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L'épreuve du sida

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Emmanuel Langlois

3e Partie. Vivre le sida dans les univers sécularisés de la maladie

Chapitre 6. La contamination symbolique des liens sociaux

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Extrait du texte

Dans l’expérience de la maladie, le besoin de relations apparaît vital à l’ensemble des personnes. Pouvoir compter sur ses proches, leur dire la maladie, bénéficier de leur soutien moral et matériel, vérifier son ancrage dans ses réseaux sociaux et au-delà dans la société toute entière deviennent dans le cadre de l’infection à VIH un souci de premier plan. L’intégration au corps social devient une sorte de métaphore de l’appartenance au monde des vivants1. Pour les malades, « quand on est entouré, on se sent plus d’attaque, il faut avoir quelqu’un, il faut aimer quelqu’un, c’est essentiel pour faire partie des choses ». La présence humaine autour de soi, l’attention de l’autre constituent des éléments indispensables pour conserver le moral face à la maladie. Moral dont on a vu qu’il ne traduisait pas seulement l’espoir en des jours meilleurs, mais aussi un rempart face au virus. Être seul face au mal, en marge des autres, c’est se condamner :« ça m’a soulagée que les gens me serrent...

© Presses universitaires de Rennes, 2006

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