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    Plan détaillé Texte intégral Le camp-école de Cappy Les savoirs contre l’école L’éducation physique, une science ? Entre science et morale Notes de bas de page

    La fabrique des pédagogues

    Ce livre est recensé par

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    Table des matières

    Chapitre III. Cappy contre l’école et la science

    p. 101-130

    Texte intégral Le camp-école de Cappy Système Espace et temps Dépouillement et renaissance Les savoirs contre l’école « Préparation à la vie » Édification Impossible « science des bois » L’éducation physique, une science ? Méthode naturelle et réforme sociale « Médecin pédagogue » Sport et science humaine Chefs routiers Entre science et morale Réaction scientifique Gloire d’explorateur Jeux entre science et enchantement Notes de bas de page

    Texte intégral

    1La formation des cadres Éclaireurs est un cursus complet dont le « cours » au camp-école de chefs de Cappy (Oise) est l’étape décisive. Le château, son terrain et son sous-bois abritent les promotions de chefs rassemblés là pendant une semaine. Jusqu’en 1940, l’estimation du nombre de cadres formés avoisine 3 0001. Les archives des Éclaireurs conservent 592 fiches de cadres formés de 1923 à 1939. Il s’agit d’un public masculin à 90 %, originaire de la France industrielle et urbaine (région parisienne, Nord, Est et Sud-Est). Cette organisation nécessite un appareil administratif. L’essor bureaucratique cherche l’optimum d’efficacité économique, ce qui relie la formation à la vision capitaliste du monde. Les Éclaireurs buttent sur l’impossible obligation de suivre cet enseignement. Peut-on en effet obliger des éducateurs volontaires à se former ? La formation a pour but l’appropriation du sentiment fraternel afin de mettre à distance les préjugés sociaux. La fraternité initiatique des cadres volontaires annonce symboliquement la fusion des classes sociales.

    2Le camp-école croise deux univers habituellement antagonistes, l’enseignement d’une part, le camp de toile d’autre part. Les stagiaires apprennent leur rôle d’éducateur en composant une troupe idéale encadrée par les instructeurs comme les éclaireurs par leurs chefs. L’enseignement sur le mode mutuel accorde une place importante à l’oral et aux démonstrations. La finalisation par le croquis et par l’écrit demeure individuelle. Le livre existe surtout avant le camp-école. L’enseignement mutuel, les savoirs empiriques et le rapport à l’écrit, font de la formation des chefs un projet alternatif à l’Instruction publique. La tension entre le temps court du stage et les habitudes pérennes justifie l’organisation de savoirs simples. Le toucher est le maître des sens. Ces savoirs et ces savoir-faire pratiques ignorent les constructions théoriques propres à la démarche scientifique. Cappy ne veut pas des sciences pures dont la rationalité viderait le merveilleux et assécherait son contenu moral. Cappy se méfie des sciences et de leur système explicatif partant d’en haut. Le savoir Éclaireur part d’en bas. Il est surtout empirique et naît de l’accumulation. Pourtant, les connaissances sur la pleine nature se nomment « science des bois ». Son objet est la connaissance de ce qui est utile au bien-être du campeur, les techniques du vivant et de la matière. Il s’agit du « Campisme », du « Campagnage », du « Pionnisme », des « Signes », autrement dit le naturalisme et les feux de camp. Le savoir sur le vivant pare la faune et la flore de vertus merveilleuses. Son idéologie fixiste nourrie de familialisme porte un regard pessimiste sur l’homme. Le savoir sur la sexualité diffuse aussi l’idéologie familiale dans la difficile distance entre la morale religieuse et la sexologie scientifique en essor. À Cappy, la « palabre » matinale constitue le temps quotidien de formation morale.

    3La mise à distance de l’analyse savante explique l’impossible élaboration d’un « sport scout » reposant sur la mesure de l’effort musculaire et de l’efficacité motrice. La fiche physiologique du professeur Latarjet n’est reçue par les EDF que le temps du congrès lyonnais de 1925. Le discours hygiéniste qui condamne l’excès de pratique compétitive est davantage conforme aux normes du camp de toile. En opposant la morale de la lutte antituberculeuse à la science biologique, il répond bien à son projet socio-pédagogique. D’où le succès de la méthode d’éducation physique naturelle de Georges Hébert. Elle se développe chez les Éclaireurs dans un préventorium du massif central à Chavaniac-Lafayette sous la férule d’un médecin pédagogue. L’acclimatation de la méthode d’éducation physique d’Hébert à Cappy vient de sa finalité professionnelle, liée à la gymnastique des gestes professionnels. L’industrie consommatrice de main-d’œuvre réclame des corps en bonne santé physique et morale, raison pour laquelle Cappy est aussi connu comme centre hébertiste sous le nom de l’Oasis. Significativement, son animateur, Robert Lafitte, anime la formation des cadres EDF routiers, les adolescents de 16 à 20 ans. Toutefois, l’hébertisme n’ignore pas la rationalisation des pratiques corporelles, spécialement en psychologie, comme l’indique le succès du Livre des jeux. Cette entreprise autonome des Éclaireurs en éducation physique englobe toutes les pratiques sous le titre générique de « jeu ». Elle trouve un écho dans les sciences humaines à travers la construction empirique d’une pratique physique non compétitive.

    4Le merveilleux scout reste un rempart solide à la pénétration de la rationalité scientifique, y compris lorsque des chefs Éclaireurs frottés comme étudiants aux sciences naturelles et humaines s’essaient à les implanter en milieu scout. Du bruissement de la science dans l’enchantement du monde, la décennie 1930 retient le naturalisme avec Henri Lhote et l’ethnographie avec Paul Emile Victor. Lhote créée à Cappy le Clan naturaliste, promu comme un petit institut d’étude du vivant à l’échelle des mouvements scouts. Mais son instrumentalisation exige sa soumission au merveilleux scout. Le jeune chef Paul Emile Victor émerge sur un mode comparable par le récit de ses expéditions. Pour leur adoption « intégrale » de la vie indigène, ils restent avant tout « deux exemples » indispensables à l’édification des Éclaireurs.

    Le camp-école de Cappy

    Système

    5Le chef se forme en trois étapes successives aboutissant à l’obtention du brevet : théorie, séjour au camp-école – moment décisif de la progression – puis formation pratique. Les éducateurs font l’objet d’une sélection rigoureuse. Les barrières d’accès semblent n’être jamais assez solides pour n’admettre que des individus de première valeur. Le chef doit posséder l’expérience d’une année d’animation avant le perfectionnement que constitue le séjour à Cappy. Sa compétence est préalablement vérifiée par le commissaire régional qui sélectionne l’entrée en formation et donne son avis lors de la validation finale2. La première partie de la formation est un questionnaire écrit sur la pédagogie (formation morale du garçon, formation physique et santé, choix d’une carrière, formation civique et sociale, animation de la troupe). Les réponses lues anonymement reçoivent une appréciation et une note en lettre3. Le « stage d’instruction » constitue la deuxième partie pratique au contact d’une équipe d’instructeurs à Cappy où l’impétrant reçoit une appréciation et une note en lettre4. La formation s’achève par la troisième partie dite administrative où le commissaire régional visite le chef dans sa troupe. Le succès aux trois épreuves valide le brevet de chef5. Le mélange d’introspection écrite préalable et d’action pendant le stage se conforme aux préconisations du scoutisme international6. La formation est aussi affaire d’efficacité bureaucratique. Le siège parisien des Éclaireurs tient un fichier des chefs en formation. Chacun fait l’objet d’une fiche bristol de 20 x 12 cm résumant les étapes de sa formation. Elle renseigne sur les trois parties du brevet, spécialement les délais mis pour rendre les réponses aux questions dans des cahiers, « cahier reçu le », « transmis le », « retourné le ». La fiche questionne le temps mis dans l’achèvement des trois parties du brevet. Cappy doit rester une entreprise rentable. L’efficacité commande d’achever la formation dans un temps ramassé, bien que le délai ne soit pas fixé. Au verso du bristol est collée une enveloppe où se rangent des lettres de commissaires permettant d’établir la validation finale du stagiaire. Le comité directeur des EDF nomme les commissaires, instructeurs, chefs et cheftaines. À Paris ou en région, en métropole comme dans l’empire, nul ne peut se réclamer des Éclaireurs de France sans son approbation. Depuis 1922, les cadres possèdent un bulletin, Le Chef, dans lequel prennent place les rubriques du « métier de chef » et de « l’écorce de Cappy ». La formation s’affirme progressivement comme un secteur clé de la bureaucratie des EDF. En 1930, Le Chef devient l’organe officiel du mouvement. La pédagogie est aussi soumise à la centralisation administrative. Un camp de plus de cinq nuits doit être déclaré en double exemplaire au commissaire régional et au siège fédéral7.

    6Le système repose sur le séjour en camp-école. Des expériences parisiennes contemporaines des camps franco américains proposent le camp de fin de semaine, organisé pendant des week-ends successifs. Les Éclaireurs épousent l’évolution du temps social demandant « que le “dimanche” commence… le samedi après-midi8 ». Les dix jours fractionnés sont abandonnés au profit du séjour continu, formule ramenée à la durée d’une semaine9. À Cappy, la saison débute mi-juillet et se clôt mi-septembre. Elle s’étend ensuite vers le printemps et l’automne. Dès l’été 1923, les sessions prennent le relais des camps franco-américains. Chaque saison voit s’ouvrir 6 à 10 sessions pour cadres louveteaux, éclaireurs, puis routiers et commissaires.

    7Le niveau élevé d’exigence traduit un dilemme compris par la direction des EDF dès la rencontre avec les premiers stagiaires. La tension réside entre la qualité visée de la formation et le principe d’un recrutement large. L’année 1923 forme une soixantaine de cadres soigneusement sélectionnés. Mais pour nombre d’entre eux, un seul séjour est insuffisant10. En 1926, un premier bilan annonce que 148 chefs et 22 cheftaines ont « fait » une ou plusieurs périodes satisfaisantes. Le malthusianisme des débuts sert à asseoir la légitimité des premiers instructeurs qui doivent posséder le brevet avant de l’enseigner. Les cadres venus de l’école des Roches figurent naturellement en bonne place dans le cénacle des premiers formateurs. S’y trouvent Georges Bertier, sa fille Monique, jardinière d’enfants et cheftaine de la meute des Roches, Mademoiselle Jaeger, enseignante des petites classes, sans oublier le brillant second Henri Marty. Figure aussi le chef du secrétariat de l’école, Emile Guillen, diplômé d’études commerciales, venu des Éclaireurs dijonnais11. On compte quelques Lyonnais, comme le jeune François Goblot, étudiant en philosophie et l’ingénieur Pierre Kergomard. S’y ajoutent les vétérans des camps franco-américains, le jeune agrégé Jacques-Olivier Grandjouan, le dessinateur Jean Droit et les commissaires des Éclaireurs unionistes, Jean Beigbeder et Jacques Guérin-Desjardins. Au sein de cette phalange de bourgeois éclairés, rares sont les prolétaires comme André Lefèvre. Il amène de la rue Mouffetard le jeune Fernand Bouteille. Dès 1923, plusieurs instructeurs suivent une formation au camp-école britannique de Gilwell Park. Ils reviennent avec le titre de Deputy Camp Chief qui met Cappy en conformité avec l’internationale scoute12. Après Cappy, le brevet de chef s’accompagne du port des insignes internationaux, le foulard et le wood badge. Ce dernier vient de la geste coloniale de Baden-Powell pendant sa vie militaire sud-africaine. Il s’agit de deux petites bûchettes de bois tenues par un lacet de cuir, copies d’un cadeau de chef tribal. La compétence pédagogique s’incarne dans la relique de la rencontre idéale entre l’Occident et les peuples dominés autour de la symbolique du feu. À Cappy, le wood badge se nomme « tisons ». Les brevetés portent sur la pointe du foulard gris-rose l’autre emblème mondial, un carré de tartan Maclaren, emblème du camp-école de Gilwell, surchargé de la feuille de tulipier de Cappy.

    8La visite des bureaux de la fédération est recommandée aux cadres en formation à Cappy pour partager un « entretien personnel » avec le commissaire général. Il importe de comprendre comment tourne la mécanique subtile de la réforme socio-pédagogique en discutant avec son premier horloger. Le pèlerinage dans les bureaux vaut introduction au cœur de la machinerie que les EDF accordent à leurs propagandistes13. Mais dès l’origine, le camp-école connaît une limite à son rayonnement. La formation n’est pas obligatoire. Le projet éducatif libéral achoppe sur l’impossible contrainte du stage. Seul existe l’encouragement moral. Mais les incantations religieuses (« Cappy, salut des jeunes Chefs14 » ou plus tard « certains chefs attirés comme vers la Terre promise15 ») séduisent peu. Dans la décennie 1920, il convient d’amorcer les vocations pédagogiques auprès des adolescents d’une quinzaine d’années, chefs des patrouilles d’éclaireurs. La frontière n’est pas encore fixée entre l’éducateur et ses garçons. En 1924, on ouvre des sessions pour les chefs de patrouilles16. La frontière entre le savoir et l’ignorance passe parmi les adolescents. Avec l’essor de Cappy, la frontière est solidement bornée et ces stages disparaissent. Le tracé frontalier se recompose ailleurs, notamment à travers la question du bagage minimal requis. Dans la décennie 1930, une formation préparatoire est rendue nécessaire par l’insuffisance de formation technique. Entrer en formation nécessite un pré requis. Dès 1926, les EDF gascons ont ouvert un camp-école régional à Lascazères qui possède son cours par correspondance et son programme pratique17. Cappy devient le niveau supérieur de la formation, le second degré complétant le premier degré fait de « camps-écoles préparatoires ». Ces camps-écoles enseignent « l’art de camper » aux novices à partir de 17 ans pour réserver à Cappy la clientèle expérimentée et un peu plus âgée. En 1934, les EDF en ouvrent quatre dans l’hexagone. Les cadres régionaux animent ces sortes de noviciats dont un commun aux éclaireuses de la FFE18. Avec l’architecture pyramidale de la formation, la frontière est solidement tracée entre l’éducateur et ses garçons. Le formateur adulte a pour but « d’éclairer les chefs inexpérimentés19 ». La décennie 1930 connaît l’aboutissement concomitant de l’appareil bureaucratique, du système de formation et de l’effectif des cadres. À titre d’exemple, lorsqu’en 1928 le comité directeur nomme 38 cadres pendant une séance, dix ans plus tard il en nomme 12620. Le faisceau d’obligations qui enserre le chef (cotisation, abonnement au Chef, cour par correspondance) s’articule fortement autour du stage. Le mot emprunté au vocabulaire de l’État désigne la période probatoire précédant la titularisation d’un agent. Le stage de chef se pense comme la sélection et la formation des acteurs de la réforme sociale portée par les EDF21. Le chef entre sans s’en apercevoir à Cappy comme à l’école du projet social du scoutisme.

    Espace et temps

    9Le château de Cappy en pierre et brique est d’un style néo-médiéval fin de siècle un peu maniéré. Sa silhouette de bâtisse trapue est flanquée de ses tourelles latérales. Mais les images et les textes retiennent marginalement le bâtiment comme lieu d’enseignement. La vie à Cappy se déroule dehors, dans les sous-bois et les clairières. La formation inverse l’ordre de l’usage de l’espace. Le centre du camp-école demeure la nature aménagée autour des bâtiments. Le château offre plutôt un refuge en cas de mauvais temps. L’éducation par le plein air se prépare dans les sous-bois et les terrains. Les espaces boisés visent à créer l’urbanité nouvelle du camp de toile. Ils reçoivent les emplacements des tentes, les coins feux, les lieux des constructions en bois et cordes. On y ajoute les terrains de basket et de volley, la piscine et le trackodrome, la piste de sable destinée à apprendre les traces d’animaux. Le terrain est une école du plein air et de l’hygiène. Il possède lavabos et douches. Les réunions plénières se tiennent sous le tulipier de Virginie, arbre emblématique du camp-école. Une feuille de liriodendron tulipifera orne la pointe du foulard scout de chaque breveté et orne tous les documents de Cappy22. Le château est symboliquement loin mais la pleine nature domestiquée et accueillante tient son miroir dans la serre, construite à côté du bâtiment. Elle abrite différents modèles de foyers, des maquettes de tentes et de camps de toile. Avec tous ses carreaux « étincelants au soleil », la serre constitue une puissante métaphore de l’enseignement éclaireur. Elle est le pendant scout du musée scolaire à la transparence cristalline et enseigne en pleine lumière une œuvre de la raison23. La serre de Cappy est à l’image du premier jamboree tenu en 1920 sous la verrière du Crystal Palace de Londres, manifeste de la modernité architecturale de verre et de fer. La symbolique sylvestre et minérale se déploie au centre de cet enseignement. Le cycle forestier de la renaissance périodique et la métaphore minérale président idéalement la mission sociopédagogique des jeunes cadres.

    10La journée-type des campeurs alterne intensité et repos. Pour débuter la journée « tout à fait dispo », le réveil impose à 7 heures quelques mouvements d’éducation physique avant le petit-déjeuner et le rangement. À 9 h 20, au son d’un sifflet commence l’inspection des tentes par les formateurs qui « examinent » et « voient tout ». Une branche de tulipier est remise à la tente la mieux organisée. À 9 h 45, Les campeurs se rassemblent pour le lever des couleurs puis écoutent la « palabre matinale » autour du tulipier. Les ateliers techniques du matin durent jusqu’à 12 h 30. Les repas sont pris dans les équipes de stagiaires où chacun s’occupe à tour de rôle du foyer et de la préparation. On est laissé libre « pour mettre ses notes au point » ou se baigner jusqu’à 16 heures. L’heure du thé est le moment de détente « où l’on crie sa joie d’être là, de vivre ces minutes de fraternité parfaite ». Les cours de l’après-midi débutent à 16 h 30. Les stagiaires herborisent dans le parc avant les grands jeux collectifs jusqu’au dîner pris en commun à 19 heures. À 21 heures débute la veillée animée par une équipe. Autour du feu de camp, alternent chants, comédies et danses. Les flammes concluent la journée par un court temps d’introspection personnelle, « petit examen de conscience » qui donne à goûter « la force pénétrante de l’amitié parfaite, l’amitié due à l’idéal partagé, aux conceptions communes de grande fraternité24 ». La vie de plein air rythmée par la course du soleil complète dans le temps l’ordre symbolique de l’espace.

    Dépouillement et renaissance

    11Pour transformer de jeunes adultes en éducateurs, Cappy les regroupent en équipes autonomes, les patrouilles. Ils composent une troupe scoute en prenant la place des adolescents. Les chefs sont plongés dans un bain joyeusement régressif où ils prennent la place des enfants. La formation engage des allers-retours entre enfance et âge adulte. Les apprentissages techniques en campisme, faune et flore se mélangent à la connaissance de soi. Ce chef l’a parfaitement compris : « Si l’étude virile des problèmes de l’éducation de nos louveteaux ne nous fait pas peur, ne fuyons pas devant les problèmes de notre propre éducation. Cappy trempe les caractères, on y acquiert à la fois la confiance en soi-même, et les moyens de se vaincre25. » Le séjour débute avec la formation de la troupe – la meute pour des chefs louveteaux – dirigée par ses instructeurs. La régression symbolique consiste à se dépouiller de sa tenue et de ses attributs. Chacun enlève ses insignes et le foulard de sa troupe. Il n’y a plus alors que « les pieds-tendres » de la troupe de Cappy, revêtus du même foulard gris avant que le chef de camp prenne la parole pour ouvrir la période26. Ce temps établit l’égalité entre les stagiaires qui se dépouillent ainsi de leur vie sociale antérieure. Tous portent une culotte courte et une chemise coupée aux coudes, imitée de Gilwell Park. La tenue résume le projet fusionnel des Éclaireurs pour qui « le costume égalitaire nivelle les conditions ». Il convient de créer entre les campeurs les conditions de l’égalité. La recherche d’égalité sociale demeure pour eux la « base du scoutisme27 ». Le vice président des EDF plaide pour une même tenue afin de créer « entre les uns et les autres une espèce de communauté d’idéal28 ». L’éthique fraternelle doit demeurer le bien commun des stagiaires. La fin du séjour marque symboliquement le retour dans le monde réel lors du dernier feu de camp sur lequel plane l’esprit de corps forgé pendant la période. Tous forment debout la chaîne des adieux en se tenant par la main dans un parfum de rite maçonnique29. Le mélange de recueillement et de joie animant l’assemblée se justifie par l’analyse pessimiste des rapports sociaux. Le programme de joie des Éclaireurs noircit à dessein le constat initial. Construire la fraternité des éducateurs nécessite de ne pas négliger les obstacles :

    « Notre pays est divisé du point de vue religieux : qui donc oserait prétendre qu’il n’y a aucune âme sincère dans chacune des églises ou dans chacun des mouvements d’opinion différents du sien propre ? Et si l’on croit sincèrement à la bonne foi d’hommes séparés sur le terrain philosophique ou métaphysique, ne serait-ce pas la plus cruelle des duperies que de ne consentir à en devenir les amis qu’au prix d’un voile jeté sur leurs croyances ? Certes, si à Cappy, on pratique aisément la vie fraternelle, c’est qu’on se connaît plus facilement qu’en les hâtifs contacts de l’existence courante30. »

    12Il convient de venir chercher la « lumière » et la « confiance totale » avant de les propager partout dans le monde réel. L’enseignement reçu en camp-école repose essentiellement sur une morale du comportement. La pratique de la « délicatesse des sentiments mutuels » assoit l’idéal des rapports humains entre campeurs. Un certain pessimisme place la parole mal maîtrisée comme obstacle à la véritable fraternité : « Il n’est pas pire pierre d’achoppement pour l’amitié que l’intempérance de notre bavardage31. » Cappy impose une demi-heure quotidienne d’absolu silence afin d’apprendre la maîtrise de sa parole. La formation personnelle par le silence a pour objectif d’intérioriser l’idéal du camp-école. La référence en filigrane à une forme contemporaine et éphémère de la règle monastique conditionne l’autonomie de la personne. À sa manière, Cappy actualise la maxime conservatrice du Code soleil des écoles normales : « Le bien ne fait pas de bruit, le bruit ne fait pas de bien. » Là existe quelque chose de l’éthique aristocratique dans le refus d’ostentation. L’émergence d’individualités débarrassées de la pesanteur de leur conscience de classe demeure la morale sociale du camp-école. Les classes sociales ont disparu le temps d’une semaine de formation pour révéler la vérité des sentiments humains. En sortant du camp-école, les éducateurs forment un corps ayant vocation à répandre le programme socio-pédagogique des réformateurs sociaux libéraux. La pose assurée devant le photographe pour le cliché de la promotion donne à penser l’existence d’une communauté de pédagogues. La vigueur du plein air évoque l’équipe sportive et le programme moral de Cappy rend compte d’une promotion de normaliens. Morale et plein air figurent au centre des savoirs enseignés.

    Les savoirs contre l’école

    « Préparation à la vie »

    13La formation des cadres scouts trace une solide frontière avec la forme scolaire d’enseignement. La diffusion et la valorisation des savoirs cherche se distingue incomplètement du modèle du travail scolaire. Pour les réponses théoriques, on encourage le travail en cercle d’étude. L’évaluation scolaire suscite une vive réserve : « Il ne peut être question de mettre des notes à ces travaux. » Mais la prévention contre la forme scolaire n’est pas assez forte. L’évaluation se porte par la lettre A, B ou C32.

    14À Cappy, l’opposition au système scolaire est forte dans le mode d’enseignement. La « préparation à la vie » s’applique par l’enseignement mutuel. L’école applique le mode simultané du maître face à la classe. Les scouts emploient le mode mutuel dans lequel des moniteurs reprennent en petits groupes la leçon du maître. Durant leur période au camp-école, les chefs prennent la place de leurs garçons afin de découvrir à leur place la vie du camp. Le temps du stage, les patrouilles de chefs (blaireaux, chouettes, chevreuils, hirondelles et écureuils) composent la troupe éphémère de Cappy à l’emblème du tulipier dont les instructeurs deviennent les cadres. Pour les chefs et cheftaines de louveteaux, l’organisation se fait en sizaines (loups rouges, jaunes, blancs et gris). Chaque stagiaire prend à tour de rôle la tête de la petite équipe autonome33. Les chefs en formation sont placés dans la situation où se trouveront les enfants sous leur responsabilité. L’« idée géniale » de Baden-Powell de faire instruire les garçons par les garçons grâce au système des patrouilles constitue la meilleure condition de l’appropriation des savoirs. Le système appartient donc à l’enseignement mutuel. Mais les EDF restent embarrassés par le « moniteur » pour nommer la tête de la petite équipe autonome. L’évocation est trop franche d’un système disqualifié par l’école au XIXe siècle. Ils préfèrent le terme de « meneur » pour éviter le « chef de patrouille » (patrol leader) au souvenir militaire encore trop net34.

    15La pédagogie scoute s’oppose à l’école dans la tension entre action et réflexion. Le va-et-vient veut traverser les frontières disciplinaires tenues pour intangibles. L’unité de la formation provient d’une totalité psychologique insécable à l’opposé du séquençage des savoirs scolaires. Il n’y a pas de cloisons étanches pour « préparer à la vie » tant les activités physiques et techniques alternent avec leur élaboration intellectuelle : « Car le scoutisme n’est nullement une École ; au lieu de diviser les difficultés, pour les attaquer séparément, il met l’enfant en face d’une vie qui n’est point morcelée35. » L’acquisition des savoirs repose sur le système des brevets. Ils valident des apprentissages artistiques, techniques, sportifs ou relationnels. Les brevets scouts lient l’éducation à l’orientation C’est un préapprentissage mettant l’adolescent « en mesure de s’attaquer avec profit à l’apprentissage sérieux, par la suite, de tel ou tel des métiers dont il a acquis, pratiquement, une première idée36 ». Dès avant l’orientation, la mise pratique des savoirs dans la vie quotidienne « pour rendre service » veut vérifier leur application dans la société après son acquisition dans l’univers scout séparé. Cet idéal traduit la volonté du continuum entre technique et morale. La tenue scoute arbore symboliquement ces compétences car les badges sont cousus en haut des manches de la chemise, à mi-chemin entre la tête et la main. Les brevets constituent autant d’anti-diplômes scolaires non réductibles à un programme strict. Pendant les décennies 1920 et 1930, la formation des chefs est contemporaine de leur essor37.

    16Quels livres circulent en formation ? La partie théorique du brevet de chef repose sur la connaissance des principaux auteurs anglo-saxons Roland Phillipps (Le système des patrouilles) et Baden-Powell (Éclaireurs, le Guide du chef Éclaireur et le Livre des louveteaux38). Les jeux et les chants renferment l’idéal abouti de l’écrit du chef. Il s’agit du manuel dont il est lui-même l’auteur : « Le rêve serait qu’un chef se constituât lui-même un carnet de chansons et un carnet de jeux très complet39. » Les Éclaireurs énoncent ainsi furtivement une leur doctrine de l’écrit pédagogique. Hors des périodiques, les EDF éditent une moyenne annuelle de cinq publications40. Le livre idéal du chef éclaireur est celui qu’il rédige lui-même, au format du carnet ou du manuel. Ceci appelle le prolongement de la main. Il érode la frontière entre le travail pratique et l’activité intellectuelle. La science pédagogique et les techniques de camp convergent sur les pages d’un livre unique enrichi quotidiennement. La filiation compagnonnique de cet idéal est toutefois bien érodée. Les ouvrages utiles aux chefs existent déjà. C’est leur usure qui atteste de l’assimilation des connaissances. Les pages portent les stigmates des équipées scoutes (notes manuscrites, croquis, traces de doigts, herbiers, déchirures, reliures brisées, etc.). Les dégradations du manuel sont en même temps les signes de vie de l’imprimé. Il s’agit de sa renaissance sous la forme d’un nouveau livre, complété et amendé par le chef. L’appropriation du livre se fait au prix de l’usure de son support.

    17L’assimilation des manuels scouts annonce leur effacement à Cappy, « on fait mieux, on les vit pendant dix jours41 ». Significativement, aucune source ne mentionne de bibliothèque à Cappy. Le camp-école n’est pas un centre de travail intellectuel. La documentation est puisée dans l’enseignement des instructeurs et la vie en plein air. Cependant, les connaissances acquises sont mises en notes et en croquis. Les stagiaires doivent produire la trace écrite des apprentissages dans un cahier lu et noté. Après un premier cahier validant les acquis théoriques, le second concerne la maîtrise des techniques de vie au camp. Mais on veut prévenir le glissement de l’épreuve d’écriture vers le travail scolaire. Il n’a pas vocation à transcrire une abstraction : « Bien entendu ces notes ne sont pas destinées à faire l’édification du “lecteur”. » Sa forme rudimentaire, non élaborée, prime sur le style de démonstration : « L’écriture et la présentation sont donc secondaires. » Elles doivent montrer que l’essentiel est retenu42. L’épreuve demeure sensiblement plus facile que le questionnaire théorique. La présentation des cahiers « tous plus soignés les uns que les autres » montre que les chefs retiennent ce qu’ils ont vu à Cappy. Certains sont joliment illustrés, témoignant d’un goût, sinon d’un talent en éveil pour la présentation : « Déjà, plusieurs cahiers, cette année, ont reçu la note A43. » Le succès de l’épreuve fait céder les digues dressées contre la validation scolaire. On a pris soin d’établir une complémentarité entre l’écrit et le dessin. Idéalement, le trait conserve la trace de l’apprentissage plus que l’écrit : « Notes non seulement écrites, mais encore dessinées. Tous les jours un croquis au moins ; c’est la loi du Camp. Celui qui sait prendre des croquis remporte de Cappy un trésor44. » Le croquis permet l’assimilation rapide. Il n’est pas la recherche de pure copie de la réalité tel que « l’âge du plâtre » l’inflige aux écoliers jusqu’au début du XXe siècle. Le coup de crayon est aux ordres de la sensibilité personnelle. La place ainsi laissée à l’initiative individuelle prolonge la réforme de l’enseignement scolaire du dessin de 1909. Le dessin est appropriation par l’œil, « un des exercices les plus favorables au développement de l’esprit d’observation, du goût, de l’imagination, de la personnalité, en un mot de l’éducation intellectuelle de nos garçons45 ». Les EDF inscrivent le dessin dans la filiation de l’enseignement artistique par la méthode intuitive46. Le cahier de stagiaire est un outil de savoir empirique, tiré de l’expérience. Il s’arrête aux frontières de la modélisation. Les enseignements de Cappy s’arrêtent aux portes de l’analyse savante. Premier d’entre eux, la morale institue la communauté des campeurs par le rituel quotidien de la « palabre ».

    Édification

    18La brièveté de la palabre matinale n’a d’égale que l’édification morale mise en jeu. L’enseignement mutuel est partout sauf ici. Son contenu voisine avec la transmission du sacré. La palabre des instructeurs reste l’« acte solennel » groupant le camp-école « dans un même sentiment ». Cette sorte de communion laïque occupe un court moment de la vie collective du matin, en fin de journée ou en veillée, lorsque les esprits sont plus disponibles. La « vraie » palabre brouille la frontière entre laïque et religieux. Pour que « les cœurs s’ouvrent » parmi l’auditoire, l’instructeur officie en pleine nature. Tous se trouvent assis par terre dans une clairière du domaine, autour d’un affleurement rocheux habilement utilisé. Assis sur le « rocher du conseil », l’instructeur semble trôner en chaire de pleine nature. Là se mélangent le plus grand sérieux des assemblées délibérantes avec le merveilleux enfantin du conte. Il convient de « raconter une histoire, employer des paraboles ; en somme de travailler par allusion et métaphore ». La palabre vise à atteindre l’âme de l’individu. L’exercice est efficace quand chacun « croit » la parole du chef « spécialement pour lui47 ». Pour cette raison, les stagiaires peuvent suggérer les sujets de discussion. Ceux proposés par les instructeurs, susceptibles d’être repris par les chefs face aux éclaireurs, travaillent les représentations collectives des groupes sociaux. L’éphémère camp-école est le plus restreint (« la réflexion sur les incidents quotidiens »), l’Internationale scoute le plus vaste et le plus fréquent (« l’idéal scout », « le mouvement scout »). Le programme moral des EDF (« les commentaires de la Loi ») se conjugue avec l’édification nationale (« la fierté nationale »)48.

    19La palabre se garde toutefois de se prononcer sur la foi. Elle ne franchit pas la porte de la révélation religieuse. Le questionnement sur la fin dernière s’arrête au seuil des institutions religieuses. Un espace partagé avec la philosophie rationaliste se façonne pour interroger la place de l’homme dans le monde. La voie personnelle est laissée libre pour l’ascension vers un accomplissement spirituel. La palabre inaugure une réflexion générale difficile à définir sur la vie spirituelle. La vie libérale du camp-école consiste à indiquer la route à prendre vers la métaphysique. Elle n’en livre pas de conclusion, c’est la raison pour laquelle il n’existe aucun aumônier. Toutefois, les stagiaires qui le souhaitent peuvent se recueillir par culte pendant le temps libre. Le camp-école de Cappy demeure donc un espace fondamentalement laïque. Il ouvre la voie à la construction spirituelle de l’individu et en même temps affirme son incompétence dans l’expression de la foi. La complémentarité avec l’idéal laïque de l’enseignement primaire s’affirme à partir de ce préalable, même si la Ligue de l’enseignement le reconnaît tardivement49.

    20Pourtant, une science humaine comme la géographie telle qu’elle est enseignée par les Éclaireurs se veut une mise à distance avec le savoir scolaire. À Cappy, les stagiaires randonnent à deux sur un itinéraire comportant la reconnaissance du pays parcouru en une ou deux journées, il s’agit de l’« exploration ». La mission nécessite un parcours de 20 km en couchant sous tente, hutte ou abri naturel et en faisant sa nourriture « pain excepté ». Dans un second temps, le travail demandé au chef porte sur son rapport d’exploration. À la pratique physique de la randonnée s’ajoute l’intelligence de la collecte, du classement et de la hiérarchisation d’informations récoltées sur le territoire traversé. L’exploration est une activité majeure du scoutisme. Le stagiaire de Cappy est évalué à partir du rapport d’exploration. Il s’agit d’une monographie contenant un relevé topographique, un croquis panoramique et un Compte rendu. La généalogie de l’exercice se situe du côté du renseignement militaire. Il s’agit de relever le relief, la végétation, les cours d’eau et les voies de communication en complément de la carte d’état-major50. Mais sous l’influence de la science sociale leplaysienne, l’exploration porte sur les sociétés traversées. L’étude, « description aussi complète que possible » porte sur l’habitat, les coutumes, les fêtes locales, les richesses naturelles, les industries, l’agriculture, la gastronomie, les communications et les monuments historiques51. L’enquête locale et sa moisson d’images (« dessins, aquarelles, photos, cartes postales des plus beaux sites, des monuments les plus remarquables, des curiosités les plus typiques ») abandonnent la description géomorphologique au profit de la géographie humaine. La randonnée scoute se lie à l’enquête humaine aussi discrète que profonde de la région traversée. La géographique humaine empirique des scouts s’éloigne de la géographie universitaire vidalienne. Elle veut renverser le postulat dans lequel la géomorphologie et les sciences de la nature fondent une géographie humaine subordonnée à la géographie physique. Le terroir, paradigme vidalien dominant du couple unité nationale/diversité de la France, est repris par la géographie leplaysienne par le bas et non par le haut. Ceci provient des travaux des géographes liés à la science sociale, spécialement Jean Brunhes et Pierre Deffontaines, collaborateurs de Bertier à L’Éducation52. La découverte d’un « pays » et la monographie sociologique des éclaireurs rompent avec la « région » vidalienne. La marche à pied sert l’observation et le classement des faits pour atteindre la connaissance des sociétés humaines. Cette appropriation du territoire local se porte il est vrai principalement sur les sociétés rurales. Plus que dans le monde urbain, c’est là que se joue la connaissance du vivant.

    Impossible « science des bois »

    21Les techniques de la vie en plein air dominent les savoirs enseignés à Cappy. Le « campisme », « campagnage », « forestage » ou « pionnisme » désigne l’aménagement du camp de toile et de tout son confort pour construire tables, bancs, vaisseliers, foyers. Le travail des matières premières, l’outillage et le matelotage sont des compétences nécessaires à la transformation du milieu pour dresser le camp d’éclaireur. Elles composent un solide corpus technique aux origines multiples, savantes et vernaculaires, qui mêle le savoir des forestiers à celui des trappeurs. Cependant, il est inopérant si le naturalisme ne vient pas coiffer ces techniques de sa couronne morale. L’étude de la végétation, des oiseaux et des mammifères trouve son aboutissement dans « le développement de l’âme au contact de la nature53 ». L’observation de la faune et de la flore la nature baigne l’enchantement du monde qui nourrit l’éducation morale des éclaireurs. Ceci concerne aussi l’affermissement du caractère. En effet, les savoirs propres à l’orientation par la cartographie et l’astronomie sont une sorte de métaphore de la voie sociale et professionnelle à suivre dans le temps et dans l’espace. Il en est de même pour le domaine important des signes animaliers par le « trackodrome » installé à Cappy, piste de sable pour la reconnaissance des traces.

    22Parmi les formateurs, le chef EDF Jean Droit est un naturaliste scout de premier plan. « Loup bavard » excelle dans l’évocation des mœurs animalières. Ses dessins au trait souple sont pleins de tendresse pour le petit peuple amphibie, terrestre et aérien des forêts d’Île-de-France54. La démarche empirique se borne à l’observation d’une nature bienveillante et bucolique. Ceci marginalise le naturalisme savant. La découverte joyeuse des sous-bois reflète l’optimisme dans lequel baigne le scoutisme. Les articles illustrés de Jean Droit pour les revues scoutes françaises et belges popularisent une « science des bois » descriptive et peu problématisée55. Les Éclaireurs unionistes ont aussi leurs auteurs. En 1920, le jeune ichtyologue Théodore Monod signait quelques articles dans leurs revues. En 1930, le chef Albert Boekholt, directeur des éditions protestantes La Flamme, rassemble les activités manuelles du camp dans Mains habiles, un ouvrage bien diffusé56. Mais chez Jean Droit, le trait naturaliste perd en souplesse. Son dessin cesse d’évoluer, en lien certain avec sa politisation de plus en plus à droite, jusqu’à sa présence place de la Concorde au soir du 6 février 1934. Cet affichage est de plus en plus gênant pour les EDF. Jean Droit enseigne au camp-école des Boy-Scouts de Belgique à Boisfort, près de Bruxelles.

    23L’optimisme de rigueur dans le rapport que les scouts entretiennent avec la nature traduit leur vision de la société. Leur perception fixiste ignore tout de l’évolution des êtres vivants. À leurs yeux, l’action de l’homme perturbe irrémédiablement l’environnement. Les Éclaireurs enseignent en filigrane un âge d’or de l’état naturel. Leur enseignement s’anime d’un fond pessimiste pensant la faune et la flore de toute éternité. Ceci exclue l’évolution de l’écosystème. La pleine nature des scouts peine ne se dégage pas de l’enchantement du monde et de la morale. C’est spécialement vrai de l’« introduction à l’éducation sexuelle » pour les chefs Éclaireurs.

    24Il s’agit de promouvoir la fécondité et, dans une moindre mesure, la lutte contre les maladies sexuellement transmissibles57. Trempés dans le « bain familial », chefs et cheftaines ont vocation « physique et morale » à fonder des familles58. Le dogme scout exclut tout plaisir sexuel. Tout oriente la sexualité vers l’accomplissement d’un devoir moral supérieur à traiter « avec un respect religieux » dont les adolescents « comprendront bien vite qu’elles sont graves et saintes ». EDF et Éclaireurs unionistes partagent la même vision de « l’éducation de la pureté » de Bertier59. Elle est proche de celle de l’abbé Jean Viollet. L’aumônier de la Maison pour Tous anime depuis 1918 l’Association pour le mariage chrétien. Ses réponses aux fidèles sur la sexualité portent sur tous les détails de la vie intime. L’abbé Viollet tente non sans mal de codifier la réalité du pouvoir de l’Église sur les corps. Il est le confident des abîmes de perplexité dans lequel sont plongés de nombreux couples catholiques se confiant à lui. Mais la parole d’un clerc comme sexologue se fait à distance de la hiérarchie ecclésiale60. En 1934, l’abbé Viollet édite l’album de la cadre du scoutisme britannique Véra Barclay, Les belles découvertes de Pierre et Véronique où une mère explique à ses enfants la reproduction des plantes, des grenouilles, des oiseaux, des écureuils et des hommes, dont le pédagogue Freinet salue l’initiative61.

    25À Cappy, l’éducation sexuelle proscrit la masturbation. La chasteté doit exister jusqu’au mariage. Bertier se dit « convaincu que le silence est très dangereux62 ». Cette position de réformateur démocrate chrétien rejoint celle d’Edmond Goblot. Le philosophe rationaliste, militant de la Ligue pour le relèvement de la moralité publique, dénonce le coût sordide de la prostitution en échange du respect affiché par la bourgeoisie masculine devant les femmes. Le compte rendu de La barrière et le niveau dans L’Éducation rejoint cette sociologie de la sexualité63. En 1930, les EDF partagent la conviction du congrès national de la natalité contre une morale « indulgente pour l’homme et sévère pour la femme ». Ceci passe par l’apprentissage de la chasteté comme un bien désirable, jusqu’au mariage. L’obsession de la masturbation comme appauvrissement de la force vitale par « la débauche masculine » s’inscrit toujours sur le plan de l’éducation morale. Le préalable reste la réforme de la prostitution et la fermeture des maisons closes64. Par ailleurs, l’éducateur pervers est catégoriquement exclu65.

    26Dès 1922, les chefs lyonnais n’ignoraient rien de la question sexuelle, comme leurs camarades de la région parisienne, auditeurs d’une « causerie sur l’Éducation sexuelle des jeunes » au programme de leur camp-école en week-end66. L’épreuve écrite du brevet de chef demande aux impétrants leur opinion sur « la question sexuelle », rhétorique habile pour placer les ouvrages choisis à cette fin67. La parole sur la sexualité est cependant bien reçue en camp-école au point qu’un stagiaire aurait préféré écouter la conférence sur la pureté en début plutôt qu’en fin de session68. La formation demeure bien installée en deçà de la sexologie scientifique. Il est vrai que Bertier se tient à distance des postulats eugénistes de cette science en essor au début de la décennie 193069.

    L’éducation physique, une science ?

    Méthode naturelle et réforme sociale

    27Pour les réformateurs sociaux comme Bertier et les hommes des Roches, la méthode d’éducation physique est la méthode naturelle d’Hébert. En 1923, l’année où débutent les cours de Cappy, le dossier sur l’éducation physique dans L’Éducation de novembre accorde seulement 4 pages à la méthode éclectique de Joinville contre 15 à la méthode naturelle d’Hébert.

    28Les Éclaireurs s’inscrivent dans le réseau de diffusion de la gymnastique hébertiste En 1926, le livre d’Hébert, Le sport contre l’éducation physique attaque violemment la méthode sportive et le rôle des médecins70. La mesure de la performance physique fait peser la balance en faveur des hygiénistes là où Hébert l’équilibre en faveur des pédagogues. Pour Bertier à la direction des EDF, les médecins demeurent trop savants pour une large diffusion de la réforme sociale. À partir du rôle central de l’instituteur selon Hébert, Bertier trouve dans la méthode naturelle la garantie d’une diffusion vers tous les milieux, alors que la méthode sportive reste encore l’apanage de la bourgeoisie. Il est aussi en opposition avec les normes savantes définies par les sciences médicales et biologiques dont l’audience sociale progresse constamment, parallèlement à l’essor des fédérations disciplinaires71. Bertier et Hébert se retrouvent dans la recherche d’une science du mouvement définie à partir de l’empirisme. C’est aussi vrai sur le plan moral. La rhétorique d’Hébert contre l’argent des stades et la corruption sportive ne déplaît pas au catholique social Bertier.

    29La réforme sociale vue par les scouts pense le plein air dans l’épanouissement corporel : « Ainsi, aux fervents de la culture physique qui demandent pour les exercices du corps un lieu et un temps approprié, les éclaireurs répondent : “Toutes les semaines en plein air.” » La méthode naturelle trouve une place de choix dans la contestation de la modernité. La pleine nature est accueillante à ceux qui fuient l’emprise de la ville. L’utopie des Éclaireurs nécessite le principe d’un territoire vierge où installer le camp. L’argument biologique de la restauration de la santé masque le contenu social du projet. Les activités physiques tracent la frontière séparant le scoutisme et l’hébertisme des courants dominants de l’éducation physique, la gymnastique et les sports olympiques. Le mobilier de gymnase est disqualifié comme attribut désuet. Le rejet d’un système périmé conduit à une plus grande liberté de mouvements. Parallèlement, la compétition structurant les sports olympiques est condamnée au nom du principe d’égalité. Hébertisme et scoutisme créent dans l’éducation physique de plein air une tension entre liberté et égalité. Une humanité régénérée corporellement par l’éducation physique raisonnée annonce la réforme sociale :

    « C’est un des grands soucis du scoutisme que de lutter contre la vie confinée dans les agglomérations urbaines, contre la surcivilisation citadine, et de ramener les enfants à la nature, le plus souvent possible pour le salut de leur santé. Cela conduit naturellement à renoncer aux agrès, aux appareils compliqués, à tout un matériel qui semblerait nécessaire, et qui n’est souvent qu’accessoire. Les bâtons des éclaireurs, leurs foulards, leurs cordes dont ils font des lassos, quelques balles, voilà un matériel dont le prix est négligeable. [Le scoutisme] est, en effet, entièrement opposé à mettre en compétition une foule d’individus, pour en dégager peu à peu des champions qui seront l’objet de tous les soucis, de tous les soins. Il préfère le développement harmonieux de tous au brillant succès d’un seul. […] Il veut former – il peut former – sinon des athlètes complets, du moins des hommes complets72. »

    30L’éducation physique hébertiste fonctionne comme un bien commun à l’ensemble des mouvements scouts français. Il est vrai que de son côté, le courant hébertiste s’intéresse peu aux querelles de chapelles scoutes car toutes le pratiquent. Certes, les deux méthodes divergent dans la place de la nature, principe doctrinal d’Hébert, moyen d’exercice important mais pas exclusif des scouts qui organisent aussi des jeux « en ville73 ». Un parangon de la méthode sportive comme le docteur Bellin du Coteau le perçoit lorsqu’il offre une place au scoutisme – en fin du second volume – dans son Traité d’éducation physique74. En soulignant la « recherche de santé plus que la performance et le progrès de l’ensemble plus que la victoire de quelques-uns », Guérin-Desjardins légitime dans ce dictionnaire la pratique physique au service de la réforme sociale. Les deux méthodes s’élèvent ensemble contre l’individualisme moderne en partageant la même pédagogie du service rendu à la collectivité. Le scoutisme réagit pour cette raison au phénomène du champion. Le pessimisme scout voit dans la performance sportive un déséquilibre néfaste (« La force physique sans la moralité n’est que de la brutalité ») contre laquelle s’impose un rééquilibrage vigoureux de l’activité physique et morale (« Remplacer son désir d’être un champion par celui d’être un homme75 »). Parce qu’il génère dans sa vie quotidienne une gymnastique d’application, le camping « merveilleux générateur de santé » est un sport scout. La rhétorique de la réforme sociale mobilise tous les argumentaires, même dans l’organisation du sommeil. Les nuits sous la tente « ont quelque chose de purifiant, surtout pour les poumons des gamins de nos grandes villes ouvrières ». Sport et santé ont une portée sociale indéniable car la vie du camp, « c’est la vie saine », façon d’expliquer le déploiement de l’éducation physique réformatrice76.

    « Médecin pédagogue »

    31Le médecin est probablement le seul scientifique admis comme tel dans l’enchantement du monde scout. La médecine intervient déjà dans la résolution de la question sociale. Le camp d’éclaireurs se place d’ailleurs sous son autorité avec la visite médicale préalable. La pharmacie, le couchage, l’eau, la toilette et, nécessairement, la culture physique, sont peu à peu codifiés par son savoir organisateur du temps et de l’espace du camp de toile. L’hygiène alimentaire suit par exemple, le camp idéal suit les préconisations du docteur Marcel Labbé sur la rationalisation de l’économie domestique pour réformer le régime alimentaire des classes populaires77. Les exercices physiques sont donc surveillés par les médecins qui gardent avec vigilance la frontière séparant l’exercice d’entretien et de santé du sport compétitif.

    32La commission sportive des EDF croise le rôle du médecin en camp avec la sociologie de l’adolescence. Le sport est excellent pour les travailleurs intellectuels qui, toute la semaine, ont peu de dépense physique. Il doit être pratiqué avec modération par les ouvriers déjà fatigués par le travail professionnel. « Qui fera tous ces dosages nécessaires ? » demande la commission : « Le médecin78. » Au congrès de Rennes en décembre 1923, la commission présidée par Bertier demandait la présence d’un médecin de troupe et l’établissement d’un carnet de santé de l’éclaireur « dans toute la mesure du possible79 ». Afin de connaître précisément la bonne santé des jeunes, la bureaucratie modernisatrice des EDF intègre le fichage physiologique des adolescents. Les EDF se conforment à l’autorité du professeur André Latarjet, directeur à Lyon du cours supérieur d’éducation physique, seule formation scientifique pour les enseignants en éducation physique. Latarjet « écrit spécialement » dans Le Chef la version éclaireur de sa fiche physiologique du garçon80.

    33En camp, le discours médical encourage la multiplication des pratiques physiques : « Des jeux, des courses de relais ou concours interpatrouilles nécessitant des sauts, des escalades, mêmes des luttes. » Pour le docteur Paul Dumoutet (1892), commissaire régional EDF d’Auvergne, les chefs doivent faire preuve « d’un peu d’imagination » afin de réaliser ce que cherchent les éducateurs, « faire faire de la culture physique sans que les éclaireurs se croient à une leçon81 ». Ce médecin, collaborateur de L’Éducation, est impliqué dans les normes éducatives et sportives du plein air. Le docteur Dumoutet dirige un établissement de lutte contre la tuberculose infantile, le préventorium de Chavaniac-Lafayette installé dans le château du célèbre marquis en Haute-Loire82. L’aide de la fondation américaine Lafayette Memorial Fund et la présidence de Léon Bourgeois auréolé du prix Nobel et caution suprême de la lutte antituberculeuse, le docteur Dumoutet jouit d’une confortable assise pour incarner la « collaboration d’un médecin et d’un pédagogue ». Le préventorium accueille les formes non contagieuses de tuberculose. Pendant de longs mois, une médecine inefficace contre la maladie isole et contrôle les jeunes malades par un mélange de « repos, d’instruction et d’entraînement physique » selon le souhait du Congrès national de la tuberculose83. L’enfance populaire urbaine est mise en fiche, surveillée par les rayons x et soignée par les bains de soleil et le grand air84. Les surveillants du préventorium sont mobilisés comme chefs éclaireurs et encadrent les deux troupes de l’établissement qui se livrent une salutaire compétition85. Le docteur Dumoutet supervise aussi la scolarité de ses petits patients. L’enseignement du latin ouvre la voie vers l’enseignement secondaire à une clientèle scolaire ordinairement cantonnée au primaire86. Au préventorium, la médecine démunie dans les soins à offrir aux patients comble le long temps contraint du préventorium par le plein air éducatif. L’alliance de la lutte antituberculeuse avec le scoutisme bouscule joyeusement le destin social des jeunes malades.

    Sport et science humaine

    34En abandonnant la sphère prémilitaire, les EDF ont aussi abandonné l’adhésion contemporaine de cette dernière aux sports de compétition. Mieux que la recherche d’efficacité motrice, les jeux de plein air animent un apprentissage joyeux, ludique et évolutif87. Ils servent à développer « les qualités viriles, le courage, la générosité, la ténacité, l’esprit de décision, le sens de la sociabilité », bref tout ce que doit travailler un chef chez ses jeunes. Il convient d’« éduquer tout en délassant » grâce à « un peu de psychologie » de la part du chef. Les jeux sportifs régionaux, enfantins ou populaires, correspondent mieux au scoutisme que les disciplines olympiques. La performance et la vitesse viennent en second plan derrière la construction du caractère. En dévoilant celui de chaque joueur, les chefs trouvent dans les jeux de « précieux auxiliaires ».

    35C’est le sens de l’entreprise éditoriale du Livre des jeux. En 1925, il fixe pour les bases d’un corpus en expansion. La première édition rassemble 200 jeux ; la deuxième, en 1930, 300 ; la quatrième, en 1938, 400 ; la cinquième, en 1939, 50088. En matière de jeux de plein air, l’ouvrage ne prétend pas « inventer grand’chose de nouveau89 » tant il est vrai qu’ils ont été « recueillis de différents côtés ». Soumis à une adaptation permanente, ils demeurent toujours en réinvention : « Vous inventerez donc sans cesse des jeux qui vous permettent de réaliser, tout en jouant, votre programme. » La mise en ordre relève du classement « dans un petit carnet » à effectuer par le praticien. La valeur d’un jeu dépend en effet de son succès auprès des garçons. Les chefs doivent noter « les particularités de chacun d’eux, donnant un instrument d’action très précieux ». Guillen et Grandjouan s’excusent presque de classer les jeux dans le répertoire, afin seulement de les retrouver90. Sept jeux sur dix se jouent en plein air et au camp comme les variantes de la course d’obstacle, de la bataille de foulards, de l’épervier ou du jeu de Kim. La catégorie la plus représentée concerne les jeux physiques (37 %). Viennent ceux mobilisant les sens (28 %), puis ceux utilisant une technique ou un savoir (21 %) et enfin les jeux cérébraux ou d’expression (7 %). Dans cet ordre ludique, les sports olympiques ne sont qu’une variante des jeux physiques. Le basket conserve sur le football et le rugby « la supériorité » d’être moins brutal et d’une plus grande valeur éducative91. L’empirisme revendiqué du Livre des jeux met à distance la modélisation scientifique et médicale qui domine les jeux en éducation physique. Dès avant sa sortie, l’ouvrage, « meilleur livre sous presse à l’heure actuelle » prétend bousculer le manuel du lieutenant Baissac, un diplômé du cours supérieur d’éducation physique92. Dans la distance avec la science du mouvement de Demenÿ, Le Livre des jeux est un outil d’éducation physique au service des réformateurs sociaux.

    Chefs routiers

    36L’article sur la méthode naturelle dans L’Éducation fut écrit par un lieutenant d’Hébert, l’athlète Robert Lafitte, directeur du collège d’athlètes de Blois puis du club hébertiste de Saint-Denis. Bertier le présente devant l’exécutif Éclaireur où Robert Lafitte fait impression. À l’automne 1925, il est unanimement élu à la commission sportive au moment où le château de Cappy nécessite une présence permanente93. Le succès des stages a conduit l’Association du camp-école à agrandir le domaine de plus de deux hectares. On cherche un ménage de régisseurs. Le problème est résolu au printemps 1926 avec le collège d’athlète dirigé par Robert Lafitte, résolvant ainsi les problèmes matériels et pédagogiques. Pour les athlètes hébertistes, Cappy prend le nom évocateur de l’Oasis. Un contrat lie l’Oasis à l’Association du camp-école. Il stipule le versement d’un loyer pour l’usage des lieux94. Spécialiste d’éducation physique en plein air, Lafitte en anime toutes les séquences à Cappy. Les chefs et cheftaines Éclaireurs pratiquent toutes la gamme d’activités de la méthode naturelle (traction à la corde, course, grimper, escalade, reptation, équilibre, suspension, jonglage, lancer, lutte, etc.). À Cappy et chez les EDF, l’hébertisme occupe désormais toute l’éducation physique. À tel point que Robert Lafitte – alias Oncle Bob – est propulsé à la tête de la nouvelle tranche d’âge des 16-20 ans, la Route. Le numéro 1 du Routier paraît en mai 1927 pour le premier anniversaire de l’Oasis.

    37D’avril à octobre, Lafitte anime aussi les séjours hébertistes. Les « bienfaisantes courbatures », les bains de soleil et les exercices hébertistes sont ponctués de lectures et d’entretiens. Pour les adeptes de la méthode naturelle, la dénomination de l’apprentissage n’est pas encore arrêtée. En dépit des flèches d’Hébert contre les médecins, Lafitte donne le nom de « cures » aux sessions. Il s’agit de rassurer une clientèle sensiblement plus âgée que les chefs éclaireurs. Elle se conforme cependant à l’usage des lieux en préférant aux pièces du château le couchage sous tente « lorsque l’âge et l’état de santé le leur permet ». Pour s’adapter au marché, les « cures » sont d’ailleurs de « durée indéterminée95 ». L’Oasis organise aussi des « stages » hébertistes sans toutefois évoquer cursus de formation et évaluation96. Le brevet de moniteur de méthode naturelle se prépare dans des « cours », évalués en trois jours d’examen97. Le glissement du vocabulaire de la formation témoigne de l’influence des chefs scouts sur les moniteurs hébertistes. La démographie des stagiaires reste alors nettement en faveur des Éclaireurs. L’année 1928 par exemple voit passer 300 cadres scouts pratiquant l’hébertisme dans leur période, 30 hébertistes en retraite, 50 enfants en camp de vacances et 25 moniteurs en formation.

    38Entre l’Oasis, centre hébertiste et Cappy, centre scout, les frontières doivent être repensées. La joyeuse transgression pédagogique des débuts (« les franchissements des murs de clôture sont prônés comme exercices utilitaires98 ») s’est progressivement normalisée. En 1930, Laffite est un gestionnaire avisé qui adapte son outil de travail à la demande de sa clientèle, y compris quand il engage seul des travaux d’assainissement de l’eau. La divergence est inévitable. D’un côté, l’Association des camps-écoles veut pérenniser le projet social de la formation. De l’autre, le gérant embauché est soucieux de moderniser et de rentabiliser un équipement sportif99. L’affaire se termine heureusement, Lafitte est confirmé comme cadre permanent avec une indemnité. On lui confie en juillet 1930 la direction du premier cours pour chefs routiers, les cadres des 16-20 ans.

    39Trente EDF et EU inaugurent un programme de formation technique, d’éducation physique et de cercles d’études sur l’esprit de la Route, le service dans et hors du mouvement100. Ils sont groupés en équipes aux noms édifiants de Dupleix, Montcalm, Roland, Saint-Louis et Brazza. À l’image de ces éponymes puisés dans l’ancien régime et l’aventure coloniale, la formation est délibérément élitiste : « Soyons prêt à porter aide à tel d’entre nous que nous verrions faiblir un instant. Mais aussi soyons assez virils et assez forts pour ne pas laisser s’attarder sur la voie large et droite ceux qui l’encombreraient et entraveraient notre marche en avant101. » Le tri exigeant des cadres est dit encore plus brutalement : « La Route, ce n’est pas un dépotoir pour Éclaireurs âgés encombrants, c’est un Scoutisme élargi, amplifié par une élite de nos aînés102. » Il demeure toujours vrai que l’élitisme concerne le comportement individuel. Il ne se confond pas avec la catégorie sociologique de l’élite. Mais avec la formation de ces nouveaux cadres, Cappy connaît une tension nouvelle. Elle existe entre d’un côté une gymnastique naturelle accessible à tous grâce à des gestes simples, à la pratique aisée et de l’autre côté le scoutisme bâtit avec une éthique un brin aristocratique qui invite à ne recruter que les adeptes d’un sacerdoce. Peut-on former une élite par une méthode d’éducation physique destinée à la plus large pratique ? Mais la méthode naturelle enseignée dans le cadre socialement restreint de l’école des Roches est aussi réclamée par les Compagnons de l’université nouvelle pour intégrer l’enseignement primaire au secondaire103. La méthode naturelle à Cappy interroge comment la formation physique commune aux bourgeois et aux prolétaires peut continuer sans risque pour les premiers à assurer le maintien de la hiérarchie sociale. La promotion est désormais séparée entre les stages pour chefs scouts et ceux pour athlètes hébertistes. Pourtant, en 1933, Le Routier s’orne d’un vigoureux Sois fort pour être utile, reprise de la devise de la méthode naturelle104.

    Entre science et morale

    Réaction scientifique

    40Le chef Henri Lhote veut fonder le naturalisme scout sur des bases scientifiques. Son goût du naturalisme vient de son père, sculpteur animalier mort au front. Né en 1903, Lhote est Éclaireur à Paris pendant la guerre puis participe au premier camp américain en 1920. En 1926, il suit le 14e cours de chef éclaireurs à Cappy. Le malthusianisme des premiers temps de la formation participe à l’évaluation médiocre qui l’épingle : « Loin d’être parfait105. » Le brevet de chef, no 21 lui est accordé en juin 1929. Lhote, qui enchaîne plusieurs métiers sans lendemain, brille davantage dans ses études supérieures. Elles l’amènent au Muséum national d’Histoire naturelle. En 1928, le Muséum lui commande une mission d’étude sur les reptiles du Hoggar. Le Gouvernement d’Alger lui demande aussi de détecter les lieux de ponte des sauterelles. Lhote passe finalement trois ans au Sahara (1929-1931) sans perdre toutefois le contact avec les EDF.

    41Nanti d’un fragment de la gloire du Muséum, le jeune chercheur revient à Cappy pour des exposés naturalistes. Lhote projette une sorte d’académie, capable de créer un savoir proprement éclaireur. Dans l’été 1933, il lance le Clan naturaliste de la région parisienne. Le groupement, ouvert aux chefs et routiers d’Île-de-France, propose des sorties d’études spécialisées, champignons à l’automne, oiseaux et batraciens au printemps, géologie en hiver. Mais en février 1934, le maître de Lhote, l’abbé Breuil, éminence de la science préhistorique au Collège de France, l’envoie relever les fresques du Tassili106.

    42L’activité du Clan naturaliste s’organise autour des sorties de terrain, de réunions en soirée et de conférences de spécialistes du Muséum. L’observation et le classement des espèces récoltées sont suivis de l’étude dans des cahiers de comptes rendus. La popularité du groupe repose désormais sur la production savante et sa diffusion. Le Clan naturaliste accumule de la documentation, des collections minérales, végétales et animales, classe et compare selon les normes scientifiques. Il est animé par le chef Henri Viaux (1914) qui rassemble des pédagogues et des savants107. Le chef Robert Ledoux est spécialiste du « mètre carré ». Ce jeu de Kim botanique consiste à observer rapidement un carré d’herbage pour y dénombrer toutes les espèces. Le jeune Marien Clémencet soutient en 1932 sa thèse sur les champignons108. Viennent aussi dans les séances l’étudiant en entomologie au Muséum André Villiers et le futur botaniste de l’Afrique équatoriale René Letouzey. Parmi les actions du clan, la capture de serpents pour le laboratoire d’herpétologie du Muséum fait beaucoup pour la réputation des jeunes naturalistes. Ils fournissent des reptiles au terrarium du docteur Marie Phisalix, figure clé de la vaccination antivenimeuse109.

    43À Cappy, les naturalistes créent et entretiennent deux pépinières. Ils assurent la formation naturaliste dès les 5e et 6e périodes de chefs routiers. En 1936, les conférences s’ouvrent à des « auditeurs libres ». Le clan lance un réseau de correspondants en province et anime des numéros spéciaux de L’Éclaireur de France. Le parrainage d’Henri Lhote garantit le double caractère savant et pédagogique du naturalisme EDF110. Il s’ouvre aussi aux cheftaines de louveteaux puis aux cadres Éclaireuses et devient un cercle d’étude mixte d’une quarantaine de membres. Toutefois, les sciences naturelles et la mixité effrayent un peu la tête de chaque mouvement. Les commissariats nationaux délivrent à Henri Viaux des conseils de prudence et de discrétion. Il ne saurait être question de rassembler impunément de jeunes femmes et de jeunes hommes au prétexte d’étude naturelle. La nature dans toute son ampleur effraie les appareils. Ceci doit rester une expérience. Ils enjouent le Clan d’abandonner la terminologie scoute pour le terme plus neutre de Centre naturaliste111.

    44La normalisation par l’appareil EDF est commandée par la volonté de ne pas voir sa notoriété dépasser celle de son fondateur. En effet, à travers ses récits d’exploration, la médiatisation de l’aventurier Lhote au Sahara prime sur la pédagogie des sciences du vivant. L’acte fondateur est intervenu pendant la traversée du Tanezrouft quand Lhote a manqué de mourir. Le jeune savant attribue sa survie à la préparation scoute. Il est fêté comme un héros par les EDF112. L’explorateur et l’association ont d’ailleurs besoin l’un de l’autre. La notoriété de l’explorateur s’échange contre l’aide financière apportée à ses expéditions. Les EDF lancent une souscription au profit de Lhote à travers laquelle le président des EDF montre l’exemple d’une vie d’éclaireur113. L’explorateur scientifique affrontant les dangers du désert incarne la flamme du courage et de la persévérance enseignée aux garçons, d’autant que le chercheur est aussi salué par le gouvernement114.

    45Mais la dynamique du Clan naturaliste pose problème aux EDF. Le succès des sciences naturelles érode le merveilleux scout. On ne saurait tolérer la remise en question de l’enchantement du monde au sein de la formation des chefs. En conséquent, les travaux naturalistes ne peuvent pas dépasser le stade préscientifique du cabinet de curiosité. Lors d’une présentation publique, seule compte l’exposition de trouvailles exotiques par l’aventurier Lhote. Les travaux sont présentés sous son « magnifique portrait » et la carte du Sahara. L’énumération des « recherches, explorations et chasses du Clan des Naturalistes » s’arrête là où commence la taxonomie. Le pittoresque est aussi dans l’exposition du hérisson faisant « l’admiration des foules qui viennent s’y piquer les doigts115 ». Georges Bertier lui-même excelle dans le registre ludique. Quand le Clan naturaliste présente devant 150 personnes à la Maison pour Tous ses travaux sur les oiseaux, il régale le public en sifflant des chants116. En 1936, la mise au pas des sciences naturelles s’achève là où la subversion a commencé trois ans plus tôt, précisément à Cappy. La « science des bois » des Éclaireurs anime le 51e cours de chefs éclaireurs. Elle est enseignée par Jean Droit, spécialiste du woodcraft resté étranger au Clan naturaliste. Les fondements scientifiques du naturalisme sont mis de côté117. Les EDF ne financent plus les travaux de Lhote. En 1938, cet « irrégulier de la science » doit un traitement à une intervention du directeur du musée de l’Homme de Paul Rivet. L’ethnologue recommande la jeune recherche auprès de l’Éducation nationale.

    Gloire d’explorateur

    46Les EDF s’intéressent aux équipées d’un autre explorateur, Paul-Emile Victor (1907-1995). Dans la posture de médiateur de l’aventure en direction des enfants, ce chef anime le tracé sinueux de la frontière entre la science de l’Autre et le merveilleux scout. Paul-Emile Victor est le fils d’un industriel du Jura, radical et admirateur d’Herriot. À Lons-le-Saunier, le garçon développe une tendance à la solitude rêveuse sur laquelle la pleine nature souffle comme le vent ranime la braise. La famille Victor a le souci du corps. On pratique l’hébertisme et on applique les préceptes végétariens du docteur Carton. À 14 ans, il est Éclaireur. En mars 1925, le jeune héritier Victor est à la tête de la troupe Rouget-de-Lisle. Il n’a pas 18 ans. À l’automne, le bac en poche, il rentre à l’École centrale de Lyon. Il ne quitte pas les Éclaireurs car il loge chez leur vice président Jean Kergomard. Les familles sont amies. De cette époque date aussi sa rencontre avec Grandjouan qui lui donne son totem de Tigre souriant. Son passage en camp-école reste très probable. En 1936, Victor fait du terrassement à Cappy pour les installations sportives118. Après l’École centrale en 1928, Victor renonce à son avenir industriel et se préfère en « apprenti ethnologue » en suivant à Paris les cours de Mauss et de Lévy-Bruhl au Collège de France119. En 1933, Paul Rivet lui propose une mission à Madagascar mais son « oncle » Joseph Kergomard, géographe au lycée Louis-le-Grand, l’oriente vers Charcot120.

    47Un solide capital social conditionne donc le lancement des expéditions du jeune Victor. Les EDF prennent place en amont de ses équipées nordiques, par la gloire de l’explorateur. Pour eux, le succès de la mission tient à sa tête : « L’Équipe a marché vers un but magnifique : la recherche scientifique. L’Équipe était unie. L’Équipe avait un Chef. » L’expédition groenlandaise était à l’image d’une patrouille scoute où chacun tenait son rôle : Victor « ethnologue », Gessain « anthropologue », Perez « géologue » et Matter-Stevenier « cinéaste ». Chacun a été « sans exception » éclaireur121. L’ailleurs de glace et de froid révèle des caractères bien trempés dans un espace inverse de l’étroitesse métropolitaine : « C’est pour rester ici qu’il faut du courage : ici, la vie est mesquine, faible, les efforts sont inutiles ; là-bas, les efforts sont nécessaires, la vie est large, effective. Et il nous souhaite à nous d’y aller, car on y trouve effectivement le bonheur122. » La vie rude d’une équipe d’explorateurs donne aux EDF l’occasion d’assurer la promotion d’un modèle vivant donné à l’imitation des chefs scouts. Paul-Emile Victor mobilise comme Paul Coze la communication par l’image. Mais son écran ethnographique est esthétiquement plus riche. On sait que sa vocation vient de découvertes fulgurantes, le Nanouk de Flaherty et le Tabou de Murnau. Le documentaire de 30 minutes, Les quatre du Groenland (1938) est filmé par Fred Matter-Stevenier, assistant de Jean Vigo sur le tournage de L’Atalante.

    48En 1936, les conférences de Victor s’appuient sur le réseau des Éclaireurs et des sociétés savantes locales. À Lons-le-Saunier, Victor qui fait un triomphe assiste à une sortie en tenue d’éclaireur. Avant la consécration de la salle Pleyel, il donne une conférence à Montrouge le 19 janvier 1936. La séance est partagée entre science et évasion. Henri Lhote est parmi les spectateurs. Le film documentaire de Victor montre « l’angoisse des régions glacées » groenlandaises, ce « pays de la mort ». La salle écoute les disques de chants eskimos « barbares sans doute, mais non privés de rythme et même d’une certaine harmonie ». La salle vibre dans ces marges incertaines de la science et du rêve. On a débuté par l’éloge funèbre de Rudyard Kipling décédé la veille à Londres. La mort du romancier britannique est comme transfigurée par ces nobles exploits. Ceux-ci allègent le fardeau de l’homme blanc maître des destinées du monde, tels qu’enseignées par les chefs.

    49Victor consent au statut de vedette EDF. En juin 1938, on voit l’explorateur et ses chiens eskimos à la fête du Jardin d’acclimatation. L’icône de l’aventure scoute croise « un cirque, un théâtre de verdure, une piste hippique, une kermesse scoute et un spectacle sportif ». Aux côtés de Lhote et des jeunes explorateurs comme Bertrand Flornoy ou Guy de Larigaudie, Victor constitue un précieux faire-valoir mobilisé par l’idéal Éclaireur123. Quand il n’est pas dans le Grand Nord, le savant désormais autonome Victor demeure toutefois disponible pour les EDF. Au camp national Route à Laffrey en août 1938, Victor se fait sociologue leplaysien pour enseigner aux jeunes l’enquête de terrain124.

    Jeux entre science et enchantement

    50L’ethnologie et l’enchantement du monde entretiennent des rapports ambivalents. La médiatisation des explorateurs occulte la production scientifique fruit de leurs recherches. Il s’agit pour les Éclaireurs de protéger le merveilleux dressé par le scoutisme pour prendre en charge l’altérité. Les Éclaireurs naviguent pourtant entre les deux pôles de cette tension. Au sein des civilisations extra-européennes, ceci est vrai dans l’étude sur les jeux. Le travail savant sur les jeux des sociétés colonisées vient brouiller l’altérité merveilleuse cultivée par les Éclaireurs, raison pour laquelle ils taisent leur existence. La mise en spectacle des exploits de Paul-Emile Victor masque ses enquêtes ethnographiques que les EDF n’interrogent jamais. Or, ce travail porte précisément sur les jeux de ficelle et de bilboquet des Eskimos. En 1937, elle constitue le sujet de ses premiers articles pour la Société des Américanistes125. Tout indique qu’ils pourraient prendre place dans des recueils de jeux scouts alors qu’il n’en est rien. L’étude des jeux sportifs des sociétés extra-européennes ne sort pas de la production savante. Un chercheur reconnu comme Marcel Griaule avait déjà travaillé sur les jeux en Éthiopie avant de consacrer sa seconde thèse aux jeux des Dogons126. Une frontière infranchissable sépare la production savante des récits merveilleux que livrent Baden-Powell, Hébert ou Grandjouan. Les jeux des scouts résistent à leur manière à la complexité scientifique qui érode l’enchantement du monde127. En 1939, rares sont ceux qui mènent de front les deux activités, la science et le merveilleux, comme le commissaire EDF du Maroc Charles Le Cœur, ethnologue ancien élève de Marcel Mauss128.

    Notes de bas de page

    1 L’annexe III détaille cette estimation. Cf. p. 265-266.

    2 « Nomination et formation des chefs », « Organisation régionale », Le Chef, no 8, oct. 1922, p. 83-86.

    3 « Cours de chefs par correspondance », Le Chef, no 20, oct. 1923, p. 136-138.

    4 « Camp-école de chefs », Le Chef, no 15-16, mai-juin 1923, p. 80.

    5 R. A., « L’ipisé », Le Chef, no 8, oct. 1922, p. 86-87.

    6 R. A., « Le troisième Congrès international de Scoutisme », Le Chef, no 29-30-31, juill.-sept. 1924, p. 119.

    7 « Avis d’organisation de camp », Le Chef, no 144, juill. 1934, p. 253.

    8 Aigle blanc des Hautes Forêts, « Camps-écoles des chefs », Le Chef, no 10, déc. 1922, p. 108.

    9 CD, 8 novembre et 16 déc. 1923, Le Chef, no 22, 25 déc. 1923, p. 169.

    10 Lefèvre A., « Rapport du Commissaire National », Le Chef, no 25, mars 1924, p. 55.

    11 Emile Guillen (Cerf agile) est chef de la troupe dijonnaise. Bertier l’embauche aux Roches en 1924 comme enseignant d’éducation physique. Cyr de Cappy, « Quelques chiffres », Le Chef, no 46, fév. 1926, p. 24. Histoire et témoignages des Éclaireurs et Éclaireuses de France à Dijon et en Bourgogne, Dijon, AAEE, 2000, p. 76.

    12 Il s’agit pour les EDF d’Emile Guillen, André Lefèvre, Pierre François, Henry Marty, Jacques-Olivier et Renée Grandjouan, et pour les EU de Jacques Guérin-Desjardins, Robert Ledoux et Jean Gastambide.

    13 Le Chef, no 15-16, mai-juin 1923, p. 81.

    14 Chamois, « Lettre ouverte à une Jeune Chef », Le Chef, no 28, juin 1924, p. 103-104.

    15 Deschamps P., « La formation personnelle du commissaire », Le Chef, no 140, mars 1934, p. 98.

    16 Le Chef, no 28, juin 1924, p. 106-107.

    17 Fiche Védère CR Tarbes, brevet, no 32. Archives EEDF. Isard bigourdan [Jean Védère], « Une expérience qui a réussi. Un Camp-École EDF régional », Le Chef, no 105, janv. 1931, p. 20-22.

    18 Les camps se tiennent en Haute-Saône, dans les Côtes-du-Nord et à Cappy. Le camp de Mirmande (Drôme) est commun aux EDF et à la FFE. « Camps préparatoires », Le Chef, no 141, avril 1934, p. 162.

    19 Lefèvre A., « Comment camper », Le Chef, no 143, juin 1934, p. 214. Cf. Arnaud E., « Le rôle du commissaire dans la formation des chefs », Le Chef, no 142, mai 1934, p. 178-184. Waltz A., « Le rôle du commissaire dans la formation des cheftaines », ibid., p. 184-188, Grandjouan L., « La formation du chef de meute », ibid., p. 189-192, Bouteille F., « La formation des chefs dans l’unité », ibid., p. 192-195.

    20 CD 6 juin 1928, Le Chef, no 73-74, mai-juin 1928, p. 81. CD 28 avril 1938, Le Chef, no 187, juin 1938, p. 135-136.

    21 « Communiqués officiels », Le Chef, no 145, août-sept. 1934, p. 286.

    22 Cappy M., « L’écorce officielle », Le Chef, no 41, juill.-août 1925, p. 111.

    23 « Sous les Ombrages de Cappy », Le Chef, no 32-33, oct.-nov. 1924, p. 146.

    24 David A., « Une Journée au Camp de Louvetiers », Le Chef, no 29-30-31, juill.-sept. 1924, p. 130-134.

    25 T. R., « Impressions d’un Louvetier », Le Chef, no 29-30-31, juill.-sept. 1924, p. 129.

    26 Daumas L., « Les chefs à Cappy », Le Chef, no 29-30-31, juill.-sept. 1924, p. 125.

    27 Loup bavard [Jean Droit], « Le costume pour les aînés », Le Chef, no 38-39, avril-mai 1925, p. 87.

    28 « Allocution de M. Kergomard », op. cit., p. 6.

    29 Ibid.

    30 Lefèvre A. V., « Les bases de l’amitié fraternelle », op. cit., p. 110.

    31 Id.

    32 « Cours de chefs par correspondance », Le Chef, no 20, oct. 1923, p. 136-138.

    33 David A., « Une journée au camp de louvetiers », Le Chef, no 32-33, oct.-nov. 1924, p. 146.

    34 « Petit groupe de garçons d’âge variable (depuis les plus jeunes, douze ans, jusqu’aux aînés, dix-sept ans), et non pas groupes classés par âge – la patrouille est composée de six à huit membres dont l’un, le Meneur, conduit l’ensemble. Les Meneurs ne sont pas des moniteurs, mais plus exactement des garçons d’expérience en mesure d’apprendre aux plus jeunes ce qu’ils peuvent savoir sur la manière de s’orienter, par exemple, sur les principes de la cuisine, sur la manière d’étudier une piste. » Grandjouan J.-O., « Y a-t-il une Pédagogie Scoute ? », Le Chef, no 47-48, mars-avril 1926, p. 53-54.

    35 Grandjouan J.-O., « Y a-t-il une Pédagogie Scoute ? », op. cit., p. 55.

    36 Id., p. 59.

    37 La progression personnelle par les brevets élargit le champ des apprentissages. Le livre des brevets – Carnet de badges, Paris, Fédération des Éclaireurs de France Boy-Scouts Français, 1921, 80 p. ; 1924, 128 p. ; 1926, 144 p. ; 1928, 148 p. ; 1930, 140 p. ; 1932, 140 p. ; 1938, 132 p.

    38 Cappy M., « Les cours théoriques par correspondance », Le Chef, no 24, fév. 1924, p. 35.

    39 Cœur de loup, « Comment utiliser les livres », Le Chef, no 28, juin 1924, p. 113.

    40 Sous leur nom ou celui de leurs éditions de l’Arc tendu.

    41 Lefèvre A., « L’esprit et la méthode », Le Chef, no 17-18, juill.-août 1923, p. 98.

    42 « Pour obtenir le brevet de chef », Le Chef, no 45, janv. 1926, p. 16.

    43 Cappy M., « Échos de Cappy », Le Chef, no 34, déc. 1924, p. 168.

    44 Cœur de Loup, « Comment profiter de Cappy », Le Chef, no 42, sept.-oct. 1925, p. 134.

    45 Martet P., « Entretien sur l’éducation esthétique et le scoutisme », Le Chef, no 147, nov. 1934, p. 369-373.

    46 Dès 1909, l’inspecteur général Gaston Quénioux installait la méthode intuitive au centre du cours de dessin dans l’enseignement primaire. L’accompagnement du développement de l’enfant s’inspire de la psychologie expérimentale, champ auquel les EDF font écho. Pernoud E., L’invention du dessin d’enfant en France, à l’aube des avant-gardes, Paris, Hazan, 2003, p. 46-53.

    47 Goblot F., « Conditions morales de la vie au camp », Le Chef, no 35-36, janv.-fév. 1925, p. 34-35.

    48 « Le camp-école d’instruction. La méthode », Le Chef, no 15-16, mai-juin 1923, p. 82.

    49 Lefèvre A., « Message du C. N. », Le Chef, no 136, nov. 1933 cité dans « Scoutisme et Laïcité. À propos des Éclaireurs de France », L’Action laïque, no 656, nov.-déc. 1933, p. 623.

    50 « Degré de 1re classe. 9o Exploration », Fédération des Éclaireurs de France (Boy-scouts Français), Carnet de badges. Épreuves pour l’obtention des Insignes de Degrés et de Spécialités, Paris, EDF, 1921, p. 12-13.

    51 « Explorateur » dans Carnet de badges, ibid., p. 21.

    52 Augustin J.-P., « Mouvements d’éducation populaire et géographie française (1920-1960) », Géographie et cultures, no 2, 1992, p. 119-135.

    53 « II Partie pratique. 6o Naturalisme », « Camp-École de chefs », Le Chef, no 15-16, mai-juin 1923, p. 81.

    54 Cf. Loup bavard, « Notre copain le hérisson », L’Éclaireur de France, no 94, 10 sept. 1923, p. 184-185.

    55 Les articles sont édités en ouvrages illustrés par l’auteur. (Droit J., Vert-bois, travaux manuels en forêt, Paris, Presses d’Île-de-France, s. d. [c. 1930] 128 p. Droit J., Le Loup bavarde, Paris, Alexis Redier, 1928, 253 p. Droit J., Au grand vent, Courbevoie, La Flamme, 1935, 128 p. Droit J., Forêts légendaires, Courbevoie, La Flamme, 1935, 129 p.)

    56 Boekholt A., Mains habiles. Travaux manuels de camp et de vie au grand air, Cahors, Coueslant, 1930, 288 p. Id. Tipi, décoration et mobilier scout, Paris, La Flamme, 1934, 136 p.

    57 Elle fait suite au « développement de l’âme au contact de la nature ». « Camp-école de chefs. Instruction des chefs éclaireurs », Le Chef, no 15-16, mai-juin 1923, p. 81.

    58 C’est le sens de la présentation du mouvement faite devant le congrès de l’ANAP en 1921. Marty H., « Scoutisme et natalité », L’Éducation, fév. 1921, p. 450-454.

    59 Bertier G., L’Éducation de la pureté, par Georges Bertier, directeur de l’école des Roches, président de la Fédération des éclaireurs de France, Paris, Éclaireurs unionistes de France, 1922, 24 p.

    60 Sévegrand M., L’amour en toutes lettres. Questions à l’abbé Viollet sur la sexualité (1924-1943), Paris, Albin Michel, 1996, 334 p.

    61 Barclay V. C., Les Belles Découvertes de Pierre et de Véronique. Traduit de l’anglais par Aimé Bargaud…, illustrations par Hita, Paris, Mariage et Famille, 1934, 139 p. « En tout cas, quel cri d’indignation si c’était nous qui lancions un tel livre de bibliothèque enfantine ! », L’Éducateur prolétarien, no 16, mai 1935, p. 380. URL : [www.amisdefreinet.org/publication/barre/freineteducateur/1-109-123.html consulté le 31 janv. 2008].

    62 Bertier G., « L’éducation de la pureté », L’Éducation, janv. 1923, p. 187-194.

    63 Par Marty H., L’Éducation, no 2, nov. 1925, p. 102. Kergomard J., Salzi P., Goblot F., Edmond Goblot 1858-1935 la vie l’œuvre, op. cit., p. 81, 111.

    64 « Ce qu’il faut savoir. Dixième congrès de la natalité », Le Chef, no 94, fév. 1930, p. 30-31.

    65 Les cas d’agressions sexuelles sur mineurs entraînent l’exclusion des coupables. Pellegrin J., Baubérot A., « Quelques jalons pour une histoire des Éclaireurs unionistes entre les deux guerres mondiales », Bulletin de la SHPF, t. 143, juill.-sept. 1997, p. 529-530. « Premiers contacts avec Vieux Castor », René Duphil (1907-1997)…, op. cit.

    66 Aigle Blanc des Hautes Forêts, « Le camp de “Fin de semaine” », Le Chef, no 11-12, janv.-fév. 1923, p. 26-27. R., « L’Union lyonnaise des sociétés de scoutisme. Une semaine de chefs », op. cit., p. 49.

    67 Il s’agit de De Fleury DR, Le corps et l’âme de l’enfant et Boigey DR, Préceptes et maximes sportives, « Cours de chefs par correspondance », Le Chef, no 20, oct. 1923, p. 138.

    68 T. R., « Impressions d’un Louvetier », Le Chef, no 29-30-31, juill.-sept. 1924, p. 130.

    69 Autour des travaux du docteur Edouard Toulouse, psychiatre, eugéniste et hygiéniste, théoricien de la biocratie qui veut contrôler la sexualité et stériliser les anormaux. Créée en 1931, l’Association d’études sexologiques est bien reçue par les instances de santé publique. Cf. Drouard A., « Justin Godart et le développement de la sexologie en France » dans Wieviorka A. (dir.), Justin Godart. Un homme dans son siècle (1871-1956), Paris, CNRS, 2005, p. 191-198.

    70 Hébert critique les IREP sur ce même mode. Delaplace J.-M., Georges Hébert…, op. cit. p. 227.

    71 Defrance J., « La signification culturelle de l’hébertisme. Étude de sociologie de la culture des années 1920 et 1930 », Clement J.-P. et Herr M., L’identité de l’éducation physique scolaire au XXe siècle : entre l’école et le sport, Clermont-Ferrand, AFRAPS, 1993, p. 171-188.

    72 Grandjouan J.-O., « Y a-t-il une Pédagogie Scoute ? », op. cit., p. 55-56.

    73 Le Livre des jeux (10e édition) en recense 21 soient 3,5 % du total. Cf. Delaplace J.-M., Georges Hébert…, op. cit., p. 285-286.

    74 Guérin-Desjardins J., « Le scoutisme », Traité d’éducation physique publié sous la direction de Marcel Labbé professeur à la faculté de médecine de Paris membre de l’Académie de médecine. Secrétaire de la rédaction : Dr Bellin du Coteau, Paris, Doin, 1929, tome deuxième, p. 581-603.

    75 « VIII. – Le scoutisme réagit contre le cabotinage sportif et la spécialisation », ibid., p. 602-603.

    76 « II. – Le scoutisme utilise le camping comme sport principal », id., p. 587.

    77 Dumoutet DR, « Conditions hygiéniques d’un bon camp », Le Chef, no 35-36, janv.-fév. 1925, p. 46.

    78 « Commission sportive », Le Chef, no 24, fév. 1924, p. 43.

    79 « Le congrès de Rennes », Le Chef, no 24, fév. 1924, p. 42.

    80 Latarjet PR, « Établissement de la Fiche Physiologique », Le Chef, no 34, déc. 1924, p. 169-172.

    81 Dumoutet DR, « Conditions hygiéniques d’un bon camp », op. cit., p. 47.

    82 Dumoutet DR, « L’École en plein air d’après le premier congrès international des Écoles de plein air », L’Éducation, no 10, juill. 1925, p. 590-594.

    83 Dessertine D. et Faure O., Combattre la tuberculose 1900-1940, Lyon, PUL, 1988, p. 70.

    84 Lafayette Memorial, Inc., Annual Report for the year 1929, s. l. Threatened lives How and Where We Are Trying To Save Them Many Children. Predisposed to Tuberculosis have been Given Back Health and Strength. Help Us To Save Others, s. l. n. d. [1923].

    85 Rochette R., « Scoutisme EDF du passé… Pantin (banlieue de Paris) et Chavagnac (Puy de Dôme) », Trait d’union, mars 1994, p. 6.

    86 Donnet H., Chavaniac Lafayette le manoir des deux mondes, Paris, Cherche midi, 1990, p. 109.

    87 Loup Gris, « Le scoutisme et les sports », Le Chef, no 23, janv. 1924, p. 14.

    88 Guillen E. et Grandjouan J.-O., Le Livre des jeux, contenant plus de deux cents jeux d’éclaireurs et de louveteaux, recueillis par Guillen, commissaire national adjoint ; illustrés par Grandjouan, commissaire technique, Paris, EDF, 1925, 160 p. Noter la pagination croissante : 1930, 248 p. ; 1935, 291 p. ; 1938, 292 p. ; 1939, 388 p. ; 1960 (15e éd.), 544 p.

    89 Préface à la 10e édition, c. 1944, p. 6.

    90 Les jeux sont classés en 11 chapitres : Chez soi, En ville, Au camp et sur le terrain de jeux, Jeux d’orientation et de lecture de la carte, Jeux de piste et d’observation, Approche et guet, Jeux de nuit, Jeux d’hiver, Jeux de secourisme, Grands jeux et Sur l’eau. [9e édition, 1943, 382 p.]

    91 Le Livre des jeux, 10e éd., c. 1944, p. 220.

    92 Cœur de Loup, « Comment utiliser les livres », op. cit., p. 113.

    93 CD, 10 oct. 1925, Le Chef, no 43, nov. 1925, p. 147.

    94 Camps-Écoles de Scoutisme Registre…, op. cit., 19 juill. 1925, 20 mai 1926 et 6 fév. 1930.

    95 L’Oasis centre d’éducation physique par la méthode naturelle du Lieutenant de Vaisseau G. Hébert sous la direction de M. Robert Lafitte, s. l. n. d. 4 p.

    96 « Le camp de vacances et les stages de l’Oasis par Verberie (Oise) », L’Éducation physique, no 19, 15 juill. 1931, p. 233.

    97 « À l’Oasis, Verberie (Oise). Les cours de moniteurs », L’Éducation physique, no 17, 15 janv. 1931, p. 70.

    98 « À l’Oasis-Verberie (Oise) », L’Éducation physique, no 6, avril 1928, p. 146-147.

    99 Guerreau H., Notes sur les demandes de M. Lafitte au Conseil d’Administration du Camp-École, 30 janvier 1930, Camps-Écoles de Scoutisme. Registre…, 6 fév. 1930.

    100 Fennec, « La première Cappy-Routiers vue par ceux qui y prirent part », Le Chef, no 102, oct. 1930, p. 172-175.

    101 Oncle Bob, « Les Routiers à Cappy », Le Chef, no 102, oct. 1930, p. 170.

    102 « La première Cappy-Routiers… », op. cit. p. 175.

    103 Delaplace J.-M., Georges Hébert…, op. cit. p. 281-283.

    104 Le Routier numéro spécial, no 71-72, août-sept. 1933.

    105 Fiche de stagiaire d’Henri Lhote. Archives EEDF.

    106 Henri-Lhote I. et Bouteille F., « Henri Lhote (1903-1991) Éclaireur de France et Explorateur du Sahara », Trait d’Union, no 72, juill. 1991, p. 8. Mée P., « Henri Lhote », Trait d’Union, no 73, nov. 1991, p. 12.

    107 Henri Viaux adhère aux EDF en 1927. Cadre de banque, il fonde en 1947 le Comité national des sentiers de grande randonnée.

    108 Viaux H., « Henri Lhote et le Clan naturaliste », Trait d’Union, no 72, juill. 1991, p. 9. Le médecin Marien Clémencet est l’autre spécialiste de sciences naturelles des EU.

    109 Le docteur Marie Phisalix prolonge les travaux de son mari le docteur Phisalix inventeur de la vaccination antivenimeuse. Brygoo E. R., « Les manuscrits autographes de Laveran et Ross du laboratoire d’Herpétologie du Muséum national d’Histoire naturelle de Paris », Cahiers ORSTOM, vol. XVIII, no 2, 1980, p. 88-89. Roche M. et Vernus M., Dictionnaire biographique du Doubs, Lons-le-Saunier, 1997, p. 391.

    110 Lhote H., « Le métier de chef pour la troupe. L’observation des animaux », Le Chef, no 162, mars 1936, p. 119-121. Notre Jungle numéro spécial de l’Éclaireur de France rédigé par le Clan naturaliste des Éclaireurs de France, no 9, (série naturaliste, no 1), 5 mai 1936. L’Éclaireur de France spécial naturaliste, no 12, juin 1937.

    111 Chabrolle J., « L’aventure passionnante du Clan naturaliste », Trait d’Union, no 43, avril 1984, p. 10. Viaux H., « Henri Lhote et le Clan naturaliste », op. cit., p. 9. Viaux H., « Le clan naturaliste », Kim, no 80, 4e trimestre 1999, p. 13-14.

    112 Bouteille F., « Nos interviews », L’Éclaireur de France, no 3, 5 fév. 1932, p. 15-16. Id., « Trois ans au Sahara ! Bel exemple de volonté », Le Chef, no 120, mai 1932, p. 174-175. Forsant O., « L’homme du jour », Le Chef, no 127, janv. 1933, p. 23-26.

    113 « Souscription Lhote », Le Chef, no 147, nov. 1934, p. 368.

    114 À gauche par Justin Godart à la Santé puis à droite avec Pierre Laval aux Colonies. « Une lettre de Lhote », Le Chef, no 150, fév. 1935, p. 89.

    115 Bouteille F., « En parcourant l’Exposition de Scoutisme de la Région Parisienne », Le Chef, no 141, avril 1934, p. 168-169.

    116 « La séance de réouverture du clan naturaliste », Le Routier, no 84, Le Chef, no 147, oct. 1934, p. 403.

    117 Le stage débute le 12 juillet 1936, avant-veille du défilé unitaire de la gauche place de la Bastille. 51e Éclaireurs de Cappy – 12 au 23 juillet 1936, [liste des participants, 1 p.]. Le camp dirigé par Albert Boekholt (EU) et Eugène Arnaud (EDF) forme une cheftaine et 23 chefs.

    118 Les archives Paul-Emile Victor conservent des clichés du château. C. P. Sophie, « Je n’ai jamais été C.P. ! m’a avoué Paul-Emile Victor », Tout Droit. Revue des Éclaireurs et des Éclaireuses de France, no 1, janv.-fév. 1954, p. 3. Sainderichin P., « Que sont nos anciens devenus ? Paul-Emile Victor », Trait d’Union, no 80, oct. 1993, p. 6.

    119 Le jeune homme accumule des documents sur les peuples insulaires de l’hémisphère sud et sur le Grand Nord. Victor P.-E., La mansarde, Paris, Stock, 1981, p. 304.

    120 Ibid., p. 305-306.

    121 Sainderichin P., « Douze mois au Groenland… Trois Éclaireurs passent un an sur la banquise pour étudier la vie et les mœurs des Esquimaux, sous la direction d’un Éclaireur de France : Paul-Emile Victor », L’Éclaireur de France, no 3, 5 janv. 1936, p. 4.

    122 Denis-Guillard P., « Regard sur le monde. Nous avons entendu Paul Victor », L’Éclaireur de France, no 4, 20 fév. 1936, p. 12.

    123 Fernand Bouteille à Paul-Emile Victor, 14 fév. 1938. Archives PEV.

    124 « Les enquêteurs », Le Routier, no 119, sept. 1938, p. 136.

    125 Victor P.-E., « Les jeux de ficelle chez les Eskimo d’Angmagssalik », Journal de la Société des Américanistes, XXIX, 1937, p. 387-395. « Le bilboquet chez les Eskimos d’Angmagssalik », Journal de la Société des Américanistes, XXX, 1938, p. 299-331. Victor P.-E., « Jeux d’enfants et d’adultes chez les Eskimo d’Angmagssalik : les Jeux de ficelle. Contribution à l’Ethnographie des Eskimo d’Angmassalik », Meddelelser om Grønland [périodique de la Commission scientifique du Groenland], 125, no 7, Copenhague, 1940, p. 1-212.

    126 Griaule M., Jeux dogons. Thèse complémentaire pour le doctorat es lettres, Paris, Institut d’ethnologie, 1938, 295 p.

    127 Griaule force d’ailleurs le trait en comparant les jeux Dogons « aux anciens jeux olympiques ». Dakhlia J., « Le terrain de la vérité », Enquête. Les terrains de l’enquête, 1995. URL : [http://enquete.revues.org/document270html]. Consulté le 22 juin 2008.

    128 Le Cœur C., Textes sur la sociologie et l’école au Maroc, Paris, Alcan, 1939, 184 p.

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    1 L’annexe III détaille cette estimation. Cf. p. 265-266.

    2 « Nomination et formation des chefs », « Organisation régionale », Le Chef, no 8, oct. 1922, p. 83-86.

    3 « Cours de chefs par correspondance », Le Chef, no 20, oct. 1923, p. 136-138.

    4 « Camp-école de chefs », Le Chef, no 15-16, mai-juin 1923, p. 80.

    5 R. A., « L’ipisé », Le Chef, no 8, oct. 1922, p. 86-87.

    6 R. A., « Le troisième Congrès international de Scoutisme », Le Chef, no 29-30-31, juill.-sept. 1924, p. 119.

    7 « Avis d’organisation de camp », Le Chef, no 144, juill. 1934, p. 253.

    8 Aigle blanc des Hautes Forêts, « Camps-écoles des chefs », Le Chef, no 10, déc. 1922, p. 108.

    9 CD, 8 novembre et 16 déc. 1923, Le Chef, no 22, 25 déc. 1923, p. 169.

    10 Lefèvre A., « Rapport du Commissaire National », Le Chef, no 25, mars 1924, p. 55.

    11 Emile Guillen (Cerf agile) est chef de la troupe dijonnaise. Bertier l’embauche aux Roches en 1924 comme enseignant d’éducation physique. Cyr de Cappy, « Quelques chiffres », Le Chef, no 46, fév. 1926, p. 24. Histoire et témoignages des Éclaireurs et Éclaireuses de France à Dijon et en Bourgogne, Dijon, AAEE, 2000, p. 76.

    12 Il s’agit pour les EDF d’Emile Guillen, André Lefèvre, Pierre François, Henry Marty, Jacques-Olivier et Renée Grandjouan, et pour les EU de Jacques Guérin-Desjardins, Robert Ledoux et Jean Gastambide.

    13 Le Chef, no 15-16, mai-juin 1923, p. 81.

    14 Chamois, « Lettre ouverte à une Jeune Chef », Le Chef, no 28, juin 1924, p. 103-104.

    15 Deschamps P., « La formation personnelle du commissaire », Le Chef, no 140, mars 1934, p. 98.

    16 Le Chef, no 28, juin 1924, p. 106-107.

    17 Fiche Védère CR Tarbes, brevet, no 32. Archives EEDF. Isard bigourdan [Jean Védère], « Une expérience qui a réussi. Un Camp-École EDF régional », Le Chef, no 105, janv. 1931, p. 20-22.

    18 Les camps se tiennent en Haute-Saône, dans les Côtes-du-Nord et à Cappy. Le camp de Mirmande (Drôme) est commun aux EDF et à la FFE. « Camps préparatoires », Le Chef, no 141, avril 1934, p. 162.

    19 Lefèvre A., « Comment camper », Le Chef, no 143, juin 1934, p. 214. Cf. Arnaud E., « Le rôle du commissaire dans la formation des chefs », Le Chef, no 142, mai 1934, p. 178-184. Waltz A., « Le rôle du commissaire dans la formation des cheftaines », ibid., p. 184-188, Grandjouan L., « La formation du chef de meute », ibid., p. 189-192, Bouteille F., « La formation des chefs dans l’unité », ibid., p. 192-195.

    20 CD 6 juin 1928, Le Chef, no 73-74, mai-juin 1928, p. 81. CD 28 avril 1938, Le Chef, no 187, juin 1938, p. 135-136.

    21 « Communiqués officiels », Le Chef, no 145, août-sept. 1934, p. 286.

    22 Cappy M., « L’écorce officielle », Le Chef, no 41, juill.-août 1925, p. 111.

    23 « Sous les Ombrages de Cappy », Le Chef, no 32-33, oct.-nov. 1924, p. 146.

    24 David A., « Une Journée au Camp de Louvetiers », Le Chef, no 29-30-31, juill.-sept. 1924, p. 130-134.

    25 T. R., « Impressions d’un Louvetier », Le Chef, no 29-30-31, juill.-sept. 1924, p. 129.

    26 Daumas L., « Les chefs à Cappy », Le Chef, no 29-30-31, juill.-sept. 1924, p. 125.

    27 Loup bavard [Jean Droit], « Le costume pour les aînés », Le Chef, no 38-39, avril-mai 1925, p. 87.

    28 « Allocution de M. Kergomard », op. cit., p. 6.

    29 Ibid.

    30 Lefèvre A. V., « Les bases de l’amitié fraternelle », op. cit., p. 110.

    31 Id.

    32 « Cours de chefs par correspondance », Le Chef, no 20, oct. 1923, p. 136-138.

    33 David A., « Une journée au camp de louvetiers », Le Chef, no 32-33, oct.-nov. 1924, p. 146.

    34 « Petit groupe de garçons d’âge variable (depuis les plus jeunes, douze ans, jusqu’aux aînés, dix-sept ans), et non pas groupes classés par âge – la patrouille est composée de six à huit membres dont l’un, le Meneur, conduit l’ensemble. Les Meneurs ne sont pas des moniteurs, mais plus exactement des garçons d’expérience en mesure d’apprendre aux plus jeunes ce qu’ils peuvent savoir sur la manière de s’orienter, par exemple, sur les principes de la cuisine, sur la manière d’étudier une piste. » Grandjouan J.-O., « Y a-t-il une Pédagogie Scoute ? », Le Chef, no 47-48, mars-avril 1926, p. 53-54.

    35 Grandjouan J.-O., « Y a-t-il une Pédagogie Scoute ? », op. cit., p. 55.

    36 Id., p. 59.

    37 La progression personnelle par les brevets élargit le champ des apprentissages. Le livre des brevets – Carnet de badges, Paris, Fédération des Éclaireurs de France Boy-Scouts Français, 1921, 80 p. ; 1924, 128 p. ; 1926, 144 p. ; 1928, 148 p. ; 1930, 140 p. ; 1932, 140 p. ; 1938, 132 p.

    38 Cappy M., « Les cours théoriques par correspondance », Le Chef, no 24, fév. 1924, p. 35.

    39 Cœur de loup, « Comment utiliser les livres », Le Chef, no 28, juin 1924, p. 113.

    40 Sous leur nom ou celui de leurs éditions de l’Arc tendu.

    41 Lefèvre A., « L’esprit et la méthode », Le Chef, no 17-18, juill.-août 1923, p. 98.

    42 « Pour obtenir le brevet de chef », Le Chef, no 45, janv. 1926, p. 16.

    43 Cappy M., « Échos de Cappy », Le Chef, no 34, déc. 1924, p. 168.

    44 Cœur de Loup, « Comment profiter de Cappy », Le Chef, no 42, sept.-oct. 1925, p. 134.

    45 Martet P., « Entretien sur l’éducation esthétique et le scoutisme », Le Chef, no 147, nov. 1934, p. 369-373.

    46 Dès 1909, l’inspecteur général Gaston Quénioux installait la méthode intuitive au centre du cours de dessin dans l’enseignement primaire. L’accompagnement du développement de l’enfant s’inspire de la psychologie expérimentale, champ auquel les EDF font écho. Pernoud E., L’invention du dessin d’enfant en France, à l’aube des avant-gardes, Paris, Hazan, 2003, p. 46-53.

    47 Goblot F., « Conditions morales de la vie au camp », Le Chef, no 35-36, janv.-fév. 1925, p. 34-35.

    48 « Le camp-école d’instruction. La méthode », Le Chef, no 15-16, mai-juin 1923, p. 82.

    49 Lefèvre A., « Message du C. N. », Le Chef, no 136, nov. 1933 cité dans « Scoutisme et Laïcité. À propos des Éclaireurs de France », L’Action laïque, no 656, nov.-déc. 1933, p. 623.

    50 « Degré de 1re classe. 9o Exploration », Fédération des Éclaireurs de France (Boy-scouts Français), Carnet de badges. Épreuves pour l’obtention des Insignes de Degrés et de Spécialités, Paris, EDF, 1921, p. 12-13.

    51 « Explorateur » dans Carnet de badges, ibid., p. 21.

    52 Augustin J.-P., « Mouvements d’éducation populaire et géographie française (1920-1960) », Géographie et cultures, no 2, 1992, p. 119-135.

    53 « II Partie pratique. 6o Naturalisme », « Camp-École de chefs », Le Chef, no 15-16, mai-juin 1923, p. 81.

    54 Cf. Loup bavard, « Notre copain le hérisson », L’Éclaireur de France, no 94, 10 sept. 1923, p. 184-185.

    55 Les articles sont édités en ouvrages illustrés par l’auteur. (Droit J., Vert-bois, travaux manuels en forêt, Paris, Presses d’Île-de-France, s. d. [c. 1930] 128 p. Droit J., Le Loup bavarde, Paris, Alexis Redier, 1928, 253 p. Droit J., Au grand vent, Courbevoie, La Flamme, 1935, 128 p. Droit J., Forêts légendaires, Courbevoie, La Flamme, 1935, 129 p.)

    56 Boekholt A., Mains habiles. Travaux manuels de camp et de vie au grand air, Cahors, Coueslant, 1930, 288 p. Id. Tipi, décoration et mobilier scout, Paris, La Flamme, 1934, 136 p.

    57 Elle fait suite au « développement de l’âme au contact de la nature ». « Camp-école de chefs. Instruction des chefs éclaireurs », Le Chef, no 15-16, mai-juin 1923, p. 81.

    58 C’est le sens de la présentation du mouvement faite devant le congrès de l’ANAP en 1921. Marty H., « Scoutisme et natalité », L’Éducation, fév. 1921, p. 450-454.

    59 Bertier G., L’Éducation de la pureté, par Georges Bertier, directeur de l’école des Roches, président de la Fédération des éclaireurs de France, Paris, Éclaireurs unionistes de France, 1922, 24 p.

    60 Sévegrand M., L’amour en toutes lettres. Questions à l’abbé Viollet sur la sexualité (1924-1943), Paris, Albin Michel, 1996, 334 p.

    61 Barclay V. C., Les Belles Découvertes de Pierre et de Véronique. Traduit de l’anglais par Aimé Bargaud…, illustrations par Hita, Paris, Mariage et Famille, 1934, 139 p. « En tout cas, quel cri d’indignation si c’était nous qui lancions un tel livre de bibliothèque enfantine ! », L’Éducateur prolétarien, no 16, mai 1935, p. 380. URL : [www.amisdefreinet.org/publication/barre/freineteducateur/1-109-123.html consulté le 31 janv. 2008].

    62 Bertier G., « L’éducation de la pureté », L’Éducation, janv. 1923, p. 187-194.

    63 Par Marty H., L’Éducation, no 2, nov. 1925, p. 102. Kergomard J., Salzi P., Goblot F., Edmond Goblot 1858-1935 la vie l’œuvre, op. cit., p. 81, 111.

    64 « Ce qu’il faut savoir. Dixième congrès de la natalité », Le Chef, no 94, fév. 1930, p. 30-31.

    65 Les cas d’agressions sexuelles sur mineurs entraînent l’exclusion des coupables. Pellegrin J., Baubérot A., « Quelques jalons pour une histoire des Éclaireurs unionistes entre les deux guerres mondiales », Bulletin de la SHPF, t. 143, juill.-sept. 1997, p. 529-530. « Premiers contacts avec Vieux Castor », René Duphil (1907-1997)…, op. cit.

    66 Aigle Blanc des Hautes Forêts, « Le camp de “Fin de semaine” », Le Chef, no 11-12, janv.-fév. 1923, p. 26-27. R., « L’Union lyonnaise des sociétés de scoutisme. Une semaine de chefs », op. cit., p. 49.

    67 Il s’agit de De Fleury DR, Le corps et l’âme de l’enfant et Boigey DR, Préceptes et maximes sportives, « Cours de chefs par correspondance », Le Chef, no 20, oct. 1923, p. 138.

    68 T. R., « Impressions d’un Louvetier », Le Chef, no 29-30-31, juill.-sept. 1924, p. 130.

    69 Autour des travaux du docteur Edouard Toulouse, psychiatre, eugéniste et hygiéniste, théoricien de la biocratie qui veut contrôler la sexualité et stériliser les anormaux. Créée en 1931, l’Association d’études sexologiques est bien reçue par les instances de santé publique. Cf. Drouard A., « Justin Godart et le développement de la sexologie en France » dans Wieviorka A. (dir.), Justin Godart. Un homme dans son siècle (1871-1956), Paris, CNRS, 2005, p. 191-198.

    70 Hébert critique les IREP sur ce même mode. Delaplace J.-M., Georges Hébert…, op. cit. p. 227.

    71 Defrance J., « La signification culturelle de l’hébertisme. Étude de sociologie de la culture des années 1920 et 1930 », Clement J.-P. et Herr M., L’identité de l’éducation physique scolaire au XXe siècle : entre l’école et le sport, Clermont-Ferrand, AFRAPS, 1993, p. 171-188.

    72 Grandjouan J.-O., « Y a-t-il une Pédagogie Scoute ? », op. cit., p. 55-56.

    73 Le Livre des jeux (10e édition) en recense 21 soient 3,5 % du total. Cf. Delaplace J.-M., Georges Hébert…, op. cit., p. 285-286.

    74 Guérin-Desjardins J., « Le scoutisme », Traité d’éducation physique publié sous la direction de Marcel Labbé professeur à la faculté de médecine de Paris membre de l’Académie de médecine. Secrétaire de la rédaction : Dr Bellin du Coteau, Paris, Doin, 1929, tome deuxième, p. 581-603.

    75 « VIII. – Le scoutisme réagit contre le cabotinage sportif et la spécialisation », ibid., p. 602-603.

    76 « II. – Le scoutisme utilise le camping comme sport principal », id., p. 587.

    77 Dumoutet DR, « Conditions hygiéniques d’un bon camp », Le Chef, no 35-36, janv.-fév. 1925, p. 46.

    78 « Commission sportive », Le Chef, no 24, fév. 1924, p. 43.

    79 « Le congrès de Rennes », Le Chef, no 24, fév. 1924, p. 42.

    80 Latarjet PR, « Établissement de la Fiche Physiologique », Le Chef, no 34, déc. 1924, p. 169-172.

    81 Dumoutet DR, « Conditions hygiéniques d’un bon camp », op. cit., p. 47.

    82 Dumoutet DR, « L’École en plein air d’après le premier congrès international des Écoles de plein air », L’Éducation, no 10, juill. 1925, p. 590-594.

    83 Dessertine D. et Faure O., Combattre la tuberculose 1900-1940, Lyon, PUL, 1988, p. 70.

    84 Lafayette Memorial, Inc., Annual Report for the year 1929, s. l. Threatened lives How and Where We Are Trying To Save Them Many Children. Predisposed to Tuberculosis have been Given Back Health and Strength. Help Us To Save Others, s. l. n. d. [1923].

    85 Rochette R., « Scoutisme EDF du passé… Pantin (banlieue de Paris) et Chavagnac (Puy de Dôme) », Trait d’union, mars 1994, p. 6.

    86 Donnet H., Chavaniac Lafayette le manoir des deux mondes, Paris, Cherche midi, 1990, p. 109.

    87 Loup Gris, « Le scoutisme et les sports », Le Chef, no 23, janv. 1924, p. 14.

    88 Guillen E. et Grandjouan J.-O., Le Livre des jeux, contenant plus de deux cents jeux d’éclaireurs et de louveteaux, recueillis par Guillen, commissaire national adjoint ; illustrés par Grandjouan, commissaire technique, Paris, EDF, 1925, 160 p. Noter la pagination croissante : 1930, 248 p. ; 1935, 291 p. ; 1938, 292 p. ; 1939, 388 p. ; 1960 (15e éd.), 544 p.

    89 Préface à la 10e édition, c. 1944, p. 6.

    90 Les jeux sont classés en 11 chapitres : Chez soi, En ville, Au camp et sur le terrain de jeux, Jeux d’orientation et de lecture de la carte, Jeux de piste et d’observation, Approche et guet, Jeux de nuit, Jeux d’hiver, Jeux de secourisme, Grands jeux et Sur l’eau. [9e édition, 1943, 382 p.]

    91 Le Livre des jeux, 10e éd., c. 1944, p. 220.

    92 Cœur de Loup, « Comment utiliser les livres », op. cit., p. 113.

    93 CD, 10 oct. 1925, Le Chef, no 43, nov. 1925, p. 147.

    94 Camps-Écoles de Scoutisme Registre…, op. cit., 19 juill. 1925, 20 mai 1926 et 6 fév. 1930.

    95 L’Oasis centre d’éducation physique par la méthode naturelle du Lieutenant de Vaisseau G. Hébert sous la direction de M. Robert Lafitte, s. l. n. d. 4 p.

    96 « Le camp de vacances et les stages de l’Oasis par Verberie (Oise) », L’Éducation physique, no 19, 15 juill. 1931, p. 233.

    97 « À l’Oasis, Verberie (Oise). Les cours de moniteurs », L’Éducation physique, no 17, 15 janv. 1931, p. 70.

    98 « À l’Oasis-Verberie (Oise) », L’Éducation physique, no 6, avril 1928, p. 146-147.

    99 Guerreau H., Notes sur les demandes de M. Lafitte au Conseil d’Administration du Camp-École, 30 janvier 1930, Camps-Écoles de Scoutisme. Registre…, 6 fév. 1930.

    100 Fennec, « La première Cappy-Routiers vue par ceux qui y prirent part », Le Chef, no 102, oct. 1930, p. 172-175.

    101 Oncle Bob, « Les Routiers à Cappy », Le Chef, no 102, oct. 1930, p. 170.

    102 « La première Cappy-Routiers… », op. cit. p. 175.

    103 Delaplace J.-M., Georges Hébert…, op. cit. p. 281-283.

    104 Le Routier numéro spécial, no 71-72, août-sept. 1933.

    105 Fiche de stagiaire d’Henri Lhote. Archives EEDF.

    106 Henri-Lhote I. et Bouteille F., « Henri Lhote (1903-1991) Éclaireur de France et Explorateur du Sahara », Trait d’Union, no 72, juill. 1991, p. 8. Mée P., « Henri Lhote », Trait d’Union, no 73, nov. 1991, p. 12.

    107 Henri Viaux adhère aux EDF en 1927. Cadre de banque, il fonde en 1947 le Comité national des sentiers de grande randonnée.

    108 Viaux H., « Henri Lhote et le Clan naturaliste », Trait d’Union, no 72, juill. 1991, p. 9. Le médecin Marien Clémencet est l’autre spécialiste de sciences naturelles des EU.

    109 Le docteur Marie Phisalix prolonge les travaux de son mari le docteur Phisalix inventeur de la vaccination antivenimeuse. Brygoo E. R., « Les manuscrits autographes de Laveran et Ross du laboratoire d’Herpétologie du Muséum national d’Histoire naturelle de Paris », Cahiers ORSTOM, vol. XVIII, no 2, 1980, p. 88-89. Roche M. et Vernus M., Dictionnaire biographique du Doubs, Lons-le-Saunier, 1997, p. 391.

    110 Lhote H., « Le métier de chef pour la troupe. L’observation des animaux », Le Chef, no 162, mars 1936, p. 119-121. Notre Jungle numéro spécial de l’Éclaireur de France rédigé par le Clan naturaliste des Éclaireurs de France, no 9, (série naturaliste, no 1), 5 mai 1936. L’Éclaireur de France spécial naturaliste, no 12, juin 1937.

    111 Chabrolle J., « L’aventure passionnante du Clan naturaliste », Trait d’Union, no 43, avril 1984, p. 10. Viaux H., « Henri Lhote et le Clan naturaliste », op. cit., p. 9. Viaux H., « Le clan naturaliste », Kim, no 80, 4e trimestre 1999, p. 13-14.

    112 Bouteille F., « Nos interviews », L’Éclaireur de France, no 3, 5 fév. 1932, p. 15-16. Id., « Trois ans au Sahara ! Bel exemple de volonté », Le Chef, no 120, mai 1932, p. 174-175. Forsant O., « L’homme du jour », Le Chef, no 127, janv. 1933, p. 23-26.

    113 « Souscription Lhote », Le Chef, no 147, nov. 1934, p. 368.

    114 À gauche par Justin Godart à la Santé puis à droite avec Pierre Laval aux Colonies. « Une lettre de Lhote », Le Chef, no 150, fév. 1935, p. 89.

    115 Bouteille F., « En parcourant l’Exposition de Scoutisme de la Région Parisienne », Le Chef, no 141, avril 1934, p. 168-169.

    116 « La séance de réouverture du clan naturaliste », Le Routier, no 84, Le Chef, no 147, oct. 1934, p. 403.

    117 Le stage débute le 12 juillet 1936, avant-veille du défilé unitaire de la gauche place de la Bastille. 51e Éclaireurs de Cappy – 12 au 23 juillet 1936, [liste des participants, 1 p.]. Le camp dirigé par Albert Boekholt (EU) et Eugène Arnaud (EDF) forme une cheftaine et 23 chefs.

    118 Les archives Paul-Emile Victor conservent des clichés du château. C. P. Sophie, « Je n’ai jamais été C.P. ! m’a avoué Paul-Emile Victor », Tout Droit. Revue des Éclaireurs et des Éclaireuses de France, no 1, janv.-fév. 1954, p. 3. Sainderichin P., « Que sont nos anciens devenus ? Paul-Emile Victor », Trait d’Union, no 80, oct. 1993, p. 6.

    119 Le jeune homme accumule des documents sur les peuples insulaires de l’hémisphère sud et sur le Grand Nord. Victor P.-E., La mansarde, Paris, Stock, 1981, p. 304.

    120 Ibid., p. 305-306.

    121 Sainderichin P., « Douze mois au Groenland… Trois Éclaireurs passent un an sur la banquise pour étudier la vie et les mœurs des Esquimaux, sous la direction d’un Éclaireur de France : Paul-Emile Victor », L’Éclaireur de France, no 3, 5 janv. 1936, p. 4.

    122 Denis-Guillard P., « Regard sur le monde. Nous avons entendu Paul Victor », L’Éclaireur de France, no 4, 20 fév. 1936, p. 12.

    123 Fernand Bouteille à Paul-Emile Victor, 14 fév. 1938. Archives PEV.

    124 « Les enquêteurs », Le Routier, no 119, sept. 1938, p. 136.

    125 Victor P.-E., « Les jeux de ficelle chez les Eskimo d’Angmagssalik », Journal de la Société des Américanistes, XXIX, 1937, p. 387-395. « Le bilboquet chez les Eskimos d’Angmagssalik », Journal de la Société des Américanistes, XXX, 1938, p. 299-331. Victor P.-E., « Jeux d’enfants et d’adultes chez les Eskimo d’Angmagssalik : les Jeux de ficelle. Contribution à l’Ethnographie des Eskimo d’Angmassalik », Meddelelser om Grønland [périodique de la Commission scientifique du Groenland], 125, no 7, Copenhague, 1940, p. 1-212.

    126 Griaule M., Jeux dogons. Thèse complémentaire pour le doctorat es lettres, Paris, Institut d’ethnologie, 1938, 295 p.

    127 Griaule force d’ailleurs le trait en comparant les jeux Dogons « aux anciens jeux olympiques ». Dakhlia J., « Le terrain de la vérité », Enquête. Les terrains de l’enquête, 1995. URL : [http://enquete.revues.org/document270html]. Consulté le 22 juin 2008.

    128 Le Cœur C., Textes sur la sociologie et l’école au Maroc, Paris, Alcan, 1939, 184 p.

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    Palluau, N. (2013). Chapitre III. Cappy contre l’école et la science. In La fabrique des pédagogues. Rennes: Presses universitaires de Rennes. https://doi.org/10.4000/books.pur.135198
    Palluau, Nicolas. « Chapitre III. Cappy contre l’école et la science ». In La fabrique des pédagogues. Rennes: Presses universitaires de Rennes, 2013. doi:10.4000/books.pur.135198.
    Palluau, Nicolas. « Chapitre III. Cappy contre l’école et la science ». La fabrique des pédagogues, Presses universitaires de Rennes, 2013, https://doi.org/10.4000/books.pur.135198.

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    Palluau, N. (2013). La fabrique des pédagogues. Rennes: Presses universitaires de Rennes. https://doi.org/10.4000/books.pur.135111
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    Presses universitaires de Rennes

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