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Gladiateurs et chasseurs en Gaule

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Kevin Alexandre Kazek

Préface

Jeanne-Marie Demarolle

Texte intégral

1Ah… l’arène et ses fauves ! Ah… les combats de gladiateurs ! Ils ont disparu depuis deux mille ans mais le Colisée, les arènes de Nîmes, d’Arles et plus encore… Gladiator entretiennent leur mémoire, une certaine mémoire, dans l’imaginaire collectif. Qu’ils fascinent ou qu’ils indignent, chacun croit les connaître. Pourtant, le bel ouvrage de Kévin Kazek, fruit de plus de dix ans de travail et d’intérêt passionné pour l’histoire en général et pour l’histoire de la Gaule romaine en particulier, s’avère porteur de nouveautés.

2Nouveauté de la source principale de la thèse, d’abord : une grande partie de la documentation iconographique a été fournie par les représentations des jeux de l’amphithéâtre sur la céramique sigillée, une source d’ordre culturel trop négligée par les historiens. En effet, cette production de demi-luxe fabriquée en série selon une technologie apportée par Rome en Gaule, connut au Haut-Empire une large diffusion dans la société gallo-romaine. Nouveauté de l’approche aussi : il s’agit moins de traiter du déroulement des manifestations ou des rapports entre les jeux et le pouvoir romain que de retrouver la pratique de l’arène, les équipements, les modes d’affrontement, les codes des combats. Aussi cette publication s’inscrit-elle dans l’actualité scientifique du sujet. Il a en effet été renouvelé depuis une vingtaine d’années, grâce aux études et aux reconstitutions entreprises en Grande-Bretagne, en Italie, en Allemagne (autour de M. Junkelmann et du projet mené par le Rheinisches Landesmuseum de Trèves) et, en France, par Éric Teyssier. Celui-ci, maître de conférence habilité à diriger des recherches à l’université de Nîmes faisait partie du jury présidé par Xavier Lafon, professeur à l’université de Provence Aix-Marseille I et directeur de l’Institut de recherche sur l’architecture antique. En décembre 2006 ce jury a décerné à K. Kazek, à l’université de Metz, le titre de docteur en histoire avec les félicitations.

3Les recherches de K. Kazek ont certes été fondées, pour son mémoire de maîtrise, sur les dessins de minuscules images céramiques du thrace, du myrmillon, du rétiaire, de l’hoplomaque, des lions, des cerfs, des chiens, des sangliers. Mais, dès l’année suivante en DEA, elles ont pris en compte les mosaïques, et dans la thèse, elles ont été élargies à bien d’autres sources disponibles. Un sujet si complexe a d’abord nécessité de cataloguer, avec une infinie patience, un bon millier d’images avant de les questionner dans les moindres détails (la sica, le venabulum ont des formes si variées !) et avec une grande ouverture d’esprit, pour en tirer le meilleur parti scientifique.

4Il n’est pas de plus grande joie pour un enseignant-chercheur, après avoir éveillé le goût pour l’histoire romaine d’un étudiant en Deug alors partagé pour son avenir professionnel entre la musique et l’histoire, de le voir progresser et s’affirmer au fil de patientes enquêtes menées avec autant d’enthousiasme que de sagacité. Mais ces années d’interrogations partagées ont aussi été l’occasion d’apprécier les multiples facettes d’un jeune chercheur passionné d’écriture, chanteur et compositeur de musique « celtique » et même auteur d’un « policier », La croqueuse de mal, situé en l’an de grâce 1190. Aujourd’hui assistant de conservation aux musées de la Cour d’Or, après en avoir intégré le service pédagogique en 2001-2002, Kévin Kazek est investi dans la préparation de nombreuses expositions, et s’emploie à faire mieux connaître les richesses patrimoniales du Pays messin. Gladiateurs et chasseurs en Gaule au temps de l’arène triomphante (Ier-IIIe siècle apr. J.-C.) fera découvrir, argumentation solide à l’appui, les nombreuses questions scientifiques et techniques que posent des spectacles emblématiques de la culture romaine en Gaule et que pose aussi le discours symbolique véhiculé par tant d’images. Le succès ne manquera pas d’être au rendez-vous.

Le texte et les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont sous Licence OpenEdition Books, sauf mention contraire.

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