La voix des acteurs faibles
| , ,Deuxième partie. Institutions : délier les langues ?
L’expression des détenus
Formes, marges de manœuvre et limites
Entrées d'index
Géographique :
FranceLes formats HTML, PDF et ePub de cet ouvrage sont accessibles aux usagers des bibliothèques et institutions qui l'ont acquis dans le cadre de l'offre OpenEdition Freemium for Books. L’ouvrage pourra également être acheté sur les sites des libraires partenaires, aux formats PDF et ePub, si l’éditeur a fait le choix de cette diffusion commerciale. Si l’édition papier est disponible, des liens vers les librairies sont proposés sur cette page.
Extrait du texte
La question de la voix des acteurs faibles en prison sera abordée à partir de recherches de terrain portant ces dernières années sur les relations carcérales, et plus récemment sur la violence en prison (Rostaing, 1997 ; Chauvenet, Rostaing et Orlic, 2008). Cette notion d’acteur faible paraît convenir à une population carcérale faiblement diplômée1, issue majoritairement de milieux défavorisés, peu insérés socialement (Insee, 2002), guère organisée collectivement et disqualifiée par les actes commis. L’expérience carcérale constitue des épreuves supplémentaires, celles d’une prise en charge institutionnelle qui limite ses actions, d’une remise en cause identitaire et d’une atteinte à la dignité (Rostaing, 2006, p. 39).
La faiblesse des supports (Martucelli, 2002) et ressources des personnes incarcérées ne doit pas pour autant conduire les chercheurs à négliger leurs potentialités d’actions2. Sans nier les contraintes de l’institution totale (Goffman, 1968), je fais l’hypothèse que ce...
© Presses universitaires de Rennes, 2008