Les hommes d’Église, les étrangers et la diversité culturelle à Lunéville sous le règne de Léopold
p. 61-72
Texte intégral
1Lunéville, lieu de séjour de la cour ducale depuis le xive siècle devenu résidence de la cour de Léopold au début du xviiie siècle, est aussi une ville marquée par la présence de nombreux établissements religieux, ce qui n’est guère étonnant dans une Lorraine frontière de catholicité et composante importante de la « dorsale catholique » définie par René Taveneaux1.
2En effet, outre la chapelle du château et son personnel, on dénombre, en 1729, à la mort de Léopold, 10 clochers à Lunéville et dans les proches environs. Les plus importants sont ceux de l’église paroissiale Saint-Jacques, attestée dès le xiie siècle et de l’abbaye Saint-Remi dont elle dépend : cette dernière est la plus ancienne institution religieuse de la ville, fondée à la fin du xe siècle et occupée depuis 1130 par des chanoines réguliers2, réformés en 1623 par Pierre Fourier. Deux ans plus tard, le religieux en fit le centre de la congrégation de Notre-Sauveur rassemblant toutes les abbayes de chanoines réguliers de Lorraine et s’étendant même en Valais et en Val d’Aoste. Cette abbaye gérait également le seul collège de la ville refondé par Léopold à la fin de son règne3. Deux couvents d’hommes ont été bâtis au xviie siècle : les Minimes en 1620 et les Capucins en 16334. En 1707, Léopold a établi des Carmes en bordure de la place Saint-Léopold, à l’entrée de la ville depuis Nancy, tandis qu’il avait fondé, un an plus tôt, un hôpital Saint-Jacques qu’il confia à des sœurs de Saint-Charles de Nancy5 ; celles-ci venaient s’ajouter à deux autres communautés de femmes déjà présentes en ville : des sœurs grises, qui habitaient depuis 1492 près du château (à l’emplacement du théâtre actuel) et qui furent déplacées par Léopold en 1712 à l’entrée de la rue de Viller, et des sœurs de la congrégation de Notre-Dame, appelées par saint Pierre Fourier qui prirent place dans la Grand’rue (actuelle rue de la République)6. Léopold souhaitait installer à Lunéville un grand monastère bénédictin : son projet aboutira après sa mort avec la refondation du monastère du Léomont remontant au xie siècle et la création du monastère de Ménil. Enfin, pour terminer ce tour d’horizon, il convient de signaler, à proximité de la ville, les ermites de Sainte-Anne installés à la fin du xviie siècle par Michel Legrand sur un promontoire dominant le confluent de la Meurthe et la Vezouze, et enfin, près du village de Moncel (qui relève de la paroisse de Lunéville), les Cisterciens de Notre-Dame de Beaupré, une ancienne abbaye datant du xiie siècle, nécropole des ducs de Lorraine au Moyen Âge, réformée en 1710 par l’abbaye d’Orval à l’instigation de Léopold7.
3Ce panorama est révélateur de la forte proportion d’hommes d’Église pour une population lunévilloise estimée à 9000 habitants à la mort de Léopold8. Mais cette population est relativement mouvante, puisque la ville a accueilli des Tyroliens ayant suivi le duc de Lorraine depuis Innsbruck et surtout de nombreux étrangers de passage à la cour pour des raisons diplomatiques, économiques, culturelles, et qui ont créé à Lunéville un climat de multiculturalisme. Mais quelle place les hommes d’Église ont-ils tenue dans ce climat ? ont-ils participé à ce multiculturalisme ? Comptaient-ils des étrangers dans leurs rangs et, le cas échéant, comment les accueillaient-ils ? Inversement, ces étrangers participaient-ils à la vie religieuse lunévilloise ?
Un recrutement essentiellement lorrain
4Lorsque l’on examine la composition des communautés religieuses lunévilloises, on est d’abord surpris de constater que les étrangers sont peu nombreux et que le recrutement est essentiellement lorrain. C’est d’abord le cas du personnel de la chapelle ambulatoire qui suit le duc dans ses déplacements mais séjourne souvent au château de Lunéville. À sa tête, la charge de grand aumônier n’est détenue sous Léopold que par des Lorrains : François de Riguet, Antoine Fournier, puis Hyacinthe de Tornielle. Deux d’entre eux appartiennent à des familles d’origine italienne mais depuis longtemps installées en Lorraine. François de Riguet, né à Nancy, descend d’une famille du Piémont venue en Lorraine au xve siècle et Hyacinthe de Tornielle, des Tornielli attestés à Novare au xiie siècle et arrivés en Lorraine à la fin du xvie siècle pour s’établir à Velaine-en-Haye et à Gerbéviller9. Parmi les aumôniers ordinaires du duc, on trouve aussi des Lorrains et des Barrois, tels Jean-Claude de Bouzey natif de Ligny-en-Barrois, ainsi que François de Riguet. En revanche, les confesseurs sont surtout des étrangers, notamment le père Creitzen, puis le père Haan, de langue germanique. Il en est de même chez les prédicateurs de la cour, qui sont souvent des religieux de passage, appartenant aux divers ordres issus de la réforme tridentine, comme le célèbre oratorien Jean-Baptiste Massilon, mais avec une prédominance de Jésuites dont les pères Daubenton, la Ferté, Catalon, Ségaud, Guidert, et Sommier devenu grand-prévôt de Saint-Dié. Outre les pères Creitzen et Haan, d’autres prédicateurs allemands sont signalés, ainsi Richard, ce qui atteste bien une présence germanophone auprès de Léopold10.
5À la chapelle interviennent aussi des Minimes, chargés de célébrer des messes et d’assurer des temps de prières, et à moindre titre des Capucins et des Carmes, qui sont présents sur le tableau de Claude Jacquard immortalisant le mariage de Marie-Anne de Lunati-Visconti et du prince Esterhazy en décembre 173411 ; leurs couvents sont en effet géographiquement proches du château et fréquentés par le duc Léopold et ses familiers. Or, ces religieux appartiennent à des ordres supranationaux dont le recrutement hétéroclite entraîne des circulations d’une région à l’autre. Toutefois, chez les Carmes des duchés la coexistence de plusieurs nationalités a posé régulièrement des problèmes et des conflits violents ont eu lieu à Nancy, opposant Français et Lorrains, ceci d’autant plus que les couvents lorrains dépendent de la province de Paris (ce n’est qu’en 1740 qu’ils intégreront une province lorraine autonome sous le vocable symbolique de Saint-Nicolas). Les conflits furent fréquents au début du xviiie siècle : le Factum circa divisionem conventum Lotharingiae ab aliis conventibus provinciae Parisiensis du 15 avril 1712 fait état de discordes au sein de couvents lorrains, et notamment à Nancy, où les Parisiens sont traités « d’étrangers, voleurs, espions, tyrans, séditieux et factieux12 ». Des tensions du même type existent chez les Récollets. Pour éviter que ces litiges n’atteignent Lunéville, Léopold a imposé une règle lors de la fondation du couvent des Carmes en 1707 : le prieur devait être « originaire de ses estats13 », autrement dit Lorrain ou Barrois. Mais on ne sait si cet impératif valait aussi pour le reste de la communauté : une liste des religieux figure dans les archives du couvent pour 1710 mais beaucoup ont un nom de religion comme « Thomas de Jésus », « Nicolas de saint Joseph », « Léopold de saint Charles »… ce qui rend difficile une étude sur leur origine géographique, même si ces noms semblent se rattacher à la culture lorraine. On a ainsi l’impression qu’il s’agit surtout de Lorrains, comme c’est le cas pour les couvents d’autres ordres de la Réforme catholique dans les duchés, tels les Récollets ou les Cordeliers pour lesquels Léopold avait demandé, aussitôt arrivé en Lorraine, de ne « plus incorporer de religieux étrangers14 ».
6Quant aux couvents féminins, les sources font défaut, mais hormis mère Marie-Léopold Desjardins native d’Innsbruck entrée chez les sœurs de Notre-Dame de Lunéville parce que son père, garde du corps du duc Léopold, avait suivi ce dernier à son retour d’exil15, les autres noms de religieuses glanés dans les archives concernent des Lorraines, notamment chez les sœurs grises16 ou les sœurs de Saint-Charles, qui attirent avant tout des vocations locales, sans doute impulsées par Barbe Barthélemy, la supérieure de Nancy entourée d’une fama sanctitatis : cet ordre religieux est ainsi particulièrement lié à la Lorraine et au pouvoir ducal, et ce n’est qu’en 1721 que Léopold autorisa les sœurs à sortir de Lorraine17.
7Quant aux abbayes traditionnelles de Lunéville, elles sont davantage connues grâce à des sources mieux conservées et plus abondantes. Pour l’abbaye Saint-Remi, traditionnellement en relation étroite avec le château, une confirmation de baux donne des listes de religieux en 1704 : sur dix présents, huit sont des Lorrains. Le recrutement est très local puisque sept sont issus du diocèse de Toul, des environs de Lunéville, Nancy, Bar-le-Duc et des Vosges, un seul étant Verdunois. Parmi les deux restants, notons tout de même la présence d’un Liégeois, Paschase Rigaud, qui occupe la fonction importante de prieur, c’est-à-dire la deuxième position au sein du monastère, mais l’origine géographique du dernier chanoine, Claude Larchot, reste inconnue18.
8Les cisterciens de Beaupré, bénéficiant depuis plusieurs siècles de protections des ducs de Lorraine et plus spécialement de celle de Léopold qui contribue à restaurer leur monastère entre 1702 et 1715, font davantage place à un recrutement extérieur à la Lorraine. Cette situation s’explique par l’histoire de la communauté, réformée en 1710, à l’initiative du duc Léopold, par des moines venus de l’abbaye d’Orval au diocèse de Liège et restée en lien avec celle-ci. En 1724, Beaupré compte 22 religieux : 7 au moins sont originaires des Pays-Bas méridionaux. Il s’agit de l’abbé Anselme de Bavay natif du Chasselet dans la province de Liège, du prieur Remotter issu des Ardennes Belges, et de 5 autres moines aux noms à consonance flamande19.
9Beaupré est cependant l’exception qui confirme la règle car les religieux lunévillois sont essentiellement des Lorrains ou des Barrois, qui sont toutefois confrontés à la présence d’étrangers au sein de la cour. Mais comment se comportent-ils à leur égard ?
Les religieux et l’accueil des étrangers
10En fait, suivant les règles canoniques remontant à Latran IV et confortées par le concile de Trente, c’est vers la paroisse Saint-Jacques, la seule de la ville, que les étrangers présents à Lunéville se tournent : c’est en effet l’unique église qui possède les fonts baptismaux et où est donc administré le baptême, mais aussi la seule où l’on peut se marier. Sous Léopold, attaché au maintien des droits paroissiaux, aucun baptême n’a eu lieu dans la chapelle du château, ni aucun mariage. Par la suite, sous les régences d’Élisabeth-Charlotte (mars-novembre 1729 et avril 1731-avril 1737), des mariages, notamment ceux de ses filles d’honneur, auront lieu à la chapelle du château, ainsi que quelques baptêmes, et ces cérémonies seront plus nombreuses encore sous Stanislas20.
11De ce fait, lorsqu’on examine les registres paroissiaux de Saint-Jacques, on relève un certain nombre de mariages où l’un des époux au moins est un étranger : c’est le cas de Joseph Schettel, « chargeur d’armes » du duc Léopold originaire du Tyrol21 et de l’Italien Sonini dont les parents habitent Rome, mais qui est dit « demeurant en cette paroisse depuis plusieurs années22 ». Les baptêmes d’enfants nés à Lunéville de parents étrangers sont bien plus nombreux : les droits paroissiaux sont ainsi largement appliqués. Plusieurs baptêmes concernent des enfants de proches de Léopold, issus de famille de la noblesse Italienne, ayant suivi le prince depuis l’Autriche et exerçant de hautes fonctions à la cour de Lorraine, comme Ferdinand marquis de Lunati Visconti23, Sylvestre de Spada24, et Louis de Ferraris25. En dehors de ces fils et filles de dignitaires de la cour, trois enfants de parents suisses ont été portés sur les fonts baptismaux de Saint-Jacques : Gabrielle, fille de Nicolas François Ferdinand Schmidt, baron de Lewenfeld (12 juillet 1709), Marie-Anne (8 août 1720) et Fridolin-Léonce (1er avril 1728) nés d’Alphonse François Pfiffer d’Altishofen et de Marie-Anne d’Almendre du canton de Lucerne26.
12Les sépultures présentent plus de diversité : en théorie, la paroisse a le monopole des sépultures, mais il est possible de se faire inhumer hors de ce cadre, à condition que la cérémonie d’enterrement ait lieu à Saint-Jacques. En ce qui concerne les étrangers, on trouve peu de sépultures dans le cimetière ou l’église paroissiale en dehors de l’Irlandais Félix O’Nell († 20 septembre 1710) ou du sieur de Morandy († 7 janvier 1712), maître d’armes des pages venu du nord de l’Italie27. Des personnages plus aisés se font inhumer à l’abbatiale Saint-Remi, traditionnellement liée aux élites de la ville, tels que Jean Austetzk, « écuyer sire de Furstemberg en Bohême, gouverneur de Monsieur le comte d’Hamilton, gentilhomme de l’Académie » (29 septembre 1709) et Isabelle « marquise de Hoensbrouck, femme d’Honoré Henri Arnould marquis du Châtelet, conseiller d’État de SAR » (3 juin 1713)28. La proximité géographique semble aussi jouer. Ainsi, le couvent des Carmes, voisin des cadets-gentilshommes, de l’Académie équestre et des pages, accueille les sépultures de proches de ces institutions militaires comme le sieur Del Parigot († 3 juin 1720), maître d’armes des pages, dont le nom rappelle son origine étrangère, sans qu’elle ne soit connue. On trouve aussi quelques gradés d’origine française, tel que Pierre-Nicolas Terver († 15 décembre 1713), lieutenant, né dans la paroisse de Saint-Jean en Grève à Paris, ainsi que Jean-Louis Quirin († 23 août 1725) chevalier de Marsannes, originaire de la Drôme29. C’est dans cette église que sera inhumé en 1733, quelques années après la mort de Léopold, Paul Héré, originaire du Tyrol, père d’Emmanuel (qui choisira aussi ce lieu de sépulture en 1757) : les Héré ont certes des biens fonciers dans les environs des Carmes, mais ils ont aussi contribué à construire ce couvent puis à l’embellir, ce qui explique en partie la présence de leurs sépultures, car on n’y relève pas d’autres tyroliens. Ajoutons que les enfants d’étrangers, quelle que soit leur origine, morts peu après leur naissance ou dans leur petite enfance, sont plutôt ensevelis chez les sœurs grises, tels Léopold-Clément fils de Louis comte de Ferraris (1er décembre 1721) âgé de 4 ans et Guido fils de Philippe de Kinigl, comte de Mauléon, « premier écuyer SAR » décédé à 15 jours (17 juillet 1728)30. Leurs parents qui n’avaient pas de tombes familiales à Lunéville ont sans doute considéré qu’un couvent de femmes était peut-être plus approprié à veiller sur les corps de leurs « petits anges ». En effet, les habitants de la ville choisissaient plutôt de faire reposer leurs enfants dans les tombes de famille à la paroisse ou à Saint-Remi. On remarque enfin que parmi ces sépultures d’étrangers ne figurent guère de tombes de personnages de premier plan, ce qui laisserait penser que Lunéville reste malgré tout considérée comme une petite ville, même si elle est la résidence de la cour. Ainsi, le comte de Carlingford, irlandais, chevalier de la Toison d’or, surintendant des finances, grand maître d’hôtel, très respecté à la cour, meurt à Lunéville en 1704, quatre ans après son épouse, et tous deux sont enterrés à Nancy dans l’église des Cordeliers31. De même, Louis de Ferraris, qui meurt à Lunéville le 3 avril 1733, est inhumé à Frouard le lendemain32.
13Dans ces relations avec les établissements religieux lunévillois, il convient de faire une place particulière aux membres de l’académie équestre : les textes réglementaires révèlent qu’ils avaient une chapelle, qu’en 1727-1730 leur précepteur est l’abbé Parizet33, mais les comptes ne livrent pas de noms d’aumônier. Dans l’emploi du temps, il était prévu un temps de prière le matin et le soir et de faire maigre le vendredi. Or, l’académie accueille des Anglais et des Allemands, qui sont protestants, luthériens ou anglicans. Visiblement, cela ne posait alors guère de problème, à partir du moment où ceux-ci acceptaient de consommer du poisson le vendredi. Par la suite, le règlement des cadets-gentilshommes institué par Stanislas et le duc Ossolinksi sera à cet égard beaucoup plus strict, insistant davantage sur les exercices spirituels, le catéchisme, le rôle de l’aumônier, mais il est vrai que les recrues seront alors toutes catholiques (Lorraines et Polonaises)34.
14Un autre critère de l’accueil des étrangers à Lunéville concerne la fréquentation des confréries : on sait qu’il y en existait d’anciennes encore actives, tandis que de nouvelles avaient été fondées sous Léopold, comme celles du Rosaire et des agonisants à Saint-Remi, de Notre-Dame du Mont Carmel aux Carmes35, de l’Ange gardien et Notre-Dame des ermites36 aux Minimes. Malheureusement, aucune liste des membres n’a été conservée. D’une manière générale, les Minimes renouvellent les dévotions et instituent des adorations du Saint-Sacrement et des prières des 40 heures. Les Carmes de Lunéville organisent en 1727 d’importantes fêtes pour la béatification de saint Jean de la Croix au cours desquels des miracles se seraient produits37. De leur côté, les sœurs de Notre-Dame mettent en place en 1731 un somptueux triduum pour la béatification de Pierre Fourier. Mais pour ces diverses cérémonies aucun détail sur la fréquentation ne subsiste.
15Les Mémoires de Jamerey Duval rapportent que le marquis de Lunati Visconti se rendait chez les ermites de Sainte-Anne38, tandis que les lettres d’Élisabeth-Charlotte à la marquise d’Aulède indiquent que le marquis de Spada fréquentait le couvent des Capucins proche de son hôtel : en décembre 1727, il y fait dire des prières pour la santé du prince Charles-Alexandre39. Mais ce ne sont que des mentions fragmentaires.
16Le dernier critère d’appréciation porte sur les donations (rentes, bienfonds, objets de culte, statues, tableaux) et fondations pieuses (messes, chapelles). Celles-ci ont hélas laissé relativement peu de trace au xviiie siècle. Néanmoins, il s’avère qu’à Saint-Jacques les bienfaits émanent surtout du duc et de son épouse, des Beauvau-Craon, des Lambertye, Alliot et Happoncourt40, tandis que chez les Minimes il s’agit plutôt des bourgeois ou de petits aristocrates de Lunéville et des environs41. Des remarques similaires peuvent être faites pour l’hôpital Saint-Jacques confié aux sœurs de Saint-Charles et administré par l’abbé de Saint-Remi42. Il semblerait que les étrangers réservent leurs générosités à d’autres établissements religieux que ceux de Lunéville : tel semble être le cas de Louis de Ferraris qui, en août 1721, est parrain d’une cloche à Gondrecourt et se fait inhumer à Frouard : il n’a guère laissé de traces, comme s’en étonnait déjà l’abbé Choux dans un article qu’il avait consacré à cette famille en 1976. L’auteur se demandait si Louis de Ferraris s’était vraiment intégré à la société locale, même s’il avait épousé une noble lorraine Anne-Thérèse de Fontette43.
17Ainsi, les contacts noués par les hommes d’Église lunévillois avec les étrangers semblent très ponctuels, parce que ceux-ci ne souhaitaient pas, semble-t-il, s’impliquer localement. Ces religieux, essentiellement lorrains ou barrois, ne sont pour autant pas fermés sur l’extérieur, mais cette ouverture se situe à un autre niveau.
Une ouverture culturelle et spirituelle sur l’étranger
18Les hommes d’Église lunévillois font en effet appel à des artistes étrangers. Dans l’actuelle église Saint-Jacques un tableau venant de l’ancienne paroisse passe pour avoir été commandé au peintre Van Schuppen actif à la cour de Léopold : il représente la Vierge à l’Enfant transmettant le Rosaire à saint Dominique et à sainte-Catherine de Sienne et aurait été commandé par la confrérie du Rosaire. Cette même église renferme une Sainte famille avec saint Ignace de Loyola et des anges, aujourd’hui attribuée à Paolo Pagani, un peintre lombard de la fin du xviie et du début xviiie siècle44.
19L’hôpital où vivent les sœurs de Saint-Charles, fondé en 1706 et dont l’église a été consacrée en 1708, comporte un cloître à l’italienne à deux étages dont on ignore l’architecte. Certes les travaux ont été financés par le duc de Lorraine qui l’inclut dans un programme d’urbanisme, en le situant à l’intersection des deux grands axes d’entrée dans la ville, mais ils révèlent la présence d’artistes étrangers au sein des institutions religieuses.
20Cependant pour les chanoines de Saint-Remi les contacts avec l’étranger ont aussi lieu dans un autre cadre : celui des voyages qu’ils sont amenés à entreprendre fréquemment. En effet, la congrégation de Notre-Sauveur dont ils font partie s’est étendue en Valais et en Val d’Aoste : ils assurent la direction du collège d’Aoste (jusqu’en 1748) et de la cure de Verrès (jusqu’en 1719). L’enseignement est dispensé par des chanoines de Notre-Sauveur envoyés à tour de rôle pour des périodes de deux ou trois ans. Lorsque l’on examine la composition de la communauté lunévilloise, on se rend compte que la moitié des religieux ont déjà séjourné à Aoste (6 sur 11) et surtout ceux exerçant une fonction (prieur, sous-prieur, curé), comme si cette contrée était une étape obligée dans une carrière au sein de l’ordre45. Il en résulte que les chanoines de Lunéville connaissent bien l’Italie et notamment le Val d’Aoste et que des navettes régulières ont lieu entre Lunéville et Aoste, en particulier de la part de l’abbé général qui s’y rend au moins deux fois par an pour s’assurer du bon fonctionnement du collège46. Il est tentant de rapprocher ces relations fréquentes de la présence dans les campagnes du Lunévillois de portes monumentales : il s’agit des portes de laboureurs sculptées, nombreuses entre Vezouze et Mortagne et inspirées de l’art baroque italien. Elles sont attribuées à des tailleurs de pierre et maçons italiens venus s’implanter en Lunévillois sous le règne de Léopold. Certains font souche en Lorraine et lorsqu’ils s’y marient indiquent leur paroisse d’origine, ce qui permet d’établir une carte des provenances : on découvre ainsi des Tyroliens, des Suisses et des Italiens, dont beaucoup viennent du Val d’Aoste : tout laisse à penser que les chanoines ont pu jouer un rôle dans leur venue47…
21Ces chanoines sont aussi très présents à Rome au début du xviiie siècle pour un objectif qui leur tient à cœur : faire avancer la cause de la béatification de Pierre Fourier, avec le soutien et l’appui du duc Léopold. Certes, ce sont surtout les pères Verlet puis Piard (de Domèvre) qui interviennent à Rome, mais l’abbé de Saint-Remi s’y rend souvent. En octobre 1729, il fait partie de la délégation lorraine : celle-ci arrive à Rome le 5 décembre, à temps pour y fêter saint Nicolas et y apprendre l’imminence de la béatification, qui fut célébrée avec éclat à Saint-Pierre le 29 janvier 1730. En Lorraine, en janvier 1731, un triduum imposant fut célébré sur le modèle romain à Lunéville, chez les sœurs de Notre-Dame et non à Saint-Remi en travaux. De surcroît, pour faire avancer la cause de la béatification les chanoines ont eu besoin d’argent et d’appuis, ce qui les a conduits à entrer en relation avec une série d’abbayes de Bavière et de Souabe : Rebdorf, Rottenbuch, Ulm, Augsbourg, Munich. Au retour des fêtes de janvier 1730, la délégation s’y est arrêtée pour remercier les moines et assurer des célébrations48. Saint-Remi a ainsi noué des liens avec l’Italie, la Bavière et la Souabe.
22Mais si les chanoines de Notre-Sauveur regardent vers le sud et l’est de l’Europe, d’autres religieux regardent vers le nord et l’ouest.
23Les Minimes reçoivent des revues comme le Journal de Luxembourg qui les ouvre sur les nouveautés littéraires et scientifiques de l’époque, tout en étant en contacts épistolaires avec des correspondants Liégeois49. Mais ceux qui ont les contacts les plus suivis et les plus lourds de conséquence avec les Pays-Bas méridionaux sont les moines de Beaupré, réformés par l’abbaye d’Orval avec laquelle ils ont gardé des liens et d’où provient une partie de leurs moines. Mais ces relations ne sont pas seulement personnelles, elles sont aussi d’ordre intellectuel et spirituel, dans la mesure où les moines de Beaupré ont repris l’austérité, la rigidité morale et les options théologiques jansénistes d’Orval. De ce fait, un véritable enseignement janséniste est dispensé à Beaupré dont la bibliothèque est alimentée par les foyers jansénistes, parisiens et hollandais, tandis que des relations épistolaires fréquentes sont entretenues avec Utrecht. C’est Beaupré qui fit pénétrer en Lorraine (et en particulier à Senones, Moyenmoutier et Étival), ainsi qu’en Champagne, les idées de Port-Royal. Elle joua ainsi le rôle de chef de file du jansénisme, de part et d’autre de la frontière de l’Est, par l’implication personnelle de l’abbé Anselme de Bavay. Mais l’abbaye lorraine a failli connaître le même sort que Port-Royal. Anselme de Bavay a été sérieusement inquiété, et les religieux, cités à comparaître devant l’évêque de Toul, furent soumis à de longs interrogatoires, suspendus et menacés de dispersion. Les Jésuites conseillaient de « traiter Beaupré comme Louis XIV l’avait fait pour Port-Royal », autrement dit raser l’abbaye qui avait déjà fait l’objet de perquisitions et était sous le coup d’une sentence d’interdit. En 1730, Anselme de Bavay accepta finalement de se soumettre et termina tranquillement sa vie d’abbé en 1737 à l’abbaye de Beaupré qui fut ainsi sauvée. Cet épisode, qui fut le paroxysme de la crise janséniste en Lorraine, est ainsi révélateur des réseaux de relation que les moines de Lunéville entretenaient avec l’Europe du Nord.
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24À Lunéville, les hommes d’Église qui sont surtout Lorrains et Barrois (exception faite des moines de Beaupré) accueillent plutôt volontiers les étrangers venus à la cour, mais sans qu’il y ait finalement de grandes implications de part et d’autre. L’ouverture à d’autres horizons culturels est plutôt le fait des chanoines de Saint-Remi qui regardent vers l’Italie et des moines de Beaupré qui se tournent vers la Hollande. Ces contacts noués au nord et au sud de la Lorraine rejoignent ainsi le grand axe lotharingien remontant à l’époque carolingienne et la « dorsale catholique » chère au professeur Taveneaux.
Notes de bas de page
1 Cette expression a été lancée en 1972 par René Taveneaux lors de sa communication « Réforme et Contre-Réforme en Lorraine » au colloque de Pont-à-Mousson organisé par l’université de Nancy 2 : L’université de Pont-à-Mousson et les problèmes de son temps, actes du colloque organisé par l’Institut de recherche régionale en sciences sociales, humaines et économiques de l’université de Nancy 2 (Nancy 16-19 octobre 1972), Nancy, 1974.
2 Catherine Guyon, « Un important établissement : Saint-Remi de Lunéville au Moyen Âge », Le Pays Lorrain, février 2004, p. 15-24.
3 Catherine Guyon, De Saint-Remi à Saint-Jacques. De l’abbaye à l’Hôtel de ville, Lunéville, office de tourisme du Lunévillois, 2004, passim ; Cédric Andriot, « Les premiers chanoines réguliers de Notre-Sauveur à Lunéville », Lunéville, de la ville et de son château, Journées d’études Meurthe-et-Mosellanes d’octobre 2006 à Lunéville, organisées par l’université Nancy 2 et le conseil général de Meurthe-et-Moselle, actes réunis par C. Guyon, Nancy, éd. G. Louis, 2008, p. 46-63.
4 Catherine Guyon, « Lunéville », in Fabienne Henryot, Laurent Jalabert et Phillipe Martin (dir.), Atlas de la vie religieuse en Lorraine à l’époque moderne, Metz, éd. Serpenoise, 2011, p. 182-183.
5 Catherine Guyon, « La politique religieuse et les dévotions du duc Léopold », Les Cahiers du château de Lunéville, 2010, n° 6, p. 26-29.
6 Marie-Colette Leblanc, « La congrégation de Notre-Dame à Lunéville (1629-1792) », Le Pays Lorrain, 2005, n° 1, p. 23-28.
7 Alphonse Dedenon, L’Abbaye de Beaupré, sa place et son rôle dans le pays de Lunéville, Nancy, Wagner, 1933, p. 138-144, et « L’abbaye cistercienne de Beaupré et son rayonnement en Lunévillois », exposition de la Médiathèque de l’Orangerie à Lunéville, organisée par Catherine Guyon (13 février- 11 mars 2016) et plaquette « Beaupré la cistercienne », Catherine Guyon (dir.), sous presse.
8 Henri Baumont, Études sur le règne de Léopold, duc de Lorraine et de Bar (1697-1729), Paris-Nancy, Berger Levrault, 1894, p. 562.
9 Christian Pfister (éd.), « Journal de ce qui s’est passé à Lunéville depuis la paix de Ryswick jusqu’en l’année 1744 inclusivement par le libraire Jean-François Nicolas », Mémoires de la Société d’archéologie lorraine, 1899, p. 320.
10 Zoltan Harsany, La Cour de Léopold…, op. cit., p. 357 ; Catherine Guyon, « Chapelle princière et paroisse : l’exemple de Lunéville », Hélène Say (dir.), Les chapelles princières. De la Gloire de Dieu à la gloire du prince, actes du colloque de Lunéville, Paris, éd. du CTHS, 2015, p. 82 et 89. Pour le père Richard : mention dans un registre de compte (ADMM, B 1703, f° 31v°).
11 Catherine Guyon, « Chapelle princière… », op. cit., p. 85.
12 Gilles Sinicropi, « Les Carmes déchaux : les maisons et les hommes », Atlas de la vie religieuse…, op. cit., p. 96.
13 ADMM, H 935, f° 54r° ; Gilles Sinicropi, D’oraison et d’action, les Carmes déchaux en France aux xviie et xviiie siècles, Saint-Étienne, Publications de l’université de Saint-Étienne, 2013, p. 72.
14 Pierre Moracchini, Recherches sur la notion de famille franciscaine en France du nord et en Lorraine (fin xvie-fin xviiie siècle), thèse soutenue à l’université de Strasbourg sous la direction de Dominique Dinet, 2011, p. 244.
15 Marie-Colette Leblanc, « La congrégation de Notre-Dame à Lunéville (1629-1792) », Le Pays Lorrain, février 2005, n° 1, p. 27.
16 Elles sont 13 en 1697 : Pierre Moracchini, op. cit., p. 259.
17 Christian Pfister, Histoire de Nancy, Nancy, Berger Levrault, 1909, t. 2, p. 1016 ; Philippe Martin, « La congrégation de Saint-Charles », Atlas de la vie religieuse…, op. cit., p. 118.
18 Les Lorrains sont l’abbé François Huguin, Henri Trompette, Jean-Claude Saulat, Paul Fournier, Nicolas Hannus, Jean-Baptiste Varnesson, Christophe Boulanger, Christophe Doger : ADMM, H 1503, charte sur parchemin.
19 Il s’agit de Vincent Vanderveyden, D. Lesendück, Pierre Germain Geyden, Jean Pierre Heillemer Geyden et Jean-Georges Prolingue : Alphonse Dededon, op. cit., p. 148.
20 Catherine Guyon, « Chapelle princière et paroisse… », op. cit., p. 85.
21 Le 4 février 1709, il épouse Anne de Lalance du diocèse de Verdun (ADMM, GG I, n° 24).
22 Le mariage a lieu le 23 novembre 1723 : Nicolas-Charles Sonini fils de feu Antoine Sonini et de Madeleine Nardi de Rome se marie avec Barbe fille de Nicolas Bainville : ADMM, GG I, n° 34.
23 Ses enfants, Charles (17 décembre 1706), Élisabeth-Thérèse (3 mai 1712) et Marie-Anne (29 août 1713) sont portés sur les fonts baptismaux à Saint-Jacques : ADMM, GG I, n° 18 et 24. Sur le marquis, voir E. Alexandre de Bonneval, Lettres d’Élisabeth-Charlotte d’Orléans à la duchesse d’Aulède, recueil de documents sur l’histoire de la Lorraine, Nancy, Wiener, 1865, p. 98, note 1 ; Lucien Geindre, « Le château de Lunati-Visconti à Frouard », Le Pays Lorrain, octobre-décembre 1979, p. 215-220.
24 Quatre de ses enfants ont été baptisés à Lunéville : Gabrielle (30 décembre 1713), Charlotte (26 avril 1715), Sylvestre (8 mars 1718) et Sébastien (19 janvier 1721) : ADMM, GG I, n° 24, 30 et 32.
25 Il fit baptiser à Lunéville ses fils Louis (20 octobre 1721) et Joseph (20 avril 1726) : Jacques Choux, « La famille de Ferraris en Lorraine », La cartographie au xviiie siècle et l’œuvre du comte de Ferraris (1726-1814), actes du colloque international (8-11 septembre 1976) de Spa, réunis par Marinette Bruwier, Bruxelles, Crédit Communal de Belgique, 1978, p. 27-35.
26 ADMM, GG I, n° 32 et 40.
27 Ibid., n° 22 et 24.
28 Ibid., n° 21 et 24.
29 ADMM, GG I, n° 21, 24, 34 et 37.
30 ADMM, GG I, n° 40.
31 Ibid., n° 17.
32 Ibid., n° 44.
33 ADMM, B 1703, liasse.
34 Arthur Benoit, L’école des cadets-gentilshommes du roi de Pologne, 1738-1766, Lunéville, 1867, p. 9-10.
35 « Sollicité par plusieurs personnes de la paroisse » dit un texte épiscopal de 1740 sans donner plus de détails : Gilles sinicropi, op. cit., p. 290.
36 Fabienne Henryot, « Minimes », Atlas vie religieuse, op. cit., p. 95.
37 Gilles Sinicropi, « Carmes déchaux », Atlas de la vie religieuse, op. cit., p. 97.
38 Valentin Jamerey-Duval, Jean-Marie Goulemot (éd.), Mémoires. Enfance et éducation d’un paysan au xviiie siècle, Paris, Sycomore, 1981, p. 243.
39 E. Alexandre de Bonneval, op. cit., p. 257 : lettre de Lunéville (9 décembre 1727). La duchesse, heureuse que son fils Charles-Alexandre se rétablisse, écrit qu’à « Lunéville on chante un Te Deum chaque jour et que le marquis de Spada en fait dire un aujourd’hui aux Capucins avec grande collation au réfectoire car sa maison est très petite pour cela ».
40 Catherine Guyon, De Saint-Remi à Saint-Jacques. De l’abbaye à l’Hôtel de ville, Lunéville, office de tourisme, 2004, passim.
41 François Vilquin de Lunéville donne une vigne (1698), Marie de Vergy son gagnage à Hénaménil (1699), Anne Perette de Maixe 200 francs, Jeanne Ambert de Lunéville un meix (1700), Dominique Garat de Lunéville, gruyer, un gagnage à Laronxe (1704). Nicolas Tallet châtelain d’Ogéviller fonde une messe (1705), suivi par Jean Chaton de Manonviller (1719) et Jean Blampain de Lunéville (1724) : ADMM, H 1021, liasse.
42 Les fondations de lits émanent du duc Léopold (1719-1722), d’Antoine Laloy, avocat à la cour, et Charlotte Lebrun son épouse (1707), de Marc de Beauvau-Craon (1714), de M. Le Voyer, 1er chirurgien de Léopold (inhumé dans la chapelle) (1720), de Jean Richard Laprérie de Lunéville entrepreneur des travaux du duc de Lorraine (1723), de Paul Guerre ancien maire de Saint-Nicolas-de-Port (1723) et d’Antoine Marquerey, chirurgien (1725) : Ernest Paulin, L’hôpital Saint-Jacques depuis sa fondation jusqu’en 1815 : contribution à l’histoire de Lunéville, Lunéville, Bastien, 1892, passim.
43 Jacques Choux, « La famille de Ferraris en Lorraine », op. cit., p. 28-29 et 34.
44 Ce tableau décrit comme anonyme in Martine Tronquart, Le patrimoine religieux de Lunéville, Meurthe-et-Moselle, Images du Patrimoine n° 123, Metz, 1993, p. 35, est désormais attribué à Paolo Pagani : Jean-Claude Baudequin, « Deux retables lombards dans des églises de France », Nuovi Studi, 7-1999, p. 113-114 ; Alessandro Morandotti, Paolo Pagani e i Pagani di Castello Valsolda, Lugano, 2000 et par Pierre Curie, « Remarques sur la peinture italienne du xviiie siècle dans les églises de France », Settecento. Le siècle de Tiepolo. Peintures italiennes du xviiie siècle exposées dans les collections publiques françaises, catalogue de l’exposition de Lyon, musée des Beaux-Arts, 2000-2001, p. 52-64.
45 Dans la communauté de 1704 ont enseigné à Aoste : François Huguin abbé, Paschase Rigaud prieur, Henry Trompette sous-prieur, Jean-Claude Saulat, Nicolas Hannus, Jean-Baptiste Varnesson curé et Christophe Boulanger diacre. En 1711 il s’agit de François Huguin abbé, Paschase Rigaud prieur, Charles Renault sous- prieur, Jean-Étienne Ferry, Jean-Baptiste Varnesson curé et François Eustache.
46 Cédric Andriot, Un siècle de présence des chanoines réguliers de Notre-Sauveur dans le Val d’Aoste, Aoste, région autonome du Val d’Aoste, 2011, p. 27-49.
47 Catherine Guyon, Les portes monumentales du Lunévillois, essai de synthèse, Nancy, éd. du Conseil général de Meurthe-et-Moselle, 2015.
48 Marie-France Jacobs, « Les fêtes romaines de la béatification de Pierre Fourier, modèles des triduums célébrés en son honneur et source de l’iconographie forérienne », Le Pays Lorrain, décembre 2013, p. 244-246.
49 Fabienne Henryot, « Les Minimes de la province de Lorraine et les réseaux du livre aux xviie et xviiie siècles », in Pierre Benoist et André Vauchez (dir.), Saint François de Paule et l’ordre des Minimes en France (fin du xve-xviiie siècles), actes du colloque de Tours, 20-21 septembre 2007, Tours, PUFR, 2010, p. 313-327, en ligne, [https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00935866], consulté le 20 octobre 2015, p. 12.
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