disposé d’instructions venant du Brésil (DT/1667, t. 1, p. 460 et suiv. ; R. Ligon, Histoire de l’isle des Barbades, op. cit., p. 140-141).
6 Les investissements de la WIC au Brésil chutent après 1644. Les Portugais reprennent l’offensive. En 1654, Recife tombe. La paix est signée en août 1661 avec les Portugais (F. Mauro, M. de Souza, Le Brésil du XVe siècle à la fin du XVIIIe siècle, op. cit., p. 98). La WIC est déclarée en banqueroute en 1674. Une nouvelle compagnie est alors formée (P. Emmer, « The West India Company, 1621-1791 : Dutch or Atlantic », op. cit., p. 81).
7 B. G. Trigger, Les Indiens, la fourrure et les Blancs, op. cit., p. 433.
8 Les conquêtes des îles de l’océan indien (Madagascar, Bourbon) par les Français n’ont pas été de grandes réussites au xviie siècle (Ph. Haudrère, L’empire des rois, op. cit., p. 135-136 et 140-141).
9 Tracy au roi, dans DT/1667, t. 3, p. 112-113.
10 DT/1667, t. 3, p. 219, 224-234 et 238 et suiv. ; Avis de M. de La Barre, la Martinique, le 20/06/1665, dans DT/1667, t. 3, p. 234 et suiv. ; Relation de ce qui s’est passé dans les îles et terre ferme de l’Amérique, op. cit., 1re partie, p. 27-31. Le dominicain Dutertre écrit à propos des séditieux : « il ne faut point chercher d’autres sources aux soulèvements de la Martinique, que l’aversion qui a été inspirée aux peuples contre la Compagnie », (DT/1667, t. 3, p. 242).
11 ANOM, F2A13, Contrat du rétablissement de la Cie des îles de l’Amérique, Paris, le 12/02/1635, p. 12 ; ANOM, F2A13, Contrat entre la Cie et le cardinal, Paris, le 29/01/1642, p. 41.
12 ANOM, F2A11, Mémoire sur ce qui s’est passé en France depuis environ soixante-dix ans au sujet des compagnies, pas de n° de p.
13 ANOM, F2A11, Mémoire sur ce qui s’est passé en France depuis environ soixante-dix ans au sujet des compagnies, pas de n° de p.
14 B. G. Trigger, Les Indiens, la fourrure et les Blancs, op. cit., p. 433.
15 B. Grunberg, L’univers des Conquistadores, Paris, L’Harmattan, 1993, p. 75.
16 ANOM, F2A11, Mémoire sur ce qui s’est passé en France depuis environ soixante-dix ans au sujet des compagnies, pas de n° de p.
17 BnF, ms fr. 17964, Chanut à Lionne, le 5/09/1648, fol. 661v-667. Pub. dans A. Ojardias, « Un diplomate riomois au xviie siècle », op. cit., p. 190.
18 ANOM, F353, Principaux points auxquels il est nécessaire que les directeurs de la Cie des Indes occidentales qui passent dans les isles de l’Amérique suppliquent, Saint-Germain-en-Laye, le 26/02/1670, fol. 36r.
19 Ph. Boucher, « Comment se forme un ministre colonial… », op. cit., p. 439. Un mémoire au titre évocateur traduit bien les aspirations des conseillers du pouvoir (ANOM, C8B1.1, doc 9, Mémoire sur les moyens de retirer les iesless des mains des propriétaires privés, le 18/10/1662, pas de n° de fol). Lefebvre de La Barre attaque avec virulence le gouvernement de la générale du Parquet (Relation de ce qui s’est passé dans les îles et terre ferme de l’Amérique, op. cit., 1re partie, p. 13). Colbert entend reprendre le contrôle des îles car il trouve que les gouverneurs ont « trop d’autorité » (Colbert au comte d’Estrades, le 27/07/1663, dans Correspondance administrative sous le règne de Louis XIV, op. cit., t. 3, p. 339).
20 Tracy au roi, dans DT/1667, t. 3, p. 108.
21 Pierre Chanut participe peut-être d’une façon plus ou moins formelle aux grandes consultations qui vont présider à la constitution de la nouvelle Cie des Indes occidentales. Son avis est en tout cas recherché par les ministres sur les questions commerciales (BnF, Cinq-Cents Colbert, 204, Advis de M. Chanut pour le commerce, pas de date. Pub. dans A.-E.-C. Dareste de La Chavanne, Histoire de l’administration en France, op. cit., t. 2, p. 370-373).
22 Propositions for erecting a West India Company and better serving the interests of this Commonwealth in America (R. S. Dunn, Papers relating to the English Colonies in America and the West Indies 1627-1699 in the Bristish Library. Egerton Mss 2395, Microform Academic Publishers, 2006, p. 6). En septembre 1637, un projet prévoit un capital de 200000 livres, et une direction constituée d’un gouverneur assisté d’un conseil siégeant à Londres. Cette compagnie devra prendre des territoires, construire des bateaux, armer les habitants, et faire du commerce (Propositions for a West India Company, septembre 1637, dans CSP, t. 1, p. 257 ; Demonstration of the right of the King of Great Britain to recet an English West India Company, 1637, dans CSP, t. 1, p. 257).
23 ANOM, F353, Principaux points auxquels il est nécessaire que les directeurs de la Cie des Indes occidentales qui passent dans les isles de l’Amérique suppliquent, Saint-Germain-en-Laye, le 26/02/1670, fol. 35-38.
24 ANOM, F2A12, Dernis, Histoire abrégée des Compagnies de commerce qui ont esté établies en France depuis l’année 1626, p. 3.
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