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    Plan

    Plan détaillé Texte intégral Un pays de landes marécageuses insalubres Le cadre foncier de la grande propriété Les Solognots atteints de tous les maux L’économie pastorale d’un pays pauvre Notes de bas de page

    La Sologne

    Ce livre est recensé par

    • Francis Dupuy, Revue d’histoire du XIXe siècle, mis en ligne le 3 février 2014. URL : https://journals.openedition.org/rh19/4501 ; DOI : https://doi.org/10.4000/rh19.4501
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    Table des matières

    Chapitre I. Grandes propriétés et misère paysanne

    p. 19-40

    Texte intégral Un pays de landes marécageuses insalubres Le profond déséquilibre agro-sylvo-pastoral Chemins impraticables et dangereux Le cadre foncier de la grande propriété Noblesse et bourgeoisie, le partage du territoire Regards sur quelques grands propriétaires Aperçus sur la gestion et les revenus des domaines Chasse et loisirs en Sologne ; mise en valeur des domaines de Beauce et d’ailleurs Les Solognots atteints de tous les maux Fièvres intermittentes et ergotisme Un pays vide d’habitants surchargés d’impôts L’économie pastorale d’un pays pauvre Le cheval, petit et peu distingué Faibles aumailles Les porcs, mal-aimés des propriétaires Ânes et chèvres, les bêtes des malheureux La renommée des volailles solognotes Le miel, sucre des pauvres Notes de bas de page

    Texte intégral

    « On entre dans la misérable province de Sologne, que les écrivains français appellent la triste Sologne... »
    Arthur Young.

    Un pays de landes marécageuses insalubres

    1L’abbé Tessier, savant renommé et agronome à l’esprit encyclopédique, note qu’en Sologne « la culture y est peu étendue ; on ne voit des champs ensemencés qu’auprès des habitations, le reste est rempli de bruyères et de genêts. Les terres qui sont en valeur ne rapportent pas au-delà de neuf à douze années ; on est obligé ensuite de les abandonner et d’en défricher d’autres1 ». L’abbé Tessier, qui prône une agriculture moderne, ne comprend pas que les champais de bruyères et de genêts soient la meilleure manière de tirer profit d’un biotope avare en nourriture de qualité. Quittant Orléans et se dirigeant vers Vierzon, Arthur Young fait le même constat d’un pays stérile. Entre La Ferté-Saint-Aubin et Nouan-le-Fuzelier, il observe « un pays plat, maigre et graveleux, avec beaucoup de bruyères [...], un étrange mélange d’eau et de sable [...] ; les champs offrent des scènes pitoyables d’une mauvaise administration, et les maisons des tableaux de misère2 ». Avec sa vision d’agronome anglais, il ne peut admettre une telle pauvreté, comparée à la modernité de l’agriculture de son pays.

    2Quant aux assertions misérabilistes, où la vision objective est supplantée par une prose à visée morale ou politique, elles sont à prendre avec réserve :

    « La Sologne, partout couverte d’eaux stagnantes, voit ses malheureux habitants arroser de leur sueur une terre ingrate, qui semble ne leur donner qu’à regret un aliment grossier, destiné ailleurs aux plus vils animaux. Là, un air constamment vicié, une eau à peine potable joignent leur influence funeste à celle de la mauvaise nourriture, du travail forcé et de la misère. Là, plantes, bestiaux, héritages, présentent le même état de souffrance habituelle de dégradation et de faiblesse3. »

    3Il n’est pas nécessaire de multiplier les citations des administratifs ou des agronomes bien intentionnés et il est bon de donner la parole aux Solognots. Les habitants de Pierrefitte-sur-Sauldre, aux terres pourtant relativement fertiles pour la contrée, relatent que les récoltes de seigle et de sarrasin suffisent à peine à nourrir les habitants et, avec exagération, que les bruyères occupent les trois-quarts du terrain4.

    Image

    Sur cet extrait de la carte de Cassini, noter les rares massifs boisés, la grande extension des landes, les prés le long des rivières et les rares espaces labourables, en blanc, dans une reproduction qui cherche à souligner la pauvreté du pays
    Carte 2. – Pierrefitte-sur-Sauldre. Carte de Cassini (vers 1760).

    4Dans une large majorité, les Solognots insistent sur l’humidité ambiante. Les habitants de Loreux expliquent que, sans le secours du Berry, où ils s’approvisionnent en céréales, ils mourraient de faim car « La Sologne n’est qu’une mauvaise « bruaire » [bruyère] et landes aquatiques, ne produisant que de très petits bestiaux5 ». Les habitants de Bonneville relatent que leur « paroisse est si aquatique que les hommes n’y sont jamais robustes ni de bonne santé, sujets à des maladies annuelles et qui souvent deviennent épidémiques6 ». Ils n’ont pas tort, comme nous le verrons plus loin.

    Le profond déséquilibre agro-sylvo-pastoral

    5Avant le premier cadastre, il est difficile d’avoir une vue précise de l’occupation du sol, les données étant rares. Cependant des documents, de la fin du XVIIIe et du début du XIXe siècle, donnent une répartition certainement proche de la réalité, qui mérite d’être interprétée, car les chiffres sont trompeurs.

    6Ainsi, dans le tableau ci-après, la moyenne de 51 % de terres labourables ne doit pas donner l’illusion que la Sologne est une terre largement cultivée, car de longues jachères entrent dans l’assolement. À Vernou-en-Sologne, « l’usage est de laisser reposer les terres labourables pendant 3, 6 ou 9 ans. Je soupçonne qu’il y a un quart des terres labourables de la commune dans cet état7 ». En outre, les terres rapportent d’autant moins qu’environ la moitié de leur surface est réellement ensemencée du fait des labours en billons (voir le glossaire).

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    Tableau 1. – Estimation de l’occupation du sol de quelques communes en l’an X (en pourcentage)8.

    7Le rédacteur du cahier de doléances de Nouan-le-Fuzelier (Loir-et-Cher) fournit des explications précieuses sur l’assolement :

    « Non seulement l’usage de la jachère triennale a lieu, mais encore les terres qui ont rapporté du grain pendant quelques années sont assujetties sous peine de stérilité à un repos de 12 à 15 ans pour se reconstituer, autrement elles produiraient à peine les semences. Ainsi, les terres labourables sont à peu près ainsi distribuées : un sixième ensemencé en seigle, un sixième en blé noir ou sarrasin, un sixième est assujetti à la jachère triennale, les trois autres sixièmes sont au repos nécessaire à la reconstitution de la qualité végétative épuisée par un petit nombre de récoltes9. »

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    Histogramme 1. – Estimation de l’occupation du sol de quelques communes en l’an X.

    8Du fait de l’assolement triennal et des jachères mortes (jachères longues sur 6 à 12 ans), les terres réellement labourées chaque année n’occupent qu’environ un tiers des terres labourables, soit 17 % du territoire, ce qui est fort peu. Ce type d’assolement aux rotations très longues est celui d’un système agraire extensif libérant de grandes surfaces de dépaissance propices à l’élevage. Certes, la qualité de la végétation laisse à désirer, mais les animaux sont assurés d’un pâturage pérenne. En revanche, les cultures suffisent à peine à nourrir la population les bonnes années, et pas du tout quand les aléas climatiques s’en mêlent. À Brinon, « tout ce qui s’y récolte y est consommé ; depuis quelques années ces récoltes ne suffisent même pas10 ». Il en est de même à Nançay, où les propriétaires doivent prêter du grain à leurs métayers11.

    9À l’exception de quelques massifs forestiers, situés principalement à l’ouest de la Sologne, les bois sont réduits à des bosquets épars et à des arbres isolés qui ne suffisent plus à procurer le combustible pour se chauffer et le bois d’œuvre. Sur la propriété de Boisgibault (Ardon), les bois sont abroutés par les bestiaux, ravagés par les riverains et les habitants de paroisses du val de Loire, qui, sous le prétexte d’enlever des bruyères et des fougères pour en faire de la litière, coupent et chargent, sans vergogne, du bois mort ou vert. Face à l’impuissance de ses gardes à faire cesser ces agissements, le propriétaire Jacques Charpentier entame une procédure judiciaire. Un arrêt est rendu pour être publié et affiché dans douze paroisses des alentours12. Les résultats furent-ils à la hauteur des espérances du propriétaire ? Un autre exemple de dégradation est celui des bois de Saint-Père, sur la propriété de Gautray (Saint-Cyr-en-Val). Dévastés par les troupeaux et en partie détruits par des incendies, ils sont envahis de bruyères et noyés sous les eaux par le manque d’entretien des fossés13.

    10À l’exception de la forêt de Bruadan, les forêts royales sont situées sur les marges de la Sologne où elles font l’objet de renforcements de protection qui ne conviennent pas aux éleveurs. À Vierzon, les habitants et les propriétaires riverains réclament « la faculté d’envoyer leurs bestiaux dans la forêt du Roi après dix ans de coupe14 ». À Thoury, les paroissiens « supplient très respectueusement Sa Majesté de leur permettre l’usage de pacager librement leurs bestiaux dans les bruyères et grands bois qui sont hors de garde du parc de Chambord [...], comme jadis nos rois, vos prédécesseurs, le permettaient à nos aïeux anciennement, ainsi que l’usage des bruyères, fougères et bois mort15 ». Si au XVIIIe siècle, les forêts royales de Sologne résistent mieux à la dent des bestiaux que les massifs privés, les bois n’occupent plus qu’une moyenne de 7 % de la superficie de la Sologne, laissant la place à des landes, marécageuses le plus souvent. Un paysage difficile à imaginer aujourd’hui.

    11Les prés, avec 6 % de la surface du territoire, ne sont pas pacagés et ils suffisent à peine à procurer du foin pour nourrir les bovins et les chevaux en hiver. Quant aux pâtis, ouverts à la dépaissance, ils n’apportent qu’un faible complément alimentaire aux bestiaux qui trouvent la plus grande partie de leur nourriture dans les landes.

    12Les bruyères occupent environ un quart du territoire, des pourcentages supérieurs n’étant pas exceptionnels, comme en témoignent les 30 % à Ardon en 1791, les 41 % à Viglain et les 42 % d’Isdes en 1813. En Sologne berrichonne, les bruyères occupent également de grandes superficies, comme l’attestent, encore dans les années 1830, les 51,5 % de Nançay ou les 40,9 % de Neuvy-sur-Barangeon. Avec autant de bruyères, le mouton est plus que jamais roi en Sologne. Il est le seul à en tirer le maximum de profit, constituant ainsi le principal revenu des Solognots. À Pierrefitte-sur-Sauldre, « les bestes à laine font le seul commerce du pays ». À Chaon, « le commerce principal est en bestiaux et laine ; les menues denrées se consomment dans le lieu ». D’autres paroisses annoncent des sources de revenus plus diversifiées. À Cerdon, « le commerce de l’habitant consiste en bestiaux, laine et poisson, mais l’objet n’est pas considérable ». À la pauvreté des productions, s’ajoute la difficulté de les exporter, alors que la grande majorité des villages sont complètement isolés. La seule route véritablement entretenue en Sologne est celle de Paris à Limoges et les bourgades situées sur ce grand axe en profitent. Il en est ainsi de Lamotte-Beuvron, dont « les habitants vont au marché d’Orléans pour vendre leurs denrées et en rapporter pour fournir le pays16 ».

    Chemins impraticables et dangereux

    13Les « routes » de traverses de Sologne ne sont que fondrières en hiver avec des ponts dégradés. À Pierrefitte-sur-Sauldre, le pont en bois sur la Sauldre, construit en 1755, n’est pas entretenu « et cela le rend en ce moment impraticable de passer sans courir pour les chevaux et voitures un danger évident17 ». Les habitants d’Isdes trouvent qu’« il est bien dur [...] de ne pouvoir sortir ses denrées de sa paroisse en raison que les abords en sont ruinés, faute d’un concours de réparations18 ».

    14Les difficultés de cheminement favorisent les embûches des malfrats. À Chitenay, « dans le hameau de Cormeray est le chemin de Contres à Blois et de Blois à Selles, il s’y est fait plusieurs vols par la difficulté du chemin ». Même les voyageurs sur la grande route de Paris à Limoges ne sont pas en sûreté : « Les bois de La Ferté [Senneterre], que traverse la grande route d’Orléans, étaient très dangereux, il s’y est commis plusieurs vols, on y a remédié en élargissant le chemin19. »

    15Il n’est pas besoin de multiplier les citations sur les sols détrempés et improductifs, les difficultés d’acheminement et le peu de production vivrière pour comprendre que les Solognots vivent dans un pays de misère. Arthur Young attribue le retard du développement de l’agriculture en Sologne à deux causes principales. L’une est le métayage : « Les pauvres gens qui cultivent ici la terre sont des métayers, c’est-à-dire des gens qui louent la terre sans avoir la faculté de la faire valoir [...], misérable système qui perpétue la pauvreté et empêche de s’instruire. » L’autre cause est l’absence des propriétaires qui préfèrent figurer à Versailles, plutôt que de s’occuper de leur domaine20. Effectivement le métayage, sans l’implication du bailleur, est un facteur de stagnation agricole.

    Le cadre foncier de la grande propriété

    16Le régime foncier de la grande propriété prend sa source au XVIIe siècle, quand les grands bourgeois et la noblesse se constituent de vastes domaines en se portant acquéreurs des terres des petits propriétaires endettés. Ce mouvement de concentration foncière se poursuit au XVIIIe siècle et il s’accompagne de la disparition progressive d’un grand nombre d’exploitations. En 1789, les habitants de Saint-Viâtre font remarquer que les deux tiers des fermes et des locatures ont disparu21. Laurent Leroy, notaire royal au bailliage d’Orléans, procureur fiscal et syndic de Vouzon, abonde dans ce sens :

    « Ces héritages, [autrefois] si bien cultivés, sont diminués aujourd'hui des trois quarts ; ils produisent aussi à peine le quart de ce qu’ils produisaient ; aussi la Sologne, quoique dépeuplée, n’en est pas plus riche en productions ; elles sont à peine suffisantes dans tous les temps pour la nourriture de ses habitants et jamais suffisantes pour celle des bestiaux22. »

    17Il est certain que la réunion des exploitations de petite taille en de grandes métairies, peu cultivées par le manque de main d’œuvre, entraîne la primauté donnée « aux troupeaux [de bêtes à laine] qui sont la seule richesse du Solognot23 ». L’abandon des petites métairies relève de plusieurs raisons, dont leur manque de rentabilité et le coût de l’entretien des bâtiments. Beaucoup de propriétaires voulant y échapper aiment mieux « laisser en déserts » leurs terres que de les affermer pour un prix raisonnable24.

    Noblesse et bourgeoisie, le partage du territoire

    18Quelques exemples suffisent à illustrer que la petite propriété paysanne est pratiquement inexistante en Sologne à la fin du XVIIIe siècle. À Vouzon, trois nobles possèdent 38 % du territoire de la paroisse, le seigneur Jérôme de Laage de Meux disposant à lui seul de 30 % du sol avec 16 métairies, autant de locatures, des étangs et des bois. La bourgeoisie détient 50 % de la superficie, 30 % aux mains d’Orléanais et 20 % à des locaux, dont des aubergistes, des marchands, un chirurgien et un foulon25.

    19À Saint-Viâtre, le régime de la propriété foncière est du même ordre. 45 % des terres appartiennent à la noblesse, 44 % à la bourgeoisie, 8 % au clergé et 3 % aux paysans26. Dans certaines paroisses, la propriété nobiliaire est même dominante. En 1791, le ci-devant seigneur d’Ardon est propriétaire de presque 60 % du territoire, avec moins de 1 % pour la population27. À Lion-en-Sullias, la noblesse possède 62 % du finage28. Une paroisse peut même appartenir presque totalement à un seul grand propriétaire, c’est le cas de Saint-Cyr-Semblevy (La Ferté-Saint-Cyr aujourd’hui) où « presque toutes les propriétés sont réunies au domaine de La Ferté29 ».

    20Les biens ecclésiastiques sont d’une faible importance, moins de 10 % de la superficie des paroisses. La propriété paysanne est encore plus faible. À Vouzon, les paysans ne possèdent que 2,5 % du terroir, dont 2 % pour deux propriétaires30. À La Ferté-Imbault, sur les 938 paysans inscrits sur le rôle de taille, seuls 46, soit 4,9 %, sont propriétaires31. C’est seulement sur les marges de la Sologne que les paysans possèdent davantage de terres, 10 % en pays viticole et même plus dans des paroisses du val de Loire, proches de marnières.

    21Ce bref tour d’horizon montre que la Sologne est aux mains de la noblesse et de bourgeois fortunés en quête de placements fonciers, dans le cadre de la diversification de leurs patrimoines et de la recherche de reconnaissance sociale pour les nouveaux anoblis.

    Regards sur quelques grands propriétaires

    22La Sologne accueille de grands personnages, tel le beau-père de Louis XV, Stanislas Leszczynski qui vit à Chambord entre 1725 et 1733, et le maréchal de Saxe, qui lui succède à partir de 1748, en récompense de ses services rendus au roi. De son côté, le maréchal de Lowendal achète, en 1746, le château de La Ferté-Saint-Aubin pour s’y retirer. À côté de ces célébrités, de grandes fortunes nationales ou régionales investissent une partie de leurs capitaux en Sologne pour se constituer une réserve foncière et recevoir leurs amis avec l’organisation de fêtes et de parties de chasse dans cette région réputée giboyeuse.

    23La noblesse de cour achète et fait embellir des châteaux d’une grande renommée en Sologne blésoise. Jean Nicolas Dufort de Saint Léon, introducteur des ambassadeurs à la cour, acquiert le château de Cheverny en 1764-1765 et prend le nom de Dufort de Cheverny. Il entretient des relations suivies et amicales avec l’intendant Cypierre de la généralité d’Orléans. Le comte de Gaucourt, officier des chevau-légers, ayant rang parmi les seigneurs de la cour, possède Beauregard, à Cellettes. Le marquis de Saumery, gouverneur de Chambord et membre de l’ordre de Malte, vit magnifiquement sur sa terre d’Huisseau-sur-Cosson.

    24Des militaires de la noblesse ancienne ont des propriétés en Sologne, tel Philippe-Charles d’Étampes. Colonel du régiment de Chartres Infanterie, devenant régiment de La Ferté-Imbault, il possède la terre de même nom jusqu’à son décès en 1737. Elle passe alors dans les mains d’un beau-frère, le marquis Nonant de Pierrecourt. En 1765, le domaine comprend une cinquantaine métairies et locatures situées sur les paroisses de Selles-Saint-Denis, Salbris et Loreux32. En 1783, au décès du marquis, la terre reste dans la famille. Quand le domaine est vendu en 1807, sa surface approche les 10 000 hectares.

    25Louis-Antoine de Gramont, militaire de haut rang, gouverneur du royaume de Navarre et de la principauté de Béarn, achète la terre de Vouzon en 1718. Il meurt à la bataille de Fontenoy en 1745 et son domaine passe à l’un de ses fils Antoine-Antonin. Son nom et sa grande richesse attirent l’attention de Choiseul-Stainville, ministre de Louis XV, qui lui donne sa fille en mariage.

    26Des financiers et des intendants placent également une partie de leur fortune en Sologne. Le château de Villesavin (Tour-en-Sologne) est habité par Adine de Villesavin, fils d’un financier, en famille avec le marquis de Saumery. Louis Pondre de la Sibillière, d’une riche famille de fermiers généraux, reconstruit entre 1678 et 1718 le château de Marcheval (Millançay)33. Au milieu du XVIIIe siècle, la propriété est dans les mains de Pajot de Marcheval et sa surface est d’au moins 3 000 hectares avec la terre du Gué Mulon (Neung-sur-Beuvron)34. Fils du receveur général des finances, il devient intendant de la généralité d’Orléans de 1740 à 1747, de celle du Limousin en 1756, puis du Dauphiné en 1761. Il est nommé conseiller d’État en 1781. Il est un ami de Perrin de Cypierre, intendant d’Orléans, et cousin du comte Dufort de Cheverny. Un autre intendant, Nicolas Dupré de Saint-Maur, en charge de la généralité du Berry, se constitue un beau domaine en ajoutant, en 1765, à la terre de Brinon, les seigneuries d’Argent et de Clémont.

    27Sur les marges de la Sologne et du val de Loire, Simon Boutin, fermier général des finances, est propriétaire du domaine de La Source (Olivet). Nommé conseiller d’État en 1780, il vend sa terre, d’une superficie de 3 000 hectares, à Montaudoin, ancien capitaine au régiment Colonel Général Dragons35. Ce dernier est le fils d’un armateur nantais enrichi dans le commerce des esclaves avec Saint-Domingue et les Antilles. Il se marie en 1777 avec la fille de M. de Boisgibault qui possède 2 600 hectares à Ardon (Loiret)36, une propriété dont l’étendue n’a rien d’exceptionnel, comparée avec celle du vicomte d’Orléans, seigneur de Rère, qui détient 5 000 hectares à Theillay.

    28Le monde diplomatique, avec ses grands serviteurs de l’État, est également présent en Sologne. Le comte de Choiseul-Gouffier, ambassadeur à Constantinople de 1784 à 1791, possède de nombreux domaines en Normandie, en Picardie et la propriété de la Grillière (Vouzon) d’une superficie de 1 400 hectares. À la Révolution, ses biens sont saisis. Il émigre en Russie et l’impératrice Catherine II lui donne des terres dans l’actuelle Lituanie. Il revient en France en 1802. Louis-Gabriel Du Buat (1733-1787), d’origine normande, embrasse la carrière diplomatique. En 1766, il achète à la famille La Châtre la terre de Nançay avec l’idée de s’y fixer dès sa retraite. Au milieu du XVIIIe siècle, le duc Paul Hippolyte de Beauvilliers (1684-1776) est propriétaire de la terre de La Ferté-Saint-Aignan. Après avoir été ambassadeur en Espagne de 1715 à 1718, il l’est à Rome de 1730 à 1740.

    29Des étrangers achètent également des terres en Sologne. Le financier belge Joseph de Pestre, venu fonder une banque à Paris, acquiert la terre de La Ferté-Saint-Aignan, qui prend alors le nom provisoire de La Ferté-le-Pestre. C’est au château de La Source que lord Bolingbroke, homme politique anglais, marié à une nièce de Madame de Maintenon, vit son exil de 1720 à 1725. Dans son tour de France, Joseph Jekyll s’arrête chez O’Donnel, un Irlandais qui s’adonne à la pisciculture à Corbrandes (Soings-en-Sologne)37. Thomas Skottowe, un officier irlandais de la couronne britannique, fait prisonnier à la bataille de Fontenoy, est en résidence surveillée. Il achète les Muids, à La Ferté-Saint-Aubin, pour se constituer un domaine de 2 000 hectares sur lequel il fait ériger un château en 1741.

    30La noblesse d’office et les notables orléanais sont très présents en Sologne. Un bel exemple est celui de Jérôme de Laage de Meux, financier orléanais, anobli en 1785 par l’achat en 1759 d’un titre de secrétaire du roi38. En 1765, il achète la terre de Vouzon pour un prix avantageux. D’autres membres de la petite noblesse d’office ont des biens en Sologne, tels les Curault à Vouzon39. Augustin de La Place, écuyer, conseiller du roi et contrôleur au bureau des finances de la généralité d’Orléans, possède la terre de Montevray, à Nouan-le-Fuzelier, des années 1740 jusqu’à son décès en 1791. La grande famille des Loynes est propriétaire de beaux domaines, notamment à Mazères (Nouan-le-Fuzelier), à Moléon (Saint-Viâtre), à La Porte (Sandillon), à Gautray (Saint-Cyr-en-Val). Ce dernier d’une surface de près de 650 hectares en 1741 en totalisera 1 300 au début du XIXe siècle40.

    31Les raffineurs de sucre d’Orléans, qui se bâtissent de belles fortunes, achètent également des terres en Sologne. En 1760, Michel Vandebergue est propriétaire de la Gautellerie (Montrieux-en-Sologne)41. En pleine tourmente révolutionnaire, Miron n’hésite pas à acquérir le domaine de Villechauve (Chaon) auprès de Jean-Jacques Deloynes d’Autroche des Marais le 4 avril 179342.

    32Des négociants acquièrent également des domaines en Sologne et y accolent leur nom lors de leur anoblissement par l’achat de charges de conseiller secrétaire du roi, tel Marin Baguenault de Hauterive et de l’Émérillon (Cléry-Saint-André) en 1734 et, en 1750, Gabriel Baguenault, seigneur de Puchesse (Sandillon)43. Les Sarrebourse, autres grands négociants orléanais, possèdent des terres en Sologne, notamment à Vouzon44. Remarquons que ces familles sont liées entre elles par des mariages et des sociétés commerciales. D’autres marchands, enrichis par le commerce avec les Antilles, ont des propriétés en Sologne. Michel Briolet, arrivé de Cap Français (Saint-Domingue), se marie avec Marie-Catherine Clément en 1764 et achète le domaine de Louan, à Ménestreau-en-Villette. Leur fils Michel Charles Briolet, auteur d’un mémoire sur la Sologne, devient commissionnaire. Fortune faite, il acquiert le domaine du Puet (Nouan-le-Fuzelier) le 28 frimaire an VIII (19 décembre 1799)45. Hector Pochon, seigneur de Beauregard (Viglain) est ancien gouverneur de Fort Français à Saint-Domingue46. Par le biais d’alliances, les blasons peuvent se redorer par des femmes, dont la famille a fait fortune par le commerce avec les Antilles. René Michel Amelot, propriétaire de la terre de Gué Péan, à cheval sur les paroisses de Monthou-sur-Cher, Choussy et Thésée, se marie en 1787 avec Émilie de Luker qui lui apporte l’aisance financière.

    33Même si les grandes propriétés apparaissent comme une marque d’appartenance sociale ou de diversification de patrimoine, leurs détenteurs n’en ont pas moins l’intention d’en dégager des revenus. Les négociants orléanais, habitués au commerce, sont certainement les premiers à faire fructifier efficacement leurs biens ruraux. D’autres propriétaires, comme l’intendant Pajot et des amis de l’intendant Cypierre, sont attirés par l’agromanie du Siècle des Lumières, dans une recherche de modernité qui n’exclut pas celle d’une gestion satisfaisante.

    Aperçus sur la gestion et les revenus des domaines

    34La plupart des grands propriétaires n’habitent pas sur leurs domaines. Certains seigneurs s’y rendent pour des séjours d’été ou ponctuellement pour régler des affaires. En 1765, sur les 27 paroisses de l’élection de Romorantin, seuls 9 nobles résident toute l’année sur leurs terres, dont Gruau de Blangy, à Millançay47, que nous retrouverons plus loin. La noblesse de cour ne fait que de rares et courtes apparitions sur ses domaines. Quand Du Buat achète le comté de Nançay en 1766, « il y a plus de 40 ans que le seigneur n’y a pas résidé48 ». Le duc de Richmond, seigneur d’Aubigny, est quelquefois 10 ans sans y venir.

    35La gestion des grands domaines est assurée, soit par un intendant, soit par un fermier général à qui le domaine est affermé pour une durée et une somme fixées par contrat avec le propriétaire. Le fermier général cherche alors à tirer un revenu supérieur à la somme forfaitaire qu’il doit lui verser. La ferme des domaines est lucrative, car tous les moyens sont bons pour gagner de l’argent. Ainsi, un certain nombre de fermiers généraux sont intraitables sur le montant et le versement des baux. C’est le cas de Delanoue : « La terre de La Ferté-Imbault était cy-devant sous baillée à un fermier général qui a exigé à un si haut prix de ses fermes et métairies que plusieurs des colons les ont abandonnées, saisis et insolvables49. » Et pourtant, Delanoue est un homme d’exception qui siègera à l’Assemblée Provinciale de l’Orléanais. Ce type de plainte sur les abus des fermiers généraux n’est pas propre à la Sologne, le cahier de doléances de Villabon (Cher), demande la défense « d’affermer à un seul les terres, un abus qui appauvrit entièrement les habitants de la campagne [...], lequel [le fermier général] sans humanité fait autant de misérables qu’il a de sous-fermiers50 ». Certains fermiers généraux ne résident pas sur place et ils délèguent leurs pouvoirs à des régisseurs, dans une cascade qui laisse facilement s’introduire la malhonnêteté51.

    36L’estimation des revenus des domaines est variable selon les auteurs. Autroche évalue celui de l’arpent de Sologne (valant le plus souvent 42,21 ares) à 20-25 sols, sans fourniture de fonds de bestiaux52. Laurent Leroy, notaire à Vouzon, considère qu’il ne dépasse pas 15 sols l’arpent, quand il est donné à ferme. Cependant, les domaines correctement gérés dégagent des marges satisfaisantes. En 1785, le château et la terre de La Borde (Vernou-en-Sologne), estimés « 240 000 livres, outre les meubles et les cheptels », rapportent « année commune 12 750 livres53 », soit un revenu de 5 %. Les bénéfices proviennent de l’exploitation des bois et des étangs en réserve seigneuriale, des loyers des métairies et des locatures, ainsi que des bestiaux placés selon des baux à cheptel « à moitié pertes et profits » (voir plus loin au chapitre III).

    Chasse et loisirs en Sologne ; mise en valeur des domaines de Beauce et d’ailleurs

    37Quand la noblesse de cour descend rarement sur ses terres solognotes et n’apporte guère d’idées de modernité, la noblesse locale, à part quelques exceptions, ne paraît pas beaucoup plus intéressée par les innovations agricoles. Elle profite de ses domaines : « Tous ces seigneurs aiment leur maison de Sologne à cause de la chasse qu’ils disent être des plus belles du royaume54. » Comme aux siècles précédents, la chasse est un plaisir auquel les nobles s’adonnent, sans égard pour les cultures dévastées par le gibier. Ainsi, les habitants de La Marolle-en-Sologne demandent « qu’il soit défendu d’entrer dans les blés et blé noir avant la moisson, et dans les guérets après la semence faite, et qu’il soit permis de détruire lièvre et lapins, quand ils sont en trop grande quantité, et qu’ils mangent les bleds seigle et blé noir ». À Pruniers, les doléances sont voisines ; les terres emblavées sont foulées par les gardes et les chasseurs « nous effrayent même par leurs menaces lors de nos justes plaintes55 ». Comme l’écrit Dufort de Cheverny, en évoquant la précédente propriétaire de ce domaine, ces protestations n’ont rien d’exagéré :

    « Madame d’Harcourt, haute, fière, humoreuse, vexait ses fermiers, faisait mettre des paysans en prison pour rien, faisait tuer les chiens, voulait conserver son gibier avec grand soin dans un arrondissement de quinze lieues avec deux gardes, et en conséquence poursuivait avec toute rigueur les moindres délits de ce genre56. »

    38Quelques nobles ruraux cherchent à valoriser leurs domaines. C’est le cas de Claude de Loynes, à Gautray (Saint-Cyr-en-Val). À partir de 1765, il fait progressivement défricher des bruyères pour les mettre en culture, il améliore la production des étangs et il reboise des terres épuisées. Cependant, une telle mise en valeur implique une gestion financière sérieuse, des investissements et des connaissances en agronomie. Or, de tels propriétaires sont rares. Pourtant, certains d’entre eux sont allés, dans leur jeunesse, faire des voyages en Angleterre, comme cela est de coutume dans les grandes familles. Dufort de Cheverny y fait un séjour, mais s’intéresse-t-il à l’agronomie à cette époque où elle est pourtant très prisée ? N’est-ce pas déroger que de s’intéresser de trop près à la gestion de son domaine ? Est-il rentable de chercher à développer l’agriculture en Sologne quand les récoltes valent à peine la semence que l’on enfouit dans le sol ?

    39Une autre raison à l’immobilisme, qui prévaut dans la gestion des domaines, est l’existence, fréquente et complémentaire, d’une propriété en Sologne et de terres dans des régions fertiles. La première, sans négliger ses revenus, est dédiée à la chasse et aux réceptions. En revanche, les domaines dans les plaines céréalières sont pour le rapport, avec des loyers ruraux assurés par des fermiers solvables. Claude de Loynes, en plus de sa propriété de Gautray, possède une ferme en Beauce57. Tous les seigneurs du Gué Mulon (Neung-sur-Beuvron)58 et presque tous les propriétaires de Boisgibault59, entre 1712 et 1873, ont également des domaines dans cette grande plaine. La famille Choiseul-Gouffier détient des vignes dans la région orléanaise, des terres en Beauce, en Brie, en Picardie et en Normandie, ainsi que des immeubles à Paris et les bénéfices du domaine solognot de la Grillière (2 400 à 10 000 livres annuellement) ne sont qu’une goutte d’eau dans les 113 838 livres du revenu global d’un patrimoine proche du million de livres60. Cette diversification des patrimoines fonciers a pour conséquence que les investissements se dirigent principalement vers les terres les plus fertiles et les plus rentables, laissant celles de Sologne en leur état de pauvreté.

    Les Solognots atteints de tous les maux

    40Tous les observateurs décrivent les Solognots comme des êtres chétifs, atteints quasiment de tous les maux et de tous les vices. Au début du XVIIIe siècle, Sauvageon, prieur de Sennely, explique la faiblesse des habitants :

    « Et comme si la nature en ce pays-ci étoit affoiblie dans ses opérations, les personnes y sont pareillement de basse stature, tout courbez, ventrus, jaunes et saffranez, infirmes et de petite complexion, ne vieillissant point, sujets aux ulcères aux jambes, au catarrhe et mal caduc, n’ayant ni poitrine ni poumons... »

    41Le prieur souligne également que « nul n’est exempt d’avoir la fièvre pendant l’automne61 ». À la fin du XVIIIe siècle, Autroche l’explique par la mauvaise qualité de la nourriture, par la privation presque totale de viande fraîche et de vin, par le mauvais choix des eaux de boisson avec l’obstination à n’y point mêler un peu de vinaigre, par les habitudes de dormir dans les pâturages et les bois, souvent après avoir eu chaud, et par l’excès de travail de juillet à septembre62. En réalité ces fièvres sont paludéennes. Oubliant les effets de la maladie, l’abbé Tessier, comme tant d’autres observateurs, a une opinion péjorative des Solognots : « Ils n’aiment pas le travail, peut-être autant par paresse que parce qu’ils ne se sentent pas assez forts63. » Il n’est pas utile de multiplier les citations, elles sont à peu près toutes de la même veine, avec une connotation morale de fainéantise, de mollesse et autres qualificatifs dévalorisants.

    Fièvres intermittentes et ergotisme

    42Bien qu’au XVIIIe siècle, le paludisme soit fréquent partout en France, où toute dépression marécageuse engendre un foyer de la maladie, les contrées aux eaux stagnantes, comme les Landes, la Dombes, la Brenne et la Sologne, ont des taux de morbidité bien plus élevés que la moyenne. Jusqu’à la fin du XIXe siècle, les « fièvres » sont attribuées aux miasmes des marais, aux gaz méphitiques de la fermentation des vases et de la putréfaction des plantes aquatiques. En Sologne, seuls « les gens aisés, jouissant de plus de commodités de la vie que ceux du commun, sont moins sujets à ces tristes effets du séjour en pays marécageux. Une maison sèche, aérée, les liqueurs vineuses et les mets succulents, un exercice modéré, des habits convenables au temps, voilà ce qui garantit64 ». L’observation est juste et le paludisme s’éteindra à la fin du XIXe siècle avec l’amélioration de l’habitat et de l’alimentation, associée à l’assainissement du pays65. On saura alors qu’en région tempérée, le parasite des hématies est le Plasmodium vivax, nettement moins dangereux que le Plasmodium falciparum des pays tropicaux. Sans réinfestation permanente et chez un individu bien nourri, non surmené et correctement logé, la maladie disparaît en 18 à 24 mois, sans traitement.

    43Or, les Solognots ne sont pas seulement la proie du paludisme. Un autre fléau s’y ajoute pour affaiblir la population, l’ergot de seigle. En 1777, face à l’intensité de cette calamité, la Société Royale de Médecine envoie l’abbé Tessier faire des recherches sur cette intoxication à l’origine de troubles hallucinatoires et circulatoires, allant jusqu’à des gangrènes sèches66. La maladie est connue habituellement sous le nom de mal des Ardents ou de feu de Saint-Antoine, et scientifiquement « ergotisme ». Elle se manifeste dans les années humides propices à la multiplication d’un champignon qui remplace des grains par un « sclérote » de couleur presque noire, dénommé ergot67. Au XVIIIe siècle, l’origine de la maladie est bien rapportée à cet ergot, qu’il suffit de ne pas consommer pour éviter la maladie. Or, les crises frumentaires sont fréquentes :

    « Les paysans de Sologne font cette séparation dans les années où le grain n’est pas cher ; mais dans les années de disette, ils se gardent bien de perdre les grains ergotés. On en a même vu qui ramassaient les criblures qui étaient aussi presque de l’ergot pur pour les mêler à leur mouture ; c’est alors qu’ils sont attaqués d’une gangrène sèche qui fait tomber les extrémités du corps, sans presque sentir de douleur et sans hémorragie68. »

    44Les gens aisés, qui mangent du pain de froment, ne sont pas touchés par la maladie. Certains propriétaires philanthropes, vraisemblablement plus nombreux qu’on peut le penser au premier abord, font le nécessaire pour éviter la maladie chez leurs métayers :

    « Monsieur de Boisgibault, président de la cour des Aides [à Orléans] a la charité de donner du seigle vieux et bien criblé à ceux de ses habitants qui lui en apportent du nouveau mêlé d’ergot et il observe que ceux qui font cet échange ne sont point attaqués de la gangrène qu’occasionne l’ergot69. »

    45Le fléau sévira avec moins d’acuité au XIXe siècle, mais il continuera à être sous surveillance préfectorale.

    46La sous-nutrition de la population70 est chronique avec le manque de froment qui ne pousse pas sur les terres acides du pays, où seules viennent les céréales du pauvre : « Le sarrasin, l’orge et le seigle forment la nourriture. Le sarrasin forme le tiers de la nourriture de l’hiver et les deux autres grains alimentent pour l’été71. » La viande reste un aliment réservé aux jours de fêtes et aux malades. Dans les mois les plus difficiles, la misère est telle que le clergé et la grande noblesse se mobilisent pour secourir la foule des nécessiteux. De l’automne 1740 au printemps suivant, le prieur de Vouzon, le curé de Ménestreau-en-Villette et le prieur de Sennely demandent des secours au « comte de Montlhéry » (Jean-Louis Phélypeaux), propriétaire de la terre de la Grillière à Vouzon. Il fait distribuer des céréales et il assure les solliciteurs que « tant qu’il y aura du bled dans mon grenier et que la misère sera aussi grande, je ne le ménagerai pas pour faire vivre les malheureux72 ».

    Un pays vide d’habitants surchargés d’impôts

    47Les études de démographie historique mettent en évidence que la Sologne est une région particulièrement frappée par la mort aux XVIIe et XVIIIe siècles. Quelques données suffisent à montrer la gravité de la situation. La mortalité infantile (décès avant l’âge d’un an) est effrayante. Sur la période 1700-1789, elle oscille à Vouzon entre 316 ‰ et 429 ‰, pourcentages parmi les plus élevés de la France, à comparer avec les taux inférieurs à 200 ‰ du Bassin parisien. Par ailleurs, l’espérance de vie à la naissance n’atteint que 20,6 années, un âge parmi les plus bas de France. De 1700 à 1789, la répartition des âges au décès est effroyable. Quand sonne le glas de l’église de Vouzon, il annonce dans 57 % des cas l’enterrement d’un enfant qui n’a pas encore atteint ses 10 ans et, dans les deux tiers des cas, un jeune de moins de 20 ans73 !

    48Les raisons de cette intense mortalité, qui fait de la Sologne un pays maudit, peuvent être rapportées non seulement au paludisme, à l’ergotisme et à l’alimentation insuffisante, mais également à des épidémies. Les plus meurtrières sont : la variole (notamment en 1772), la scarlatine, la typhoïde, la grippe, avec des complications pulmonaires en 1783 et la dysenterie, qui, en 1766, enlève le sixième de la population de Vouzon et des paroisses environnantes. Les disettes frumentaires interviennent également pour frapper la population. Les famines les plus meurtrières, en relation avec des phénomènes météorologiques inhabituels, sont celles de 1693-1694, de 1709-1710 et de l’hiver 1788-1789.

    49La situation démographique catastrophique n’est pas sans répercussions sur l’activité agricole du pays où la pénurie de domestiques entrave les métayers74. À ce manque de main d’œuvre s’ajoute l’état de faiblesse des Solognots incapables d’assurer de durs labeurs et obligés d’employer, malgré leur coût, des migrants temporaires. C’est ainsi qu’ils font appel à des Auvergnats et à des Berrichons pour les travaux les plus pénibles, dont la moisson, les curages d’étangs et les arrachis de bois75.

    50Aux misères physiques des Solognots s’ajoutent de sérieuses préoccupations fiscales. La première doléance concerne la taille. En effet, elle n’est plus en rapport avec le nombre de feux qui a beaucoup diminué depuis le milieu du XVIIe siècle, quand la Sologne était encore sous le régime foncier de la petite propriété paysanne. Les études démographiques montrent que la population solognote chute de 27 % entre 1639 et 1719. L’autre doléance fréquente est celle du coût exorbitant du sel. La Sologne est un pays de grande gabelle où le prix du sel trop élevé ne permet pas aux éleveurs d’en distribuer aux bêtes à laine et aux aumailles, alors que la complémentation de leur ration alimentaire leur serait hautement profitable. Il n’est pas utile d’allonger la liste des multiples injustices relevées dans les cahiers de doléances, elles vont toutes dans le même sens, le paysan est écrasé d’impôts dans un pays malsain.

    L’économie pastorale d’un pays pauvre

    51En Sologne, où la culture des céréales nobles et les prairies, tant naturelles qu’artificielles, ne peuvent prendre d’extension sans d’importants travaux de drainage et des apports d’amendements calcaires, les paysans privilégient l’élevage extensif sur les landes. Elles sont appelées bruyères par les Solognots (du fait de leur richesse en ce végétal). Elles ne demandent aucun entretien, hormis des brûlis pour les régénérer. Elles sont le plus souvent desséchées en été et envahies par les eaux en hiver et au printemps. Leur végétation, en partie ligneuse, ne convient évidemment qu’à des animaux rustiques et principalement à l’espèce ovine.

    Image

    Tableau 2. – Statistique des bestiaux de quelques communes en l’an X76.

    52Malgré sa relative fiabilité, un extrait de la Statistique de l’an X, donne une idée de l’importance comparée des différentes espèces domestiques élevées (voir tableau 2).

    53Pour rester au plus près de notre sujet et pouvoir développer des informations inédites sur les conditions et les techniques de l’élevage ovin, il ne sera fait qu’une brève évocation des autres animaux domestiques.

    Le cheval, petit et peu distingué

    54Tous les avis sont convergents. Selon le prieur de Sennely77, Gruau de Blangy78 ou l’abbé Tessier79, les chevaux de Sologne sont petits et faibles. Dans les années 1780, Chabert, directeur de l’École Vétérinaire d’Alfort, rapporte que « l’espèce est peu distinguée et trop basse pour servir à la cavalerie80 ». Il n’est pas besoin de multiplier les citations, les chevaux ne peuvent servir qu’à de légers charrois.

    Faibles aumailles

    55En Sologne, la finalité de l’élevage des aumailles est de produire des bœufs de labour, tout en profitant des laitages essentiels à l’équilibre de la ration alimentaire des humains. Le prieur de Sennely observe la petitesse des animaux et leur faible valeur marchande. Même s’il n’est pas très objectif – il est d’origine picarde et habitué à des animaux plus gros –, son témoignage est intéressant :

    « À l’égard des aumailles, bœufs vaches et veaux, le profit en est médiocre. Les bœufs ne valent pas les moindres vaches de l’Auvergne ou du Limousin et ne sont jamais vendus, lorsqu’on les a fait engraisser, plus de quarante francs. Les vaches jettent de petits veaux dont les plus chers ne sont vendus que six ou sept livres, elles ont peu de lait qui n’est point gras, fait mauvais beurre, et encore plus mauvais fromage qui s’écaille comme de la craie. Elles sont sujettes à tarir pendant les chaleurs et lorsqu’elles sont à mi-terme, sont de très petite taille et ne prennent jamais bonne graisse, ce qui provient de l’herbage qui est marécageux81. »

    56Les bœufs solognots sont de si petite taille qu’il en faut de dix à quatorze pour labourer, précise encore le prieur. Ce nombre paraît exagéré et les auteurs de la deuxième moitié du XVIIIe siècle évoquent des attelages de 8 à 10 animaux, une pratique qui n’est pas spécifique à la Sologne, car elle est rencontrée dans bien dans d’autres régions de France. L’agent national de Romorantin en l’an III (1794-1795), un vrai Solognot, voit les bovins de son pays, « petits en raison du sol stérile sur lequel ils naissent [...]. Soumis à toutes les inconstances du temps, ils contractent un tempérament robuste qui dédommage de leur petite taille82 ». Or, de nombreux propriétaires et métayers ne se contentent pas de bœufs de labour chétifs. Des paysans de Souesmes et de Vernou-en-Sologne vont en chercher de plus forts dans le Berry83. Texier, fermier de la Petite Métairie sur la terre de Montevray (Nouan-le-Fuzelier), va en acheter aux foires de Vierzon, de Neuvy et de Maray84.

    57En Sologne, les vaches « n’ont point de pâturages renfermés, elles paissent toute l’année dans les bois, les bruyères et les landes ». Comme les bœufs, elles bénéficient en hiver d’un supplément de paille et de foin, quand le métayer en dispose ! Ce régime est insuffisant aux yeux des observateurs de l’époque qui dénoncent le trop grand nombre d’animaux par rapport aux ressources fourragères, d’où la petite taille des animaux et leur chétivité. Une situation générale en France, mais certainement aggravée en Sologne.

    Les porcs, mal-aimés des propriétaires

    58Au XVIIIe siècle, les porcs sont d’une espèce primitive avec des masses musculaires peu développées et leur élevage fait l’objet d’une spéculation commerciale restreinte. Gruau de Blangy écrit qu’il n’y a guère de métayers qui n’aient une truie, les plus riches pouvant en avoir jusqu’à trois, à condition d’être à la portée de quelques bois. En effet, l’engraissement des porcs est en grande partie lié aux glandées, les Solognots ne pouvant se permettre de distribuer du grain aux animaux. Les porcs, qui appartiennent aux métayers, sont les mal-aimés des propriétaires, car ils n’en partagent pas le profit. Par ailleurs, ces animaux endommagent les pâtis et les prés, d’où des clauses précises dans les baux pour limiter leur nombre et interdire leur sortie des porcheries.

    Ânes et chèvres, les bêtes des malheureux

    59Exceptionnels chez les métayers du centre de la Sologne, les ânes sont les animaux de trait et de bât des journaliers, des artisans, des meuniers, des vignerons. Ces animaux sont résistants et faciles à nourrir, car ils se contentent d’une nourriture grossière refusée par les chevaux. D’une façon générale, les ânes sont nombreux où la vigne abonde, dans le val de Loire, la vallée du Cher et sur les limites avec la Touraine, car ils ont l’avantage de passer facilement dans les vignes pour les labours.

    60Les chèvres sont rencontrées à la périphérie de la contrée, plus particulièrement à proximité de la vallée du Cher où leurs fromages sont déjà réputés. Au cœur de la Sologne, seules les petites gens ont parfois des chèvres et ils se heurtent à l’hostilité des paysans qui craignent pour leurs haies et leurs cultures, car ces animaux s’attaquent à toute végétation.

    La renommée des volailles solognotes

    61En Sologne, la production de volailles est un moyen de se procurer des revenus appréciables que l’on ne partage pas avec son propriétaire, sauf pour payer une partie des faisances. Tout le reste est vendu car la consommation de volaille est réservée aux jours de fêtes, et aux malades sous la forme de bouillons. Selon Gruau de Blangy85, il y a ordinairement dans chaque métairie 8 à 10 mères dindes avec un coq (un dindon), 12 à 18 oies avec un ou deux jars, ainsi qu’un grand nombre de canards et de poules. Les volailles de Sologne sont renommées et elles alimentent les marchés d’Orléans et de Paris.

    62Cette spéculation est d’une bonne rentabilité et aucune métairie ne peut s’en passer :

    « Les basses-cours sont une des principales ressources des gens de la campagne lorsqu’ils sont à la proximité des villes et des autres débouchés. Les porcs, les chevreaux, les oies, toute espèce de volailles, des fromages maigres, des œufs, etc., leur composent souvent un revenu équivalent à celui de la culture, sans lequel ils ne pourraient s’acquitter envers le roi et les propriétaires86. »

    63Pour en finir avec ce très bref panorama général sur les animaux domestiques, et avant d’aborder l’élevage ovin, il est bon de terminer sur celui des « mouches à miel ».

    Le miel, sucre des pauvres

    64Malgré la présence des grandes raffineries situées à Orléans, les Solognots n’ont pas les moyens financiers d’acheter du sucre, un produit de luxe. Le miel, « formé principalement de la fleur de bled noir et de celles de la bruyère, est bien inférieur à celui de Beauce87 ». De faible valeur marchande, du fait de son mauvais goût, il est consommé familialement, une petite quantité étant vendue localement. Les inventaires après décès donnent des prix élevés pour les « paniers de ruche », soulignant les besoins de la population. D’ailleurs, les abeilles ne fournissent pas que du miel, mais aussi de la cire, précieuse pour la fabrication des cierges d’église et des bougies destinées aux maisons nobles. Notons que si les meilleures cires jaunes sont de la Basse-Bretagne, celles de Normandie et de Sologne viennent juste après88 !

    65Ainsi, malgré la pauvreté légendaire de leur pays, les Solognots arrivent à survivre, grâce à des productions animales diversifiées, dans une économie globale où l’élevage des volailles dégage des liquidités appréciables. Cependant, l’élevage du mouton est la principale activité spéculative des Solognots.

    Notes de bas de page

    1 Tessier, abbé, « Mémoire sur la Sologne », Histoire et Mémoires de la Société Royale de Médecine, année 1776, Paris, Ph.-D. Pierres, 1779, p. 61.

    2 Young Arthur, Voyages en France, pendant les années 1787, 1788, 1789 et 1790, Paris, Buisson, 1793, t. 1, p. 26-27.

    3 Annuaire du département de Loir-et-Cher pour l’an 1806, Blois, imp. Verdier, p. 13.

    4 Cahiers de doléances, Loir-et-Cher, Tours, Denis Jeanson, 1989, t. 2, p. 93.

    5 Ibid., t. 1, p. 450.

    6 Ibid., t. 2, p. 438.

    7 AD 41, 6 M 1024. Statistique générale de l’an X, commune de Vernou.

    8 Ibid., Statistique générale de l’an X. Ces chiffres correspondent aux estimations des maires. Les pourcentages de Neung-sur-Beuvron en 1810 sont donnés par Jacques d’Orléans, Recherches sur l’agriculture en Sologne au XVIIIe siècle, thèse de l’École des Chartes, [1957], p. 323.

    9 Cahiers de doléances, Loir-et-Cher, op. cit., Nouan-le-Fuzelier.

    10 Cahiers de doléances, Cher, Tours, Denis Jeanson, 1995, t. 2, p. 274.

    11 Ibid., t. 3, p. 46.

    12 [Ranquet, Emmanuel du], « Histoire de Boisgibault », ACCAS, no 3, 1958, p. 80.

    13 Des Francs Maxime, Monographie historique du domaine de Gautray (987-1900),

    14 Cahiers de doléances, Loir-et-Cher, op. cit., t. 3, p. 333.

    15 Ibid., t. 2, p. 314.

    16 Dictionnaire historique des paroisses qui composent la direction d’Orléans, ms de 108 folios + V folios de tables. Bibliothèque du CERC d’Orléans, H 6 19.

    17 Cahiers de doléances, Loir-et-Cher, op. cit., t. 2, p. 95.

    18 Cahiers de doléances, Loiret, Tours, Denis Jeanson, 1989, t. 2, p. 164.

    19 Répertoire topographique de la généralité d’Orléans, ms 1684 de la Médiathèque d’Orléans, p. 161, 736 et 326.

    20 Young Arthur, Voyages en France, op. cit., t. 1, p. 27-28.

    21 Cahiers de doléances, Loir-et-Cher, op. cit., t. 2, p. 232.

    22 Ibid., t. 2, p. 482.

    23 Ibid., t. 2, p. 465.

    24 Cahiers de doléances, Loiret, op. cit., Saint-Cyr-en-Val, t. 3, p. 238.

    25 Poitou Christian, La propriété foncière et l’exploitation du sol à Vouzon en Sologne du XVIe au XVIIIe siècle, mémoire de maîtrise, Paris, Sorbonne, 1969, p. 177-178.

    26 Viaud Daniel, Mille Solognots sous Louis XIV, Centre universitaire pour le 3e âge, Blois, 1983, p. 16.

    27 Poitou Christian, « Les structures agricoles anciennes », dans Debal Jacques (dir.), Histoire d’Orléans et de son terroir, Roanne/Le Coteau, Horvath, 1982, t. 2, p. 314.

    28 Lefebvre Georges, Études orléanaises, Paris, Oberthur, 1963, t. 1, p. 40, note 85.

    29 AD 41, 6 M 1024. Statistique générale de l’an X, commune de Saint-Cyr Semblevy.

    30 Poitou Christian, La propriété foncière..., op. cit., p. 177-197.

    31 Vallas Maurice, « Gens de la terre, gens de métiers... dans la Sologne de 1765 », Mémoires de la Société des Sciences et Lettres de Loir-et-Cher, t. 56, 2001, p. 257.

    32 Idem.

    33 Toulier Bernard, Châteaux en Sologne, Paris, Imprimerie nationale, 1991, p. 144.

    34 Regnault de Beaucaron, Les Châtelliers et le Gué Mulon en Loir-et-Cher, Paris, Plon, 1915, p. 186.

    35 Des Francs Maxime, Monographie historique du domaine de Gautray (987-1900), Orléans, Herluison, 1902, p. 82-83.

    36 [Ranquet, Emmanuel du], « Histoire de Boisgibault », art. cit., p. 80.

    37 Jekyll Joseph, « Le Blésois en 1775-1776, lettres d’un jeune Anglais à son père », Le Loir-et-Cher historique, 1895, no 7, lettre du 9 juin 1775.

    38 Lefebvre Georges, Études orléanaises, op. cit., t. 1, p. 175, note 75.

    39 AD 41, I E 34, n ° 106, citées par Christian Poitou, La propriété foncière..., op. cit., p. 182-183 et 189.

    40 Des Francs Maxime, Monographie historique du domaine de Gautray, op. cit., p. 80.

    41 [Ranquet, Emmanuel du], « La situation agricole de la Sologne du milieu du XVe siècle au milieu du XIXe siècle (analyse des archives de Villemorant) », ACCAS, no 2, 1957, p. 60.

    42 Sevaux, abbé Camille, La paroisse et commune de Chaon-en-Sologne, Paris, Prissette, 1903, p. 44.

    43 Généalogie de la famille Baguenault de Puchesse et de Viéville, Orléans, Herluison, 1866, 103 p.

    44 Poitou Christian, La propriété foncière..., op. cit., p. 189.

    45 Poitou Christian, « Michel-Charles Briolet (1765-1820), auteur en 1785 d’un mémoire sur Ménestreau-en-Villette (Loiret) », Bull. du GRAHS, t. 27, no 1, 2005, p. 13-15.

    46 Billard André, Mon village au cœur de la France : histoire sociale, politique et religieuse d’un village « paysan » : Viglain, Paris, Presses de la Cité, 1964, p. 119.

    47 Vallas Maurice, « Gens de la terre, gens de métiers... », art. cit., p. 234-235.

    48 Du Buat, comte, « Mémoire de M. le comte du Buat, seigneur de Nançay, sur l’agriculture de la Sologne en 1769, à Monsieur l’Intendant de la Généralité d’Orléans », publié par de Laage de Meux dans « Un gentilhomme normand et un essai de colonisation de la Sologne au XVIIIe siècle », Bulletin historique et philologique du Comité des travaux historiques et scientifiques, 1901, p. 364.

    49 Cahiers de doléances, Loir-et-Cher, op. cit., t. 2, p. 239.

    50 Cahiers de doléances, Cher, op. cit., t. 3, p. 343.

    51 C’est le cas au vaste domaine de la Grillière (Vouzon) entre 1749 et 1762. Voir Jacques Cuvillier, Famille et patrimoine de la haute noblesse française au XVIIIe siècle, Le cas des Phélypeaux, Gouffier, Choiseul, Paris, L’Harmattan, 2005, p. 198.

    52 Autroche, de Loynes d’, Mémoire sur l’amélioration de la Sologne, Orléans, Jacob, 1787, p. 7.

    53 Journal de l’Orléanais, Couret de Villeneuve, Orléans, vendredi 14 mars 1785, no 9, p. 43.

    54 [Sauvageon Christophe], ms 586 de la Médiathèque d’Orléans. Ce manuscrit a été édité avec une présentation et des notes de Christian Poitou, Registre concernant le prieuré de Sennely. Le Manuscrit du prieur de Sennely, Marseille, Laffitte reprints, 1980, p. VII.

    55 Cahiers de doléances, Loir-et-Cher, op. cit., La Marolle, t. 1, p. 483 ; Pruniers, t. 2, p. 114.

    56 Dufort de Cheverny, Mémoires sur les règnes de Louis XV et Louis XVI et sur la Révolution, Paris, Plon, 1886, t. 1, p. 346.

    57 Des Francs, Maxime, Monographie historique du domaine de Gautray, op. cit., p. 78.

    58 Regnault de Beaucaron, Les Châtelliers et le Gué Mulon en Loir-et-Cher, op. cit., p. 249.

    59 Germain Gilbert, « La vie des grands domaines de Sologne au XVIIIe siècle : l’exemple de Boisgibault, commune d’Ardon (Loiret) », Bull. du GRAHS, t. 6, no 2-3, 1984, p. 58.

    60 Cuvillier Jacques, Famille et patrimoine de la haute noblesse française, op. cit., p. 143-198.

    61 [Sauvageon Christophe], Registre concernant le prieuré de Sennely, op. cit., p. V et VIII.

    62 Autroche, comte de Loynes d’, Mémoire sur l’amélioration de la Sologne, op. cit., p. 62.

    63 Tessier, abbé, Mémoire sur la Sologne, op. cit., p. 70.

    64 La Maillardière, Le produit et le droit des communes et autres biens, Paris, 1783, p. 515.

    65 Fanica Pierre-Olivier, « La disparition du paludisme dans la France rurale et la régression des terres humides. Exemple de la Sologne », Études et gestion des sols, vol. 13, 1, 2006, p. 53-61.

    66 Tessier, abbé, « Mémoire sur les effets du seigle ergoté », Histoire et Mémoires de la Société Royale de Médecine, années 1777-1778, Paris, imp. Ph.-D. Pierres et chez Didot, 1780, p. 587-615.

    67 Ce champignon, au nom scientifique de Claviceps purpurea, contient des substances toxiques de la classe des alcaloïdes, aux effets vasoconstricteurs.

    68 Duhamel du Monceau, Éléments d’agriculture, Paris, Veuve Desaint, 1779 (première édition en 1754), t. 1, p. 356.

    69 Ibid., p. 357.

    70 Sur l’alimentation des Solognots, voir de Christian Poitou, « Le régime alimentaire des Solognots du XVIIIe siècle », Bull. du GRAHS, t. 33, no 4, 2011, p. 1-10.

    71 AD 41, 6 M 1024. Statistique générale de l’an 10, commune de Saint-Cyr Semblevy.

    72 AN, T 153/26, cotes 22, 24 et 26, extraits de correspondances de curés de Sologne avec le comte de Montlhéry, cités dans Jacques Cuvillier, Famille et patrimoine..., op. cit., p. 541-543.

    73 Poitou Christian, En Sologne sous l’Ancien Régime, Vouzon et Lamotte-Beuvron de 1500 à 1790, Orléans, 2011, p. 218-229.

    74 Cahiers de doléances, Loiret, op. cit., Villemurlin, t. 3, p. 414.

    75 Ibid., Viglain, t. 3, p. 391.

    76 AD 41, 6 M 1024. Statistique générale du 25 prairial et du 1er thermidor de l’an X.

    77 [Sauvageon Christophe], Registre concernant le prieuré de Sennely, op. cit., p. V-VI.

    78 Gruau de Blangy Jacques, Mémoire sur la culture de la Sologne et sur les moyens de la perfectionner par M. Gruau de Blangy ancien officier propriétaire au Vieux-Millançay, 1767-1768. Ce mémoire a été publié dans le Bull. du GRAHS, t. 24, no 3, 2002.

    79 Abbé Tessier, « Mémoire sur la Sologne », Histoire et Mémoires de la Société Royale de Médecine, année 1776, Paris, imp. de Ph.-D. Pierres et chez Didot, 1779, p. 66.

    80 AN, F/10/1447.

    81 [Sauvageon Christophe], Registre concernant le prieuré de Sennely, op. cit., p. V-VI.

    82 AN, F/10/505, Observations générales sur les bestiaux.

    83 AD 41, 6 M 1024. Statistique générale du 25 prairial et du 1er thermidor de l’an X.

    84 Archives privées de Montevray (Nouan-le-Fuzelier). Livre journal des fermiers et locaturiers de Marembert, [1770-1775], comptes de la Petite Métairie, f° 9, verso et f° 11, recto. Situé au sud de la rivière du Cher, Maray est dans l’actuel canton de Mennetou-sur-Cher (Loir-et-Cher), Ses foires sont renommées et importantes jusqu’au milieu du XXe siècle.

    85 Gruau de Blangy, Jacques, Mémoire sur la culture de la Sologne, op. cit., p. 27-29.

    86 Huet de Froberville, Claude Jean-Baptiste, Vues générales sur l’état de l’agriculture de la Sologne et les moyens de l’améliorer, Orléans, Jacob-Sion, 1788, p. 82-83.

    87 Deloynes de Gautray, Éloge de la Sologne, Orléans, Guyot aîné, 1826, p. 19.

    88 La Nouvelle Maison rustique, Paris, Savoye, 1768, t. 1, p. 467.

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    1 Tessier, abbé, « Mémoire sur la Sologne », Histoire et Mémoires de la Société Royale de Médecine, année 1776, Paris, Ph.-D. Pierres, 1779, p. 61.

    2 Young Arthur, Voyages en France, pendant les années 1787, 1788, 1789 et 1790, Paris, Buisson, 1793, t. 1, p. 26-27.

    3 Annuaire du département de Loir-et-Cher pour l’an 1806, Blois, imp. Verdier, p. 13.

    4 Cahiers de doléances, Loir-et-Cher, Tours, Denis Jeanson, 1989, t. 2, p. 93.

    5 Ibid., t. 1, p. 450.

    6 Ibid., t. 2, p. 438.

    7 AD 41, 6 M 1024. Statistique générale de l’an X, commune de Vernou.

    8 Ibid., Statistique générale de l’an X. Ces chiffres correspondent aux estimations des maires. Les pourcentages de Neung-sur-Beuvron en 1810 sont donnés par Jacques d’Orléans, Recherches sur l’agriculture en Sologne au XVIIIe siècle, thèse de l’École des Chartes, [1957], p. 323.

    9 Cahiers de doléances, Loir-et-Cher, op. cit., Nouan-le-Fuzelier.

    10 Cahiers de doléances, Cher, Tours, Denis Jeanson, 1995, t. 2, p. 274.

    11 Ibid., t. 3, p. 46.

    12 [Ranquet, Emmanuel du], « Histoire de Boisgibault », ACCAS, no 3, 1958, p. 80.

    13 Des Francs Maxime, Monographie historique du domaine de Gautray (987-1900),

    14 Cahiers de doléances, Loir-et-Cher, op. cit., t. 3, p. 333.

    15 Ibid., t. 2, p. 314.

    16 Dictionnaire historique des paroisses qui composent la direction d’Orléans, ms de 108 folios + V folios de tables. Bibliothèque du CERC d’Orléans, H 6 19.

    17 Cahiers de doléances, Loir-et-Cher, op. cit., t. 2, p. 95.

    18 Cahiers de doléances, Loiret, Tours, Denis Jeanson, 1989, t. 2, p. 164.

    19 Répertoire topographique de la généralité d’Orléans, ms 1684 de la Médiathèque d’Orléans, p. 161, 736 et 326.

    20 Young Arthur, Voyages en France, op. cit., t. 1, p. 27-28.

    21 Cahiers de doléances, Loir-et-Cher, op. cit., t. 2, p. 232.

    22 Ibid., t. 2, p. 482.

    23 Ibid., t. 2, p. 465.

    24 Cahiers de doléances, Loiret, op. cit., Saint-Cyr-en-Val, t. 3, p. 238.

    25 Poitou Christian, La propriété foncière et l’exploitation du sol à Vouzon en Sologne du XVIe au XVIIIe siècle, mémoire de maîtrise, Paris, Sorbonne, 1969, p. 177-178.

    26 Viaud Daniel, Mille Solognots sous Louis XIV, Centre universitaire pour le 3e âge, Blois, 1983, p. 16.

    27 Poitou Christian, « Les structures agricoles anciennes », dans Debal Jacques (dir.), Histoire d’Orléans et de son terroir, Roanne/Le Coteau, Horvath, 1982, t. 2, p. 314.

    28 Lefebvre Georges, Études orléanaises, Paris, Oberthur, 1963, t. 1, p. 40, note 85.

    29 AD 41, 6 M 1024. Statistique générale de l’an X, commune de Saint-Cyr Semblevy.

    30 Poitou Christian, La propriété foncière..., op. cit., p. 177-197.

    31 Vallas Maurice, « Gens de la terre, gens de métiers... dans la Sologne de 1765 », Mémoires de la Société des Sciences et Lettres de Loir-et-Cher, t. 56, 2001, p. 257.

    32 Idem.

    33 Toulier Bernard, Châteaux en Sologne, Paris, Imprimerie nationale, 1991, p. 144.

    34 Regnault de Beaucaron, Les Châtelliers et le Gué Mulon en Loir-et-Cher, Paris, Plon, 1915, p. 186.

    35 Des Francs Maxime, Monographie historique du domaine de Gautray (987-1900), Orléans, Herluison, 1902, p. 82-83.

    36 [Ranquet, Emmanuel du], « Histoire de Boisgibault », art. cit., p. 80.

    37 Jekyll Joseph, « Le Blésois en 1775-1776, lettres d’un jeune Anglais à son père », Le Loir-et-Cher historique, 1895, no 7, lettre du 9 juin 1775.

    38 Lefebvre Georges, Études orléanaises, op. cit., t. 1, p. 175, note 75.

    39 AD 41, I E 34, n ° 106, citées par Christian Poitou, La propriété foncière..., op. cit., p. 182-183 et 189.

    40 Des Francs Maxime, Monographie historique du domaine de Gautray, op. cit., p. 80.

    41 [Ranquet, Emmanuel du], « La situation agricole de la Sologne du milieu du XVe siècle au milieu du XIXe siècle (analyse des archives de Villemorant) », ACCAS, no 2, 1957, p. 60.

    42 Sevaux, abbé Camille, La paroisse et commune de Chaon-en-Sologne, Paris, Prissette, 1903, p. 44.

    43 Généalogie de la famille Baguenault de Puchesse et de Viéville, Orléans, Herluison, 1866, 103 p.

    44 Poitou Christian, La propriété foncière..., op. cit., p. 189.

    45 Poitou Christian, « Michel-Charles Briolet (1765-1820), auteur en 1785 d’un mémoire sur Ménestreau-en-Villette (Loiret) », Bull. du GRAHS, t. 27, no 1, 2005, p. 13-15.

    46 Billard André, Mon village au cœur de la France : histoire sociale, politique et religieuse d’un village « paysan » : Viglain, Paris, Presses de la Cité, 1964, p. 119.

    47 Vallas Maurice, « Gens de la terre, gens de métiers... », art. cit., p. 234-235.

    48 Du Buat, comte, « Mémoire de M. le comte du Buat, seigneur de Nançay, sur l’agriculture de la Sologne en 1769, à Monsieur l’Intendant de la Généralité d’Orléans », publié par de Laage de Meux dans « Un gentilhomme normand et un essai de colonisation de la Sologne au XVIIIe siècle », Bulletin historique et philologique du Comité des travaux historiques et scientifiques, 1901, p. 364.

    49 Cahiers de doléances, Loir-et-Cher, op. cit., t. 2, p. 239.

    50 Cahiers de doléances, Cher, op. cit., t. 3, p. 343.

    51 C’est le cas au vaste domaine de la Grillière (Vouzon) entre 1749 et 1762. Voir Jacques Cuvillier, Famille et patrimoine de la haute noblesse française au XVIIIe siècle, Le cas des Phélypeaux, Gouffier, Choiseul, Paris, L’Harmattan, 2005, p. 198.

    52 Autroche, de Loynes d’, Mémoire sur l’amélioration de la Sologne, Orléans, Jacob, 1787, p. 7.

    53 Journal de l’Orléanais, Couret de Villeneuve, Orléans, vendredi 14 mars 1785, no 9, p. 43.

    54 [Sauvageon Christophe], ms 586 de la Médiathèque d’Orléans. Ce manuscrit a été édité avec une présentation et des notes de Christian Poitou, Registre concernant le prieuré de Sennely. Le Manuscrit du prieur de Sennely, Marseille, Laffitte reprints, 1980, p. VII.

    55 Cahiers de doléances, Loir-et-Cher, op. cit., La Marolle, t. 1, p. 483 ; Pruniers, t. 2, p. 114.

    56 Dufort de Cheverny, Mémoires sur les règnes de Louis XV et Louis XVI et sur la Révolution, Paris, Plon, 1886, t. 1, p. 346.

    57 Des Francs, Maxime, Monographie historique du domaine de Gautray, op. cit., p. 78.

    58 Regnault de Beaucaron, Les Châtelliers et le Gué Mulon en Loir-et-Cher, op. cit., p. 249.

    59 Germain Gilbert, « La vie des grands domaines de Sologne au XVIIIe siècle : l’exemple de Boisgibault, commune d’Ardon (Loiret) », Bull. du GRAHS, t. 6, no 2-3, 1984, p. 58.

    60 Cuvillier Jacques, Famille et patrimoine de la haute noblesse française, op. cit., p. 143-198.

    61 [Sauvageon Christophe], Registre concernant le prieuré de Sennely, op. cit., p. V et VIII.

    62 Autroche, comte de Loynes d’, Mémoire sur l’amélioration de la Sologne, op. cit., p. 62.

    63 Tessier, abbé, Mémoire sur la Sologne, op. cit., p. 70.

    64 La Maillardière, Le produit et le droit des communes et autres biens, Paris, 1783, p. 515.

    65 Fanica Pierre-Olivier, « La disparition du paludisme dans la France rurale et la régression des terres humides. Exemple de la Sologne », Études et gestion des sols, vol. 13, 1, 2006, p. 53-61.

    66 Tessier, abbé, « Mémoire sur les effets du seigle ergoté », Histoire et Mémoires de la Société Royale de Médecine, années 1777-1778, Paris, imp. Ph.-D. Pierres et chez Didot, 1780, p. 587-615.

    67 Ce champignon, au nom scientifique de Claviceps purpurea, contient des substances toxiques de la classe des alcaloïdes, aux effets vasoconstricteurs.

    68 Duhamel du Monceau, Éléments d’agriculture, Paris, Veuve Desaint, 1779 (première édition en 1754), t. 1, p. 356.

    69 Ibid., p. 357.

    70 Sur l’alimentation des Solognots, voir de Christian Poitou, « Le régime alimentaire des Solognots du XVIIIe siècle », Bull. du GRAHS, t. 33, no 4, 2011, p. 1-10.

    71 AD 41, 6 M 1024. Statistique générale de l’an 10, commune de Saint-Cyr Semblevy.

    72 AN, T 153/26, cotes 22, 24 et 26, extraits de correspondances de curés de Sologne avec le comte de Montlhéry, cités dans Jacques Cuvillier, Famille et patrimoine..., op. cit., p. 541-543.

    73 Poitou Christian, En Sologne sous l’Ancien Régime, Vouzon et Lamotte-Beuvron de 1500 à 1790, Orléans, 2011, p. 218-229.

    74 Cahiers de doléances, Loiret, op. cit., Villemurlin, t. 3, p. 414.

    75 Ibid., Viglain, t. 3, p. 391.

    76 AD 41, 6 M 1024. Statistique générale du 25 prairial et du 1er thermidor de l’an X.

    77 [Sauvageon Christophe], Registre concernant le prieuré de Sennely, op. cit., p. V-VI.

    78 Gruau de Blangy Jacques, Mémoire sur la culture de la Sologne et sur les moyens de la perfectionner par M. Gruau de Blangy ancien officier propriétaire au Vieux-Millançay, 1767-1768. Ce mémoire a été publié dans le Bull. du GRAHS, t. 24, no 3, 2002.

    79 Abbé Tessier, « Mémoire sur la Sologne », Histoire et Mémoires de la Société Royale de Médecine, année 1776, Paris, imp. de Ph.-D. Pierres et chez Didot, 1779, p. 66.

    80 AN, F/10/1447.

    81 [Sauvageon Christophe], Registre concernant le prieuré de Sennely, op. cit., p. V-VI.

    82 AN, F/10/505, Observations générales sur les bestiaux.

    83 AD 41, 6 M 1024. Statistique générale du 25 prairial et du 1er thermidor de l’an X.

    84 Archives privées de Montevray (Nouan-le-Fuzelier). Livre journal des fermiers et locaturiers de Marembert, [1770-1775], comptes de la Petite Métairie, f° 9, verso et f° 11, recto. Situé au sud de la rivière du Cher, Maray est dans l’actuel canton de Mennetou-sur-Cher (Loir-et-Cher), Ses foires sont renommées et importantes jusqu’au milieu du XXe siècle.

    85 Gruau de Blangy, Jacques, Mémoire sur la culture de la Sologne, op. cit., p. 27-29.

    86 Huet de Froberville, Claude Jean-Baptiste, Vues générales sur l’état de l’agriculture de la Sologne et les moyens de l’améliorer, Orléans, Jacob-Sion, 1788, p. 82-83.

    87 Deloynes de Gautray, Éloge de la Sologne, Orléans, Guyot aîné, 1826, p. 19.

    88 La Nouvelle Maison rustique, Paris, Savoye, 1768, t. 1, p. 467.

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    Heude, Bernard. « Chapitre I. Grandes propriétés et misère paysanne ». In La Sologne. Rennes: Presses universitaires de Rennes, 2012. https://doi.org/10.4000/books.pur.131139.
    Heude, Bernard. « Chapitre I. Grandes propriétés et misère paysanne ». La Sologne, Presses universitaires de Rennes, 2012, https://doi.org/10.4000/books.pur.131139.

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    Heude, B. (2012). La Sologne (1‑). Presses universitaires de Rennes. https://doi.org/10.4000/books.pur.131058
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    Heude, Bernard. La Sologne. Presses universitaires de Rennes, 2012, https://doi.org/10.4000/books.pur.131058.
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