1Au temps du RPF, créé en avril 1947, le général de Gaulle a parcouru la plupart des départements de l’hexagone, voulant établir et maintenir un contact avec l’âme profonde du pays. À partir de 1947, le Général se conduit en chef d’un parti et quand il se déplace pour des réunions ce sont surtout des visites privées chez des particuliers adhérents ou sympathisants où étaient invités les militants du RPF. Suite à la décision du Conseil des ministres du 2 avril 1947, les réunions politiques tenues par le général de Gaulle revêtent un caractère privé qui exclut honneurs militaires et retransmissions radiophoniques1. Après la création du RPF, le général de Gaulle se rend dans les départements de l’actuelle région Champagne-Ardenne, pour la première fois, en décembre 19492. Nous avons recensé dix voyages entre décembre 1949 et juin 1951, en dix-huit mois3. Dix étapes, si on considère les arrêts dans plusieurs départements, quatre voyages si l’on considère les déplacements avec un circuit sur plusieurs départements4. La Champagne et le département des Ardennes5 ont été moins parcourus et plus rapidement que d’autres régions. En comparaison, l’Alsace et la Lorraine ont été plus visitées. Les séjours sont toujours brefs. Les plus courts durent quelques heures, les plus longs durent deux ou trois jours. C’est l’occasion pour lui de prendre directement contact avec les élus, les cadres et les militants du Rassemblement, mais aussi la population et de prononcer de nombreux discours pour préciser les objectifs fondamentaux du RPF.

2Quel est l’objectif de ces visites ? Comment ces voyages sont-ils organisés ? Quelles relations le Général entretient-il avec cet espace géographique dans lequel il a séjourné ou combattu, espace qu’il a souvent traversé ? Quand il prononce un discours, quels sont les thèmes abordés ?

Dix visites entre décembre 1949 et juin 1951

3Nous avons recensé dix visites dans ces départements6.

• Trois déplacements dans les Ardennes. Le 5 décembre 1949, au château de Septfontaines, le Général rend une visite privée aux « Compagnons7 » au retour de son séjour dans la Marne le 4 décembre. Il reçoit quelques militants de la délégation des Ardennes (aucun compte rendu dans la presse locale). Le 16 avril 1951, il effectue un voyage privé avec une intervention publique sur le perron de la propriété d’un des Compagnons, avant les élections législatives. Le 11 juin 1951, à quelques jours du scrutin, le Général prononce un discours au foyer communal de Charleville à l’instigation du délégué départemental du RPF. Trois voyages dans l’Aube. Le 28 janvier 1950, une visite privée aux Compagnons à Fresnoy-le-Château, qui se déroule en deux temps : une réunion privée où seuls les cadres du département étaient invités et une réunion publique de tous les compagnons dans le parc du château. Le Général se déplace deux fois au printemps 1951 : un entretien privé avec les cadres du RPF du département le 17 avril 1951 à Saint-Parres-aux-Tertres et, dans le contexte de la campagne électorale, il prononce un discours public le 13 juin 1951 à Sainte-Savine.

• Deux voyages dans la Marne. Le 4 décembre 1949, à Dormans et Châlons-sur-Marne, le Général inaugure une rue du général Leclerc dans les deux communes et le 15 avril 1951, à Reims, avant l’échéance électorale de juin 1951.

• Deux voyages en Haute-Marne. Une visite privée le 28 janvier 1950 dans la commune de Marault (à 8 kilomètres de Chaumont) pour une réunion d’information des membres du RPF le matin8 et le 13 juin 1951 à Chaumont (contexte électoral)

4Par année on note : un séjour en décembre 1949 (Ardennes et Marne), un séjour en 1950 (Aube et Haute-Marne), deux séjours en 1951 (un en avril dans les Ardennes, la Marne et l’Aube, et un en juin 1951, dans les Ardennes, l’Aube et la Haute-Marne). Quand le Général effectue des voyages de plusieurs jours il s’agit de tournées, de circuits qui lui permettent de parcourir plusieurs départements en même temps. Au printemps 1951, dans le contexte des élections législatives du 17 juin, le Général parcourt les quatre départements. On peut parler de tournées électorales.

5Soit dix voyages en Champagne et dans les Ardennes entre décembre 1949 et juin 1951, dont deux déplacements au cours de l’année 1951 à quelques mois d’intervalle. Après les élections de 1951, le général de Gaulle ne se déplace plus dans cette région au temps du RPF.

6Par qui est-il reçu ? Le Général est invité et hébergé chez les compagnons du RPF, militants de la première heure, possédant des propriétés vastes capables de recevoir les adhérents du RPF. Dans les Ardennes, il séjourne dans sa belle-famille, au château de Sept-fontaines, propriété de son beau-père, Jean Vendroux. À Dormans, Châlons-sur-Marne et Sainte-Savine, il est reçu par les municipalités, mais celles-ci ne le logent pas. En Haute-Marne, il réside dans sa propriété de Colombey-les-deux-Eglises.

7Dans les Ardennes, il est accueilli dans la propriété de Jean Vendroux9, père de madame de Gaulle qui a été achetée en 1912. Il s’agit du château de Sept-fontaines situé à Fagnon à 8 kilomètres au sud-ouest de Mézières10. Il y reçoit les compagnons des Ardennes le 5 décembre 1949 de 9 h 30 à 11 h 30. Il est également accueilli par Georges Delebarre11, commerçant à Charleville, qui a toujours manifesté des sentiments patriotiques, adhérant de la première heure du RPF dans ce département. Ce dernier a mis à disposition gratuitement, pour la délégation ardennaise, un local où s’est établie la permanence RPF à Charleville. Il reçoit le Général et les compagnons des Ardennes, le 16 avril 1951, dans sa propriété de Bel Air, sur la route de Nouzonville. Dans cette propriété se trouvaient les dépôts de munitions de la Résistance pendant l’occupation allemande. Sur le perron, le Général s’adresse à l’assistance venue l’écouter. Le 11 juin 1951, à quelques jours du scrutin, il prononce un discours au foyer communal de Charleville entre 21 h 30 et 22 heures.

8Dans la Marne, il est accueilli, en 1949, par le maire RPF de Châlons-sur-Marne, Louis Laforest et en fin d’après-midi par Monsieur d’Halluin, propriétaire du château de Fagnières près de Châlons. En 1951, c’est Monsieur Renaudat, beau-frère de Pierre Clostermann12 qui le reçoit à Saint-Thierry près de Reims. Les cadres et militants du RPF sont invités à Fagnières et à Saint-Thierry.

9Dans l’Aube, il est reçu par Monsieur Desrousseaux de Médrano, ancien militaire, démobilisé fin 1939 pour raison de santé, patriote, qui n’a pas quitté sa commune de l’Aube pendant tout le temps de l’occupation et est resté en contact avec les milieux de la Résistance. Il est propriétaire d’un grand domaine et il peut recevoir le Général en janvier 1950. Charles Philippe13, paysan aubois, filleul du général Billotte14, homme animé de profonds sentiments nationaux, exploitant une petite ferme de 20 hectares – le domaine de Foicy – à Saint-Parres-aux-Tertres, à 3 km de Troyes, accueille le Général en avril 1951. En juin 1951, il est reçu à l’Hôtel de ville de Sainte-Savine où il prononce un discours de 18 heures à 18 h 30. Cette dernière intervention est fortement sollicitée par le délégué départemental du Rassemblement, le docteur Mahée.

10En Haute-Marne, le Général tient une réunion d’information en janvier 1950 au château de Marault qui appartient à Monsieur Seichepine, commerçant à la retraite, adhérent de la première heure au RPF. Le 13 juin 1951, il prononce un discours dans une salle municipale, la salle Damrémont, qui peut accueillir 3 000 à 3 500 personnes et qui est entourée de deux grandes cours qui peuvent recevoir plusieurs milliers de personnes ; une sonorisation est prévue15.

Les objectifs et fonctions de ces déplacements

11Peut-on établir une typologie de ces déplacements ? Nous avons recensé trois types de séjour.

• Les voyages commémoratifs qui, dans ce cas, sont sans connotation politique. Ces déplacements entretiennent l’image du chef de la France libre. À l’origine de la venue du Général, il y a une cérémonie en hommage à une personnalité ou une cérémonie commémorative d’un grand événement de la première ou de la seconde guerre mondiale. C’est le cas à Dormans et à Châlons-sur-Marne en 1949 où le Général vient inaugurer une rue du général Leclerc16. Ce déplacement est l’occasion d’une cérémonie patriotique rappelant l’esprit combattant et le souvenir de la Résistance. À cette occasion il dépose une gerbe en forme de croix de Lorraine au monument aux morts des deux communes. À Fresnoy-le-Château, dans l’Aube, en janvier 1950, il dépose une gerbe en forme de croix de Lorraine devant un modeste monument à la mémoire de trois résistants tués au Haut-Chêne. Lorsqu’il vient à Reims en avril 1951, il dépose une gerbe tricolore au cimetière de Cormicy17 à la mémoire de 18 000 soldats français morts en 1916-1917. Dans le discours qu’il prononce, il rappelle ce qui s’est passé sur les lieux des combats de son régiment de chars en 1940. Le Général dépose des gerbes en forme de croix de Lorraine devant les monuments aux morts quand il est invité par la municipalité18. Le Général s’est toujours conformé à une règle dans ses déplacements : ne se rendre aux monuments aux morts que s’il est reçu par la municipalité. Cela explique qu’il ne dépose aucune gerbe à Reims en avril 1951 malgré la demande des anciens combattants du département de la Marne.

• Les déplacements politiques. Avant les élections législatives de juin 1951, le Général se déplace dans le contexte d’une campagne électorale, et dans ce cas il prononce un discours (Reims en avril 1951, Chaumont, Sainte-Savine en juin 1951) car il y a un enjeu politique. Le RPF est un parti d’opposition. C’est la première fois que le Rassemblement se présente à des législatives. En avril 1951, dans l’Aube, le Général vient préparer les prochaines élections législatives et il évoque la question du choix des candidats19. En juin 1951, il prononce des discours dans des lieux publics : foyer communal de Charleville, Hôtel de ville de Sainte-Savine, salle municipale à Chaumont et n’importe qui peut venir l’écouter. C’est l’occasion pour lui de rencontrer les Français, de les connaître mieux et pour ces derniers de mieux appréhender ses idées politiques et son refus de la IV^e République.

• Il se déplace aussi, et le plus souvent, à titre privé pour rencontrer les « compagnons » du RPF. Ces rencontres se déroulent dans des propriétés privées et non dans des espaces publics. Seuls les invités sont reçus. L’objectif politique est présent officieusement. Le Général est souvent sollicité pour des manifestations de ce type. Quand il s’agit de visites privées aux compagnons, les réunions publiques et les discours sont exclus.

12Tous ces déplacements ont deux fonctions pour le RPF :

• propagande politique classique : la venue du Général et les discours qu’il prononce permettent de rallier les sympathisants ou les indécis qui étaient invités à cette occasion. Le compte rendu donne prétexte à publicité pour le RPF et ses idées sont écrites dans la presse locale. Il reçoit parfois des personnalités moins convaincues mais susceptibles d’être ralliées. À Fresnoy-le-Château, il reçoit l’évêque et il prend contact avec une délégation d’industriels et d’ouvriers aubois.

• un effet interne de galvanisation, d’affermissement, de récompense pour les membres locaux du RPF. Le général de Gaulle écoute les responsables lui donner un tableau du RPF et de la situation politique locale. Il répond à quelques questions et expose surtout ses idées. Sa venue confirme l’autorité des responsables, dissipe les doutes, malaises et dissensions, il répond aux attaques et clarifie les positions du RPF. Ce fut le but du voyage dans l’Aube en avril 1951, alors que le RPF aubois est dans une confusion politique. La simple annonce de la venue du général de Gaulle donne un élan au groupement aubois qui constate une augmentation des cotisations. Le déplacement de Reims est à la fois politique et commémoratif. Le Général prononce un discours, puis rend visite aux compagnons du RPF après avoir participé à un pèlerinage sur les lieux de combat de son régiment.

L’organisation

13L’organisation de tous ces déplacements est très précise. Nous avons retrouvé la documentation concernant la préparation de ces voyages qui se présentent tous pratiquement de la même façon. Ils sont organisés avec les dirigeants locaux du RPF qui fixent l’endroit où le Général va séjourner. Il réside chez un notable local dans un lieu calme, discret, hors de la ville. Les horaires, le trajet, les moyens de transport sont précisément indiqués, la sécurité est prévue. Lors des réunions privées ne sont conviés que ceux qui ont une invitation et dans ce cas le service d’ordre est strict. Pour les réunions publiques des affiches sont collées et des invitations envoyées (en juin 1951, pour Sainte-Savine, 40 000 invitations ont été distribuées et 3 500 affiches collées ; 12 000 invitations ont été envoyées pour son intervention à Chaumont, ce qui est considérable au vu de la population de ces communes).

14Quand il s’agit d’un déplacement commémoratif, la population est invitée à pavoiser largement (décoration des lieux, drapeaux). C’est le cas à Châlons, en 1949, où il y a un appel dans la presse le 2 décembre 1949 pour montrer la reconnaissance des châlonnais à la mémoire du général Leclerc. Il faut aussi noter la place des anciens résistants (FFL ou FFI) parmi les hôtes du Général. À Châlons, il s’entretient avec d’anciens déportés. À Reims, le Comité des Anciens combattants demande à la population de pavoiser les fenêtres sur le passage du Général « afin de rendre hommage à l’Homme qui nous a libérés et qui vient pour la première fois en voyage officiel à Reims20 ». Les reportages photographiques montrent que le Général se déplace en uniforme. Son aide de camp, le commandant de Bonneval21, l’accompagne.

15Quel est l’intérêt suscité par les voyages du général de Gaulle ? Qui se déplace ? Où y a-t-il une certaine indifférence ? Ce sont avant tout les membres, les sympathisants du RPF, les élus locaux du Rassemblement qui viennent l’entendre. Les différentes photos des manifestations publiques montrent une foule nombreuse. À Châlons, on remarque une affluence tout le long du parcours, au monument aux morts, devant la mairie et au moment de l’inauguration de la rue du général Leclerc22. En janvier 1950, dans l’Aube, environ 800 personnes de tous les milieux et de toutes les origines sont présentes pour la réunion publique. À Charleville en avril 1951, on note beaucoup de femmes venues l’écouter. Dans l’Aube, l’assistance est moins nombreuse en avril 1951 (environ 600 personnes) qu’en janvier 1950 ; on remarque une baisse de l’audience du RPF dans le département. À Reims, il y a, d’après la presse locale, entre 15 000 et 20 000 personnes23. C’est avant tout « l’homme du 18 juin » que l’on vient voir et écouter.

16Généralement on signale peu d’incidents lors de ces déplacements et il n’y a pas de manifestations hostiles. On mentionne parfois des difficultés d’organisation. À Châlons-sur-Marne, en 1949, on note une opposition de la SFIO, du PCF, la CGT rejoints par deux mouvements de résistance, le Front national et Libération nord. Ceux-ci organisent une contre-manifestation au théâtre municipal pour protester contre la venue du Général, pour démontrer que le RPF trompe le pays et que le Général est un « apprenti dictateur ». Les affiches annonçant les réunions où le Général intervient sont lacérées ou recouvertes (dans les Ardennes et à Chaumont en juin 195124).

Le contenu et les thèmes abordés dans les discours publics

17Le contenu des propos du Général lors des rencontres privées est très mal connu à la différence des discours publics. Ceux-ci sont très brefs : souvent trente minutes (45 minutes à Reims en 1951). On retrouve les thèmes habituels du RPF qui se regroupent autour de trois idées essentielles : la politique intérieure, l’économie et la politique extérieure. Le Général donne les grandes lignes de son programme.

18Dans le domaine de la politique intérieure, la réforme de l’État et des institutions constitue le premier objectif du RPF. Le Général observe l’immobilisme du système qu’il veut remplacer par un État fort. Il insiste sur la menace intérieure du PCF. En 1949, à Dormans le Général affirme qu’« il convient de nous rassembler par-dessus la France et de refaire l’État pour que la France soit conduite » et à Châlons, il dit qu’il faut « avoir à la tête de la France un État capable et digne de le conduire ». Il reprend les mêmes idées en 1950 : « Notre volonté est de redresser le pays : nous ne voulons que cela25 », « il faut refaire l’État en arrachant les pouvoirs publics à la discrétion des partis26 ». À Reims, il évoque « le séparatisme, les divisions intestines et l’impuissance des pouvoirs publics27 ». Il est pour une séparation des pouvoirs. À Saint-Parres-aux-Tertres, en avril 1951, il dit : « Nous nous présenterons au nom du Rassemblement, sans combinaison ni arrangement car nous voulons demeurer au-dessus des partis […], nous présenterons des listes uniquement RPF comportant des candidats RPF et n’ayant l’investiture que du RPF. » Partisan du scrutin majoritaire, il considérait les combinaisons des systèmes majoritaires et proportionnels comme un truquage. Il est donc opposé à la loi des apparentements28 et répète fréquemment : « L’apparentement est une escroquerie29. »

19Sur le plan économique, il insiste sur l’affaiblissement financier, l’inflation, le déséquilibre des finances publiques, les injustices sociales. Le Général affirme une volonté de rétablir la prospérité. À Charleville, il évoque une réforme de la condition ouvrière en associant les travailleurs à la production dont ils font partie. Il réclame l’association des travailleurs et du capital seul moyen pour faire cesser, selon lui, l’injustice sociale. À Fresnoy-le-Château, dans l’Aube, il reprend la notion d’association : « nous voulons associer entre eux les hommes qui travaillent ensemble et ainsi, transformer la productivité française30 ». Pour lui le but du RPF est d’« assainir l’atmosphère sociale du pays et augmenter la productivité31 ». Il veut redonner au monde du travail la fierté de sa condition et des conditions de vie plus humaines aux ouvriers. Il veut capter la déception de la classe ouvrière à l’encontre de la IV^e République et éviter qu’elle ne profite aux menées du parti communiste. C’est un projet réformiste que l’on peut considérer comme ambitieux.

20En politique étrangère, il affirme la menace extérieure du communisme et l’urgence de mettre en place une véritable politique étrangère car le pays est pris entre deux blocs dont celui de la Russie soviétique qui représente un danger énorme. À Châlons-sur-Marne, en 1949, deux ans après la signature du plan Marshall et quelques mois après l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (avril 1949), il affirme devant les compagnons « avoir de la volonté vis-à-vis des autres puissances et n’être sous la tutelle d’aucune d’entre elles32 ». Il dénonce la politique de l’URSS et affirme vouloir « Une France libre et indépendante33 ». Le thème de l’indépendance nationale est largement développé. Dans le contexte de la guerre d’Indochine, le Général pense qu’il faut augmenter les moyens militaires et donner au pays les moyens de se défendre efficacement s’il est attaqué34, « lui donner une armée qui soit une armée35 ».

21Dans les discours prononcés par le général de Gaulle on retrouve tout le programme du RPF. Il invite les Français à se « rassembler », mot qui revient régulièrement. Il termine toujours en affirmant une certaine confiance dans la France. Après les applaudissements, le Général entonne la Marseillaise, puis circule au milieu de la foule et serre les mains.

22La Champagne et le département des Ardennes ont été parcourus par le Général de Gaulle au temps du RPF au cours de voyages commémoratifs, de visites privées aux compagnons du RPF et dans un contexte électoral. Le Général est reçu par les membres du Rassemblement, parfois par les municipalités. Ces séjours sont toujours très précisément minutés et organisés et les discours prononcés reprennent les thèmes défendus habituellement par le RPF.

Les voyages militants du général de Gaulle en Champagne et dans les Ardennes au temps du RPF