Introduction à la troisième partie
p. 183
Texte intégral
1Les remarques de la partie précédente ont permis de dégager les grands caractères des structures seigneuriales à la fin du Moyen Âge. Les deux parties suivantes (troisième et quatrième parties) ont pour objectif de mettre en perspective les caractéristiques déjà dégagées dans le temps long, afin de voir les principales articulations et les ruptures. Les changements qui s’opèrent à la fin du xive siècle, à relier aux événements de la guerre de Succession de Bretagne, perdurent et s’amplifient dans la première moitié du xve siècle, justifiant pleinement l’étude d’un vaste ensemble chronologique englobant le xive siècle et la première moitié du siècle suivant. L’unité de temps s’avère indispensable pour envisager l’ampleur et les bouleversements de la fin du xve siècle.
2La guerre de Succession de Bretagne (1341-1365) marque un premier temps dans cette chronologie de la fin du Moyen Âge avec des conséquences disparates selon les territoires de Bretagne méridionale. De profondes recompositions sont introduites dans les campagnes avec le développement de nouveaux modes de faire-valoir. Les difficultés perdurent après la fin officielle du conflit, ce qui oblige les seigneurs et les sieurs à mettre en œuvre de timides changements. Il y a donc un avant et un après bien que les structures générales n’évoluent guère (chapitre VI).
3La première moitié du xve siècle offre une pause, une parenthèse en quelque sorte, dans cette chronologie avec la stabilité politique relative du règne du duc Jean V. Par ses habiles manœuvres diplomatiques, entre France et Angleterre, celui-ci permet au duché de se reconstruire peu à peu, ce qui ne manque pas de profiter aux campagnes. L’économie et les structures agraires se trouvent elles aussi rétablies dans leurs fondements. Des opérations de reconstruction et de réaménagement sont entreprises, qui s’avèrent longues et difficiles à concrétiser. Le poids des difficultés de la période précédente, visible en particulier à travers l’étude des friches, se fait encore ressentir et incite les seigneurs à mettre en place de nouvelles stratégies (chapitre VII).
4La géographie des structures et des prélèvements tels que nous pouvons les observer aux xive et dans la première moitié du xve siècle présente un autre éclairage, complémentaire et synthétique. En se replaçant dans une perspective de temps long, quelques évolutions se dessinent que nous ne pourrions distinguer autrement. La première moitié du xve siècle est, de ce point de vue, une période charnière avec la mise en place de caractéristiques qui s’affirment encore plus dans la seconde moitié du siècle, qui ne peuvent être comprises sans un examen de cette période (chapitre VIII).
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