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La trahison au Moyen Âge

 | 
Myriam Soria
, 
Maïté Billoré

Deuxième partie. Portraits de traîtres

Portraits de traîtres

Texte intégral

1Puisqu’il est courant au Moyen Âge de procéder par exempla pour transmettre un message, convaincre et persuader, le cas particulier peut avoir une valeur générale très instructive. Aussi est-il fondamental de considérer quelques figures de traîtres proposées aux contemporains comme archétype ou quelques « vrais » traîtres propres à enrichir nos connaissances à ce sujet. Les sources – historiographiques, épistolaires, littéraires – ne sont pas avares : elles présentent, pour l’ensemble de la période médiévale, une riche galerie de portraits a priori dominée par la variété. Pourtant, à bien y regarder, c’est la trahison qui est polymorphe, bien plus que les traîtres eux-mêmes. Selon les actes qu’ils veulent condamner, les intentions qu’ils leur prêtent et les responsabilités qu’ils veulent leur faire endosser – à tort ou à raison – les auteurs donnent à leurs traîtres des visages passablement stéréotypés, influencés par les modes de pensée et la culture politique, juridique et théologique de leur temps.

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