Les lieux du pouvoir ducal à Angers au XVe siècle
p. 163-194
Texte intégral
1Lorsqu’en 1529, près de cinquante ans après la mort du roi René, le chroniqueur Jean de Bourdigné évoque Angers à l’époque de celui qu’il nomme le bon roi, c’est pour noter que les signes du pouvoir sont partout : « Il n’y a bonnes maisons en Angiers (si ce n’est de nouvelles basties) esquelles l’on ne voye le blason de ses armes ou quelque mot de ses divises1. » L’historien dom Barthélemy Roger, un siècle et demi plus tard, en 1674 enchérit : « Et de fait on y en voit encore quantité, où sont les armes et devises de ce bon prince2. » Cependant, il reconnaît que le peuple en rajoute un peu trop : « … qui dit que c’est cette reine de Sicile [Isabelle de Lorraine, première épouse de René] qui a fait bâtir l’église Saint-Maurice telle qu’on la voit à présent, et que c’est le roy de Sicile, son mari, qui a fait bâtir le château d’Angers3 ». De nos jours, on n’en est pas très loin avec le cliché touristique du « château du roi René ».
2Le château est naturellement, depuis sa fondation, sous la régence de Blanche de Castille, le centre du pouvoir, succédant d’ailleurs à un palais comtal installé à cet emplacement depuis le IXe siècle. Quand en 1434 René hérite du duché d’Anjou après le décès de son frère Louis III, il récupère un château dont la partie résidentielle a été embellie par son grand-père Louis Ier et ses parents Louis II et Yolande d’Aragon. Mais dans le reste de la ville, le poids du duc demeure cependant limité dans ses possessions foncières. Un registre des cens et devoirs du duc en la ville d’Angers des années 1463-1480 fait état d’un fief éparpillé et de faible ampleur4. Sur la rive droite de la Maine, dans la Doutre, le duc ne détient que quelques maisons dans les rues Bourgeoise, Filles-Dieu, Tannerie, Savatte, Bordeaux, Saint-Nicolas, Lionnaise et au Tertre Saint-Laurent. Dans la Cité c’est encore moins : quelques parcelles le long de l’enceinte antique en arrière de l’église Saint-Évroult, et dans les faubourgs seulement du côté de la porte Saint-Aubin. L’essentiel du fief ducal est concentré entre la rue Saint-Laud et la Maine, souvent en bordure de rue dans des espaces qui résultent d’empiètements sur la voirie.
3Même lors de ses plus fréquents séjours à Angers, le roi habite souvent dans des résidences de campagne : Reculée, Haute-Folie ou Épluchard, Chanzé (com. Sainte-Gemmes-sur-Loire), les Rivettes et le château aux Ponts-de-Cé. Si le pouvoir est là où le roi réside, les lieux sont donc nombreux dans la ville et ses alentours immédiats. Cependant après quelques séjours intermittents (1437, 1440, 1446), la présence du roi dans sa capitale5 (août 1450 à mai 1453, août 1454 à avril 1457 et surtout de 1462 à 1471) entraîne toute une série de transformations institutionnelles qui ont eu des répercussions sur les lieux de pouvoir.
4Malgré la disparition de nombre de bâtiments, il est néanmoins possible grâce à des sources comptables (comptes et mémoriaux de la Chambre des comptes d’Anjou, comptes de la Cloison d’Angers), et des sources iconographiques tels les dessins de Jacques Bruneau de Tartifume ainsi qu’à certains vestiges monumentaux (château et maisons de la Cité, ou arcs de la salle du chapitre des carmes par exemple), d’évoquer l’importance de la marque du pouvoir ducal dans le paysage urbain, tant dans les lieux où il s’exerce que dans ceux où il est en représentation.
Le gouvernement depuis le château et la Cité
5On n’est guère surpris du rôle important que continue à jouer le château. Mais des espaces différenciés apparaissent désormais plus clairement, non seulement dans le château mais à proximité immédiate où résidaient plusieurs membres des deux organismes centraux du pouvoir.
Le conseil ducal et la Chambre des comptes
6Le conseil ducal, souvent pléthorique et se déplaçant au gré des résidences du duc, est réformé en 1453. Cette année-là, le roi René en partance pour Florence mit en place « un conseil ordinaire et résidant en notre ville d’Angers » pour administrer les affaires courantes. Présidé par Bertrand de Beauvau sire de Précigny, chambellan du roi, ce conseil comprenait six personnes dont le président de la Chambre des comptes6. Il entérine une situation qui durait depuis au moins 14427. Selon ses besoins, le conseil peut s’élargir à différentes personnes en particulier des bourgeois de la ville ou officiers et clercs. C’est ainsi que le conseil du 27 octobre 1453 compte environ cinquante membres afin de délibérer pour le remplacement du juge ordinaire d’Anjou suite au décès de Gilles de La Réauté8. Le conseil qui siège désormais en permanence à Angers, tenait dès 1451 ses séances deux fois la semaine, le mardi et le jeudi. Depuis cette date, le lieu habituel du conseil était une salle au premier étage de la Chambre des comptes9. Pourtant il existait une salle dite du conseil, dans le château, près de la chambre du roi. Le 16 février 1457 le conseil y fut tenu10. Jacques Mallet l’a localisée entre la grande chambre et le logis royal11. Elle est aujourd’hui détruite. D’autres lieux sont parfois utilisés pour des séances très élargies. Le 26 mai 1454 à Casenove sur la place des Lices, hôtel de Louis de Beauvau12 ; le 15 octobre 1442 aux halles13 ; le 27 octobre 1455 dans l’auditoire des halles14 et même le 1er août 1478 chez le chancelier15, c’est-à-dire l’évêque Jean de Beauvau. En revanche il n’y a plus de trace de conseil à la cathédrale ou au réfectoire du chapitre Saint-Maurice comme auparavant16. Les travaux de menuiserie exécutés aux frais du duc dans le réfectoire en 143117 nous semblent plutôt réalisés en vue des Grands Jours qui nécessitaient des installations plus contraignantes et pour des séances de plusieurs jours. Les seules mentions de travaux de menuiserie effectués par le duc au « palais d’Angers » en 1462 indiquent qu’ils sont également réalisés pour les Grands Jours18. Le doute est permis d’une double utilisation car depuis 1370 où Charles V octroya à son frère Louis Ier d’Anjou des Grands Jours qui devaient se tenir chaque année pour traiter en appel les affaires judiciaires de grande importance, c’est le conseil du duc qui est constitué pour ces séances judiciaires extraordinaires, du moins dans les premiers temps19. Un nouveau règlement en 1470 indique que le conseil du roi de Sicile se tiendra dans la Chambre des comptes les mercredi et vendredi de chaque semaine. Le conseil partage avec la Chambre le même secrétaire, Guillaume Rayneau20. Une salle de la Chambre des comptes avait été refaite à cet usage en 146621. L’interpénétration des membres des deux organismes utilisant les mêmes locaux – et qui jusqu’en 1442 ont eu la même présidence – a pu conduire à des confusions entre les deux organismes. Cette situation était semblable à Blois22.
7Dans la plupart des principautés, la Chambre des comptes mit quelques décennies avant de se fixer dans un bâtiment. On l’observe en Lorraine mais aussi à Paris où cette Chambre siège d’abord au Temple auprès du Trésor puis au Louvre avant d’être établie au palais de la Cité face à l’entrée de la Sainte-Chapelle23. L’installation de la première Chambre des comptes remonte aux premières années du règne de Louis Ier, vers 1360, au moment où elles se créent un peu partout. D’après une mention des comptes de Macé Darne, elle occupe la salle du chapitre du couvent des jacobins24 et dispose d’un accès direct depuis la rue Saint-Évroult à partir de la grande porte du couvent25. Les archives de cette chambre sont curieusement conservées chez les frères mineurs jusque vers 1367-1369, soit jusqu’au transfert dans le nouveau local26. Dès cette date, la localisation est claire : « devant le chastel d’Angiers », le long de la contrescarpe du château, « en talu des douves dudict chastel en droit la maison où estoit la Chambre des comptes27 ». Elle avait vue sur la Maine car d’une croisée de la Chambre furent observés les passages des piétons et charrettes sur la rivière totalement prise par les glaces en 148128. Cette position à l’extrémité de la promenade du Bout du Monde est confirmée par la mention suivante : « Mur abattu devers la rivière et la douve du château pour donner plus de vue29. » En 1463, on rapporte que la cour des lions donne sur les douves du château et que cette cour est près de la cheminée du conseil, « estant en la Chambre des comptes30 ». Enfin, au XVIIIe siècle, un manuscrit de Claude-Gabriel Pocquet de Livonnières précise qu’une salle voûtée depuis l’exhaussement des terres formait un grand caveau, reste de la Chambre des comptes près du cimetière Saint-Aignan, actuelle promenade du Bout du Monde31.
8La décision du conseil du roi René de 1470 qui situait la Chambre les comptes sur le port Linier a pu tromper Michel Le Mené32. D’après ce texte, cinq personnes furent emprisonnées pour s’être crues autorisées à vider les remblais de la Chambre des comptes suite à des travaux, devant les maisons de Barrault et de Le Fourrier sur le port Linier « derrière la Chambre des comptes33 ». Le mot derrière est à prendre au sens d’en dessous. La maison de Guillaume Barrault34 puis de Jean Barrault, suppôt de l’université, futur échevin et capitaine de l’artillerie de la ville était située en contrebas même de l’aplomb rocheux puisqu’elle ne pouvait être plus haute que le cerisier planté sur le roc auquel le texte fait allusion. L’emplacement de cette maison de Barrault est connu et a été représenté à plusieurs reprises (fig. 1)35. D’autres historiens avaient situé cette Chambre des comptes à l’hôtel Pincé ou encore dans le château même36. Pourtant, dès 1869, Célestin Port l’avait très clairement localisée37. On peut connaître l’organisation de ce bâtiment par les comptes de Macé Darne et son aménagement par les travaux effectués en 1452-1453 rapportés dans les comptes du roi René38. Une maison semble déjà exister à cet emplacement. On se contenta d’ouvrir une grande fenêtre à croisée de bois au pignon avec vitre, grille en fer et volets intérieurs. D’autres fenêtres avec toile cirée furent aussi ouvertes. La charpente, les gouttières en bois ainsi que le carrelage furent posés en 1368. De cette chambre dépendaient un jardin et une cour. À l’intérieur, plusieurs tables, sièges et comptoirs étaient disposés. En 1452, une petite chapelle de 4,50 m de long sur 3,90 m de large fut construite. Elle était voûtée et éclairée autant de l’extérieur qu’indirectement par la salle avec laquelle elle communiquait. Elle fut achevée en 1456 par la pose d’un épi de faîtage. Dans le jardin, on trouvait un puits et une galerie. Cet édifice comportait deux niveaux : au rez-de-chaussée, une salle basse et un cellier à côté de la Chambre des comptes ; à l’étage, la salle du conseil décorée d’une statue de saint Christophe où, en 1466, on installa une cheminée et on refit la toiture.

Fig. 1. – La Cité et les maisons des conseillers ducaux et de la Chambre des comptes d’Angers (1re moitié du XVe siècle).
Les dates indiquées entre parenthèses sont approximativement celles de leur carrière au service des ducs d’Anjou qui ne recoupent pas leur fonction religieuse pour plusieurs d’entre eux et donc la période d’occupation de la maison figurée sur ce plan (d’après Comte Fr., « la Cité, quartier canonial Saint-Maurice d’Angers » dans Matz J.-M. et Comte Fr., Diocese d’Angers…, op. cit., p. 102-107).
1. Palais épiscopal : Hardouin de Bueil, chancelier ducal (1400-1439).
2. Archidiaconé d’Angers1 : André Cottin, archidiacre, préside le conseil de Yolande d’Aragon (1409-1422) ; Thibaud Lemoine, archidiacre, conseiller d’Isabelle de Lorraine (1423-1434) ; Jean Bernard, archidiacre, puis archevêque de Tours, chancelier du roi René (1440-1451) ; Alain Lequeu, archidiacre, conseiller et président de la Chambre des comptes (1442-1450).
3. Maison canoniale de la Tourelle : Alain Desvignes, chanoine, secrétaire de Yolande d’Aragon (1405-1414).
4. Maison canoniale Saint-Michel : Jean Le Bégut, chanoine, auditeur de la Chambre des comptes (1387-1407).
5 et 5’. Deux maisons à Gillet Buynard, huissier, clerc puis conseiller de la Chambre des comptes (1426-1440).
6 et 6’. Maison dite du Volier (6) et jardins du prieuré de Cunault (6’) loués à Étienne Fillastre, juge ordinaire, conseiller de Louis II (1398-1427).
7. Maison de la chapelle de la charpenterie : Yvan Taillecot, chapelain, secrétaire du duc Louis III (1417-1434).
8. Maison canoniale Saint-Laud : Nicolas Perrigault, doyen du chapitre, conseiller et secrétaire de Yolande d’Aragon puis de Louis III (1422-1434).
9. Maison canoniale Saint-Martin : Jean de Cherbée, doyen du chapitre, conseiller de la Chambre des comptes (1398-1412) ; Jean Bouchier, chanoine, conseiller de Yolande d’Aragon (1392-1437) ; Jean Belard, chanoine, conseiller de Yolande d’Aragon (1414-1423).
10. Maison canoniale Saint-René : Brian Prieur, maître-école, conseiller de la Chambre des comptes (1390-1412).
11. Maison canoniale Sainte-Marguerite : Pierre Bonhomme le jeune, chanoine, conseiller des ducs Louis II et Louis III (1397-1434).
12. Maison canoniale Saint-Georges : Jean Porchier, chanoine, maître de la Chambre aux deniers (1408-1427) et conseiller de Louis III (1430-1434).
13. Chambre des comptes et maison : Jean Dupuy, chanoine, trésorier général du duc Louis II (1402-1416) et conseiller de Yolande d’Aragon (1398-1417).
9La Chambre des comptes était la « mémoire de l’État39 » car l’une de ses fonctions était la conservation des archives. En plus d’une horloge qui rythmait la journée, on y trouvait coffres et armoires pour ranger les documents. Mais toutes les archives émanant du duc n’étaient pas conservées à la Chambre des comptes. Sous Louis II, des archives étaient gardées au château dans la chambre même où dormait le duc, mais il s’agissait là de doubles40. En effet, lors de la réorganisation de la Chambre des comptes de 1400, il est précisé que les hommages, aveux, cens et rentes sont consignés sur deux registres, l’un conservé au château et l’autre à la Chambre des comptes41. Les lettres closes, sceaux de justice et inventaires des résidences étaient aussi déposés dans ces mêmes archives42. C’est également là que furent versées les archives de l’ordre du Croissant à la mort du dernier chancelier Jean Breslay en 147343. À la suite de la saisie du duché en 1474, les archives furent déposées au château44. Depuis la Provence, le roi René n’hésita pas à faire appel au personnel de la Chambre des comptes pour obtenir des renseignements à caractère historique. À cette occasion, il est bien confirmé que les archives sont au château sans doute dans la « chambre du trésor » à la porte de Ville45. Mais ce trésor a-t-il toujours été au même endroit ? On sait qu’en 1452 une porte de fer – pour le trésor ou les archives ? – fut posée près de la « chambre blanche » sous la chambre du duc, et donc au rez-de-chaussée du logis royal46. La séparation entre lieu de réunion et archives se retrouve dans d’autres Chambres des comptes. On le voit à Montbrizon ou à Moulins. Là, les archives sont dans une salle voûtée du château assez éloignée de la Chambre des comptes du Bourbonnais47. Les archives vont pourtant regagner la Chambre des comptes car, en janvier 1482, Louis XI fait constater leur bon ordre dans des boîtes48. L’écu qui avait dû être apposé sur la grande porte est remplacé par les armoiries du roi de France49. La Chambre des comptes a aussi servi un temps à loger le trésorier général d’Anjou, Jean Dupuy50. L’ampleur des tâches des conseillers réclamait une assiduité qui exigeait tous les jours non chômés, au moins deux heures de travail le matin et deux autres l’après-midi d’après le règlement imposé par le roi René en 145951.
10Au début du XVe siècle, cinq des neuf conseillers appartenaient au milieu ecclésiastique angevin, en majorité au chapitre cathédral : Hardouin de Bueil, chancelier et évêque d’Angers, Thibaud Ruffié, abbé de Saint-Aubin, Jean de Cherbée, doyen de Saint-Maurice, Jean Bégut, chanoine, et Brian Prieur, maître-école. On y trouve un temps aussi Jean Dupuy puis Jean Michel, alors chanoines52. Jean-Michel Matz avait noté que lorsque la Chambre est dotée d’un président à partir de 1442 puis à nouveau en 1467, c’est un archidiacre puis un doyen de la cathédrale qui en sont les titulaires53. Leurs connaissances du droit – la majorité d’entre eux étant graduée – mais aussi leurs maisons canoniales peu éloignées de leur lieu de travail ont dû s’imposer comme une évidence dans le choix de ces conseillers. Grâce à un censier de 1415 complété par le compte de la grande bourse de 1422, nous avons pu localiser ces maisons dont certaines existent encore partiellement de nos jours, telle la maison canoniale Saint-Michel, montée Saint-Maurice (fig. 1, no 4)54.
11À proximité de la Cité logeaient d’autres conseillers ou clercs de la Chambre des comptes comme Étienne et Gillet Buynard sur le port Linier55. Le poids des ecclésiastiques était également important dans le conseil ducal. Sous la quasi-régence de Marie de Blois, veuve de Louis Ier, ils constituaient près du quart des conseillers et leur part s’étendit à 32 % sous l’interrègne de Yolande d’Aragon de 1417 à 142456. Certains étaient d’ailleurs dans les deux organismes tel l’évêque, l’abbé de Saint-Aubin, le doyen de Saint-Maurice ou encore l’archidiacre Alain Lequeu57. Jusqu’à il y a peu, l’appartenance au chapitre cathédral de quelques membres n’avait pas été identifiée, comme les deux secrétaires : Alain Desvignes, chanoine, que Marcelle-Renée Reynaud qualifiait d’« énigmatique », ou Yvon Taillecot, chapelain58. Le recrutement des clercs, et particulièrement des chanoines, se rencontre aussi fréquemment à la Chambre des comptes de Bretagne59. Habitait aussi près de la Cité le juge ordinaire d’Anjou, Étienne Fillastre, frère du cardinal Guillaume, lui-même un temps archidiacre d’Outre-Maine60. La documentation ne nous permet pas de mettre en évidence les maisons canoniales des conseillers de la deuxième moitié du XVe siècle, mais les chanoines y étaient encore bien représentés dans le personnel ducal61.
12La proximité du château incite particulièrement à rechercher les maisons canoniales de la cathédrale pour y loger familiers du roi et officiers du duc d’Anjou62. En 1437, Pierre de Brézé, sénéchal d’Anjou et nouveau conseiller du roi occupa une maison canoniale contre la volonté du chapitre. En 1464, le roi René demanda aux chanoines treize logements les plus voisins du château pour y loger plusieurs conseillers et officiers du roi. En 1443, cette commodité de logement près du château et la présence de clercs gradués conduisit le comte Charles du Maine, frère de René, à envisager d’installer la Chambre des comptes du Maine dans une maison canoniale, mais le chapitre d’Angers s’y opposa. En 1483, une ambassade de Hongrie à Angers était logée dans la Cité63. On pourrait multiplier les exemples. Pour éviter les réquisitions abusives de maisons, le chapitre obtint du roi René, en 1470, l’apposition des armes de Saint-Maurice sur toutes les maisons qui en relevaient64. On ne sait pas s’il y eut une quelconque application de cette mesure.
Tours et logis dans le château
13Sous la dynastie ducale, les défenses du château ont subi peu de modifications. C’est avant tout l’aspect résidentiel qui a été modifié, d’abord par Louis Ier le long de la rivière puis par ses successeurs, de Louis II au roi René, pour refermer la cour seigneuriale par la chapelle ou les logis. L’inventaire du château de 1471-1472 dénombre cinquante-cinq pièces dont une trentaine habitée par la famille du roi et la cour65. Les besoins de logement étaient donc importants et les deux portes furent aménagées à cet usage. Des appartements existaient dans « le grand portail » ou porte des Champs. En 1451, un logis avec lucarnes, fenêtres et cheminée y fut installé. On le voûte en 1465 et il semble achevé l’année suivante66. À l’autre porte, la porte de Ville, il devait y avoir le logement d’un important officier du roi. À la fin du XIVe siècle, c’est Pierre d’Avoir, seigneur de Châteaufromont, sénéchal d’Anjou et chambellan, qui l’occupait, remplacé au XVe siècle par Jean du Plessis, seigneur de Parnay, chambellan du roi René67. Au-dessus de ce logement se trouvait la salle de « la Bourgeoisie ». Depuis 1373, les comptes de la Cloison, impôt destiné à l’entretien de l’enceinte urbaine, étaient vérifiés en présence de douze bourgeois de la ville, d’où le nom de cette salle68. Ces bourgeois intervenaient dans diverses affaires de la ville et étaient convoqués au conseil ducal69. Y participaient des officiers ducaux tel Guillaume Bernard, grenetier d’Angers et aussi marchand70.

Fig. 2. – La tour Buynard, actuelle tour du Moulin du château (dessin de Peter Hawkes, milieu du XIXe siècle).
14Un seul officier bénéficie d’un logement indépendant : Bertrand de Beauvau au « logis du Vivier » qui dispose aussi d’un grand jardin hors le château, près de l’enceinte urbaine71. Sa fonction de grand maître de l’hôtel du roi et de capitaine du château l’obligeait à résider près du roi. Déjà en 1384, les principaux conseillers ducaux avaient cette même obligation de résidence au château72. Nommé capitaine du château en 1422 à la suite de Pierre de Beauvau, il occupa sa charge jusqu’en 144673. Par la suite, il a dû conserver son logis en tant que président du conseil ducal. Un autre Beauvau est dit habiter la grande chambre d’après l’inventaire de 1471-147274. Ce « logement de fonction » était très bien situé car il s’ouvrait sur le petit jardin et était relié à la porte de Ville, à la tour Buynard et, au-delà, au logis royal par une galerie75.
15Cette tour Buynard (fig. 2), appelée de nos jours tour du Moulin, semblait jouer un rôle essentiel. Mentionnée sous ce nom depuis 144676, elle portait le patronyme de cette famille au service du roi René. Sans doute Gillet Buynard, clerc de la Chambre des comptes et secrétaire de Yolande d’Aragon puis du roi René s’était peut-être réservé un étage de par sa charge77. En partie basse, la tour était occupée par la prison du château78. Elle était reliée par une galerie à la salle du conseil où devaient avoir lieu les jugements. Le hasard a voulu qu’un Briand Buynard, segrayer de Beaufort, y fut enfermé en 146179. Les tours avaient-elles aussi fonction de loger ceux qui assuraient la garde du château ? C’est du moins ce que rapporte l’un des deux récits de voyage de Léo de Rozmital, seigneur de Bohême, en 146680.
Justice et administration autour des halles
16Un déplacement s’opère au cours du XVe siècle en transformant le secteur des halles, pourtant à l’opposé du château, en un quartier regroupant les institutions judiciaires et même les prémices d’une administration municipale.
Auditoire, pilori, prisons
17Les halles d’Angers, implantées au nord de la ville sur une place près de la porte Saint-Michel, remontaient au comte Charles Ier. La charpente ou peut-être même de nouvelles halles dataient de 1378, donc de Louis Ier81. Comme dans beaucoup de villes, c’est là que se tenait une grande partie des audiences. Les halles désignaient plusieurs bâtiments. Le principal, « la grant halle », était réservé au commerce de drap, d’où le nom de draperie82. Sous les appentis étaient vendues la chair salée ainsi que les graisses et huiles83. À côté, il y avait un deuxième bâtiment appelé la Mercerie dont la toiture distincte était reliée par un lindier84 (poutre fixée le long d’un mur). À proximité se trouvait « l’auditoire du lieutenant » mentionné en 140985. Cet auditoire était celui du lieutenant du sénéchal ou plus vraisemblablement celui du lieutenant du juge ordinaire d’Anjou qui tenait souvent des assises86. Ce bâtiment était recouvert d’ardoise en 145487. Dans beaucoup de villes c’est au premier étage des halles qu’était installée une salle d’audience88.
18À Angers, l’étage des halles était sans doute occupé par les serviteurs du prince. La vue d’Angers d’Adam Vandelant de 1575 montre un rez-de-chaussée ouvert, un étage fermé ainsi que des lucarnes (fig. 3a). La coupe des halles, publiée en 1872, semble également montrer la possibilité de planchers89. En 1471, René donna un emplacement entre deux chambres aux halles à Pierre Janiel, chevaucheur de ses écuries qui étaient d’ailleurs à proximité (fig. 4)90. On y trouvait aussi le logement de Triboulet et de canonniers, mais ces parties habitées occasionnaient des dommages aux halles91. Cependant l’expression « en noz halles » peut désigner aussi la place et non uniquement le bâtiment où l’on vendait des marchandises. Ainsi en 1463, le roi René octroya une maison et un jardin aux halles qui étaient localisés au marché aux bestiaux, lieu de représentation théâtral en contrebas de la place, près de la rue du Cornet92. L’auditoire était à proximité du « portail haut » qui fermait la place au nord-est. En effet, ce portail est dit entre le logis de la Poissonnière (ou grande maison des halles) et l’auditoire93. À côté, un logement était accordé à Jean Lepaige, valet de chambre de René, qui avait épousé la veuve du portier et garde des halles94. Ce portier était-il aussi le concierge de ce bâtiment qui est même nommé « palais » ? Les Grands Jours, instance d’appel où l’on traitait les affaires judiciaires de grande importance, s’y sont tenus en 146295. Auparavant, « elles se tenaient là où bon leur semblera96 ». Un acte de 1422 donne à Jean Fournier, juge ordinaire d’Anjou, le titre de sénéchal du palais d’Angers. Ce palais contenait auditoire et chambres dont l’une servit aux Grands Jours en 145597. D’autres juridictions telles les Eaux et Forêts tenaient leurs assises aux halles sous la présidence du lieutenant du sénéchal98. Petit à petit, le palais regroupa diverses juridictions. Cette situation se pérennisa avec la construction du présidial en 1533, agrandi en 1538, qui est dit bâti sur ces anciens auditoires99.

Fig. 3. – Détails de la vue d’Adam Vandelant, 1576.
a) Les halles ;
b) Le pilori ;
c) Le « portail bas » près de la prison.

Fig. 4. – Autour de la place des halles : justice et administration municipale.
19À côté des halles se trouvaient les poids et balances royales depuis le XIIIe siècle, sans doute dans un renfoncement de la place comme on le rencontre dans d’autres villes, par exemple à Saumur100. En face étaient les écuries ducales, elles-mêmes localisées près de la maison de la confrérie des archers101. Sur cette même place, pavée partiellement en 1461102, était peut-être déjà installé un gibet mais la plupart des exécutions avaient sans doute lieu hors la ville, généralement aux entrées103. Une des marques les plus importantes du droit de haute justice était la possession d’un gibet dont le duc avait droit à quatre ou six piliers alors que la justice seigneuriale se contentait de deux ou trois piliers104.
20Auprès des halles sur une place toute proche séparée par la rue des halles, se dressait le pilori. Cette peine est mentionnée dans les Établissements de Saint Louis au XIIIe siècle, base de la coutume d’Anjou, et a été figurée sur plusieurs manuscrits105. Elle est mentionnée en 1415 pour les marchands de volaille et regrattiers d’Angers qui n’auraient pas respecté les lieux de vente106. Le pilori d’Angers est mentionné en 1459107 et se présentait d’après la même vue de Vandelant, comme un simple poteau de bois auquel devaient être fixés des chaînes et collier de fer pour exposer le condamné (fig. 3b) ; le poteau de 3,50 m de long conservé par les musées d’Angers est daté du XVe siècle par dendrochronologie. Sous le nom générique de pilori, il faut entendre également l’exposition du condamné sur une échelle de justice figurée sur la même gravure. Celui-ci y était attaché sur les barreaux et subissait les quolibets de la foule108.
21Une prison complétant le dispositif judiciaire fut transférée entre halles et pilori en 1479. Avant son transfert, la prison ou chartre comtale puis ducale existait – depuis l’Antiquité tardive – dans la porte orientale dite Hugon, principale porte de la Cité jusqu’au XIIIe siècle. Ses deux grandes tours à talon, encadrant un étroit passage, étaient propices à une pareille fonction109. Les tours ou plutôt la partie habitée au-dessus de la porte était couverte d’ardoise provenant de Dieusie110 (com. Rochefort-sur-Loire). Les prisons étaient de temps en temps vidées de leurs occupants, soit par la force comme le fit le fameux Gilles de Rais en 1450 ou par grâce ducale, en 1452 notamment111. Le 24 février 1479, le bail de location de la porte fut résilié et la prison désormais installée entre l’auditoire de la sénéchaussée et le pilori112. Elle était encore dans une porte, celle du « portail bas » de la place des halles où deux tours furent construites en 1486 d’après le journal d’Oudin113. Une grande cour incluait un bâtiment à l’ouest, comme l’indique la vue d’Adam Vandelant (fig. 3c). Ainsi, la justice a donc regroupé ses principaux bâtiments dans un rayon de cent mètres à partir de la prison. Même l’exécuteur de la justice demeurait, à partir de 1427, au portail Neuf qui est près de Boisnet, à peu de distance de la rue de la Chartre114.
22Cependant, il existait d’autres lieux d’exercice de la justice qui était parfois foraine dans la ville. L’idée de rendre la justice là où sont les justiciables, notamment sur les marchés, explique aussi l’auditoire installé en 1459 à la poissonnerie par Jean Souhenne, prévôt d’Angers115. Cette halle de vente de poissons est bien à distinguer des grandes halles évoquées. En 1469, la toiture est refaite et à côté se situent des étals de boulangers116. Cette poissonnerie, à proximité de la Maine, pouvait disposer de combles qui auraient pu abriter cet auditoire. Mais en 1478, un logis aurait été construit pour tenir la cour de la prévôté d’Angers et transformé en écurie117. Cette mention concerne-t-elle un autre édifice que la poissonnerie ? On ne dispose pas d’autres documents pour résoudre cette question.
23Somme toute, Angers se situe dans la mouvance de constructions judiciaires de la France de l’Ouest en étant convenablement pourvue de bâtiments séparés des sièges du pouvoir118. C’est moins le cas des justices seigneuriales en particulier ecclésiastiques119.
Logis du lieutenant de ville et de l’administration urbaine
24Près des halles, jouxtant l’église paroissiale de Saint-Michel-du-Tertre se trouvait la « grant maison des halles » mentionnée en 1367120. Appelé en 1453 « la maison du logis des halles », ce bâtiment – occupé au XVIe siècle par l’hôtel de ville et aujourd’hui par le Museum d’histoire naturelle – a été récemment identifié par Olivier Biguet et Dominique Letellier comme étant un palais comtal du XIIIe siècle121. De sa fonction d’origine qui remonte à Charles Ier, on sait peu de chose. À l’époque du roi René, cette vaste construction était habitée par Jean de La Poissonnière, puis par son fils Pierre à partir de 1453, tous deux lieutenants du capitaine de ville122. Au XVe siècle, les capitaines de ville étaient Pierre de Beauvau, Guillaume des Roches, Barthélemy Valai jusqu’en 1423 auquel succéda Bertrand de Beauvau, secondé la même année par Jean de La Poissonnière. Bertrand qui a cumulé plusieurs fonctions, céda sa place à son neveu Louis de Beauvau puis à Jean de Beauvau123. En 1400, Pierre de Beauvau, capitaine de ville était le tuteur légal des enfants de La Poissonnière124. Cette famille, protégée par les Beauvau pendant tout le XVe siècle, fut par la suite installée dans cette charge de lieutenant et dans la grande maison des halles. Au rez-de-chaussée était stockée une partie de l’artillerie de la ville, d’où un logement à proximité pour des artilleurs125.
25L’organisation de la défense de la ville prise en charge par les bourgeois s’étoffa petit à petit. On mentionne un connétable puis deux pour chacune des deux rives et enfin quatre126. En 1487, sur la rive gauche, l’un des échevins Jean Bourgeolais était aussi connétable des portes Toussaint, Saint-Aubin et Basse-Chaîne127. L’autre connétable avait la responsabilité de la porte Saint-Michel et accessoirement des portes Saint-Jean et Saint-Serge. Ils étaient chargés du contrôle de la fermeture des portes par les sergents ainsi que de l’entretien des fossés. Leur logement devait se trouver tout proche. Jean Bourgeolais que l’on vient de mentionner habitait rue Toussaint en 1473. Son prédécesseur disposait lui aussi d’une maison dans la même rue et donc avoisinant la porte Toussaint128. Peut-être que certaines tours de l’enceinte leur étaient attribuées d’où le nom de bourgeois de la ville donné à deux tours près de la porte Saint-Michel : Macé Le Ciergier et Martin Jacquemin129. Nous avons restitué ces noms de tours sur la partie de l’enceinte autour de la place des halles (fig. 4). Contrairement à d’autres villes, il n’y a pas eu de transmission de ces noms de tours à travers les siècles.
26Quelques familles d’officiers ducaux commencèrent à habiter aux abords de la place des halles. Le 2 février 1426, Jean Binel et Olivier son fils, greffier des Eaux et Forêts, ainsi que leurs épouses respectives achetèrent aux moines de Saint-Serge deux maisons avec jardins130. Elles jouxtaient les caves Saint-Serge, importante maison de l’abbaye qui a pu servir de refuge aux moines lors des troubles de la guerre de Cent Ans. Sur l’emplacement de l’une des deux maisons, Jean Binel juge ordinaire d’Anjou fait édifier un vaste hôtel qui longait deux rues et s’ouvrait sur la place (fig. 4). Il reste de plus visible une tourelle d’escalier octogonale, au 3 de la rue de l’Aubrière. Le chroniqueur Guillaume Oudin l’évoque à plusieurs reprises131. Cet hôtel est à l’origine du développement des logis de l’échevinage du quartier. Moins prestigieuse mais entre les deux places des halles et du pilori, la rue des halles, actuelle rue Saint-Étienne était habitée entre autres par Jean Lepeintre, juge des Eaux et Forêts, Alain Liger, parent d’officiers ducaux et Jean Le Verrier, fondateur du collège de la Fromagerie132.
La représentation des signes du pouvoir : lices et bâtiments religieux
27Il y eut des joutes et tournois après le Pas de la Bergère de Tarascon de juin 1449, contrairement à l’opinion longtemps véhiculée laissant penser que le roi René se détourna rapidement de ce genre d’activités133. De plus le roi René avait choisi Saumur pour un pas d’armes et donc pourquoi ne pas envisager de semblables manifestations dans sa capitale ? La représentation du pouvoir a gagné aussi la cathédrale, nécropole royale et siège de l’ordre du Croissant ainsi que les couvents mendiants qu’il contribua à rebâtir.
Des joutes à Angers (1452-1455)
28La vie de cour était brillante pendant la période 1450 à 1457 au cours de laquelle le roi René séjourna presque constamment en Anjou. On a donc du mal à croire qu’aucune joute ni aucun tournoi ne se soit déroulé près du château134. Jusqu’à présent on ne gardait comme souvenir de joute au XVe siècle que celle des prairies de la Baumette présidée par Charles VIII le 10 septembre 1490 et celle donnée à l’occasion de l’entrée de Louis XII et d’Anne de Bretagne à Angers le 9 avril 1499 sur les Lices135. Aucun ouvrage sur les tournois angevins n’évoque l’époque du roi René136.
29Depuis Geoffroy de Preuilly, probable inventeur des tournois dans le domaine angevin au XIIe siècle137 jusqu’aux fréquentes mentions de lices près du château138, il est probable qu’Angers ait connu de tels spectacles, mais les mentions publiées ne permettaient pas d’y reconnaître des tournois dans la ville139. Or plusieurs comptes, en particulier ceux de la cloison, gardent trace de différents travaux faits sur la place des Lices même si le mot tournoi ou joute n’est pas toujours clairement indiqué140. En 1452, l’ordre fut donné de nettoyer et niveler toute la place depuis le château jusque vers Saint-Laud. Le terrain fut ensuite clôturé de barrières de bois depuis les douves jusqu’au « vieil marché » qui doit désigner le renfoncement de la place entre le grand chemin de terre, actuelle rue Delaâge, et la rue du faubourg Saint-Laud, actuelle rue Marceau. La barrière allait également de la porte des Champs jusqu’à l’hôtel de Beauvau. Le 8 février 1453 (ou 1454 ?), du drap est acheté pour faire des livrées et des protections pour les chevaux à l’occasion d’une joute qui doit se dérouler en « Carême prenant », soit le 13 février 1453, mais la proximité à cinq jours de la joute fait plutôt penser au mardi 5 mars 1454. La publication de ce texte a sans doute gardé l’ancien style. On sait que le mardi est un jour de prédilection pour le tournoi comme le rappelle le roi René141. Une toile de barrière de cinquante aulnes pour séparer les jouteurs au centre de la place est acquise. Cette longueur de 59 m représente celle de presque toute la place. Cette distance est assez peu souvent mentionnée. À Lille, un espace de 60 m sur 36 m est délimité sur le marché de la ville en 1416142. L’achat d’armures en avril 1454 est encore plus explicite car on dit que la joute se déroulera devant Casenove. Il en est de même en septembre 1454.
30Casenove est l’hôtel des Beauvau sur la place des Lices. Un dessin du XVIIe siècle a été conservé de ce côté de la place dans le manuscrit de Jacques Bruneau de Tartifume143. Cet hôtel avait une tour à l’entrée de la grande rue de l’Esvière, actuelle rue de Quatrebarbes, et qui intégrait l’un des vestiges de la porte Saint-Germain, une des portes du bourg de l’Esvière. Casenove est qualifié d’« habergement » avec cours et jardins. Au XVe siècle, ses propriétaires furent Jean Dupuy, conseiller du duc puis Jean Fournier, juge ordinaire d’Anjou et du Maine pour être, à partir du 24 février 1451 n. s. à Louis de Beauvau grâce au roi René qui l’avait auparavant acquis144. Cet hôtel particulièrement bien placé tout près du château « au bourg Saint-Laud » en bordure des Lices, convenait à l’organisateur connu de plusieurs joutes et pas d’armes qu’était Louis de Beauvau145. C’est d’ailleurs son chapelain, Jean Cailleau qui s’occupa, en octobre 1455, de monter une tribune sur la place, dernière mention d’installation sur les Lices à l’époque de René. Après la mort de Louis de Beauvau, cette maison passa à sa fille Ysabeau et à son mari Jean de Bourbon, comte de Vendôme. Leur mariage a été conclu par un contrat le 9 novembre 1454146. Les travaux mentionnés sur les Lices auraient-ils un rapport avec une joute organisée à l’occasion de ce mariage ? On sait que c’est un moment privilégié pour organiser de telles festivités147.
31La rédaction du Livre des tournois par René intervint, d’après les dernières études, à Angers vers 1462-1465 en ayant donc sous les yeux ces lices148. Bien que René se soit inspiré des rituels de Flandre, d’Allemagne et d’ailleurs, il n’est aucun autre lieu, du moins dans son domaine angevin, où l’on peut appliquer le descriptif qu’il fait du déroulement d’un tournoi149. Nous allons passer en revue ces espaces. Tout d’abord, le lieu choisi doit convenir aux deux parties que sont le duc de Bretagne et le duc de Bourbon avec des lices à l’extérieur de la ville mais proches, faisant un quart plus longues que larges et où l’on peut installer des tribunes. À Angers, on accédait facilement au château par la porte des Champs et en ville par la porte Toussaint pour y faire une entrée solennelle. La présence d’auberges aux environs des lices est indispensable. Même si la correspondance entre le texte et l’image n’est pas toujours concluante, on ne peut que remarquer les deux enseignes suspendues à des potences de bois, l’une ayant une boule rouge et l’autre une étoile150. À Angers les auberges étaient nombreuses en bordure de la place. On a pu relever dans les censiers et baux des fiefs des établissements religieux du quartier les enseignes suivantes : les Trois-Maures, le Mont-Saint-Michel, la Croix de Lorraine, le Chapeau Rouge, la Croix Verte, l’Écu et le Cœur Royal151 soit sept auberges. Mais d’autres enseignes connues étaient peut-être aussi des auberges telle que La Rose au coin de la rue du faubourg Saint-Laud (fig. 5)152. Elles devaient toutes être très proches des lices puisque les combattants s’y rassemblaient avant de pénétrer sur le lieu du tournoi et surtout avaient la possibilité de continuer à s’y battre. Les chefs des deux parties logeaient eux aussi dans des hôtels particuliers en bordure des lices. L’un est peut-être Casenove et l’autre le Haut Manoir où s’installèrent plus tard les récollets153. En Flandre, on note que les joutes se passent aussi devant l’hôtel d’un des princes154.

Fig. 5. – Les Lices et leur environnement à la fin du Moyen Âge.
32Un « lieu de religion, où il ait cloître » est également nécessaire pour loger les juges et pour la célèbre revue des heaumes, nombre de fois reproduite. Pour le cloître, plusieurs endroits sont possibles à proximité : l’ancien couvent des carmes, derrière Casenove. Mais le couvent était ruiné par les guerres et les carmes avaient trouvé refuge à l’intérieur des murs de la ville dès 1365155. Était-il encore en état pour recevoir une telle manifestation ? L’église du couvent était encore debout156 et pouvait servir à accrocher bannières et étendards comme l’indique le cérémonial. Il existait aussi en descendant la rue Chauveau, actuelle rue Kellermann, le prieuré bénédictin de l’Esvière qui disposait d’un grand cloître accessible directement depuis la place et une maison prieurale qui pouvait accueillir les juges (fig. 5). Le prieur au milieu du XVe siècle était Jean Touchard, peut-être parent du maître des œuvres du roi René et surtout redevable à Yolande d’Aragon d’avoir restauré son prieuré157. Quant à l’église Saint-Laud, collégiale ducale, les chanoines n’avaient sans doute rien à refuser au roi René, mais leur cloître était petit et plus éloigné, donc moins commode pour recevoir une pareille assemblée158. Enfin, une grande salle accueillait les jouteurs pour la remise des récompenses et les réjouissances d’après tournois, accompagnée d’une chambre de parement avec retrait pour se rafraîchir et se reposer. Cette salle devait être suffisamment vaste pour installer la tribune de bois des ménestrels. De ce point de vue, l’hôtel de Casenove semble idéal par ses dimensions.
33En somme, tout concourt à y voir des similitudes avec la géographie angevine. René doit aussi s’inspirer d’un rituel de tournois angevins qu’il connaissait ou qu’il organisa, quoique les mentions de textes pour Angers font plutôt allusion à une joute. La présence des deux protagonistes, le duc de Bretagne et le duc de Bourbon est sans doute un artifice de style, quoique le duc de Bretagne, François II a été présent en Anjou en 1458 et qu’il est connu comme participant à des joutes à Cholet en 1461159. Aucun autre duc de Bretagne ne semble avoir eu une réputation de jouteur160. Plusieurs liens avec les Bourbons existaient depuis le mariage du fils du roi René, Jean de Calabre, avec Marie de Bourbon jusqu’à Jean de Bourbon, comte de Vendôme, époux d’une Beauvau. Avec Antoine, la famille de Beauvau était aussi au service du duc de Bretagne François II161. Les correspondances sont donc nombreuses entre Le Livre des tournois et Angers. Il y a donc peut-être dans cet ouvrage des réminiscences d’un tournoi à Angers dont l’histoire n’a pas gardé la trace.
Cathédrale, couvents mendiants et armoiries
34Les membres de la seconde maison d’Anjou ont souvent choisi une cathédrale comme lieu de sépulture (Naples, Angers, Barcelone, Aix…)162. Ce choix est conforme à la majorité des élections de sépultures des ducs et princes de sang français de l’époque163. La cathédrale d’Angers a été leur nécropole dynastique de Marguerite d’Anjou-Sicile († 1299), fille du comte d’Anjou Charles II et femme de Charles de Valois qui y a fait placer son cœur, jusqu’à Jeanne de Laval, deuxième épouse de René, inhumée en 1498164. Les princes de la maison d’Anjou ont donc depuis la fin du XIIIe siècle une double, voire triple sépulture. L’attachement du roi René au culte de saint Maurice, de saint Maurille et de son successeur légendaire saint René, particulièrement honoré à la cathédrale, est connu165. René continua la tradition d’inhumation dans le chœur à côté de ses parents, Louis II et Yolande d’Aragon. L’emplacement de son tombeau s’est révélé plus contraint à l’intérieur de l’abside de Saint-Maurice. Il semble que René ait désiré avoir une chapelle dans le prolongement du chevet soit sur le côté sud du chœur à côté de la tombe de l’évêque Foulque de Matheflon, seule sépulture épiscopale dans le chœur. Ces deux emplacements ne pouvaient convenir car cela entraînait beaucoup de bouleversements et se révélaient trop étriqués166. Le choix s’est alors porté, faute de place, vers un arc à la manière des enfeus des évêques de la nef ou du bras nord du transept, un peu en avant du maître-autel et face à la porte de la sacristie. Le décor avec armoiries et emblèmes connu par des relevés a pu être restitué167.
35Le chœur n’est pas le seul lieu de représentation des signes du pouvoir dans la cathédrale. L’autre endroit privilégié est le bras sud du transept faisant pendant à la chapelle des évêques. L’ordre du Croissant créé en 1448 mentionnait dans ses statuts que les cinquante chevaliers qui le composaient devaient s’assembler pour tenir un chapitre général en la fête de saint Maurice168. Un autel dédié à ce saint avait été élevé contre le mur sud du transept à un emplacement qui est toujours le même de nos jours. Un office solennel y fut célébré en présence de l’ordre le 16 septembre 1451169. Lors de ces chapitres généraux, une procession était prévue la veille depuis l’hôtel du sénateur jusqu’à l’église pour entendre les vêpres et au retour, souper à l’hôtel du sénateur de l’ordre. Le lendemain, jour de la Saint-Maurice, messe puis, à l’issue du dîner se tenait le conseil de l’ordre. L’hôtel du sénateur devait donc être à proximité de la cathédrale. Le premier sénateur en 1449, Guy de Laval-Loué, familier du roi René dont il est le grand veneur et le chambellan, possédait l’hôtel de Montfort, rue Montauban170. La procession n’avait que les rues Saint-Julien, de l’Aiguillerie et de l’Oisellerie en ligne droite pour atteindre la porte Angevine qui donnait accès à la Cité. Le deuxième sénateur était René lui-même et le quatrième, son fils, Jean de Calabre qui logeaient au château et n’avaient donc que la Cité à traverser pour accéder à la cathédrale171 (fig. 1). Le troisième sénateur de l’ordre, Jean Cossa, comte de Troia, sénéchal de Provence, était logé temporairement lors de ses séjours à Angers dans une maison canoniale de la Cité172. Pour Louis de Beauvau nommé sénateur en 1451 et Bertrand de Beauvau en 1452, leurs résidences au château ou place des Lices étaient très proches de la cathédrale. Quant à Ferry de Lorraine, nommé en 1454, il devait demeurer chez son beau-père au château.
36Dans les statuts, la seule maison évoquée est celle du sénateur, mais on rencontre dans une conclusion capitulaire de la cathédrale du 12 septembre 1471 la mention de la maison du trésorier de l’ordre173. À cette époque, il s’agit de Pierre Le Roy dit Benjamin, conseiller à la Chambre des comptes. Le trésorier était chargé de la recette des dotations, legs et dépenses dont il devait rendre compte chaque année. D’autres officiers nommés sont connus, tel le greffier faisant office de secrétaire et archiviste chargé de conserver livres, chroniques et sceaux qui a pu disposer d’une maison. Doit-on mettre en rapport la maison de la Tour ou du Croissant, rue Saint-Aignan avec celle du greffier de l’ordre comme l’a proposé Henri Enguehard qui l’a restaurée en 1962174 ? Le 14 mai 1457, un charpentier est condamné à faire abattre sa maison sise au carrefour Saint-Aignan – car très ruineuse – et à la faire réédifier tout de neuf pour le mois d’août prochain175. Or, il n’existe qu’une seule habitation de laïc à cet emplacement qui correspond à notre maison de la Tour. Il s’agit d’un logis très étroit avec une grande tour d’escalier monumental en tuffeau comprenant trois niveaux dont deux à pans de bois. Le charpentier aurait-il laissé le roi René récupérer sa maison dont il ne pouvait assumer la reconstruction ? Ou l’a-t-il refaite et louée à l’un des greffiers de l’ordre qui cumulait d’ailleurs d’autres charges de greffier en Anjou et même de secrétaire du roi comme Jean de Charnières176 ? Quant à l’écu sculpté avec le collier de l’ordre sur la maison, il n’est pas assuré qu’il s’agisse d’une copie déjà en place. Il est vrai que les armoiries du duché ou celles personnelles du roi René accompagnées du collier du Croissant se retrouvaient apposées sur plusieurs édifices. Nous avons vu qu’elles se voyaient à la cathédrale, à la fois sur le tombeau mais aussi dans la chapelle du Croissant avec les armes des chevaliers, à commencer par celles du roi René.
37Au château, la galerie du logis royal garde encore la trace des écus du roi sur les clés de voûte177. Il en est de même dans les deux collégiales ducales : Saint-Martin avec sa voûte lambrissée vers 1470 au décor héraldique178 et Saint-Laud avec un vitrail derrière le maître-autel figurant les armoiries d’Anjou ancien179. L’église Sainte-Croix, à la collation du chapitre Saint-Maurice, possédait une parcelle de la Vraie Croix offerte par le roi René en 1470 et avait un lambris et un grand vitrail derrière l’autel avec les armes du roi180. D’autres armoiries sculptées ont pu exister sans être conservées, telles celles du prieuré de l’Esvière181.
38Ce sont surtout quatre couvents mendiants sur les cinq que comptait Angers qui reçurent à la fois donations, subsides et décors armoriés. Seuls les augustins, privilégiés par les Beauvau, n’ont pas bénéficié des largesses de René (fig. 6). Depuis Louis Ier, les confesseurs du duc d’Anjou appartenaient en majorité aux ordres mendiants182. Parmi les confesseurs et chapelains de René on connaît deux dominicains d’Angers : Jean Geoffroy et peut-être Maurice Picard, prieur. Le couvent était à deux pas du château. L’ordre fut favorisé par la maison d’Anjou depuis Charles Ier183. L’église comportait à partir de 1455 un vitrail avec Anjou ancien et moderne184. Le frère de René, Louis III, avait confirmé l’agrandissement de leur couvent par un jardin et une maison localisés au sud de l’enclos qui doit correspondre à la bordure de terrain longeant la rue de la Petite Mule, actuelle rue Duvêtre (fig. 7a)185.
39L’attachement du roi René aux cordeliers, à commencer par Bernardin de Sienne († 1444), son confesseur qu’il contribua à faire canoniser, se concrétisa par le choix de sa sépulture de cœur au couvent d’Angers. Il mit tout son soin à fonder la chapelle Saint-Bernardin « pour faire ensépulturer après mon trépas, mon cueur186 ». En 1453, il acheta pour 120 l. t. un jardin le long de la rue de l’Asnerie, actuelle rue David d’Angers, à la collégiale Saint-Maurille dont c’était le fief187. Dans les années 1453-1460 s’éleva la chapelle le long du chœur de l’église conventuelle, séparée par un jardin de l’autre chapelle funéraire dite de Craon, remontant à la fin du XIIIe siècle. L’emblématique occupait une grande partie de la décoration (arc détendu, flammes, palissade…) ; des armoiries étaient aussi apposées sur le sacraire et sur les vitraux du chevet. Le soubassement du tombeau de cœur du roi, élevé vers 1480-1498 portait également ses armoiries188. Les cordeliers considéraient le roi René comme leur protecteur. En 1463, il fonda un annuel perpétuel de messes basses avec service solennel accompagné de rentes en argent et blé sur la terre de Beaufort qui leur fut confirmé par la reine Jeanne de Laval en 1485189. Aux représentations peintes ou sculptées sur les murs ou vitraux, il faut rajouter les parements d’autel décorés des armoiries du roi comme aux cordeliers ou sur les chasubles des prêtres, diacres et sous-diacres de Saint-Maurice190. Il y avait aussi, mais temporairement, les litres funéraires où étaient accrochées des armoiries191. Dans l’autre couvent des cordeliers d’Angers rattaché à l’Observance – La Baumette – dont la fondation est due à René, se trouvaient dans l’église conventuelle achevée en 1464 les armoiries du roi et de sa femme dans un des vitraux192.

Fig. 6. – Les armoiries du duché ou du roi René dans les églises d’Angers.

Fig. 7. – Les constructions et donations de terrain par les ducs aux jacobins (a), cordeliers (b) et carmes (c).
40Quant aux carmes, la protection des ducs d’Anjou leur était acquise depuis Louis Ier qui avait baissé en 1363 le montant du cens de 35 s. à 12 d. qu’ils devaient annuellement. René d’Anjou leur a permis d’achever leur église, de construire le cloître, ainsi qu’une partie des bâtiments conventuels et d’agrandir leur enclos. Comme presque à chaque fois, des représentations armoriées attestent de ces largesses. L’église encore en construction en 1421 ne fut achevée qu’en 1450, date de sa consécration par l’archevêque de Tours193. Le roi René la dota d’un grand autel en 1459194 dont le vitrail oriental comportait ses armoiries195. À plusieurs, reprises René d’Anjou versa des sommes importantes pour « l’édifice de leurs cloîtres » : 500 l. en 1457, 450 l. en 1459 et 100 écus en 1463196. L’achèvement tardif de l’église laisse penser à une nouvelle construction plus qu’à une reconstruction. Le cloître s’adossait à l’église, longeait à l’ouest la rue des Carmes et au sud, un grand bâtiment où l’on trouvait salle du chapitre, réfectoire et cuisines. Il en existe quelques vestiges qui comportent des éléments du XVe siècle : arcs depuis la rue des Carmes, porte et colonnes incluses dans un mur à l’est. Le dessin conservé de la salle du chapitre ne laisse pas de doute : il s’agit bien d’une construction du XVe siècle197. L’achèvement des travaux doit être daté de 1462 avec l’établissement de lambris et la pose d’armoiries sculptées dans le cloître198. Enfin, par un acte du 7 mars 1456 n. s. enregistré le 24 mai par la Chambre des comptes, le roi René donna une place vide entre la rue Neuve, actuelle impasse Grainetière, et la rue de la Folie, actuelle rue des Carmes. Ce terrain de 50 pieds de large (environ 16 m) correspond à la dernière extension médiévale du côté des prés de la Savatte. L’avantage pour la communauté était d’accroître leur jardin contre un cens de 5 s. par an199.
41Les signes du pouvoir sont donc clairement figurés dans les bâtiments religieux reconstruits ou décorés par le roi René. Peu avant le retour de l’Anjou au domaine royal, il n’est pas impossible que certains établissements monastiques aient simplement porté les armes de France comme le prieuré Saint-Éloi, dépendance de Marmoutier qui entretenait des liens privilégiés avec la couronne de France200.
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42Le château élargi à ses alentours immédiats (de la Cité aux Lices) reste le principal lieu de pouvoir. Cependant, à l’intérieur du château, les espaces sont modifiés. La grande salle des ducs avec sa nouvelle salle basse n’est plus le point central. Elle est lambrissée et dut servir pour des fêtes et réceptions plus que pour l’exercice du pouvoir. La dispersion est de mise : salle du conseil prolongée d’une grande chambre devenue salle du jeu de paume, tour à la fois greffe et prison, logis d’officier dont celui de capitaine du château et portes accueillant temporairement archives et salle de conseil des bourgeois… Mais le poids du château est plus faible si on le compare à la Chambre des comptes, lieu privilégié de la tenue des conseils. Ces deux organismes sont supprimés en 1486. La Chambre des comptes, abandonnée pendant un siècle, fut démolie en 1590 par le gouverneur Pierre Donadieu de Puycharic afin de dégager les abords du château. Quelques murs étaient encore visibles au XVIIIe siècle201.
43Autour des halles et de la place créées là encore au XIIIe siècle se rajoutent des constructions pour l’exercice de la justice : auditoires devenus palais, pilori, prison et logis d’officiers. Le XVIe siècle ne fera que renforcer ce rôle en déplaçant la mairie, auparavant à la porte Chapellière puis à la Godeline, et en remplaçant l’auditoire par le présidial.
44La représentation du pouvoir passe par la place des Lices réalisée aussi au XIIIe siècle mais remodelée au milieu du XVe siècle pour accueillir tournois et joutes qui ne survécurent pas au départ du roi pour la Provence. Emblématique et armoiries étaient plus particulièrement présentes dans les couvents mendiants, également des fondations du XIIIe siècle. La dynastie ducale n’hésita pas à les utiliser pour y placer un temps ses institutions : Chambre des comptes chez les prêcheurs, archives chez les cordeliers et hôtel des Monnaies déplacé dans l’île des Carmes. Les couvents ont largement été récompensés par des agrandissements et constructions.
45En cherchant autant que possible à localiser tous ces bâtiments et les habitations des hommes du pouvoir ducal, on a pu tenter une explication sur le choix de quelques emplacements en particulier autour du château. De toutes ces nouvelles constructions qu’il a contribué à faire bâtir et où le roi René a fait mettre ses armoiries, il reste peu d’éléments. Il fallait donc procéder à toute une reconstitution des espaces en plan, faute d’en avoir les volumes, pour donner une idée de l’importance de ces lieux d’exercice et de représentation du pouvoir alors même que l’enluminure du XVe siècle a laissé dans l’ombre la capitale angevine.
PIÈCES JUSTIFICATIVES
46Les joutes d’Angers aux Lices (1452-1455), actuelle place de l’Académie, dans les comptes de Jean Landevy202, receveur général des deniers de la cloison d’Angers et dans les comptes de Jean de Charnières203, secrétaire et argentier du roi René à Aix. 1. 1452, 11 juin – Nivellement de la place des Lices et mise en place des barrières aux abords de la place (AM Angers, CC 4 fo 92 vo)
47À Jehan Symon, Alain Jobin et Jehan Rutor Bessont, la somme de quatre vingt dix livres et par marché fait avecques eulx pour vuider les terriers, bien et apoint de la place de devant le chasteau d’Angiers et Case Neusve204 près le portal des Champs205 avecques le Vieil marché206 comme l’on va à Saint Lau tant pour paie que pour deppens comme appres par mandement audit sieur de Beauvau207 commes audites parties en la porte des Champs […].
48À Pierre du Perray charpentier, la somme de quarante et six livres et aussi pour marché fait avecques lui, pour faire la closture des barrières de charpenterie depuis le portal de Toussaint208 tout alentour des douves et tout entour dudit Vieil marché […].
49À Jehan Denis charpentier, la somme de quatre livres tournois et quinze solz pour avoir fait plusieurs barrières et cloaison de charpenterie sur les douves depuis le boulevard du portal du chastel du costé champs jusques devant la tour du jardin audit sieur de Beauvau209 […].
50Donné le XIe jour de juing l’an mil cccc cinquante et deux.
512. 1452, 31 octobre – Nettoyage de la place (AM Angers, CC 4 fo 99 vo)
52À Geoffroy Adenet de Sain Lau près Angiers, la somme de quarante sous tournois pour avoir fait nectoier par le commandement par devant dudit sieur le roy de Sicile la grant place de devant le jardin de Case Neusve comme appartenant par mandement dudit sieur de Beauvau.
53Donné le dernier jour d’octobre mil cccc et cinquante deux.
543. 1453 (?), 8 février – Achat de drap pour la joute (Arch. dép. Bouches-du-Rhône, B 2479, fo 82 vo, publié par Arnaud d’Agnel G., Les comptes du roi René, Paris, 1908, t. I, p. 374, no 1146)
55À Jehan Duvau, drappier d’Angiers, ledit jour, six livres onze solz trois deniers tournoys, pour achat de XXI aulnes de gros josselin210 de Bretaigne, rayé de blanc, qui est à raison de VI s. III d. l’aulne, lequel drap ledit seigneur a fait achater pour faire une housseure et couverture de jouste211 pour luy, avec certains hocquetons et jacquettes pour les serviteurs qui serviront à ladite jouste le jour de karesme prenant212 prouchain venant, pour ce, par certiffication dudit Phelippe213 VI l. XI s. III d.
564. 1453 (?), 10 février – Installation provisoire en toile de la barrière de séparation au centre de la lice (Arch. dép. Bouches-du-Rhône, B 2479, fo 83, publié par Arnaud d’Agnel G., Les comptes …, op. cit., p. 253, no 746)
57À Nicollas Gienot, tapicier dudit seigneur, le Xe jour dudit mois, en II escuz, cinquante et cinq solz à lui ordonné estre baillez par ledit seigneur, pour le louaige de cinquante aulnes de toille214 pour faire les lices d’avant Casenove, en attendant celles de bois à faire, pour ce, par certiffication dudit Phelippe de Lénoncourt et quictance… LV s.
585. 1453, 4 avril – Achat chez un armurier en vue d’une joute (Arch. dép. Bouches-du-Rhône, B 2479, fo 90 vo, publié par Arnaud d’Agnel G., Les comptes …, op. cit, p. 375, no 1149)
59À Thomassin de Baigneux, armeurier dudit seigneur, ledit jour, trante et deux sols six deniers, à lui deuz, pour un chevallet de bois215 mis en l’armeure dudit seigneur, et aussi pour avoir fait taindre une plume d’autruche en noir pour mettre sur le heaulme de Bernart216, monseigneur, aux joustes faictes davant Casenove ; pour ce, par certiffication dudit Lénoncourt… XXXII s. VI d.
606. 1454, 16 septembre – Mise en place d’une barrière de bois au centre des Lices (AM Angers, CC 4 fo 111 vo, publié par Port C., Inventaire analytique des archives anciennes de la mairie d’Angers, Angers, 1861, no 6, p. 347)
61À Pierre du Perray, menuisier, la somme de sept escuz d’or, pour avoir fait certaines cloaison dessil ou meilleu des lices217 de Casenove, pour ce à la raison de XXVII sols VI deniers chascun escu,… IX l. XII s. VI d.
627. 1455, 6 octobre – Nettoyage de la place et démontage d’une tribune (AM Angers, CC 4 fo 157)
63À messire Jehan Cailleau, prestre chappellain dudit sieur de Beauvau, la somme de neuf livres tournois, qui bailler et paier par le dit receveur des deniers de sa dite recepte, par vertu d’un mandemant dudit sieur de Beauvau donné le pénultième jour de septembre mil cccc cinquante et cinq pour avoir fait nectier le placistre de devant le chastel d’Angiers par le commandement du roy de Sicile et pour avoir fait abatre le chaffaut218 qui étoit audit placistre.
64Donné le VIe jour d’octobre mil quatre cent cinquante cinq.
Notes de bas de page
1 Bourdigné J. de, Chroniques d’Anjou et du Maine, éd. V. Godard-Faultrier, Angers, 1842, t. 2, p. 231. Je remercie particulièrement J.-M. Matz, M. Pagerie et M. Denis pour leurs suggestions et relectures ainsi qu’O. Biguet et D. Letellier pour leurs remarques et corrections.
2 Roger dom B., Histoire d’Anjou, éd. A. Lemarchand, Angers, 1853, p. 376.
3 Ibid., p. 347.
4 Paris, Arch. nat. (désormais AN), R5 363.
5 Lecoy de La Marche A., Le roi René. Sa vie, son administration, ses travaux artistiques et littéraires, Paris, 1875, t. 2, p. 437-497 (itinéraire du roi René). Nous avons particulièrement utilisé les pièces justificatives contenues à la fin de cet ouvrage ainsi que les sources imprimées suivantes : Extraits des comptes et mémoriaux du roi René pour servir à l’histoire des arts au XVe siècle, éd. A. Lecoy de La Marche, Paris, 1873 (désormais Extraits des comptes) ; Beautemps-Beaupré Ch.-J., Coutumes et institutions de l’Anjou et du Maine antérieurs au XVIe siècle. Seconde partie : Recherches sur les juridictions de l’Anjou et du Maine pendant la période féodale, Paris, 1890-1897, 4 vol. , en particulier le dernier volume contenant les preuves (désormais Beautemps-Beaupré) ; plus accessoirement, les sources suivantes ont été consultées : Arnaud D’agnel G., Les comptes du roi René publiés d’après les originaux inédits conservés aux Archives des Bouches-du-Rhône, Paris, 1908-1910, 3 vol. ; Joubert A., Étude sur les comptes de Macé Darne, maître des œuvres de Louis Ier, duc d’Anjou et comte de Maine (1367-1376) d’après un manuscrit inédit du British Museum, Angers, 1890. Ce manuscrit a fait l’objet d’une nouvelle édition par J. Mallet, Les comptes de Macé Darne, Angers, 2000, 159 p., dactyl.
6 Beautemps-Beaupré, t. 4, no 106, p. 174-176.
7 Ibid., no 86, p. 126.
8 Ibid., t. 2, p. 58-59.
9 De nombreux exemples sont cités dans Beautemps-Beaupré, t. 4 : 1453, no 110, p. 179 ; 1456, no 133, p. 272 ; 1467, no 171, p. 276 ; 1470, no 186, p. 303…
10 Ibid., no 135, p. 227.
11 Mallet J., « La “construction” au château royal (XIIIe-XVIe siècles) », Prigent D. et Tonnerre N.-Y. (dir.), La construction en Anjou au Moyen Âge (actes de la table ronde d’Angers, 1996), Angers, 1998, p. 118.
12 AN, P 13343, fo 106, cité par Bianciotto G., Le roman de Troyle, Rouen, 1994, p. 195.
13 Beautemps-Beaupré, t. 4, p. 484.
14 Ibid., t. 4, no 130, p. 212.
15 Ibid., no 202, p. 323.
16 Ibid., t. 1, p. 545.
17 Arnaud d’Agnel G., Les comptes…, op. cit., t. 1, p. 5.
18 Beautemps-Beaupré, t. 3, p. 162.
19 Ibid., t. 2, p. 359-361.
20 Ibid., t. 1, p. 449-450 et p. 544.
21 Extraits des comptes, p. 25.
22 Thibault J., « Le personnel de la Chambre des comptes de Blois à la fi n du Moyen Âge », Contamine Ph. et Mattéoni O. (dir.), La France des principautés. Les Chambres des comptes XIVe et XVe siècles, Paris, 1996, p. 156.
23 Olland H., « Le personnel de la Chambre des comptes de Lorraine à la fin du Moyen Âge », dans ibid., p. 126, et Autrand Fr., « Chambre », Gauvard C., Libéra A. de et Zink M. (dir.), Dictionnaire du Moyen Âge, Paris, 2002, p. 243.
24 Joubert A., Étude…, op. cit., p. 33.
25 Levesque J.-D., L’ancien couvent des frères prêcheurs d’Angers, Paris, 1961, p. 181.
26 Joubert A., Étude…, op. cit., p. 32.
27 Ibid., p. 29 et 48.
28 AN, P 133411, fo 21, cité par Lecoy de La Marche A., Le roi René…, op. cit., t. 1, p. 516, n. 1.
29 Extraits des comptes, p. 27, no 81.
30 Ibid., p. 37, no 119; p. 39, no 128 et p. 25, no 73.
31 Bibl. mun. (désormais BM), Angers, ms. 1122 (921), fo 99. On aperçoit ces ruines sur un plan du château vers 1750, Mallet J., Le château. Angers (Maine-et-Loire), Nantes, coll. « Images du patrimoine », no 87, 1991, p. 38.
32 Le Mené M., « La Chambre des comptes d’Anjou et les libéralités princières », Contamine Ph., Mattéoni O. (dir.), La France des principautés…, op. cit., p. 44. Texte repris dans Le Mené M., Villes et campagnes de l’Ouest au Moyen Âge, Nantes, 2001, p. 278.
33 Beautemps-Beaupré, no 186 et 188, p. 303-304 et 306-307.
34 Jusqu’à présent aucune généalogie ne mentionnait ce parent de Jean Barrault (Gontard de Launay L., Recherches généalogiques et historiques sur les familles des maires d’Angers, Angers, 1899, t. V, p. 157).
35 Robida A., La vieille France. La Touraine, Paris, 1891 ; réimpr. Genève, 1994, t. 2, p. 53, et Guéry A., Angers à travers les âges, Angers, 1913, p. 167. L’emplacement sur la fig. 1 a été fait d’après le cadastre de 1840 (section J, parcelles 164 à 171).
36 Bodin J.-Fr., Recherches historiques sur la ville d’Angers, ses monuments et ceux du Bas-Anjou, seconde édition augmentée, Saumur, 1846, t. 2, p. 346, et Ruais abbé A., « Les animaux du roi René d’Anjou au château d’Angers », Mémoires de l’académie d’Angers, 1991-1994, t. XII, p. 103.
37 Péan de La Tuillerie J., Description de la ville d’Angers et de tout ce qu’elle contient de plus remarquable, nouvelle édition par C. Port, Angers, 1869 ; réimpr., Marseille, 1977, p. 107, note 1.
38 Pour l’analyse des premiers travaux voir Mallet J., « Les châteaux d’Angers et de Saumur sous Louis Ier d’Anjou », Salamagne A. (dir.), Le palais et son décor au temps de Jean de Berry, Tours, 2010, p. 140 et pour les travaux du XVe siècle : Extraits des comptes, p. 12 et p. 22-27, et Robin Fr., La cour d’Anjou-Provence. La vie artistique sous le règne de René, Paris, 1985, p. 120, 132, 138 passim.
39 Selon l’expression de Philippe Contamine, cité dans Contamine Ph. et Mattéoni O. (dir.), La France des principautés…, op. cit., p. 65.
40 Reynaud M.-R., Le temps des princes, Louis II et Louis III d’Anjou-Provence (1384-1434), Lyon, 2000, p. 148.
41 Lecoy de La Marche A., Le roi René…, op. cit., t. 2, p. 209.
42 Extraits des comptes, no 14, p. 8 ; no 40, p. 14 ; no 50, p. 18.
43 Texte partiellement cité dans Lecoy de La Marche A., Le roi René…, op. cit., p. 534, note 2.
44 Extraits des comptes, no 534, p. 186.
45 Lecoy de La Marche A., Le roi René…, op. cit., t. 1, p. 457, la situe à la porte de ville, mais Paul Marchegay évoque le « grand portail » soit la porte des Champs (Marchegay P., « Renseignements historiques demandés par le roi René aux gens de la Chambre des comptes d’Angers », Notices et documents historiques, Angers, 1857, p. 50-53). Voir aussi Mallet J., « Les châteaux d’Angers… », op. cit., p. 140 et note 3, p. 148. En janvier 1492 les archives « touchant le royaume de Sicile » sont toujours au château où un inventaire est réalisé (Marchegay P., Notices…, op. cit., p. 254).
46 Arnaud d’agnel G., Les comptes…, op. cit., t. 1, no 12, p. 6-7.
47 Mattéoni O., « La conservation et le classement des archives dans les Chambres des comptes de la principauté bourbonnaise à la fin du Moyen Âge », Contamine Ph. et Mattéoni O. (dir.), La France des principautés…, op. cit., p. 65-81.
48 Beautemps-Beaupré, t. 1, p. 549. Un nouvel inventaire des titres est réalisé en janvier 1492 (Marchegay P., Notices …, op. cit., p. 254).
49 Extraits des comptes, no 487 p. 172.
50 Arch. dép. Maine-et-Loire (désormais ADML), G 404, fo 30.
51 Lecoy de La Marche A., Le roi René…, op. cit., t. 1, p. 454, et Le Mené M., « La Chambre des comptes… », op. cit., p. 44.
52 Reynaud M.-R., Le temps des princes…, op. cit., p. 156.
53 Matz J.-M., « Les chanoines d’Angers au temps du roi René (1434-1480) : serviteurs de l’État ducal et de l’État royal », Les serviteurs de l’État au Moyen Âge (actes du 29e congrès de la SHMESP, Pau, 1998), Paris, 1999, p. 110-111.
54 Comte Fr., « La Cité, quartier canonial Saint-Maurice d’Angers », Matz J.-M. et Comte Fr., Le diocèse d’Angers. Répertoire prosopographique des évêques, dignitaires et chanoines des diocèses de France de 1200 à 1500, Turnhout (Fasti Ecclesiae Gallicanae, no 7), 2003, p. 87-107.
55 ADML, G 404, fo 36.
56 Reynaud M.-R., Le temps des princes…, op. cit., p. 131-134.
57 Beautemps-Beaupré, t. 4 no 69, p. 100-101 et no 86, p. 126.
58 Reynaud M.-R., Le temps des princes…, op. cit., p. 148.
59 Kerhervé J., « Les présidents de la Chambre des comptes de Bretagne au XVe siècle », Contamine Ph. et Mattéoni O. (dir.), La France des principautés…, op. cit., p. 172.
60 ADML, G 404, fo 35; BM Angers, ms. 739 (665), fo 21 vo.
61 Matz J.-M., « Les chanoines d’Angers… », op. cit., p. 110-111.
62 Pour tout ce paragraphe voir Farcy L. de, et Houdebine T.-L., Monographie de la cathédrale d’Angers, t. IV : Les évêques, le chapitre…, Angers, 1926, p. 112.
63 Marchegay P., Notices…, op. cit., p. 16.
64 Farcy L. de et Houdebine T.-L., Monographie…, op. cit., p. 112.
65 Extraits des comptes, no 642, p. 239-271.
66 Ibid., no 9, p. 6; no 45, p. 16, et no 47, p. 17.
67 Mallet J., « Les châteaux d’Angers… », op. cit., p. 116, et ibid., no 642, p. 250.
68 Lecoy de La Marche A., Le roi René…, op. cit., t. 1, p. 454.
69 Ibid., p. 444, et Extraits des comptes, no 201, p. 73, note 1.
70 Ibid., p. 443 note 1.
71 Mallet J., « La “construction”… », op. cit., p. 120-121.
72 Bianciotto G., Le roman de Troyle…, op. cit., t. 1, p. 53.
73 Ibid., p. 204, et Bidet L., « La noblesse et les princes d’Anjou. La famille de Beauvau », Coulet N. et Matz J.-M. (dir.), La noblesse dans les territoires angevins à la fin du Moyen Âge (actes du colloque d’Angers, 1998), Rome, 2000, p. 471-497.
74 Extraits des comptes, no 642, p. 253.
75 Ibid., no 50, p. 18.
76 Ibid., no 4, p. 2.
77 Reynaud M.-R., Le temps des princes…, op. cit., p. 149 et note 85.
78 Extraits des comptes, no 59, p. 21.
79 Ibid., no 302, p. 115, et Comte Fr., « Chartre et geôles dans la ville (VIe-XVIIIe s.) », La mémoire des anneaux. Sept siècles d’enfermement au château d’Angers, Angers, 2003, p. 22 et 29.
80 « … tours d’enceinte si vastes que chacune sert de logement au chevalier qui en assure la garde » (Péricard-Méa D., De la Bohême jusqu’à Compostelle. Aux sources de l’idée d’union européenne, Biarritz, 2008, p. 200). Traduction un peu différente dans Stephan J., « Deux récits sur la visite du noble seigneur Tchèque, Léo de Rozmital, chez le roi René en Anjou en mai 1466 », Mémoire des princes angevins, no 7, 2010, p. 34.
81 Ravalet R., « Le quartier des halles d’Angers au XVIe siècle : installation, développement et dynamisme d’un nouveau centre administratif », Archives d’Anjou. Mélanges d’histoire et d’archéologie angevines, no 2, 1998, p. 53-75. Les halles mentionnées pour la première fois en 1270 devaient exister avant 1255 (Comte Fr., « Le Grand pont », dans Les ponts d’Angers, Paris, 1998, p. 52).
82 Extraits des comptes, no 185, p. 68 et no 192, p. 70.
83 Ibid., p. 68 et no 190, p. 69.
84 Ibid., no 186, p. 68 et no 192, p. 70.
85 Ibid., no 186, p. 68. Mais Charles de Valois tenait déjà ses assises aux halles en 1304 (Livre de Guillaume Le Maire, éd. C. Port, Paris, 1874, p. 283).
86 Beautemps-Beaupré, t. 2, p. 360.
87 Extraits des comptes, no 187, p. 69.
88 Jacob R. et Marchal-Jacob N., « Jalons pour une histoire de l’architecture judiciaire », La justice en ses temples. Regards sur l’architecture judiciaire en France, Paris-Poitiers, 1992, p. 23-42.
89 Congrès archéologique de France. XXXVIIIe session : Angers 1871, Paris-Angers, 1872, p. 128.
90 Extraits des comptes, no 774, p. 338, et no 197-198, p. 71.
91 Ibid., no 191, p. 69 et no 192, p. 70.
92 Ibid., no 520, p. 180-181.
93 Le « portail » est reconstruit en 1470 (ibid., no 195-196, p. 70-71).
94 Ibid., no 199, p. 72.
95 Ibid., no 207, p. 77.
96 Beautemps-Beaupré, t. 4, no 43, p. 69.
97 Ibid., no 130, p. 212 et t. 2, p. 359-361.
98 Ibid., t. 2, p. 136.
99 Ravalet R., « Le quartier des halles… », op. cit., p. 57, et Port C., Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire, éd. revue et mise à jour, Angers, 1965, t. 1, p. 153.
100 Cron É. et Bureau A., « Saumur : urbanisme, architecture et société », 303. Arts, recherches et créations, no 93, 2010, p. 36-37. Sur le pilier du poids des halles étaient apposées les armes du roi René qui furent remplacées en 1481 par celles de la ville (Arch. mun. [désormais AM], Angers, BB 1, fo 95). Poids et balances se retrouvaient aussi sur le marché de la place des Lices (fig. 5).
101 Extraits des comptes, no 197, p. 71, et Lemarchand A., « Les chevaliers de l’arbalète ou la confrérie de Saint-Sébastien à Angers », Revue de l’Anjou, t. 2, 1852, p. 117.
102 Extraits des comptes, no 189, p. 69.
103 Morel B., Une iconographie de la répression judiciaire. Le châtiment dans l’enluminure en France du XIIIe au XVe siècle, Paris, 2007, p. 214.
104 Beautemps-Beaupré, t. 3, p. 91 et t. 2, p. 141.
105 Morel B., Une iconographie…, op. cit., fig. 63-64, p. 103-104.
106 Beautemps-Beaupré, t. 4, p. 111.
107 Extraits des comptes, no 202, p. 74.
108 Comte Fr., « Chartre et geôles… », op. cit., p. 28.
109 Pinier P., La vieille chartre d’Angers. Sa porte de ville. Ses tours. Ses prisons, Angers, 1924 et fig. 1.
110 Extraits des comptes, no 1 et 2, p. 1. Un marché est passé avec un couvreur d’Angers en 1408.
111 Beautemps-Beaupré, t. 4, no 90, p. 146 et no 105, p. 174.
112 ADML, G 350, feuillets insérés entre fos 129 et 130, et Comte Fr., « Chartre et geôles… », op. cit., p. 21, 24-25.
113 Péan de La Tuillerie J., Description…, op. cit., p. 348, note 1, évoque la date de 1484, mais Guillaume Oudin cite la Saint-Jean 1486 avec un achèvement probable en 1488 (Revue de l’Anjou, t. 2, 1858, p. 71).
114 AN, P 13352, fo 191. Par la suite, ce sera à la porte vieille de Boisnet et en la tour du Barreau dans la Doutre (Gontard de Launay L., Exécuteurs de la haute justice d’Angers, Angers, 1898, p. 2-3).
115 Beautemps-Beaupré, t. 4, no 152, p. 248.
116 Extraits des comptes, no 194, p. 70.
117 Beautemps-Beaupré, t. 2, p. 307.
118 Jacob R. et Marchal-Jacob N., « Jalons… », op. cit., p. 33-34.
119 Ce sont parfois des maisons à fonctions multiples comme « la maison du chapitre » sur le parvis de la cathédrale en 1411 (Beautemps-Beaupré, t. 4, no 76, p. 108) passée à la fabrique qui en fait la psallette, puis lieu d’assises et logement du sacristain et enfin la chapelle Sainte-Anne en 1466.
120 Joubert A., Étude sur les comptes…, op. cit., p. 27.
121 Biguet O. et Letellier D., « Angers. Une charpente du XIIIe siècle ornée d’un décor peint héraldique, dans l’aile de paléontologie du Muséum, place Louis Imbach », Bulletin monumental, t. 167-4, 2009, p. 362-368.
122 Beautemps-Beaupré, t. 4, no 123, p. 208. Cette maison fit l’objet de réparations en 1454 et 1466 (AM Angers, CC4, fo 108 et 248). Dès le mois suivant le décès de son oncle, le roi Louis XI s’empresse de la donner à son favori Jean Bourré qui eut le projet d’en faire un hôtel somptueux pour y recevoir le roi (Joubert A., Étude sur la vie privée au XVe siècle en Anjou, Angers, 1884, p. 186, et Bricard G., Un serviteur et compère de Louis XI, Jean Bourré, seigneur du Plessis, 1424-1506, Paris, 1893, p. 362-363).
123 Beautemps-Beaupré, t. 2, p. 207, passim. La liste est peu assurée car il y a eu souvent confusion entre la charge de capitaine de la ville et de capitaine du château qui n’est pas toujours liée. En 1415 le lieutenant du capitaine d’Angers est Huet de Baïf, père de l’abbé de Saint-Aubin, Guy de Baïf (ibid., t. 4, no 80, p. 111 : indiqué Deleif) qui habitait la maison de l’hôtelier de Saint-Aubin, rue Courte (Chaumot Fr., Chevet P. et Comte Fr., « De l’abbaye Saint-Aubin au logis Barrault du XIIe à la fin du XVe siècle », Un quartier d’Angers de la fin de l’âge du Fer à la fin du Moyen Âge, Rennes, p. 200-201 et 205, note 2). Il n’y a donc pas encore de maison attachée à cette fonction de lieutenant de ville.
124 Il en fait foi lige au duc d’Anjou (Bianciotto G., Le roman de Troyle… op. cit., t. 1, p. 97 et note 13, p. 102).
125 Extraits des comptes, no 192, p. 70, et Durandière R., « À propos de quelques canonniers angevins : contribution à l’étude de l’artillerie à poudre en Anjou à la fin du Moyen Âge », Archives d’Anjou. Mélanges d’histoire et d’archéologie angevine, no 12, 2008, p. 63-64.
126 Sur cette fonction, voir Martin X., L’administration municipale d’Angers à la fi n du XVIe et au début du XVIIe siècle. Les institutions, thèse de doctorat de droit, université Paris II, 1973, t. II, p. 225-240, dactyl.
127 Marchegay P., Notices et documents…, op. cit., p. 16.
128 ADML, G 400, p. 3 et 5, publié dans Comte Fr., « L’enceinte gallo-romaine d’Angers devenue clôture canoniale : transformations, adaptations et classement d’une enceinte militaire (XIIIe-XVIe siècles) », In Situ. Revue des patrimoines, 16, 2011, mis en ligne le 27 juin 2011.
129 AM Angers, CC 2, fo 11, et CC 3, fo 100. Ces deux bourgeois sont mentionnés dès 1377.
130 ADML, E 4676.
131 Masson X., Commentaire du journal de Guillaume Oudin (1447-1499), mémoire de maîtrise d’histoire, université de Tours, 1991, p. 72-74, dactyl.
132 Beautemps-Beaupré, t. 4, no 76, p. 107-108. En cette rue, l’hôpital Saint-Jean avait un auditoire pour son domaine d’Aigrefoin (com. Plessis-Grammoire).
133 Voir en dernier lieu Favier J., Le roi René, Paris, 2008, p. 149.
134 François Robin a bien noté notre manque de connaissances des autres tournois d’Anjou et de Provence, Robin Fr., La cour d’Anjou-Provence…, op. cit., p. 50. Les tournois d’Angers interviendraient entre deux périodes bien attestées de ces fêtes.
135 Masson X., Commentaire…, op. cit., p. 54-55 et Raison G., « Un tournoi à Angers en 1499 », La Revue angevine, 1900, 6e année, no 13, p. 385-392.
136 Savette P.-A., Tournois et carrousels, Saumur, 1937, et Gay J.-A., Sports et jeux d’exercice en Anjou, Angers, 1947, p. 25-45.
137 Merdrignac B., Le sport au Moyen Âge, Rennes, 2002, p. 157.
138 ADML, 1 Hs B 188 (Campus Belli, 1240), et AN, P 13352, fo 177 (Champ de bataille à Angers, 1371). Ensuite le terme lice ou lices s’impose.
139 Voir pièces justificatives. L’abbé Gustave Arnaud d’Agnel a identifié Casenove avec Caseneuve, ferme sur la commune de Champs-sur-Layon ! Célestin Port a publié l’un des textes en y voyant la préparation du Mystère de la Passion. Il est vrai que les installations de bois peuvent servir au théâtre religieux, mais aucune pièce n’a été jouée sur les Lices (Runnals G. A., « René d’Anjou et le théâtre », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest, t. 88, 1981, p. 157-180).
140 On renvoie pour tout ce paragraphe aux textes publiés en pièces justificatives. « Les comptes de ville regorgent, pour qui sait patiemment les relever, de mentions de ce type d’ouvrage [installation pour les jouteurs] » (Van den Neste É., Tournois, joutes, pas d’armes dans les villes de Flandre à la fin du Moyen Âge, 1300-1486, Paris, 1996, p. 69).
141 Sur les dates et lieux de tournois, voir Barber R. et Barker J., Les tournois, Paris, 1989, p. 186-190.
142 Van den Neste É., Tournois…, op. cit., p. 83.
143 Bruneau de Tartifume J., Angers contenant ce qui est remarquable en tout ce qui estoit anciennement dict la ville d’Angers, publié par T. Civrays, Angers, 1932, 2 vol. ; réimpr. Bruxelles, 1977, t. 2, p. 145. C’était encore vers 1623 une « place où la noblesse tire la bague » soit une sorte de carrousel.
144 Texte publié par Bianciotto G., Le roman de Troyle…, op. cit., t. 1, p. 208.
145 Mérindol Ch. de, Les fêtes de chevalerie à la cour du roi René, Paris, p. 126-127 (Louis de Beauvau était présent à toutes les joutes et pas d’armes).
146 Bidet L., « La noblesse… », op. cit., p. 489.
147 Barber R. et Barker J., Les tournois…, op. cit., p. 179.
148 Gautier M.-É. (dir.), Splendeur de l’enluminure. Le roi René et les livres, Arles, 2009, p. 276-283.
149 Nous renvoyons à l’édition ancienne, la seule satisfaisante à ce jour, de Vulson de La Colombière M., Le vray théâtre d’honneur et de chevalerie…, Paris, 1648, p. 49-80.
150 Christian de Mérindol qui a très bien analysé les enluminures de ce manuscrit n’a pas fait de remarques particulières sur ces enseignes d’auberges (Mérindol Ch. de, « Le livre des tournois du roi René. Nouvelles lectures », Bulletin de la Société nationale des Antiquaires de France, 1992, p. 177-190).
151 ADML, 184 H 6 (Titres de Sainte-Catherine, XVIe-XVIIe siècles) et G 1002 (Censier de Saint-Laud, 1782). Une seule de ces auberges a été figurée (Bruneau de Tartifume J., Angers…, op. cit., t. 2, p. 148 : « L’hostelerie du Chappeau Rouge »).
152 Péan de La Tuillerie J., Description…, op. cit., p. 209, note 1.
153 Thorode L.-M., Notice de la ville d’Angers, publié par É. Longin, Angers, 1897, p. 358-359, note 1.
154 Van den Neste É., Tournois…, op. cit., p. 68.
155 Denifle H., La désolation des églises, monastères et hôpitaux en France pendant la guerre de Cent Ans, Paris, 1899, t. 2, p. 739.
156 Un acte de 1426 mentionne encore « l’église, maisons et autres appartenances des karmes » (ADML, 1 Hs B 200, fo 34).
157 Toutes les histoires du prieuré mentionnent un Jean Souchard comme le reconstructeur. Il y a sans doute eu une mauvaise lecture.
158 Voir plan : Comte Fr., Juret L. et Matz J.-M., « Le quartier de la collégiale Saint-Laud », Picard J.-C. (dir.), Les chanoines dans la ville. Recherches sur la topographie des quartiers canoniaux en France, Paris, 1994, p. 100.
159 Savette P.-A., Tournois…, op. cit., p. 28-31.
160 Jones M., « “En son habit royal” : le duc de Bretagne et son image vers la fin du Moyen Âge », Blanchard J. (dir.), Représentation, pouvoir et royauté à la fin du Moyen Âge, Paris, 1995, p. 256, note 10. Dans les années 1452-1455 le duc est Pierre II.
161 Bidet L., « La noblesse… », op. cit., p. 481.
162 Mérindol Ch. de, « Les monuments funéraires des deux maisons d’Anjou, Naples et Provence », La mort et l’Au-delà en France méridionale (XIIe-XVe siècles), Toulouse (« Cahiers de Fanjeaux », 33), 1988, p. 447-449.
163 Gaude-Ferragu M., D’or et de cendres. La mort et les funérailles des princes dans le royaume de France au bas Moyen Âge, Villeneuve-d’Ascq, 2005, p. 44-48 et p. 53 : 29 % dans une cathédrale contre 22 % chez les bénédictins.
164 Farcy L. de, Les sépultures princières à la cathédrale d’Angers, Angers, 1906, p. 5-8 et p. 67-69.
165 Matz J.-M., « René, l’Église et la religion », Matz J.-M. et Verry É. (dir.), Le roi René dans tous ses États, Paris, 2009, p. 142.
166 Texte de juillet 1444 publié par Farcy L. de, Monographie de la cathédrale d’Angers, t. 2 : Les immeubles par destination, Angers, 1905, p. 290-291, note 4.
167 Robin Fr., « Quelques remarques sur l’art funéraire à la cour du roi René : de l’enfeu au sarcophage à l’italienne », Le roi René, duc d’Anjou, de Bar et de Lorraine, roi de Sicile et de Jérusalem, roi d’Aragon, comte de Provence, 1409-1480 (actes du colloque international d’Avignon, 1981), Avignon, 1986, p. 160-173, et pour les traces subsistantes du décor : Litoux É. et Cussonneau C. (dir.), Entre ville et campagne. Demeures du roi René en Anjou (Maine-et-Loire, Pays de la Loire), Nantes, coll. « Images du patrimoine » no 254, 2010, p. 68-69.
168 On conserve deux versions de ces statuts, l’une de 1450 et l’autre postérieure à 1452, Mérindol Ch. de, « L’ordre du Croissant. Mises au point et perspectives », Coulet N. et Matz J.-M. (dir.), La noblesse…, op. cit., p. 499-509. Une version se trouve publiée dans Œuvres complètes du roi René avec une biographie et des notices, éd. T. de Quatrebarbes, Angers, 1845, t. 1, p. 51-79.
169 Lecoy de La Marche A., Le roi René …, op. cit., t. 1, p. 534.
170 Péan de La Tuillerie J., Description…, op. cit., p. 162-163, note 1. Mais il loge aussi dans une chambre du château côté Maine (Extraits des comptes, no 642, p. 254).
171 Extraits des comptes, no 642, p. 255. Il s’agit du châtelet construit en 1455 (no 24-26, p. 11).
172 Farcy L. de et Houdebine T.-L., Monographie…, op. cit., t. IV, p. 112, indique Jean de Cossé pour Jean Cossa.
173 Œuvres complètes…, op. cit, t. 1, p. 61.
174 Enguéhard H., Roi René, Angers, 1975, p. 60. Louis de Farcy l’a signalée comme une maison de l’ordre (Farcy L. de et Houdebine T.-L., Monographie…, op. cit., p. 167).
175 Beautemps-Beaupré, t. 4, no 140, p. 231-232.
176 Ibid., p. 254-257.
177 Galerie du logis royal antérieure à 1453. Voir figure dans Litoux É. et Cussonneau C. (dir.), Entre ville et campagne…, op. cit., p. 33.
178 Ibid., p. 64-65.
179 Bruneau de Tartifume J., Angers…, op. cit., t. 2, p. 159.
180 Ibid., t. 1, p. 106.
181 Enguéhard H., Roi René, op. cit., p. 60.
182 Reynaud M.-R., Le temps des princes…, op. cit., p. 102.
183 Chapotin M.-D., La guerre de Cent Ans. Jeanne d’Arc et les dominicains, Paris, 2e éd., 1889, p. 38-55 et Montagnes B., « Le roi René et les ordres mendiants », Le roi René, duc d’Anjou de Bar et de Lorraine…, op. cit., p. 142-145.
184 Mérindol Ch. de, Le roi René et la seconde maison d’Anjou. Emblématique, art et histoire, Paris, 1987, p. 291.
185 BM Angers, ms. 1122 (921), fo 99.
186 Extraits des comptes, no 180, p. 64.
187 Ibid., no 178, p. 62-64. Et non le fief de Saint-Maurice comme l’indique Lecoy de La Marche A., Le roi René…, op. cit., t. 2, p. 26.
188 Mérindol Ch. de, « Programmes de la décoration des demeures et des chapelles du roi René d’après l’héraldique et l’emblématique », Barral i Altet X. (dir.), Artistes, artisans et production artistique au Moyen Âge (actes du colloque de Rennes, 1983), Paris, 1987, t. 2, p. 244-245. Monnier A., Les vitraux dans les dessins de Roger de Gaignières en Anjou et Maine, mémoire de master d’histoire, université d’Angers, 2009, dactyl. + CDrom.
189 BM Angers, ms. 872 (784), et ms. 795 (711), fo 1 et 2.
190 Arnaud d’Agnel G., Les comptes…, op. cit., t. 1, no 800, p. 268 et no 789, p. 264.
191 Lecoy de La Marche A., Le roi René…, op. cit., t. 2, no 93, p. 389.
192 Mérindol Ch. de, « Programmes… », op. cit., p. 245. Pour le plan de ce couvent en grande partie reconstruit au XVIIe siècle, voir Enguéhard H., Roi René, op. cit., p. 68.
193 Thorode L.-M., Notice…, op. cit., p. 302, note 1.
194 Extraits des comptes, no 168, p. 55.
195 Mérindol Ch. de, Le roi René…, op. cit., p. 281.
196 Extraits des comptes, p. 55, note 1.
197 Biguet O. et Letellier D., Angers. La Doutre, Nantes, coll. « Images du patrimoine », no 30, 1987, p. 38.
198 Lesseur C. (dir.), Parcours histoire d’Angers de la Préhistoire à nos jours. Guide de visite, Angers, 2006, p. 52.
199 ADML, 86 H 14.
200 Dieleman M., « Les clefs de voûte armoriées de la chapelle Saint-Éloi d’Angers », Revue historique du Centre-Ouest, t. VII, 2008, p. 415-416. Dans le quatrième couvent mendiant, les augustins, Barthélemy Roger dit y voir aussi les armes de René ; seules les armoiries de Bertrand de Beauvau sont attestées. C’est lui qui a contribué à reconstruire les cloîtres et quelques bâtiments.
201 Beautemps-Beaupré, t. 2, p. 10 ; Péan de La Tuillerie J., Description…, op. cit., p. 107, note 1, d’après ADML, E 4264.
202 Jean Landevy marié à Ysabeau Pouillet, tailleresse en la Monnaie en 1481, est le frère de Jean Landevy de Médouin, maire d’Angers en 1507-1508.
203 Jean de Charnières, en tant qu’argentier était chargé des dépenses personnelles du roi René. Il s’occupait des règlements après avoir reçu des trésoriers les sommes convenues. Il fut aussi greffier de l’ordre du Croissant.
204 L’hôtel de Casenove ou Caseneuve, sur l’actuel emplacement de la caserne des pompiers, place de l’Académie, appartenait à Louis de Beauvau.
205 La porte des Champs est la porte principale du château s’ouvrant sur les Lices.
206 Ce marché correspond sans doute au renfoncement de la place à proximité de la rue qui conduit vers l’église Saint-Laud.
207 En tête de ces comptes Jean Landevy indique qu’il agit par mandement de la Chambre des comptes d’Anjou et du sénéchal d’Anjou, commissaire de la cloison. En 1454, il s’agit de Louis de Beauvau également premier chambellan du roi René et capitaine de la ville d’Angers.
208 La porte Toussaint s’ouvre sur une petite place qui se prolonge par la place des Lices.
209 Cette tour du jardin de Beauvau doit être celle qui bordait l’hôtel de Casenove et qui est représentée par Bruneau de Tartifume J., Angers contenant…, op. cit., t. 2, p. 145.
210 C’est environ 25 m de gros drap fabriqué à Josselin qui ont été achetés.
211 En plus des livrées, ce drap servait à la défense du cheval lors des joutes.
212 Un problème se pose pour la date. On ne sait pas si l’éditeur du texte, l’abbé Gustave Arnaud d’Agnel a conservé l’ancien style. Le « Carême prenant » correspond aux trois jours précédant le mercredi des cendres et plus particulièrement le mardi gras, soit le mardi 13 février 1453, ce qui serait très proche de l’achat. Sinon il faut reporter la rédaction de ce texte au mardi 5 mars 1454.
213 Philippe de Lenoncourt, conseiller du roi René, grand écuyer et aussi son lieutenant pour le duché de Bar, sera plus tard chambellan de Louis XI. Il était marié à Catherine de Beauvau, fille de Bertrand de Beauvau.
214 Cette mention de la toile qui est l’autre nom de la barrière des lices est importante car elle nous donne une indication de longueur soit 59 m, et donc la totalité de la place depuis le ravelin de la porte des Champs jusqu’à la partie méridionale de la place.
215 Tréteau de bois pour placer l’armure.
216 L’identification proposée par l’abbé Gustave Arnaud d’Agnel avec un Bernard de Beauvau, totalement inconnu est infondée.
217 Cette mention de barrière au milieu des lices se rapporte davantage à une joute qu’à des installations pour une pièce de théâtre comme l’avait indiqué Célestin Port.
218 Le « chaffaut » correspond à une tribune comme nous le montre une des illustrations du Livre des tournois du roi René.
Notes de fin
1 À noter que face à la maison de l’Archidiaconé d’Angers de l’autre côté de la place de Terre, actuelle place du Parvis Saint-Maurice, se trouve la maison du cardinal Guillaume Fillastre, conseiller du duc Louis d’Orléans.
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