La correspondance reçue par les députés français pendant la Grande Guerre
p. 135-142
Texte intégral
1Les Archives nationales conservent, au sein du département des archives privées, de nombreux fonds de députés de la IIIe République. En effet, bien des hommes politiques ou leurs héritiers ont souhaité laisser à la postérité, en les déposant ou en les donnant aux Archives nationales, des papiers relatifs à leurs fonctions, souvent réunis à l’issue de leurs fonctions. Pour la période de la Grande Guerre on peut notamment citer :
André Honnorat, député des Basses-Alpes de 1910 à 1921 (50AP/1 à 176) ;
Albert Thomas, député de la Seine de 1910 à 1919 et ministre de l’Armement en 1915-1917 (94AP/1 à 483) ;
André Tardieu, député de Seine-et-Oise de 1914 à 1924, commissaire général aux Affaires de guerre franco-américaines en 1917 (324AP/1 à 136)
Alexandre Ribot, député jusqu’en 1909, puis sénateur du Pas-de-Calais jusqu’en 1923, Président du Conseil et ministre des Affaires étrangères pendant quelques mois en 1917 (563AP/1 à 58) ;
Aristide Briand, député de la Loire de 1902 à 1932, ministre de la Justice puis Président du Conseil et ministre des Affaires étrangères entre 1914 et 1917 (598AP/1 et 2) ;
Marcel Sembat, député de la Seine de 1893 à 1922 et ministre des Travaux publics en 1914-1916 (637 AP/1 à 256).
2Bon nombre de ces fonds sont dits « privés », quoiqu’il ne s’agisse que rarement de papiers intimes.
3Ils sont de taille et d’intérêt très divers mais forment dans leur ensemble un corpus particulièrement intéressant et riche de correspondance reçue, corpus se rattachant aux écrits du for privé, et qui mériterait une mise en valeur approfondie. En effet, la recherche historique s’est concentrée davantage sur les dossiers d’affaire thématiques que sur ces ensembles de correspondance souvent volumineux et qui demandent à l’archiviste comme au chercheur un important travail de transcription, de tri (correspondance intime et amicale, correspondance à caractère officiel, correspondance émanant d’anonymes), et enfin d’identification de personnes, de lieux ou de dates. Il n’est donc pas rare de trouver dans des instruments de recherche la seule mention « Correspondance reçue » comme description d’un ensemble pouvant réunir plus d’une vingtaine d’articles matériels et s’étendre quelquefois sur plus de 30 ans. N’ont été retenues, dans le cadre de ce colloque, que des correspondances de Français anonymes.
4Outre ces obstacles très concrets à une étude globale de ce corpus de correspondance, une autre difficulté surgit, celle de la disparité d’un fonds d’archives à un autre.
5Les fonds de députés sont nombreux mais tous ne comprennent pas un ensemble cohérent de correspondance. Cette absence partielle ou totale peut bien sûr être imputée aux vicissitudes traversées par ces archives pendant souvent plus d’un demi-siècle avant leur entrée aux Archives nationales, mais également au traitement réservé à ces correspondances au moment même de leur arrivée à destination. On peut en effet constater, à travers les différents fonds de députés conservés, que les corpus les plus volumineux et également quelquefois les mieux conservés et classés sont ceux des députés qui furent également ministres et qui bénéficièrent ainsi d’un secrétariat sans doute plus conséquent et plus apte à assurer la conservation de ces ensembles. Le meilleur exemple de ce traitement archivistique originel, et qui fait ensuite le bonheur de l’archiviste, est celui du fonds Marcel Sembat, sur lequel nous reviendrons. Par la force des choses, cette étude s’appuiera donc en grande partie sur des fonds de députés ayant également exercé des fonctions ministérielles entre 1914 et 1918.
6Si ces derniers, acteurs incontournables de la vie politique mais également représentants de leurs électeurs, apparaissent systématiquement aux yeux de leurs administrés comme des témoins, voire des acteurs engagés, ils ne sont cependant pas pour autant les seuls et, en constatant la richesse des fonds privés relatifs à la Grande Guerre, il m’a semblé particulièrement intéressant de pouvoir mettre en parallèle l’étude de cette correspondance reçue par les députés avec celle que l’on peut trouver dans les fonds d’autres personnalités, tout autant investies par les Français d’une capacité de représentation et d’action au niveau national, personnalités ayant d’ailleurs tenté leur chance lors d’élections, législatives ou municipales. Dans un souci d’équilibre, face à la prédominance des fonds de députés républicains de gauche, SFIO, radicaux-socialistes, les papiers privés de Jean Guiraud1 et de Charles Maurras2 ont particulièrement retenu mon attention.
7L’étude des différents ensembles de correspondances que l’on peut trouver dans les fonds privés pour la période de la Grande Guerre, devrait ainsi permettre de mesurer à quel point ces acteurs de la vie politique apparaissent aux Français comme un recours incontournable, voire quelquefois unique, face aux horreurs de la guerre et aux difficultés qu’elle engendre dans la vie quotidienne. Cette étude permet aussi de mesurer, voire de diagnostiquer, les opinions, les préoccupations tellement diverses des civils.
La correspondance, reflet des pensées et des aspirations des Français, miroir des actions des députés
8Outre les habituelles lettres de sollicitations, de demandes d’emploi et de remerciements pour les secours accordés, qui prennent bien sûr une tonalité particulière en période de guerre avec des demandes de mobilisation, de démobilisation ou d’affectations, plusieurs types de correspondances se dégagent, en fonction de leurs expéditeurs, mais également de leurs destinataires.
9Les plus nombreuses, quels que soient les fonds étudiés, et également souvent les plus émouvantes, sont celles des Français éprouvés par la guerre, souvent anonymes, parfois émanant de collectifs, issus des couches populaires les plus humbles, en réaction directe aux horreurs de la guerre et à l’absence, au départ prochain ou à la disparition de proches, père, mari ou fils. En voici quelques exemples :
cette lettre d’une « mère en deuil », datée du 1er septembre 1915, est une véritable mise en garde adressée au député André Tardieu au nom de plusieurs groupes de mères françaises patriotes, prêtes à tout sacrifier pour la victoire mais s’émouvant tout de même de la décision de la Chambre de mobiliser la classe 1917 : « Nos enfants sont vaillants, ils seront héroïques ! Mais n’abusez pas de leur ardeur ! leur résistance ne sera pas à la hauteur de leur courage. La fatigue et la maladie les décimeront avant d’être au feu3. »
dans le fonds Aristide Briand, ces lettres sont particulièrement nombreuses, elles peuvent émaner des « ouvrières de Lyon réunies », des « ouvriers du département de la Seine », du « comité des mères et d’épouses françaises », ou encore de mères éprouvées ; ainsi Madame veuve Bidegrain, le 2 novembre 1915 : « Je viens encore vous supplier d’avoir pitié de la plus persécutée des mères en me faisant recevoir une lettre de mon fils Robert Bidegrain… Pourquoi ne reçois-je jamais ses lettres4 ? »
10Les députés, et encore plus lorsqu’ils sont ministres ou même président du Conseil, apparaissent dans l’imaginaire des Français comme des hommes quasi tout-puissants, en mesure de retrouver un fils disparu, ou de faire revenir l’ensemble des députés sur une décision considérée comme injuste ou cruelle.
11Une autre catégorie de lettres se veut le reflet de l’évolution de la guerre et de la situation internationale. Le fonds Briand, toujours, en offre un aperçu dans le contexte de l’année 1916 : certaines ouvertures de paix font naître chez une partie des Français de grands espoirs et suscitent une correspondance abondante adressée au président du Conseil lui demandant d’aboutir à tout prix à cette paix si ardemment souhaitée.
– « Nous mères et épouses de malheureux soldats français venons vous prier d’arrêter par tous les moyens en votre pouvoir […] le fléau qui détruit, qui martyrise nos pauvres enfants et époux. »
– « Nous cultivateurs, en na de l’a peine il y a plus personne pour faire l’a culture, il faut faire vivre sa famille […] il ne faut pas avoir de cœur pour continuer, c’es pas une guerre c’es une boucherie. Nous voulons la paix, en n’a ten plus5. »
12À l’inverse, d’autres préfèrent la poursuite de la guerre en vue d’une paix honorable et non honteuse et exhortent en ce sens le gouvernement : « La Ligue de défense des intérêts français adresse au gouvernement l’expression de sa confiance dans la poursuite vigoureuse de la guerre, pour arriver à une victoire totale, permettant d’imposer à nos ennemis les conditions du vainqueur dont la dureté et la durée seront en proportion des sacrifices imposés6. »
13D’autres encore voient à plus long terme, au-delà de la conclusion immédiate ou non de la paix, ils s’interrogent sur le contenu des futurs articles de paix et surtout sur les moyens d’éviter une nouvelle guerre :
– « Nous voulons continuer la guerre jusqu’à ce que l’Allemagne accepte une organisation internationale qui comporte la réduction de chaque armée nationale à une simple force d’ordre et qui soit garantie par une armée internationale laquelle serait à la disposition exclusive d’un tribunal international chargé de juger tous les différends des nations et de faire régner la paix. »
– « Nous voulons une paix indestructible et le désarmement simultané des puissances. Plus de guerre, ces assassinats collectifs, boucheries immondes, honte de l’humanité, il faut en finir7. »
14Dans le contexte de 1916, André Tardieu apparaît comme un recours suprême à ses électeurs, en tant que député dont la position et l’engagement sont renforcés par son travail de journaliste. Ses articles qui paraissent dans le Petit Parisien suscitent de nombreuses réactions d’approbation et même d’enthousiasme chez les Français qui saluent sa position énergique et la campagne qu’il a entreprise sur la conduite générale de la guerre, en particulier dans cette lettre du 18 novembre 1916 :
« Je suis avec le plus vif intérêt la campagne que vous avez entreprise en vue de donner à la conduite générale de la guerre une allure plus énergique. L’article que je viens de lire me détermine à vous exprimer la haute estime en laquelle je tiens vos convictions, vos talents et votre infatigable zèle pour notre grande cause8. »
15Un autre ensemble de correspondances révèle les fractures d’une France toujours déchirée par les lois anticléricales du début du siècle. La situation de guerre et le mouvement d’unité nationale qui s’est manifesté dès l’entrée en guerre ne peuvent empêcher la résurgence du clivage majeur entre les catholiques et leurs adversaires laïcs. Les mesures discutées et prises par les députés dans le contexte de la guerre deviennent le nouveau terrain de lutte de ces ennemis irréconciliables.
16En décembre 1916, la Chambre des députés examine un projet de loi, déjà adopté à l’unanimité par le Sénat en juin 1916, concernant le placement des orphelins de guerre et des Pupilles de la Nation. Dès le mois de juin 1916, Jean Guiraud a lancé une pétition contre ce projet de loi qu’il interprète comme une manœuvre pour soustraire ces enfants à l’influence des associations religieuses, particulièrement actives dans ce domaine. Les lettres affluent aussitôt pendant toute cette année 1916, émanant aussi bien de civils anonymes que de personnalités ou de militaires au front.
17Une autre mesure provoque l’indignation des catholiques, sur la place du clergé en temps de guerre et en particulier des prêtres mobilisés. Ceux-ci, auparavant mobilisés comme infirmiers, peuvent être affectés aux troupes combattantes à partir de 1917, à la suite de l’amendement Sixte-Quenin.
18Comme le montre une lettre adressée à Maurras qui interprète la Première Guerre mondiale comme une poursuite de la lutte des classes et d’un conflit ouvriers contre bourgeois9, certaines catégories de Français ne semblent voir finalement dans la guerre qu’un nouveau terrain de bataille dans le contexte anticlérical de la IIIe République.
19Enfin, une autre catégorie de lettres fait entrevoir, très concrètement quelquefois, l’état d’esprit des populations civiles de l’arrière, entre aspirations patriotiques et héroïques et comportements peu recommandables. La correspondance reçue par André Tardieu nous en offre quelques exemples, telle cette lettre écrite par un gardien de la paix, déplorant son maintien dans ses fonctions alors qu’il pourrait être bien plus utile au front : « Nous sommes une catégorie à part, plusieurs d’entre nous ont adressé des demandes pour partir au front, mais à tous il a été répondu invariablement qu’il y avait impossibilité absolue de nous donner satisfaction10. ». Un gendarme, lui, écrit le 20 novembre pour dénoncer certains de ces collègues profitant de l’état de guerre. Dans une autre lettre, adressée de Lyon le 20 novembre 1916 également, l’expéditeur déplore le peu d’emploi fait de la catégorie des hommes déclarés comme non mobilisables et propose une meilleure utilisation de leurs capacités : « Obliger tout ce monde à travailler pour la défense nationale serait sans doute une entrave à la liberté du travail mais quand on demande tous les jours à des milliers de Français de se sacrifier précisément pour conserver cette liberté, on peut bien demander à ceux qui ne peuvent porter les armes de travailler pour diminuer autant que possible le nombre de ces sacrifiés11. »
20Je finirais par une dernière catégorie qu’on pourrait qualifier de « lettres loufoques ». Je reprends ici le terme d’ailleurs utilisé par le secrétariat d’Aristide Briand signalant ainsi par l’abréviation « LOUF » certaines correspondances. Les députés et autres personnalités deviennent dans ces cas-là soit la cible des attaques des mécontents, sous forme de lettres d’insultes ou de menaces, soit les destinataires privilégiés des rumeurs les plus étranges.
21Aristide Briand, comme député mais surtout comme Président du Conseil est ainsi un destinataire privilégié de ces lettres de menaces ou d’insultes, en général anonymes, dont voici un aperçu :
« “Monsieur, si vous ne nous donnez enfin la paix… Je vous rends responsable et je vous tue…” ; “La paix, Monsieur Briand, la paix ! La paix !… ou une bombe à la Chambre !” ; “La paix ou la Révolution !” ; “Monsieur Briand, si vous ne mettez pas fin à la guerre, vous subirez le sort des trois millions de malheureux que vous avez fait assassiner”12. »
22Parmi les rumeurs circulant pendant ces années, on peut remarquer que la plupart imputent à un ennemi pris comme bouc émissaire la responsabilité de la guerre et des malheurs qui en découlent. On découvre à plusieurs reprises l’accusation portée contre le clergé catholique vu comme le responsable de la guerre : « Cette guerre, ce sont les curés qui ont donné de l’argent aux Prussiens pour nous la faire. C’est le Saint-Père aussi qui a payé les Prussiens pour faire tuer ces prêtres et tous les honnêtes gens13. » Cette accusation ne semble pas avoir été isolée, puisqu’on la retrouve également sous le titre « Rumeurs infâmes » dans une correspondance adressée à Charles Maurras : « L’une s’en prend au clergé qu’elle accuse d’être cause de la guerre et d’envoyer de l’argent aux Prussiens14. » Les Juifs, ici alliés aux socialistes, aux francs-maçons mais aussi aux Allemands, sont également des cibles de choix pour les mêmes accusations fantaisistes.
L’impact de la correspondance sur l’action des députés
23Face à cette masse de correspondance, la question se pose de savoir quel est l’engagement des députés au service des Français et particulièrement à celui de leurs électeurs.
24On peut en effet douter de l’influence véritable des courriers adressés le plus souvent par des anonymes sur l’action d’un député, quelquefois également ministre, sur leur engagement politique au sein de la Chambre des députés ou du gouvernement. Une étude approfondie du fonds Marcel Sembat permettrait sans doute d’apporter quelques éléments de réponse à cette question.
25En revanche, en ce qui concerne les demandes individuelles, certains députés semblent avoir attaché même en temps de guerre une grande importance aux courriers de sollicitation, aux demandes d’interventions de leurs électeurs, ces courriers constituant quelquefois leur seul lien direct avec leur circonscription. Le fonds Albert Thomas permet de le constater indirectement. Il contient en effet de très nombreuses lettres de députés s’adressant au ministre de l’Armement ou à son chef de cabinet pour relayer les demandes d’intervention reçues de leurs électeurs et obtenir ainsi satisfaction. Ces correspondances laissent entrevoir le temps consacré par les députés au traitement de toutes ces demandes de sollicitations.
26Le meilleur exemple d’un engagement particulier des députés au service de leurs électeurs, dans le contexte de la Grande Guerre, se trouve sans doute dans le fonds Honnorat. Sont en effet conservés sous les cotes 50AP/103 à 119 plusieurs ensembles identifiés comme de la correspondance reçue non classée, datés de 1887 à 1950. On y trouve en particulier un dossier de correspondance relative à sa circonscription des Basses-Alpes, qui permet de constater l’implication personnelle du député, mais également un système efficace pour garder contact malgré l’éloignement avec une population éprouvée par la guerre. Outre les habituelles lettres de sollicitation et de remerciements pour les secours accordés, ce dossier de correspondance contient en effet plusieurs courriers adressés par les maires de la circonscription accompagnés de listes très précises détaillant pour leur commune les soldats morts, les blessés, les prisonniers, et indiquant pour chacun les noms et adresses des familles. Les mentions marginales sur ces listes indiquent avec précision l’envoi systématique de lettres de condoléances ou de soutien aux familles éprouvées. Le même dossier contient également de nombreuses lettres émouvantes d’électeurs remerciant leur député pour ses lettres de condoléances15.
27Pour approfondir cette étude sur l’engagement des députés en temps de guerre, il serait nécessaire de mettre en relation les quelques dossiers de correspondance en temps de guerre du fonds Honnorat avec les nombreux dossiers de travail de ce député, également conservés dans le fonds. André Honnorat s’illustra en effet de 1914 à 1918 par une activité intense en faveur des poilus et de leurs familles à travers de nombreux amendements et fondations humanitaires (adoption de l’heure d’été pour économiser l’énergie du pays en guerre, action pour les poilus tuberculeux, pour les orphelins de guerre…). Ses dossiers de député comprennent aussi bien des archives institutionnelles telles que projets de loi et rapports parlementaires, que des documents de travail, correspondance, projets d’articles et de discours.
28André Honnorat, à l’image d’autres députés, nous apparaît ainsi comme un témoin engagé certes au service de ses électeurs et de la nation plus largement, mais aussi comme un témoin privilégié des événements aux yeux de ses contemporains comme des historiens.
Conclusion
29C’est sur cette nouvelle perspective de travail que je conclurai, en insistant sur le prix et le poids des témoignages et des expériences individuelles, sensibles en particulier dans cette correspondance adressée aux députés, témoignages de la vie quotidienne de l’arrière et des préoccupations des civils qui permettent d’enrichir l’histoire institutionnelle en l’humanisant quelque peu.
30On peut former le souhait que les commémorations à l’occasion du centenaire suscitent un intérêt renouvelé pour ces corpus de correspondance trop brièvement présentés, trop peu connus et pourtant si riches.
Notes de bas de page
1 Fonds Jean Guiraud (362AP/1 à 243). Jean Guiraud, né en 1866, est un universitaire, intellectuel catholique engagé et journaliste. Il connut plusieurs échecs en se présentant à des élections municipales ou cantonales et fut à partir de 1917 rédacteur en chef du journal La Croix.
2 Fonds Charles Maurras (576AP/1 à 302). Sans revenir en détail sur le parcours de Charles Maurras, rappelons qu’en 1914, Maurras, fondateur de la Ligue d’Action française, qui s’est positionné dans le camp des anti-dreyfusards et est un ardent promoteur du retour à une monarchie traditionnelle, appelle au début de la guerre à l’union nationale face à l’Allemagne et au soutien, au nom de cette union nationale, des gouvernements de gauche qui se succèdent. Pendant toute la période de la guerre et dans l’immédiat après-guerre, Maurras et l’Action française bénéficient d’un certain prestige dans l’opinion publique, bien au-delà du seul courant politique auquel ils se rattachent.
3 Fonds André Tardieu, 324AP/18.
4 Fonds Aristide Briand, 598AP/2.
5 Ibid.
6 Ibid., lettre du 16 décembre 1916.
7 Ibid.
8 Fonds André Tardieu, 324AP/18.
9 « Les capitalistes de tous genre font défendre leur fortune par les autres, ils sont tranquillement au coin de leur feu pendant que l’on meurt pour eux. Ceci n’échappe pas aux poilus. » Fonds Charles Maurras, 576AP/13.
10 Fonds André Tardieu, 324AP/18. Lettre datée du 10 novembre 1916.
11 Ibid., 324AP/18. Lettres datées du 20 novembre 1916.
12 Fonds Aristide Briand, 598AP/2.
13 Fonds Jean Guiraud, 362AP/94. Lettre d’un certain Gasseret, menuisier, datée du 2 janvier 1916.
14 Fonds Charles Maurras, 576AP/13.
15 Fonds André Honnorat, 50AP/111.
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