1 Cette double appartenance a été mise en avant notamment dans les travaux de M. Mauss, « Effet physique chez l’individu de l’idée de mort suggérée par la collectivité »(1926), Sociologie et Anthropologie, Paris, PUF, 1989, p. 311 et suivantes.
2 Forsé, M., Langlois, S., « Réseaux, structures, rationalité », L’Année Sociologique, 1997, vol. 47, n° 1.
3 La caractéristique sociologique centrale de la famille réside dans la combinaison entre différence des sexes et différence des générations. Voir Théry I., Couple, Filiation et Parenté aujourd’hui. Le droit face aux mutations de la famille et de la vie privée, Paris, Odile Jacob – La documentation Française, 1998.
4 Voir Pollak, M., Les homosexuels et le sida. Sociologie d’une épidémie, op. cit.
5 Sur les hémophiles contaminés, voir Carricaburu, D., Pierret, J., Vie quotidienne et recompositions identitaires autour de la séropositivité, CERMES, septembre 1992.
6 Précisons que nous entendons par cette formule que le sida n’est pas un facteur suffisant à produire de l’exclusion sociale. Terme (ou notion) dont il convient par ailleurs de se méfier tant il est devenu fourretout et polysémique. On retrouve sous cette méta catégorie des individus, des parcours et des mécanismes sociaux qui parfois n’ont aucun rapport entre eux : on est exclu, ce qualificatif se passe désormais de tout complément d’objet. Sur l’exclusion, voir Thomas, H. La production des exclus, Paris, PUF, 1997. ; Donzelot, J. Face à l’exclusion. Le modèle français, Paris, Éditions Esprit, 1991.
7 Bignand, T., Réflexions… op. cit. p. 82.
8 Sur ce point voir notamment Gaulier, X., « Ages mobiles et générations incertaines », Esprit, Octobre 1998, n° 10, p. 5-44.
9 La notion d’allié à plaisanterie appartient principalement à l’anthropologie et désigne le personnage ou le groupe social avec qui les individus peuvent entretenir des relations qui sont avant tout des non relations, c’est-à-dire où l’enjeu est faible voire nul et qui permet d’atténuer ou de dévier les confrontations brutales avec le groupe opposé. L’allié à plaisanterie devient un personnage à qui l’on peut tout dire et à qui on ouvre sa subjectivité sans crainte. Dans la culture juvénile contemporaine, ce rôle peut être tenu par les grands-parents. La littérature ethnologique montre que ce rôle est tenu par certains groupes « intermédiaires » dans la société. Sur ce dernier point voir notamment Camara, S., Gens de la parole. Essai sur la condition et le rôle des griots dans la société malinké, Paris, Karthala, 1992.
10 Il ne faut pas y voir nécessairement la marque de l’exclusion et du rejet. Sur ce point voir Kaufmann, J. -C., « Vie hors couple, isolement et lien social : figures de l’inscription relationnelle », Revue Française de Sociologie, XXXV, 1994, p. 593-617.
11 Pour une analyse de l’apport des sciences sociales dans la définition des risques, voir Calvez, M., Les sciences sociales et la définition des risques, Rennes, PUR, 2004.
12 Sur ces points, voir les synthèses réalisées par l’ANRS, pour le risque de contamination, ANRS (ed), Sexualité et sida. Coll « Sciences sociales et sida », 1995. Pour le risque de transmission, ANRS (ed), Séropositivité, vie sexuelle et risque de transmission du VIH, 1999.
13 Sur ce point voir Moatti, J. -P., Beltzer, N., Dab, W., « Les modèles d’analyse des comportements à risque face à l’infection à VIH. Une conception trop étroite de la rationalité », Population, n° 5, 1993, pp. 1505-1534.
14 M. Pollak a établi la manière dont les homosexuels masculins ont su faire face au risque de contamination en modifiant leur vie sexuelle. D’une certaine manière, ces techniques ont été largement intériorisées au-delà de cette population et c’est naturellement qu’on les retrouve réorientées dans la gestion du risque de transmission du virus : recours au safersex, abstention, limitation des rapports, modification des pratiques sexuelles.
15 Le barebacking qui signifie littéralement « monter à cru » est une pratique qui s’est développée depuis les années 95 aux USA et qui depuis 2000 connaît une certaine actualité en France où il a comme « porte-parole » officiels les écrivains Guillaume Dustan et Erik Rémès.
16 Selon la formule défendue dans le livre de Muller, I., Un amour sérodifférent, Paris, Seuil, 1995.
17 Il y a violence parce que le sida interdit le rapprochement et le cheminement entremêlé de l’amour et du sexe qui constitue la clef des comportements sexuels contemporains. Voir Bajos, N., Bozon, M., Ferrand, A., et al., La sexualité au temps du sida, Paris, PUF, 1995.
18 Ce paradoxe a été maintes fois entendu lors de notre expérience d’écoutant à Sida Info Service.
19 Pour un point de vue de cette thèse à travers sa critique, voir Mernissi, F., Sexe, idéologie, islam, Paris, Tierce, 1983.
20 Sur les femmes et la séropositivité, voir Théry, I., « Une femme comme les autres. Séropositivité, sexualité et féminité », in ANRS (ed), Séropositivité, vie sexuelle et risque de transmission du VIH, 1999, p. 113-136.
21 L’impact de la découverte d’une MST sur le couple ressemble beaucoup à ce que nous décrivons aujourd’hui concernant le sida, notamment en termes de rupture. Voir notamment Plumard, G., Conséquences psychiques et sexologiques des maladies sexuellement transmissibles, Mémoire pour le Certificat d’études spéciales de psychiatrie, Université de Nantes, 1984.
22 Touraine A., Critique de la modernité, Paris, Fayard, 1992, p. 331.
23 C’est-à-dire un échange basé sur la réciprocité et l’égalité.
24 Voir Schwoebel V., Delmas, M-C, Couturier, E., Brunet, J. -B., Prise en charge médicale des personnes infectées par le VIH, Saint Maurice, 1996 cité in Bertau, P., Favrot Laurens, G., Sanchez, F., Les situations de handicap liées au sida en milieu de travail. Facteurs sociaux de maintien et d’exclusion de la vie professionnelle, Toulouse, AGEFIPH/ANRS/ECS, 1997, p. 21.
25 Sources : Ministère de l’emploi et de la solidarité. Secrétariat d’état à la santé, Soins et sida. Les chiffres clés, 6e édition, 1998. Surveillance du sida en France au 31-03-2004.
26 Sur ces trois aspects, voir Sainsaulieu, R., L’identité au travail, Paris, FNSP, 1985.
27 Voir Dodier, N., « La maladie et le lieu de travail », Revue Française de Sociologie, XXIV, 1983.
28 En France, les handicapés forment un groupe social hétérogène dont la création n’est pas liée à la maladie mais à un mode de gestion sociale particulier. Voir Ebersold, S., L’invention du handicap. La normalisation de l’infirme, Vanves, CTNERHI, 1992.