Olivier Guichard et le premier acte de son implantation locale en Loire-Atlantique
p. 151-163
Texte intégral
1« À cette époque [1966], Guichard avait une stature nationale, il n’avait pas besoin de se présenter localement pour exister nationalement1 … », affirme Bernard Prades. Pourtant en 1966, Olivier Guichard, le plus jeune des « barons du gaullisme2 » ne dispose d’aucune nomination d’importance, d’aucune gratification prépondérante. Âgé de quarante-six ans, sa carrière électorale ne décolle pas, il est contraint de jouer les seconds rôles. Là où Michel Debré, Roger Frey, Jacques Foccart, Jacques Chaban-Delmas sont nommés aux plus hautes dignités de l’État, là où des jeunes loups s’affirment et percent comme Alain Peyrefitte ou Valéry Giscard d’Estaing, l’apathique géant végète au sein d’une récente délégation à l’Aménagement du territoire, dans un registre d’homme de l’ombre, enclin à l’anonymat. À plusieurs reprises, conscients de ce que le général de Gaulle doit à son ancien chef de cabinet3, Michel Debré et Georges Pompidou tentent de pallier cette carence, pour ne pas dire manque de reconnaissance. Mais à chacune de leur tentative, de Gaulle s’oppose à la montée en puissance de son Baron dans l’appareil politique. Arrivent les élections législatives de 1967 : un tournant dans sa carrière.
2Aucune trêve, aucun repos pour les familles politiques, car dès le lendemain de l’élection présidentielle de 1965 commence la préparation stratégique des élections législatives de 1967. Un « troisième tour » en somme. Dans les rangs gaullistes sonne l’union. Georges Pompidou en personne prend le commandement des opérations et endosse le costume de chef de la majorité. De Gaulle fait mine de s’en désintéresser. Le Premier ministre aspire à une parfaite cohésion et impose le principe de l’unité de candidature dès le premier tour. Pour l’orchestrer, il met en place un Comité d’action pour la Cinquième République chargé de régler les différends entre l’UNR majoritaire, les Républicains-indépendants de Valéry Giscard d’Estaing, l’UDT et les gaullistes de gauche de René Capitant. La tâche est malaisée mais la pérennité du régime est à ce prix, du moins le croit-il. À ce dessein, il exige – en accord avec de Gaulle – que les caciques gaullistes se présentent, tous, sans exception. Ils doivent défendre les institutions et incarner le régime en place4. Seul Malraux décline l’invitation.
3Pompidou nomme aussitôt une sous-commission chargée, sous la présidence d’Olivier Guichard, d’étudier les dossiers d’investiture, circonscription par circonscription. « Au cours de sa première séance, le 8 juin, M. Olivier Guichard avait défini la tâche confiée à la sous-commission par le Premier ministre – désigner “le” candidat “Cinquième République” dans chaque circonscription – et proposer une méthode : l’examen des circonscriptions dans l’ordre alphabétique des départements, les cas litigieux étant réservés pour la fin de la négociation5. » Comme en 1962, le stratège Guichard est appelé pour suppléer Pompidou dans l’organisation de la campagne. Il œuvre à cette mission dans un rôle de fin diplomate qu’il connaît bien. Pourtant, il demeure invariablement dans l’ombre des honneurs, sa carrière politique ne décolle pas. Pourquoi ?
4En 1959, Michel Debré soumet à Charles de Gaulle sa liste du gouvernement. Le Général, étonné, barre un seul nom : Olivier Guichard. En 1960, lors d’un remaniement, Debré renouvelle sa tentative. Le Général, une nouvelle fois, biffe le nom de Guichard des potentiels secrétaires d’État6. Même refrain en 1962 à Georges Pompidou. Ce dernier louvoie plus subtilement le 16 janvier 1963 pour obtenir un poste à son protégé comme le rapporte Alain Peyrefitte : « Au Conseil du 16 janvier. Pompidou : « Je n’ai pas besoin de présenter au Conseil des ministres M. Olivier Guichard, que je propose au Conseil comme délégué à l’Aménagement du territoire. Il est à votre cabinet, mon général, depuis 1947… Général de Gaulle (bougon). – Oui… Oui… Enfin… On verra comme il s’en tire… En tout cas, je constate avec satisfaction que vous ne le nommez pas délégué “général”. Pompidou. – Je pourchasse cette appellation7. » Voilà donc Guichard pourvu d’un poste dépendant uniquement de Matignon. Mais pourquoi tant de soins à reléguer ce fidèle ?
5Pierre Viansson-Ponté s’interroge aussi : « Pourquoi cette ingratitude, ces mauvais traitements, cette injustice souveraine, alors que tant d’infidélités criantes ont été oubliées, de trahisons pardonnées ou même effacées par quelque nomination ? Et s’il n’y avait point d’autre réponse que le bon plaisir ? Si, tout simplement, l’aimable baron girondin avait fini par déplaire pour avoir trop longtemps plu quand les courtisans étaient rares et la cour dépeuplée8. » Faut-il croire l’excuse de la jeunesse maintes fois répétée par de Gaulle, ou chercher plus loin les raisons du désamour ? « Je faisais partie des meubles du Général. Un grand meuble, pratique, qu’il avait toujours sous la main. De plus, pour lui, j’étais un gamin9. » En réalité, de Gaulle n’aime guère devoir quelque chose à quelqu’un, c’est là peut-être le drame de Guichard. L’homme a joué un rôle prépondérant dans son retour au pouvoir en 1958, il en paye le prix. Freiné par le Général, Olivier Guichard ne peut sérieusement envisager une grande carrière comme Georges Pompidou, d’autant plus qu’il renâcle et boude le statut d’élu.
6Olivier Guichard est donc un homme de l’ombre. Il se préfère en éminence grise. Il excelle en conseiller occulte, en stratège de coulisse. C’est un fait, jusqu’en 1961, date à laquelle il est nommé délégué de l’organisation commune des régions sahariennes (OCRS). Notre homme agit quasi secrètement. Il décide, arbitre, tranche, rapporte et conseille dans le privé des cabinets lambrissés. « Mon travail a longtemps consisté à trouver de bons candidats : le nombre des possibles est plus limité qu’on ne l’imagine. Il s’agit d’arbitrer, d’aider celui qui a une chance, de dissuader ceux qui n’en ont pas10. » C’est comme chargé de mission du RPF, délégué régional en Aquitaine, qu’il commence sa carrière. Il y apprend l’art de la politique. « Je ne regrette pas d’avoir vécu cette vie d’apparatchik11. » Guichard tiendra ce rôle qui lui sied à merveille durant les années où il assiste le Général. Curieusement, il refuse de se présenter aux élections de 1951, de 1958 ou de 1962. Là où beaucoup de gaullistes trouvent une juste récompense à leur fidélité, Guichard rechigne à quitter de Gaulle, il répugne à affronter le corps électoral. Pourquoi ? Dans Mon Général, Guichard légitime ses choix par deux raisons. D’abord par la hantise de perdre sa relation privilégiée avec l’homme qu’il admire tant : « C’est qu’une fois entré dans le monde des élus – je veux dire au Parlement –, on avait quitté le sien. Le sien propre, sa maison12. » L’autre raison est rédigée sur le ton de l’ironie mais cache peut-être un sentiment plus profond : « Ou avais-je trop lu Mérimée pendant ma jeunesse : “Il faut avoir le diable au corps et l’âme bien basse pour faire le métier de candidat à la députation ?”13. » Ne faut-il pas voir ici en filigrane la résurgence inconsciente des idéaux paternels ? Son père, le baron Louis Guichard, capitaine de corvette dans la marine nationale, « homme fin et distingué » est « Action Française14 ». « Mon père, jeune officier de marine et royaliste, animait un cercle, Duc in altum, qui réunissait des camarades de mêmes convictions15… » Or, le mouvement de Maurras se caractérise fondamentalement par son nationalisme, son antiparlementarisme et son autoritarisme16. À toute proportion gardée, Olivier Guichard hérite, par sa filiation, de cette réserve patente envers le parlementarisme. Plus que cela, il émet des doutes sur la capacité du peuple à « choisir ». Il se méfie de la plèbe versatile et de l’opinion inconstante et capricieuse. À ce propos, Michel Rabreau – son suppléant à la députation à partir de 1968 – témoigne : « Olivier Guichard a une vision élitiste de la Nation : le peuple est égocentrique et donc égoïste ; seule son élite a le sens du bien général. Il n’a jamais fait confiance aux élus, l’élection ne conférant aucune qualité supplémentaire à l’homme. L’élite se dégage de la masse par ses mérites qui se mesurent à l’aune des résultats obtenus pour le bien commun. C’est là sans doute, une vision à laquelle n’était pas étrangère sa noblesse d’Empire17. » Sentiment d’appartenance à la noblesse et héritage d’une éducation antiparlementariste rejaillissent probablement au moment d’un hypothétique combat électoral. Ils constituent, du reste, des éléments explicatifs aussi pertinents que la crainte de se voir éloigner du Général.
7En 1966, comme en 1962, il assiste donc Georges Pompidou dans la préparation de la prochaine échéance électorale qui s’annonce capitale pour la majorité. Subtil et accommodant, il mène d’âpres négociations. Pourtant tout va changer pour lui. Bien qu’il voue une admiration passionnée, une respectueuse adoration, au général de Gaulle, Olivier Guichard a prêté allégeance à Georges Pompidou. Une fidélité qui se teinte d’amitié sincère. « Nous nous étions liés sans presque nous en apercevoir […]. Avec des hommes aussi fidèles que lui, les amitiés naissent lentement, mais leur fin est un terrible accident. […] Nous avions la même conception de l’engagement politique18. » Le goût de la littérature rapproche inévitablement les deux hommes. Et puis, Pompidou a toujours favorisé autant qu’il a pu, la carrière de Guichard. Aussi, lorsqu’en 1966, en pleine création du Comité d’action pour la Cinquième République, Le Premier ministre lui demande de s’engager personnellement dans l’élection, c’est-à-dire de monter en première ligne et de se présenter, il est difficile pour Guichard de décliner. « Pour moi, le Général se contenta de me faire dire par Pompidou qu’il souhaitait que je me présente. Bien que peu enthousiaste, j’avais pris l’habitude de faire ce qu’il me demandait19. » Il apparaît cependant que Guichard voile, ou omet, dans son récit, un pan de la vérité. Sans même parler d’une éventuelle volonté de Pompidou d’envoyer au combat nombre de ses « vassaux » – comme Jacques Chirac par exemple – le Premier ministre semble avoir négocié au préalable avec de Gaulle, l’entrée au gouvernement de Guichard en cas de victoire. « Si Guichard est élu député, il sera ministre20 » aurait lancé de Gaulle à l’Auvergnat. Guichard le sait-il ? Peut-être. Quoi qu’il en soit, il rechigne un peu, lui qui a tant de fois préparé le terrain pour les autres, doit désormais monter au feu. Pompidou le persuade en répliquant : « J’y vais bien moi21 ! » L’affaire est entendue, Olivier Guichard se présentera, mais où ?
8Présidant la sous-commission qui étudie les dossiers d’investiture, circonscription par circonscription, la décision lui incombe. Il tergiverse. Son inclination personnelle le porte naturellement vers sa terre natale : l’Aquitaine. C’est dans cette terre de radicaux, vallonnée de vignes, que sont ses racines. « Ce qui domine le paysage, ce sont les coteaux de vignes, de Cognac ou de Libourne22. » Guichard y est connu et engagé. De son grand-père maternel, Joseph Brisson, ancien député-maire, il hérite de la mairie de Néac. En 1945, alors qu’il combat avec les Forces Françaises Libres, la population décide pour lui. « C’est à Bucheim encore que j’appris mon élection au conseil municipal de Néac, mon village natal en Gironde, l’on m’avait porté candidat sans m’en prévenir23. » En 1962, plus par tradition familiale que par dessein politique, il est élu maire de ce tout petit village qui oscille autour de quatre cents âmes. Problème : la petite commune de Néac est nichée au cœur de la neuvième circonscription d’Aquitaine. Une circonscription qui appartient depuis 1958 à un autre gaulliste et non des moindres : Robert Boulin. Ancien résistant, maire de Libourne et secrétaire d’État, l’homme est indétrônable. Et puis l’Aquitaine a déjà son « baron » en l’emblématique personne de Jacques Chaban-Delmas. Guichard doit s’orienter ailleurs…
9Il ne peut raisonnablement envisager la région parisienne. Comme chargé de mission, Guichard a opéré en Corse et en Bourgogne mais l’entrain lui manque. Il se tourne donc vers le pays de son père : la Loire-Atlantique. Et plus précisément vers la septième circonscription qui englobe La Baule, Guérande, les petits ports du Croisic et de la Turballe, qui s’enfonce dans les terres avec les cantons de Pontchâteau, de Saint-Nicolas-de-Redon et Saint-Gildas-des-Bois, et qui abandonne à son seuil la zone industrielle de Saint-Nazaire. Trois raisons principales ont dicté son choix. La première est, bien qu’en politique l’argument sentimental ne soit guère prisé, son attachement à la région. C’est pour lui une terre de villégiature bercée de souvenirs de jeunesse. « Mon père était né à Saint-Nazaire et je connaissais chaque paysage de la presqu’île guérandaise24. » Lui et sa sœur se baladaient, enfants, sur la grande plage de La Baule, autour des vieux murs qui ceinturent la Guérande médiévale, en pleine Brière riche d’une flore et d’une faune remarquables où naviguent les chalands. Il en résulte un attachement presque charnel pour ces lieux. Mais Olivier Guichard est aussi un pragmatique. Il a étudié méthodiquement les possibilités. Il sait que la région demeure relativement proche de la capitale. Plus important encore, c’est pour lui une circonscription dite « facile » à conquérir. En effet, depuis 1958 et l’avènement de la nouvelle République, elle se tient dans le giron gaulliste. Tenue par Bernard Le Douarec, de 1958 à 1962, et par Pierre Litoux depuis, tous deux UNR, la circonscription se joue habituellement au second tour contre un candidat… MRP25. Guichard ne devrait donc pas avoir à forcer son talent.
10Outre ces trois raisons, une personne joue un rôle prépondérant dans sa décision, son oncle Pierre, le frère de son père. À la suite d’un grave accident d’avion, l’homme s’est muré dans une vieille demeure nommée « Ker Olivier » à Assérac, dans le pays de Guérande26. « J’avais beaucoup d’admiration pour son scepticisme aimable et informé. Lorsque j’ai dû choisir une circonscription pour devenir député, en 1967, je suis naturellement allé là, un peu à la demande du député d’alors, un peu pour le retrouver », conte Olivier Guichard en 197427. Avisé et renseigné, l’oncle a, sans doute, distillé de précieux conseils à son neveu gaulliste. En revanche, l’assertion concernant la « demande du député » relève de l’ineptie. Pierre Litoux, 65 ans, producteur laitier, maire de Saint-Lyphard n’a jamais eu l’intention de céder son fauteuil rouge. Selon Michel Rabreau, « le député en titre Pierre Litoux (avec pour suppléant Théophile Rabreau mon père) a bien voulu se soumettre après une négociation avec Henri Rey, le “patron” gaulliste en Loire-Atlantique. Fervent gaulliste, Litoux a toujours fait preuve de discipline28 ». En réalité, Guichard, englué dans les querelles d’investitures, n’a pas le temps de se charger lui-même des tractations relatives à sa propre circonscription. Olivier Guichard et Henri Rey, président du groupe UNR à l’Assemblée nationale, se côtoient au sein du Comité d’action pour la Cinquième République. Guichard en profite et demande à Rey, candidat dans la circonscription Nantes-est, de jouer le rôle de négociateur. Le natif du Finistère s’exécute et prie cordialement le vieux Litoux de s’effacer au profit d’Olivier Guichard, 47 ans. Le maire de Saint-Lyphard, au visage large, aux cheveux blancs, larges lunettes noires sur le nez, pipe sombre au bec, s’incline comme le dit Michel Rabreau. Choisi comme suppléant, il obtient un lot de consolation. Sait-il qu’en cas de victoire, son siège de député lui revient en raison de l’éventuelle nomination de Guichard au gouvernement ? Difficile à dire, car bien que l’argument ait de quoi emporter la décision de Litoux, de Gaulle manie le culte du secret, Guichard est de la même trempe. Cependant, un ordre cordial venu de Paris a sans doute suffi à convaincre le discipliné Litoux.
11Quoi qu’il en soit Guichard a choisi sa circonscription, la septième de Loire-Atlantique, il est prêt à se soumettre au bon-vouloir des citoyens. Le 20 juin 1966, les journaux l’Éclair et Presse-océan vendent la mèche en reprenant un article du Monde : « M. Olivier Guichard délégué à l’Aménagement du Territoire pourrait, selon certaines rumeurs qui circulent en Loire-Atlantique, se présenter aux élections législatives dans la septième circonscription (Guérande-Le Croisic) dont le député, M. Litoux (UNR) deviendrait alors le suppléant29. » Le journal Ouest-France, avec plus de prudence, publie à la même date : « Une grande inconnue : M. Olivier Guichard viendra-t-il tenter sa chance dans le département ? Nul ne peut répondre avec certitude par l’affirmative. Mais on peut remarquer que le délégué à l’Aménagement du territoire n’hésite pas à rendre de fréquentes visites à la Loire-Atlantique, où il possède une propriété dans la presqu’île guérandaise. Il y viendra d’ailleurs le 25 juin pour assister à la réception des travaux du port de la Turballe. Il est vraisemblable que, s’il se présentait, il aurait pour suppléant M. Litoux30. » La campagne se prépare.
12Cette campagne débute véritablement au mois de janvier 1967, date à laquelle Olivier Guichard annonce officiellement sa candidature et entame une série de réunions au sein de la circonscription. La stratégie de Guichard et de ses collaborateurs paraît claire. Elle transpire de son premier message à la population de la presqu’île. Se distinguent trois arguments primordiaux.
13– Premièrement, légitimer sa candidature en Loire-Atlantique. À cette fin, le préambule de son texte mentionne : « Ker Olivier, Asserac, Mes chers concitoyens31 », qui évoque la maison de son oncle Pierre comme un élément de proximité et d’ancrage au cœur de la contrée. Il poursuit sur le même ton : « Notre septième circonscription de la Loire-Atlantique, à l’extrême ouest du département, ou comme on disait dans ma jeunesse la deuxième de Saint-Nazaire […] L’autre raison c’est un attachement ancien et profond à cette terre “entre Loire et Vilaine” ; attachement que j’ai hérité de mon père, qui est né à Saint-Nazaire et de mon grand-père qui y a consacré sa vie32. » Guichard martèle ainsi qu’il n’est pas étranger à ce pays, qu’il est un enfant de cette terre, que son attachement est réel et non feint. En cela, il utilise à merveille les conseils du dossier confectionné par « Services et Méthodes » à son intention, dans lequel il est implicitement recommandé de se trouver un lien quelconque, de préférence familiale, avec sa circonscription33. En effet, les gaullistes ont fait appel à la société de publicité de M. Bongrand qui avait tant fait pour la popularité de Jean Lecanuet en 1965. Chaque candidat de la majorité s’est vu remettre un dossier composé de conseils, d’argumentaires, de prospectus, etc. Toutefois, l’origine familiale de Guichard dans la région nantaise et nazairienne est indéniable. Cela déchaine les oppositions. « Nul n’est responsable de son grand-père. Mais puisque le baron Olivier Guichard se réclame du sien devant les électeurs, il est honnête de préciser que grand-papa Guichard, qui fut jusqu’en 1927, directeur des chantiers de l’Atlantique, se rendit célèbre en 1922, en réduisant les salaires au mépris de la convention en vigueur34. »
14– Deuxièmement, Olivier Guichard s’appuie sur l’utilité de sa charge de délégué : « malgré d’importants progrès, [la circonscription] connaît encore de nombreux besoins d’équipements pour assurer son développement économique et social. C’est une des raisons qui a décidé le Délégué à l’Aménagement du Territoire et l’Action Régionale que je suis, à s’y présenter à vos suffrages puisque ses fonctions sont de veiller au développement économique et social harmonieux de toutes les régions de France35. »
15– Enfin, troisièmement, il répond à la consigne nationale en incarnant le régime, en se faisant le défenseur des institutions, en dramatisant volontairement le péril d’un changement de cap : « Je vous dirai aussi pourquoi le maintien de la “Cinquième République” dont je suis le candidat, est la condition de ce progrès ; pourquoi et comment, sous la présidence du Général de Gaulle, cette Cinquième République continuera à vous assurer l’indépendance et la paix36. »
16À partir de ce mois de janvier 1967, Guichard et ses collaborateurs, accompagnés par le préfet de région Lobut, sillonnent la circonscription, tiennent des réunions publiques, s’entretiennent avec les élus locaux. Ces entretiens sont distants, parfois acerbes. Ainsi, Maurice Grassin rapporte les paroles de Jean du Dresnay, président du Conseil général de Loire-Atlantique : « Vous avez en face de vous un homme qui n’a jamais été que républicain. Je vous sais proche du Général et je suis le contraire d’un gaulliste. Toute cette politique d’aménagement du territoire, que vous développez en prenant de l’argent dans notre poche, ne me plaît pas. Mais comme vous avez été éduqué à l’école libre, je suis persuadé que nous sommes d’accord sur l’essentiel37. » Malgré l’accueil réservé des élus, le maire de Néac ne laisse rien au hasard. Il use de toutes sortes de moyens : études de sondages, analyses des statistiques socioprofessionnelles, mais pas seulement. Il se procure des fiches des renseignements généraux de Loire-Atlantique qui concernent directement les communes de la septième circonscription38. De nombreux éléments y sont référencés telles les listes des personnes ayant une influence sur une partie de la population39, des associations dans la circonscription, hiérarchisées par catégories, ou bien encore des élus classés par sensibilités politiques. Guichard se sert également des avantages et prérogatives dont il jouit en tant que délégué à l’Aménagement du territoire40.
17Le mois de février semble marquer une seconde étape dans la campagne. Guichard se concentre davantage sur les problèmes propres à la région. Peut-être s’est-il rendu compte d’une telle nécessité au fil de rencontres, et ce d’autant plus qu’éclate un nouveau mouvement de grève aux chantiers de l’Atlantique41. Ainsi dans une seconde circulaire qu’il adresse aux habitants de la presqu’île, il développe divers thèmes mais n’évoque plus les grandes thématiques nationales.
- L’agriculture : « L’Agriculture repose sur le travail de quelque 4 000 exploitants qui, malgré d’importants progrès, sont encore défavorisés par l’exigüité et le morcellement des surfaces, le manque d’eau et d’électricité, la vétusté des bâtiments, certaines difficultés de crédits42. »
- Le tourisme : « Pour que le Tourisme se développe il faut aussi que les activités traditionnelles y maintiennent une vie locale indispensable. Je pense en particulier aux pêcheurs du Croisic et de La Turballe, aux paludiers, et aux artisans de chacune de nos communes43. »
- Et enfin l’emploi, la grande hantise qui tracasse les habitants de la circonscription : « Par sa proximité cette métropole [Nantes-Saint-Nazaire] offre à ce problème d’emploi une solution qui toutefois n’est pas la meilleure en raison des servitudes de déplacements quotidiens qu’elle implique44. »
18Le candidat Guichard expose sa parfaite connaissance des enjeux locaux. Il cite les communes, se fait le chantre des aspirations, des espérances, des exigences spécifiquement régionales.
19Guichard affronte des candidats qui n’ont pas la même envergure politique que lui. Tous, cependant, aspirent à faire chuter le gaullisme. Mais, seul le centriste Legrand, homme fin à la moustache ciselée, peut rivaliser et réunir un électorat nombreux. Lui aussi s’oppose au pouvoir en place et à la candidature « profane » et inattendue du délégué à l’Aménagement du territoire. Il perçoit finement les failles de son adversaire et s’y engouffre : « Le pouvoir vous propose M. Guichard – il habite à Paris. Il est maire de Néac, commune de 500 habitants près de Bordeaux. Le Centre Démocrate vous propose Bernard Legrand. C’est un homme de cette Région, que vous connaissez bien et depuis longtemps, qui connaît vos problèmes et partage vos préoccupations, qui a déjà pu vous aider en maintes circonstances. Fidèle à ses engagements, il sera, sur place, à votre service. En l’élisant, vous lui donnerez davantage de moyens45. » Les deux favoris s’escriment par pages interposées dans les colonnes de Ouest-France46. Un adversaire imprévu et fortuit se fait jour : Le maire de La Baule, le docteur Dubois, ancien gaulliste rallié à Tixier-Vignancour – droite nationaliste – depuis l’abandon de l’Algérie française, qui témoigne d’une aversion totale envers le gaullisme. Il encourage même les citoyens de La Baule à voter contre Guichard quitte à choisir un socialiste en pleine réunion publique47.
20L’échéance du premier tour arrive. La profession de foi d’Olivier Guichard respecte bien la ligne qu’il s’est fixé tout au long de la campagne, oscillant entre incarnation du pouvoir national et enjeux régionaux. Il ponctue néanmoins par : « Ainsi vous aurez à choisir entre le candidat de la Cinquième République et ses adversaires. Une fois encore, à travers le choix des personnes l’objet du débat sera la Cinquième République elle-même, c’est-à-dire l’avenir de la Nation48. » La septième circonscription de Loire-Atlantique a une sociologie de droite. Elle se compose pour l’essentiel, d’agriculteurs, de pêcheurs, de petits commerçants et d’artisans traditionnellement conservateurs et catholiques. Aussi, les résultats de ce premier tour sont-ils sans véritable surprise et s’accordent avec ceux de la nation. Olivier Guichard, candidat UD Ve République, arrive en tête avec près de 48 % des suffrages exprimés, faisant mieux que Litoux en 1962. Bernard Legrand le démocrate chrétien, lui, réalise un très bon score avec 34 % des suffrages exprimés. Les deux hommes s’affronteront au second tour. Pour ce qui est des deux autres candidats, et malgré leur véhémence énergique, le communiste Autret réunie moins de 10 % tandis que le socialiste Cormier atteint 8 % des suffrages exprimés49.
21L’incertitude concernant la capacité de Guichard à réunir un électorat nombreux sur sa personne est donc balayée. Pourtant, à y regarder de plus près, cette victoire est en trompe-l’œil. Victoire certes, mais victoire périlleuse et mal assurée en vue d’un second tour où l’enjeu du report des voix socialistes et communistes sera primordial. Guichard n’a-t-il pas fait le plein des suffrages favorables au gaullisme en ce premier tour ? Il lui faut absolument éviter le « tout sauf Guichard ». Après maints remerciements, Olivier Guichard et ses collaborateurs établissent la stratégie en vue du deuxième tour. Ce sera une attaque frontale : condamner la bassesse de toutes les tractations de ses adversaires. « Je suis persuadé que vous ne sauriez vous prêter aux basses compromissions qui nous ont valu d’entendre un représentant d’extrême-droite demander de voter pour le centre démocrate, ainsi que pour les socialistes, dont les accords avec le parti communiste risqueraient en fin de compte d’envoyer à l’Assemblée nationale un député qui ne représenterait qu’un amalgame politique incohérent50. » Bernard Legrand, quant à lui, n’a de cesse de négocier le soutien des socialistes. Il se fait le principal opposant de la politique du général de Gaulle et durcit volontairement le ton de ses attaques. Olivier Guichard profite alors du résultat décevant du Centre démocrate à l’échelon national – 13,4 % des suffrages exprimés – pour souligner l’inutilité d’un vote en faveur de Legrand. « Ce député se trouverait rapidement neutralisé par les contradictions profondes de ses électeurs et son action s’en trouverait d’autant plus compromise que la formation politique dont il se réclame vient de subir une lourde défaite sur le plan national51. » Il met tous les moyens en œuvre pour exploiter la faiblesse de son adversaire. Olivier Guichard fait distribuer un journal, France-Avenir, dans lequel il s’efforce de démontrer le danger d’un vote Legrand. « Si le Centre Démocrate est le grand perdant de ce premier tour dans toute la France, c’est parce qu’il n’a pas su choisir de politique et qu’il est maintenant acculé à ne mettre ses espoirs que dans les voix de ses adversaires d’extrême droite ou d’extrême gauche. » « Le Centre Démocrate a été battu dans cette dernière consultation. Nos intérêts ne sauraient être confiés à un parti qui a subi une défaite sur le plan national. Cet intérêt, je veux le défendre ici, à vos côtés, si vous m’élisez52. »
22Dans ce journal, vantant les mérites de la majorité, figure en bonne place la lettre que Pompidou a adressée à Guichard au lendemain du premier tour. Figure également une photographie du général de Gaulle avec une dédicace écrite d’un trait noir cursif à l’intention de Guichard et donnant l’illusion d’un soutien de poids. En réalité, cette photo fut offerte à Guichard par le Général au moment de son départ du cabinet en 1961 comme seul gage de sa reconnaissance53. De Gaulle ne s’est absolument pas engagé pour tel ou tel de ses partisans, pas même Guichard. Ce fait témoigne parfaitement de la volonté du maire de Néac : remobiliser l’électorat gaulliste et grignoter des voix au Centre démocrate en louant son rôle de représentant du Général, sa stature nationale, en exagérant la gravité du duel, etc. La crainte d’une mauvaise surprise est palpable, alors Guichard martèle son nouveau slogan : « Voter Centre Démocrate, c’est perdre des voix ! » Le 12 mars 1967, les électeurs se déplacent moins nombreux pour départager les deux candidats. Le 13 mars, les résultats officiels sont proclamés. Olivier Guichard est élu, mais l’écart s’est nettement amenuisé. Il totalise 20 515 voix contre 18 094 à Bernard Legrand54, soit 53 % des suffrages exprimés. En 1962, Litoux l’avait emporté avec 10 000 voix d’avance sur ce même Legrand, avec près de 57 % des suffrages exprimés. Ouest-France commente sans trop s’engager : « M. Olivier Guichard, élu député de la septième circonscription de la Loire-Atlantique, avait une trop forte personnalité pour ne pas susciter une très vive opposition. Son élection au second tour, obtenue avec 2 541 voix de majorité sur M. Legrand, du Centre démocrate, est à la fois un succès pour le député élu d’une part, pour M. Legrand d’autre part55. » Il semble que les voix socialistes se soient effectivement portées vers la candidature de Legrand, en revanche, les communistes se sont largement abstenus. Olivier Guichard, qui a augmenté son score du premier tour de mille voix supplémentaires, devance donc son adversaire. Pour sa première campagne électorale, Olivier Guichard est élu sans que cela fût une partie de plaisir. Au siège de sa permanence, à Guérande, on exulte. Le champagne peut être enfin débouché. Guichard est le nouveau député de la septième circonscription de Loire-Atlantique. Il a respecté son contrat…
*
23Ami fidèle de Pompidou, Guichard est donc intronisé au sein du gouvernement, avec pour ministère, celui de l’Industrie. Comme l’écrit Alain Peyrefitte : « Mais soudain, en 1967, tout s’éclairera : élu député de Loire-Atlantique, il sera aussitôt nommé ministre. Et un ministre écouté56. » Sans doute, pour le général de Gaulle, Olivier Guichard est-il un autre homme. Oint du suffrage universel, il prend une toute autre dimension qui justifie une telle nomination. Trop longtemps dans l’ombre, il va désormais affronter la lumière. L’année 1967 apparait comme une période charnière dans la carrière de Guichard dans la mesure où, pour la première fois, il affronte le corps électoral dans le but de conquérir un mandat de député. Et ce mandat est un gage de légitimité pour lui, un « sésame » qui lui ouvre les portes du gouvernement. Ainsi, le premier acte de son implantation en Loire-Atlantique lui permet-il de prendre une autre ampleur sur le plan national. Il n’y a, pour l’heure, aucune préméditation, aucune intention, ni volonté réelle de la part de Guichard de se tailler un fief. Il s’agit plutôt d’une nécessité. Mais sa nouvelle élévation, son nouveau statut, coïncide aussi avec, d’une part, une certaine usure du gaullisme gaullien, et d’autre part, l’avènement de Georges Pompidou. D’ailleurs, autant que sa victoire électorale, ne faut-il pas voir dans la promotion du député de Loire-Atlantique, l’œuvre d’un Pompidou reconnaissant et calculateur ?
Notes de bas de page
1 Témoignage de Bernard Prades (ancien collaborateur d’Olivier Guichard) à l’auteur.
2 Le terme est employé pour la première fois en 1963 dans le Nouvel Observateur.
3 Bien que les événements s’enveloppent d’une certaine opacité, nombre de gaullistes évoquent la grande part de responsabilité prise par Olivier Guichard dans le retour au pouvoir du général de Gaulle en 1958 (Alain Peyrefitte, Jacques Foccart et Georges Pompidou notamment).
4 Collectif, « Les élections législatives de Mars 1967 », Cahier de la fondation nationale des sciences politiques, Armand Colin, Paris, 1971. La crainte d’une victoire de l’opposition est palpable dans les rangs de la majorité. En février 1967, Alain Peyrefitte affirme par exemple : « Si d’aventure la majorité devenait minorité, on ne confierait pas le gouvernement aux oppositions ». Enfin l’appellation « Comité d’action pour la Cinquième République » témoigne bien de la préoccupation principale de la majorité, à savoir : défendre le régime face aux velléités parlementaires de l’opposition. Ce qui est paradoxal finalement pour une élection législative.
5 Jean Charlot, « Les préparatifs de la Majorité », ibidem, p. 19 à 44.
6 Archives régionales des Pays de Loire, 23 W 410, Danièle Granet, Olivier Guichard, 1974 [manuscrit d’une biographie jamais publiée].
7 Alain Peyrefitte, C’était de Gaulle, tome 1, Paris, Fayard, 1994, p. 476. Peyrefitte rajoute que « Guichard se verra encore, par la suite, refuser par le Général la présidence d’Air-France ».
8 Pierre Viansson-Ponté, Les gaullistes, rituels et analyses, Paris, Le Seuil, 1963.
9 Olivier Guichard, Un chemin tranquille, Paris, Flammarion, 1975, p. 77.
10 Ibidem, p. 79.
11 Olivier Guichard, Mon Général, Paris, Grasset, 1980, p. 251.
12 Ibidem, p. 382.
13 Ibidem.
14 Archives régionales des Pays de Loire, 23 W 410, Danièle Granet, Olivier Guichard, 1974 [manuscrit jamais publié].
15 Olivier Guichard, Mon Général, op. cit., p. 21.
16 René Rémond, Les Droites en France, Paris, Aubier, 1982, « Chapitre VIII : L’Action Française, une synthèse des traditions… ? ».
17 Témoignage de Michel Rabreau à l’auteur.
18 Olivier Guichard, Mon Général, op. cit., p. 290.
19 Ibidem, p. 426.
20 Archives régionales des Pays de Loire, 23 W 410, Danièle Granet, Olivier Guichard, 1974, [jamais publié].
21 Olivier Guichard, Mon Général, op. cit. p. 426.
22 Olivier Guichard, Un chemin tranquille, op. cit., p. 45.
23 Olivier Guichard, Mon Général, op. cit., p. 195.
24 Olivier Guichard, Un chemin tranquille, op. cit., p 44.
25 Archives régionales des Pays de Loire, 23W311, statistiques électorales de la septième circonscription de Loire-Atlantique de 1951 à 1965. & Liste des députés des deux législatures sur : http://www.assemblee-nationale.fr/histoire/trombinoscope/Vrepublique/Legis01/le-douarecbernard-09121912.asp. http://www.assemblee-nationale.fr/histoire/trombinoscope/Vrepublique/Legis02/litoux-pierre-07071902.asp (samedi 17 avril 2010).
26 Olivier Guichard, Un chemin tranquille, op. cit., p. 43.
27 Ibidem.
28 Témoignage de Michel Rabeau à l’auteur.
29 L’Éclair et Presse-Océan, du 20 juin 1966.
30 Ouest-France, du 20 juin 1966.
31 Archives régionales des Pays de Loire, 23W277, les élections législatives de 1967, message de Guichard.
32 Ibidem.
33 Archives régionales des Pays de Loire, 23W277, élections législatives de 1967, dossier du candidat. Cf. aussi Jean Charlot, art. cit.
34 Le Petit Varois, 23 février 1967, publié lors du voyage de soutien de Guichard aux candidats UNR à Toulon.
35 Archives départementales des Pays de Loire, 23W277, élections législatives de 1967, message de Guichard.
36 Ibidem.
37 Maurice Grassin, op. cit., p. 131.
38 Archives régionales des Pays de Loire, 23W277, élections de 1967, fiches des renseignements généraux.
39 La liste est classée par fonctions importantes : journalistes, syndicalistes, Médecins, vedettes etc. et par côte d’influence : 1. très fort, 2 fort, 3 moyen.
40 Archives régionales des Pays de Loire, 23W277, élections de 1967, note dans laquelle J.-C. Labarre (collaborateur d’Olivier Guichard) signe l’emprunt d’une camionnette rattaché aux services du Premier ministre pour la délégation à l’aménagement du territoire. Janvier 1967.
41 Ouest-France, février 1967.
42 Archives régionales des Pays de Loire, 23W277, élections de 1967, second message d’Olivier Guichard, fev.
43 Ibidem.
44 Ibidem.
45 Archives régionales des Pays de Loire, 23W277, profession de foi du candidat Legrand, Centre-démocrate.
46 Chacun écrit au directeur du quotidien pour réclamer un droit de réponse aux propos de son adversaire. De nombreuses copies de lettres de Guichard sont aux Archives régionales des Pays de Loire, 23W277.
47 France-Soir du 4 mars 1967 qui titre : « le principal adversaire de M. Guichard n’est pas candidat ».
48 Archives régionales des Pays de Loire, 23W277, profession de foi de Guichard, UNR.
49 Archives régionales des Pays de Loire, 23W311, statistiques des élections législatives de 1967.
50 Archives régionales des Pays de Loire, 23W277, élections de 1967, circulaire d’Olivier Guichard, 2° tour.
51 Archives régionales des Pays de Loire, 23W277, circulaire d’Olivier Guichard, 2e tour.
52 Archives régionales des Pays de Loire, 23W277, France-Avenir, 10 mars 1967.
53 Olivier Guichard, Un chemin tranquille, op. cit., p. 89.
54 Archives régionales des Pays de Loire, 23W311, statistiques et résultats des élections de 1967.
55 Ouest-France du 13 mars 1967.
56 Alain Peyrefitte, C’était de Gaulle, op. cit. p. 477.
Auteur
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Un constructeur de la France du xxe siècle
La Société Auxiliaire d'Entreprises (SAE) et la naissance de la grande entreprise française de bâtiment (1924-1974)
Pierre Jambard
2008
Ouvriers bretons
Conflits d'usines, conflits identitaires en Bretagne dans les années 1968
Vincent Porhel
2008
L'intrusion balnéaire
Les populations littorales bretonnes et vendéennes face au tourisme (1800-1945)
Johan Vincent
2008
L'individu dans la famille à Rome au ive siècle
D'après l'œuvre d'Ambroise de Milan
Dominique Lhuillier-Martinetti
2008
L'éveil politique de la Savoie
Conflits ordinaires et rivalités nouvelles (1848-1853)
Sylvain Milbach
2008
L'évangélisation des Indiens du Mexique
Impact et réalité de la conquête spirituelle (xvie siècle)
Éric Roulet
2008
Les miroirs du silence
L'éducation des jeunes sourds dans l'Ouest, 1800-1934
Patrick Bourgalais
2008