• Contenu principal
  • Menu
OpenEdition Books
  • Accueil
  • Catalogue de 15377 livres
  • Éditeurs
  • Auteurs
  • Facebook
  • X
  • Partager
    • Facebook

    • X

    • Accueil
    • Catalogue de 15377 livres
    • Éditeurs
    • Auteurs
  • Ressources numériques en sciences humaines et sociales

    • OpenEdition
  • Nos plateformes

    • OpenEdition Books
    • OpenEdition Journals
    • Hypothèses
    • Calenda
  • Bibliothèques

    • OpenEdition Freemium
  • Suivez-nous

  • Newsletter
OpenEdition Search

Redirection vers OpenEdition Search.

À quel endroit ?
  • Presses universitaires de Rennes
  • ›
  • Histoire
  • ›
  • Les financiers et la construction de l'É...
  • ›
  • Introduction. Les rois et leurs financie...
  • Presses universitaires de Rennes
  • Presses universitaires de Rennes
    Presses universitaires de Rennes
    Informations sur la couverture
    Table des matières
    Liens vers le livre
    Informations sur la couverture
    Table des matières
    Formats de lecture

    Plan

    Plan détaillé Texte intégral Les financiers dans l’administration des finances : vers une présence ordinaire La culture des financiers et des gens des finances Guerre et réformes des finances La période post-napoléonienne : une rupture ? Notes de bas de page Auteurs

    Les financiers et la construction de l'État

    Ce livre est recensé par

    Précédent Suivant
    Table des matières

    Introduction. Les rois et leurs financiers du XVIIe siècle au milieu du XIXe siècle : les chemins complexes d’une relation nécessaire

    Los reyes y sus financieros : caminos complejos de una relación necesaria (siglo XVII-mediados del siglo XIX)

    Anne Dubet et Jean-Philippe Luis

    p. 11-29

    Résumés

    Partant du constat que les financiers, pris au sens large, ont toujours été présents dans l’administration des finances royales ou sur ses marges en France et en Espagne, nous nous efforçons de retracer l’évolution de la relation qu’ils entretiennent avec le roi et les gens des finances entre le XVIIe siècle et le milieu du XIXe siècle et d’en offrir un schéma explicatif. Ce livre montre que le recours aux financiers est nécessaire non seulement en raison du besoin de fonds et de crédit, mais aussi, et surtout, parce que la monarchie a besoin de leurs savoirs et de leurs savoir-faire. C’est pourquoi nous mettons l’accent sur l’intérêt d’une histoire de la culture des financiers et des gens des finances, prise elle aussi au sens large. Cette histoire, qui est surtout un projet, permettrait de mieux comprendre dans quel sens se sont faits des échanges entre deux mondes a priori différents – celui des financiers, celui des politiques et des juristes –, afin de poser la question d’une professionnalisation des finances royales ou de mieux comprendre le changement et, lorsque c’est le cas, le succès de réformes financières. Enfin, l’attention portée aux discours que les acteurs tiennent sur les financiers, la fraude, la bonne administration ou la justice de l’impôt d’une part et à la circulation des idées entre la France et l’Espagne d’autre part conduit à ne pas opposer un modèle français des finances à un modèle espagnol. Il semble plus fécond de raisonner en termes de culture commune, qui pourrait expliquer que dans un contexte similaire, des solutions institutionnelles et politiques qui marchent en France (mais ne sont pas perçues par les acteurs comme « françaises » ou « nationales ») puissent être comprises et appliquées en Espagne, et inversement.

    Porque comprobamos que, en Francia y en España, los financieros, en el sentido amplio de la palabra, siempre estuvieron presentes en la administración de la hacienda real o en sus márgenes, intentamos reconstruir la evolución de su relación con el rey y los miembros de la hacienda real entre el siglo XVII y mediados del siglo XIX, ofreciendo un esquema explicativo. Este libro muestra que es necesario recurrir a financieros no sólo por la patente necesidad de fondos y crédito, sino también – y sobre todo – porque la monarquía necesita de sus saberes y su práctica. Por eso insistimos en el interés de una historia de la cultura de los financieros y los miembros de la hacienda real, en la acepción más amplia de la palabra. Esta historia, que es ante todo un proyecto, nos permitiría entender mejor en qué sentido se fueron desarrollando los intercambios entre dos mundos a priori distintos – el de los financieros, el de los políticos y los letrados –, para estar en condiciones de plantear la cuestión de la profesionalización de la hacienda real o de entender mejor el cambio y, cuando se produce, el éxito de algunas reformas financieras. Por fin, la atención que dedicamos a los discursos de los actores sobre los financieros, el fraude, la buena administración o la justicia del impuesto por una parte y a la circulación de ideas entre Francia y España por otra parte invita a dejar de oponer un modelo francés de la hacienda a un modelo español. Parece más fecundo razonar en términos de cultura común, lo que podría explicar que en un contexto similar, unas soluciones institucionales y políticas viables en Francia (pero que los actores no describen como « francesas » o « nacionales ») puedan entenderse y aplicarse en España, y a la inversa.

    Texte intégral Les financiers dans l’administration des finances : vers une présence ordinaire La culture des financiers et des gens des finances Guerre et réformes des finances La période post-napoléonienne : une rupture ? Notes de bas de page Auteurs

    Texte intégral

    « Parmi les puissances européennes, il n’en est pas qui aient plus d’affinités entre elles que la France et l’Espagne, que ce soit en raison de leur voisinage ou de la situation de ces deux Royaumes, et ainsi, les règles dont elles usent pour administrer et recouvrer leurs recettes et même l’origine de ces dernières font que l’on peut parler d’égalité, sinon dans le montant, du moins dans la manière... »
    Alejandro de Vega, 31 décembre 17311.

    1La dynamique des états monarchiques européens du XVIIIe siècle est traditionnellement présentée sous l’angle d’un processus de bureaucratisation marqué par la victoire de « l’État des Finances » sur « l’État de justice », les finances jouant un rôle moteur dans la domination progressive de la « gestion exécutive » (Michel Antoine)2. L’administration qui se met alors en place fait la part belle aux ministres et aux secrétaires d’État, à la carrière et à la compétence. Elle relègue ainsi au second plan le gouvernement collégial des Conseils et autres juntes et les juristes, organisant une séparation croissante entre les organes chargés de l’administration et du gouvernement et ceux responsables du contentieux3. Les finances sont au cœur du processus car elles servent de laboratoire en étant l’objet de réformes qui modifient profondément les relations entre l’État, ses administrateurs et les sujets ou les citoyens. Le réformisme devient alors, souvent implicitement, projet politique. L’histoire prétendument aride des finances rejoint ainsi l’histoire politique.

    2Ce livre ne rejette pas en bloc cette description, mais il invite à la nuancer en introduisant de la complexité dans l’évolution décrite, en repensant le schéma explicatif, en rejetant une vision trop téléologique et en insistant sur le poids des circonstances et sur le sens que les acteurs donnent à leurs actions. Ainsi, bien souvent la réforme apparaît davantage comme le résultat d’une adaptation pragmatique à une situation donnée que comme un plan volontariste obéissant à un projet de rationalisation de l’État, dont il resterait encore à définir le contenu. Par ailleurs, sans reprendre l’abondante réflexion déjà ancienne sur la nature de l’État d’Ancien Régime, nous ne concevons pas l’État comme une sphère autonome de l’organisation des sociétés humaines, mais nous pensons qu’il doit aussi être perçu comme « le lieu de l’articulation, de la confrontation et du croisement des intérêts divergents » d’une société4. L’histoire de l’État est ainsi directement ou indirectement histoire sociale.

    3Les financiers sont un groupe particulièrement pertinent pour s’inscrire dans une telle perspective, à plusieurs égards. Les bonnes histoires des finances des dernières décennies sont en effet des histoires de la construction, pas nécessairement linéaire, d’une distinction entre sphère publique et sphère privée, de la négociation politique ou encore de l’évolution des élites dirigeantes. Nous avons donné dans ce livre une acception large au terme de financiers. Elle inclut les officiers comptables et les particuliers qui assurent le recouvrement des ressources du roi, les financiers au sens strict5, mais aussi tous ces gens d’affaires qui ont d’importants contrats privés avec les États, qu’ils lui offrent du crédit et des transferts de fonds ou qu’ils mettent en œuvre sa dépense. De fait, les contemporains n’hésitent pas à assimiler ces derniers, les munitionnaires ou les banquiers, à des financiers, et il n’est pas rare en effet qu’ils conjuguent leur activité de commerce ou de banque à la finance. Notre attention s’est concentrée sur la relation que les financiers établissent avec les gens des finances, notamment les hauts responsables du gouvernement des finances – il est moins question des administrateurs. Il ne s’agit pas seulement de rappeler que, comme on sait déjà, nombre d’individus participent successivement ou simultanément des deux sphères, tels ces munitionnaires ou ces fermiers qui se voient confier la régie directe d’un impôt ou qui accèdent au gouvernement des finances royales6, ce qui brouille les tentatives de classification. C’est la porosité, semble-t-il croissante, entre les deux mondes qu’il nous intéresse de cerner de près pour mieux comprendre ses effets sur les modes d’organisation de l’État en général et de ses finances en particulier, le travail au quotidien de l’administration royale et les relations qu’elle tisse avec la société. Certes, ce livre souscrit à l’idée, avancée ailleurs, que les liens étroits tissés durant l’Ancien Régime entre les responsables politiques des finances et les pourvoyeurs de crédit issus du monde privé ne sont pas forcément le signe d’une instrumentalisation de l’État au profit des manieurs d’argent, ne serait-ce que parce que les acteurs conçoivent volontiers qu’un souverain rétribue les services rendus par les particuliers en puisant dans « ses » finances7. Au reste, ces relations accompagnent la montée en puissance de l’État absolutiste, ce qui n’est paradoxal que si l’on confond les finances royales avec les finances publiques.

    4En mettant au premier plan les financiers, nous avons voulu affiner cette appréciation générale pour chercher à mieux comprendre comment ont pu s’effectuer ces changements, au plus près des pratiques et des représentations des acteurs. Ainsi, les histoires du mode de recouvrement des impôts, de l’organisation de la dépense, en particulier militaire, et de la dette des monarchies, permettent de donner une mesure de la part prise par les gens d’affaires dans l’administration des deniers du roi et la prise de décision. Il est utile d’en mesurer l’intensité changeante et de la corréler avec les modifications institutionnelles que connaissent les administrations des États. Mais notre propos est différent et pour ainsi dire complémentaire de cette approche. Il s’agit de donner un contenu qualitatif à l’action des financiers dans les États. Connaître leurs conceptions de la bonne administration et des critères de la compétence en la matière, du bon usage des deniers royaux, de la fraude, de la justice, de l’État et de ce que les sujets lui doivent (ou inversement), ou encore leurs représentations de ce que devrait être leur travail quotidien : voilà qui pourrait nous permettre de mieux définir les modalités changeantes de l’imbrication entre les gens d’affaires et les administrations étatiques et d’en comprendre les effets sur les États et les sociétés. Étudier les stratégies que les financiers développent pour construire ou consolider des réseaux de relations sociales éventuellement (mais pas toujours) utiles à leurs intérêts (personnels, familiaux) et à leurs desseins politiques, dans une perspective dynamique, peut conduire à nuancer les récits qui voudraient que des gens d’affaires aient investi l’État à leur profit ou, au contraire, aient été phagocytés par lui, par la grâce de l’action de quelques grands ministres vertueux.

    5Ceci conduit à une série d’interrogations qui sont au centre de notre réflexion. Les gens d’affaires modifient-ils leurs pratiques sociales ainsi que leur mode de gestion à partir du moment où ils s’intègrent durablement à l’administration royale ? « Importent »-ils au contraire dans cette dernière une culture propre à leurs entreprises, conduisant les bureaux du roi à l’adopter ? Les financiers, pris dans leur ensemble, ont-ils une conception originale de ce que doit être l’administration (ses tâches, ses objectifs, ses façons de travailler) et partant, de l’État ? Travaillent-ils au quotidien séparément, voire en conflit avec une administration plus « traditionnelle », ou bien faut-il nuancer l’opposition pour comprendre comment les réformes ont pu s’installer et parfois, tant bien que mal, fonctionner ? Enfin, de nouvelles conceptions et pratiques de l’administration sous-tendent-elles de véritables projets politiques ? Il va de soi que ce questionnement conduit à prêter autant d’attention aux discours des acteurs, à leurs projets ou à leurs regrets, qu’à leurs réalisations effectives.

    6Le choix des monarchies espagnole et française qui est fait dans ce livre ne répond pas à une démarche d’histoire comparée, qui reste d’ailleurs à réaliser. Il s’agit plutôt de saisir le processus global de renforcement des États dans l’Europe du XVIIIe siècle à partir de l’exemple de deux monarchies partageant de nombreux points communs : ancienneté des structures étatiques, même dynastie depuis le XVIIIe siècle8, circulation intense de modèles politiques, économiques et administratifs de part et d’autre des frontières9. Les similitudes entre ces deux monarchies les différencient d’autres États européens aux formes politiques fort dissemblables au XVIIIe siècle (monarchie constitutionnelle anglaise, république des Provinces Unies, empire russe, monarchie composée des Habsbourg d’Autriche). Centré sur le siècle des Lumières, ce livre insiste sur la nécessité de porter le regard en amont (le XVIIe siècle avec le texte de Carlos Álvarez Nogal) et en aval (la période post-napoléonienne avec les textes de Sébastien Kott et Jean-Philippe Luis) afin de mieux identifier et cerner les processus et leurs limites.

    7À partir des études présentées dans ce livre et des discussions qui ont présidé à son élaboration collective, il est possible de retracer l’évolution du rôle joué par les financiers dans la construction de l’État en France et en Espagne entre le milieu du XVIIe siècle et le début du XIXe siècle, en mettant en lumière des caractéristiques communes aux deux monarchies.

    Les financiers dans l’administration des finances : vers une présence ordinaire

    8Les gens d’affaires ont toujours eu des relations avec l’appareil d’État. Le changement sur lequel nous insistons porte sur la nature de ces relations. Le degré d’influence de ces hommes, leur statut, les liens tissés avec les institutions de gouvernement des finances et leurs titulaires changent radicalement entre le milieu du XVIIe siècle et le XVIIIe siècle. Corollaire, les gens d’affaires du XVIIIe siècle ne ressemblent pas à ceux du siècle précédent, tandis que les politiques et les administrateurs du roi changent eux aussi à leur contact.

    9Plusieurs des contributions de ce livre montrent que les gens d’affaires ne répondent pas seulement à un besoin de crédit dans toutes les étapes du recouvrement et de la dépense des deniers du roi, sur lequel ont beaucoup insisté les recherches récentes10. C’est aussi leur information, et surtout leur capacité à comprendre l’information disponible et à en tirer des enseignements pour la politique à suivre en matière de finances qui est précieuse. Carlos Álvarez Nogal montre ici qu’à cet égard, les banquiers génois des Habsbourg d’Espagne, au XVIIe siècle, sont irremplaçables. Un siècle plus tard, les monarchies sont loin d’être dépourvues de sources d’information. Celles-ci sont même pléthoriques si l’on tient compte des intendants, des receveurs, des trésoriers et de leurs commis dans les provinces, des directeurs des recettes fiscales ou des fermiers et de leurs agents, comme l’a remarqué Thierry Claeys. Mais pour être utile, cette information doit être comprise dans les institutions chargées du gouvernement des finances. Il faut donc faire appel au savoir et au savoir-faire des financiers. Ce sont les modalités de cette collaboration (non exempte de conflits) qui évoluent.

    10Prenons l’exemple de l’Espagne, qui fait l’objet de contributions plus nombreuses dans ce volume. Il est possible de brosser à grands traits une comparaison entre la place occupée par les financiers au milieu du XVIIe et au XVIIIe siècle.

    11Au XVIIe siècle, les gens d’affaires sont surtout des experts du change monétaire, du change de place en place, de la combinaison des deux (ce sont les grands partis ou « asientos » qui permettent de financer les tercios des Pays-Bas) et des spéculateurs de haut vol sur les titres de rente émis par la monarchie (juros) et les villes (censos), dont la vente leur permet de drainer l’épargne des particuliers. Certes, ils ne dédaignent pas d’affermer les impôts ou d’assumer des entreprises de fourniture des armées, ou d’en confier la responsabilité à des clients espagnols. Les plus actifs d’entre ces gens d’affaires sont issus de l’extérieur de la Castille (tels les Portugais, depuis les années 1620) ou d’États alliés à la monarchie (tels les Génois, depuis le règne de Philippe II). Leur mode de gestion de l’argent et de contrôle de leurs agents se distingue nettement des méthodes en usage dans les organes de l’administration royale. En effet, ce contrôle repose sur la confiance personnelle et l’autonomie laissée aux agents, comme le montre Carlos Álvarez Nogal. Au contraire, les techniques de tenue des livres et de reddition des comptes de l’administration royale font des comptables des deniers du roi de simples exécutants et reposent sur la suspicion, même si le contenu de la fraude au XVIIe siècle a peu de chose à voir avec conception actuelle11. Les gens d’affaires mettent leur savoir et leur savoir-faire au service du roi sans paraître les modifier. Leur rôle reste pour l’essentiel celui de prestataires de services contractuels, la décision demeurant dans les mains des membres des tribunaux (Conseils et juntes) et des favoris du roi, que l’on peut associer à une pratique du pouvoir plus expéditive, moins soucieuse de respecter les formes juridiques, quoiqu’ils doivent obtenir la collaboration des tribunaux pour mettre en œuvre leurs projets. La source de la légitimité de ces responsables politiques se trouve, outre la grâce royale, dans leur naissance, leurs compétences juridiques, leur expérience militaire, mais guère dans une expertise de financiers, le détail des affaires d’argent étant laissé aux agents inférieurs. Des financiers comme ceux décrits par Carlos Álvarez Nogal pourront exercer une influence s’ils se coulent dans ce moule, de façon officieuse en gagnant la faveur du favori ou en se faisant des amis au sein des Conseils et juntes qui participent au gouvernement des Finances (notamment les Conseils des Finances, de la Guerre et des Indes) ou dans la Grand Chambre des Comptes. Leur participation est reconnue lorsqu’ils parviennent à devenir eux-mêmes Conseillers ou Contrôleurs des Comptes, mais c’est au motif de mérites tout à fait traditionnels que ces places leurs sont accordées, et non en tant que financiers. Le monde des financiers et celui des gens qui gouvernent les finances du roi demeurent séparés.

    12Au XVIIIe siècle, les institutions de gouvernement de la monarchie ont radicalement changé au gré des réformes des Bourbons, dès la Guerre de Succession d’Espagne. Des Secrétaires d’État et des Dépêches chargés de départements spécifiques (Marine et Indes, Guerre, Finances, Grâce et Justice, État) ont fait leur apparition et tendent à monopoliser la décision et une partie du contrôle de son expédition, laissant le contentieux aux Conseils. L’on accède au roi par leur canal, la « voie réservée », et le Secrétaire chargé des Finances négocie une partie des contributions avec les représentants autorisés des contribuables. Dans les provinces et auprès des armées, lui et le Secrétaire à la Guerre seront bientôt relayés par des intendants12. C’est aussi à lui que s’adressent les gens d’affaires, sa principale qualité ici étant sa responsabilité, destinée à donner confiance aux manieurs d’argent13. Il a été doté pour cela d’un instrument précieux : en effet, en même temps que le Trésorier, est créée une Trésorerie Générale faite pour regrouper tous les fonds destinés aux dépenses militaires et aux dépenses de fonctionnement des maisons royales et de l’administration royale et pour contrôler comment s’exécute cette dépense – telle un « Contrôle Général », selon un de ses promoteurs14. L’espace occupé par les financiers dans ce cadre est tout autre. Leur intégration aux institutions de la monarchie devient ordinaire. Dès la Guerre de Succession, la monarchie s’efforce de concentrer les contrats passés avec eux, tant pour la recette (comme le montre Jean-Pierre Dedieu) que pour la dépense (comme le montrent les travaux de Rafael Torres Sánchez15). Ceci conduit à opérer un tri entre les maisons d’affaires, pour sélectionner les plus importantes. La monarchie soutient ces dernières en leur accordant des privilèges qui tendent parfois au monopole de fait ou de droit16.

    13Par ce biais, la différence entre la régie directe et la régie indirecte s’estompe, pour la dépense comme pour la recette, même si l’opposition entre les deux demeure une alternative utile, nous le verrons. En effet, ce sont les mêmes individus qui assument tour à tour l’une et l’autre, en particulier pour le plus gros chapitre des dépenses, les dépenses militaires. Par ailleurs, le recours à un petit nombre de financiers pour l’ensemble des opérations réduit le nombre de ces dernières, qui se font désormais dans un cadre fixé par l’État : les provinces sont consolidées en tant qu’unités fiscales et administratives. Ceci semble modifier les formes de gestion (Jean-Pierre Dedieu). Plusieurs hommes d’affaires, anciens fermiers et/ou anciens munitionnaires des vivres ou entrepreneurs chargés de fournitures à l’armée, accèdent aux plus hauts postes de responsabilité (Secrétaires des Dépêches chargés des Finances, Gouverneurs du Conseil des Finances). C’est là un indice significatif de cette intégration ordinaire aux finances royales. Ces spécialistes du maniement de l’argent et de la maîtrise de ses flux ne sont plus cantonnés à des positions subalternes ou au simple conseil.

    14Les deux chapitres de ce livre consacrés à la France du XVIIIe siècle invitent à souligner des similitudes entre ce qui s’est passé dans l’Espagne des Bourbons et les choix faits quelques décennies plus tôt par Colbert en France, puis par le Contrôleur Général des Finances Le Peletier à partir de 1726. Thierry Claeys s’inscrit dans l’entreprise de déconstruction du mythe de Colbert17 lorsqu’il montre que la construction du pouvoir du Contrôleur Général obéit davantage à une stratégie politique et sociale qu’à un hypothétique projet de modernisation et rappelle que l’un de ses ressorts est la collaboration active entre Colbert et un réseau de financiers acquis à sa cause. Or, d’après Joël Félix, c’est bien ce Colbert-là qu’une partie de ses contemporains ont en mémoire et prétendent imiter. Au début des années 1720, le Contrôleur Général Le Peletier s’efforce de justifier, ainsi que le cardinal de Fleury, le retour à un modèle louis-quatorzien de monarchie, et, pour ce qui concerne les finances, à un modèle colbertien de politique de crédit fondée sur l’utilisation des financiers comme véhicules du crédit. D’où la recréation de la ferme générale et l’annulation des réformes du contrôle comptable des frères Paris qui visaient à priver les comptables des deniers du roi de toute source d’enrichissement personnel, par la voie d’avances faites au roi. La ferme générale, avec son organisation fortement hiérarchisée et centralisée et ses centaines d’employés, est souvent citée comme un modèle d’administration comparable à celui des services dépendant directement du roi18, ce qui tendrait à confirmer ici aussi que le cadre imposé par la monarchie et ses exigences de contrôle ont pour effet de rapprocher les modes de gestion des groupes privés de ceux des bureaux du roi. L’interprétation que Le Peletier donne de la figure de Colbert n’est pas isolée : c’est bien le même Colbert que les promoteurs des premières réformes de Philippe V d’Espagne prétendent imiter. L’histoire des Contrôleurs Généraux successifs, telle que la dessine Thierry Claeys, est celle de leurs stratégies de pouvoir face à d’autres ministres associés à la décision, on le verra, mais aussi de leur collaboration plus ou moins intense avec les financiers.

    15L’intégration, devenue ordinaire, des financiers à l’administration des finances n’est pas incompatible avec l’affirmation de l’autorité royale : elle se traduit pour Colbert comme pour les réformateurs de l’Espagne par un plus grand contrôle de la décision de dépense – par le biais du petit nombre de ministres de confiance qui sont les interlocuteurs de ces financiers – et, jusqu’à un certain point19, de l’exécution de la dépense, la concentration des contrats s’accompagnant d’une uniformisation et d’une centralisation des procédures en la matière. Cette intégration des financiers accompagne aussi l’accroissement du pouvoir royal : en s’appuyant sur les meilleurs des financiers, le roi se donne des bases financières plus solides. Au demeurant, il est utile de rappeler que les monarques sont les maîtres du jeu. S’ils concèdent aux financiers d’importantes parcelles de pouvoir et la possibilité de s’enrichir rapidement, ils peuvent aussi jouer de la concurrence entre eux ou de l’alternative entre régie directe et régie indirecte pour tirer d’eux de meilleures conditions, ou encore modifier l’intérêt des billets, la teneur de la monnaie, etc. (Rafael Torres Sánchez, Joël Félix). Finalement, l’orientation décrite n’est pas dépourvue de cohérence. Joël Félix indique ainsi que, dans le contexte de l’échec du Système de Law et de la crise économique de 1725, ainsi que des mouvements belliqueux liés à l’Espagne, Le Peletier trouve dans les receveurs généraux une solution viable pour se procurer des revenus sans pour autant augmenter les dettes et en faisant diminuer le coût de l’argent.

    16Pour autant, on ne saurait donner un tour trop systématique à l’évolution retracée ici pour la France et l’Espagne en la décrivant suivant un schéma progressif, celui d’une intégration croissante et sans accroc des financiers à l’administration des finances royales. On peut tout d’abord rappeler que dans le cadre général décrit ici, les choix demeurent multiples, par exemple entre le parti pris de donner un monopole légal à une seule maison d’affaires et celui d’en entretenir un petit nombre, pour susciter la concurrence, ou entre la régie directe et la régie indirecte. Dans ce dernier cas en effet, quoique les modes de gestion paraissent se rapprocher, l’alternative demeure et elle présente un avantage politique pour la monarchie : la mise en régie directe est tout à la fois un moyen d’évaluer le rendement réel d’un impôt ou le coût réel d’une dépense et de convaincre les contribuables ou les gens d’affaires de revenir à une régie indirecte ou à un abonnement (Michel Bertrand). Par ailleurs, les groupes de financiers ne sont pas unis et peuvent se rattacher à des factions différentes. En Espagne, ce n’est pas seulement entre les partisans des réformes des Bourbons et les tenants d’un retour à l’ordre ancien d’une monarchie Habsbourg très idéalisée que naît le conflit, mais aussi au sein des premiers, affectant au premier chef les décisions en matière de finances20. En France, le Contrôleur Général des Finances a pour interlocuteurs les receveurs généraux, ce qui signifie qu’il doit concilier les demandes de quarante-six interlocuteurs (Joël Félix). Par conséquent, ce que nous avons dit jusqu’ici correspond plutôt à des orientations globales qu’à une description fine de l’état des relations entre les financiers et les deux monarchies pendant le XVIIIe siècle. Cette histoire est faite de rebondissements et de retours en arrière. La France de la Régence en sait quelque chose.

    17Enfin, le processus décrit, est d’autant plus instable, du moins dans le cas de l’Espagne, qu’il n’y a pas de substitution complète d’une nouvelle administration plus exécutive et plus prompte peut-être à négocier avec les financiers aux tribunaux existants et à leurs procédures. Ainsi, Hipólito de Villarroel, promoteur actif de l’introduction des intendances en Nouvelle Espagne pendant le dernier tiers du siècle, ne les voit-il pas comme des rivales de l’ancienne administration qu’elles viseraient à remplacer, mais plutôt comme un moyen de la « décongestionner » (Michel Bertrand). Concepción de Castro a bien montré que la « voie des Conseils » cohabite avec la « voie réservée ». Ceci confère à l’arbitraire royal un rôle décisif21, mais, dans le même temps, nous rappelle que les financiers n’ont pas affaire à un seul ministre qui tiendrait dans ses mains tout le gouvernement des finances, mais à plusieurs groupes ou individus dont le rapport de forces change sans cesse.

    La culture des financiers et des gens des finances

    18Les changements décrits ne concernent pas uniquement la relation politique établie entre les financiers d’une part et les monarques et l’administration royale d’autre part. L’identité sociale des financiers a changé. En Espagne, nombre d’entre eux connaissent une ascension sociale rapide dès la Guerre de Succession, achetant22 ou se faisant donner en récompense de leurs services financiers des titres, des emplois, des honneurs. De ce point de vue, ils se distinguent des financiers issus de la Péninsule ibérique du siècle précédent, qui ont moins brigué les titres de noblesse – mais point des Génois, souvent déjà issus de familles patriciennes. En outre, les gens d’affaires les plus importants sur le plan financier ne renoncent pas à la finance quand ils acquièrent un titre de noblesse, comme l’illustrent ici les cas des marquis de Santiago, de Campoflorido, de Valdeolmos, de Monte Real, d’Iturvieta (Carmen Sanz Ayán, Jean-Pierre Dedieu). Ceci semble témoigner d’une forme d’acceptation sociale de leurs activités financières – à condition, bien sûr, qu’ils évitent les soupçons d’usure ou de vol, qui restent des arguments de poids dans les conflits. Cette ascension sociale est comparable à celle des fermiers généraux de la France, qui s’intègrent à la société d’ordres et tissent des relations avec la noblesse ancienne, tout en continuant d’être des groupes fortement endogamiques sur le plan professionnel23. Avec le temps, la monarchie accentue le poids des bénéfices symboliques (décorations, anoblissement, faveur pour des proches ou des parents...) dans les marchés passés avec les financiers, qui à leur tour en sont d’autant plus demandeurs que le prestige du service de la monarchie s’accroît, au moins, jusqu’aux crises de la période révolutionnaire24.

    19On sait que pour autant, les accusations traditionnelles (sangsues du pauvre peuple, usuriers, accusés de ruiner le roi et ses sujets, de détourner l’argent des activités économiques socialement utiles vers la spéculation...) ont la vie dure, ce qui invite à nuancer l’idée que servir le roi financièrement est une voie tout à fait comparable aux autres. Peut-on être vertueusement financier, ou pardonne-t-on les financiers pour le péché d’être financiers parce qu’ils ont par ailleurs des vertus ? Pour pouvoir apprécier à sa juste mesure la perception sociale des financiers au XVIIIe siècle, il serait souhaitable d’entreprendre des études qui contextualisent les documents étudiés et d’élargir le corpus à des représentations neutres ou élogieuses – comme le fait ici Joël Félix –, pour éviter les écueils de l’étude sérielle des pamphlets.

    20Si les financiers sont socialement plus proches des élites et semblent se rapprocher des administrateurs du roi dans leur façon de travailler, à l’inverse, les hommes en charge du gouvernement des finances ont aussi changé. On sait que les monarques recrutent le plus souvent leurs ministres de confiance dans la moyenne noblesse, donnant la préférence à des hommes formés dans les bureaux des Secrétariats, dans les tribunaux et Conseils, dans les intendances de provinces ou dans l’administration civile de l’armée (intendants, commissaires). Quelques Secrétaires des Dépêches aux Finances, en Espagne, sont d’anciens munitionnaires ou fermiers25 ou d’anciens intendants d’armées26. En France, on peut mentionner le Contrôle Général donné à John Law, aux frères Paris, à Jean de Boullongne, ancien trésorier27, ou encore à Philibert Orry, qui a fait ses premières armes dans la mise en place des nouveaux impôts de la Catalogne en 1714 sous la direction de son père, Jean, ancien munitionnaire des armées de Louis XIV et éphémère Contrôleur Général (Veedor General) des finances de Philippe V28.

    21Ce choix d’anciens financiers est loin d’être majoritaire, mais il indique que les monarques n’hésitent pas à donner un pouvoir politique à ces hommes d’expérience. En outre, le procès de Fernando Verdes Montenegro, Secrétaire aux Finances et ancien Trésorier Général de Philippe V, pourrait être révélateur de nouvelles attentes à l’égard des ministres des finances. Le bon ministre n’est plus au-dessus du savoir technique, pratique : il doit maîtriser les comptes, avoir une idée des fonds disponibles ou des taux d’intérêt en usage. De fait il s’en vante ou bien on lui reproche de ne pas avoir cette « intelligence » en matière de finances (Anne Dubet). De même, il se fait fort de tirer profit au service du roi des relations de confiance qu’il sait établir avec les gens d’affaires pour obtenir d’eux les meilleures prestations. C’est là précisément ce que l’on demande au Secrétaire des dépêches chargé des Finances en Espagne, puisqu’il est « responsable » (Anne Dubet). C’est aussi ce que fait valoir Le Peletier pour soutenir son projet de réforme (Joël Félix). Pour mémoire, Colbert rêvait de voir Louis XIV repasser lui-même les états de dépenses et recettes.

    22Il est probable que ces attentes à l’égard de ceux qui sont en charge du gouvernement des finances tiennent précisément à cette nouvelle responsabilité des ministres, ainsi qu’à la conscience aiguë qu’ont les contemporains du fait que le roi ne peut avoir d’autorité réelle que si son ministre est en mesure d’obtenir l’exécution réelle de ses décisions de dépense et de « tenir » les gens d’armes. Le changement paraît majeur par rapport à des responsables peu soucieux, au XVIIe siècle, de se mêler de petite intendance. Toutefois, les ministres des Finances ne sont pas devenus des professionnels à proprement parler, des techniciens de la finance. Quatre éléments mis en lumière dans ce livre tendent à le prouver.

    231. Tout d’abord, le contenu de la culture financière des hauts responsables des finances reste à définir. S’agit-il de technique de la tenue des comptes ? De connaissance des pratiques du crédit, des processus monétaires, des différents types de papier financier en usage dans les opérations de finance ? Ou encore d’information sur les niveaux des prix des changes, des marchandises, de la conduite des fonds, des intérêts ? De notions de ce que l’on commence à nommer l’économie politique ? Il est probable que le savoir et le savoir-faire que l’on exige des Secrétaires des Dépêches aux Finances ou des Contrôleurs Généraux des Finances varie au fil du temps. Il en va sans doute de même pour ceux qui exercent des responsabilités à d’autres niveaux : trésoriers généraux, directeurs de recettes, intendants des finances, etc. Il serait souhaitable de mieux le connaître et de mesurer à quel point ces attentes sont formalisées – puisque l’on sait qu’elles ne feront pas l’objet d’un enseignement avant le milieu du XIXe siècle.

    242. En second lieu, il est patent qu’au XVIIIe siècle, si les responsables du gouvernement des finances en savent un peu plus qu’avant sur la finance, cette culture n’est jamais la seule. Tout d’abord, on l’a dit, la formation et les origines professionnelles des Contrôleurs Généraux des Finances en France et des Secrétaires des Dépêches chargés des Finances en Espagne sont variées. Nombreux sont ceux qui ont fait carrière dans des offices de finance où ils ont été formés sur le tas. Toutefois, certains ont des parcours de juristes ou une trajectoire plus « politique » (Thierry Claeys, Anne Dubet)29. Ensuite, même les financiers ne sont pas de purs techniciens. Ils continuent de baigner dans une culture classique où les références pour déterminer ce qui est juste, ce qui est frauduleux, ce qui est utile au roi et à ses sujets, sont celles des juristes et des théologiens. La bibliothèque du marquis de Santiago est significative à cet égard (Carmen Sanz Ayán), mais aussi, les arguments que les financiers mobilisent pour justifier une réforme fiscale ou le choix d’une forme particulière de crédit (Michel Bertrand, Joël Félix). Enfin, eux-mêmes ne se définissent pas socialement comme des techniciens, comme l’illustre, ici encore, le cas du marquis de Santiago (Carmen Sanz Ayán). Si l’on ajoute que leurs réseaux de relations les associent, même au sein de leur proche famille, à des ecclésiastiques et à des juristes, on comprendra comment ceux qui incarnent « l’état de finances » peuvent cohabiter avec « l’état de justice ». Corollaire : le bon ministre doit être « intelligent » en matière de finances, mais il n’est pas nécessairement le meilleur technicien. C’est encore vrai au XIXe siècle comme le prouve la figure de López Ballesteros (Jean-Philippe Luis).

    253. Avant la culture pour ainsi dire technique, c’est d’habileté politique qu’il faut faire preuve pour accéder au gouvernement des finances du roi et surtout pour y rester. Le bon ministre des finances se définit avant tout par sa capacité à créer le consensus pour limiter les manifestations de l’opposition, tout comme doit le faire l’intendant, à son niveau, afin de faire exécuter les décisions du roi. C’est vrai au sein même de l’administration royale. En Espagne, les chercheurs ont observé que dans les Secrétariats d’État et des Dépêches, un vocabulaire nouveau est en usage, qui témoigne d’une conception verticale des relations hiérarchiques : le Secrétaire est le « chef » et s’adresse à ses « subalternes » (qui, souvent, sont aussi ses clients) pour demander l’« exécution » des ordres qu’il dicte au nom du roi30. Verdes Montenegro se voit reprocher en 1724 de ne pas avoir su obtenir des bureaux opportuns l’information nécessaire à l’établissement d’un plan de dépenses (Anne Dubet). En France, Thierry Claeys montre que les compétences réelles du Contrôleur Général des Finances et son degré d’influence sur le gouvernement des finances varient, selon qu’il parvient à s’imposer aux Secrétaires d’État (en particulier, ceux des Finances et de la Guerre) ou pas. Il nuance ainsi l’idée que Colbert soit celui qui représente le mieux ce que fut la réalité de cet emploi pendant un siècle et demi. En outre, il faut aussi savoir trouver des compromis avec des groupes extérieurs aux institutions dépendant directement du roi. Les frères Paris se sont avérés incapables de céder des parcelles de pouvoir à des groupes hostiles à leur projet (Joël Félix). En Amérique espagnole, c’est un reproche similaire qu’adresse Hipólito Villarroel au ministre des Indes José Gálvez (Michel Bertrand).

    264. Enfin, la grâce royale demeure centrale dans le gouvernement des finances. Elle s’applique bien entendu au choix et au maintien des ministres. Elle est aussi à l’œuvre dans le choix de privilégier tel ou tel groupe de financiers. Toutefois, elle n’est aucunement l’expression d’un arbitraire liée à la pure faveur. La concurrence est rude entre les groupes pour accaparer les marchés liés à l’État et les choix de l’administration royale sont toujours cohérents au regard des objectifs poursuivis (Jean-Pierre Dedieu, Joël Félix, Rafael Torres Sánchez).

    Guerre et réformes des finances

    27Dans l’histoire des finances de la France et de l’Espagne, outre les similitudes recensées plus haut, on peut observer quelques coïncidences chronologiques troublantes, telles l’intense période réformatrice de l’après-Guerre de Succession, la crise des années 1739-1740, les réformes majeures engagées au début des années 1820. L’idée d’une importation en Espagne de modèles français tient davantage du credo des historiens que de la conscience des acteurs du XVIIIe siècle, ce qui pose des problèmes méthodologiques31. En outre, si elle pourrait rendre compte de la forme de certaines réformes adoptées, elle ne permettrait pas d’expliquer le pourquoi des réformes ni du succès d’une partie d’entre elles. C’est pourquoi il semble plus fécond de raisonner en termes de culture commune, qui pourrait expliquer que dans un contexte similaire, des solutions institutionnelles et politiques qui marchent en France (mais ne sont pas perçues par les acteurs comme « françaises » ou « nationales ») puissent être comprises et appliquées en Espagne, et inversement. Or, le rôle moteur semble revenir ici à la guerre. Elle pourrait expliquer une partie du changement décrit, qui ne correspond pas toujours à l’application d’un plan préalable des acteurs, ainsi que l’émergence et le succès de certaines réformes.

    28La chose est visible en Espagne au début du XVIIIe siècle. La Guerre de Succession provoque une véritable rupture dans le gouvernement des finances comme dans d’autres domaines, puisqu’outre la recomposition rapide des groupes de gens d’affaires (Jean-Pierre Dedieu, Carmen Sanz Ayán), c’est pendant ce conflit (dès 1703) et les années qui suivent la signature de la paix que Philippe V met en place et consolide une administration plus exécutive, qui s’articule notamment autour des figures du Secrétaire d’État et des Dépêches chargé des Finances, du Trésorier Général et des intendants (Rafael Torres Sánchez). L’explication du rôle de la guerre pourrait être de plusieurs ordres.

    29La guerre suppose un accroissement des dépenses, qui requiert un effort du côté des recettes. À partir du moment où les guerres se multiplient au point d’être la situation la plus fréquente, on ne peut se contenter d’augmenter mécaniquement les recettes pour satisfaire aux dépenses dans leur forme habituelle. Les acteurs insistent sur le fait que les recettes fiscales devraient avoir un meilleur rendement, un coût moindre, et surtout sur le fait que les dépenses doivent se faire à bon escient, au bon endroit et au bon moment, en particulier lorsque les terrains d’affrontement sont multiples et mouvants. Il n’est certes pas certain que ces facteurs suffisent à expliquer le changement qui se produit entre le XVIIe et le XVIIIe siècle, puisque les guerres sont déjà une situation quasi normale au XVIIe siècle tant pour la France que pour l’Espagne. En outre au XVIIe siècle déjà on a longuement débattu des dommages causés par le coût excessif du prélèvement fiscal, des moyens de le réduire... moins, peut-être, des problèmes posés par la dépense, sauf dans des territoires de frontière comme le Milanais ou les Pays-Bas.

    30Plus que la dépense de guerre en soi, la présence des troupes dans le pays donne un caractère d’urgence à des réformes visant à assurer de façon régulière une dépense minimale pour les nourrir, les habiller, payer leur solde. En Espagne, la transition est majeure : alors qu’au XVIIe siècle l’essentiel des affrontements militaires ont eu lieu en dehors du territoire péninsulaire, à l’exception de la Catalogne et du Portugal à partir de 1640, des affrontements ont lieu jusqu’au cœur de la Castille pendant la Guerre de Succession, les territoires de Navarre, d’Aragon, de Catalogne, du royaume de Valence, d’Andalousie et Estrémadoure étant constamment parcourus par des troupes. Après la guerre, ces territoires sont la résidence ordinaire de troupes nombreuses. Or, d’après Rafael Torres Sánchez, c’est cette situation qui permet de comprendre l’effort déployé pour assurer aux troupes une subsistance qui ne souffre pas d’interruption, et donc faire en sorte que la dépense soit régulière et soit effectuée là où elle doit l’être, qu’elle bénéficie à ceux qui en sont les destinataires désignés par le roi, etc. On ne saurait en effet prendre le risque de voir les troupes vivre sur le pays. D’où l’accent mis au XVIIIe siècle sur l’organisation de la dépense. Une telle explication a le mérite de rendre compte du fait que, même lorsque la paix se prolonge ou que les affrontements guerriers se déplacent à nouveau hors du territoire péninsulaire, l’effort réformateur demeure constant (puisque les troupes sont toujours là). De fait, pendant les années 1720 par exemple, les contemporains expliquent que malgré quelques mois de paix, la dépense militaire n’a guère diminué (Anne Dubet). Une telle explication pourrait s’appliquer à la France de Louis XIV, puisque le rythme des guerres s’est accéléré et qu’elles affectent une grande partie du territoire : ainsi, la bonne marche du financement des quartiers d’hiver fait l’objet de l’attention constante de Le Tellier au début du règne. Cela expliquerait aussi que les changements décrits se soient d’abord produits en France et plus tard en Espagne.

    31Enfin, ce n’est pas seulement l’urgence de l’entretien de troupes, mais aussi la dette générée par la guerre qui contraint à la réforme. C’est aussi une des raisons pour lesquelles l’effort réformateur se poursuit après la signature de la paix. Ainsi, la seconde moitié des années 1710 est féconde en réformes, tant en France qu’en Espagne32. En France, des efforts sont faits pour annuler une partie de la dette (chambre de justice) et pour trouver d’autres façons d’organiser le crédit, des frères Paris qui prétendent s’en passer au crédit des receveurs généraux sur lequel compte Le Peletier, en passant par le Système de Law (Joël Félix). En Espagne, la solution qui consistait à consolider périodiquement la dette flottante en donnant des titres de rentes (juros) aux banquiers ou en recourant à la dette consolidée des villes (censos) ayant épuisé ses possibilités, l’essentiel du crédit passera désormais par les avances des fermiers et des munitionnaires, rémunérées sous forme d’intérêts, de changes et de frais de voiturage, tandis que la quasi totalité des juros est peu à peu annulée. De là vient la nécessité d’établir des relations durables avec des maisons d’affaires assez solides pour attendre leur remboursement, tout en les rendant solidaires de la bonne santé des finances royales, et de les rassurer en les mettant en relation avec le nouveau Trésorier Général, supposé soutenir le crédit du roi. Cette solution fonctionnera tant que les gens d’affaires accorderont assez de crédit à la monarchie pour escompter un remboursement. Or, les retards s’accumulent, même en temps de paix, et l’effort fait pour rembourser cette dette flottante n’est pas assez soutenu pour créer un climat de confiance33.

    32En Espagne, la guerre a enfin une incidence sur l’orientation des réformes. Les solutions adoptées pour le contrôle de la dépense militaire qui ont fonctionné pendant la Guerre de Succession, notamment lors de la reconquête des territoires de la Couronne d’Aragon, sont étendues à l’ensemble des finances royales, s’appliquant à toutes les dépenses politiquement importantes (maisons royales, bureaux, Conseils et autres tribunaux). Rafael Torres Sánchez indique qu’il aurait pu en être autrement si l’on s’en tenait aux seules possibilités institutionnelles et techniques existantes. Ce qui est déterminant, c’est la capacité du ministre à assurer un contrôle quasi instantané sur les intendants et les trésoriers d’armées, par le biais du Trésorier Général, et la conviction que la vocation première de l’État est la guerre, encore sous Charles III34. Il ne semble pas que ce soit le cas en France, où les efforts des frères Paris pour imposer une méthode uniforme de contrôle comptable aux Trésoriers de l’Extraordinaire des Guerres et aux autres comptables (1724) ont fait long feu35. Les Trésoriers de l’Extraordinaire des Guerres ne sont pas le cœur du système financier. Cela tient sans doute au fait que les ministres ont parié sur le crédit des grosses fermes et des receveurs généraux, mais encore faudrait-il comprendre pourquoi.

    La période post-napoléonienne : une rupture ?

    33Plusieurs éléments invitent dans un premier temps à répondre positivement à une telle question. La période révolutionnaire et impériale en France, la guerre d’Indépendance puis la lente mise en place de l’État libéral en Espagne marquent un changement évident dans la nature et la légitimité de l’État, mais aussi une rupture en termes de personnel politique et financier.

    34Il existe tout d’abord un renouvellement très important des principaux groupes et familles de financiers partenaires de l’État. Certains disparaissent ou s’étiolent, d’autres émergent. En France, le cas des Seillière fournissant l’habillement des troupes36 ou celui d’Ardoin (Sébastien Kott) constituent à cet égard des cas d’école. Le phénomène est renforcé par l’installation à Paris de la banque rhénane qui participe ainsi à l’émergence de ce l’on désigne désormais sous le nom de « haute banque ». En Espagne, la rupture est radicale : on ne retrouve aucun des groupes d’Ancien Régime parmi les partenaires privilégiés de l’État. Comme en France, les familles et groupes nouveaux ont souvent bénéficié de contrats juteux avec l’armée37. Par ailleurs, il semble que l’on voie dans ce pays la fin du processus d’intégration des hommes d’affaires dans la fonction publique, même si des banquiers continuent à devenir ministres ou hommes politiques (Jean-Philippe Luis).

    35Les liens trop étroits entre la haute administration et les gens d’affaires sont désormais dénoncés comme de la collusion. Le changement est moins de l’ordre de la réalité – profiter des relations étroites avec l’État pour s’enrichir reste une motivation importante des milieux d’affaires –, que de la perception par l’opinion. On qualifie désormais de fraude des pratiques qui jusqu’alors étaient tolérées38. Cette sensibilité nouvelle renvoie à la lente émergence d’une séparation des sphères publiques et privées. En France, cette séparation est entérinée par les institutions et par le code civil. Il n’en est rien en Espagne jusqu’à la fin des années 1830, malgré les brèves séquences constitutionnelles. Toutefois, cette nouvelle perception n’en progresse pas moins, y compris dans le cadre du maintien de l’absolutisme entre 1814 et 1834 (Jean-Philippe Luis).

    36Le crédit à la monarchie connaît lui aussi un tournant majeur. Dès le milieu du XVIIIe siècle, les modalités ordinaires d’obtention du crédit montrent leurs limites devant les besoins croissants des États. En France, le système mis en place par Le Peletier qui établit de fait le crédit des receveurs généraux entre en crise dans les années 1750. Non pas parce qu’il ne marche pas, mais parce que ce système ne parvient pas à procurer les revenus dont le gouvernement a besoin et que son efficacité dépend en partie de sa capacité à taxer équitablement la fortune. Enfin, la dette qu’il constitue n’est pas à long terme mais à court terme ce qui risque, à tout moment, de placer les financiers dans la position de ne pouvoir faire face à leurs engagements et donc contraint l’État à intervenir pour stopper les paiements comme avec Silhouette ou Terray (Joël Felix). En Espagne, les modalités d’appel au crédit mises en place au XVIIIe siècle conduisent à l’impasse. Lorsqu’éclate la guerre contre l’Angleterre, la création d’un système nouveau proche d’une dette nationale, les vales reales, n’est pas un choix, mais bien la seule alternative existante. L’échec de cette solution est en grande partie liée au refus ou à l’incapacité de l’État à créer, avant même l’émission des vales reales, un climat de confiance et de sécurité. Comme l’a écrit Rafael Torres Sánchez, l’État a diffusé un sentiment d’insécurité et une crainte de l’arbitraire parmi les investisseurs potentiels39. La période post-napoléonienne modifie profondément le paysage en plaçant les bourses, là où elles existent, c’est-à-dire en d’Europe du Nord-Ouest, au premier plan des opérations de crédit public. L’emprunt 5 % lancé en France pour financer les indemnités de guerre est un vrai succès public. En Espagne, les potentialités d’investissement public sont infiniment plus réduites. L’appauvrissement du pays et l’absence de confiance en l’État conduisent à privilégier le crédit extérieur sous la forme d’emprunts d’État dans les bourses de Londres, Paris, Amsterdam ou Anvers (Jean-Philippe Luis). Les banquiers sont les intermédiaires et les bénéficiaires de telles opérations, mais ces dernières contribuent à introduire un nouvel acteur majeur dans les relations entre État et financiers : l’opinion publique qui s’exprime au travers de la presse ou des parlements quand ils existent. L’appel au public pour le crédit favorise l’essor de la presse, y compris dans les régimes autoritaires où les informations économiques et boursières sont publiées de manière privilégiée.

    37Les ruptures majeures que nous pointons ici ne doivent pas masquer des éléments de continuité. La question de la régie directe ou indirecte était au cœur des débats au XVIIIe siècle, sans jamais être vraiment tranchée. En France, à la fin de l’Ancien Régime, les tentatives et échecs de Necker et d’Ormesson de supprimer les receveurs généraux des finances et la ferme le prouvent (Joël Félix). En Espagne, les lendemains de la guerre d’Indépendance voient le retour à la régie indirecte et à l’affermage en grande partie à cause de l’effondrement des ressources de l’État (Jean-Philippe Luis). La guerre comme moteur des réformes est une autre continuité avec la période antérieure. L’exemple étudié ici par Sébastien Kott l’illustre de manière particulièrement pertinente. Le financement de l’expédition de 1823 en Espagne conduit à introduire les mécanismes du contrôle parlementaire dans un nouveau système financier de nature juridico-comptable progressivement bâti depuis 1814. En Espagne, la nécessité d’être doté d’une armée fidèle capable de protéger l’absolutisme contre les menées libérales est la motivation principale des réformes de López Ballesteros qui mènent à la constitution des premiers véritables budgets. Il est frappant de constater que ces réformes imposées par les circonstances sont pensées comme techniques par leurs promoteurs, alors qu’elles étaient porteuses d’un contenu éminemment politique. En Espagne avant 1808, l’échec des vales reales avait déjà contraint Charles IV (1788-1808) à procéder à une première vente des biens du clergé, sapant par là même un des fondements de l’Ancien Régime. Trente ans plus tard, les réformes de López Ballesteros conduisent à l’émergence d’un groupe absolutiste de technocrates qui s’oppose de plus en plus aux partisans de la contre-révolution et se place en situation d’envisager un rapprochement avec les modérés du libéralisme40. En France, le légitimiste Audiffret n’est pas conscient du fait qu’il donne au parlement un contrôle sur la gestion des deniers publics qui contribue à renforcer les partisans d’une lecture parlementariste de la Charte (Sébastien Kott).

    38On le voit, ce livre apporte plus d’interrogations que d’affirmations. Il montre que les relations entre États et financiers sont au cœur des constructions politiques et sociales dans les sociétés anciennes qui nous intéressent ici comme dans nos sociétés contemporaines, mais surtout, il invite à approfondir la réflexion dans un domaine de recherche en plein renouvellement. Il repose sur la conviction que le comparatisme est un outil méthodologique particulièrement pertinent pour appréhender chacune des situations nationales et pour faire émerger des facettes de la question qui seraient restées invisibles en s’enfermant dans un territoire unique à condition de respecter deux conditions. D’une part, il est indispensable d’intégrer les représentations des acteurs à l’analyse et souhaitable de mener des recherches en histoire croisée quand nos objets s’y prêtent. D’autre part, pour éviter les écueils de l’anachronisme et du contresens, c’est-à-dire pour pouvoir prétendre ne comparer que ce qui est comparable, la comparaison gagnerait à être exercée collectivement par des équipes réunissant des chercheurs spécialistes d’aires et géographiques différentes. à cet égard, ce livre est un point de départ.

    Notes de bas de page

    1 Alejandro de Vega, « Instrucción general que explica el origen de la Real Hacienda y el estado que actualmente tiene útil y conveniente al ministro que se encargue de su manejo con algunas noticias curiosas que pueden conducir a su mejor acierto y conducta », AHN, E, libro 904, fol. 5 vo-6 ro. Citation traduite par nous.

    2 Monnier, 1997. Les références bibliographiques complètes se trouvent en fin d’ouvrage.

    3 Descimon, 1993.

    4 Morelli, 2004, p. 779.

    5 Selon Dessert, 1984, p. 78-79.

    6 Les exemples sont nombreux. En Espagne, c’est le cas de plusieurs Secrétaires d’État aux Finances au XVIIIe siècle et des Facteurs génois au XVIIe siècle qu’analyse ici Carlos Álvarez Nogal. En France, on pourrait se contenter de mentionner les frères Paris.

    7 Les recherches menées sur les finances depuis le dernier quart du XXe siècle ont abondé dans ce sens, en relation étroite avec une lecture plus « anthropologique » de l’histoire de l’État. Pour la monarchie espagnole, on peut consulter : Dubet coord. : 2008, ainsi que sa bibliographie. Pour les finances de la France, on trouvera de bonnes synthèses et une bibliographie à jour dans les publications collectives du Comité pour l’Histoire Économique et Financière de la France, notamment L’administration des finances sous l’Ancien Régime, Paris, CHEFF, 1997 ; Bayard (dir.), 2004 ; Andreau, Béaur et Grenier (dir.), 2006 ; Legay (éd.) : 2007 ; Legay, 2011.

    8 En novembre 1700, Philippe, duc d’Anjou, petit-fils de Louis XIV, succède à Charles II de Habsbourg à défaut d’héritier direct.

    9 Plusieurs aspects de cette histoire croisée sont abordés dans Dubet et Ruiz Ibáñez (dir.), 2010.

    10 Voir la note 6.

    11 De fait, il est licite que les responsables d’une caisse royale fassent des affaires avec les deniers du roi, pour autant qu’ils ne mettent pas en danger la politique de dépense de ce dernier et qu’ils ne passent pas de la rétention de fonds au péculat. Sur la fraude et ses dérivés et sur les méthodes de contrôle comptable, on peut consulter : Legay (dir.), 2010 ; Dubet et Legay (dir.), 2011.

    12 Sur ce point, Descimon, Schaub et Vincent, 1997 ; López Cordón Cortezo, 2000 ; Dedieu, 2000 et 2001.

    13 Castro, 2004 ; Dubet, 2009, chap. 7.

    14 Dubet, notice « Trésorerie Générale. Espagne » dans Legay (dir.), 2010.

    15 Voir les références dans la bibliographie.

    16 Torres Sánchez, 2002b.

    17 Autrefois initiée par Daniel Dessert (1984 et 2000).

    18 Azimi, 1987 ; Lutun : notice « Commis » dans Legay (dir.), 2010 ; Legay : notice « Ferme générale » dans Legay (dir.), 2010.

    19 Marie-Laure Legay souligne les limites de ce contrôle de la dépense pour la France, surtout à partir du moment où les réformes des Paris sont abandonnées (Legay, 2010).

    20 Delgado Barrado, 2007.

    21 Castro, 2004.

    22 Francisco Andújar Castillo et María del Mar Felices de la Fuente ont mis au jour l’importance de la vénalité, dont les financiers ont beaucoup profité (Felices de la Fuente, 2010. Andújar Castillo, 2008).

    23 Durand, 1996.

    24 Guerrero et Imízcoz, 2004, p. 218.

    25 Le marquis de Campoflorido (1721-février 1724), Mateo Pablo Díaz Lavandero, marquis de Torrenueva (novembre 1736-mars 1739), Juan Bautista de Iturralde Gamio, marquis de Murillo (mars 1739-janvier 1740), le marquis d’Esquilache (décembre 1759-avril 1766). Dates consultées dans la base FICHOZ (Dedieu, 2005). Sur le parcours d’Iturralde, voir Guerrero et Imízcoz, 2004, p. 197, 221-226. Sur l’action au ministère d’Iturralde et Torrenueva, voir Delgado Barrado, 2007, passim. Sur le passé de munitionnaire d’Esquilache : Torres Sánchez, 2010b.

    26 Comme José del Campillo, mars 1741-avril 1743 (FICHOZ).

    27 Mercier, 2007. Bayard, Félix et Hamon, 2000.

    28 Touzery, 1994.

    29 Mercier, 2007.

    30 López Cordón Cortezo, op. cit.

    31 Ils sont examinés dans Dubet et Ruiz Ibáñez, 2010.

    32 Mais aussi dans les états du Duc de Savoie ou de la maison d’Autriche, qui adoptent eux aussi des réformes drastiques du contrôle comptable entre 1713 et 1717, ce qui oblige à sortir du schéma de l’importation en Espagne d’un modèle français (Symcox, 2008 ; Legay, 2010).

    33 Torres Sánchez, 2008c.

    34 Sur ce dernier point, la réflexion ébauchée dans le texte de Rafael Torres Sánchez est prolongée dans Torres Sánchez, sous presse.

    35 Legay, 2010.

    36 Dartevelle, 1999.

    37 Luis, 2011.

    38 Dubet, notice « Fraude » dans Legay (dir.), 2010.

    39 Torres Sánchez, 2008c.

    40 Luis, 2002.

    Auteurs

    Anne Dubet

    Professeur, Université Blaise Pascal/Centre d’Histoire « Espaces et Cultures ».

    Jean-Philippe Luis

    Professeur, Université Blaise Pascal/Centre d’Histoire « Espaces et Cultures ».

    Précédent Suivant
    Table des matières

    Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

    Voir plus de livres
    Paysans des Alpes

    Paysans des Alpes

    Les communautés montagnardes au Moyen Âge

    Nicolas Carrier et Fabrice Mouthon

    2010

    Pérégrin d’Opole

    Pérégrin d’Opole

    Un prédicateur dominicain à l'apogée de la chrétienté médiévale

    Hervé Martin

    2008

    Prêtres de Bretagne au xixe siècle

    Prêtres de Bretagne au xixe siècle

    Samuel Gicquel

    2008

    Un constructeur de la France du xxe siècle

    Un constructeur de la France du xxe siècle

    La Société Auxiliaire d'Entreprises (SAE) et la naissance de la grande entreprise française de bâtiment (1924-1974)

    Pierre Jambard

    2008

    Ouvriers bretons

    Ouvriers bretons

    Conflits d'usines, conflits identitaires en Bretagne dans les années 1968

    Vincent Porhel

    2008

    L'intrusion balnéaire

    L'intrusion balnéaire

    Les populations littorales bretonnes et vendéennes face au tourisme (1800-1945)

    Johan Vincent

    2008

    L'individu dans la famille à Rome au ive siècle

    L'individu dans la famille à Rome au ive siècle

    D'après l'œuvre d'Ambroise de Milan

    Dominique Lhuillier-Martinetti

    2008

    L'éveil politique de la Savoie

    L'éveil politique de la Savoie

    Conflits ordinaires et rivalités nouvelles (1848-1853)

    Sylvain Milbach

    2008

    L'évangélisation des Indiens du Mexique

    L'évangélisation des Indiens du Mexique

    Impact et réalité de la conquête spirituelle (xvie siècle)

    Éric Roulet

    2008

    L'étranger en Bretagne au Moyen Âge

    L'étranger en Bretagne au Moyen Âge

    Présence, attitudes, perceptions

    Laurence Moal

    2008

    Les saints bretons entre légendes et histoire

    Les saints bretons entre légendes et histoire

    Le glaive à deux tranchants

    Bernard Merdrignac

    2008

    Les miroirs du silence

    Les miroirs du silence

    L'éducation des jeunes sourds dans l'Ouest, 1800-1934

    Patrick Bourgalais

    2008

    Voir plus de livres
    1 / 12
    Paysans des Alpes

    Paysans des Alpes

    Les communautés montagnardes au Moyen Âge

    Nicolas Carrier et Fabrice Mouthon

    2010

    Pérégrin d’Opole

    Pérégrin d’Opole

    Un prédicateur dominicain à l'apogée de la chrétienté médiévale

    Hervé Martin

    2008

    Prêtres de Bretagne au xixe siècle

    Prêtres de Bretagne au xixe siècle

    Samuel Gicquel

    2008

    Un constructeur de la France du xxe siècle

    Un constructeur de la France du xxe siècle

    La Société Auxiliaire d'Entreprises (SAE) et la naissance de la grande entreprise française de bâtiment (1924-1974)

    Pierre Jambard

    2008

    Ouvriers bretons

    Ouvriers bretons

    Conflits d'usines, conflits identitaires en Bretagne dans les années 1968

    Vincent Porhel

    2008

    L'intrusion balnéaire

    L'intrusion balnéaire

    Les populations littorales bretonnes et vendéennes face au tourisme (1800-1945)

    Johan Vincent

    2008

    L'individu dans la famille à Rome au ive siècle

    L'individu dans la famille à Rome au ive siècle

    D'après l'œuvre d'Ambroise de Milan

    Dominique Lhuillier-Martinetti

    2008

    L'éveil politique de la Savoie

    L'éveil politique de la Savoie

    Conflits ordinaires et rivalités nouvelles (1848-1853)

    Sylvain Milbach

    2008

    L'évangélisation des Indiens du Mexique

    L'évangélisation des Indiens du Mexique

    Impact et réalité de la conquête spirituelle (xvie siècle)

    Éric Roulet

    2008

    L'étranger en Bretagne au Moyen Âge

    L'étranger en Bretagne au Moyen Âge

    Présence, attitudes, perceptions

    Laurence Moal

    2008

    Les saints bretons entre légendes et histoire

    Les saints bretons entre légendes et histoire

    Le glaive à deux tranchants

    Bernard Merdrignac

    2008

    Les miroirs du silence

    Les miroirs du silence

    L'éducation des jeunes sourds dans l'Ouest, 1800-1934

    Patrick Bourgalais

    2008

    Voir plus de chapitres

    Expertise et gouvernement des finances dans la monarchie espagnole au xviiie siècle

    Anne Dubet

    Fernando Verdes Montenegro vs Nicolás de Hinojosa, ou la recherche du parfait ministre des finances royales dans l’Espagne de Philippe V

    Anne Dubet

    La Trésorerie Générale d’Espagne au XVIIIe siècle : un contrôle général des finances royales

    Anne Dubet

    Avant-propos

    Anne Dubet et Marie-Laure Legay

    Avant-propos

    Anne Dubet

    La dette publique et la reconfiguration des relations entre les financiers et l’État durant la dernière décennie de l’Ancien Régime espagnol (1823-1834)

    Jean-Philippe Luis

    L’échec de la Contre-Révolution au pouvoir : l’Espagne de 1814 à 1833

    Jean-Philippe Luis

    Violences politiques et conciliations en Espagne (1808-1868)

    Jean-Philippe Luis

    Conclusion « Le temps des Restaurations »

    Jean-Claude Caron et Jean-Philippe Luis

    Introduction

    Jean-Claude Caron et Jean-Philippe Luis

    Voir plus de chapitres
    1 / 10

    Expertise et gouvernement des finances dans la monarchie espagnole au xviiie siècle

    Anne Dubet

    Fernando Verdes Montenegro vs Nicolás de Hinojosa, ou la recherche du parfait ministre des finances royales dans l’Espagne de Philippe V

    Anne Dubet

    La Trésorerie Générale d’Espagne au XVIIIe siècle : un contrôle général des finances royales

    Anne Dubet

    Avant-propos

    Anne Dubet et Marie-Laure Legay

    Avant-propos

    Anne Dubet

    La dette publique et la reconfiguration des relations entre les financiers et l’État durant la dernière décennie de l’Ancien Régime espagnol (1823-1834)

    Jean-Philippe Luis

    L’échec de la Contre-Révolution au pouvoir : l’Espagne de 1814 à 1833

    Jean-Philippe Luis

    Violences politiques et conciliations en Espagne (1808-1868)

    Jean-Philippe Luis

    Conclusion « Le temps des Restaurations »

    Jean-Claude Caron et Jean-Philippe Luis

    Introduction

    Jean-Claude Caron et Jean-Philippe Luis

    Accès ouvert

    Accès ouvert freemium

    ePub

    PDF

    PDF du chapitre

    Suggérer l’acquisition à votre bibliothèque

    Acheter

    Édition imprimée

    Presses universitaires de Rennes
    • amazon.fr
    • decitre.fr
    • mollat.com
    • leslibraires.fr
    • placedeslibraires.fr
    ePub / PDF

    1 Alejandro de Vega, « Instrucción general que explica el origen de la Real Hacienda y el estado que actualmente tiene útil y conveniente al ministro que se encargue de su manejo con algunas noticias curiosas que pueden conducir a su mejor acierto y conducta », AHN, E, libro 904, fol. 5 vo-6 ro. Citation traduite par nous.

    2 Monnier, 1997. Les références bibliographiques complètes se trouvent en fin d’ouvrage.

    3 Descimon, 1993.

    4 Morelli, 2004, p. 779.

    5 Selon Dessert, 1984, p. 78-79.

    6 Les exemples sont nombreux. En Espagne, c’est le cas de plusieurs Secrétaires d’État aux Finances au XVIIIe siècle et des Facteurs génois au XVIIe siècle qu’analyse ici Carlos Álvarez Nogal. En France, on pourrait se contenter de mentionner les frères Paris.

    7 Les recherches menées sur les finances depuis le dernier quart du XXe siècle ont abondé dans ce sens, en relation étroite avec une lecture plus « anthropologique » de l’histoire de l’État. Pour la monarchie espagnole, on peut consulter : Dubet coord. : 2008, ainsi que sa bibliographie. Pour les finances de la France, on trouvera de bonnes synthèses et une bibliographie à jour dans les publications collectives du Comité pour l’Histoire Économique et Financière de la France, notamment L’administration des finances sous l’Ancien Régime, Paris, CHEFF, 1997 ; Bayard (dir.), 2004 ; Andreau, Béaur et Grenier (dir.), 2006 ; Legay (éd.) : 2007 ; Legay, 2011.

    8 En novembre 1700, Philippe, duc d’Anjou, petit-fils de Louis XIV, succède à Charles II de Habsbourg à défaut d’héritier direct.

    9 Plusieurs aspects de cette histoire croisée sont abordés dans Dubet et Ruiz Ibáñez (dir.), 2010.

    10 Voir la note 6.

    11 De fait, il est licite que les responsables d’une caisse royale fassent des affaires avec les deniers du roi, pour autant qu’ils ne mettent pas en danger la politique de dépense de ce dernier et qu’ils ne passent pas de la rétention de fonds au péculat. Sur la fraude et ses dérivés et sur les méthodes de contrôle comptable, on peut consulter : Legay (dir.), 2010 ; Dubet et Legay (dir.), 2011.

    12 Sur ce point, Descimon, Schaub et Vincent, 1997 ; López Cordón Cortezo, 2000 ; Dedieu, 2000 et 2001.

    13 Castro, 2004 ; Dubet, 2009, chap. 7.

    14 Dubet, notice « Trésorerie Générale. Espagne » dans Legay (dir.), 2010.

    15 Voir les références dans la bibliographie.

    16 Torres Sánchez, 2002b.

    17 Autrefois initiée par Daniel Dessert (1984 et 2000).

    18 Azimi, 1987 ; Lutun : notice « Commis » dans Legay (dir.), 2010 ; Legay : notice « Ferme générale » dans Legay (dir.), 2010.

    19 Marie-Laure Legay souligne les limites de ce contrôle de la dépense pour la France, surtout à partir du moment où les réformes des Paris sont abandonnées (Legay, 2010).

    20 Delgado Barrado, 2007.

    21 Castro, 2004.

    22 Francisco Andújar Castillo et María del Mar Felices de la Fuente ont mis au jour l’importance de la vénalité, dont les financiers ont beaucoup profité (Felices de la Fuente, 2010. Andújar Castillo, 2008).

    23 Durand, 1996.

    24 Guerrero et Imízcoz, 2004, p. 218.

    25 Le marquis de Campoflorido (1721-février 1724), Mateo Pablo Díaz Lavandero, marquis de Torrenueva (novembre 1736-mars 1739), Juan Bautista de Iturralde Gamio, marquis de Murillo (mars 1739-janvier 1740), le marquis d’Esquilache (décembre 1759-avril 1766). Dates consultées dans la base FICHOZ (Dedieu, 2005). Sur le parcours d’Iturralde, voir Guerrero et Imízcoz, 2004, p. 197, 221-226. Sur l’action au ministère d’Iturralde et Torrenueva, voir Delgado Barrado, 2007, passim. Sur le passé de munitionnaire d’Esquilache : Torres Sánchez, 2010b.

    26 Comme José del Campillo, mars 1741-avril 1743 (FICHOZ).

    27 Mercier, 2007. Bayard, Félix et Hamon, 2000.

    28 Touzery, 1994.

    29 Mercier, 2007.

    30 López Cordón Cortezo, op. cit.

    31 Ils sont examinés dans Dubet et Ruiz Ibáñez, 2010.

    32 Mais aussi dans les états du Duc de Savoie ou de la maison d’Autriche, qui adoptent eux aussi des réformes drastiques du contrôle comptable entre 1713 et 1717, ce qui oblige à sortir du schéma de l’importation en Espagne d’un modèle français (Symcox, 2008 ; Legay, 2010).

    33 Torres Sánchez, 2008c.

    34 Sur ce dernier point, la réflexion ébauchée dans le texte de Rafael Torres Sánchez est prolongée dans Torres Sánchez, sous presse.

    35 Legay, 2010.

    36 Dartevelle, 1999.

    37 Luis, 2011.

    38 Dubet, notice « Fraude » dans Legay (dir.), 2010.

    39 Torres Sánchez, 2008c.

    40 Luis, 2002.

    Les financiers et la construction de l'État

    X Facebook Email

    Les financiers et la construction de l'État

    Ce livre est cité par

    • (2014) Histoire de l'argent à l'époque moderne. DOI: 10.3917/arco.legay.2014.01.0203
    • Lazhar Gharbi, Mohamed. (2015) Mahmoud Ben Ayyed. Méditerranée. DOI: 10.4000/mediterranee.7641
    • Baubeau, Patrice. (2018) Les inégalités, entre bonne et mauvaise finance. Revue d'économie financière, N° 128. DOI: 10.3917/ecofi.128.0091

    Les financiers et la construction de l'État

    Ce livre est diffusé en accès ouvert freemium. L’accès à la lecture en ligne est disponible. L’accès aux versions PDF et ePub est réservé aux bibliothèques l’ayant acquis. Vous pouvez vous connecter à votre bibliothèque à l’adresse suivante : https://freemium.openedition.org/oebooks

    Acheter ce livre aux formats PDF et ePub

    Si vous avez des questions, vous pouvez nous écrire à access[at]openedition.org

    Les financiers et la construction de l'État

    Vérifiez si votre bibliothèque a déjà acquis ce livre : authentifiez-vous à OpenEdition Freemium for Books.

    Vous pouvez suggérer à votre bibliothèque d’acquérir un ou plusieurs livres publiés sur OpenEdition Books. N’hésitez pas à lui indiquer nos coordonnées : access[at]openedition.org

    Vous pouvez également nous indiquer, à l’aide du formulaire suivant, les coordonnées de votre bibliothèque afin que nous la contactions pour lui suggérer l’achat de ce livre. Les champs suivis de (*) sont obligatoires.

    Veuillez, s’il vous plaît, remplir tous les champs.

    La syntaxe de l’email est incorrecte.

    Référence numérique du chapitre

    Format

    Dubet, A., & Luis, J.-P. (2011). Introduction. Les rois et leurs financiers du XVIIe siècle au milieu du XIXe siècle : les chemins complexes d’une relation nécessaire. In A. Dubet & J.-P. Luis (éds.), Les financiers et la construction de l’État (1‑). Presses universitaires de Rennes. https://doi.org/10.4000/books.pur.124329
    Dubet, Anne, et Jean-Philippe Luis. « Introduction. Les rois et leurs financiers du XVIIe siècle au milieu du XIXe siècle : les chemins complexes d’une relation nécessaire ». In Les financiers et la construction de l’État, édité par Anne Dubet et Jean-Philippe Luis. Rennes: Presses universitaires de Rennes, 2011. https://doi.org/10.4000/books.pur.124329.
    Dubet, Anne, et Jean-Philippe Luis. « Introduction. Les rois et leurs financiers du XVIIe siècle au milieu du XIXe siècle : les chemins complexes d’une relation nécessaire ». Les financiers et la construction de l’État, édité par Anne Dubet et Jean-Philippe Luis, Presses universitaires de Rennes, 2011, https://doi.org/10.4000/books.pur.124329.

    Référence numérique du livre

    Format

    Dubet, A., & Luis, J.-P. (éds.). (2011). Les financiers et la construction de l’État (1‑). Presses universitaires de Rennes. https://doi.org/10.4000/books.pur.124311
    Dubet, Anne, et Jean-Philippe Luis, éd. Les financiers et la construction de l’État. Rennes: Presses universitaires de Rennes, 2011. https://doi.org/10.4000/books.pur.124311.
    Dubet, Anne, et Jean-Philippe Luis, éditeurs. Les financiers et la construction de l’État. Presses universitaires de Rennes, 2011, https://doi.org/10.4000/books.pur.124311.
    Compatible avec Zotero Zotero

    1 / 3

    Presses universitaires de Rennes

    Presses universitaires de Rennes

    • Mentions légales
    • Plan du site
    • Se connecter

    Suivez-nous

    • Flux RSS

    URL : http://www.pur-editions.fr

    Email : pur@univ-rennes2.fr

    Adresse :

    2, avenue Gaston Berger

    CS 24307

    F-35044

    Rennes

    France

    OpenEdition
    • Candidater à OpenEdition Books
    • Connaître le programme OpenEdition Freemium
    • Commander des livres
    • S’abonner à la lettre d’OpenEdition
    • CGU d’OpenEdition Books
    • Accessibilité : partiellement conforme
    • Données personnelles
    • Gestion des cookies
    • Système de signalement