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L'imposture dans la littérature

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Arlette Bouloumié

Cinquième partie : Compte-rendu d'ouvrages

Guide de balades littéraires en Limousin

Centre régional du livre en Limousin (ALCOL) 2007, 105 p.

Georges Cesbron

Testo integrale

1On associe volontiers, quand on fait de la géographie littéraire, un auteur à son lieu d’origine ou à la province où il a vécu. C’est l’objet de ce guide qui propose une vingtaine d’itinéraires pédestres et de circuits en voiture à travers campagnes, villes et villages en les illustrant d’une anthologie d’écrivains qui, par leurs textes, ont transformé le pays de leur naissance ou de leur vie en autant de sites qu’enrichissent leur existence, leurs souvenirs ou leurs rêves.

2Ce livre est remarquablement présenté : pages sur fond de trois couleurs alternées (vertes, mauves et blanches), fragments de cartes I.G.N. également en couleur, photographies de paysages, de monuments, d’auteurs, lectures croisées, glossaires, résumés d’histoire littéraire, bibliographie sélective et toujours au fait des publications les plus récentes sur le sujet.

3En Corrèze, le lecteur est ainsi invité à suivre Simone de Beauvoir, Colette, Marcelle Delpastre, Marcelle Tinayre, les troubadours limousins (avec poèmes en langue d’oc et traduction). Les balades en Creuse nous introduisent dans la compagnie de Paul-Louis Grenier, Jean Guitton, Marcel Jouhandeau, Maurice Rollinat, George Sand. En Haute- Vienne, on nous convie à suivre les pas de Jean Blanzat, Georges-Emmanuel Clancier, Jean Giraudoux avec une évocation de Jean de La Fontaine, Robert Margerit, Le Père Castor. Une quarantaine d’autres auteurs du patrimoine limousin font également l’objet d’une présentation succincte, par exemple, Louis et Marc Chadourne pour la Corrèze, Amédée Carriat – qui est peut-être le plus grand érudit creusois du xxe siècle – ou Pierre Leroux, entouré, à Boussac, entre 1843 et 1850, d’une communauté qui atteignit les quatre-vingts personnes, et, pour La Haute-Vienne, le philosophe Gilles Deleuze, l’helléniste Jean Dorat ou ces étrangers – japonais comme Shimazaki Tôzon ou anglais comme Arthur Young – qui ont salué les bords de Vienne ou les paysages du Limousin.

4Le livre se clôt sur le travail de l’association « A Pierre vue » qui collecte, sous diverses formes, récits du terroir et paroles en chemin (« paroles voyères »), capables de redonner vie à un monde rural endormi. La marche en Limousin a aussi sa dimension esthétique, voire éthique. Le lecteur-randonneur ou promeneur – peut ainsi toucher, écrire et « bouger » le paysage à travers le regard d’artistes comme Laura Erber, Marco Boggio Sella, Thierry Girard…

5On souhaiterait voir se multiplier, pour mieux écrire la France, de tels guides : ne seraient-ils pas, en quelque sorte, pour nos divertissements, balades ou randonnées de fin de semaine ou de vacances estivales, l’équivalent, pour notre temps, de ce que fut jadis, pour des générations d’écoliers qui le relisaient leur vie durant, le Tour de la France par deux enfants ? Conjuguant la sobriété scientifique et le lyrisme tranquille, un tel guide met le marcheur au même pas que l’écrivain, le fait explorer l’ensemble par le détail et éprouver le bien-fondé de la formule de Julien Gracq : » Tout grand paysage est une invitation à le posséder par la marche » (En lisant en écrivant). Il nous fait aimer d’amour le Limousin.

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