Commandes avouées, commandes masquées : la production française de courts métrages de de Gaulle à de Gaulle
p. 13-23
Extrait
1On ne peut expliquer l’efflorescence du court métrage documentaire dans la France d’après-guerre sans prendre en compte un contexte où toute information audio-visuelle passe par la projection cinématographique : la télévision naissante tarde à s’imposer et ne grignote que très lentement le terrain (à la fin de l’année 1957, on ne recense que neuf mille récepteurs de télévision pour dix millions de postes de radio). En ajoutant à cette donnée de base la nécessité d’une information largement propagandiste sur les initiatives et actions de l’État en cette période de reconstruction du pays, de renaissance industrielle et de réaffirmation du prestige de la France dans les domaines politique et culturel, il est manifeste que le court métrage, rendu obligatoire comme complément de programme depuis la loi vichyste d’octobre 1940, s’impose – mieux que les magazines hebdomadaires de presse filmée au contenu trop lisiblement dicté par le ministère de l’Information – comme le support idé
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